Chapitre 5 - “La Veuve”

Notes de l’auteur : Les guillemets autour du titre des chapitres sont là pour souligner que tout est sous-entendu et qu'aucune vérité n'est établie dans ce récit.

Guadeloupe, Îles Caraïbes  

23 Juillet 2023, 08h15

 

« Une veuve doit périr », s’intima Garnacho. « Elles ne sont pas aussi saintes qu’elles y paraissent. Ce sont des vicieuses, des traîtresses qui n’hésitent pas à s’offrir à un autre homme alors que le corps de leur mari est encore froid dans la tombe. Oui, ma prochaine victime sera une veuve », conclut The Letal Killer avant de se faire une entaille sur la côte. C’était un rituel pour lui avant de passer à l’acte.

 

Chapitre 3, Paragraphe 58, Page 14

 

 

« J’avais vraiment beaucoup d’inspiration à l’époque », songea Guillermo, les yeux fixés sur l’un de ses vieux manuscrits abandonnés.

 

- Hum ! À qui parles-tu ? demanda la voix d’une femme qui se réveilla à côté de lui. Tu m’as déjà oubliée si vite ?  

- Évidemment que non, tu es la femme la plus importante de ma vie et tu le sais.  

- Tu sais que je t’aime également, mais ne me dis pas des choses comme ça. Toi et moi, nous savons que ce que tu cherches à faire, c’est me retenir ici. Je dois m’en aller, Guillermo.  

- Mais où ? Reste encore un peu avec moi. Je te signale que c’est toi qui es venue me trouver dans ma chambre hier soir.  

- Oui, je sais. Mais maintenant, je dois partir. Nous vivons dans la même maison, être absente de ma chambre pourrait sembler suspect.  

- Toi et moi savons parfaitement que personne ne te cherche actuellement.  

- Je... je sais, mais ce n’est pas prudent.  

- Remettons ça à ce soir, d’accord ?  

- Hum... On verra bien. Cependant, il faudra qu’on soit beaucoup plus discrets, tu me suis ?  

- Oui, mon amour. Personne ne saura rien de ce qui se passe entre nous deux.  

- Arrête de m’appeler comme ça. Je me sens gênée.  

- Gênée ou excitée ?  

- Ah ! C’est bon. Je m’en vais. À ce soir.

 

Après avoir pris une douche, Guillermo sortit de sa chambre, l’air décontracté. Il était visiblement de bonne humeur à cause de la nuit qu’il avait passée.

N’avait-il pas oublié le deuil de son frère jumeau un peu trop tôt ?

 

- Le prince de la maison est réveillé, balança Oncle Oscar sur un ton sarcastique, de cet air qu’on le reconnaissait bien. C’est juste toi que nous attendions tous pour bénir ce foutu petit-déjeuner.  

- Enfin, Oscar, tu ne devrais pas parler comme ça à ton neveu, l’interrompit Sofia, consciente de l’assentiment qu’il y avait entre son fils et son beau-frère.

En effet, les deux hommes menaient une vieille guerre qui datait de l’enfance du jumeau. Ils ne s’appréciaient pas et il y avait même eu une époque où ils ne pouvaient pas s’asseoir à la même table. Bien qu’Oncle Oscar fût le portrait craché de son père, Guillermo ne pouvait s’empêcher de le détester à cause d’une vieille histoire qui remontait justement à la mort du patriarche de la famille.

 

- Ah ! Tu es réveillé, Guillermo ? Tiens, je t’ai préparé le petit-déjeuner, rejoins les autres à table.  

- Mer... merci, Montserrat, balança-t-il, le regard profond et intense, suspendu dans les yeux de son interlocutrice.  

- Bonjour à tous, argua Suzy, qui venait juste de sortir de sa chambre, les cheveux parfumés de shampoing.  

- Tu as l’air contente, toi. Tu as passé une bonne soirée, non ? glissa Guillermo à son assistante, l’air taquin.  

- Oui, comme vous dites, retourna Suzy, le regard hystérique, comme si elle reprochait quelque chose à l’écrivain.

Guillermo, n’y prêtant pas attention, fixait ses yeux sur Montserrat, laquelle s’attelait à servir tout le monde à table avec beaucoup de délicatesse et une naturelle sensualité. Cet intérêt pour elle semblait irriter profondément son assistante, qui lui balança furtivement un regard empreint d’une profonde frustration avant de se retirer promptement de la table sans prendre la peine de mordre dans son plat.

 

...

 

Dans l’après-midi, alors qu’elle s’essuyait dans la salle de bain, la veuve de Rodrigo Ortega se sentit épiée. Après s’être vêtue de son peignoir, elle se dirigea vers la porte afin de tomber sur son voyeur.

- Gui... Guillermo ? Mais qu’est-ce que tu...  

- Désolé, Montserrat, mais je ne peux plus me retenir, avança-t-il avant de lui sauter dessus.

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