Louisa releva le nez de la lettre. Un air d’incompréhension totale collé au visage. Toutes les informations se bousculaient dans sa tête. Son père, assassiné. Un sérum à détruire. Qu’elle devait détruire. Et la dernière phrase de la lettre, rédigée comme une énigme ? Si la lettre n’avait pas été signée, et écrite de la main à l’écriture si reconnaissable de son père, Louisa n’aurait pas cru ce qu’elle venait de lire. Mais son père ne lui avait jamais menti. Elle savait, au plus profond d’elle même que ce qu’elle venait de lire était la vérité.
« Papa je ne suis pas une putain d’héroïne de roman ! » cria-t-elle dans le silence du grenier.
Louisa se sentait complètement emprisonnée dans son rôle de fille modèle : elle avait promit de toujours obéir à son père, et voila qu’il l’envoyait vers une mission suicide. Même dans ses derniers instants, Pierre Dorsel avait prévu la suite des événements dans les moindres détails. Et il envoyait sa fille de quinze ans qu’il avait élevée à parfaitement lui obéir, dans toutes circonstances finir sa mission, en s’arrangeant pour lui confier un devoir si important qu’elle se sentirait affreusement coupable de ne pas lui obéir. Mais comme Louisa l’avait hurlé dans le silence du grenier quelques minutes avant, elle n’était pas une héroïne de roman. Bien que surentraînée aux arts-martiaux, la jeune fille ne se considérait pas comme quelqu’un d’incroyablement courageux. Alors, elle décida d’oublier la lettre. Elle fourra le papier dans la poche de son jean, et passa le médaillon à son cou. Le poids froid de l’or sur sa poitrine lui procura une sensation d’apaisement.
Relevant la tête comme le lui ordonnai la phrase gravée dans le bijou qu’elle portait caché sous sa chemise, Louisa s’avança vers l’escalier, et redescendit les marches, bien décidée à faire tout son possible pour échapper à son écrasante mission.
Les jours, puis les semaines passèrent. Louisa avait caché la lettre sous son oreiller et avait presque réussi à se convaincre qu’elle avait rêvé, et que rien de ce qu’elle avait lu n’était vrai. Elle se rapprocha de Maxime, Joffrey et Blanche, et se fit de Maxime un réel ami, qui pourtant, sans savoir pourquoi, elle avait du mal à le considérer comme un simple ami.
Mais un événement qui toucha une des seules personnes auxquelles elle tenait encore allait dissuader Louisa de désobéir à son père pour la première fois de sa vie.
L’incident eut lieu un mois après la mort du père de Louisa, jour pour jour. Le plan de Jaques commença à fonctionner pour la première fois ce mardi.
Blanche, de retour de l’école, un paquet de chips à la main s’était effondrée par terre en passant la porte du foyer des trois ours. Joffrey qui, comme tout les jours attendait sa sœur assit en tailleur dans le hall s’était précipité au côtés de la petite en voyant ses jambes faillir, puis Blanche tomber au sol. Il l’avait giflée comme il avait vu faire dans les films et la petite s’était réveillée.
« Blanche ? L’avait-il appelée.
- Blanche ? Avait répondu la petite avec étonnement. Qui est Blanche ?
- Tu me fais une blague ? Avait demandé Joffrey en fronçant les sourcils. » Mais Louisa, qui était arrivée entre temps avait remarqué la marque des chips, qui était celle des produits de son père et Jacques et avait compris que Blanche ne faisait de blague à personne.
La petite fille ne retrouva pas la mémoire, malgré tous les efforts des autres pensionnaires. Régulièrement, un ai rêveur s’affichait sur son visage, et Blanche ne réagissait à aucun son, comme hypnotisée par une force invisible.
Et Louisa savait qu’elle seule pouvait empêcher que d’autres finissent comme Blanche.
Alors, une semaine après l’amnésie qui avait atteint Blanche, Louisa se décida, et se confia Maxime et lui fit fait lire la lettre de son père.
« Louisa, tu dois en parler à Joffrey. Et tu dois faire ce que ton père t’ordonne dans cette lettre. Avait soupiré Maxime.
- Je sais… répondit Louisa avant de, pour la deuxième fois, se mettre à pleurer à gros sanglots dans les bras de Maxime.
Enfin, quand elle s’était arrêtée de pleurer, elle avait relevé la tête, et avait ancré son regard vert émeraude dans celui gris de Maxime, et sans réfléchir, elle s’approcha de son camarade et posa ses lèvres sur les siennes. Oh, pas bien longtemps, bien sûr, à peine quelques secondes, qui suffirent à faire comprendre à Louisa pourquoi elle avait du mal à considérer la jeune personne comme un ami. Elle ne voulait pas être amie avec Maxime. Elle voulait être beaucoup plus. Au bout de quelques secondes, se rendant compte que Maxime ne réagissait pas à son baiser, Louisa s’éloigna.
Une vague de panique enfla en elle. Elle avait peur. Peur d’avoir gâché son amitié avec Maxime, peur de ses sentiments.
« Maxime, je suis désolée… commença Louisa. Je n’ai pas réfléchi, je…
- Tais toi trois secondes, tu veux ? L’interrompit Maxime, qui avait l’air complètement sonné.
- Mais… continua quand même Louisa, j’ai tout gâché, non ? Tu es un de mes seuls amis, et j’ai cru… J’ai cru sur le moment que tu pourrais être plus, mais s’il te plaît, je ne veux pas gâcher notre amitié et… »
Coupant Louisa au beau milieu de sa tirade, Maxime attrapa la jeune fille par les épaules.
« Recommence, s'il te paît. Embrasse moi enccore. Lui intima Maxime. »
Reprenant espoir, Louisa embrassa Maxime pour la deuxième fois de la journée, et cette fois, il ne resta pas sans réagir et l’embrassa en retour.
Ce fut à ce moment là que Louisa constata qu’embrasser Maxime était un remède beaucoup plus efficace contre la tristesse et le deuil que de passer ses journées à pleurer son père.
La jeune fille avait lu des centaines de récits de baisers dans une multitudes de romans à l’eau de rose, et avait toujours cru au mythe des papillons qui s’envolaient dans le ventre. Mais elle n’avait pas l’impression d’avoir des papillons dans le ventre. Elle avait juste l’impression de tout oublier, d’oublier jusqu’à la consistance de son corps, il n’y avait qu’elle et Maxime. Louisa sentait son cœur brisé par la mort de son père commencer à se recoller doucement. Quand enfin, Louisa et Maxime se séparèrent, les deux jeunes gens se fixèrent en souriant.
« C’est bon, maintenant ? Demanda Maxime. Tu es rassurée ? Tu n’as rien gâché du tout, et sauf si tu veux ne rester que mon amie… je voudrai être plus. Tu es plus, pour moi. Tu es la personne la plus forte et la plus courageuse que je n'ai jamais rencontrée. »
Louisa, dans un réflexe purement enfantin jeta ses bras autour de cou de Maxime, le serra très fort contre elle et murmura.
« Ne me refais plus jamais un coup pareil Maxime, j’ai cru…
- Je sais ! Rit Maxime.
- Reste avec moi, d’accord ? Murmura encore Louisa.
- Toujours. Il faudrait un ouragan pour que je ne quitte tes côtés. »
Je suis une grande romantique et c'est tellement mignon !! mais je suis un peu frustrée par ces amours apparues trop rapidement :D Louisa est tombée amoureuse tellement vite qu'elle-même, elle a pas compris ^^ Je dis pas que ça doit prendre tout le roman pour qu'on y arrive mais... les deux tiers ? C'est tellement jubilatoire de se douter qu'il va se passer quelque chose entre eux en comparant les indices et en se disant, mais nooooon, si ?
Peu de coquilles pour ce chapitre :
- coupable de na pas lui obéir. => ne
-le plan eu lieu => eut
des retours à la ligne en plein milieu de phrase
- comme tout les jours attendait sa sœur assis en tailleur dans le hall s’était précipité au côtés de => tous les jours
- tu me fait => fais
- restes avec moi => reste
- un ai rêveur => un air
A bientôt
Pour Louisa et Maxime, étant donné que cette histoire est une nouvelle assez courte, j'ai voulu faire apparaître leur histoire d'amour assez rapidement.
J'aime bien aussi l'idée que Maxime est le premier amour de Louisa, donc que, comme tu le dis bien, elle ne comprend pas trop ce qui lui arrive. Mais j'essaierai de laisser des indices de leur relation à venir en corrigeant les chapitres précédents.
Merci pour ton retour !
Merci beaucoup pour ton retour !
Luna
et de rien, c'est rien ;)