La semaine avec Camille avait passé extrêmement vite. J'aimais énormément partager des moments avec elle. C'était la seule et unique femme de ma vie et personne ne saurait la remplacer.
Laurie m'avait donné le numéro d'une agence d'homme à tout faire situer dans la région. Je n'avais pas encore téléphoné, car je voulais me centrer uniquement sur Camille.
Après sa journée, nous allions au cinéma, dans son restaurant préféré, à la piscine, etc... J'aime ces moments qui ne sont rien qu'à nous.
Je la raccompagne à la gare pour qu'elle reprenne le train direction Bruxelles avec Alice. Je ne la reverrais plus avant une grosse semaine. Je la serre fort dans mes bras et la couvre de bisous.
- Tu vas énormément me manquer, dis-je.
- Toi aussi, mais tu sais une semaine, ce n'est pas si long.
- C'est très long quand tu n'es pas avec moi, dis-je les larmes aux yeux. Tu profites à fond !
- Promis je t'aime.
- Moi plus que toi dis-je. Je t'aime plus haut que les étoiles mon amour.
Un dernier câlin, des derniers bisous et elle s'en alla rejoindre Alice qui l'attendait 10 mètres plus loin sur le quai.
Je le pensais vraiment, nous étions vendredi et je ne la revoyais que. Le lundi de la semaine suivante. 10 jours, 10 putains de jours où je sais que je ne serai pas moi-même. Mais il fallait que je me concentre sur ma recherche d'emploi.
Je sortis la carte de visite que Laurie m'avait donnée et composa le numéro. Si je veux avoir un bon dossier auprès de madame Goffard, il ne fallait pas qu'elle découvre ma perte d'emploi...
Une dame décrocha, on convenu d'un rendez-vous samedi après-midi. Sa recherche était urgente, elle avait 2 clients qui la harcelaient pour qu'on lui trouve du personnel. Je ne raccrochai pas mécontent que l'entretien se passe dans moins de 24h.
Au moment de sortir de la gare, on me poussa violemment contre un mur.
- Alors, il est où mon fric ? Me dit Karim. Je t'ai laissé une semaine ! Il avait son bras contre ma gorge et son corps appuyé sur moi pour ne pas que je me dégage. Il était suivi par 2 malabars armés de couteaux. Et quand je t'envoie des messages, merci de ne pas me nier, car je te retrouverais toujours ! Il me donna un coup dans le ventre.
- Si je ne vois pas la couleur de mon argent dans 2 semaines, t'es un homme mort Molders.
Il partit accompagné de ses hommes.
Karim était un gars qui tenait un casino. Mais sous le casino, il y avait un groupe qui jouait au poker. Le genre de types qui vous poussent à miser gros pour que vous perdiez tout ensuite. J'avais gagné, puis j'ai rejoué tout et j'ai tout perdu. 8 000 balles. Je lui devais 8 000 balles ! Je ne savais pas comment rembourser, mon travail ne payait pas assez, il fallait que j'assume mes loyers et factures, mais aussi Camille.
Je devais trouver une solution pour rembourser tout et qu'il me lâche enfin. Croyez-moi, il avait réussi à me vacciner des jeux d'argent... Voici 4 mois qu'il me harcelait pour que je le rembourse. Comme si je n'avais pas assez de problèmes comme ça...
- ce soir, plateau tv ? Me dit Laurie en me voyant rentrer.
- Non, merci, je vais grignoter sur le pouce, j'ai mon service à prendre à 19h. Tu ne bosses pas toi ?
- Non, pas ce week-end et je n'ai rien de prévu. Tu feras attention à toi ?
- Pourquoi ?
- Tu crois que je ne t'ai pas vu marcher en te tenant le ventre ? Tu sais que tu peux faire une cirrhose du foie si tu continues ainsi.
- N'importe quoi dis-je, tu n'as qu'à sortir au Central si tu veux. Tu pourras t'amuser ET me surveiller. De toute façon, j'ai un entretien demain où tu m'as conseillé d'aller.
- Bonne idée ! Je vais me préparer ! Ça fait un petit temps que je n'ai plus vu Dylan. Dit-elle en me souriant.
- C'est plutôt moi qui vais devoir te surveiller...
Le central était bondé, comme avant chaque service, Max voulu faire un point avec nous.
- Bon, les gars, Rébecca va être derrière le bar ce soir. Elle m'a convaincu de faire venir des mecs pour enflammer les femmes. Je n'étais pas du tout pour, mais bon... Carmen et Nina comme d'habitude en salle, Dylan et Rébecca derrière le bar. Jérémy, j'ai un travail pour toi...
- Si c'est pour récurer les chiottes tu le feras tout seul lançais-je.
- Arrête tes conneries, viens dans la loge me dit Rébecca.
Tout le monde s'affairait pour accueillir les premiers clients. L'ouverture était toujours timide, le monde arrivait généralement vers 22h.
Je passai derrière le bar et pris les escaliers qui descendaient à la cave. Max avait fait une loge pour les danseuses à côté du stock d'alcool. Ça puait le renfermé camouflé par une tonne de parfum que les filles avaient l'habitude de mettre. Il y régnait un bazar sans nom...
- Bon, Rébecca m'a parlé de tes problèmes d'argent. J'ai une solution pour toi. J'ai besoin d'un danseur "cobaye". Nous n'avons jamais fait venir de mec pour danser et ça me fait chier de payer des danseurs si ça fait un flop.
- En quoi ça me concerne ?
- C'est toi qui vas faire le danseur. Tu es bien gaulé, tu attires le regard... Je paie 250 € pour 3h de danse. Rébecca te montrera comment faire avant de commencer. Nous attendons du monde.
- Je ne sais pas trop, j'ai jamais fait ça !
- C'est parfait, il te reste 1h30 pour te préparer et te décoincer.
Il me laissa avec Rébecca dans la loge et remonta vers le bar.
Je n'en croyais pas mes oreilles. Moi danser ? Impossible ! Oui, j'avais déjà dansé avec Camille, mais de là à danser devant tout le monde et de plus une danse endiablée pour faire frémir les minettes...
- Bon, je t'ai apporté un costume de pompier qui se détache si tu les arraches. Les femmes adorent ça. En plus avec ton corps d'athlète, il va t'aller comme un gant !
- Je ne suis pas sûr, dis-je.
- Tu m'as touché, dit-elle. Quand j'ai dormi chez toi et que nous avons passé la nuit à parler. Tu m'as raconté ta dette de jeu, j'ai voulu te donner un petit coup de pouce. Je prends ma retraite en danse, et je pense que ta place est sur scène. Puis si tu veux gagner un peu plus je peux te donner quelques autres tuyaux...
Elle m'apprit à me déhancher, à arracher correctement mon costume pour faire de l'effet. Après tout, je n'avais rien à perdre. Puis si ça pouvait me permettre de gagner un peu plus... Rébecca me laissant seul quelques minutes avant le show. Les filles étaient déjà en train de réchauffer l'ambiance.
Je passai dans la réserve et bu quelques shoots de vodka pour me déstresser un peu. La chaleur de l'alcool ne prit pas longtemps à me monter au visage et me faire tourner la tête.
Rébecca s'assit au fond de la salle pour entendre les commentaires.
La musique se lança, "Joe Cocker - You can leave your hat on" La panique me pris... Je mis quelques secondes avant de me lancer. Je les voyais tous en train de me scruter. Je commence par un déhanché, je marche au-devant de la scène en faisant des allers-retours et souriant, comme Rébecca m'a appris. Les femmes crient, elles attendent une seule chose, que je me foute à poil pour assouvir leurs attentes. Je pense aux pas que Rébecca m'a montrés et j'arrache ma veste de pompier tout en gardant le casque. J'aperçois au loin Laurie qui a les yeux écarquillés. Je ne compte plus le nombre de fois qu'elle m'a vu à poil dans l'appartement. Elle interpella Carmen afin de lui demander si c'était bien moi. Elle eut un sourire gigantesque.
Il y avait aussi un petit groupe de jeunes hommes dans un coin, j'en profitai pour leur lancer mon pantalon et me retrouva en caleçon avec mon casque.
Je me prête finalement assez facilement au jeu. La musique me donne le rythme et je m'amuse. Je descends de la scène et m'avance vers Laurie pour lui faire mon plus beau déhanché. Je sens tous les regards sur moi.
Les danseuses reviennent sur scène et font leur show. Aujourd'hui, il n'y avait pas vraiment de chorégraphie précise. Elles ont été averties par Max pour qu'elles meublent mon show improvisé. Et c'est ce qu'elles font avec beaucoup de professionnalisme ! Heureusement que je les ai derrière moi !
Les hommes regardent les filles danser dans leurs bikinis à paillettes. Les billets glissent sous les strings et Laurie me mit un billet de 20 € dans mon slip ainsi que quelques femmes qui étaient à côté d'elle. Je confie mon casque à Laurie en me déhanchant sur elle et marche entre les tables.
Je m'approche du groupe de garçon. Ils ne devaient avoir pas plus de 20 ans. Le plus jeune d'entre eux me glisse un billet et me touche le cul d'un air amusé. Je pense qu'ils sont tous gay. Je roule du cul près du jeune blondinet en lui montrant mon plus beau sourire et retourne sur la scène. Un de ces potes lui tape l'épaule d'un air approbateur. Je le mis à faire une danse sensuelle avec une des danseuses pour finir le show avec les deux collées à moi.
Un tonnerre d'applaudissements et de sifflements. Je retourne dans la loge avec les filles. Rébecca vint me rejoindre en m'applaudissant.
- On dirait que tu as fait ça toute ta vie bébé ! Je n'ai jamais vu la salle aussi déchaînée ! Alors tu as combien dans tes poches ?
Je compte, j'avais récupéré 170 €.
Max vint me féliciter en me disant que j'étais embauché et que je n'avais pas mon mot à dire.
La soirée se termina vers 4h. J'étais épuisé. Je rejoins Laurie qui était restée jusqu'à la fin pour que nous rentrions ensemble. Elle était assise au bar avec Dylan. Ils buvaient des verres et rigolaient ensemble.
- Voilà la star ! Cria Dylan, le sourire jusqu'aux oreilles.
Je remis mes cheveux en place, et pris Laurie dans les bras. Dylan savait qu'il n'y avait rien entre nous, c'était comme une sœur pour moi.
- Tu pues la trans, me dit-elle.
- Il en a fait transpirer des gonzesses dit Dylan.
- On rentre ? Dis-je, et tu pourras même me frotter le dos...
- Arrête tes bêtises, me dit-elle.
On marchait ensemble dans la rue encore endormie. La nuit était fraîche. Je donnai ma veste à Laurie. Elle me félicita pour le show.
- Tu avais autant du succès avec les demoiselles qu'avec les messieurs ria-t-elle. Tu recommences demain où c'était juste pour le fun ?
- Je crois que je vais recommencer, je me suis fait presque 400 € ce soir et je me suis fait payer à boire. Je crois que je vais devenir une star du X, dis-je en rigolant.
On rentra, après une rapide douche, je me couchai. Dans quelques heures, j'avais mon entretien, je devais être en forme ou du moins potable...