Chapitre 5 : Par delà les Montagnes Calleuses

Par Phémie
Notes de l’auteur : Et non, je ne vous ai pas épargné la baston ! C'est la première fois que j'écris une scène de ce genre, alors n'hésitez pas à critiquer copieusement et constructivement comme d'habitude :)
Avec ce chapitre se clôture la première moitié de ce roman en huit parties. Merci encore pour vos lectures et vos retours précieux !

Les pierres fusaient autour d’Ondine et Amandrille. Elles venaient de retrouver Cassis et avaient forcé le box où elle était enfermée, avec un autre cheval. Sans réfléchir plus d’un instant, Ondine avait attrapé deux brides pendues au mur pour emmener les deux chevaux présents.

Toute une troupe d’hommes brutale et médisante les encerclait. Postés à chaque ruelle qui entourait la place, ils leur barraient la route en les caillassant copieusement. En se protégeant le visage avec leurs bras et leurs sacs, elles avaient laissé tomber leurs lampes au sol, et la paille imprégnée d’huile a leur pied avait pris feu en un instant. Maintenant, la lumière des flammes dansait de manière inquiétante sur toutes les façades des maisons alentours.

Une seule de ces habitations avait sa porte encore entrouverte, et était encore éclairée de l’intérieur. Ondine et Amandrille s’y précipitèrent sans réaliser qu’il s’agissait de l’atelier du menuisier qu’elles avaient rencontré un peu plus tôt. Alors qu’elles s’engouffraient à l’intérieur, l’artisan surgit de derrière son établi en râlant :

– Mais qu’est-ce qu’il vous prend, c’est quoi ce raffut ? Non mais... vous ne comptez tout de même pas faire entrer les chevaux ici ?

Tandis que la naine tentait de barricader la porte avec tout ce qui lui passait sous la main, Ondine, menant les chevaux derrière elle, tentait de calmer l’homme qui lui faisait face.

– Je vous en prie, ils nous ont pris pour cible, on veut juste se réfugier ici le temps qu’ils se calment et qu’on puisse négocier avec eux plus tranquillement !

Une pierre traversa un carreau de la fenêtre et vint s’échouer au milieu des bris de verre, à quelques centimètres de la botte du menuisier.

– Je ne veux pas être mêler à vos affaires ! râla ce dernier. Allez régler vos problèmes en dehors de mon atelier !

Mais déjà, la foule d’hommes en colère avait fait éclater le verrou de la porte et se déversait dans l’atelier en hurlant de rage. Certains cependant, plus lucides, restèrent à l’extérieur et tentèrent de convaincre les autres de ne pas mettre à sac la boutique du menuisier. Une brève dispute éclata entre eux, qu’Amandrille mit à profit pour répondre au menuisier :

– Ne restez pas là, sortez ! Je ferai tout ce que je peux pour épargner vos meubles.

Effrayés par les cris des assaillants, les chevaux hennirent, et Ondine essaya de les calmer et de les mener vers le fond de la pièce, à l’abri des torches, des projectiles et fourches brandies par les amis revanchards du palefrenier. Une parti du groupe avait fait demi-tour, mais les plus mauvais étaient restés, et avançaient maintenant dans l’atelier. Leurs pas titubant indiquaient qu’ils étaient moins alertes qu’au lever du jour, mais ils étaient nombreux. Au moins huit, peut-être dix. De quoi envahir toute la pièce, sans laisser aux filles le loisir de se cacher. Acculée contre un mur, entre les deux chevaux agités, Ondine remarqua pourtant qu’Amandrille avait encore réussi à disparaître. Un homme cria :

– La poursolienne est là ! Vous trois, occupez-vous d’elle, on cherche l’autre créature.

L’homme n’avait pas plus tôt finit de prononcer ces mots qu’il fut précipité au sol. Une paire de jambe avait surgi de sous une commode pour le faucher comme un brin de blé. En alerte, les soiffard les plus proches se précipitèrent vers la commode et la reversèrent rageusement. Quand ils virent qu’il n’y avait personne dessous, ils s’unirent dos à dos, cherchant partout autour d’eux, mais le danger arriva du plafond. La naine atterri lourdement sur les épaules du premier, qui tangua et chuta. Les deux autres, précipités à son secours, reçurent chacun un coup de talon dans le menton, tandis que la naine, dans un soleil acrobatique, se rétablissait sur ses pieds.

Effrayé par les cris des hommes à terre, le cheval gris que les filles avaient emporté avec Cama rua, et projeta un sommier contre le mur d’en face, entraînant dans son vol un de leurs assaillants. De son côté, la naine avait sauté sur une charrette, et s’était emparée d’une de ses planches pour repousser ceux qui s’approchaient d’elle. Malgré son adresse, elle se retrouva vite débordée.

– Ondine ! cria-t-elle. La lanterne ! Avait-elle criée. Eteint la lanterne !

Ondine, effrayée, n’avait pas bougé depuis plusieurs minutes, et il lui fallut un moment pour comprendre la demande de la naine et pour trouver la lanterne qui éclairait la pièce. Elle était suspendue à un crochet, à un ou deux mètres d’elle. Malheureusement, elle n’avais pas été la seule à entendre le message, et un homme se dirigeait également vers la lumière avec un sourire triomphal. C’était le palefernier, un fouet de dressage à la main.

– Te voilà toi ! jubilait-il. Alors comme ça tu crois pouvoir me dépouiller et t’enfuir sans encombre ?

Certain de pouvoir s’emparer d’elle sans problème, il avançait lentement, jambes écartées et bras tendus pour lui barrer toute fuite. Derrière elle, Amandrille n’avait plus que le mur, et Cassis. Elle recula encore d’un pas et se retrouva contre le flanc de sa jument. Immédiatement, elle se sentit rassurée, sereine. Comme si elle venait soudainement de passer le seuil de sa yourte et de retrouver l’odeur du ragout que sa tante faisait cuire. Son cerveau se remit en marche à toute vitesse. Elle avisa la position du palefrenier, de la lanterne au plafond derrière lui, de la bâche imperméable sur l’atelier à sa gauche, et de la naine, en prise avec quatre hommes. Amandrille ne s’était pas encore laissée attraper, esquivant chaque bras, chaque coup de balais ou de râteau avec une aisance époustouflante. Tantôt elle se jetait au sol, tantôt elle bondissait dans les airs. Elle pouvait tourner sur une main, repoussant ses assaillants avec des coups de pieds puissants, mais ces derniers étaient solides. Ils ne cessaient de revenir à la charge à tour de rôle, encore plus énervés, rougeauds et suants.

Alors, Ondine laissa échapper un sifflement à peine audible pour prévenir son cheval, puis avant que le palefrenier ait pu comprendre quoi que ce soit, elle avait saisi Cassis à l’encolure et dans une pirouette, avait atterri à genoux sur le dos de sa monture. Car, si elle n’était pas la meilleure pour comprendre les chevaux, elle avait tout de même appris à monter avant même de savoir parler, dès le premier jour de son adoption, avant de partir pour un long voyage sur le cheval de son père. Oui, elle était, depuis sa petite enfance, une poursolienne. Et une excellente voltigeuse.

Guidés par quelques gestes précis et claquements de langue brefs, Cassis avait fait deux pas de côtés qui avait bousculé le palefrenier et un tour sur elle même qu’il avait dû éviter en se jetant en arrière pour ne pas se faire écraser les pieds. Cassis partait maintenant au petit trot entre les boiseries diverses, et Ondine bondit sur ses deux pieds. Debout sur son cheval, elle n’eut aucun mal à se saisir de la lanterne avant de lui donner l’ordre de tourner à gauche et de bondir au-dessus d’un banc en bois. Ondine passa alors sur le ventre, à la perpendiculaire du cheval, pour envoyer ses deux pieds tendus au-dessus du flanc droit de Cassis, en plein derrière la tête d’un des assaillants d’Amandrille.

– Monte ! cria Ondine.

– Sort plutôt Cama d’ici, répondit la naine. Je me débarrasse d’eux dès que tu aura éloigné cette fichue lumière.

Elle avait l’air sûre d’elle, aussi, Ondine s’empara de la toile de tente, la roula en boule sous un bras, et la lanterne dans l’autre, elle lança Cassis au trot vers la porte de l’atelier. Dès qu’elle l’eut passé, le cheval qu’elles avaient emportés avec elles, effrayé par les bruits du combat et suivant la lumière jusqu’à l’extérieur plus rassurant, se lança à leur suite en envoyant valser quelques chaises au passage.


 

Dès que l’atelier fut plongé dans la pénombre, Amandrille disparut aux yeux de tous. Sa peau grise se confondit avec la pierre, le léger éclat du clair de lune ne suffisant pas à les différencier. En réalité, les hommes pouvaient toujours la chercher à tâtons sur chaque recoin de la charrette, elle n’y était plus. Elle avait sauté contre le mur et avait attendu quelques instants que ses yeux s’habituent à l’obscurité. Elle dût cependant se contenter, une fois de plus, d’une perception très vague de la pénombre qui l’entourait. Meubles et hommes n’étaient plus que des silhouettes sombres sur un fond encore plus sombre encore, aussi, elle devrait se fier principalement à son ouïe et à sa mémoire des lieux pour sortir de cette situation. Comme à chaque fois qu’elle se retrouvait dans le noir, un frisson glacé lui parcouru le dos, mais elle chassa sa peur en pensant à la lanterne qui l’attendait dehors, auprès d’Ondine. Ondine qui comptait sur elle pour l’escorter jusqu’aux Grands Lacs. Elle ne pouvait pas l’abandonner.

Amandrille s’était alors mise à ramper sur le mur comme un lézard jusqu’à la réserve de cordes, méthodiquement rangées en gros rouleaux près de l’établi. Passant l’une d’elles autour de son bras, elle zigzaga du sol au plafond, dans la plus grande discrétion, se faufilant aux pieds des hommes qui titubaient en la cherchant au hasard dans tout l’atelier puis retournant chercher une seconde, puis une troisième corde, et ainsi de suite. Cachée derrière un buffet ou une commode, elle n’avait ensuite qu’à attendre qu’un pied passe près d’elle, pour y glisser un nœud coulant avant qu’il ne touche terre. En tirant ensuite d’un coup sec, elle suspendit au plafond, un à un, chacun des amis du palefrenier.

Ce dernier, resté à l’écart de la zone équipée de cordes, fut le dernier encore sur pied. C’était le seul qui ne s’était pas précipité pour tenter de décrocher ses camarades et qui, de se fait, n’était pas tombé dans le piège d’Amandrille. Il observait le manège de la naine, sans bouger. Il n’arrivait pas à percevoir ses déplacements, en revanche, il finit par distinguer les cordes. Et lorsqu’elle tendit l’avant dernière pour suspendre le dernier de ses compagnons par les pieds, il était prêt. Il suivit des yeux la corde tendue, qu’Amandrille était en train de tendre et d’attacher à la colonne d’un lourd vaisselier. Alors il sauta en avant et frappa, fendit l’air de son fouet, et avec satisfaction, sentit qu’il s’abattait et s’enroulait sur une chose mole, qui cria de douleur et de surprise. Le palefrenier saisir la naine par le bras, mais alors, il fut surpris par le contact de sa peau, glissante comme une savonnette mouillée. La naine se dégagea sans peine, mais il avait compris ses déplacement. Il se jeta à terre et y ceintura Amandrille, qui tentait de ramper pour lui échapper. En la tenant ainsi à travers sa cape en tissus, elle ne lui échapperait pas.

– Reste ici espèce de batracien répugnant, grommela l’homme, je vais envoyer ta main de voleuse à ceux de ta race en guise d’avertissement, pour que vous ne vous avisiez plus de revenir mettre la pagaille par ici !

Mais alors qu’il la maintenait ainsi, ventre et visage contre terre, deux cuisses musclées lui enserrèrent le cou. La naine, comme pliée en deux, l’étranglait. Personne ne pouvait être aussi souple, fut la dernière pensée de l’homme, avant qu’il ne perde connaissance.

Le calme était revenu dans l’atelier, à l’exception des quelques grommellement pitoyables des hommes pendus par les pieds.

– Il y a d’autres clients ? demanda rageusement Amandrille en se dégageant du palefrenier évanouis. Quelqu’un d’autre trouve que je ressemble à un batracien répugnant ?

Le silence lui répondit. Bande de turcules trouillardes, se dit-elle pour chasser de ses pensées les mots affreux du palefrenier.

– Je crois qu’ils ont leur dose, lui répondit une voix derrière elle.

C’était le menuisier, qui venait de surgir de l’armoire dans laquelle il s’était caché. Il regarda autour de lui, et même malgré l’obscurité, l’état de chaos de la pièce lui sauta aux yeux.

– Foussssh, siffla-t-il entre ses dents, heureusement que vous deviez épargner les meubles…

Amandrille contempla avec lui le désastre.

– Je ne sais pas si les excuses que je peux vous présenter changeront quelque chose à vos misères, répondit-elle avec contrition, mais sachez que ma vie ressemble un peu à votre atelier en ce moment, alors je vous comprends. Et je suis désolée.

Elle n’avait rien à lui offrir en réparation. Alors, elle jeta un dernier regard à la mine défaite du pauvre menuisier, et s’enfuit dans la nuit.


 

* * *

 

– Ondine ? Ondine !

Un dragon des lacs, minuscule, pas beaucoup plus gros qu’un lézard vert, s’adressait à Ondine dans sa langue.

– Ondine, viens jouer avec moi, je m’ennuie tellement ! disait le dragon. Je n’ai le droit de rien faire. Et mes sœurs ne vont pas bien. Tu crois que tu pourrais m’aider ? Ondine ? Ondine ! Ondine !

Les appels d’Amandrille finirent par tirer Ondine du rêve dans lequel elle revivait la scène terrifiante qui s’était déroulée dans l’atelier du menuisier de Pacisole une semaine plus tôt. Elle eut toutefois le sentiment d’avoir oublié un élément inattendu et important, survenu juste avant qu’elle n’ouvre les yeux.

– Tu faisais un cauchemar.

– C’est de la pluie que j’entends ? demanda Ondine en se redressant.

– Et oui, encore une belle journée qui commence dans les Montagnes Calleuses, ironisa Amandrille.

Les deux jeunes filles se faufilèrent hors de leur tente et arrivèrent au milieu d’un brouillard épais, accompagné de sa bruine matinale habituelle. Lorsqu’elles avaient, quelques jours plus tôt, reçu les premières goûte de pluie sur leurs visages et leurs mains, elles étaient entrées dans un état d’allégresse et d’excitation que seules les premières rencontres mystiques peuvent procurer. Et elles avaient de quoi se mettre dans tous leurs états : Amandrille n’avait jamais connu la pluie que dans ses livres d’images, et Ondine n’avait aucun souvenir d’avoir croisé son chemin dans ses plus jeunes années, bien gardée au sec par les chamans de son clan.

Cependant, leur enthousiasme s’était émoussé au fil des jours, tandis-que l’humidité avait pénétré chaque fibre des tissus qu’elles portaient, et tentaient maintenant de s’infiltrer jusqu’à leurs os. Dans ces conditions, elles pouvaient à peine avancer, et encore moins se repérer. Amandrille se revoyait, quelques semaines plus tôt, admirer le lever de soleil entre les reliefs de la Montagne Calleuse. Elle rêvait alors d’y être, d’en explorer chaque sommet. Mais ce matin, encore une fois, elle aurait pu se trouver partout ailleurs au monde sans que ça n’y change rien : on ne voyait pas à deux mètres.


 

Il leur restait de leur pillage quelques morceaux de viande séchée qu’il fallait mâcher longuement, le quart d’une grosse tome de fromage dur mais gouteux, et un morceau de pain encore plus dur. A chaque fois qu’elle mangeait, la mâchoire d’Ondine, victime du jet de pomme de terre de la femme du palefrenier, lui faisait souffrir le martyre et la ramenait à cette soirée affreuse. Lorsqu’elle dormait, elle en rêvait également. Il n’y a que lorsqu’elle chevauchait Cassis, concentrée sur leur itinéraire à travers les paysages escarpés et caillouteux qu’elles parcouraient, qu’elle parvenait à penser à autre chose.

Ondine s’était mis à aimer monter à cheval comme elle n’avait jamais aimé monter auparavant. À aimer Cassis comme elle n’avait jamais réussi à l’aimer. Il lui paraissait impensable, aujourd’hui, qu’elle ait pu songer à la vendre quelque jours plus tôt.

Amandrille, qui héritait illégitimement d’un cheval d’environ trois ans, était loin de nourrir les mêmes sentiments pour sa monture. Ondine avait beau l’encourager et lui assurer qu’elle montait maintenant aussi bien que n’importe quel sédentaire, elle détestait toujours autant cette sensation d’être secouée d’avant en arrière, et ce manque de liberté dans ses déplacements. Il ne fallait pas aller par ici car c’était trop pentu, pas aller par là car c’était trop caillouteux… C’était à se demander si elles ne seraient pas aller plus vite sur leurs jambes ! En plus, elle avait l’impression que ce canasson ne l’écoutait que lorsque cela l’arrangeait. Il avait vraiment la tête dure comme un caillou.

– Alors, tu lui as trouvé un nom ? insista Ondine une fois de plus.

Pour se débarrasser de cette conversation récurrente et inutile, Amandrille répondit :

– Caillou.

Étonnamment, cela paru beaucoup plaire à la poursolienne.

– Mais oui ! Cela convient tout à fait à sa belle robe gris cendré. Et c’est un beau clin d’oeil à tes origines. Félicitation ! Et bienvenu parmi nous, Caillou.

Amandrille ricana, sans expliquer pour autant l’idée à l’origine du baptême, ce qui eut pour effet immédiat de vexer Ondine. Elle ne s’en soucia pas. Elle avait vite compris que sa compagne de voyage était très susceptible, mais oubliait vite toute rancoeur dès qu’elle avait une faveur à lui demander. Ce qui lui arrivait environ vingt fois par jour.

– Je crois qu’on approche d’un col, dit Ondine en tendant son doigt dans le brouillard. Tu peux me dire si tu entend quelque chose dans cette direction ?

Les filles arrêtèrent leur chevaux afin qu’un silence total s’installe. Amandrille tendit alors l’oreille, sans s’attendre à plus de résultat que d’habitude. Mais aujourd’hui, c’était différent.

– Oui ! s’exclama-t-elle. Tu as raison cette fois, je crois bien que j’entends des bruis lointains, en aval de notre position ! La montagne s’ouvre par ici, nous allons pouvoir passer de l’autre côté !

Ravie, Ondine rigola en confirmant :

– C’est bien à cela que sert un col !

Elles montèrent au petit trot, guillerette, sur un sol herbeux jusqu’à ce que la pente deviennent trop raide. Elles descendirent alors de cheval et les prirent en longe jusqu’à la fin de l’ascension. Leur visage penché vers les irrégularités du sol, elles montaient au rythme de leur souffle bruyant et du cliquetis des sabots de Cassis et Caillou. Et, ainsi, elles atteignirent le col sans s’en rendre compte. Soudainement, le soleil leur fouetta le visage. Passé quelques secondes d’éblouissement, elle découvrirent émerveillées l’autre versant des Montagnes Calleuses, baigné de lumière.

Les sommets enneigés se reflétant dans les eaux de lacs turquoise, les pics hauts et fiers, les hauteurs indécises semblables à du papier déchiré, les écharpes de nuages s’enroulant rondement autour de montagnes coquettes. Tout y était, comme dans les livres d’images d’Amandrille, mais en beaucoup plus beau, en beaucoup plus vrai.

– On a réussi, on est arrivées, constata Ondine. Nous sommes arrivées au pays des grands lacs.

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Solamades
Posté le 19/12/2024
Salut !
Voici donc la fameuse d’action, elle est bonne ! Mais… elle a été spoilée par le chapitre d’avant. Trop de choses sont dites, du coup cette scène qui aurait pu être mémorable avait un gout de réchauffée.
Ce n’est pas comme le coup d’avant quand les garçons arrivent tout juste au village : On savait que ça s’était mal passé, mais on ne savait pas comment. Cette fois, Gardil a donné trop de détails, on connait les grandes lignes, la fin, du coup ça perdait de sa saveur. Pire, ça a désamorcé toute la tension qu’il aurait pu y avoir.
Sinon le déroulé des actions est plutôt clair, c’était compréhensible et plein de rebondissements. Amandrille est bonne mais rencontre quand même de la difficulté, ce qui est top. Je ne suis pas sûre d’avoir toujours bien saisi ce que faisait Ondine à toutes les phases de la lutte.
Je relève tout ça, mais en réalité, j’aime toujours autant cette histoire, merci pour cette lecture ! <3
Phémie
Posté le 19/12/2024
Salut !

Tu soulèves un point sur lequel j'avais justement bien besoin de retour de lecteurs, merci beaucoup pour ça. A la base je n'avais pas prévu d'écrire cette scène, puis j'ai eu un petit regret (se priver d'une bagarre, c'est plutôt dommage), donc je l'ai rajouté un peu sous cette forme de rêve/reviviscence mais sans être très convaincue...
Je vais organiser un peu différemment mes chapitres du coup.

A bientôt ^^
Vous lisez