L’université de Ténéa est composée de quatre facultés : la faculté de médecine et de sciences, la faculté de droit, la faculté d’arts et de littérature et la plus prestigieuse d’entre toutes, la faculté d’archéomagie.
Assise sur les gradins désormais déserts, à l’exception de la vingtaine de doctorants qui attendaient les résultats du test, Héméra fixait l’esplanade où elle avait invoqué sa magie. Elle était parvenue à faire parler la prêtresse, certes, mais cela suffirait-il pour autant ? Avec une pointe de culpabilité, elle songea au soulagement qu’elle avait éprouvé en voyant Andrea s’écrouler. Un concurrent de moins, avait-elle songé. C’était injuste, c’était cruel. Le doctorat n’était pas réputé difficile sans raison. Parfois, certains d’entre eux, les plus fragiles, craquaient.
Les mains crispées sur le tissu beige de sa jupe, elle tourna la tête lorsque Tadeo s’assit près d’elle, abattu. Il avait été le premier à descendre sur l’esplanade pour aider Andrea, mais celui-ci n’avait pas repris conscience, et une équipe de médecins était finalement intervenue pour l’emmener à l’infirmerie. Le test s’était ensuite poursuivi sous le regard impassible d’Akilas Delos, qui n’avait pas semblé ému un instant par le malaise de son petit-fils.
— Comment va-t-il ?
Tadeo haussa les épaules sans la regarder.
— Ils pensent qu’il s’agit d’une simple baisse de tension, mais ils vont le garder en observation jusqu’à demain.
Le silence s’abattit sur eux comme une chape de plomb, et Héméra ne chercha pas à le briser. Il aurait été hypocrite de sa part d’essayer de réconforter Tadeo, de lui affirmer que tout irait bien. De toute manière, personne ne pipait mot dans les gradins, et elle ne se sentait pas capable de troubler cette atmosphère mâtinée d’anxiété alors qu’elle peinait à contenir la sienne.
Enfin, le directeur de la faculté, accompagné de Vaios et Ariana, réapparut. Ils s’arrêtèrent tous trois au centre de l’esplanade, et Héméra scruta le visage de sa directrice de thèse dans l’espoir de glaner des informations, sans succès.
Elle se mordilla nerveusement la lèvre. Elle ne serait jamais appelée ; elle n’était qu’une doctorante de première année, qui avait certes obtenu de bons résultats jusque-là, mais cela ne suffirait pas à faire oublier son sexe. Les hommes de cette université pensaient leurs homologues féminines à peine capables de s’agenouiller dans la poussière pour fouiller la terre sous un soleil brûlant. Qu’une poignée d’entre elles arpentent les couloirs de l’université passait encore, mais qu’elles prétendent se rendre sur le terrain…
Ariana a su leur montrer que nous en étions capables, se rappela Héméra. Les mentalités commencent à évoluer, elle fait partie des responsables de l’expédition.
Mais Ariana avait su se rendre indispensable au fil des années de par ses recherches sur l’organisation des anciennes cités ténéennes – un sujet sur lequel peu s’étaient penchés en raison de la quasi-absence de ruines jusqu’à aujourd’hui. Héméra, elle, n’avait pas encore eu l’occasion de faire ses preuves.
— Nous vous remercions pour vos efforts lors de ce test, déclara le directeur de la faculté, solennel. Le choix a été difficile, car vous êtes tous des étudiants méritants, mais nous avons finalement choisi sept d’entre vous pour intégrer l’expédition qui se rendra bientôt sur l’Archipel.
Sept.
À peine un tiers d’entre eux, même si certains avaient peu de chance d’être retenus, pour ne pas dire aucune, ne travaillant pas sur l’archéologie de l’Archipel.
— Nous allons révéler sans plus attendre les heureux élus, qui seront invités à rapidement prendre leurs dispositions auprès de leur directeur de thèse.
Le premier appelé fut un doctorant de quatrième année, qui remonta ses lunettes sur son nez avec un soupir de soulagement. Le deuxième, lui aussi en quatrième année, ne put empêcher un sourire de fleurir sur ses lèvres. Puis Kleio fut appelée. La jeune femme effectuait ses recherches sous la direction d’Ariana depuis trois ans. Héméra déglutit ; une femme sélectionnée, c’était déjà inespéré, elle ne pouvait sans doute pas…
— Tadeo Nax.
Tadeo redressa brusquement la tête, mettant un instant à réaliser que le directeur de la faculté l’avait appelé, qu’il ferait partie de l’expédition. Héméra aurait voulu le féliciter, mais ses mots restèrent coincés derrière ses lèvres. Deux garçons de deuxième année furent ensuite appelés.
Des larmes piquèrent ses yeux. Elle ne pouvait pas renoncer, elle ne pouvait pas envisager…
— Héméra Thir.
Elle ouvrit la bouche de stupeur, la referma. Héméra Thir. C’était bien son nom que le directeur de la faculté avait prononcé.
Son regard agrippa celui d’Ariana. Le sourire éclatant que celle-ci lui adressa la convainquit qu’elle n’avait pas rêvé, qu’elle avait obtenu sa place dans l’expédition, et que, bientôt, elle foulerait la terre de l’Archipel et étudierait les ruines restées enfouies là-bas pendant des siècles.
Et qu’Andrea ne partirait pas, réalisa-t-elle.
— Bien joué, lui glissa Tadeo.
Pourtant, malgré son sourire, une tristesse sourde se terrait au fond de ses prunelles. Pour la première fois, Andrea et lui seraient séparés. Son meilleur ami ne l’accompagnerait pas sur l’Archipel.
Lentement, les étudiants installés dans les gradins se levèrent, certains discutant avec enthousiasme de leur départ prochain, d’autres silencieux, conscients qu’ils avaient laissé passer leur chance, les derniers, indifférents. D’autres sites de fouilles seraient étudiés au cours de l’année, sur le continent, et sans nul doute que certains doctorants y trouveraient davantage leur compte.
Tadeo la salua avant de dévaler les gradins. Héméra ne tarda pas à l’imiter, encore étourdie par l’émotion, et rejoignit Ariana, qui n’avait pas quitté l’esplanade et discutait avec Kleio.
— Nous serons une quinzaine, expliquait-elle. Vous sept, Vaios et moi, ainsi que deux autres archéomages. Nous serons accompagnés d’un médecin, d’un cuisinier et de deux employées détachées de l’université pour s’occuper du campement. Ah, Héméra !
Ariana dévisagea ses deux étudiantes l’une après l’autre avec fierté. Le soleil se reflétait sur les bijoux en or ornant ses tresses sombres, creusait des ombres éclatantes sur son visage. Elle était charismatique, elle était brillante, elle était tout ce qu’Héméra rêvait de devenir.
— Vous avez toutes les deux été remarquables aujourd’hui, alors laissez-moi vous donner un conseil. Sur l’Archipel, il y aura sans doute des imbéciles qui remettront votre place en question. Ne les laissez pas faire. Cette place, vous la méritez plus que quiconque : vous avez à la fois travaillé plus dur que beaucoup d’entre eux et avez dû affronter les obstacles inhérents à notre sexe.
— Sur un site de fouilles, ce ne serait pas surprenant que les mauvaises langues se retrouvent piégées dans un caveau quelques heures, plaisanta Kleio.
Les lèvres d’Héméra frémirent.
Avec Ariana et Kleio à ses côtés, elle n’avait aucune raison de s’inquiéter.
— D’autres conseils ?
Ariana observa leurs tenues d’un air pensif.
— Je vous conseille de trouver des pantalons. Les jupes n’auront pas leur place sur un site de fouilles.
Héméra manqua d’avaler sa salive de travers. Sa raison lui soufflait que c’était inconvenant, qu’elle attirerait encore plus l’attention ainsi, mais une vague d’excitation enfla dans sa poitrine à l’idée que sur l’Archipel, elle serait libérée d'une partie des conventions sociétales. Elle pourrait porter un pantalon, comme Ariana, et personne n’aurait rien à y redire.
— Une réunion avec tous les membres de l’expédition va être organisée dans les prochains jours, et une réception officielle aura lieu avant notre départ en présence des membres du Conseil et du gratin de l’université, ajouta Ariana.
Elles discutèrent encore de longues minutes des préparatifs en remontant le chemin qui les ramènerait à l’intérieur des bâtiments de l’université. Kleio fut la première à les quitter pour se rendre à un séminaire, et Héméra traversa le hall aux côtés d’Ariana en silence, sonnée par l’avalanche d’émotions qui l’avait emportée au cours des derniers jours.
— Tu as l’air songeuse, remarqua sa directrice de thèse.
Héméra chercha ses mots.
— J’ai du mal à réaliser que je fais partie de l’expédition. Lorsque le directeur de la faculté a annoncé qu’il y aurait un test, j’étais persuadée que je serai laissée pour compte.
— Ils envisageaient sans doute de vous recaler, Kleio et toi, reconnut Ariana.
— Alors pourquoi…
— Tu imagines sincèrement que j’aurais laissé mes étudiantes derrière moi ? Je vous ai choisies pour vos compétences et votre détermination. Si je dois diriger une mission d’une telle envergure, vous m’accompagnez, et ce n’est pas négociable.
— Ils ont accepté tes conditions… comme ça ?
— Pas au début, rit Ariana. Mais nous allons découvrir les ruines d’une ville enfouie depuis des siècles, et je suis leur meilleure spécialiste en architecture et en topographie. S’ils refusaient de vous inclure dans l’expédition, Tadeo, Kleio et toi, je restais à Ténéa et ils se débrouillaient sans moi.
Héméra s’immobilisa, bouche-bée. Ariana continuait de l’impressionner, de la surprendre jour après jour. Il lui restait encore tant à faire pour espérer lui arriver ne serait-ce qu’à la cheville…
Une flamme embrasa le regard d’Ariana, l’ébauche d’un sourire releva le coin de ses lèvres. Là, dans ce milieu si masculin, avec son pantalon et sa multitude de tresses ornées de perles et de bijoux dorés, Héméra la trouvait éblouissante.
— La connaissance, c’est le pouvoir, Héméra. Rends-toi irremplaçable, et ils te baiseront les pieds, même s’ils te détesteront toujours d’être une femme.
Elle se séparèrent au pied d’un escalier. Plongée dans ses pensées, Héméra prit la direction de la bibliothèque pour profiter des quelques heures qui lui restaient avant le début de la soirée. Pour fêter leur réussite, Kleio lui avait proposé de dîner ensemble dans un restaurant réputé pour ses calamars frits.
— Mademoiselle !
Héméra s’arrêta à quelques pas de l’entrée de la bibliothèque, surprise d’être ainsi interpellée. Un jeune homme vêtu d’une chemise en lin aux bords élimés accourait vers elle. Sans doute un page de l’université, chargé de faire circuler les messages. Il brandit une enveloppe sur laquelle le nom d’Héméra était inscrit à l’encre noire.
— Pour vous.
Héméra eut tout juste le temps de s’emparer du message et de le remercier que le page tournait déjà les talons, rebroussant chemin à vive allure. Elle ouvrit l’enveloppe en déchirant le coin, regrettant l’absence de son ouvre-lettre, se figea en prenant connaissance de son contenu. Il s’agissait d’une convocation : à six heures, elle était attendue dans le bureau du doyen. Elle observa la signature un long moment. Pourquoi, par la Triade, Akilas Delos souhaitait-il s’entretenir avec elle ?
Soudain, l’appréhension lui écrasa la poitrine. Et s’il lui annonçait qu’elle n’avait finalement pas sa place au sein de l’expédition ?
C’est absurde, songea-t-elle pour se rassurer. Ariana aurait pu s’en charger, ou le directeur de la faculté, à la rigueur. Le doyen n’avait pas de temps à perdre avec ce genre de simagrées, il devait y avoir autre chose… Mais elle avait beau réfléchir, rien ne lui venait à l’esprit. Jusqu’à aujourd’hui, elle n’était même pas certaine qu’Akilas Delos ait eu connaissance de son existence.
Sa session de travail fut catastrophique ; elle fut incapable de penser à autre chose que cette convocation. Elle confondit des plans de temples datant de l’ère précataclysmique pour l’un et vieux de mille ans pour l’autre, une aberration pour une étudiante effectuant une thèse sur les édifices religions de l’ancienne civilisation ténéenne. Elle mit le double du temps qu’il lui aurait habituellement fallu pour déchiffrer de vieilles inscriptions, et manqua de renverser son encrier sur un ouvrage qu’elle avait emprunté sous le regard courroucé de la bibliothécaire.
En sortant de la bibliothèque, Héméra fit un détour par les toilettes pour se passer de l’eau sur le visage et se recoiffer sommairement. En observant son reflet dans la glace accrochée au-dessus du lavabo, elle fut tentée de frotter ses joues pour faire disparaître les tatouages encrés sur sa peau. Il s’agissait de simples traits verticaux prenant naissance sur ses pommettes et dégringolant sur une longueur d’un pouce, mais elle supportait mal leur existence.
À ses yeux, ce n’était qu’un vestige du passé, l’héritage de son peuple, qui tatouait ainsi chaque nourrisson de sexe féminin.
Elle s’arrêta devant la porte du bureau du doyen de l’université avec cinq minutes d’avance d’après sa montre à gousset. Des éclats de voix résonnaient à l’intérieur de la pièce. Héméra tira nerveusement sur son chemisier en reconnaissant celle d’Ariana. Peut-être que sa directrice de thèse était bel et bien là pour lui annoncer…
— Andrea ne bénéficiera d’aucun traitement de faveur.
Héméra reconnut le ton péremptoire d’Akilas Delos et expira brusquement l’air piégé dans ses poumons brûlants, soulagée de ne pas être le sujet de la conversation.
— Il a certes lamentablement échoué au test, mais son habilité à comprendre l’ancien ténéen nous sera certainement utile durant l’expédition, nuança une voix masculine aux intonations mielleuses.
Vaios Erodia.
— Il ne vous servira pas à grand-chose s’il craque à la première occasion. Un archéomage doit être capable de travailler quelle que soit la pression à laquelle il est soumis, or c’est précisément ce qui lui a fait défaut aujourd’hui.
— Andrea a toujours été un étudiant brillant, rétorqua Ariana. Il n’a jamais failli durant sa maîtrise, y compris lors de sa quatrième année, qui est réputée pour être la plus difficile. Son parcours est exemplaire. Ce qui m’interroge aujourd’hui, ce sont plutôt les causes de son malaise et, pour être honnête, de son mal-être depuis le début de son doctorat.
— C’est un reproche, Ariana ?
— Notre rôle est d’anticiper les problèmes auxquels peuvent être confrontés nos étudiants.
Héméra sentit une pointe de jalousie lui piquer le cœur. Elle se souvenait qu’Ariana avait proposé à Andrea de le suivre en doctorat à la fin de leur maîtrise, mais pourquoi s’investissait-elle autant dans sa défense alors que le jeune homme avait choisi de travailler avec Vaios ?
— Andrea a toujours été trop sensible, trancha Akilas. Il est le seul responsable de son échec.
Un silence pesant suivit son propos, et malgré l’animosité qu’elle éprouvait à l’égard d’Andrea, Héméra se surprit à espérer qu’Ariana ou Vaios insistent pour que le jeune homme intègre l’expédition. Après tout, il était son rival. Leur mission sur l’Archipel n’aurait pas la même saveur s’il était absent.
— Il me coûte de le reconnaître, répondit Vaios, mais Ariana a raison : Andrea est un étudiant compétent. Son échec lors du test mérite que nous nous attardions dessus, cependant, ce serait une perte pour notre mission de ne pas l’emmener avec nous sur l’Archipel. Je veillerai cependant à ce que ce genre d’évènement ne se reproduise plus, vous pouvez me croire.
Un soupir retentit puis :
— Bien. Il s’agit de ton étudiant, Vaios, je ne l’empêcherai pas de vous accompagner. Toutefois, à la moindre bavure, c’est sa place en doctorat qui pourrait être remise en question.
Quelques banalités furent échangées, et Héméra s’écarta brusquement lorsque la porte du bureau s’ouvrit sur Vaios et Ariana. Si le premier ne lui accorda pas la moindre attention, la seconde s’arrêta pour la dévisager en fronçant les sourcils. Héméra ouvrit la bouche pour lui expliquer la raison de sa présence, mais fut prise de court :
— Mademoiselle Thir, entrez, je vous prie.
Elle déglutit et s’exécuta en silence, refermant doucement la porte du bureau derrière elle. Assis derrière son bureau, Akilas Delos l’attendait.
Note : À plusieurs reprises dans ce chapitre, le terme "sexe" est employé plutôt que "genre". C'est un choix réfléchi par rapport à l'univers dans lequel évoluent les personnages et le sexisme omniprésent. Ici, c'est avant tout le fait de naître dans un corps de femme qui pose problème aux hommes car ils les considèrent encore et toujours comme le sexe faible.
Ah, je me suis dit "ah tiens, Andréa vient pas, choix étonnant et difficile à raconter... et puis non, il vient! Tu m'as bien eu ^^
Bonne montée en suspense, surtout avec lanfin où Héméra est surprise de la voir.
Une pensée que j'ai eu en lisant : je connais des femmes managers/superviseurs qui ont du jouer des coudes dans un monde d'hommes. Je connais aussi des femmes qui sont dans leurs équipes. Ces dernières ne recevaient aucun soutien de lanpart des premières. En effet, en ayant obtenue leurbplace par la force, c'estvleur langage. J'ai réussi seule, donc toi aussi, tu dois réussir seule. C'est moche mais c'est ce que j'ai cu autour de moi. Je ne dis pas que tu dois changer ton perso d'Héméra, juste que des gens pourraient avoir ça en tête ^^. Il faudra voir comment tu concilies sa force de caractère, et sa bienveillance avec ses doctorants. Les biznveillantes sont plutôt de la 2ème génération.
Enfin, "; elle n’était qu’une doctorante de première année, qui avait certes obtenu de bons résultats jusque-là, mais cela ne suffirait pas à faire oublier son sexe". Au début tu insistes sur l'âge et à la fin tu termines sur le sexe, ça m'a paru étrange. ^^'
Voilà, j'ai hâte de voir ce que tu vas nous proposer dans l'entretien qui va suivre....
À bientôt et merci pour le partage !
Haha, je n'allais pas le laisser à quai en effet (quoique certaines personnes voulaient bien le voir voler une barque avec Tadeo), mais il ne part pas dans les meilleures conditions qui soient x)
Je comprends ton point de vue sur le fait que les femmes ne se soutiennent pas forcément quand les premières ont souffert pour en arriver où elles sont, mais je n'avais pas envie de reproduire ce schéma dans ce récit (surtout qu'il y a aussi des fois où ça se passe bien). La société en elle-même leur met suffisamment de bâtons dans les roues, j'avais envie qu'elles puissent se soutenir entre elles, qu'il y ait de la sororité. Et c'est également le caractère d'Ariana d'agir ainsi !
Merci pour ton commentaire et à très vite ! :)