Midi vingt-quatre.
Elder espérait un rêve réconfortant pour s’évader de son anxiété. Quand ses yeux se fermaient, là, son imagination agissait. Ce coup de fatigue avait été si soudain qu’il ne s’était pas vu tomber. Il aurait pu rêver de paix, de joie, son cerveau aurait pu être d’humeur s’il avait eu le temps.
Un énorme vacarme lui fit oublier le plaisir de dormir, cet état naturel qui le soulageait pour quelques heures. Ses sens en alerte, son cœur explosa. Le stress revint. Le regard paniqué, il chercha quelque chose, quoi ? Quelque chose de bruyant, d’anormal. Ses paupières venaient de s’ouvrir qu'un homme attira son attention.
Grand, blond, énervé, vif. Il le reconnut avant de l’assimiler. C’était Lycure qui venait de pénétrer chez… Chez qui ? Qu’importait, il y avait cet homme en colère qui fonçait vers lui.
— Alors comme ça on me prend pour exemple ? Je n’suis pas assez bien pour vous, c’est ça ? Ce gosse non plus. Parce qu’il pourrait me ressembler. Et vous ne voulez pas d’un autre moi.
Elder sentit son propre poids sur son corps, étonnant, il s’était levé sans s’en rendre compte. À cet instant, il était debout, face à lui, largué.
Fais le point.
Quelqu’un s’était faufilé dans cet appartement. C’était forcément un appartement, parce qu’il n’y avait que ça à Elesi. Ça, il s’en souvint, pas de logement individuel. Juste des immeubles. Pourquoi déjà ? Ah oui, éviter les inégalités. Ils se ressemblaient tous, de la taille à l’agencement des pièces.
Pourquoi Lycure était-il là ? Les portes restaient ouvertes. Pas de propriété à Elesi, seulement des possessions. Donc pas de clé. Les biens appartenaient à la communauté, autant dire à personne. Il était rentré seul. D’ailleurs, l’était-il ? Oui, il ne vit que le vide à l’entrée.
Où ça ? Derrière lui, un canapé bleu. Qui en avait un ? Et cette table, ce cadre, cette photo. Sa sœur Elwynn. Il était chez elle, assoupi. Lycure était dans l’appartement de sa sœur. À quelle heure ? L’emplacement de l’horloge sortit de sa mémoire. Pas de téléphone ? Il tapota ses poches. Non, pas de téléphone. Tant pis.
— De quoi tu parles ?
— Fais semblant. On m’a rapporté le débat de ce matin. J’étais un sujet assez tabou, apparemment. Et toi, tu continues de penser que je suis dangereux. Je ne l’ai jamais été !
C’était ça, l’assemblée. L’enfant, dehors, qu’on avait fait rentrer. Un bruit vint de sa droite, son attention fut attirée vers une femme qui rejoignit la pièce. La même que sur la photo, Elwynn. Elle était présente, il l’avait oubliée.
Elle ne dit rien, intriguée, un sourcil levé sous-entendant qu’elle se doutait que cette dispute arriverait. Elle croisa le regard d’Elder, ils se comprenaient, il gérait. Il allait le faire, calmer Lycure et le sortir d’ici. Il détenait cette particularité de jauger les réactions adéquates, même sonné et la tête encore sommeillé.
Il avait fait le point. Il avait dû s’endormir après sa discussion avec Alannah. Il ne se rappela plus des derniers mots échangés, mais tout avait l’air de bien aller. Là, il devait s’occuper de Lycure. Il ne l’aimait pas, ce n’était pas une haine contre lui, ni du mépris, mais de la méfiance.
Il ne le cernait pas, et quand l’inconnu se présentait à lui, il faisait tout pour le connaître. Or, il avait tout appris sur lui, son passé, son caractère, alors il ne fut pas très étonné de le voir débouler ici, c’était du Lycure tout craché. Un peu impulsif, un peu perdu, il cherchait la logique sans jamais la trouver. Il n’avait pas trouvé sa place à Elesi. Il essayait en revanche, Elder le reconnaissait. C’était le seul mérite qu’il lui attribuait.
Ça, il le cachait dans son hypocrisie. En tant que porte-parole, il aimait tout le monde, Alannah comprise. Il leur donnait une chance, parce qu’ils n’avaient rien pour être incriminés. Il avait confiance en la justice, inviolable, si elle ne les avait pas condamnés, s’ils n’avaient pas été attrapés, alors ils méritaient cette liberté.
— Je conçois que ce soit inconfortable pour toi. Excuse-moi pour ça. Je ne te trouve pas dangereux. Tu as eu une mauvaise phase, certes, mais tu es revenu sur le droit chemin. Nous n’aurions pas dû te prendre pour exemple dans ce débat, tu as raison. Et personne ne regrette ta venue à Elesi, au contraire. J’espère que toi aussi.
Cette mauvaise phase dont il parlait, c’était la révélation. Celle qui avait failli remettre en question l’intégrité d’Elesi. Heureusement, les citoyens avaient su se convaincre qu’ils faisaient ça pour son bien. La colère ne menait à rien, il devait voir la réalité, les Elesiens l’avaient sauvé.
Une dizaine d’années plus tôt, des explorateurs cherchaient des matières premières à l’extérieur. Les anciennes campagnes d’antan n’avaient plus de propriétaires, ce n’étaient plus que des zones où poussaient des récoltes qui persistaient dans le temps.
À Elesi, on ne s’occupait pas des autres populations. Est-ce que la mondialisation existait toujours ? Probablement. Quoique, quand une entité comme le capitalisme liait la planète, la tuer ferait tout s’écrouler. Les alliances continuaient, les guerres aussi, les explorateurs avaient défini au fil des missions les ententes et les concurrences.
Là où Lycure entrait en jeu, c’était ce fameux soir, quand les explorateurs lui étaient tombés dessus. Sur cette mère et son enfant de sept ans, affamés, amochés, apeurés. Quelle était la meilleure décision que ramener l’enfant vers la paix ?
Cette femme était dangereuse, elle aurait renversé Elesi pour voler le pouvoir. L’enfant, lui, n’était qu’une victime de cette idéologie. On l’avait appelé Lycure Lack, blondinet qui se démarquait des autres, gentil, agréable à vivre.
Quand les années étaient passées, les souvenirs lui étaient revenus. Il réclamait sa mère, la vraie. On lui avait donné un foyer aimant, toutes les chances pour devenir quelqu’un de bien. Mais sa nature persistait par sa mémoire. On ne pouvait pas lui mentir, il n’avait qu’à comprendre. « C’était pour toi, Lycure. On t’a sauvé. Tu ne voulais pas rester là-bas ? »
Pour lui, il avait été arraché, volé. Sa mère biologique aurait été morte de toute façon. Qu’aurait-il fallu faire, l’abandonner ? Elle, elle l’aurait préféré. Mais elle, elle était égoïste. Elle aurait dû sacrifier son bonheur personnel pour lui, Elesi n’avait pas hésité.
Quand il eut sa mauvaise phase, les Elesiens avaient regretté leur décision. Et encore à ce moment-là, face à Elder, un fond d’amertume persistait.
— Vous vous foutez de moi. Personne ne voit le problème. Justement, c’est toujours les autres le problème. Vous mentez et nous, on doit accepter. Et si on n’accepte pas, on est exclus.
— Vous n’êtes pas exclus. Vous participez à la société, tu as un travail, une vie. Alannah est une élue ce mois-ci.
Lycure s’arrêta dans son offuscation ; une révélation ? Cet étrange calme contrasta avec l’altercation, une onde qui fit froid dans le dos, un sourire qui retranscrivait plus une fierté qu’un bonheur. Il avait ce déclic, quand on découvrait la source de tous nos soucis, quand la solution se trouvait juste devant nous. Cette lueur dans ses yeux qui accusait Elder, c’était cette fierté-là, un éclair de lucidité qui expliquait tout. Celle qui matérialisait son destin, là où il comprit son devoir.
— On n’est pas exclus, ben ça, c’est la meilleure. Qu’est-ce qu’il faut pas entendre comme foutaises. Et l’extérieur ? Et ici ? T’es sûr de ce qui s’y trouve ? Que penses-tu de l’histoire, ce qu’on nous apprend petit ? Est-ce que tout ça est réel ? Les choses sont devant toi, devant nous tous, mais personne ne veut voir. On est exclus, oui. Mais es-tu sûr de la raison de notre exclusion ?
— C’était une décision qui a été prise à quatre-vingt-treize pour cent pour toi et quatre-vingt-neuf pour cent pour Alannah lors des réunions de l’assemblée correspondantes. Vous étiez en train de douter de nous et de l’anarchie, vous remettiez en question votre intégrité.
— Toujours ces chiffres dont on se cogne bien. J’ai pas été exclu parce que j’étais violent ou j’sais pas quoi. Vous m’avez dégagé parce que je ne vous ressemblais pas assez. Et aujourd’hui, j’ai un travail, une vie sociale, j’ai tout ce que vous attendiez de moi. Est-ce que j’ai douté de tout ça et j’ai remis en question mon intégrité ?
— Non, affirma-t-il douteux. Tu n’as enfreint aucune règle depuis huit ans, et tu participes quotidiennement à la cité.
— Alors pourquoi je suis toujours l’exemple à éviter ? Pourquoi avoir pensé à refuser l’enfant d’entrer à Elesi à cause de moi ?
Pourquoi ? Bonne question. Peut-être par méfiance innée, par la peur de le voir chuter, que l’éducation ne suffise pas. Elle devrait, mais faisait-elle ? Elder comprit où il voulait en arriver, à ces questionnements, parfois un peu illogiques sur le système. Lycure tapait dans le point sensible, dans l’erreur d’Elesi. Il y en avait une, mais où ça ? Pour Elder, tout allait de soi.
Il y réfléchit, Lycure était une réussite incontestable. Une bonne personne. Malgré son passé équivoque et un passage de remise en doute, l’anarchie avait triomphé. La socialisation fonctionnait. Alors pourquoi Elder était contre l’insertion de l’enfant de trois ans ?
Il ne trouva pas ses mots ni ses pensées à vrai dire. Bon sang, pour un porte-parole, il avait vite été déstabilisé. Par Lycure en plus.
Il culpabilisa de son manque d’une répartie appropriée. Il n’avait qu’à chercher, déceler ce raisonnement cohérent et rationnel irréfutable. Puis il s’en voulut de ne pas mettre la main dessus.
La cité n’avait pas connu la guerre depuis quatre cents ans. Autant de temps où les habitants se sentaient épanouis. C’était un tel paradis que les nations avaient envoyé toute sorte d’espions étudier le lieu, avions, drones, individus. Comment une population sans groupe dominant subsistait-elle ? Quel était son secret ?
À force de curiosité déplacée, plutôt du voyeurisme, Elesi avait appris à se défendre. Plus d’échange avec l’extérieur, et surtout, tout objet survolant le territoire était détruit. Il fallait faire preuve de violence pour la contrecarrer. Mais elle n’était destinée aux autres, aux égoïstes du dehors, jamais aux camarades. Aucun avion n’était passé au-dessus de la cité depuis aussi longtemps qu’Elder se rappelait.
Les citoyens s’aimaient vraiment, non par conscience nationale inventée de l’État pour entretenir une fidélité soumise, ni pour être qualifiés de meilleurs que les râleurs, les ignorants et les indisciplinés, ou pour ce sentiment de supériorité grâce à leur loyauté. C’était de l’amour, du sincère, de l’altruiste qui faisait vivre.
Pas besoin d’un salaire, ou d’argent qui inventaient un plaisir par la dépendance, par l’illusion que le travail rendait heureux. C’étaient des dons, celui de participer à la vie active et alimenter un milieu efficace.
La patience se perdit, Elwynn mit dehors Lycure, bon débarras. Aucune place à une négativité qui s’immisçait dans les esprits comme une moisissure s’étendrait sans arrêt. Elle devait l’extraire, soigner cette contamination pour préserver la pureté.
— Laisse tomber Eddy, il essaye de te déstabiliser. Tu t’es pris la tête avec Alannah, elle est allée se plaindre à lui, c’est tout.
— Pourquoi il ferait ça ?
— D’après toi. Les deux seules personnes affectées à la zone abandonnée, ce sont eux. Lycure, qui a été récupéré de l’extérieur. Et Alannah, dont son père qui a tué un porte-parole. Faut pas chercher plus loin. Un jour, ils feront une faute et les sentinelles les arrêteront.
Pour servir la cité quelques mois avant de recommencer, pensa-t-il. Ils n’avaient pas été envoyés dans la zone abandonnée pour le plaisir. Ils avaient manqué aux règles, et ils continuaient. Ça lui sauta à l’esprit, elle l’avait menacé !
Elle t’a menacé. Elle t’a ciblé. Pour la première fois, c’est toi qu’elle veut. Ce n’est plus une colère lancée dans le néant, cette fois, elle te cogne.
— Elle m’a menacé. Bordel, elle m’a dit de me méfier d’elle. Et son père est un meurtrier ! Un meurtrier, tu te rends compte ? Qui fait ça encore ? Qui tue ? À part ceux de l’extérieur. Et elle, elle est encore ici, libre.
— Calme-toi. Tu parles sous une impulsion, elle ne va rien te faire. Il y a des sentinelles partout. La sécurité a encore été renforcée depuis ce drame avec l’ancien porte-parole. Elle ne peut pas s’en prendre à toi.
— Tu l’as entendue, toi ? Et les autres ? Personne n’a entendu ses menaces. Ça peut être pareil pour mon futur assassinat. Personne ne va le voir.
— On parle des sentinelles. C’est pas rien quand même. Elles ont été développées exprès pour ça. Faudrait déjà qu’elle arrive jusqu’à toi. Non, impossible. Y a trop d’étapes. Penser à s’en prendre à toi, puis te trouver, puis le faire. Les sentinelles l’auront déjà arrêtée depuis longtemps.
Elle avait raison. Si en des siècles, il n’y avait eu qu’un crime, un malheureux crime, il n’en serait plus possible depuis. Sept ans auparavant, le père d’Alannah avait étranglé pendant treize minutes le porte-parole chez lui. Il n’avait aucun antécédent, il respectait tant les règles qu’il n’avait jamais eu de différend avec autrui. Un citoyen modèle quoi, sans problème avec personne. Sauf lui. Étrange.
Des rumeurs insinuaient qu’il avait fait ça par amour, l’amour malsain et toxique, de la jalousie après avoir découvert la relation extraconjugale entre sa femme et sa future victime. D’autant plus étrange que ce n’était pas son genre. La preuve que l’on pouvait cacher qui on était.
Depuis, chaque logement avait un système d’alerte en cas de violence. Les chercheurs avaient doublé la production de sentinelles pour en encombrer les rues. Ces intelligences artificielles, sûrement la meilleure invention d’Elesi.
On les avait programmées pour analyser le rythme cardiaque des individus et l’associer à l’environnement et déterminer un potentiel danger. Une technique incroyable pour deviner les émotions, par conséquent leurs intentions. Elles ne se trompaient que rarement, mais la justice ne tenait pas qu’à elles, heureusement.
Le tribunal où les potentiels coupables étaient jugés se positionnait à deux kilomètres de l’assemblée. N’importe qui redoutait cet acte, aussi sacré et symbolique fut-il. C’était la peur d’être mauvais, d’avoir trahi les camarades.
Elder n’avait rien à craindre. Et puis, il accordait une confiance aveugle en Elesi. Tout ce système était fait pour vivre les yeux fermés. Ne plus se soucier des risques avec un esprit apaisé. Malgré ça…
— Elle l’a déjà faite, cette première étape. Quand elle m’a menacé devant l’assemblée. Et rien n’a été fait. Je ne peux pas me laisser faire en attendant qu’elle agisse. Il faudrait… hésita-t-il, une demande de surveillance à son égard.
La demande de surveillance, une action particulière qu’on n’autorisait que peu. Par exemple, l’enfant malade qui venait de pénétrer la cité, il valait mieux la faire.
Pour aller sur le droit chemin, garantir un avenir plus sain, on appréhendait. Imaginer, deviner, émettre des hypothèses, penser à toutes les possibilités que le monde réservait. Une fois qu’on définissait une infinité de dimensions, chaque seconde passée était analysée pour déterminer celle qui s’approchait. Comment faire ? L’observation, le suivi de cet élément, de ses conséquences, de ses mystères.
Cet enfant pouvait être la fin d’un monde, alors toutes les semaines, il devra voir un spécialiste et les sentinelles annoteront ses actions chaque jour. Son dossier sera complet, jusqu’à sa dernière conversation, sa première querelle, son premier amour, tout sera évalué.
Ça arrangerait bien Elder d’enfermer son opposante dans ce système de garde. Il saurait sa position, pour l’éviter, mais aussi la confronter. Lui serait libre, surtout d’elle.
S’il pouvait en arriver là, s’il le pouvait tant, il le rêvait, le suppliait. Qu’elle s’éloigne, qu’elle s’en aille pour qu’il continue de partager son altruisme. En fait, il avait été blessé.
Ce n’était pas tant la peur qu’elle l’agresse, qu’elle prenne le relais de son père et qu’elle le tue, qui pouvait savoir, elle finirait par trouver le moyen de le faire. Il était terrorisé d’être décelé, il doutait de lui, un manque de confiance en soi qu’il comblait par son statut.
Il balaya cette réflexion avant qu’il ne puisse en profiter, ses espoirs anéantis par le recul dont il avait besoin. Elwynn, elle, n’avait pas peur. De rien. Elesi ne permettait pas d’avoir peur. Cette suggestion, un peu ridicule quand elle y songeait, elle la vira des idées comme la bêtise qu’elle était.
— Non non ! Ça va pas de penser à ça. Elle n’a encore rien fait, concrètement je veux dire, tu peux pas la faire surveiller.
— Il faut que j’attende qu’elle passe à l’action ?
— Pour faire une demande de surveillance, tu dois récolter dix signatures des élus. Eux sont en dehors de ça. Elle ne leur a rien fait.
— Mais ça, c’est rien. Je peux me débrouiller pour les convaincre. Tout le monde se méfie d’elle, ça ne sera pas difficile.
— Mais c’est injuste. C’est de la manipulation. Tu ne peux pas en arriver là parce que tu paniques. Fais attention à toi, oui, mais aie confiance aux sentinelles. Ne laisse pas ta rancune prendre le dessus.
Elder n’avait pas pris en compte ce facteur, était-il un manipulateur ? Non, il influençait. Cette nuance importait, car elle changeait tout, absolument tout. C’était un don, il donnait, il partageait une partie de soi, de son être. C’était pour les autres, et non pour lui. Il n’avait rien à y gagner, de la pure charité.
Il produisait des comportements, possible. Mais des bons. Pas ceux néfastes, vicieux, toxiques de la manipulation. Il était franc, il affichait ses intentions, il laissait le choix. Il réfutait cette volonté centrée sur soi de cacher la vérité pour l’obtenir. Cette vérité, elle devait être objective, pour tous, acceptée de tous, réclamée de tous.
Imposer, non, solliciter la surveillance d’Alannah serait bénéfique pour la société. Rien à voir avec l’égoïsme de la manipulation. Exact, Elwynn avait tort. Elle ne pouvait qu’avoir tort parce qu’Elder était quelqu’un de bien.
— C’est vrai. Tout devrait bien se passer.
Encore des questions sans réponses avec le père d’Alannah, tout cela est bien mystérieux… et puis, on rencontre enfin Lycure !
J’aime encore plus Elder (n’en déplaise à tes autres lecteurs hehe), le voir débordé, apeuré, en manque de confiance en lui, fait descendre de son piédestal le porte parole intouchable que nous connaissons. J’ai eu de la compassion, presque de la pitié pour Elder dans ce chapitre, où il révèle ses failles humaines, et cet égo démesuré, presque naïf, de toujours penser qu’il a raison, de s’accrocher à ses convictions comme à une bouée. C’est un personnage vraiment intéressant et attachant. « Elle ne pouvait qu’avoir tort parce qu’Elder était quelqu’un de bien. » J’adore ce passage, qui nous en dit beaucoup en une seule phrase.
J’ai relevé quelques coquilles:
« La tête encore sommeillé » ensommeillée, non ? (J’aurais tendance à écrire plutôt « ensommeillée » mais « sommeillée » c’est un joli mot je trouve ^^)
« Mais elle n’était destinée aux autres » qu’aux autres ?
Malgré le fait d’avoir beaucoup aimé ce chapitre, j’ai eu un moment d’incompréhension : au début j’ai cru que l’arrivée de Lycure était un rêve. Pendant tout le chapitre, je m’attendais tellement à ce qu’Elder se réveille à un moment, que ça m’a un peu gâché la première apparition de Lycure ! Je suis peut être un peu lente à la détente argh, je ne sais pas si d’autres ont eu cette impression ? Mais après réflexion, j’ai trouvé quelques explications possibles à cette confusion, je ne sais pas si ça t’aidera… D’abord, évidemment, Elder dort au début, et il attend un beau rêve. Mais à la place, c’est Lycure qui débarque ! Le cauchemar x) qui fait écho à ses tourments du moment. Et puis, seconde raison : je trouve qu’à ce moment de l’histoire, Lycure est un personnage qui reste un peu abstrait pour le lecteur… on en parle on en parle mais on ne l’a jamais vu, et le voilà qu’il arrive brusquement. Et puis Lycure est toujours associé à une erreur appartenant au passé, alors le voir dans le présent a quelque chose d’assez irréel je trouve. Voilà, je ne sais pas si cette dernière remarque est vraiment pertinente, c’est seulement mon ressenti !
J’ai encore écrit un petit pavé… en tout cas merci pour ces lectures, c’est toujours un plaisir ! Aucune idée d’où tu veux nous emmener dans cette histoire (mais je te fais confiance…)
Oh merci pour les coquilles, je n'avais pas vu ces erreurs !
Pour le début du chapitre, tu n'es pas la seule à m'avoir fait cette remarque, les gens le trouvent flou/incompréhensible, dommage car moi je l'aimais bien comme tel mais si vraiment tout le monde me fait cette remarque, je vais changer ça ! Merci pour cette remarque qui m'éclaire un peu sur le problème de ce chapitre :)