Almena
Trente heures s’étaient écoulées depuis les premiers signes de la naissance. La jeune reine alternait entre sommeil fébrile et veille douloureuse. Lorsqu’elle était consciente, elle voyait dans son martyre s’assombrir les visages des médecins qui continuaient à s’agiter autour d’elle sans résultat. Régulièrement, l’un d’eux venait presser son ventre comme pour l’essorer de son contenu. Ils administraient à la jeune femme diverses potions qui au mieux restaient inefficaces, au pire provoquaient de violentes nausées. Sans cesse, ils écoutaient les cœurs des petits. Leurs gestes s’avéraient non seulement inutiles, mais ils augmentaient la souffrance de la reine. Elle aurait dû saluer leur persévérance, pourtant, elle était maintenant convaincue qu’ils n’insistaient que pour la forme, ayant depuis longtemps pris conscience de leur impuissance. Elle était certaine à présent qu’elle allait mourir, elle l’acceptait. Elle ne demandait qu’une chose : que ses enfants vivent.
J’aurais souhaité quelqu’un auprès de moi, pensait-elle avec regret. Renaude. Oui, ce serait plus facile si je pouvais tenir la main de Renaude. Elle pourrait caresser mon front. Elle veillerait sur mes petits. Je crois qu’elle m’aime bien.
Alors que la douleur se calmait brièvement, elle sentit soudain en elle comme une déchirure. Une brûlure fulgurante s’ajouta à son calvaire. Les guérisseurs — qui ne parvenaient plus à cacher leur angoisse — firent appeler une servante avec des linges. Almena comprit qu’un flot de sang coulait entre ses jambes. Il fallut que plusieurs draps blancs soient rougis pour que l’hémorragie ralentisse. Sa tête tournait, elle se sentait de plus en plus inconsistante, comme si son corps s’évaporait pour rejoindre les cieux.
Plus tard encore, elle perçut sans la comprendre une voix féminine qui l’apaisa. Renaude pencha sur elle son doux visage ridé encadré de ses deux bandeaux de cheveux blancs attachés strictement sur la nuque. Almena eut aussitôt envie de se blottir dans ses bras. La vieille femme le devina et s’installa à même le lit pour la bercer comme une fillette.
Dame Renaude avait été la suivante de la reine Blanche et la nourrice d’Einold — ce qui lui valait le surnom peu gracieux de Laitière. Restée à la cour après la mort de Blanche qu’elle chérissait, elle avait reporté son dévouement sur son fils en devenant sa confidente. Après le mariage de celui-ci, elle avait su se faire apprécier d’Almena et, réciproquement, prenait plaisir à la compagnie de cette toute petite reine, que sa simplicité rendait si fragile. Ses visites apportaient bonheur et soulagement : Almena voyait en elle la figure maternelle dont elle avait été privée. La nourrice s’avérait non seulement une compagne enrichissante, mais aussi un port tranquille où la jeune femme pouvait baisser sa garde lorsque la vie de la cour lui devenait pesante. Renaude, cependant, dotée par la reine Blanche d’un petit domaine à une cinquantaine de lieues de la capitale, devait gérer sa propriété et ne pouvait lui consacrer tout son temps. Comme Einold, elle se trouvait loin du château quand la jeune femme avait été prise des premières douleurs. Prévenue des évènements dès son retour, elle s’était précipitée au chevet de la future mère.
– Vous vous montrez si courageuse, Madame, lui chantonna-t-elle en caressant les cheveux noirs emmêlés. Vous vous en sortez bien. Ces petits seront bientôt nés.
– Je vous attendais, mon amie, répondit la jeune femme en souriant dans un filet de voix.
– Pardon, ma reine. Mes affaires m’ont retenue. J’ai honte de vous avoir laissée seule si longtemps.
– Vous êtes là maintenant, souffla Almena en s’affaissant.
Elle perdit conscience, la respiration rapide mais régulière.
***
Renaude
Soulagée pour la reine du petit répit procuré par son évanouissement, Renaude changea de ton pour parler aux deux guérisseurs présents :
– Pourquoi a-t-elle autant souffert ? demanda-t-elle sèchement. Ne lui avez-vous pas administré une de ces nombreuses drogues ?
Fille d’un cornerier de Terce, son instruction n’avait pas ressemblé à celles des enfants de seigneurs, mais elle n’en avait pas moins une intelligence rare. Elle avait gardé de son origine modeste une méfiance instinctive pour les médecins, car la plupart d’entre eux adaptaient la qualité de leurs soins aux moyens financiers de leurs patients.
L’un des guérisseurs, celui des Grandes Landes, la considéra de haut, surpris qu’elle s’adresse à lui.
– Elle ne s’est pas plainte, répondit-il avec dédain. De plus, ces potions sont destinées aux nouveau-nés, dans l’hypothèse où ils auraient besoin de soins après l’enfantement. Il est important que la mère reste consciente et lucide pour nous orienter.
– Consciente, dites-vous ? Elle vient de s’évanouir de souffrance ! coupa sèchement Renaude. Vous espérez qu’elle vous oriente, mais lui avez-vous posé ne serait-ce qu’une question ? L’avez-vous même regardée ? Sachez qu’elle n’est pas du genre à se plaindre. Pourtant la douleur se lit sur ses traits, vous auriez dû en déduire vous-mêmes qu’elle souffrait au-delà de ce qu’elle pouvait supporter. Elle est diaphane, son visage est crispé !
Le guérisseur n’avait pas l’habitude que quelqu’un s’adresse à lui ainsi, et cela lui déplaisait. Sa science et son docte parler suffisaient d’ordinaire à en imposer à quiconque. Il ne connaissait pas Renaude, mais l’autorité naturelle de celle-ci l’incita tout de même à prendre ses questions en considération. Et les réponses qui lui vinrent en tête le firent violemment rougir. Il s’abstint de les formuler pour ne pas reconnaître à voix haute que cette femme avait raison.
– Madame, intervint le praticien de Bartillane, je pense que vous n’êtes pas en mesure de critiquer. La science guide nos décisions et nos recommandations. Vous n’avez pas besoin d’en savoir plus.
La nourrice connaissait ces hommes. Leur art, mais également la chance, les avait mis au service des puissants. La protection des seigneurs les hissait au sommet de la société. Alors ils se drapaient de leur science et de l’aura que celle-ci procurait. Dotés d’un savoir précieux et rare, ils n’étaient jamais contredits, ne concevaient plus de l’être, et finissaient par se juger très au-dessus du commun des mortels. Et petit à petit, ils ne considéraient chez leurs patients que le prestige et l’intérêt qu’ils pouvaient leur procurer. Ils oubliaient que leurs sujets souffraient, qu’ils craignaient l’ennemi impalpable qui attaquait leurs corps malades. Les savants négligeaient de voir en eux des êtres humains.
Désabusée, Renaude s’épargna un discours sur ce thème. Elle préféra leur tenir un langage qu’ils comprenaient.
– Donnerez-vous la même réponse au roi quand il reviendra et constatera la souffrance de son épouse ? Qu’est-ce que votre science a apporté jusqu’à maintenant ? Que proposez-vous pour que ces enfants viennent au monde vivants ? Et pour que leur mère le reste ?
– C’est un accouchement, Madame, seule la nature décide.
– Je vois, ironisa Renaude. Messieurs, je ne possède pas votre savoir, en effet. Mais je puis affirmer que si vous n’avez pas mieux à proposer, dans quelques heures la mère et les enfants seront morts. Je vous suggère de réfléchir à toutes les solutions possibles, y compris celles qui ne seraient pas en votre honneur. Arrangez-vous pour garder la reine en vie jusqu’au retour de votre souverain et ayez la décence de la soulager.
Les deux médecins se consultèrent en silence, chacun pesant son avenir si l’augure de la vieille femme se réalisait, ce qui était probable. Et pire encore, si la jeune mère mourait avant que le roi ait pu la voir et s’il apprenait qu’elle avait souffert sans qu’ils ne tentent rien.
***
Einold
Un grondement de tonnerre annonça bien en avance le retour du roi et de sa troupe, pourtant réduite de moitié. Einold avait laissé derrière lui Barnoin qui l’aurait retardé, ainsi qu’une vingtaine d’hommes pour l’escorter. Les cavaliers franchirent l’enceinte du château des Cimiantes au galop. Le souverain sauta à bas de sa monture harassée et parcourut les couloirs en courant, suivi par un valet qui attrapait au vol les pièces d’habillement boueuses dont il se défaisait. Les quelques heures de chevauchées avaient profité à l’angoisse. La folle cadence de son cœur lorsqu’il s’immobilisa devant la porte de la salle d’accouchement ne devait rien à la course.
Il ressentit un choc en entrant. Les draps tachés de sang, le décor froid et la reine inconsciente, il mesura à quel point la situation semblait critique. Blême, indifférent à l’image qu’il allait donner de lui-même, il s’agenouilla auprès d’Almena et serra sa main blanche dans les siennes. Elle paraissait encore plus jeune. Et si faible. La sueur et le sang mêlaient leurs effluves à son parfum de rose. Il eut la pensée fugace d’une biche acculée par les chiens, qui ne se défend plus et attend l’hallali.
Une pointe entra dans sa poitrine. Si elle mourait, il n’existerait plus.
Almena ouvrit les paupières et la sincérité du sourire qui s’épanouit sur son visage lorsqu’elle le reconnut éprouva davantage encore le courage d’Einold.
– Vous n’auriez pas dû venir, mon ami, souffla-t-elle alors que ses yeux affirmaient le contraire.
– N’est-ce pas mon rôle de protéger ma femme et mes enfants ? répondit-il en souriant bravement.
– Vous les protégerez fort bien, ces enfants, j’en suis certaine. Quant à moi, je crois que très bientôt, rien ne vous obligera plus à me défendre.
– Ne dites pas ça, je vous en prie. Gardez confiance. Quatre médecins vous entourent, il n’arrivera rien de mal.
– Je sais toutes les dispositions que vous avez prises pour moi. Je vous en remercie. Vous avez toujours fait tellement.
Elle ne put empêcher son visage de se crisper. Avec la conscience, la douleur était revenue.
– J’en ai fait trop, je crois, murmura Einold en baissant les yeux. Je vous ai enlevée à votre père. Je vous ai imposé un vieux mari égoïste. Je vous ai enfermée dans ce château où vous mourez d’ennui. Me pardonnerez-vous ?
– Il n’y a rien à pardonner, mon vieux mari. Et laissez-moi la gloire d’avoir choisi cette vie.
Elle serra ses deux mains autour de celles du roi, dans un geste qui parut lui coûter ses dernières forces. Son visage grave portait une telle urgence qu’il en fut bouleversé.
– Einold, croyez-moi, je vous en prie : j’ai adoré chaque instant avec vous. Et chaque heure loin de vous, car elle me rapprochait de notre prochaine rencontre. Je vous aime, Sire, je vous appartiens. Je ne savais pas qu’on pouvait chérir un être à ce point. Vous me l’avez appris.
Le roi tremblait. Son corps lui faisait mal comme si, gelé, on l’avait plongé dans l’eau brûlante.
– Vous êtes mon village, ma lande, mon pays, un monde entier pour moi, poursuivit-elle dans un murmure envoûtant, bien que haché par la souffrance.
– Ne parlez pas, supplia Einold en lui caressant la joue.
– Si, il le faut, écoutez-moi. Je veux vous dire tout ça avant qu’il soit trop tard.
Einold s’accrochait à ce filet de voix, indifférent aux larmes qui perlaient dans sa barbe. Les yeux de la reine devenaient flous, ses intonations rêveuses. Elle parlait comme une enfant qui confie le plus beau de ses secrets.
– Vos paroles sont des champs de terre riche, vos rires des vols de passereaux. Vos regards m’enveloppent d’un chaud manteau d’hiver. Ma maison se dresse dans notre grand lit de bois blond : vos cheveux bruns, la ligne de votre mâchoire quand ma joue repose sur votre épaule en sont la charpente et le chaume. Vos bras forment tantôt les murs protecteurs, tantôt les arbres du jardin sur lesquels grimper pour s’approcher du ciel. Je possède la couche la plus belle qui soit : votre large poitrine où je m’étends, bercée par votre souffle.
La souffrance semblait reculer sous l’intensité des paroles. Einold ne savait plus s’il pleurait de peur ou d’amour.
– Quand elles effleurent ma peau, vos mains coulent sur moi comme l’eau tiède d’un bain. Votre bouche se fait tour à tour source, braise ou bien quartier de fruit... Vous êtes tout ce dont j’ai besoin. J’ai eu tout ce qu’il faut pour une vie heureuse, simplement en me tenant auprès de vous.
Le chuchotement s’affaiblissait. Où partait-elle ?
– Je vous aime, Madame, murmura-t-il. Restez avec moi.
Les lèvres d’Almena s’étirèrent davantage pour saluer cette victoire :
– C’est bien. Nous avons tous deux réussi à dégeler nos cœurs et nos voix qui ignoraient comment parler d’amour. Continuez, mon ami, n’endiguez pas ce flot. Laissez vos sentiments couler comme des rivières. Elles irrigueront votre vie. Elles feront pousser nos petits.
Ses traits et son sourire devenaient extatiques, comme si une vision sublime flottait devant ses yeux.
– Accordez-moi une dernière faveur, Sire. Veillez à ce que les enfants restent vivants quand je serai partie. Faites encore ça pour moi. Et chérissez-les, mon amour, mon roi. Ils sont aussi les vôtres...
Le murmure se tut. Einold releva le front. Sa reine avait sombré dans l’inconscience.
– Sire ?
La voix rassurante de Renaude tira Einold de son abîme. Agenouillé auprès du lit d’accouchement, tenant toujours la main d’Almena, il tourna vers sa conseillère un regard suppliant et fiévreux. Le monarque de chêne, solide et droit, n’était plus qu’un pauvre oisillon vaincu par une rafale.
Renaude se pencha vers lui.
– Sire, il faut faire vite. Peut-être tout n’est-il pas perdu. Envoyez chercher la vieille Ensgarde.
Einold dut faire un effort pour se raccrocher aux paroles de la nourrice.
– Ensgarde ? Qui vit dans les Marais-aux-Saules ? Pourquoi ?
– J’ai entendu dire qu’elle avait fait naître des enfants qui ne venaient pas naturellement. Les quatre guérisseurs n’ont plus aucun recours malgré tout leur savoir, même s’ils ne le disent pas. Je connais les rumeurs sur sa réputation, mais ne voulez-vous pas tout essayer ?
Le roi sortit passer ses ordres. Quand il revint auprès d’Almena, il avait retrouvé un peu de sa hauteur.
Il ne fallut pas plus de deux heures pour que l’on introduise Ensgarde dans la chambre.
Petite, large, enfouie sous de nombreux vêtements, elle arborait un bonnet de grosse toile écrue dont s’échappaient des épis raides d’une curieuse teinte gris jaunâtre. Chargée de plusieurs lourdes besaces de cuirs qu’elle avait refusées de confier à quiconque, elle semblait se mouvoir difficilement. Balançant son poids d’un pied sur l’autre sans plier les genoux, elle avança jusqu’au roi, sous le regard stupéfait des quatre médecins.
– Ce n’est pas souvent qu’on m’appelle aux Cimiantes, lui dit-elle avec une moue ironique.
– Pouvez-vous sauver la mère et les enfants ? demanda Einold sans relever la pique.
– Sire ! s’interposa Iselmar de Lans. Vous n’allez pas vous fier à cette femme ! C’est une poison, qui fait commerce avec les forces sombres. Mes confrères et moi, nous sommes sur le point...
Le souverain lui fit face d’un bloc.
– Qu’alliez-vous dire ? interrompit-il d’une voix sèche où perçait la colère. Sur le point de quoi ? La reine est inconsciente, elle se vide de son sang, et si je comprends bien, les enfants ne sont pas plus près de naître qu’hier.
– Sire, nous ne devons pas aller contre la volonté de la nature. Cette bouchère tranche les chairs, ouvre les corps, avant de les fumer comme des morceaux de viande !
L’homme avait touché au but : Einold eut un sursaut et se tourna vers l’arrivante. Elle resta indéchiffrable, soutenant son regard de ses petits yeux noirs.
– Voulez-vous voir la reine tailladée, Sire ? continua Iselmar.
– Je préfère la voir découpée et vivante, si les deux sont possibles... Et maintenant, sortez, je vous prie. Sortez, tous les quatre.
Le guérisseur accusa le coup. Pendant un court instant, il afficha la figure de celui qu’on vient de gifler, écarquillant ses yeux profondément creusés, les lèvres pincées. Puis il se dirigea vers la porte à grands pas, perdant quelque peu sa dignité dans la rage. Ses trois confrères suivirent.
– Dehors, les charlatans, marmonna la poison, assez distinctement pour être entendue.
Puis, laissant là l’ironie, elle s’approcha du lit pour ausculter longuement Almena.
La peau de la jeune femme avait pris une teinte bleutée, accentuée par le contraste de sa chevelure noire. Les yeux étaient soulignés de cernes violacés. La reine était agitée de spasmes, son visage se crispait sans qu’elle reprenne connaissance. Ensgarde souleva les paupières pour examiner ses pupilles, approcha la joue de sa bouche pour sentir son haleine. Elle palpa longuement le ventre tendu. Enfin, elle écouta le cœur d’Almena et ceux des enfants.
Puis elle revint vers le roi, dont Renaude serrait le bras.
– Je peux essayer, Sire. Mais la pauvrette s’est beaucoup affaiblie, elle a perdu beaucoup de sang. Voilà des heures que j’aurais dû être appelée. Les deux petits se coincent entre eux et aucun ne peut descendre.
– Aidez-la, Madame, je vous en prie.
– Madame ? releva-t-elle, mi-moqueuse, mi-flattée.
Puis, retrouvant son sérieux :
– Êtes-vous conscient que ce prétentieux d’Iselmar a raison : il va me falloir ouvrir.
Le souverain devint gris.
– Cela va la tuer...
– Il se peut qu’elle survive. Et les enfants aussi. Ne rien tenter, en revanche, les condamne forcément.
– Alors, essayez tout ce que vous pouvez. Le sort me contraint à vous accorder ma confiance. Ne me décevez pas, ordonna le roi en dardant sur elle un regard lourd de sens qu’elle soutint, le visage impassible.
Einold céda brusquement. Il baissa les paupières et supplia :
– Je vous en prie...
Il embrassa encore Almena avant de sortir.
En marchant vers son cabinet, il songea à son frère. La présence enjouée d’Abzal lui aurait été d’un grand secours dans la pénible attente à laquelle il se préparait. Car son cadet possédait la spontanéité de ceux qui vivent légers. Il savait dire et écouter les choses sans détour — comme Almena l’avait fait pour la première fois tout à l’heure. En cela, le roi l’avait toujours admiré. Il l’envoya quérir par un valet.
***
Renaude
Restée seule avec la rebouteuse, l’ancienne nourrice l’aida à déposer ses besaces sur l’une des tables. Ensgarde écarta sans ménagement les flacons qui y étaient alignés. Elle en tira ses propres préparations, des herbes, plusieurs couteaux d’acier très fins et des aiguilles.
– Puis-je vous assister ? demanda Renaude.
– Si vous avez le cœur bien accroché, j’accepte. Disposez ces cailloux dans les grands chandeliers. Vous les mettrez aux quatre coins du lit. Puis couvrez bien votre visage et allumez-les, dit-elle en lui tendant des pierres couleur d’or vieilli. Vous passerez ensuite dans toute la chambre en faisant brûler cette torche imbibée d’alcool.
Renaude s’exécuta en regardant la guérisseuse introduire une potion entre les dents serrées d’Almena qui cessa bientôt de s’agiter. Les cailloux jaunes répandirent en se consumant une odeur âcre qui piquait la gorge et les yeux malgré l’étoffe qui servait de masque.
– Approchez, demanda Ensgarde. Vous allez la tenir fermement. Le macérat que je viens de lui faire prendre apaise et prolonge le sommeil, mais il n’élimine pas la douleur. Il se peut que le corps réagisse quand je couperai la chair. Alors mettez-y toutes vos forces.
La gorge nouée, la vieille femme s’assit auprès de la jeune reine et plaça les mains sur ses bras, effrayée. Avait-elle eu raison de conseiller à Einold les services de cette étrange femme ? Elle semblait connaître son affaire et Renaude espérait de toutes ses forces que ce soit vraiment le cas. Le roi était très attaché à son ancienne nourrice. L’écoute dont elle savait faire preuve, ses suggestions et sa compréhension des gens, précieuses, l’avaient portée à un statut particulier de conseillère officieuse auprès du souverain que nul n’ignorait. Elle était tour à tour jalousée — les mauvaises langues ironisaient qu’elle nourrissait toujours le roi d’un lait qui l’envoûtait — ou respectée, car elle avait la pleine confiance du souverain, et n’en avait jamais abusé. Elle savait qu’Einold ne l’accablerait pas s’il arrivait malheur. Elle, en revanche, se reprocherait amèrement son initiative.
Elle ferma les yeux quand le couteau incisa la peau avec un crissement discret. Un effluve écœurant de tripes s’ajouta à l’odeur métallique du sang et à celle du minerai jaune.
Non pas que ce soit mal écrit, au contraire ! J'ai trouvé que ton chapitre se lisait très bien, c'est fluide et prenant, je ne l'ai pas vu passer. Mais je ne peux pas m'empêcher de visualiser la scène et comme j'ai "un peu" tendance à tourner de l’œil... Voilà voilà.
Intéressant sinon, ce personnage de Renaude. Nourrice, proche de l'ancienne reine, ayant l'oreille attentive du roi, on sent qu'elle fait office de puits de sagesse et de conseillère avisée. En plus, comme tu la fais intervenir pour s'opposer aux médecins et prendre soin de la reine, ça la rend immédiatement sympathique.
La rebouteuse est un peu plus intrigante, mais j'ai tendance à m'attacher aux personnages en marge de la société et dont tout le monde se méfie.
La suite du récit dira si j'ai raison ou si elle finit façon Mirri Maz Duur :p
J'aime bien Renaude, elle a un rôle assez important à partir de la partie 4 et dans le tome 2. Quant à Ensgarde, c'est l'exemple parfait de personnage tertiaire qui a fait une belle perf et qui s'est invitée dans la suite alors que ce n'était pas prévu !
Mirri Maz Duur... je vois qu'on a les mêmes ref ;)
Par contre paradoxalement, si on est au milieu d'une bataille et que des têtes sautent, ça me fait rien de particulier. Mais t'inquiète, pas besoin de warning, j'vais y aller en mode warrior car j'aime éprouver le ressenti que l'auteur a voulu transmettre à ses lecteurs quand même ;)
Forcément oui, étant fan de fantasy je connais quand même GoT, c'était pas la ref la plus difficile ^^
C'est un chapitre très prenant que tu nous proposes là. On a juste envie d'étriper ces médecins imbus d'eux-mêmes et incapables de se remettre en question une seconde. Heureusement que Renaude était là. J'espère qu'Ensgarde pourra faire quelque chose pour la reine et les petits !
A bientôt.
En effet, j'ai dressé un portrait pas très reluisant des médecins. Ils sont assez secondaires mais celui du château, Iselmar de Lans, va quand même avoir un rôle non négligeable par la suite. Et on découvre ici Renaude et Ensgarde (qui ne devait faire qu'une apparition, mais qui, elle aussi, s'est invitée dans la suite !). Je te laisse découvrir si son intervention sera bénéfique)...
La seule éventuelle réserve que je pourrais avoir sur ce chapitre c'est le discours de la reine. Okay elle est noble et sait donc bien parler. Mais sur un lit de mort je trouve ses métaphores un peu trop poussées. Quand tu peux t'évanouir, le corps déchiré par la douleur, tu essaies de dire ce que tu as sur la langue vu qu'il ne soit trop tard. Et donc je la verrais mieux utiliser un langage un peu plus direct (pas forcément plus simple). Je ne suis pas sûr que ça ferait perdre en intensité à la scène.
L'arrivée de Renaude et Ensgarde est providentielle, ces deux nouveaux personnages sont pour l'instant intéressants, j'attends d'en savoir plus sur eux.
L'alternance des pdv est vraiment super fluide, les personnages sont caractérisés et je retombe toujours sur mes pattes jusqu'ici.
J'espère que tu auras la gentillesse de nous faire une petite ellipse sur la césarienne XD
Bon petit message que j'ai de plus en plus envie de te faire passer au fur et à mesure de mon avancée :
Il faut que je te dise. Je prends ENORMEMENT de plaisir à te lire. C'est rare que je sois aussi emporté par des lectures numériques.
J'espère que tu essaieras de le retravailler un de ces jours. Et de l'envoyer à des ME. Vraiment, ce serait dommage que cette histoire ne puisse pas être lue à une plus large échelle. Elle le mérite !
Persévère, au vu de tes qualités d'écriture, ça va forcément finir par payer !
Bien à toi (=
Le discours d'adieux de la reine a fait débat, tu n'es pas le premier à le trouver trop élaboré par rapport à la situation. J'ai fait ma tête de mule et je l'ai gardé parce que j'y tenais. Avec le recul, je vois bien qu'il s'agit typiquement d'une de ces fameuses "petites chéries" qu'il faut éliminer sans pitié.
Renaude est un personnage important, c'était prévu dès le départ. Quant à Ensgarde, elle ne devait avoir qu'un petit rôle mais elle s'est largement invitée dans la suite. Tant mieux si ces deux vieilles dames te plaisent !
Rassure-toi, la description de la césarienne n'ira pas plus loin que ça XD
J'ai commencé à prendre des notes pour me réattaquer à ce tome, mais pour ce qui est des envois aux ME, j'en ai déjà fait pas mal. Plusieurs ont débouché sur des retours détaillés encourageants, et j'ai même eu une proposition de contrat que j'ai décliné (je n'étais pas très convaincue par la ME). Il faudrait donc que je parvienne à une version vraiment parfaite et assez différente pour que les ME acceptent de relire mon manuscrit.
Quoi qu'il en soit, ton commentaire est boostant ! J'espère que la suite te plaira toujours. Au prochain chapitre, tu vas découvrir Abzal, le personnage que j'ai pris le plus de plaisir à mettre en action. Tu me diras ce que tu en penses.
Merci pour ta lecture et ton adorable commentaire !
Oui les retours détaillés de ME c'est déjà une sacré étape, ça veut dire qu'on a pris le temps de te lire.
Pressé de découvrir Abzal (=
Je m'attendais presque à ce qu'elle soit déjà morte à l'arrivée du roi. Finalement, ils ont eut le temps de parler, même si je sens mal la suite.
J'aime bien Renaude, plus nuancé, plus subtile. J'aime beaucoup aussi le caractère de la rebouteuse. Je me demande quelle rôle tu lui donne par la suite.
Je trouve que ce passage marche bien. En vrai, je le trouve plus fluide, plus entraînant que le précédent. Tu as écrits dans l'ordre où as tu rajouté l'envol après coup ?
Je continue 😊
En effet, dans ma grande magnanimité, j'ai fait en sorte que le roi et la reine puissent se parler. Cet échange à fait débat d'ailleurs, car certaines plumes ont trouvé le discours de la reine trop structuré compte tenu de la situation (douleur, fatigue, etc... ) mais je n'en démords pas, tête de mule que je suis XD. Et encore, je l'ai simplifié un peu. Je tenais à ce que la scène permette sans problème de comprendre à quel point ils s'aiment, car c'est important pour la suite.
Le chapitre L'envol a été écrit après, tu as bien deviné. Contrairement à toi, en relisant, je trouve que la narration par pdv y est mieux maîtrisée que dans celui-ci. Mais c'est vrai que l'écriture est un peu plus hachée... J'ai encore du travail on dirait XD
Renaude et la rebouteuse (Ensgarde) ont toutes les deux des rôles importants par la suite. En fait, la rebouteuse ne devait figurer que dans la première partie, mais elle s'est invitée dans la suite (je trouvais moi aussi qu'elle avait du potentiel).
Dans le chapitre suivant, tu découvriras mon personnage préféré du tome 1, celui avec lequel je me suis le plus amusée et qui a fait couler beaucoup d'encre en commentaires et sur mon JdB :)
Merci pour ta lecture et ton retour !
C’est vrai qu’Ensgarde rappelle la guérisseuse de Sang d’Encre avec son allure et son impertinence. Pour ce qui est du roi, je n’ai pas fait le rapprochement, mais j’ai une très mauvaise mémoire.
Ce chapitre est poignant. La fameuse tirade est très belle, en effet, mais je fais partie de ceux qui la trouvent peu vraisemblable et qui verraient mieux une déclaration d’amour faite dans l’urgence, en peu de mots. Si la ME qui acceptera ce roman te demande de l’enlever, tu peux toujours la réintroduire sous forme de lettre. Je pense que dans un tel univers, les femmes savent très bien qu’elles risquent de mourir en couches, alors elle pourrait l’avoir écrite un peu avant.
On voit bien qu’il y a une tentative de stérilisation, mais je n’avais pas deviné qu’il s’agissait de soufre. Est-ce que tu t’es renseignée sur les césariennes de l’ancien temps ?
J’espère qu’Almena va s’en sortir, bien que j’aie peu d’espoir. Et si elle ne s’en sort pas, j’espère que la guérisseuse ne va pas se faire exécuter. Elle aura au moins sauvé les enfants alors que les médecins n’auraient probablement sauvé personne.
Coquilles et remarques :
— Qu’est-ce qu’un cornerier ? Comme c’est aussi un nom de famille, je serais tentée de penser que ce métier a existé, mais je n’ai trouvé que cornetier.
— Fille d’un cornerier de Terce, son instruction n’avait pas ressemblé [Il y a une rupture de syntaxe : après « Fille d’un cornerier de Terce », il faudrait continuer avec « elle ». Peut-être que c’est du pinaillage, après tout.]
— Les quelques heures de chevauchées avaient profité [de chevauchée]
— Chargée de plusieurs lourdes besaces de cuirs qu’elle avait refusées de confier à quiconque [de cuir / refusé]
— C’est une poison [un poison, même si c’est une femme (on dit « cet homme est une victime de l’accident », pas « un victime ») ; le déterminant s’accorde toujours en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte.]
— Dehors, les charlatans, marmonna la poison [Là aussi, le déterminant doit s’accorder en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte ; il faudrait trouver autre chose.]
— car elle avait la pleine confiance du souverain, et n’en avait jamais abusé [Ici, je ne mettrais pas la virgule avant « et ».]
Ensgarde et Einold doivent effectivement beaucoup à Sang d'Encre, et je me suis aperçue récemment en lisant le tome 2 d'Olga (elle vient de le terminer), à quel point son roman m'avait marqué : je m'en suis inspirée pour pas mal de détails, et ce n'étai pas forcément conscient.
Ah ah ! Décidément, la tirade de la reine aura fait débat ! Je dois dire que je suis moins fermée qu'avant (si un éditeur tenait à ce que je la supprime, je le ferai, mais encore faudrait-il qu'une ME veuille bien m'éditer :) ), mais je suis persuadée qu'elle perdrait de sa portée si elle n'était pas prononcée à haute voix.
"Si la ME qui acceptera ce roman" : cet emploi du futur me fait chaud au cœur (mais je commence quand même à douter).
Je n'ai pas fait beaucoup de recherches sur les césariennes médiévales, mais je me suis renseignée sur les propriétés du soufre, que j'ai largement tordues. En effet, le soufre élimine les moisissures (d'ailleurs on en fait brûler dans les barriques de vin avant de les réutiliser), mais pas les bactéries. Ce serait donc complètement inefficace. A priori, l'alcool brûlé à travers la pièce doit donner un meilleur résultat. Mais j'ai pris des libertés.
Dans tes remarques :
- un cornerier, c'est l'artisan qui fabrique les objets en corne de corneux, dont j'ai parlé au chapitre 2 (donc ce n'est pas un métier qui existe). J'espérais qu'on ferait la relation, mais le chapitre 2 est peut-être déjà trop loin ? Tu es la première à me faire la remarque, mais je sais que parfois je torture un peu mes lecteurs avec ce genre de détails qui me paraissent très "lisibles" alors qu'en fait ils ne le sont que pour moi ;)
- La poison : c'est dans le sens "la sorcière". C'est donc une expression populaire (mais impossible de me rappeler où je l'ai trouvée). Du coup, c'est bien "La poison". Ce serait peut-être plus clair si je mettait quelque chose comme "C'est une sorcière, une poison !" ?
Merci beaucoup pour ta lecture et tes commentaires ! J'espère que tu passes un bon moment :)
J'adore Renaude ^^
Le roi est finalement arrivé à temps ! Ouf ! Et cette déclaration d'amour !!! Trop trop mignons.
Les médecins sont effectivement des incapables, bien fait pour eux :)
Bon, j'imagine qu'on part sur une simili césarienne, ça va saigner, et ça augure mal de la suite pour la reine ...
Un doute, tiens, les intestins sont devant l'utérus ? J'aurais plutôt cru derrière/en haut, enfin, loin de là où on coupe, du coup.
Le coup des bougies et de l'odeur, je me pose la question s'il n'y a pas un soupçon de magie dans le tas, tiens. A voir dans la suite, donc ^^
Tu as lu la suite, donc en effet, tu as bien deviné pour la césarienne. Bonne question pour les intestins, ceci dit, j'ai malheureusement eu à faire des dissections pendant mes études (d'animaux, hein, pas d'humains !), et dès qu'on ouvre, même si on ouvre pas les intestins eux-mêmes, ça sent pas la rose !
Alors non, les bougies et les cailloux jaunes, ce n'est pas de la magie. Mais Ensgarde est un peu en avance sur son temps et je voulais montrer qu'elle faisait une sorte de stérilisation de la chambre avant l'opération. Les cailloux jaunes, c'est du soufre, qui tuent une partie des microorganismes. Mais ce n'était pas utilisé à l'époque, c'est moi qui est extrapolé.
Contente que tu aimes bien Renaude : c'est un personnage secondaire, mais important quand même.
J'étais contente de revenir auprès de la reine pour suivre son accouchement.... Et en finissant de lire je suis en plein stress !
Ça sent quand même pas bien bon pour elle.... 😭
Une petite critique, je trouve cela très joli qu'ils se disent enfin leurs sentiments etc mais je trouve que c'est beaucoup d'envolés lirique pour une femme qui essaye désespérément d'accoucher et sur le point de mourir !
Je te cite "Vos paroles sont des champs de terre riche, vos rires des vols de passereaux. Vos regards m’enveloppent d’un chaud manteau d’hiver. Ma maison se dresse dans notre grand lit de bois blond : vos cheveux bruns, la ligne de votre mâchoire quand ma joue repose sur votre épaule en sont la charpente et le chaume. Vos bras forment tantôt les murs protecteurs, tantôt les arbres du jardin sur lesquels grimper pour s’approcher du ciel. Je possède la couche la plus belle qui soit : votre large poitrine où je m’étends, bercée par votre souffle." J'ai trouvé ça assez lourd, pompeux. Je sais qu'elle est calme et pudique mais elle va mourir elle peut crier un peu et dire vite son amour ahah. Ce n'est que mon avis.
En tant que femme, j'ai eu bien mal pour elle en lisant ton chapitre !!! Les joies de devenir maman ahaha
Ah ! Tu es tombée sur LE grand débat : les tirades de la reine XD Certains lecteurs les adorent (elles m'ont valu de magnifiques fanarts d'Einold et Almena, la couverture, par exemple), d'autres soutiennent comme toi qu'elles ne sont pas réalistes. Mais là dessus, je suis tenace : d'abord moi je les aime beaucoup (ce qui devrait être une bonne raison pour les supprimer : les fameuses "petites chéries", mais tant pis), et d'autre part, la naissance des princes étant un peu autobiographique, j'ai vécu un accouchement calamiteux (pas à ce point mais pas loin) et je maintiens que si c'est ça qu'elle veut dire avant de mourir, qu'elle a eu des heures (de souffrance, certes, mais elle est consciente quand même la plupart du temps) pour préparer ce qu'elle voulait dire au roi, elle peut les dire. Bref, ça aussi, j'assume ;) (tu as remarqué mon côté tête de mule ? XD En vrai, j'ai pris énormément de retours en compte, qui m'ont vraiment permis d'améliorer le roman, mais ça, je résiste encore et toujours !).
Je te l'accorde : ce chapitre n'est pas à lire enceinte, en effet !
Sérieusement, que quelqu'un jette ces guérisseurs inutiles du haut d'une falaise, je veux plus les voir moi... La pauvre Almena, j'ai eu tellement mal pour elle tout du long ! Heureusement qu'il y avait Renaude ! Mais je sens que même avec l'aide d'Ensgarde, elle a peu de chances de s'en sortir... par contre j'imagine que les princes vont vivre, sinon y'aurait plus d'histoire XD
"Elle parlait comme une enfant qui confie le plus beau de ses secrets." Cette phrase m'a cassée en deux 😭 toute la partie avec Einold et Almena m'a fait trop mal au coeur, c'était tellement beau et triste à la fois ! Je me suis demandée comment la reine faisait pour discourir autant alors qu'elle était censée être à moitié morte, mais ses métaphores étaient trop magnifiques pour que je me pose des questions.
Tu as l'air de bien commencé à maîtriser les personnages, ça fait plaisir. Surtout que Renaude et Ensgarde, on va les revoir pas mal. Pour les princes, comme tu as pu le voir dans la suite, le suspense ne réside pas tellement sur leur vie ou leur mort, n'est-ce pas ? Il y a un autre scoop ;)
Il y a eu de grands débats sur les tirades de la reine et sa capacité à les dire. Moi j'ai eu un accouchement catastrophique et je pense qu'elle peut : elle n'est ni saoule, ni droguée, elle a donc sa présence d'esprit (quand elle reprend conscience, du moins) et puis elle part du principe que c'est maintenant ou jamais !
Très contente que ça te plaise, en tout cas !
Et la sage-femme qui arrive à la fin ! Elle est tellement cool, elle m’a un peu fait penser à Olga la Banshee xD c’était un clin d’œil ou tu as écris ce passage bien avant de la lire ?
Les moments que Almena échangent avec Einold sont poignants, je trouve ça beau qu’il l’aime autant. J’aurais adoré un préquel avec leur histoire, même si j’ai l’impression qu’ils n’arrivent pas à se parler d’amour si l’un d’eux n’est pas en danger de mort imminent. N’empêche que c’était très beau et très bien dit. Chaque parole d’Almena était poignante. J’ai tout adoré !
Pour le préquel... il se pourrait que ce ne soit pas nécessaire ;)
Ah, ça me fait plaisir que tu aies pensé à Olga. Je l'avoue sans complexe : les Princes liés doivent beaucoup à Sang d'encre ! C'est en lisant Olga que j'ai décidé de choisir un univers médiéval. Ensgarde est la cousine spirituelle de la banshee, et Einold ressemble aussi beaucoup à Saul Tyr, le roi de pierre de Sang d'encre. Olga le sait d'ailleurs.
Merci beaucoup pour ta lecture et tes commentaires ! Si tu continues à cette vitesse (par salves de 6 chapitres), il ne te faudra que 6 jours pour tout lire :D
Donc non vraiment, je pense que ça se justifie et puis c’est très beau à lire. Je ne vois pas pourquoi on s’en priverait !
Aaah, je reconnais un peu de Sang d’Encre parce que l’univers médiéval me le rappelle effectivement, après j’ai écouté que trois chapitres donc je ne peux pas te dire pour Saul Tyr XD
Je pense que je vais continuer comme ça ! Demain j’aurai un peu moins de temps, mais au pire si ça me prend deux semaines, ce sera super aussi ! Je lis rarement aussi vite (ça fait seulement 6 mois que je suis sur La Maison dans Laquelle et un mois sur Bartiméus, tout va bien XD)
Gros bisouuus