Chapitre 5 : (Més)entente, rencontre suspecte et nouvelle amie.

[ 1 ]

Avant le début des cours, Yerin avait pris Min-jun à part pour lui expliquer la situation.

— C'est vrai ? s'exclama Min-jun en se décomposant. C'est vraiment le Kim Jong-goo que ton père a adopté ?

Yerin s'était préparée à ce qu'il soit choqué, peut-être un peu inquiet, mais elle ne s'attendait pas à une réaction aussi vive. Il avait l'air terrorisé.

— Ne t'inquiète pas. Tout ça c'est du passé. Il veut te présenter ses excuses. C'est l'occasion de vous réconcilier et de tourner la page.

— Non, tu ne comprends pas... gémit Min-jun en se prenant la tête dans les mains.

J'ai envoyé les gars le tabasser et il le sait. Je suis mort. Il va me tuer. Si j'avais su que c'était lui...

— Tu es sûre qu'il veut s'excuser ? Il ne t'a rien dit d'autre ?

— Non. Je t'assure qu'il veut arranger les choses. J'en ai parlé avec lui hier. Il veut en discuter avec toi. Si tu veux bien. Si vous apprenez à vous connaître, je suis sûre que vous vous entendrez bien.

Min-jun en doutait fort, mais il ne pouvait rien refuser à Yerin. Il était amoureux d'elle depuis la maternelle. Ce qui s'était passé le jour de son anniversaire était un accident. Il était jaloux de Jong-goo, il était jaloux qu'il ait été adopté dans sa famille et qu'il puisse passer tout son temps avec elle. Il n'avait jamais voulu lui faire du mal. Il n'avait jamais voulu qu'elle souffre à cause de lui.

— D'accord, céda-t-il en soupirant. Je veux bien lui parler.

Min-jun n'avait plus six ans. Il savait se défendre et Jong-goo ne lui faisait pas peur. Il devait mettre les choses au clair avec lui et lui montrer qu'il n'était pas du genre à se laisser faire. Surtout, il devait s'assurer qu'il ferme sa gueule et ne dise rien à Yerin. Elle ne devait pas découvrir qu'il avait envoyé des dixième année lui casser la gueule.

— T'as son numéro ? demanda-t-il.

— Oui.

— Tu peux me le donner ? Je lui enverrai un message quand je serai prêt à lui parler.

— D'accord, mais... tu veux que je vienne avec toi ?

— Non, ne t'en fais pas. C'est entre lui et moi.

[ 2 ]

Min-jun avait envoyé un message à Jong-goo.

"C'est Min-jun. RDV à 18h. Derrière l'école, près des poubelles."

Ça ressemblait plus à une déclaration de guerre qu'à un traité de paix. Jong-goo rangea son téléphone dans sa poche et se dirigea vers le lieu de la confrontation. Le cul-de-sac où étaient entreposées les bennes de l'établissement était désert. Il n'y avait personne à part Min-jun qui l'attendait patiemment, adossé à un mur.

— Si je ne savais pas pourquoi tu m'avais appelé, j'aurais cru à un guet-apens, dit Jong-goo en jetant un regard rapide autour de lui. On est là pour faire la paix ou on est là pour se battre ?

— Tu crois que tu me fais peur ?

La bande de Tak Tae-jun et Kang Kang-ho l'avaient démonté dans les WC et il n'avait même pas essayé de se défendre. Min-jun avait eu tort de le craindre. Il ne devait pas laisser le passé l'effrayer. Il n'était plus le même et Jong-goo non plus. Il était devenu fort alors que son camarade n'était qu'un raté qui ne savait pas se battre.

— Tu crois que je suis là parce que j'en ai envie ? répliqua Jong-goo. Puisque je me suis fait tabasser hier, on devrait être quitte non ?

— Je ne sais pas où tu as été envoyé, mais tu aurais dû y rester. Tu n'aurais pas dû revenir.

— Pourquoi ? T'es jaloux ? T'as peur que je te pique Yerin ?

Min-jun serra les dents. Il ne pourrait jamais s'entendre avec Jong-goo. Il le détestait du plus profond de son être.

— La ferme !

Min-jun se jeta sur lui, mais Jong-goo évita son coup. Et les suivants. Il ne l'avait pas frappé une seule fois, il se contentait de le faire courir dans tous les sens.

— Si tu arrives à esquiver aussi facilement mes attaques, c'est que tu sais te battre. Pourquoi tu ne contre-attaques pas ?

— Parce que je ne tape pas sur les mecs plus faibles que moi.

Et parce que si je te casse la gueule, je vais avoir des problèmes.

— Te fous pas de ma gueule ! Qui as dit que j'étais plus faible que toi ?!

Min-jun se sentait humilié par cette supposition. Il était fou de rage. Il lui ferait ravaler ses paroles condescendantes.

Jong-goo en avait marre de jouer au torero avec ce veau. Il changea de posture. Il était temps de passer à l'offensive. Il pivota sur ses appuis, et d'un geste net et précis, il lui balança son poing en plein dans le plexus solaire. Le soufflé coupé par le choc, Min-jun tomba à genoux. Il avait suffit d'un seul coup pour le mettre K.O. Il ne l'avait même pas vu venir.

Jong-goo le força à se relever et le plaqua contre le mur. Il pressa son bras sous sa gorge.

— Tu m'as demandé si je croyais que je te faisais peur. Je n'ai pas besoin de le croire, je le sais. Je peux sentir la peur sur toi. Tu n'as pas oublié cette sensation, n'est-ce pas ? La sensation de manquer d'air. De suffoquer alors qu'on te comprime la trachée.

Min-jun sentait l'angoisse monter en lui. Son rythme cardiaque s'était emballé, sa vision s'était troublée et ses pensées étaient confuses. Il avait réellement l'impression de suffoquer.

— Je n'ai pas envie de perdre mon temps avec toi, continua Jong-goo en relâchant légèrement la pression. Yerin veut qu'on s'entende, alors toi et moi, on va s'entendre. Même si on doit faire semblant. Tu ne veux pas qu'elle sache que t'as payé des mecs plus vieux pour me tabasser et je ne veux pas qu'elle fourre son nez dans mes affaires. C'est gagnant-gagnant.

Il libéra Min-jun qui tomba à genoux en toussant et en crachant. Jong-goo n'avait pas attendu sa réponse. Il avait déjà tourné les talons.

— Attends ! s'exclama Min-jun en se remettant sur ses pieds. Tu jures que tu diras rien à Yerin ?

— Ouais. Je sais garder un secret. Si tu tiens ta langue, je tiendrai la mienne. Sinon, je te l'arrache.

[ 3 ]

— Alors ? Ça s'est bien passé ? demanda Yerin qui attendait son frère adoptif à la sortie de l'école.

— Ouais. Allez, viens. La banque va bientôt fermer.

— La banque ? Ah, oui ! Le yo-yo. J'arrive toujours pas à croire que t'as mis ça là-bas.

Alors qu'ils se dirigeaient tous les deux vers la station de métro, Jong-goo s'arrêta un instant. Il jeta un bref coup d'oeil par-dessus son épaule. Il avait l'impression qu'on les observait.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Rien.

La rame était bondée. Ils avaient réussi à monter dans le wagon, mais ils arrivaient à peine à bouger tant ils étaient serrés. Jong-goo avait attrapé la poignée au-dessus de sa tête, mais Yerin était trop petite pour l'atteindre.

— Tiens-toi à moi si t'as peur de tomber, lui dit-il.

Yerin s'agrippa maladroitement aux pans de son blouson.

— Pas comme ça. Tu veux m'entraîner dans ta chute ?

Il prit ses mains pour les placer autour de sa taille.

— Accroche-toi à ma ceinture. Tu ne risqueras pas de perdre l'équilibre comme ça.

Yerin ne savait pas si c'était parce qu'il y avait autant de monde ou si c'était les températures de saison anormalement élevées pour un mois de mars, mais elle avait chaud. Un peu trop chaud. Son front était perlé de sueur. Elle n'osait même pas lever les yeux vers Jong-goo.

— Tu sais qu'on peut fracasser un mec comme ça ?

— Hein ?

L'embarras laissa place à la perplexité.

— C'est une technique utilisée en ssireum*. T'attrapes le mec par la ceinture, tu le soulèves et tu l'éclates par terre. Plutôt stylé, non ?

Yerin secoua la tête.

— T'es pire que Min-jun. Vous savez faire autre chose que parler d'arts martiaux et de bagarre ?

— T'es une fille. Tu peux pas comprendre.

— Ça veut dire quoi ça ?!

Vexée, elle avait lâché sa ceinture. Le métro freina un peu fort alors qu'il arrivait à la station suivante. Déséquilibrée, Yerin trébucha sur le pied de l'homme qui se trouvait derrière elle. Il la rattrapa par la taille.

— Attention, jeune fille.

— Excusez-moi, je n'ai pas fait exprès.

— Je disais ça pour vous. Vous auriez pu vous faire mal.

C'était un jeune homme dans la trentaine. Plutôt séduisant. Il portait des lunettes qui s'accordaient parfaitement à son visage et il était habillé avec style. Et surtout, il sentait bon.

— Vous pouvez la lâcher, fit Jong-goo en attrapant Yerin par la main pour la tirer vers lui. Elle peut tenir debout toute seule.

L'homme retira ses mains avec un sourire innocent. Jong-goo n'aimait pas sa façon de sourire en plissant les yeux. Il n'aimait pas son regard faussement aimable. Sous ses airs de gentleman, il avait une drôle de façon de regarder Yerin.

— Excusez-moi. C'est une mauvaise habitude. Je suis médecin, vous comprenez. Je n'aime pas voir les gens se faire mal. C'est mon arrêt, je dois descendre. Faites attention à vous. Un accident est vite arrivé.

L'homme les salua de la main sans se départir de son sourire. Son regard s'attarda un instant sur Yerin, puis il descendit sur le quai. Jong-goo ne l'avait pas quitté des yeux. Alors que le métro repartait, l'homme était resté sur le bord du quai. Il les avait regardés partir jusqu'à ce que la rame disparaisse dans le tunnel. Il y avait un truc qui clochait avec ce type.

[ 4 ]

La BSB (Blue Sky Bank) était un établissement bancaire mis en place par Blue Finances, une des nombreuses sociétés qui appartenaient au père de Yerin. Il avait un pied dans littéralement tous les domaines de l'industrie et de l'économie. Il semblait assez naturel que Jong-goo place ses biens les plus précieux chez celui qui l'employait et comptait faire de lui son successeur.

Jong-goo était bien connu des services. Il était déjà venu ici avec le PDG en personne. Une employée vint aussitôt à sa rencontre. Elle s'inclina pour le saluer.

— M. Kim Jong-goo. Qu'est-ce qui vous amène ?

— J'aimerais ouvrir le coffre 001.

— Très bien. Suivez-moi. Mademoiselle, l'accès à la salle des coffres est réservé aux clients de notre banque. Je vous prie de rester là.

— Elle peut venir avec nous.

— Ce n'est pas la procédure...

— Et Yerin n'est pas n'importe qui. C'est la fille du PDG Kim Byeong-cheol. Je ne pense pas que cela pose problème.

L'employée écarquilla les yeux.

— Toutes mes excuses, Mademoiselle. Je l'ignorais. Dans ce cas, veuillez me suivre.

Ils traversèrent le rez-de-chaussée puis empruntèrent un ascenseur qui descendait au sous-sol.

— Voici, fit la dame en leur ouvrant la salle des coffres. Je vous attends ici.

Jong-goo se dirigea vers le coffre N° 001. Il composa le code, puis pressa son pouce sur le détecteur d'empreinte digitale. Un bip sonore retentit et la porte du coffre se déverrouilla. Il n'y avait rien dans le coffre hormis le yo-yo en bois que Yerin lui avait offert six ans plus tôt.

— Tu vois qu'il était là.

— Tu sais que je te croyais, hein ? T'étais pas obligé de m'amener jusque-là pour le prouver.

— Tiens, fit-il en lui fourrant le yo-yo dans les mains.

— Pourquoi tu me le donnes ?

— Parce que tu fais la collection. C'est une pièce unique et il aura plus sa place avec le reste de ta collection qu'ici.

— D'accord.

Elle était un peu déçue qu'il ne veuille pas le garder. Elle changea de sujet pour cacher sa déception.

— Tu ne trouves pas ça bizarre ?

— De quoi ?

— Que la dame nous ait laissés tous seuls ici sans surveillance.

— C'est normal. Tous les coffres de cette salle sont à moi.

— Tous ?! Et ils sont pleins ?

— Non, mais je compte bien les remplir.

Yerin n'en croyait pas ses yeux. Il y avait cinq cent coffres dans cette salle.

— T'as l'air impressionnée, mais tu sais que ton père est bien plus riche que ça. Un jour, tout ça sera à toi aussi.

— C'est vrai.

Contrairement à Jong-goo qui gagnait et risquait sa vie en mettant ses poings au service des autres, Yerin était née avec une cuillère d'argent dans la bouche.

Elle ne s'était jamais vraiment souciée de l'argent. Elle avait une carte de crédit à son nom. Si elle n'avait pas suffisamment d'argent pour s'acheter quelque chose, sa mère lui faisait un virement. C'était elle qui surveillait ses dépenses et Yerin ne s'était jamais demandé d'où venait l'argent.

Elle savait que son père était riche, mais elle ne savait comment il était devenu aussi riche. Elle ne savait pas ce que cela signifiait de posséder une telle fortune et de la conserver. Elle ignorait tout des sacrifices que cela impliquait.

[ 5 ]

Min-jun, Yerin et Jong-goo s'étaient mis d'accord pour garder l'identité de Jong-goo secrète et ne pas révéler son lien avec la famille de Yerin. Ils ne voulaient pas que cela relance d'anciennes rumeurs et attire l'attention sur eux.

C'est donc dans ce contexte qu'ils entamaient leur deuxième mois de cours. Le trio improbable venaient de s'installer à une des tables de la cafétéria, lorsque Yerin remarqua une fille toute seule au bout de la table.

— Elle dans notre classe, non ? demanda-t-elle aux deux garçons.

— J'en sais rien, fit Jong-goo avec indifférence. Je sais pas qui y a dans notre classe, à part vous deux. Et je m'en fous.

— Je crois que oui, répondit Min-jun, qui était autrement plus attentif à son environnement que son camarade. Elle est assise au troisième rang, à côté de Song Hye-ji.

— Elle mange toujours toute seule... On dirait qu'elle n'a pas d'amis. On devrait s'asseoir avec elle.

— Peut-être qu'elle aime juste être seule, fit remarquer Jong-goo.

— On devrait quand même lui demander, insista Yerin. Si elle ne veut pas de nous, tant pis.

Yerin avait posé son plateau devant celui de sa camarade esseulée.

— Salut ! On peut se mettre là ?

La fille hocha la tête.

— Si vous voulez.

Min-jun s'empressa de prendre la place à côté de Yerin, laissant Jong-goo prendre la place en face de lui.

— Je m'appelle Yerin. On est dans la même classe je crois. Lui c'est Cha Min-jun et lui c'est Kim Jong-goo. Et toi, tu t'appelles comment ?

— Min-ji. Cha Min-ji.

— Oh ! fit Yerin toute excitée pour une raison qui échappait à ses camarades. Cha Min-ji et Cha Min-jun. C'est une drôle de coïncidence ! C'est trop mignon !

— Et puis quoi encore ? répliqua son ami d'enfance, assez peu amusé par ce pairing arbitraire.

Yerin l'ignora. Elle reporta son attention sur Min-ji.

— T'étais où avant ? T'as aussi fait ton primaire dans la même école ?

— Non, j'étais dans une autre école.

— Ils font quoi tes parents ?

— Ils gèrent un restaurant de poulet frit.

— Pourquoi vous parlez à cette pouilleuse ?

C'était Hye-ji, accompagnée de ses deux fidèles suivantes, Ga-eul et Seori. Le trio infernal. Elles avaient deux passions dans la vie : le maquillage et les commérages.

— Qu'est-ce que ça peut te faire ? répliqua Yerin en lui lançant un regard hostile. Je parle à qui je veux d'abord. Si t'es pas contente, va ailleurs.

— Y a pas de place ailleurs.

Yerin jeta un coup d'œil à la salle du réfectoire.

— Qu'est-ce que tu racontes ? Y a plein de places libres.

Hye-ji poussa un soupir agacé.

— Oui, mais c'est là que je veux m'asseoir. À côté de Jong-goo.

Elle n'attendit pas d'avoir l'autorisation pour poser son plateau et prendre place à côté de son crush du moment. Elle n'avait aucune gêne et se collait à lui comme du chewing-gum sous la semelle d'une chaussure.

— Je n'aime pas le poulet frit. C'est gras, ça fait grossir. Tu veux le mien ? Tiens.

Avec ses baguettes, elle déposa les morceaux de poulet pané un à un sur le bol de riz de Jong-goo. Yerin leva les yeux au ciel. Cette fille était désespérante.

— Tu ne vas pas t'excuser ? lui dit-elle, à bout de nerfs.

— Pour quoi ?

— Pour ce que tu as dit sur Min-ji tout à l'heure. Et pour tes sous-entendus méchants.

— Je ne vais pas m'excuser pour quelque chose qui est vrai. Min-ji n'est pas comme nous. Si elle est là, c'est juste parce qu'elle a obtenu une bourse d'études. Elle est complètement fauchée.

— Et alors ? C'est pas parce qu'elle a moins d'argent que toi qu'il faut la traiter comme ça. En plus c'est même pas ton argent, c'est celui de ton père. Elle, au moins, elle a obtenu sa bourse grâce à ses compétences.

— Pff. Allez, venez les filles. On va se mettre ailleurs. Je ne mange pas avec les pouilleuses et les cafteuses. Tu viens, Jong-goo ?

— Désolé, je ne mange pas avec les laiderons et les pestes, répliqua Jong-goo avec un sourire narquois.

Hye-ji pinça les lèvres, blessé par ce rejet insultant. L'humiliation était cuisante. Tout ça c'était à cause de Yerin. Comment est-ce qu'elle avait fait pour mettre la main sur lui ? Elle avait déjà Min-jun qui lui collait aux basques, ça ne lui suffisait pas ?

— Tant pis pour toi alors...

Une fois Hye-ji et ses hyènes parties, Yerin se tourna vers sa camarade.

— Ne fais pas attention à ce qu'elle dit. Hye-ji est une vraie peste depuis le primaire. Si elle t'embête encore, n'hésite pas à me le dire.

— Merci...

Jong-goo, lui, avait transféré les morceaux de poulet de Hye-ji dans le bol de riz de Min-jun.

— Tiens. Je ne mange pas les restes des autres.

— Parce que tu crois que moi j'ai envie de les manger ?

— Si vous ne voulez pas les manger, moi je les veux bien, dit Yerin.

— Prends les miens alors, dit Min-jun. Je vais manger ceux de Hye-ji. Ils sont froids.

Jong-goo leva les yeux au ciel. Il n'appréciait pas son camarade, mais il tolérait sa présence. C'était un petit toutou qui n'avait d'yeux que pour Yerin et qui disait amen à tout ce qu'elle faisait. C'était agaçant, mais c'était aussi rassurant. Au fond, même si c'était pour des raisons différentes, ils avaient le même objectif. Et même si Min-jun ne se battait pas aussi bien que lui, il n'était pas si mauvais que ça. Il pouvait compter sur lui pour protéger Yerin quand il n'était pas là pour garder un œil sur elle.

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*ssireum : lutte traditionnelle coréenne

 

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