Chapitre 5: La Lettre

Les mains tremblantes d’excitation, Louisa déchira le haut de l’enveloppe, la retourna et laissa tomber son contenu sur ses genoux. Dans un cliquetis métallique, un objet glissa des genoux de la jeune fille et tomba au sol.
Louisa s’empressa de le ramasser, et attrapa entre ses mains tremblantes une chaîne en or qu’elle leva à la hauteur de ses yeux.
Au bout de la chaîne dorée et brillante pendait un médaillon en or, orné de gravures fleuries.
Tournant la petite molette sur le côté du bijou, Louisa ouvrit le médaillon qui s’ouvrit sur une photo. Composé de deux ovales qui se refermaient l’un sur l’autre, le médaillon ne semblait pas avoir été ouvert depuis bien longtemps. Sur l’ovale de droite, reposait une photo de Frida, la mère de Louisa, une femme incroyablement belle qui était le portrait craché de sa fille, tandis que dans la partie du médaillon encore vierge, joliment calligraphiée, et gravée dans l’or, figurait la phrase" håll alltid huvudet uppe", qui était la traduction suédoise de "garde toujours la tête haute."
Louisa sentit les larmes lui monter aux yeux… Le suédois était sa langue maternelle, celle que Frida, sa mère avait parlé toute son enfance, et que Louisa parlait encore parfois avec son père. Et retrouver cette langue qui avait bercé son enfance dans un moment si dur lui faisait énormément de bien à notre jeune héroïne. 
Si son père la lui répétait toujours, Louisa savait que "garde toujours la tête haute" était une phrase de sa mère.
Serrant le médaillon dans la main, Louisa déplia la lettre de son père. Elle prit une grande inspiration, et commença à lire.

 

 

" Ma Louisa chérie,
Si tu lis cette lettre, c’est sûrement qu’il m’est arrivé malheur. Je sais que tu te poses une question maintenant que tu as lu ces lignes, alors autant y répondre maintenant : je suis sûrement décédé d'une cause non-naturelle. Car à partir du moment où j’ai refusé de participer au sordide marché dont je vais te parler, je risquais ma vie. Tout à commencé il y a moins d’un an. Le copropriétaire de mon usine, Jacques Lebrun, mon meilleur ami, ton parrain découvrait une nouvelle substance, qu’il nomma le sérum Lebrun. Cette substance, ma chérie permet de faire oublier tous ses souvenirs à quiconque la consomme, et, par la suite de le rendre complètement vide, amorphe, et cabale d’obéir à n’importe quels ordres. Ayant découvert ce sérum, Jacques m’a immédiatement appelé, et m’a expliqué sa trouvaille. Je l’ai supplié de détruire la substance, et de faire disparaître toute trace de sa formule, mais la folie des grandeurs lui était déjà montée à la tête : pour lui, son sérum n’était pas l’abomination que je décrivait, mais le parfait moyen de dominer le monde. Son plan était- et est toujours- simple : introduire une dose du sérum dans chaque produit alimentaire fabriqué par l’usine, et ainsi, peu à peu, obliger chaque personne du monde qui consommerai un seul de nos produits à oublier son passé, et à nous obéir. J’ai essayé de parler à Jaqcues, mais je n’ai pas réussi à lui faire entendre
raison. Il a vite compris qu’il n’arriverait jamais à me faire bouger de mes positions, que je ferai tout pour lui mettre des bâtons dans les roues et moi, j’ai vite compris qu’il s’arrangerait pour me faire disparaître. Maintenant que tu sais tout, ma chérie, je vais entrer dans le vif du sujet (je t’imagine t’écrier « parce que ce n’était pas assez vif?! » en lisant ces lignes). Je suis on ne peut plus désolé, et je ne peux que m’excuser des milliers de fois pour ce que tu vas lire, et pour ce que je vais te demander ma Louisa. Crois moi, j’ai tout essayé pour rester en vie, et pour ne pas avoir à te demander ça, Louisa. Je suis infiniment désolé.
Tu vas devoir détruire le sérum, ainsi que sa formule.
C’est la seule solution, je te promets que j’ai tout essayé, et que j’en ai cherché d’autres, en vain. Si tu ne veux pas que le monde soit aux mains de Jaques, et crois moi, personne ne le veux, tu vas devoir détruire ce sérum.Il se trouve dans un coffre fort dans notre usine en Normandie. Dans la salle nommée « salle Einstein ».
Arrange toi d’abord pour franchir la sécurité. Trouve un moyen de passer devant les gardes. Le code pour entrer dans l’usine est ta date d’anniversaire, suivie de celle de ta mère.
Ensuite, trouve la bonne salle.
À l’intérieur, tu trouveras le coffre fort dont je t’ai parlé. Il contient le sérum. Avant de quitter l’usine, quand j’ai compris que Jaques me ferait assassiner, j’ai réussi à ajouter une fonction autodestruction au coffre fort, et je l’ai verrouillé, à l’aide d’un code, si bien que Jacques ne peut plus mettre son précieux sérum en sécurité. Pour détruire le liquide, tu devras entrer le mot de passe, et le coffre explosera. Je ne te donnerai pas dans cette lettre le mot de passe pour lancer la fonction d’autodestruction, ce serai trop dangereux, puisque Jaques ne le connaît pas : si il le devinait , il pourrait modifier les fonctions du coffre, et supprimer la fonction que je lui ai ajoutée. Mais tu as tous les indices entre les mains, et tu devineras le code ainsi, j’en suis convaincu. Le temps est compté ma Louisa, à cette heure, Jacques a déjà dû envoyer du sérum dans tous nos produits.
Je suis mille fois désolé de te mettre une telle mission sur les épaules.
N’oublie pas Louisa, la solution aux plus grandes tragédies est de regarder plus loin que le bout de son nez, et de chercher sous les choses que tu aimes le plus.
Je t’aime plus que tout min kära, * 
Ton père,
Pierre Dorsel." 

 

* Min kära: Ma chérie en suédois

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Baladine
Posté le 20/03/2022
Re !
Ah, ça y est, on a une intrigue ! Si je peux te suggérer de la laisser entrevoir dès la première page, d'une façon ou d'un autre, par un flash forward, ou un clin d'oeil entendu du narrateur (du type "elle était loin de se douter que..."), sinon ton lecteur va décrocher avant l'arrivée de cette lettre qui déclenche l'histoire. Après fais comme tu le sens :)
Sinon la lettre est bien, des petites coquilles par-ci par-là que tu corrigeras à la réécriture :
- Jaques => Jacques ?
- Je suis on ne peu plus désolé => on ne peut plus
- je te promet => promets
- tu trouveras
- si il le devinait , l pourrait modifier les fonctions du coffre, et supprimer la fonction que je lui ai ajoutée. Mais tu as tout les indices
entre les mains, et tu devinera le code ainsi, j’en, suis convaincu. => s'il, il, tous, devineras, enlever la virgule
- Jacques a déjà dut => dû
- tout nos produits => tous
A bientôt,
Claire
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