À mon arrivée à la ferme, il ne restait déjà à la fille aux yeux verts plus qu’un mois avant d’obtenir l’âge où l’on cesse de se soucier de votre malheur. Lorsque on nous l’annonça, je fus étonnée d’apprendre qu’elle était plus âgée que Givke. Elle était si frêle et petite, je ne pouvais l’imaginer survivre seule. Je n’avais jamais compris quel travail elle pouvait bien effectuer à la ville. Si elle parlait un peu plus, j’aurais été lui demander ce qu’elle comptait faire après. Je ne m’étais jamais vraiment demandée ce qui m’attendrait après ma majorité. Bien sûr, j’avais rêvé, cru que j’obtiendrais alors la liberté qui me manquait tant, mais sans savoir à quoi cela ressemblerait. Où irais-je ? Je ne connaissais que le Château et la ferme. Qui verrais-je en cas de problème ? Les questions qui m’assaillaient en y réfléchissant étaient vertigineuses.
Les semaines s’échappèrent vite et bientôt, la veille du départ se présenta. La journée se déroula comme toutes les précédentes mais il régna une curieuse ambiance dès le début du repas. Daawie avait préparé un plat copieux, tuant une oie pour l’occasion. Gretja avait ramené des tartelettes à l’abricot en rentrant du travail. Quant à Givke, elle ne quittait pas la partante du regard, comme si ses yeux avaient le pouvoir de la retenir. Je ne pus m’empêcher de me demander ce qu’elles pensaient l’une de l’autre. Je ne les avais jamais vues interagir depuis mon arrivée.
Quand vint le moment du dessert, la fille aux yeux verts se leva pour aller chercher le carton blanc dont s’échappait une onctueuse odeur de crème pâtissière. C’était notre organisation tacite : je mettais la table, Givke la débarrassait tandis qu’elle faisait le service lorsqu’elle revenait assez tôt. Cependant, Gretja la retint en lui attrapant le poignet avant de crier à Givke :
— Tu ne vas pas la laisser faire le service pour son dernier soir quand même !
Ses mots brisèrent l’interdit que nous nous étions faits d’évoquer ce départ. La fille aux yeux verts pâlit, comme si elle réalisait enfin ce qui l’attendait. Elle ne toucha pas un mot de son dessert, pourtant succulent. Cependant, son amertume ne m’empêcha pas de savourer ma tartelette les yeux mi-clos. Je n’avais jamais rien mangé d’aussi bon. Mon plaisir évident arracha un sourire à Gretja qui dit :
— Je vois que tu les aimes bien, je prendrai les mêmes pour ton départ !
Sa boutade ne fit même pas rire Daawie et acheva de plonger le repas dans une ambiance morose. Le grincement de la chaise de Gretja sonna comme une libération. Tandis que Givke entamait le débarrassage, je m’éloignai pour aller à ma chambre. Cependant, curieuse du comportement de la fille aux yeux verts, je demeurai dans le couloir pour épier son départ. Elle ne me montra rien, immobile et le regard vide face à son dessert. J’entendis toutefois Gretja rejoindre Givke et s’adresser à elle :
— Dépêche-toi, il faut te coucher tôt. Demain, ce sera à toi d’aller à la ville.
*
Je m’éveillai en entendant des cris. Gretja et Daawie hurlaient à l’unisson depuis le rez-de-chaussée, comme rendues folles. Je me frottai les yeux en comprenant qu’il ne s’agissait pas d’un cauchemar. Par ma fenêtre, je vis un train traverser les champs. Sans la fumée noire qui s’échappait de la locomotive, on aurait pu croire au passage d’un animal de fer. Était-ce une machine de ce genre qui emmènerait la fille aux yeux verts ? Je m’étais toujours demandée jusqu’où elles pouvaient aller. C’était l’une d’elles qui auraient dû me conduire à Emisal.
En traversant le couloir, je vis une camionnette garée à l’entrée de la ferme, entourée de pigeons ramiers. Un homme et une femme habillés en costumes clairs s’impatientaient. Je compris que Daawie et Gretja cherchait celle qui devait partir avec eux. Elle avait dû s’enfuir. Je ne pouvais que m’identifier à sa peur devant un avenir inconnu. Elle avait dû partir à l’heure du coucher, courir dans les champs toute la nuit en espérant ne pas être rattrapée. Peut-être avait-elle voulu retrouver un ami ou un membre de sa famille. J’espérais que si tel était le cas, elle l’avait retrouvé.
Quand j’arrivai en bas, les adultes me pressèrent de chercher avec elles et je commençai à traverser une à une les pièces de la ferme. Bien sûr, je ne trouvais rien. Finalement, je sortis dans la cour, rendue boueuse par les orages de la semaine précédente. J’en fis le tour à pas lents, en profitant pour aller chercher les œufs. Je les avais encore dans la main quand je passais devant le box de Didion. Sa porte était légèrement entrouverte.
Je n’eus qu’à faire un pas pour confirmer mon intuition. La fille aux yeux verts se tenait auprès de l’étalon, chuchotant des phrases inintelligibles à son oreille. Elle avait les joues striées de larmes et portait les mêmes vêtements que la veille. C’était là qu’elle avait passé la nuit. J’hésitai à reculer, pour lui laisser encore quelques instants d’intimité avec le seul compagnon qu’elle ait jamais apprécié à ma connaissance. Malheureusement, lorsque je me retournai, je vis Gretja. Elle avait compris.
Impuissante, je regardai la fille aux yeux verts profiter de ses derniers instants de douceur avant un départ brutal. Le pas de Gretja se rapprochait et sa voix commençait à gronder. Son ombre grandissait à côté de moi et je m’écartai pour lui laisser un passage. Elle entra sans frapper à la porte puis frappa sur la fille. Elle lui reprocha sa disparition, la honte qu’elle leur faisait subir puis lui attrapa son poignet et la tira vers l’extérieur. La fille était si légère qu’elle semblait voler derrière Gretja.
En sortant du box, elle me regarda. Je crois que c’est à ce moment précis que la couleur de ses yeux s’est fixée pour de bon dans ma mémoire. Ils étaient chargés de colère et de reproche, parcourus de larmes d’impuissance. Elle savait que Gretja aurait pu chercher longtemps sans mon aide. Je lui avais arraché de précieuses secondes d’apaisement, je l’avais privée d’un adieu serein avec Didion. Peut-être serait-elle sortie d’elle-même sans moi, pour marcher vers la voiture et éviter la violence de Gretja.
La voiture partit sans un au revoir pour Daawie ou Givke, sans doute affairées à la cuisine. L’instant suivant, nous n’étions plus que deux. Je retournai sur mes pas, pour me réfugier contre Didion. Si son regard amorphe ne put me rassurer, je laissai la douceur de son souffle régulier m’apaiser. J’aurais pu m’endormir sans le souvenir vivace de la scène de départ. Quelques instants plus tôt, elle était là, à ma place, se préparant au grand départ. Je songeai aussi aux gestes de Gretja. C’était la première fois que je la voyais faire preuve de violence. Cela ne m’étonnait pas mais avait brisé le peu de confiance que j’avais en elle. Les adultes n’étaient pas meilleurs ici.
*
Les semaines qui suivirent ce départ furent une période triste. Je ne croyais plus en rien à la ferme et les tâches quotidiennes qui m’avaient jusqu’alors animée ne servaient plus qu’à me distraire. Givke était plus distante que jamais, Daawie et Gretja me rudoyaient chaque jour un peu plus. Elles ne cessaient de me rabaisser, de tenter de me faire comprendre que je n’étais pas à la hauteur de leurs attentes. Je recommençais à envisager un départ, une fuite pour retrouver Hinnes au Château. Cependant, cela ne demeurait qu’une vague possibilité, une illusion destinée à me donner espoir.
Le Château était loin et on m’en chasserait dès mon arrivée. Du temps avait passé depuis mon départ. Je n’oubliais pas avoir menti à Hinnes pour Emisal. Peut-être m’en voulait-il, peut-être même m’avait-il oubliée. Nous nous étions connus si peu de temps. Penser à cela m’attristait et je tentais de songer à d’autres choses. Je rêvais d’autres vies, avec d’autres gens, dans d’autres endroits. Je me rêvais belle, intelligente et aimée. Cela m’aidait à trouver le sommeil.
Peu après, Didion mourut. Nous ne sûmes jamais comment. Ce fut Givke qui le trouva en voulant le nourrir au matin. Son corps était couché contre le mur de son box, inerte, et des mouches volaient au-dessus de son œil blanchâtre. J’avais accouru en entendant ses cris et puis j’avais caressé le corps encore chaud de l’étalon. À ma grande surprise, Givke avait fondu en larmes. J’ignorais son attachement pour lui. J’étais demeurée calme. Cette mort ne me surprenait pas, elle soulageait la douloureuse vieillesse de l’animal. J’étais seulement en colère de le voir lui aussi m’abandonner.
Lorsque nous annonçâmes son décès à Daawie, elle nous interdit de nous approcher du corps de l’animal sans montrer la moindre émotion. Au soir, Gretja fut bien plus démonstrative. Elle passa la soirée à sangloter contre le corps de son vieux compagnon. Lorsqu’elle se releva, ce fut pour nous réprimander pour un prétexte obscur. Comme si nous étions responsables de la mort de Didion. Le lendemain, la photographie qui la représentait avec lui avait disparu. Puis une camionnette avec deux hommes vint chercher le cadavre et je les regardai peiner à le tirer sur leur remorque par ma fenêtre. Lorsque le véhicule sortit de la cour de ferme, une étrange pensée me traversa l’esprit : l’envie de mourir pour partir à mon tour. Je me hâtai de la chasser, effrayée d’avoir pu envisager une telle éventualité.
Des semaines qui suivirent, je ne garde qu’un souvenir confus. Gretja était de plus en plus colère contre nous, Givke partait souvent à la ville, Daawie était tombée malade. Un rendez-vous quotidien m’offrait un peu de répit : le passage du train. Tous les matins, je me réveillais à la même heure, en entendant Gretja descendre les escaliers. Il ne me fallait attendre que quelques minutes pour voir passer le premier train de la journée. Le voir dessiner sa longue traînée de fumée à travers champs me dispensait un plaisir certain. Cette vision m’évoquait l’ailleurs, une liberté lointaine.
Ce ne fut qu’au milieu de l’automne qu’un évènement brisa la monotone répétition des jours. Un objet, une couleur. J’étais descendue un peu plus tôt qu’à l’habitude pour aller manger quelques fruits avant d’aller ranger la grange. J’avais vu Gretja trier quelques enveloppes sur la table et l’une d’elles avait aussitôt attiré mon regard. Elle était bleu azur, avec un timbre de la même couleur, dentelé de blanc. Arèle avait les mêmes sur son bureau, au Château. Elle utilisait les mêmes timbres. La lettre ne pouvait être adressée qu’à moi. Le cœur battant, je vins m’asseoir en face d’elle, espérant qu’elle me tende le papier. Pourquoi Arèle m’avait-elle écrit ? Que pouvait-elle me dire ? Se pouvait-il qu’elle contienne l’échappatoire dont j’avais tant rêvé ?
Gretja se contenta de mettre l’enveloppe au milieu d’une pile d’autres et se leva. Elle marcha vers la cheminée et les jeta sur les braises. Je réprimai un cri tandis que mon cœur s’enflammait. L’espoir de nouvelles d’Hinnes se consuma en quelques secondes. L’enveloppe disparut si vite que je me demandai si je n’avais pas rêvé, imaginé une vision pour me réconforter. J’y repensai tout au long de la matinée, hésitai à en reparler à Gretja. Je n’avais pu m’y résoudre : quoi qu’il en soit, il était trop tard.
Cette enveloppe suffit à raviver les souvenirs de mon dernier printemps au Château. Les plus heureux avec la rencontre d’Hinnes, les histoires qu’il m’avaient lues tous les soirs, la perspective du départ à Emisal, la visite de Daanio. Les plus douloureux avec la longueur des journées d’oisiveté, ma chute à la piscine, les remontrances d’Arèle. Je ne savais s’il fallait regretter ou haïr mon ancien foyer mais j’étais cependant sûre de vouloir revoir Hinnes. Sans avoir pu beaucoup parler avec lui, il demeurait l’humain avec lequel j’avais partagé la plus grande connexion dans mes souvenirs, le seul avec qui le mot amitié avait pris un sens.
Je savais que penser à Hinnes ne pouvait que me faire regretter ma situation actuelle alors j’essayais de le faire le moins possible. Je chassais de mes journées tous les temps de creux, tous les interstices où le souvenir de son visage aurait pu se glisser. Il me fallait l’oublier et seule l’activité physique me le permettait. Les semaines suivantes, je commençais à réparer et renforcer le grillage du poulailler, autant entamé par les éléments que le passage des renards. Le brouhaha environnant des caquètements, cancans, glougloutements et cacardements limitait l’activité de mon cerveau. Le soir cependant, je me retournais longuement dans mes draps moelleux avant de trouver le sommeil.
*
La deuxième enveloppe bleue arriva à la fin de l’été, alors que les moissons battaient leur plein. Les fermiers des champs alentour battaient la campagne en nombre avec leurs machines imposantes et bruyantes. Ils travaillaient jusqu’à la tombée de la nuit, accompagnés de dizaines de saisonniers. Jamais les environs de la ferme n’avaient été aussi animés. Ils semblaient reprendre vie. Certains travailleurs venaient manger chez nous à midi, accueillis par Daawie. Ils étaient gentils mais bruyants, finissaient leurs repas en engloutissant plusieurs litres de vin. Chaque après-midi, je passais une bonne heure à ranger le désordre laissé derrière eux, en cherchant à comprendre pourquoi nous continuions de les inviter. Sans doute payaient-ils.
Ce fut alors que je rangeais les verres inutilisés que je vis qu’ils avaient fait tomber une figurine d’argile de la cheminée. La bergère était brisée en quatre et je me penchai pour la ramasser quand j’aperçus du bleu. Un coin d’enveloppe déchiré accroché sur les bûches. La couleur ne pouvait tromper et mon imagination s’emballa aussitôt. Si Arèle m’avait envoyé une deuxième lettre, c’est qu’elle avait des choses à me dire. Elle ne m’avait pas oublié, elle se souciait de moi. Cela me réchauffait le cœur. Quant à Gretja, elle brûlait une enveloppe pour la deuxième fois. Ce ne pouvait être une erreur. Ma crainte se mua en ressentiment.
Je résolus alors de me lever chaque matin plus tôt, avant tout le monde. Dès le lendemain, j’allai m’installer dans l’entrée peu après le lever du soleil, guettant l’arrivée du facteur. Ce jour-là et les suivants, mon cœur s’emballa dès que j’entendis le grincement de sa vieille bicyclette. À peine les enveloppes tombées sur le parquet de l’entrée, je les fouillai déjà, à la recherche d’une enveloppe bleue. Puis j’allai me rallonger sur mon lit, le regard fixé sur le plafond, pensant déjà à l’expédition du lendemain.
Malheureusement, ce jour-là comme les suivants, rien ne vint.
*
L’automne chassa l’été à grand renforts d’averses et de brise. Les pommiers du jardin rougirent, les hêtres de l’allée jaunirent. Daawie m’ordonna de repeindre le portail, dont le noir avait été terni par les éléments. Il me fallut trois jours pour terminer ce travail rendu difficile par la pluie. Le soir du dernier jour, je profitai d’un rayon de soleil pour laisser sécher mon ouvrage. J’allai prendre un râteau pour rassembler les feuilles amassées tout le long de l’allée. Je me lançai dans l’ouvrage avec vigueur, m’arrêtant seulement parfois pour admirer la chute délicate des couleurs de l’automne.
Je fus surprise par le vrombissement lointain d’un moteur. En levant la tête, je découvris une longue décapotable bleue en train de gravir l’allée pavée. Je n’avais jamais vu une automobile aussi bruyante et imposante. Son capot brillait au soleil comme une pierre précieuse tandis que ses roues soulevaient les flaques avec fracas. Derrière la vitre avant, je pouvais discerner la silhouette d’un barbu au crâne lisse. Deux femmes se tenaient à l’arrière. L’une criait.
Fascinée par la course de la décapotable, je ne reculai qu’au dernier moment. Le klaxon du véhicule retentit tandis que le conducteur donnait un coup de volant. Effrayée, je manquai de tomber sur les genoux, me retenant à la branche d’un hêtre. Le véhicule poursuivit sa course jusqu’au bout de l’allée avant de freiner brutalement dans les derniers mètres. Le conducteur sortit et voulut ouvrir le portail. Il enleva sa main trop tard de la peinture fraîche et jura. Il cria dans ma direction :
— Viens ouvrir !
Sa voix signifiait l’urgence et je courus pour venir l’aider. En arrivant à la hauteur de la voiture, je compris que l’une des passagères était Givke. L’autre était plus âgée, avec une longue natte dans le dos. Elle gémissait en se tordant de droite à gauche. De longues coulées de sueur striaient son maquillage abondant. Une tache pourpre maculait son manteau blanc. Elle pressait la blessure à deux mains, tentant de retenir le sang qui coulait entre ses doigts. La vie semblait déjà s’échapper de son flanc.
Choquée par cette vision, j’avais ralenti. La voix de l’homme me rappela à l’ordre :
— Plus vite ! C’est urgent !
Je le rejoignis en quelques foulées, me hâtant de dénouer la chaîne qui fermait le portail. Je ne prêtai pas garde à la peinture poisseuse qui collait à ma peau, consciente que des gestes trop lents pouvaient condamner la nouvelle venue. Dès que j’eus ouvert la grille, l’homme remonta sur son siège et appuya longuement sur ses pédales avant de grimper jusqu’à la cour de ferme. Je suivis l’automobile en courant, curieuse de l’accueil que recevrait cet étranger. Gretja ne travaillait pas et devait tricoter dans le salon : elle serait la première dehors.
Quand j’arrivai à mon tour dans la cour, Gretja se tenait en face de l’homme. Ils étaient si proches que leurs visages semblaient se toucher. Elle criait tandis qu’il contenait sa colère en se mordant la lèvre. Je ne prêtai pas attention à leur échange, me rapprochant plutôt de la blessée. Malgré ses cris, Givke l’aidait à mettre pied à terre. Au lieu de venir l’aider, je la fixai, hypnotisée par son visage. Ses lèvres rebondies, ses cheveux aux teintes caramel, ses yeux marron clair et surtout sa cicatrice au-dessus des cils m’étaient familiers. Une étrange sensation de connu mêlé d’incertitude me saisit. Qui était cette femme ?
La blessée me regarda à son tour et la surprise envahit ses traits. Elle s’arrêta de crier en arrivant à ma hauteur et murmura de sa voix faible :
— Hildje ?
Je me replonge avec plaisir dans l'histoire d'Hildje !
Je voulais d'abord te dire, dans la continuité de ce que j'avais remarqué en lisant l'histoire d'Ewanael, que tu as vraiment fait de supers progrès en écriture ! Vraiment, la narration est super fluide, c'est très agréable à lire, les mots fusent, se suivent avec un naturel et une évidence, c'est vraiment trop chouette !! Notamment les descriptions, les ellipses sont très très efficaces et très immersives et réalistes ! Donc oui, vraiment bravo pour ça <3
Ensuite, que de mystères encore ??! Cette femme blessée qui débarque à la fin et qui connait Hildje ? J'ai trop hâte de savoir qui c'est ! Probablement quelqu'un du Chateau, mais Hidlje ne semble pas la reconnaitre tout de suite, donc c'est peut-être quelqu'un qu'elle n'a pas vu depuis longtemps, peut-être quelqu'un qu'elle a croisé pendant son enfance là-bas ? A voir !
Sinon, l'organisation de la ferme est tout aussi mystérieuse, opaque et malsaine que celle du Chateau j'ai l'impression ahah. Avec ces gamines qui sont lâchées dans la nature à un certain âge, sans aide et accompagnement. C'est terrifiant, et je comprends tellement Hildje, qui préfère partir de son propre gré, plutôt que d'être jetée :/ Au moins, c'est elle qui choisit quand et comment, et où elle va.
Bref, encore plein de mystères sur tous ces personnages, leurs buts et l'environnement, j'ai vraiment hâte d'en savoir plus !!
Mes remarques :
"Elle entra sans frapper à la porte puis frappa sur la fille." --> petite répétition très très proche du verbe frapper qui je pense peut facilement être éviter ;)
Bisouilles, à plus tard pour la suite <3
Ca fait plaisir de te lire !
Trop bien, c'est cool et c'est grâce à PA. Après le thème et la 1ère personne ont aussi amené de la variété et je suis content du rendu.
Merci de la remarque, je corrige !
Chapitre passionnant, j’ai adoré ma lecture !!
Le départ de la fille aux yeux verts permet de soulever des questionnements intéressants. Une fois la majorité atteinte, chaque fille doit quitter la ferme… mais qu’est-ce qui les attend vraiment après ? On ne sait pas trop, mais rien de bien réjouissant.
La scène des adieux interrompu entre la fille aux yeux verts et Didion est déchirante. Puis le décès du cheval peu de temps après achève d’installer une ambiance extrêmement pesante. Ce n’est pas étonnant qu’Hildje a des pensées suicidaires à ce moment-là.
L’arrivée des enveloppes bleues vient alors apporter un mystère très intéressant. Comme Hildje, je suis très curieuse de savoir ce que Arèle lui a écrit ! Ne sachant pas lire, il faudra bien sûr qu’elle trouve quelqu’un pour déchiffrer le contenu des lettres. Peut-être Givke, si jamais elle a appris ? En tout cas, j’espère qu’elle réussira à sauver les prochaines du feu.
Et évidement, je suis très intriguée par la fille blessée qui arrive en voiture avec Givke ! Je me demande qui c’est, d’où elle connaît Hildje, pourquoi est-elle blessée, pourquoi est-ce qu’on l’amène ici au lieu d’aller voir un médecin. Ça fait beaucoup de questions. Surtout qu’on ne sait toujours pas quel genre de travail fait Givke à la ville et que ça aussi j’aimerais bien le savoir.
Par contre, euh… Je croyais que les yeux verts étaient si rare que Hildje en voyait pour la première fois chez la fille rousse et que c’est pour ça que son regard l’avait marquée. Et maintenant, on apprend qu’en fait elle connaissait déjà une autre fille aux yeux verts ? C’est pas très cohérent tout ça.
Il y a aussi un autre truc qui me paraît bizarre. Au niveau temporel, j’ai cru comprendre qu’Hildje est arrivée à la ferme un été où tout était très calme, puis qu’il y a eu l’automne et la première enveloppe bleue, puis à nouveau l’été avec la seconde enveloppe bleue et l’agitation des moissons, puis à nouveau l’automne où la fille blessée arrive. Du coup, pourquoi n’y avait-il pas de moissons l’été de la première année ?
« J’étais seulement un peu colère de le voir lui aussi m’abandonner. »
> en colère
« La voix de l’homme rise me rappela à l’ordre »
> C’est quoi ce « rise » au milieu de la phrase ??
Je suis très impatiente de découvrir la suite !
A bientôt !
Ca fait plaisir de lire ça !
Oui, carrément, c'est d'ailleurs la principale fonction de ce personnage, je ne suis pas complètement sûr de le garder en cas de réécriture.
Beaucoup de mystères dans ce chapitre, je songe à en annoncer certains un peu plus tôt, dans le 4, pour accrocher encore plus le lecteur.
Oui, bien vu, je vais changer la couleur d'yeux d'Astrée.
Tu as raison, le temporel est à revoir sur tous les chapitres à la Ferme, j'ai écrit sans fixer de repères et ça se sent.
Les coquilles sont corrigées !
A bientôt (=
Ce chapitre a beau avoir été difficile pour la narratrice, il était rythmé pour moi par quelque chose de plus vibrant que le précédent donc j'ai continué ma lecture qui n'a pas été difficile pour moi du coup :P
Juste une petite remarque, les tirets cadratins ont sauté et ont été remplacés par des puces de numérotation...
J'aime bien le fait que les éléments qui ont été développé jusqu'à présent réapparaissent progressivement et nous ramènent à sa vie au château (son mensonge à son seul ami avant d'être envoyée à la ferme dont elle se souvient / la nostalgie de ce qu'elle a manqué avec lui qui prend une certaine dimension dans sa vie par exemple), et soudainement ces lettres d'un bleu azur sans ambiguïté.
Là, il va se passer quelque chose qui va la replacer dans sa vie avec ces enveloppes qui la relient à son passé (récent) au château, elle se sent de nouveau aimée et ça réactive l'ancrage positif du chapitre de sa rencontre avec le petit garçon qui sait lire. Le fait qu'on pense à elle joue un rôle extrêmement positif dans ce chapitre, un échappatoire. Ses sentiments quand elle a trouvé le coin d'enveloppe m'ont fait penser à la chanson d'Anne Sylvestre, Comment je m'appelle :
"Puis un jour un jour du fond ma tombe
J'entendis des voix qui se rappelaient
Plaisirs et douleurs souvenirs en trombe
Et j'étais vivante et on m'appelait
Peu importe alors l'état de la cage
Le temps qu'il faudra pour s'en évader
Je saurai quoi mettre en haut dans la marge
Pour recommencer mon nouveau cahier
Je sais maintenant comment je m'appelle
Je vous le dirai je vous le dirai"
Clairement, plus d'espoir dans celui-ci. J'aime beaucoup l'idée des enveloppes bleues eheh
Oui, j'avais mis dans le mauvais format en publiant sur PA au début, celui-là est le seul que j'ai oublié de modifier... C'est fait !
Je vais aller écouter ça tout de suite ! J'aime beaucoup les paroles...
Merci de ton retour !
Contente que tu aies aimé la chanson !
Voilà un chapitre pour le moins surprenant. La dernière partie est un vrai coup de théâtre qui va relancer l’histoire. Doublement d’ailleurs : qui est cette personne qui connaît Hildje ? et pourquoi est-elle blessée. Le lecteur est atteint par la tension inhérente au page turner 😉
Dans l’ensemble, l’atmosphère du chapitre est sombre et triste. Le texte traduit bien le revirement dans les sentiments de Hildje. On ressent de la peine pour elle que rien n’épargne alors qu’elle a changé, elle ne mérite plus d’être traitée ainsi. L’injustice qu’elle subit est d’autant plus grande et pesamment ressentie par le lecteur.
Le monde des adultes est décidément hostile aux enfants en détresse, et on se demande bien pourquoi des gens viennent chercher celle qui devrait être libérée et ce que peut bien aller faire Givke à la ville.
Un chapitre qui ouvre donc plusieurs pistes pour la suite de l’intrigue.
J’ai le sentiment que la personne qui reconnaît Hildje pourrait bien être de celles qui ont vécu la même épreuve qu’elle, et que ce qui vient de lui arriver pourrait être en lien avec cet événement qui donc menacerait de nouveau Hildje.
Je me pose encore une question (rhétorique) : les enveloppes annoncent-elles un rebondissement ou bien sont-elles là pour mettre en exergue le sentiment de nostalgie, les regrets de Hildje et la méchanceté des adultes ?
Une petite remarque :
« La couleur ne pouvait trompait » : tromper ?
À bientôt
Top si la chute fonctionne bien, je pense que c'est un des plus gros cliffhanger de l'histoire xD
Oui, la situation s'assombrit à la ferme. Tes hypothèses sur la personne qui reconnaît Hildje sont hyper intéressantes ! Je te laisse découvrir à quel point tu as eu raison... ou pas^^
Les enveloppes bleues ont effectivement un intérêt xD
Bien vu pour la coquille.
Merci de ton retour !
A bientôt (=
Content que tu aies apprécié les enveloppes bleues, oui j'aimais bien avoir une couleur positive dans la morosité de ces chapitres.
Tant mieux si j'ai réussi à t'intriguer,
Merci de ton retour (=
Ton chapitre m’a scotché … tu peux tuer qui tu veux mais pas le cheval !!
Plusieurs remarques ;
- j’aime bien l’utilisation de la couleur bleue (lettre et décapotable) tu ajoutes de la couleur à la grisaille qui se dégage de l’ambiance. Je ne sais pas si tu as une symbolique particulière ?
- Tu nous fais regarder et attendre le train chaque matin, mais c’est d’une voiture que le changement arrive :) et tu assassine le cheval. Une autre symbolique ?
Bravo encore
Oui, c'est toujours douloureux de tuer les animaux... Mais c'était un peu le symbole de la fin de l'espoir d'Hildje d'être heureuse à la ferme.
Oui, je trouvais ça chouette d'utiliser cette couleur pour les lettres, ça colle bien à ce qu'elles apportent dans l'histoire.
Eheh, intéressant symbolisme...
Merci de ton passage !
A bientôt (=
Cette femme aux cicatrices... J'ai pensé à Eemke, mais en fait ça ne me parait pas logique, elle n'a pas pu la voir avec les cicatrices, puisqu'elle est partie juste après l'avoir blessée. Qui est-ce ? C'est une bonne chute, j'ai hâte de lire la suite. Sinon, je pense aussi aux deux filles dont j'ai mangé le nom, qui avaient quelques années de plus qu'elle (au Château) et que tu avais présenté de manière un peu plus approfondie dans les premiers chapitres.
Breeeef pour le reste du chapitre : moi aussi je suis hyper intriguée par ces petites enveloppes bleues. J'ai une remarque à ce sujet : pardonne-moi si c'est un oubli, mais est-ce que ça avait été introduit pendant la période d'Hildje au Château ? Si non, je pense que ça serait bien, pour que nous lecteurs ayons aussi le déclic quand elles sont décrites. Si tu l'as fait c'est que je suis pas assez attentive, désolée xD
J'ai trouvé le départ de la rousse triste. La scène avec le cheval, le fait qu'il meurt quelques temps après son départ... (certes, il était vieux, mais ça me fait toujours un pincement particulier les morts d'animaux). Vu le ton de la narratrice, on suppose qu'on ne la reverra jamais, cette jeune fille, et il n'y a qu'à prier pour qu'elle parte pour un plus bel environnement que la maison de Daawie et Gretja (que j'ai trouvé moins nuancées et plus mauvaises dans ce chapitre-ci).
Quelques remarques :
- "La fille aux yeux verts blanchit" -> pâlit? Je trouve ça curieux, blanchit ^^
- "une machine de genre"-> de ce genre
- "la couleur de ses yeux se fixa pour de bon dans ma mémoire" -> j'aurais bien utilisé "s'est fixée" sur cette phrase, parce que ça me semble être une vérité général.
- "sans un au revoir avec Daawie ou Givke" -> je trouve la formulation un peu maladroite. Sans dire au revoir à Daawie ou Givke?
- "de tenter de ma faire comprendre" -> me* faire
- "Givke s’était confondue en larmes." -> Je ne sais pas si on peut dire se confondre en larme. Fondre en larme, confondre en excuse... Tu as peut-être mélangé ces deux expressions.
- "nous interdit de nous approcher du corps de l’animal mais ne montra pas la moindre émotion" -> le "mais" me gêne sur cette phrase, parce que je n'ai pas l'impression qu'il y a de contradiction entre les deux éléments.
- "un râteau pour ramasser les feuilles amassées" -> un peu lourd/redondant peut-être. Rassembler, plutôt que ramasser ?
- "de tomber sur les cuisses" -> morphologiquement difficile je pense. On tombe plutôt sur les fesses ou les genoux ?
- "bout de l’allée avant de freiner brutalement dans les derniers mètres de l’allée" -> répétition "allée"
À bientôt pour la suite !
Merciii pour les couvs, elle ont été fait par Modeste Contesse, et elle sont trop belles^^
Intéressant de lire tes hypothèses sur la personne qui pourrait arriver.
Tu as raison pour les enveloppes bleues, c'est vrai que je ne les introduis que là, ça fait perdre une belle occasion de faire du foreshadowing.
Oui, ce personnage est finalement assez tragique, j'ai bien aimé écrire sa relation avec le cheval. Je me demande quand même si je ne vais pas l'enlever pour remanier le développement de Givke. A voir...
"Daawie et Gretja (que j'ai trouvé moins nuancées et plus mauvaises dans ce chapitre-ci)." Oui, elles révèlent des facettes moins agréables. J'ai cependant pour idée d'insister sur leurs nuances en réécrivant, j'ai vraiment envie qu'elles semblent humaines dans le bon comme dans le mauvais sens.
Bien vu pour toutes ces petites corrections, j'ai tout pris en compte.
Merci beaucoup de ton retour !
C'est très, très bien tout ça. on a des enfants/adolescents traumatisés, des enveloppes mystérieuses qui se font transformer en s'mores littéraires, des abandons de personnes démunies, des adultes qui s'en tamponnent et des animaux dans le mal (d'ailleurs, petite question, c'est Sidion, ou Didion?). Tooooout va bien ✌️✌️
Toujours aussi accros, même si je commence sérieusement avoir un peu peur pour ma santé mentale. Je me suis vachement attachée à choupie la narratrice, et je commence à me demander comment cela va pouvoir bien finir cette affaire. Y-aurait-il un psy masqué (même si à ce stade, je serais satisfaite avec un chat flegmatique)?
Comme une abrutie, j'ai commencé cette histoire en me disant, bon, c'est une histoire en cours d'écriture, 15000 mots, environ cinquante pages, ça vaaaaaaa, il y a le temps de voir venir (stratégie de un jour, un chapitre). Une soirée écoulée ainsi qu'une stratégie à la poubelle plus tard, je me retrouve à méditer ses mes choix. D'autant plus avec cette chute de fin ILLÉGALE.
à bientôt !
P.S: bon, je viens de voir qu'il y a un autre point de vu sur cet univers, je suppose que je suis obligée de le lire maintenant.
Ouiii tout va bien ^^ J'ai corrigé, c'est bien Didion ! Jsp pourquoi j'ai alterné les deux tout le chapitre xD
En effet, les issues sont peu nombreuses mais promis tout ne sera pas noir tout le temps dans cette histoire.
Ahah les fameuses stratégies de lecture ^^ Je suis content que cette chute fonctionne bien hihi
Oui, à vrai dire c'est même un pdv que je veux entremêler avec celui-ci pour le projet final.
Merci beaucoup pour tes commentaires ! C'est vraiment hyper encourageant pour moi (=
A bientôt !