Chapitre 5 - La cité de brume (I)

Par Daichi

Dans le premier wagon du Dawnbreaker, l’ambiance n’était pas moins délétère. Néanmoins, ces grands hommes avaient la tenue qui seyait à leur rang : aucun d’eux ne levait le petit doigt pour protester envers ce qui les contrariait. Contrarier autrui nourrissait à chacun leur ambition profonde. Le tout était d’apprendre à le faire avec prestance.

Une prestance inadaptée, selon Monsieur Swaren, au jeune Joshua Lewis, qui venait d’ouvrir la porte du wagon. Piqué dans son orgueil après la remarque blessante du sinistré, le garçon pointa en sa direction deux revolvers, tous-deux merveilleusement ouvragés. Mais face à la splendeur de l’aura du grand homme qui leur faisait face, ils semblaient pâlir de ridicule.

« Osez répéter cela, espèce d’araignée, grogna Joshua.

— Quoi donc, Monsieur Lewis ? lança Swaren de son sarcasme venimeux. Je ne faisais que vous adresser mes salutations les plus sincères. Vous n’êtes cependant pas apte à siéger sur les fauteuils de ce wagon. Comme nous vous l’avons répété, vous avez été affecté au deuxième, ce qui est déjà bien assez pour vous.

— Ce trajet ne se déroule pas comme prévu. A moins de vouloir ma mort également, rien ne vous autorise à me mettre dans le même sac que les autres…

— Objection » intervint une voix derrière lui. Allongé avec désinvolture sur une des somptueuses banquettes du wagon, Victor levait à présent le doigt, comme pour quémander parole. Tous les autres occupants de la pièce regardaient l’individu sans mot dire, consternés, comme s’il venait de briser le silence sacré d’une église.

« Le trajet se déroule à merveille. Et votre place est au contraire plus que justifiée, continua le musicien, observant une petite chouette de métal qui dansait sur l’accoudoir. Et c’est la raison même qui fait que vous ne pourrez pas être mis au courant de ce qu’il se passe ici. Nous arrivons d’ici quelques minutes, vous devriez…

— Vous êtes qui, au juste ? Le nouveau larbin de ce vieux débris ?

— Oh ! s’exclama Victor, se relevant du même coup. Savoir me vexer sans me connaître est une si belle prouesse de votre part. Vous me rappelez un peu celui que j’étais, lorsque je suis arrivé à Everlaw.

— Je ne peux que confirmer cela, soupira Swaren.

— Non, point un larbin ! Un humble enseignant. Professeur Owlho du conservatoire impérial, pour vous servir, se présenta-t-il en s’inclinant faussement. Un grand plaisir de converser avec un autre artiste, cela manque cruellement dans notre sphère sociale de nos jours. J’aurais tant souhaité voir vos talents utilisés à bon escient – votre père semble avoir d’autres desseins à votre égard, je trouve cela navrant… »

Le canon d’un des revolver se trouvait désormais dirigé en direction du visage de Victor, qui ne bronchait pas le moins du monde. Il semblait presque jubiler sur-place, à voir ainsi toute l’attention lui être donnée.

« Ces revolvers, par exemple ! Magnifiques ouvrages, qui siéent si peu à ces doigts délicats, pour qui la tenue du crayon était toute désignée.

— Je n’aurais pas de scrupule à éliminer un professeur, ricana Joshua. Vous êtes moins utile qu’un sénateur, il faut dire…

— Je n’en doute pas une seconde ! Votre famille semble avoir un délicieux penchant pour se débarrasser de ce qui n’est plus utile… »

A ces mots, Joshua arma son chien, collant le bout du canon sur le front du musicien qui lui faisait face. Le sous-entendu n’était manifestement pas passé, et les spectateurs de la scène étaient par ailleurs soulevés de l’audace dont faisait preuve le professeur Owlho.

« Un mot de plus et vous êtes mort, grogna Joshua.

— Allons ! Allons ! s’exclama Swaren en se levant, deux de ses mains jointes. Monsieur Farwell semble ne pas être très à l’aise devant votre attitude cavalière, jeune Lewis. Quant à vous, Professeur, vos propos sont parfaitement inappropriés. D’autant plus que votre rôle ici est terminé – vous n’êtes désormais plus qu’un simple voyageur.

— Vraiment ? sourit Joshua. Il peut me rejoindre dans mon wagon dans ce cas. Je lui ferais un plaisir de converser là-bas autant qu’il le souhaite.

— Jeune-homme, hasarda l’examinatrice au monocle, peut-être devriez-vous baisser votre arme, vous enfreignez la loi et…

— Et quoi ? Cela serait plus sage ? Aussi sage que de libérer un criminel à deux étoiles et le mettre dans un wagon auprès d’innocents ? Sans me compter moi-même dans le… »

Un son délicat vint lui couper la parole. Ce léger sifflement, en si bémol, vint baisser d’un ton, puis d’un autre, avant de jouer une délicate mélodie. Des lèves du professeur s’échappait la berceuse, qui raisonnait sur les parois de cuivre de cette suite de luxe. Peu à peu, la vibration s’atténua, laissant planer un doux silence sur la scène.

« Navré pour cette interruption, reprit Victor, mais je ne pus m’empêcher d’accompagner vos piaillements d’une petite composition. »

Il tendit ses deux mains vers le revolver de Joshua et vint le baisser avec lenteur, se délectant du son délicat que produisit le chien désarmé. Le jeune homme resta planté face à lui, incrédule, face à cet étrange sourire.

« Ces mains… Combien de plans ont-elles pu tracer ? Du fait de notre âge, nos aînés sous-estiment notre expérience artistique. Mais nous savons, tous les deux, que le temps d’un artiste lui est compté. Entrant dans l’âge adulte, nous mourrons alors, peu à peu. L’architecte devant moi est-il mort, ou simplement endormi pour un certain temps ? Voir la fleur du premier art s’évanouir ainsi sous mes yeux… me ferait presque plus de mal que lorsque j’ai appris la mort prématurée de votre frère. »

Victor vola sur plus d’un mètre, suivant le coup de poing que lui avait adressé Joshua. Ce dernier fut forcé par Farwell de s’agenouiller, mains sur la tête et armes à terre. Son regard, d’une colère palpable, fixait le visage ensanglanté mais, surtout, souriant du jeune professeur qui s’avançait vers lui.

« Si cela peut vous rassurer, conclut Victor en s’essuyant le visage, je peux vous affirmer que l’auteur de ce tragique accident ne se trouve pas dans ce train. Espérons que ce sera également le cas pour vous, si vous venez à changer de rails. Je vous conseille fort de continuer à suivre les vôtres, qui ont été toutes tracées pour vous. Il serait dommage que notre très cher maire se retrouve dès demain sans progéniture. »

Sur ces mots, affectant plus encore Lorace Swaren que leur principal intéressé, Victor se rallongea sur la banquette, stylo en main, traçant quelques notes sur un petit calepin. Une nouvelle mélodie lui était venu en tête, lors de ce coup de poing. Il ne manquait désormais plus qu’un piège à ours…

——

Un coup de pied en plein plexus réveilla la jeune fille aussi vivement que les hurlements courroucés qui lui firent face. Neila remua en tous sens, étalée sur un sol de charbon, chevilles enchainées, la tête posée autour de coups de pioches virulents. Sous le choc, elle bondit sur ses pieds, la tête en feu. Un manche de métal glacé vint se poser sur ses mains, et elle fut poussée contre un mur d’où sortaient des vapeurs de scories.

« Au travail ! » hurla la voix de fer du robot qui lui broyait l’épaule, l’intimant de lever la pioche et l’abattre sur les filons obscurs qui lui faisaient face. Malgré les lampes à insecte qui se balançaient au-dessus de sa tête, le décors restait indistinct à sa vue troublée.

« Mais, où je…

— T’es sourde ?! Frappe et ferme ta grande gueule, ou je t’arrache moi-même la langue, allez au boulot ! »

Sans attendre, et sans désir d’en savoir plus, elle envoya le métal pointu rencontrer le charbon, un choc qui lui secoua les épaules. Grinçant des dents, elle recommença à plusieurs reprises, avant de voir le garde de fer s’éloigner. Elle tenta d’en faire de même, dans la direction opposée, suivant les lumières bleues du plafond, mais une fine douleur vint paralyser son bras droit, l’immobilisant du même coup. Sur son poignet, d’où venait ce coup d’électrise, était fixé un bracelet inamovible.

« Reste là, chuchota une voix fort reconnaissable. Si tu t’éloignes, on va finir grillés sur place, alors pioche et attends que je te donne le signal !

— Que…

— Non, pas un mot ! Il approche, vite, reviens là ! »

La main de l’ancien voleur la ramena à son poste, et elle tapa au hasard sur le mur. Un puissant choc électrique vint lui frapper l’épaule, plus bruyant que le précédent, l’obligeant à lâcher son outil.

« Frappe le filon grande gueuse ! T’as une lumière au-dessus d’ta tête, tu veux peut-être finir dans les fournaises, t’y verrais plus clair ! »

D’un rire qui se voulait intimidant, il continua sa ronde, laissant Neila ramasser sa pioche, le souffle court. Les scories et les fumées des fours susmentionnés donnèrent à ses poumons une endurance quasi nulle, alourdissant l’outil entre ses menus doigts. L’unique « Tiens bon » de Waylon à ses côtés ne l’aida pas, lui qui frappait la pierre sans gêne. Elle tenta du mieux qu’elle le pouvait, priant pour que ce vacarme ne cesse.

Mais cette corvée dura une éternité de vie. Son esprit cessa de se demander ce qu’elle faisait ici : il laissa son corps vagabonder dans ces halles de douleur et de suffocation, tandis qu’une nouvelle mission lui avait été accordée. Waylon l’accompagnait pour pousser l’énorme chariot sur rail, remplis de charbons, de phalanges et d’orteils.

« Bon, murmura le jeune homme, on va pouvoir commencer à y aller. Tu tiens debout ? »

Le râle de réponse de l’intéressée lui fit comprendre que « plus pour longtemps », mais il s’en contenta.

« Bien. Il ne faut pas qu’on se sépare, à cause de ces bracelets. Ne me lâches surtout pas et tout ira bien !

— Comment… Qu’est-ce qu’on fait… ici ?

— Je n’en sais pas plus que toi, mais… Oh non, dépêche ! »

Waylon accéléra sa marche, traînant une Neila éreintée à son côté. Près d’eux passa un colosse de cuivre, lance électrique en main, et illuminé par les lueurs d’un énorme four à leur droite. L’énorme silhouette se pencha vers une plus menue, recroquevillée à terre. La voix innocente qui sorti de sa gorge n’obtint aucune pitié de la part de son bourreau : de plusieurs coups vindicatifs de son arme, il frappa le corps de l’enfant, de vifs flashs blancs accompagnant les gémissements. Après plusieurs coups, la voix se tut, ne laissant que les bruits d’éclairs raisonner dans les oreilles des avertis.

Neila tenta de ralentir le wagon, mais Waylon continua d’avancer. « Non, la prévint-il, on ne peut rien…

— Il faut l’aider, tenta de grogner la jeune myope.

— Personne ne peut l’être. Crois-moi. Dépêche-toi, ou on finira dans le même état. »

Les claquements d’arcs électriques continuèrent de tonner derrière eux, mais Neila abdiqua à contrecœur. Laissant son innocence auprès de feu ce garçon, elle suivi le voleur, passant près d’autres sinistrés armés. Ils finirent dans une énorme réserve de charbon, déposant leur butin à l’intérieur, et, sans attendre, Waylon sauta dedans. Le flux électrique qui traversa le bras de Neila la força à le rejoindre, sans s’inquiéter de la hauteur qui la séparait des minerais noirs.

« Aïe, rugit Waylon en se tenant le bras. Je t’ai dit de sauter avec moi…

— Désolée, geignit Neila, j’ai pas entendu…

— Caches-toi en dessous du charbon. C’est bientôt fini, t’en fais pas. »

Laissant au loin toute volonté de rationnaliser la situation, elle obéit. Pas un brin de cheveux ne dépassa de l’amas de combustible qui les recouvrait. Ainsi allongée, ses paupières insistèrent pour couvrir ses yeux séchés par les vapeurs, et son corps fut parcouru d’un tremblement de soulagement. S’il en avait eu le pouvoir, son cœur se serait volontiers stoppé pour goûter à ce repos.

Mais il n’en eu nullement le temps : un grincement bruyant survint, et l’énorme tas de charbon commença à remuer. Elle et Waylon se trouvaient maintenant dans une gigantesque pince, qui les amena eux et les gravas dans une cuve plus petite, presque vide. La jeune fille se cogna le genoux contre les parois vides du contenant, réprimant un hurlement de pleine sincérité. Sa gorge suffoquée sauva leur discrétion, et elle se contentait de tenir son membre endolori.

« C’est par-là ! » lança Waylon à voix basse, intimant à sa compagne de le suivre sans attendre. Ignorant la complainte de sa rotule, elle boita à son arrière, traversant une cavité dans la cuve abandonnée. Quelque-chose, ou quelqu’un, les avait amenés dans une partie abandonnée de… cet endroit.

Arrivés devant une petite porte en métal, solidement verrouillée, Waylon y frappa à trois reprises, suivant un ordre précis. Attendant une réponse, il vit Neila, ramasser quelque-chose à leurs pieds. Un petit objet qui brillait.

« Une pièce ?

— Un auros… Un simple auros de cuivre. » La jeune femme tint l’objet contre sa poitrine et lança un regard alarmé à son compagnon. « Will ! »

Il n’eut le temps de réagir : la porte s’ouvrit, sous un visage peu avenant. L’individu aux joues creusées scruta les deux intrus, un long moment avant de demander d’un souffle de voix.

« Le cadeau ?

— Dans les sac » dit Waylon.

L’individu hésita un instant, laissant à Neila le temps de ranger la pièce dans sa poche de peur que ce pauvre ère ne lui saute dessus afin de lui subtiliser. Puis, il les laissa entrer, dans ce qui put s’apparenter à une cuisine. La lumière de la pièce s’installa dans la pupille de la jeune femme, pendant que leur guide retirait les chaînes qui trônaient à leurs chevilles. Une dizaine de commis se mirent à les dévisager, sans mots dire, jusqu’à ce que le plus jeune d’entre eux s’avance vers Waylon. De ses quinze ans, il donnait une impression de leadership incontestable.

« Un bandana… Tu as une lettre ?

— Non, j’ai besoin de sortir d’ici. Le trajet ne s’est pas déroulé… Comme prévu. »

Le jeune marmiton mit un moment avant de relever les yeux, quittant ses pensées noyées d’incertitudes, et les mena en direction de l’arrière-cuisine.

« C’est lui ! Laissez passer ! Voilà ! Entrez dans le four.

— Le… Le four ? demanda Neila d’un ton peu sûr.

— T’es qui toi d’ailleurs ?! se méfia soudain le jeune homme.

— Personne ! intervint Waylon. Enfin, non, une aide précieuse… Juste : faites-moi confiance. »

Le chef des commis grimaça à la vue de l’intruse, qui n’osait se défendre elle-même de peur de finir dans un autre four, puis acquiesça, laissant les déserteurs prendre place dans l’imposante boîte de métal. La place, non prévue pour deux personnes, leur permit bon an mal an de se recroqueviller, autant qu’ils le purent.

« Nous vous enverrons vos affaires, promit le fluet individu. Bonne chance !

— Attendez, pourquoi entrer là… »

Neila n’eut le temps de finir : la porte du four claqua, couverte de graisse, amenant l’obscurité entre les deux captifs.

« Ne panique pas, j’ai déjà fait ça plein de fois, la rassura Waylon.

— Vraiment ? répondit-elle avec soulagement.

— Non, c’est la première fois. Mais j’espérais t’empêcher de nous pisser dessus. »

Sans attendre les cris de Neila, le four tomba dans le vide, avant de glisser dans un tuyau, sur plusieurs mètres. La jeune fille serra avec force ce qu’elle pensait être les mollets de Waylon, les muscles parcourus d’un mélange d’euphorie et de panique. Les sensations de chute libre et de danger étaient incroyables ! Elle sentait le four tourner, un coup à droite, un autre à gauche, puis s’arrêter de manière brusque. Trente secondes, ce fut le temps qu’il fallut à Neila pour reprendre son souffle avant de se sentir décoller. Les tôles tremblaient avec frénésie, les boulons se détachant un à un. Le crâne de la fugitive s’écrasait contre le plafond. Quand enfin, la boîte cessa de vibrer. Elle flottait. Elle volait et tournait, tout comme son contenu, dans un vide paisible, mais fut fatalement attirée par le sol.

Quelque-chose finit par attraper l’objet volant, ballotant les voyageurs sur ces parois huileuses, voyageant jusqu’au lieu d’atterrissage. Sans la moindre délicatesse, le four tomba sur le « sol », et roula sur plusieurs mètres tandis qu’il se démontait et étalait au milieu des déchets un amas entortillé de bras et de jambes.

Waylon se leva avec difficulté, s’accrochant comme il le put à une barrière qui se trouvait là, avant d’expulser le déjeuner de la veille sur un sac poubelle. Neila se dressa sur ses pieds, le tournis embrumant ses sens, et peina à observer les alentours.

La décharge était immense, mais moins nauséabonde, principalement peuplée de déchets métalliques. Sous ses pieds craquaient des restes de machines peu réussies, ou rouillées par les âges. Elle crut reconnaître un bras en zinc dans un coin, dépassant d’un sac. Ses doigts, toute maîtrise retrouvée, caressèrent la pièce qui se trouvait dans sa poche.

Waylon respira l’air peu délicat de l’endroit, plongé dans l’ombre de plusieurs grands bâtiments décorés de laiton, et s’approcha à tâtons de sa compagne. Celle-ci sautillait sur place, un sourire juvénile creusant ses joues.

« C’était génial ! hurlait-elle, cherchant Waylon de son regard nauséeux.

— Pas… tellement… »

Le voleur expulsa une nouvelle vague acide depuis ses lèvres, se jurant de ne jamais plus monter dans un engin de ce genre. Qui aurait cru qu’un four pouvait être aussi dangereux sans être allumé ?

« J’ai rien compris, mais c’était incroyable ! » s’exprima Neila avec entrain. Sa vue commençait à reprendre un horizon droit, bien que brumeux, et elle la dirigea vers les restes de leur ancien véhicule. La suie et la crasse qu’il abritait tantôt recouvraient les vêtements de la voyageuse, fraîchement achetés la veille. Elle frotta le dos de son compagnon, le soutenant autant qu’elle se gaussait, puis sursauta à l’arrivée d’une grosse pince. Une pince à hélice accompagnée d’un vacarme de l’enfer, lâchant au sol un gros balluchon sur une pile de déchets. Waylon reprit constance et navigua entre les sacs poubelles et restes de machines diverses, tirant vers lui les affaires que venaient de leur déposer le robot volant, qui s’éloigna aussi rapidement qu’il était venu. Il brandit les sacoches avec grande joie, comme s’il venait d’attraper tout l’or du monde.

« Enfin fini ! Plus jamais je ne rentre là-dedans. Je préfère passer deux jours à frapper la pierre et à ramper dans la merde des égouts que de refaire un truc du même genre…

— Mauviette, se moqua Neila. Bon, tu comptes m’expliquer ce qu’on fait ici ? C’était quoi cet endroit ? Et cette décharge ? Pourquoi on a fini dans un four volant ? »

Waylon sorti simplement d’un des sacs le cube de serrain, ravivant dans l’œil de sa rivale une flamme de désir, qui laissa vite sa place à l’incrédulité. Il tourna l’artefact entre ses mains, un sourire fier décorant son visage crasseux. « Vous êtes trop faciles à voler décidément » dit-il, s’engouffrant jusqu’à une échelle, qu’il emprunta pour se hisser en dehors de la décharge.

« Je te rappelle qu’il est à moi, ce cube, râlait-elle à la fin de son ascension, tendant la main vers le garçon qui l’aidait à grimper.

— J’en ai plus besoin que toi, désolé ! Maintenant que t’es entrée, tout ça, c’est derrière toi.

— Dans le train, oui, mais maintenant… »

L’éclat qui surgit de derrière Waylon l’empêcha de finir sa phrase. Telle un coup porté à sa gorge, l’intense lueur qui s’étendait devant elle la plongea dans un mutisme admiratif. Toute la lumière du monde s’était rassemblée en un unique endroit, un vaste complexe de cuivre, de brume et de fourmis. Un gouffre, rempli de routes brodées de lampadaires qui se croisaient ou se passaient les unes sur les autres. D’autres traversaient des bâtiments hauts comme des montagnes, ceux-là même qui formaient un squelette titanesque, une gigantesque armature de ferraille décorée de fenêtres. Des interstices rougies par la chaleur des foyers.

Neila s’avança un peu plus, prenant appui sur la rambarde de la passerelle. Devant elle s’étalait des milliers d’individus, lointains, au bord des routes, à la fenêtre des bâtiments, ou dans des véhicules disparates. Qu’ils soient terrestres, aériens ou sur rails muraux, tous se mouvaient, et de partout. L’entièreté de ce monde lumineux était animée, dans une cacophonique et désastreuse harmonie. Un monde jouissant de ses propres règles, un monde incompris de l’unique pupille bleu qui l’admirait.

« Everlaw. » Le mot qui quitta ses lèvres s’était échappé par sa propre volonté, subjuguée qu’elle était face à ce spectacle. Une scène qui ne cessait de lui apporter de nouveaux éléments d’admiration, certes flous mais dont l’éclat ne cachaient pas les merveilles.

« Celle-là même, dit Waylon en s’approchant. Quoi, tu pensais qu’on était où ? »

Elle se pencha, dangereusement, enfonçant son regard dans l’abysse sans fin sur lequel reposait la ville. Les bâtiments étaient sans pieds, plongeant jusqu’aux confins du monde, découpés par la multitude de chemins qui composaient la cité. Roulant sur la rambarde, s’appuyant sur son dos, elle vit un ciel de métal noirci, aussi lointain que le firmament, décoré par une infinité d’étoiles artificielles qui se mouvaient dans un spectacle musical. Se sentant chuter, la jeune femme se remit en équilibre, face à l’horizon que laissaient entrevoir les bâtiments : apparurent au loin d’autres monts de métal, sans fin imaginable. Une bulle coupée du monde, un univers artificiel sans fin qui l’enroulait alors.

Neila tourna sur elle-même, ses yeux cherchant une sortie, un éventuel interstice dévoilant le bleu du ciel. Rien de tout cela. Un orange et noir perpétuel, l’infinité de la plus grande création humaine.

En pleine course, longeant la barrière, elle admira le moindre détail de ce monde complexe. Tous ces véhicules, voitures, petits trains, taxis à hélice, ou même rollers à vapeur. Tous ces bâtiments, habitations, usines, ou centre d’affaires. Tous ces gens, en haut de forme, chapeau melon, cowboy, portant ou une canne ou une ombrelle, voire d’immenses valises remplies de toutes sortes de choses probablement merveilleuses. L’une d’elle déversait son contenu sur le sol lors d’une chute, permettant à une foule de petits robots hors de contrôle de parader au milieu des piétons, coursés par leur créateur affolé. Neila ne put résister à rejoindre ce spectacle, posant enfin les pieds sur l’une de ces routes après des minutes entières de marche.

Elles étaient immenses – non, infinies. Courant à en perdre haleine, la paysanne voulut rejoindre l’extrémité de cette avenue-quartier. Aucun entraînement ne lui aurait permis de l’atteindre en une journée lancée à grand galop : rien ici ne possédait une distance calculable à l’œil nu. Pour couronner le tout, l’horizon était perdu dans ces brumes de vapeur qui brillaient à la lumière. La moindre ampoule, le moindre lampadaire, drone, robot ou fenêtre donnaient à cette prison une lueur artificielle. De modestes bâtiments accompagnaient les trottoirs de ces routes, laissant ainsi l’impression que, ayant quitté son perchoir, Neila se trouvait désormais non pas sur des routes mais dans de véritables ruelles. Elle s’amusait à s’égarer dans ce dédale de fumée et de chaleur, d’odeur et de sons divers. En pleine course passionnelle, elle trébucha sur une machine, s’approchant dangereusement d’une ouverture sur le vide entre deux bâtiments.

« Attention ! » s’écria Waylon en lui attrapant le poignet, la sortant du monde onirique où elle s’était égarée. Il avait le souffle court, tout comme elle : à dire vrai, il tentait de la rattraper depuis une demi-heure déjà.

« Waylon ! On est à Everlaw ! Je suis à Everlaw ! J’y suis enfin arrivée !

— Oui, oui, on y est, mais on ferait mieux de ne pas trop rester ici…

—Tu ne peux pas m’empêcher de me balader ! s’étouffa Neila. C’est ce que j’ai toujours voulu !

— Ça je l’ai bien remarqué, mais je t’assure qu’on devrait vraiment bouger. »

Il raffermit sa prise sur le poignet de la fuyarde et la traîna à l’écart des routes, quittant la zone du gouffre. Son unique œil darda le nouveau paysage avec enthousiasme, celui-ci freiné par le seul rythme de leur marche. Elle voulait courir, sauter, hurler ! mais le garçon se contentait de marcher vite, freinant l’allure très souvent, le regard inquiet. Ses yeux se posaient sur le moindre recoin, parfois même sur certains perchoirs…

« Lâche-moi ! s’écria-t-elle lorsqu’elle en eu assez, arrêtés dans une ruelle. On n’a plus rien à faire ensemble maintenant, tu peux partir et faire ce que tu veux. Et moi de même !

— Si on te retrouve, je me retrouverais dans la même mouise que toi, s’expliqua le jeune homme en la guidant de force entre deux bâtiments mal décorés. Je ne veux pas m’attirer d’ennuis. De plus, ces bracelets… Merde, non ! »

Il tira avec violence les épaules de Neila et l’écrasa de tout son poids contre le sol, sous un escalier de fer. Elle se retrouvait empêchée de tout mouvement, et privée de parole par la main moite de son agresseur. Forçant sur ses muscles endoloris pour se faufiler en dehors des bras de Waylon, le son de petites ailes finit par l’immobiliser de son plein gré, sans voir quoi que ce fut.

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Cléooo
Posté le 19/04/2024
Hello Daichi ! J'espère que tu vas bien :)

Je termine la lecture de ce chapitre (que j'ai beaucoup aimé au global) et je te fais mon retour. Étrangement (par rapport à ta note) j'ai beaucoup plus aimé la fin que le début. Notamment le cliffhanger du dernier paragraphe, très sympa, donnant tout de suite l'envie de passer à la suite ! Et puis on a quelques révélations et au bout de cinq chapitres, c'est bien d'avoir un début de piste.

Plus en détails :

Pour moi, le début de la scène (post scène du train) est plus floue que la fin. Le coup de la mine... Je me suis demandée si j'avais sauté un chapitre honnêtement. Comment sont-ils arrivés là, et surtout, pourquoi ne le savent-ils pas ni l'un ni l'autre ? Parce que là franchement ! Neila se réveille hop hop hop au boulot et Waylon "bah je sais pas mais bosse". J'ai vraiment trouvé ça un peu bizarre. Alors j'aime bien le fait de montrer "les dessous de la ville", mais je ne suis pas certaine que ça ait été bien amené.
Par ailleurs à la fin du chapitre, on apprend qu'ils ne sont pas sur les listes officielles... Et tout ce tsoin-tsoin à propos de la sélection, alors ? Ils ont gagné leur entrée, non ? Pourquoi on n'a pas le début d'une explication à ce sujet ? (alors je peux essayer de deviner, que comme tout ne s'est pas passé comme prévu, ils sont passé par des chemins dérobés, ou peut-être qu'ils ne voulaient pas être tracé... mais je reste sur ma faim).

Aussi, une petite remarque sur Will : (ne reparlons pas des hasards fortunés mais...) qu'est-ce qu'il fout là ? Comme de par hasard ? La ville avait pourtant l'air plutôt grande, alors comment a-t-il pu atterrir précisément où Waylon et Neila allaient se rendre ?!

Remarques sur le texte maintenant :

-Plutôt que de parler toujours du premier ou second wagon (j'aurais pu te faire la remarque sur le chapitre précédent) tu pourrais varier en utilisant "première classe", "seconde classe". Ça s'y prête puisque tu es sur de la séparation selon rang social.

- "dans notre sphère sociale de nos jours." -> je trouve redondant le notre + nos

- "la tête posée autour de coups de pioches virulents" -> euh... Comment est-ce physiquement possible ? xD C'est pas les pioches, qui sont autour de sa tête plutôt ?

- "contre les parois vides" -> répétition vide, et je ne suis pas sûre qu'une paroi puisse être vide en l'occurrence.

- "de peur que ce pauvre ère ne lui saute dessus" -> je n'ai pas compris cette phrase.

- "portant ou une canne ou une ombrelle" -> on "porte" une canne ?

- "les surprises ne manquèrent pas de l’inonder" -> ne manquaient pas ?

- "qui sût si ce n’était effectivement pas le cas." -> je trouve cette phrase bizarrement tournée (qui aurait su ?)

- "Si tu savais comme si je suis content de te… " un si en trop

- "je m’en achèterai d’autres… Ça doit bien se trouver quelque-part ?
— D’autres ingénieurs ?! Mais tu as en face de toi la meilleure de son temps !" -> j'ai un doute sur la deuxième réplique. "D'autres", dans la réplique de Neila, ce sont les lunettes, non ?

- "Ha ! s’exclamait-elle." -> s'exclama, non ? -> et toute la suite des lignes du dialogue, je trouve ça curieux de rapporter un dialogue à l'imparfait.

- "— Suzanne, je vais pas la laisser ici alors qu’elle pourrait tenter de nous espionner… Mais lâche-la bon sang ! »" -> c'est quand même lui qui l'a emmenée en premier lieu, et la laisser partir maintenant, alors qu'elle sait où se trouve leur repère... Et qu'ils ont mentionné des choses qui, rapportées à d'autres, pourraient prendre sens... Je ne sais pas trop. Qu'il parte, parce qu'il est vexé ou blessé, je l'entends, mais je ne comprends pas la réaction de vouloir dégager Neila. Il l'a embarquée de lui-même.

- "Certaines personnes parlent d’emprisonnement, ha !" -> Au début j'ai cru que tu voulais dire d'empoisonnement, parce qu'il vient d'annoncer qu'il est mort. Je crois qu'il faudrait mieux séparer le fait qu'il soit peut-être mort, peut-être emprisonné (même si ça devient beaucoup plus clair par la suite !).

- "Son unique regard" -> œil ? on a toujours un unique regard, j'imagine.

- "Sa main ajustait frénétiquement sa focale, dans toutes les configurations possibles, haletant" -> haletant ? Qui ?

Je ne relève pas les fautes de conjugaison, mais tu fais souvent la confusion entre le futur "je serai" et le conditionnel "je serais" :) pour faciliter, tu peux mettre à la deuxième personne dans ta tête "tu seras" / "tu serais" où la différence s'entend mieux. J'ai aussi noté les premiers verbes au passé simple 3ème pers. au début - il faut un T bien souvent - puis j'ai arrêté hihi

"sur-place" -> pas de tiret ; "jeune-homme" -> idem ; "Des lèves du professeur" ; "Ne me lâches" -> lâche ; "qui sorti" -> sortit ; "elle suivi" -> suivit ; " Caches-toi" -> cache-toi ; "Mais il n’en eu" -> eut ; "Dans les sac" -> sacs ; "Waylon sorti" -> sortit ; "Telle un coup" -> tel ; ""Le vieil l’attrapa" -> le vieil homme ou le vieux ; "dont sortait toujours des bruits" -> sortaient ; "Attend – euh," -> attends ; "Ne me dit" -> dis* ; "mouvements frénétique" -> frénétiques ; "Il s’assied" -> s'assit

Bref, en dehors de ces petites structures, j'ai trouvé qu'il y a avait une accélérée dans le rythme de ce chapitre et ce n'était pas pour me déplaire !

À très vite pour la suite :)
Cléooo
Posté le 19/04/2024
Ah et j'ai oublié !

Ce n'est que mon avis personnel, mais moi j'aurais plutôt positionné ton interlude APRÈS ce chapitre.
Daichi
Posté le 19/04/2024
Coucou !

Ce chapitre est un de ceux que j'aime le moins, car justement tout est confus. Mais globalement dans L'Oiseau noir il y a une règle : si tu es perdue, c'est que c'est voulu :) "Pourquoi ils sont dans les mines ?" -> On sait pas, on saura plus tard.
Je dis pas que c'est bien, ça sera corrigé - mais, maintenant tu sais xD
(je dis pas que je donnerais la réponse dans ce chapitre à la réécriture, j'accentuerais le fait que c'est pas normal)

Globalement l'information importante de ce chapitre c'est "les listes officielles". S'ils n'y sont pas, c'est qu'on ne voulait pas d'eux en ville. Ça rejoint aussi le délire du criminel dans le train. On ne voulait pas qu'ils viennent en ville. Faut rappeler que Swaren et Victor cherchaient l'étranger, à l'origine.

Si Waylon a mêlé Neila à cette histoire c'est pour deux raisons : les bracelets qui les lient tous les deux (pas le choix, faut qu'elle vienne), et pour l'inscrire sur les listes (sinon, bah, elle se fait repérer assez vite). Une fois que c'est fait, bah il s'en fiche d'elle. Il ne l'a pas amenée par sympathie.

Pour Will : j'ai oublié d'ajouter ce détail à la réécriture je pense xD Suzanne était allé voir à la grande gare si Waylon revenait, et ne l'a pas trouvée. Par contre, non loin, elle a vu un robot aveugle être trainé jusqu'à une décharge. Elle l'a récupéré là-bas.


Merci pour tout le reste ! Les chapitre vont commencer à avoir de plus en plus d'informations. Même si je reste très avare à ce niveau-là (ça vient aussi de mon plaisir de lecture, d'avoir peu d'infos et de comprendre par moi-même un scénario, même si c'est pas top niveau résultat).

Je te remercie aussi pour cette astuce pour le futur, je galère toujours xD

Bonne après-midi à toi <3
Daichi
Posté le 19/04/2024
Eh bah comme toi j'ai oublié :

Non, je préfère placer l'interlude avant. Elle sert de "fracture" dans le récit. Finie l'intrigue du désert, du train, etc. On passe en ville.
Je verrais dans mon jet final, c'est pas dramatique à changer après tout.
Cléooo
Posté le 19/04/2024
J'entends pour l'interlude, et c'est malin, mais ça gâche la surprise de la relation entre Waylon et la princesse du coup, non ?

Pour les bracelets ça marche, j'avais zappé ce détail qui m'a paru un peu flou (la scène de la mine en général).
Et ok si tu expliques plus tard pour la mine du coup.

J'entends aussi le par rapport aux listes officielles, on a BIEN compris que quelqu'un ne voulait pas d'eux, mais ils ne le commentent pas du tout et ÇA ça me paraît moins logique. Encore Waylon, OK, parce qu'il savait où il mettait les pieds, mais Neila n'est surprise de rien alors qu'elle débarque.
En y réfléchissant, c'est peut-être ça qui me gêne. Pas tant que tu fasses de la rétention d'informations, mais plutôt que les personnages puissent un peu manquer de curiosité.
Tu vas me dire "mais elle demande" mais je te répondrai "mais elle insiste pas trop non plus !" :D
Daichi
Posté le 19/04/2024
Je suis toujours "anti-surprise", car une surprise ne vaut pas grand-chose si derrière on comprend rien au scénario (HA !! c'est la raison de l'existence de cette interlude d'ailleurs), ou que la tension n'est pas au beau-fixe.
En vrai, le chapitre 5 est pas là pour dire "Surprise, y'a une relation entre Waylon et la princesse !". Absolument pas. Alors que l'inverse justement, "Oh, mais c'était lui dans l'interlude !" peut fonctionner. Bon c'est pas l'objectif (et tant mieux car tu l'as deviné assez vite - et j'en suis content), mais tu vois l'idée. Inverser n'apporte pas grand-chose niveau surprise. Le chapitre 5 rendrait l'interlude plus fade dans l'autre sens je trouve.

Pour les bracelets c'est normal que t'aies zappé car moi aussi : normalement Suzanne est censée retirer les bracelets T-T

Pour Neila, elle est assaillie d'informations, et elle revoit Will, donc oui c'est pas la première question qu'elle va poser une fois au labo. Au contraire elle est curieuse de TROP de choses pour s'arrêter sur un élément précis. C'est p'tet une erreur de ma part oui.
Par contre, elle veut poser la question, mais est interrompue par sa "crise" car je veux donner la réponse dans un autre contexte.

Le passage de la mine était confus ? Sur quels points, précisément ? Car je l'avais trouvé clair et mon bêta-lecteur aussi (enfin, le "pourquoi on est là ?" oui ça j'me doute que c'est confus, mais le reste ?).
Cléooo
Posté le 19/04/2024
Eh bien j'ai eu du mal à visualiser le tout. Je te donne mon ressenti, même s'il n'engage que moi :

Première chose : Je visualisais pas une mine au départ (en fait, il n'est mentionné que ce sont des mines qu'assez tard). Comme dans ma tête, on sortait de la gare, j'étais au bord d'un chemin de fer (alors attention : ça ne veut pas dire que j'ai raison, hein ! juste que dans ma tête c'était comme ça). Du coup je comprenais pas le coup des pioches, puis je me suis dit "ils doivent avoir quitté le train et s'être fait arrêter et sont dans un tunnel ou que sais-je" et en fait ils arrivent dans des cuisines.

Deuxième chose : Le bracelet est présenté comme simplement "inamovible" au début. Ça n'était pas très parlant pour moi. Et je pensais au départ qu'ils ne pouvaient pas s'éloigner du robot les surveillant, alors je n'ai pas compris pourquoi d'un coup ils partaient ensemble. "Ah tiens, en fait c'est l'un de l'autre, qu'ils ne peuvent pas s'éloigner !" Mais du coup, s'ils sont arrivés ensemble, est-ce bien logique de ne les relier que l'un à l'autre ? (voilà mon cheminement flou). Encore une fois, il manque le "comment ils sont arrivés là" qui pourrait peut-être m'indiquer pourquoi il était logique de les lier l'un à l'autre.

Dernière chose : je n'ai pas compris pourquoi ils arrivaient dans une cuisine, mais ça c'est vraiment du détail, je dirai même simplement un choix d'auteur, mais encore une fois, je n'étais pas certaine qu'on était bien arrivés à Everlaw.

Voilà pourquoi le passage m'a paru flou :)
Daichi
Posté le 19/04/2024
Aaaah oui, nan t'as totalement raison. Et on m'avait fait la remarque, de la transition un peu "hasardeuse" entre la scène entre Joshua et Owlho, et les mines. Et le soucis vient surtout de la taille du chapitre précédent, bien trop gros. Donc, je pouvais pas y foutre à la fin la scène de Joshua. Je devais la mettre quelque-part, et la mettre au début de ce chapitre-ci... Solution a première vue convenable... Ça rend la transition si pénible qu'on pige rien.

La solution que j'ai p'tet trouvée, c'est de couper le précédent chapitre juste après le départ de Billy the Kid. Le chapitre suivant commencerait donc avec Neila qui hésite à quitter le train, et se finirait sur la conclusion de la discussion Joshua/Owlho. Ça serait court, mais plus compréhensible ! Et dans le chapitre d'après, lui aussi aéré, je pourrais clarifier la situation au début.

Mon style est très difficile à écrire : je veux tout faire passer par des images mentales, comme si on matait un film. C'est réussi sur quelques points, bien moins pour d'autres. Du coup, en tant que débutant ET débutant dans CE style, c'est parfois chaud. Mais je m'améliore par rapport à il y a un an !

Je clarifierais aussi le bracelet, genre en le faisant tout simplement clignoter juste avant la décharge. Pour le fait que Neila et Waylon soient ensemble, bah "facilité scénaristique" xD (nan en vrai ça peut avoir une explication, mais faudrait un moment où Waylon explique un peu mieux la situation. Genre, juste avant que la porte des cuisines ne s'ouvre).

Merci en tout cas !
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