Après une après-midi de marche à travers la forêt de Tormel, Léora et Alric émergèrent enfin de l’ombre des arbres et se retrouvèrent devant un paysage qui contrastait fortement avec les ténèbres de la forêt. La cité d’Elyndra, la fameuse ville des sorciers, se dressait devant eux, ses contours baignés dans la lumière dorée du crépuscule. C'était une vue à couper le souffle, mais également empreinte d'une certaine appréhension. La cité était une merveille d'architecture magique. Des tours élancées en cristal scintillaient sous les derniers rayons du soleil, leurs façades ornées de runes arcaniques qui semblaient vibrer de lumière. D'autres bâtiments en pierre semblaient se tordre et se modeler comme des créatures vivantes, témoignant du savoir-faire des sorciers qui les avaient construits. Les rues pavées, bordées de lampadaires flottants qui émettaient une lumière douce et phosphorescente, serpentaient à travers la cité comme des veines lumineuses.
Léora et Alric traversèrent la porte principale, une immense arche de pierre gravée de symboles magiques, qui s’ouvrit avec un grincement mystérieux pour les accueillir. L'air était chargé de magie, et Léora sentit le poids du cristal dans sa main s'intensifier légèrement, comme s'il réagissait à l'énergie environnante. Les rues d’Elyndra étaient animées, peuplées de sorciers en robes élaborées, de créatures étranges et de marchands vendant des potions et des artefacts magiques. Léora, bien que fascinée par l’effervescence de la cité, se sentait submergée par l’immensité et la complexité de ce nouveau monde. Ses yeux écarquillés suivaient les mouvements rapides des sorciers, leurs gestes élégants, et les éclats de magie qui illuminaient le ciel. Alric, de son côté, observait les alentours avec une vigilance attentive. Ses instincts de guerrier lui indiquaient que, malgré la beauté et la grandeur de la ville, chaque recoin pouvait cacher des dangers potentiels. Il gardait Léora près de lui, prêt à intervenir à tout moment si besoin.
— Alors, dit-il avec un sourire espiègle, on est enfin à Elyndra. Maintenant, la vraie aventure commence. Mais avant de se lancer tête baissée dans les mystères de cette ville, je suggérerais de rester prudents. Les sorciers ne sont pas réputés pour leur gentillesse, et on n’a pas encore rencontré le plus agréable d’entre eux.
Léora hocha la tête, essayant de calmer ses nerfs.
— Je suppose que nous devrions chercher des informations sur l’endroit où l'épée d'argent est cachée. Elandor a mentionné qu’il pourrait y avoir des indices ici, dans cette cité des sorciers.
En déambulant dans les rues, ils passèrent devant une boutique ornée d’écriteaux scintillants en lettres dorées : « Artéfacts et Connaissances Mystiques ». La vitrine était remplie de livres anciens, de potions colorées et d'artefacts mystérieux. C’était probablement un bon endroit pour commencer leurs recherches. Ils entrèrent dans la boutique, une clochette tintant au-dessus de la porte en bois sculpté. L’intérieur était aussi chargé de magie que l’extérieur, avec des étagères pleines de livres, de cristaux et d’objets magiques. Derrière le comptoir, un sorcier aux cheveux longs et argentés, vêtu d’une robe noire ornée de symboles dorés, les accueillit avec un regard perçant.
— Que puis-je faire pour vous ? demanda-t-il d'une voix riche en nuances.
Alric s’avança, le regard aussi méfiant que direct.
— Nous sommes en quête d’informations concernant l’épée d'argent. On nous a dit que nous pourrions trouver des indices, dans Elyndra.
Le sorcier fixa Léora et Alric avec une intensité dérangeante, puis un sourire énigmatique se dessina sur ses lèvres.
— L’épée d'argent… un artefact de légende, effectivement. Savez-vous que la recherche de cet objet pourrait attirer l’attention de certains individus moins bienveillants ?
Léora sentit un frisson parcourir son échine, tandis qu’Alric jetait un coup d’œil suspicieux au sorcier.
— Nous sommes prêts à affronter les dangers. Quelles informations pouvez-vous nous donner ?
Le sorcier sembla réfléchir un instant, puis il se tourna vers une étagère où il prit un vieux livre relié en cuir. Il feuilleta les pages avec une lenteur calculée avant de se tourner à nouveau vers eux.
— Il existe des légendes sur un chemin secret menant à l'épée d'argent, mais ces chemins sont souvent protégés par des enchantements et des pièges conçus pour éloigner les intrus. Peut-être que le meilleur moyen de trouver ce que vous cherchez est de consulter la Bibliothèque des Arcanes, située dans la tour principale d’Elyndra. Cependant, sachez que cet endroit est rempli de dangers…
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase. Soudain, une série de claquements résonna derrière eux. Léora et Alric se retournèrent pour voir des membres de la garde des sorciers, des individus en armures sombres ornées de runes, se précipiter vers la boutique.
— Vous ! lança un des gardes, les yeux perçants sous leur casque. Vous avez été signalés comme des perturbateurs. Laissez-nous vous escorter.
Alric réagit instantanément, se mettant en position défensive. Léora, le cœur battant la chamade, regarda autour d'elle, cherchant désespérément une issue. Le cristal dans sa main s’éveilla soudainement, émettant une douce lueur bleue qui sembla se renforcer en réponse à l’agitation.
— Nous n’avons pas le temps pour les explications, murmura Alric à Léora. Nous devons nous échapper.
Léora hocha la tête et serra le cristal contre elle. En un éclair, elle se rappela les paroles d’Elandor. Le cristal devait les guider à travers les dangers, alors elle ferma les yeux un instant, se concentrant sur la sensation magique qu’il émettait. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, le cristal brillait d’une lueur vive et indiquait un passage secret derrière une étagère.
— Par ici ! cria-t-elle à Alric, qui la suivit immédiatement. Ils se précipitèrent vers le passage secret, la lueur du cristal illuminant leur chemin à travers un couloir étroit et sinueux.
Les gardes, bien qu’agiles, ne purent les suivre à travers le passage qui se referma derrière eux avec un bruit sourd. Ils coururent dans le tunnel étroit, les bruits de leurs poursuivants s’éloignant peu à peu.
— Comment as-tu su pour le passage secret ? demanda Alric, essoufflé mais admiratif.
— Le cristal, répondit Léora en le montrant. Il a réagi aux énergies magiques et a montré le chemin.
Alric leva les yeux au ciel, un sourire amusé se dessinant sur ses lèvres.
— Eh bien, si le cristal continue de nous sauver la mise comme ça, peut-être que nous devrions lui faire une statue en son honneur.
Léora sourit timidement malgré le stress.
— Je pense qu’il mérite un peu plus que ça.
Ils sortirent du passage pour se retrouver dans un autre secteur d’Elyndra, un quartier moins fréquenté et plus sombre. Les lumières magiques des rues principales étaient désormais hors de portée, et l’atmosphère était empreinte d’une aura mystérieuse. En reprenant leur souffle, Alric et Léora prirent un moment pour se recentrer. Léora, toujours en possession du cristal, pouvait sentir sa chaleur apaisante contre sa paume. La lumière persistante du cristal était rassurante, leur fournissant un guide et une protection dans cet environnement imprévisible.
— Nous devons nous rendre à la Bibliothèque des Arcanes, rappela Léora. Le vieux sorcier a dit que nous y trouverions des indices sur l’épée d'argent.
Alric hocha la tête, ses yeux scrutant l'obscurité alentour.
— D'accord, mais nous devrions rester sur nos gardes. Les sorciers d’Elyndra ne sont pas les seuls dangers que nous pourrions rencontrer ici. Et qui sait quels pièges peuvent encore nous attendre!
Léora acquiesça, le cristal brillant toujours à ses côtés. Ils se mirent en route vers la tour principale, déterminés à trouver la bibliothèque et à découvrir les secrets qu’elle recelait. Leur chemin était désormais plus clair, grâce à la magie du cristal, mais ils savaient que les véritables épreuves commençaient à peine. Le monde magique d’Elyndra était aussi dangereux qu'envoûtant, et chaque pas les rapprochait de leur but tout en dévoilant de nouveaux défis à surmonter.