« Aujourd’hui, nous risquons nos vies. Mais demain, nous triompherons, unis. »
Extrait du discours d’encouragement avant La Croisade.
Sans arrêter les moqueries sur son collègue inconscient, l’un des deux Baroudeurs montra de la main la direction que les deux enfants avaient prise pour s’enfuir.
« Fait chier ! » s’exclama le barman. Il retourna dans l’auberge et alla derrière le comptoir qu’il se mit à fouiller. Il en sorti un petit socle incrusté d’une bille qu’il frotta et attendit pendant qu’elle s’illuminait. Il se pencha et dit :
« Tu m’entends ? t’as fais vite merci.
Une voix sortie du dispositif.
- Wayn ? C’est toi ? Écoute, je suis désolé pour vendredi dernier. Je ne peux pas passer cette semaine pour ma note non plus, je fais partie des encadreurs pour la Sélection et..
- Ne t’inquiète pas pour ça, lui répondit le barman. Attends, encadreur ? Je t’imaginais pas être volontaire pour ce genre de boulot, mais je t’appelle pour autre chose : J’ai besoin de toi.
- Je suis pas trop dispo cette semaine avec la Sélection, tu as besoin que je retape le comptoir ?
- Non non c’est pas ça. Je viens de me faire entuber par deux gosses qui sont partis sans payer. J’aurais besoin de tes talents de Limier, expliqua Wayn au petit socle.
- Sans payer ? À la Légion ? Tu sais ce que ça veut dire Wayn, dit la voix d’un air soucieux. Ça doit être des enfants de nobles. Tu sais quelle galère ça va être.. En plus je reprends à dix-huit heures.
- Non non, le rassura le barman. C’est ce que je pensais au début mais c’est sûr que non. Ils avaient des vêtements sales et l’un d’eux, qui n’était presque pas habillé, a rétamé un Baroudeur. Je ne me suis pas méfié parce que je pensais qu’il s’agissait de déguisements. Mais amène-les moi s’il te plait. Allez.. Tu me dois bien ça.
- Et t’effaces ma note ? demande la voix.
- Et je te fais des consommations gratuites jusqu’à tes trente ans aussi ? répondit Wayn souriant.
- Ok ok.. J’aurais tenté, lâcha la voix dans un souffle d’exaspération. Juste un verre alors ?
- Si tu les trouves dans les deux heures, concéda Wayn.
- Vendu ! Tu peux me les décrire ?
- L’un a des pupilles rouges et celui avec un masque il était très confiant alors..
- Deux gosses. Un qui portait un masque et un avec des yeux rouges ?
- Oui, un masque blanc. Je sais que ce n’est pas grand chose, mais t’es un Limier. Tu penses que tu pourrais les retrouver ?
- Ouais. lui répondit sérieusement la voix. T’inquiète pas.
- Merci Ladvard !
- Je te laisse. »
La douce lumière qui émanait de la bille bleue s'éteignit comme le cœur d’Iron-man tandis que Wayn en rangeait le socle.
Note :
Old - Trop tôt…
Young - Oooh ça va…
Old - Ça sera toujours trop tôt.
Young - C’est pas une raison pour le barrer. T’as pas le droit de niquer mon texte comme ça.
Old - Oui tu as raison… (répondit le vieil homme d’un air dépité)
Young - Oh ! Commence pas à me faire des mises en abîmes de narration. Bonjour la schizophrénie.
* * *
Essoufflé, Ash s’arrêta à une intersection. Il se pencha en avant et releva son masque pour cracher sur le sol un mélange de salive et de désespoir. Les mains sur les genoux, il fixait le sol, rendu un peu flou par ses yeux mouillés, et tentait de reprendre sa respiration. Ses poumons lui faisaient mal, comme s’ils brûlaient. Les deux garçons avaient dû courir plus de deux kilomètres. Le vaurien avait l’habitude de courir pour échapper à toutes sortes de poursuivants, mais les rues d’Oldania étaient étroites et sinueuses, il était facile de semer quelqu’un si on prenait un peu d’avance. C’était donc rare qu’il ait à courir plus de cinq-cent mètres. Il se redressa, remit son masque en essuyant un postillon sur le rebord et observa ce qui l’entourait, vieille manie de la rue. À sa gauche, un escalier qui montait ; à sa droite, un escalier qui descendait. Et devant lui, la rue se séparait en une fourche, donnant une forme triangulaire au bâtiment devant eux. Onyx commençait à partir vers l’embranchement à droite, les mains derrière la tête, comme s’il savait exactement où il allait. Il ne transpirait même pas. Ash s’essuya le front et voulut lui parler mais sa voix sautait pendant ses inspirations.
« Thh.. Thu.. Tu vas où.. Onyx.. ?
Sans cesser de regarder devant lui, l’enfant au bandana rouge lança :
- Je suis requinqué. C’était bon ce truc.
- Th.. Tu m'ignores ? »
Depuis qu’ils avaient quitté le groupe, Onyx ne s’était jamais adressé directement à lui. Et ça commençait à lui taper sur les nerfs quand les pieds nus du malpoli aux yeux rouges firent demi-tour. Onyx esquiva de justesse une hache qui lui passa juste devant le visage et manqua de lui couper le bout du nez.
« EH BEN ALORS ? ON PART SANS PAYER APPAREMMENT ?! »
Une grosse voix rauque retentit du ciel. Sur un toît à sa gauche, Ash aperçut Ladvard, assis en tailleur sur le bord des tuiles. Il lui restait une hache dans la main droite qu’il faisait jongler en regardant les deux garçons.
* * *
Les rues de la Zone II de l’Olympe étaient pleines d’uniformes de toutes sortes et de personnes bien habillées. Certains groupes s’arrêtaient parfois pour poser leur regard sur une vitrine ou des échoppes. Seth pénétra dans une armurerie qui présentait en devanture une multitude d’armes en tout genre, posées sur des coussins blanc. Jin et Charlotte, qui le suivaient jusqu’ici, s'arrêtèrent devant pour éviter la foule. Suivant la proposition du petit ninja, ils s’éloignèrent un peu plus du magasin pour aller faire un tour en attendant que Seth eut fini.
« Alors comme ça tu viens d’Oldan ? De quel coin ? demanda Jin.
- D’Oldania tout simplement. répondit Charlotte. Mais mes parents sont originaires d’un petit village pas loin de la Capitale. Toi tu viens de Tsokubo non ? Tu connais bien Oldan ?
- J’y suis allé quelques fois, dit-il d’un air évasif. Et tout le monde a au moins entendu parler des fontaines de MariaLand ! »
Charlotte se rendit compte que Jin était très bavard, mais ne parlait pas beaucoup de lui. Quelque chose à son propos l’intriguait. Peut-être lui, tout entier. Jin, de son côté, développait petit à petit un intérêt pour Charlotte. Il ne put s’empêcher de remarquer qu’elle ne répondait pas aux questions trop personnelles non plus. Néanmoins, au fil de la conversation, ils en apprenaient chacun un peu plus sur l’autre. Charlotte n’avait jamais quitté le continent jusqu’à aujourd’hui. Elle souhaitait servir son pays et apprendre à se défendre. Charlotte apprit grâce à Jin de nouvelles choses sur le continent à l’Ouest du sien. Voyager d’un tairiku à un autre était assez rare quand on ne travaillait pas dans le commerce et il fallait demander un visa pour le tourisme, alors les récits sur ces continents éloignés étaient toujours appréciés. Il lui avait parlé des montagnes enneigées, des longs fleuves qui traversaient les paysages ; des forêts de bambous et de la fête annuelle de Kodama, l’esprit du bois. Il s’efforçait de mettre le plus de détails possible dans ses descriptions quand il lui parlait de ses traditions, des vêtements, de la nourriture et du mode de vie, cherchant à entretenir la lueur qui faisait pétiller les yeux verts de la jeune fille.
Elle remit derrière son oreille sa mèche de cheveux roux qui lui tombait sur l'œil et Jin sourit. Elle se doutait qu’il appréciait sa compagnie. Et cela ne lui déplaisait pas.
« Tu sais Jin, t’es un garçon étrange.
- Euh.. Merci ? Je suppose, lui répondit-il en souriant.
- Ouais carrément. Et j’aime bien vos cheveux, à toi et ton cousin. Je n'avais jamais vu de cheveux bi-colors.
- Ah bon ?
- Oui. En dehors des fêtes c’est pas très bien vu de se teindre les cheveux à Oldan. Le pire c’est à Marialand parce que les teintures peuvent polluer l’eau et les fontaines.
- Mais mes cheveux ne sont pas teints du tout ! C’est une “anomalie génétique” (il accompagna ses mots par des guillemets avec ses doigts) qui est un peu devenue la marque de fabrique de ma famille si on peut dire. (il s’arrêta de marcher) Attends-voir, j’ai un jeu à te proposer.
- Je t'écoute.
- Tu vois l’enseigne là-bas ? dit Jin en levant le bras dans la direction d’une pancarte. Le bonhomme en bois avec la main qui bouge ? Celui qui appartient à la boulangerie.
- Oui, c’est quoi ton idée.
- On vise la main. Un seul couteau chacun pour atteindre la cible par contre. Si je suis le seul à réussir t’as un gage, si tu es la seule c’est moi qui ai le gage.
- Et si on réussit tous les deux ? demanda Charlotte en croisant les bras.
- Dans ces cas-là, c'est égalité. On choisit entre donner un gage ou annuler le nôtre.
- Ok, mais où est-ce qu’on trouve des couteaux ? On va pas jeter tes épées, ironisa-t-elle.
- Tiens.
Il lui tend une lame en forme de losange attachée à un manche roulé de tissu.
- Ils sont originaux tes couteaux.
- Ils sont forgés à Tsokubo, on les appelle des kunais. À l’origine on s’en servait pour percer des trous dans les murs, où pour les bâtir parfois, mais ils sont très efficaces pour ce genre d’exercice. Honneur aux dames ?
- Non non je t’en prie, montre moi tes talents, répondit-elle amusée.
- Avec plaisir ! »
Il recula d’un pas, fit jouer le kunai entre ses doigts puis se pencha en avant d’un air sérieux. Puis arrêta la lame dans son inertie, la tint fermement et tendit un bras vers l’arrière et un autre vers l’avant en fronçant les sourcils, comme un lanceur de javelot ayant une légère constipation.
« Non je déconne »
Il se redressa rapidement, les bras le long du corps, regarda Charlotte dans les yeux comme s’il avait changé d’avis, tandis que son bras se levait et s'abattit vivement.
Charlotte tourna la tête rapidement et regarda l’enseigne. Dans la main du faux livreur de tarte à la myrtille, le kunai était planté droit entre l’index et le majeur qui continuaient de faire leur va et vient frénétique pour saluer les passants.
« À toi maintenant ! Plus le droit à l’échec ! »
Elle regarda le couteau dans sa main puis leva la tête en pesant l’objet. Son regard se concentra sur la cible, sa respiration était lente. Elle lance le kunai avec une droite parfaite vers le bonhomme de bois et « SHTINGK ! » le kunai dévia et se planta dans le mur de la boulangerie.
« Quoi ?! Mais ! (elle se retourna vers lui) Tu as lancé quelque chose ?! »
Jin jonglant avec un caillou, regardait le ciel en sifflant. Elle comprit qu’il en avait propulsé un pour dévier la lame du kunai en tapant sa pointe.
« Je vais pas mentir.. dit-il. C’est vrai. Mais on a pas précisé que c’était interdit ! ajouta-t-il en haussant les épaules.
- Tu rigoles ?! s’emporta-t-elle. Je conteste ta victoire !
- Ah non ! Tu peux contester ta défaite mais pas ma victoire. Mon lancer était parfait ! Haha
- T’es trop con ! elle lui tapa doucement l’épaule avec son poing. C’est injuste. »
* * *
Il était dix-sept heures quarante-cinq quand Charlotte et Jin arrivèrent devant la porte Ouest. Quelques-uns des candidats de tout à l’heure étaient là. Ils reconnaissaient Ash avec son masque et Onyx avec son bandana rouge sur le front, qui était de chaque côté de Ladvard, punis. Jin ne voyait pas Seth parmi les recrues présentes. Ils s’étaient trop éloignés de l’armurerie quand ils avaient pensé à regarder l’heure et avaient donc dû revenir à la porte Ouest sans aller le chercher. Ladvard se leva à dix-huit heures pile et commença à se diriger vers la porte colossale, gardée par des Sentinelles.
« Vous n’attendez pas dix-huit heures et cinq minutes comme vous l'aviez dit ? demanda Jin.
- J’avais dis ça ? Ben non, ça me fait déjà assez chier d’être là.. répondit Ladvard en se tournant vers la porte.
- Mais vous l’aviez dit, remarquez.. insista Charlotte. »
Sans prendre le commentaire de la jeune fille en compte, Ladvard poursuivit sa route.
« Charlotte ton gage c’est de gagner du temps ! » lui lança Jin.
Elle le regarda d’un oeil noir avant de s’élancer sur le dos robuste de Ladvard :
« Dites !? Vous arriveriez à ouvrir la porte à la force de vos bras tout en me portant ?! l’interrogea-t-elle bruyamment en feignant l'excitation.
- Tu vas descendre très vite avant que je te fasse descendre moi-même. »
Elle hésita puis reprit :
« Une minute ! T’es si grand ! On voit tout le monde tellement bien d’ici !
Ladvard changea de ton.
- Je ne rigole pas. »
Charlotte, sous une menace d’un nouveau genre, s'exécuta tout de suite. Au même moment, Seth arrivait en courant.
« Tu me fais perdre du temps, adressa Ladvard à Charlotte. Mais je te conseille surtout de ne jamais faire ça à un supérieur. Tu as de la chance, je suis quelqu’un de patient. (s’adressant maintenant au groupe :) Allez on se bouge !
- Merci hein, souffla Jin à l’intention de Charlotte. Seul j’aurais pas réussi à gagner assez de temps.
- Maintenant on est quitte ! »
Jin se retourna pour s’adresser à Seth :
« Alors, t'as trouvé un wakizashi sympa ?
- Non. Et merci de m’avoir laissé. lui répondit sèchement son cousin. »
Ladvard montra une plaque grise, similaire à celle de Jack, à un des Sentinelles posté devant le gigantesque portail. Ce dernier, dans son uniforme de la Milice, la regarda à peine, ils échangèrent quelques mots en souriant. Puis il posa sa main contre le métal froid d’une des deux portes. Au milieu de l’arche qui les surplombait, une bille verte se mit à scintiller. Dans un grand vrombissement, les portes s’ouvrirent alors. Ladvard fit signe aux recrues de s’avancer pour le suivre avant qu’elles ne soient complètement ouvertes.
« C’est quoi un wakizashi ? demanda Charlotte à Seth.
- Une sorte de katana, lui répondit-il. Les sabres que nous forgeons à Tsokubo, mais en plus petits. Un katana fait généralement soixante centimètres ou plus, tandis que les wakizashi font entre trente et soixante centimètres.
- Comme ceux dans ton dos ? adressa-t-elle à Jin qui marchait juste devant. Ils font une cinquantaine de centimètres non ?
- Oui, tu as l'œil. répondit le ninja. Mais ce sont encore d'autres types d’épées à cause de la courbe de la lame. Les miens sont droits comme des balais alors qu’un katana ou un wakizashi c’est courbé. On ne s’en sert pas non plus de la même façon.
- C’est super relou. leur dit-elle à tous les deux. Ils pouvaient pas faire plus simple ?
- Quand on se bat avec un prisme au bout d’une fine cordelette, je ne sais pas si on est légitime à demander des armes plus simples que des lames ! répondit Jin en riant. »
Après une petite marche, le groupe s’arrêta devant une arène. Ladvard les fit entrer et les aligna au centre en plusieurs colonnes égales. Après quelques minutes dans un silence pesant, le Première-Classe alla chercher un par un plusieurs blocs d’entraînement épais qu’il posa le long des gradins. Le public allant de dix à quarante-sept ans, regardait ébahi ce géant d’un mètre quatre-vingt treize enfoncer à mains nues des blocs cylindriques dans un sol sableux. Une fois son œuvre accomplie, il s’assit sur la première marche des gradins. Et un nouveau quart d’heure s’écoula sans un mot. Certaines recrues sautillaient et piétinaient à force de rester debout. Nous étions à la fin du mois de décembre et le froid commençait à mordre les os à partir de dix-huit heures.
Ladvard, les voyant s’impatienter, leur dit avant de retourner à son mutisme :
« Vous devriez vous y habituer. »
Après une quinzaine de minutes supplémentaires, une belle femme finit par apparaître. Ses cheveux courts étaient blonds à la racine puis devenaient progressivement roses à partir de la mi-longueur sur un des côtés, tandis que l'autre côté de son crâne était rasé. Son armure fine semblait parfaitement adaptée au corps sculpté qu’elle possédait. Elle s’avança dans l’arène.
« Désolé du retard ! Ok, je vois que tu les as mis en rang Lad, c’est cool.
- Avec plaisir Caporal. Je vous ai aussi sorti les mannequins. (il laisse passer un instant avant d’ajouter) Bon courage. »
À peine commença-t-il à s’en aller que la jeune femme l’interpella :
« Tu vas où Lad ? »
Il se mordit les lèvres, contrarié, puis alla se mettre au garde à vous, les épaules basses à l’idée de finir sa soirée ici. La jeune femme sourit en posant ses yeux bleus sur les recrues maintenant excitées qu’il se passe quelque chose après tant d’attente. Elle se plaça devant le groupe bien rangé et dit :
« Bienvenue ! Bienvenue à l’Olympe et plus précisément dans l’arène de la Zone I : Kavga ! Je m’appelle Hillary Valdock, je suis le Caporal qui s’occupe des affaires civiles et je vais vous faire passer la seconde épreuve pour devenir Légionnaire. »
Un Caporal ! Pour toute la Légion, l’armée n’en comptait que sept ou huit. Et il n'était pas courant d’en voir un d’aussi près en tant que civil. À moins d’être quelqu’un d’important ou d’être dans un sacré pétrin. Le genre dont on ne sort pas sans l’aide des plus hautes instances. Ainsi, toutes les recrues la dévisageaient.
Le haut de son corps était habillé d’une armure légère de cuir qui laissait apparaître les tatouages sur ses bras. Le haut en peau d’Akar était renforcé par une armature métallique qui épousait parfaitement la forme de son buste. Ils remarquèrent presque tous que son pantalon, bien que semblable à celui des miliciens, présentait quelques caractéristiques qui différaient du jean fonctionnel classique. Entre autres, ses cuisses disposaient d’une armature métallique similaire à celle du buste. À ses pieds se trouvait un gros sac militaire avec plusieurs poches qui semblaient bien remplies. Elle reprit :
« L’arène dans laquelle vous avez passé la première partie de votre sélection s'appelle officiellement “L’arène de l’Olympe” car c’est une arène qui se trouve sur l’Olympe et que nous sommes plein d'imagination ! »
Note :
Old - Encore une facilité scénaristique ?
Young - Pour le coup c’est vraiment le nom donc je n’y suis pour rien pépé.
« Les grands événements s’y déroulent. Cependant en tant que Légionnaire, vous découvrirez que l’arène dans laquelle vous serez le plus amenés à vous battre est celle-ci : Kavga. Du fait de son emplacement dans la Zone I, elle est strictement réservée aux Légionnaires. (elle regarda les recrues en rang, se pencha pour mieux voir ceux du fond) Oh putain y a des enfants cette année ! dit-elle à voix haute, en se redressant. Est-ce que quelqu’un sait ce que signifie Kavga ? C’est du Niviskien d’avant J-C.
- Combat, lutte ? demanda Jin, pourtant sûr de sa réponse.
- Tout à fait. répondit la Caporale. Et instruits les gosses en plus ! Tu viens de Nivisky ?
- Non de Tsokubo.
- Oui, ça se voit en plus. (elle reprit) Donc, si vous rejoignez nos rangs, cette arène vous servira à vous entraîner ainsi qu’à défier vos collègues. Mais aujourd’hui les autres locaux sont utilisés alors je m’en sers pour vous donner vos badges. Des questions ? (ses yeux bleus parcouraient les visages des recrues impassibles avant qu’elle ne reprenne) Bien ! Il y a certaines conditions pour recevoir cette plaque : déjà, elle ne doit jamais être remise dans les mains de quelqu’un d'extérieur à la Légion et surtout vous devez toujours l’avoir sur vous. Alors pour être sûr de ne pas la perdre il va vous falloir l’intérioriser. »
Onyx trouvait que ça devenait long et compliqué. Seth se demandait s’il arriverait à battre Jin sur la prochaine épreuve. Lui, se demandait comment s’amuser de cet exercice. Charlotte, restée concentrée, était intriguée par le nom que Hillary avait invoqué à la fin de sa phrase : “l’intériorisation”. Ash pensait que la sélection était finie et se demandait quand est-ce qu’il pourrait s’échapper vers Oldan à l’aide de la nouvelle plaque. Il avait vu qu’elle était nécessaire pour s’échapper, et comprenait que la plaque pouvait lui apporter bien plus. En attendant, il regardait qui pourrait avoir des objets de valeur parmi les recrues qui l'entouraient.
« Si vous réussissez cette épreuve, vous ferez partis de la Légion, reprit Hillary. Vous aurez ensuite une semaine pour changer d’avis et vous en allez. Après quoi, toute rupture de contrat vous fera passer de l’état civil de Légionnaire à celui de plaque blanche. Une fois Légionnaire nous vous apprendrons la maîtrise de certaines techniques et l’utilisation du Shakti de façon poussée. Vous deviendrez donc des Précepteurs, ceux qui contrôlent le Shakti. Si un Légionnaire quitte la Légion avant la fin de son service ou déserte il devient un Renégat et ennemi de la Légion et du Landau. (elle laissa un temps pour graver ses paroles dans l’esprit de son auditoire) Revenons à cette dernière épreuve maintenant : Combien d’entre vous savent ce qu’est le Shakti ? demanda enfin Hillary.
- Ben c’est l’énergie qui alimente les gemmes, tout le monde sait ça. lança la voix d’une recrue au troisième rang.
- Bieeen.. répondit-elle en affichant un sourire sarcastique. Comment tu te nommes ?
- Rudolf, répondit la recrue.
- Ok petit porcinet, ce serait aussi juste que de dire que les nuages c’est un truc blanc dans le ciel. En soit c’est pas faux, mais tu passes à côté du fait que c’est un amas d’eau sous forme de vapeur qui provient de l’évaporation de lacs, d’océans et de rivières, que ça se déplace dans le ciel au gré des vents jusqu’à ce que les gouttes soient assez grosses pour tomber sous forme de pluie. Tu piges où je veux en venir ? Je repose ma question : Est-ce que certains d’entre vous savent ce qu’est vraiment cette énergie que l’on trouve dans les gemmes ?
- Je pense que personne ne le sait madame. finit par répondre Jin.
- Merci le délégué. Je vais tâcher de faire simple pour notre ami bouboule. Le Shakti, c’est une énergie que l’on retrouve partout. Toute forme de vie est une source de cette énergie, et on la retrouve dans la composition de tout objet. On utilise le Shakti en le décomposant en cinq domaines. Vous suivez toujours ? Parce que c’est maintenant que ça devient intéressant. D’abord, (elle accompagnait ses paroles de gestes de la main droite) nous avons la Perception. C’est ce domaine qui vous permet de rendre cette énergie visible. Ensuite la Matérialisation. C’est ce qui permet de donner une forme à cette énergie, de la manipuler. »
Elle s'arrêta brièvement pour regarder les recrues qui attendaient la suite. Et se focalisa sur deux d'entre eux. Parmi les vingt-trois, ils étaient les seuls à ne pas regarder son visage. Puis elle reprit :
« Maintenant, la densification. »
Aussitôt qu'elle prononça ce mot, une sphère d'un bleu très clair apparut aux yeux de tous, en lévitation au-dessus de sa main droite.
« La densification, comme son nom l'indique, permet de densifier son énergie corporelle afin de lui donner une masse, de modifier sa solidité ou sa légèreté. Et enfin.. »
La sphère retomba comme une flaque dans la paume de sa main droite puis coula jusqu'à son coude avant de revenir au bout de ses doigts pendant qu’elle terminait sa phrase :
« … ce qui vous permet de déplacer votre Shakti : le flux. »
Elle regarda un instant les recrues avant de demander :
« Des questions ?
- Euh oui. J’en ai une.. s’aventura Ash.
- J’étais pas claire ? J'espère que porcinet a quand même compris. Vas-y petit justicier masqué, on t’écoute.
- Eh bien, vous aviez dit qu’il y avait cinq domaines de maîtrise pour contrôler le Shakti. Et vous avez énoncé la Perception, la Matérialisation, la Densification et enfin le flux. C’est quoi le cinquième ?
- Ah, on voit que certains suivent un peu ! Les plus jeunes ont l’air d’être plus futés cette année. Mais pour le moment nous n’en parlerons pas. Voici la consigne de l’exercice final.. »
Ash lui coupa la parole, prit par ses propres questionnements :
« Mais vous ne pensez p..
- Mon p’tit gars, l’interrompit Hillary, ce que je vais te dire, la plupart des Caporaux n'auraient pas pris la peine de le verbaliser (lui souriant, elle ajouta) : Tiens un peu ta langue le temps que je termine. »
Ash, non sans être sûr de l’avoir bien interprété, comprit l’avertissement et se tut.
Hillary se pencha pour ramasser le sac devant ses pieds. Elle en sortit une plaque sombre et rectangulaire puis se tourna vers Ladvard :
« Tu m’aides à les distribuer ? (Elle lui envoya le sac sans attendre la réponse) Merci ! »
Le grand roux passa alors devant les recrues pour leur donner chacun une plaque. Dans sa main, Jin observa la noirceur de la matière. Onyx s’étonna de sa légèreté, Seth, de sa solidité. Ash apprécia l’équilibre de l’objet en le faisant tourner sur sa main comme une carte. Quand Charlotte la reçut, elle la caressa doucement avec le plat de son pouce. La plaque était légèrement rugueuse, presque poreuse.
« Tout le monde en a une ? Top. reprit Hillary. Les plaques que vous tenez dans vos mains sont en Obsylith, un matériau qui vous permettra de réaliser plus facilement la consigne suivante : Intérioriser cette plaque dans votre lieu source. Vous avez jusqu’à demain matin, six heures, pour réussir. Sinon, à dans cinq ans. Quand ça sera fait, vous viendrez me voir si je ne suis pas partie ou vous irez embêter mon cher Ladvard et vous remplirez une fiche que l’on vous fournira. C’est clair ?
- Euuh je suis pas sûr d..
- La ferme Rudolf. C’était rhétorique, j’ai fini les explications. Ici c’est l’armée. Et tes supérieurs ont autre chose à foutre que de te la tenir quand tu vas pisser. »
Jin regarda Charlotte à sa gauche. Elle ferma les yeux et replia ses doigts sur la petite plaque sombre. Après quelques secondes, sa main s’ouvrit avec la délicatesse d’un bourgeon de fleur au printemps. Au centre des pétales qui lui servaient de doigts, il n’y avait plus rien.
Note :
Old - Mais…
Young - J’y peux rien, je raconte le récit du point de vue de Jin là.
Old - T’en fais pas un peu trop ?
Young - J’en fais juste assez.
Jin regardait la plaque dans le creux de la sienne.
« Ha, ok. »
Il ferma les yeux et baissa légèrement la tête. Ses cheveux blonds aux racines noires tombaient en lui cachant légèrement le visage. Charlotte parcourut le groupe du regard et s’aperçut qu’elle était la première à avoir réussi. Elle fixa les paupières fermées du garçon à sa droite. Quand il les ouvrit en regardant dans sa direction, elle détourna le regard vivement avant de se rendre compte que cette réaction était étrangement ridicule et le regarda de nouveau. Il lui fit un signe de main discret pour lui montrer sa paume vide, la plaque qu’il tenait plus tôt avait disparue.
Seth observant devant lui la réussite de Jin, marmonna quelque chose d'inaudible avant de serrer la plaque dans sa main. Il se pencha ensuite pour l’interpeller en chuchotant presque :
« Eh Jin. Dis moi comment t'as fait.
- Allez, c'est super simple, lui dit-il avec un œil malin. Je suis sûr que tu peux y arriver sans que je t'explique. »
Jin et Charlotte sortirent tous deux de leur rang respectif. Une fois devant la Caporale, ils se regardèrent et Jin dit tout bas à Charlotte :
« Bravo. Et merci, ça m’a aidé de te regarder faire.
- Avec plaisir, lui répondit-elle. »
Hillary leur tendit une feuille chacun et un crayon à papier.
« Bravo à vous deux. C’est déjà assez rare d’avoir des enfants, mais des aussi doués, ça l’est encore plus. (Elle leur adressa un sourire franc) Voilà vos fiches ! Vous inscrivez Noms et Prénoms complets en sachant que ce que vous mettez sur cette fiche sera votre nouvelle identité. Que ce soit aux yeux de la Légion ou pour le Landau tout entier. Votre ancienne existence civile sera effacée et remplacée par votre identité militaire. Quand vous aurez fini, vous listerez ce que vous souhaitez dans votre case.
- C'est-à-dire ? demanda Charlotte.
- C'est-à-dire que vous écrivez sur la feuille tous les objets ou accessoires que vous voulez avoir dans votre chambre. Ils ne seront disponibles qu’en même temps que vos chambre de toute manière donc vous avez encore jusqu’à demain pour vos demandes, mais n’oubliez pas de rendre la fiche demain à neuf heures.
- On peut demander ce que l’on veut ? s’assura Jin.
- Oui. »
Certains ne semblaient pas comprendre l’exercice ou la marche à suivre pour le réaliser, tandis que d'autres avaient l'air plus confiant. Mais seuls trois candidats avaient réussi. Hillary s'amusait de voir chacun interpréter la consigne en marchant entre les rangs alors que Ladvard faisait des rondes. Il observa Onyx à côté de lui qui jonglait d'une main avec la plaque.
« Tu as déjà abandonné ? lui dit-il. Je m'attendais à plus de persistance en voyant l'énergie que tu as déployée dans l'arène de la Légion tout à l'heure.
- De quoi tu parles ? répondit le garçon aux yeux rouge. Y a rien de compliqué à faire ça. »
À la fin de sa phrase, la plaque qui tombait disparut dans la main de l’enfant comme un caillou dans l'eau.
« Moi ce que je ne comprends pas, c'est qu'est-ce qu'on attend.. ?
- Tu rigoles ? lança Ladvard à bout de nerfs. Si tu pouvais le faire depuis le début, qu'est-ce que t’attendais ? Va chercher un formulaire tout de suite imbécile ! »
L’incapacité à comprendre la consigne se traduisit chez Seth par l’incapacité à se concentrer. L’échec mettait Seth sur les nerfs. Et ce qui l’énervait d’autant plus que cet échec, c’était que Jin l’ait nargué sans lui expliquer comment faire. Pourtant Seth ne se souvenait pas de cet apprentissage au dojo, et il était presque sûr que Jin lui aurait montré s’il l’avait apprit. Ça veut dire qu’il avait vraiment appris sur le tas ! « Mais quel Batard ! » pensa-t-il très fort. (Trop fort ?)
« Bon. Je pense qu’on est parti du mauvais pied. »
Derrière lui, Ash tendait une main.
« Je m’appelle Henry. continua-t-il. Et je pense que l’on peut s’aider. Si tu m’apprends vite-fait les fondements de la méditation, je t’explique comment fonctionne le Shakti.
- Qu’est-ce que tu racontes, dit Seth en regardant la main tendue avec appréhension. Tu penses que c’est le moment de se mettre à la méditation ? Je suis dans une impasse. C’est vrai. Mais si t’es si malin, pourquoi t'as pas déjà réussi ? Et qu’est-ce qui me prouve que tu m'aideras vraiment si tu réussis l’exercice d’ailleurs.
- Ok. Ça fait beaucoup de questions, dit l’enfant masqué en remballant sa main. Tu m’as juste l’air autant en galère que moi. On avancera à rien si on ne se fait pas confiance donc je vais t’expliquer ce que je pense.
- Je ne ferai pas confiance à un type qui porte un masque et se complaît à vivre comme un escroc, se qualifiant sans honneur. Tous mes sens me disent que c’est toi le plus désespéré et que t’es louche, conclut Seth.
- Vraiment tu m’aides pas… Bon écoute, la punk nous a donné quatres domaines pour maîtriser le Shakti. Et la plaque c’est qu’un prétexte, même si les sanctions ont l’air réelles en cas de perte, je pense que le but de l’exercice c’est de savoir si on peut utiliser l’énergie.
- Merci génie. J’avais compris que le but n’était pas juste de mettre la plaque en lieu sûr. »
Ash, sans prêter attention à ce que Seth venait de lui répondre, poursuivit le monologue qu’il avait démarré sans s’en rendre compte :
« Le premier domaine dont elle a parlé c’est la Perception. Comme elle l’a dit, ça permet de dissimuler ton énergie ou de voir celle des autres. Ça veut dire que ce domaine d’utilisation permet une meilleure compréhension de notre environnement et des possibilités qui nous sont offertes avec le Shakti ! Un ennemi qui ne voit pas nos compétences est un ennemi que l’on peut surprendre. Et la surprise n'est pas à négliger en combat, tu l’as prouvé avec Charles.
- C’est qui Charles ? s'intéressa Seth.
- L’escrimeur que t’as battu plus tôt dans l’arène avec ton super sabre, répondit Ash.
- C’est un katana. Bon, et une fois qu’on pourra la voir ?
L’enfant en kimono détacha ses cheveux pour les attacher en chignon.
- Après, elle a parlé de la matérialisation. Ça, je pense que c’est une volonté d'exécution. Donner une propriété à l’énergie. Meilleurs on sera en matérialisation et plus ça sera démonstratif de notre contrôle du Shakti. Sans ça, on pourra jamais faire quoi que ce soit.
- Je ne sais même pas pourquoi je continue de te parler, le coupa Seth. Je devrais me concentrer sur l’exercice. J’avais compris tout ça, je suis pas stupide mec.
- Qui t’a dit que j’étais un mec ? rétorque Ash.
- T’en es pas un ? s’étonna Seth, maintenant en train de reluquer Ash.
- Si. Pourquoi ?
- …
- J’ai besoin d’énumérer pour réfléchir. reprit l’avorton. Et puis tu veux que je t’explique comment ça marche non ?
- Dépêche toi au moins.
- La Densification donne une masse à un truc qui n’en a pas. L'énergie matérialisée en matière devient la matière. Ce qui était immatériel possède maintenant un poids et une solidité. Donc ça veut dire que des non-initiés au Shakti pourront quand même voir ce qu’on a matérialisé ! Et le Flux, ça va nous permettre de déplacer l’énergie d’un point à un autre. Mais aussi de l'intégrer. Comme dans les gemmes par exemple.Tu vois où je veux en venir ?
- Non.
- On va faire l’inverse ! On va intégrer l’objet à l’énergie et pas l’énergie dans l’objet. Donc il faut que tu m’apprennes à méditer. annonça Ash comme si tout cela faisait le plus grand sens.
- Tu m’as largué là. Je ne comprends pas du tout ce que la méditation vient faire là !
- Il faut que l’on devienne l’objet. (l’enfant masqué se mit à faire des gestes avec ses mains pour appuyer son propos) Que notre énergie enveloppe la plaque et que l’on intègre la plaque – devenue notre énergie – à l’objet, qui est nous. (observant le visage crispé du petit samouraï) C’est pas clair ? Si tu m’apprends à méditer, je te promets de te montrer, ça s’ra plus simple. »
Seth semblait réfléchir à tout ce que Ash venait de dire.
Note :
Old - Ben c’est pas le seul… Personnellement je ne suis pas sûr d’avoir vraiment tout compris. Alors que je sais m’en servir.
Young - C’est pour ça que c’est mieux que je raconte le récit. Je t’expliquerai plus tard mais ne t'inquiète pas, si ces merdeux ont compris, t’y arriveras aussi.
Seth regarda le masque du garçon puis son cousin Jin, à quelques mètres, qui discutait toujours avec Charlotte sur les gradins de la victoire.
« Bon, méditer c’est pas compliqué. Mais ça demande de l’entraînement. Je ne sais pas si tu y arriveras dès aujourd’hui. Et si ce n'est pas le cas je veux quand même que tu m’aides à réussir ce foutu exercice. Ok ? Je veux pas que tu me ralentisses.
- Entendu. Je suis tout à toi senpai. dit Ash tout enjoué.
- En théorie, il s’agit de se concentrer sur quelque chose pour aligner tes pensées, tes émotions et ton expérience sensorielle. En pratique, moi j’ai appris à me concentrer sur mon souffle..
- Comme Tanjiro ?
- Qui ça ?
- T’occupes. Continue.
- Donc je me concentre sur ma respiration. C’est en écoutant mes inspirations et mes expirations que je peux faire abstraction du monde extérieur et oublier mes émotions, mes pensées parasites, et me concentrer sur ma maîtrise du ki, et mes sens.
- Le ki ? interrogea Ash.
- Oui, enfin mes sens quoi. Bon ! Essaye et après explique moi comment réussir l’exercice. »
Seth observa les yeux bleus de Ash qui se fermaient entre les fentes du masque blanc.
« Concentre-toi sur tes sens, et puis éteint-les un à un en te concentrant juste sur le rythme de ton souffle régulier, comme si une machine maintenait ce rythme indépendamment de toi. »
Après une vingtaine de secondes, Ash releva la tête, et ouvra les yeux.
« Oh putain. »
Il pencha son masque dans la direction de sa main droite.
Seth l’interrogea :
« Alors ?! T’arrives à quelque chose ? Et la plaque ? »
La plaque dans la main d’Ash s’enfonça dans sa peau puis disparut. Entre les fentes du masque blanc, les deux yeux du garçon s'ouvrirent pour observer la prouesse :
« Oh PU-TAIN ! »