Chapitre 5 - Tempête et chauds souvenirs

Par vefree
Notes de l’auteur :  
C'est dit dans le titre ; un chapitre éminemment piratesque et sensuel. Il est préférable, là aussi d'aller coucher les enfants. Même si quelques anecdotes croustillantes sur les atours du capitaine Jack jalonnent l'histoire, elle n'est pas à mettre sous des yeux innocents.
 Oh..... et puis..... estomacs sensibles s'abstenir, ça va tanguer méchant !
 Bonne lecture !
 
 

                  Sous les faibles lueurs du matin, le Black Pearl reprend le large. Le soleil n’est pas encore levé. Une houle particulièrement difficile fait tanguer le navire qui file, naviguant au pré et donnant sa particulière gîte à bâbord. Jack est à la barre, le regard fixé sur l’horizon, voulant oublier sa déception de la nuit. Il essaie de se souvenir de moments bien meilleurs de son passé en espérant trouver quelque consolation. Ces prostituées sont décidément bien médiocres... ou alors, est-ce lui qui a changé au point de ne plus  se satisfaire de ces filles faciles ? Pourtant, il en existait à Singapour qui offraient leurs services avec bien plus de générosité que ça... Où est le problème, en fait ? Qu’est-ce qui a bien pu changer à ce point ?

Du plus loin qu’il se souvienne, les filles lui étaient acquises, qu’il ait eu à payer ou non pour les mettre dans son lit. Rien n’était jamais bien difficile quand on avait le charme et le charisme d’un Sparrow. Il a toujours obtenu satisfaction, sauf... sauf, Elizabeth. .... Maudite, soit-elle ! Que de tortures lui a-t-elle fait vivre !? Notamment celle de ne l’avoir jamais possédée. Charmeuse en diable, elle aussi... Tant d’amertume en a-t-il, désormais. Il aurait bien voulu savoir, quand même... au moins pour avoir la conscience tranquille. Mais, qui sait ?...

 

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L’une de celles qui lui avait donné le plus de sensations, aussi, fut la petite Shaani. Elle vivait dans un village de pêcheurs sur une île perdue de l’archipel des Seychelles. Naufragé après une nuit d’une  furieuse tempête, son navire en miettes, il fut recueilli par les gens du village. Il y resta longtemps, espérant qu’un navire marchand mouille dans les parages, un jour.

En attendant ce moment, il se prit d’affection pour cette peau brune et ces yeux noirs qui le regardaient avec curiosité. Shaani était de deux continents comme tous ceux de son village, à la fois Africaine et Indienne. Son héritage ethnique venait de l’Asie pour ses longs cheveux noirs et soyeux qu’elle avait soin de peigner souvent. Elle avait la peau d’ébène et callipyge, ce corps galbé qu’ont les femmes d’Afrique noire. Ses petits seins hauts perchés, qui n’avaient pas encore nourri d’enfant, pointaient fièrement sous son sari orange. Le petit caraco à manches courtes rose vif qu’elle portait laissait entrevoir son ventre plat et lisse, offert à toutes les convoitises, notamment celle de Jack. Sa bouche pulpeuse, ses dents blanches et bien rangées illuminaient son visage autant que ses yeux pétillaient de malice et d’intelligence. Il n’en fallait pas plus au pirate pour entreprendre de la séduire. A l’époque, il devait avoir entre vingt et vingt cinq ans et elle dix huit à vingt ans. Peu importait, d’ailleurs. Ils étaient dans la fleur de l’âge. Pas d’attache, ni l’un, ni l’autre, sinon, elle, sa famille adoptive peu regardante sur ses relations, pourvu qu’elle fasse des enfants pour aider à la pêche plus tard. Mais, c’était plus drôle de s’éviter, de se chercher, de se mettre à l’épreuve. Shaani avait l’art de mettre sa patience à rude épreuve. Elle avait vite compris ce qu’il voulait d’elle, alors, elle le provoquait tant et plus, reculant l’échéance d’une étreinte amoureuse. Elle s’était toujours refusée aux autres hommes de son village. Allez savoir pourquoi, Jack, un homme venu de la mer, totalement étranger et particulièrement étrange lui-même... Ce noir autour de ses yeux... cette manière si spéciale de se déplacer et d’agiter les mains quand il lui racontait des histoires de son pays... Sa voix... oui, sa voix avait des modulations propres à faire se pâmer une religieuse. Elle adorait l’écouter raconter ses histoires, le soir, près du feu, au centre du village. Pendant qu’il racontait avec force gestes, assis par terre, elle, sur un petit tabouret derrière lui, elle s’occupait patiemment de sa longue chevelure brune et roulait dans ses mains des paquets de cheveux, les emmêlant pour en faire des sortes de cordages, tout en l’écoutant et riant de ses aventures. Se faire tripoter les cheveux, ainsi, de ses doigts si fins et agiles, pourvus d’une énergie subtile à en frissonner de plaisir... Jack ne rechignait pas à changer d’allure rien que pour sentir sa présence tout près de lui.

Un autre jour, refusant une nouvelle fois de succomber, elle lui proposa de participer à la cérémonie d’initiation des enfants mâles du village. En guise de festivités, il y avait notamment celui de tatouer lesdits hommes quel que soit leur âge. Là, le pirate avait d’abord blêmi. Si c’était pour se trouver affublé des mêmes dessins géométriques qui tapissaient la peau des mâles du village, pas question ! Il avait dû négocier âprement le privilège d’avoir son dessin à lui et là où il le voulait sur son corps.

A ce souvenir, une main ferme tenant la barre, Jack soulève sa manche droite et regarde le tatouage qui le personnifie le mieux sur son avant-bras, avec un sourire ému. Shaani était décidément très persuasive. Elle avait trouvé elle-même le dessin de l’oiseau qui vole sous un coucher de soleil sur la mer. C’est comme ça qu’elle le voyait. Elle avait à cœur qu’il soit satisfait du dessin qu’on allait lui tatouer sur le bras. Elle le lui dessina d’abord sur le sable de la plage sous ses yeux. Il avait âprement discuté sur la taille, les formes, les symboles. Il désirait bien sûr que ça représente ce qu’il voulait devenir et ce qu’il était déjà en partie ; un petit oiseau libre d’aller où il veut. La séance de tatouage se fit dans la cahute du chef du village en compagnie des enfants de sept ans qui avaient passé, victorieux, l’initiation traditionnelle. Eux aussi recevaient en récompense les marques de leur appartenance et leur nouveau rang dans la communauté. Cela sentait l’encens que faisait brûler le shaman et il émanait à la fois  une énergie très recueillie dans le lieu. Un homme jouait d’un djembé au son grave pour rythmer l’allure des piquetis colorés pratiqués sur la peau des initiés.  Jack, dans un coin de la pièce, en compagnie de la jeune fille, n’en menait pas large. Une vieille femme du village œuvrait, concentrée, avec sa pointe acérée et le charbon trempé suivant les directives de Shaani. L’épreuve dura plusieurs heures durant lesquelles Jack transpira à grosses gouttes. Le chaman lui avait servi une boisson étrange qui lui donnait le tournis, et le mettait dans le coton, mais pas du tout comme le rhum. Compatissante, la jeune fille prenait l’acte avec sérieux. Elle connaissait l’enjeu d’un tatouage, qui marquait un message dans la chair pour la vie entière tant pour cette vie ici-bas que pour l’esprit et les dieux. Quand ce fut terminé, lessivé, le pirate sortit de la cahute soutenu par la jeune fille qui le guida jusqu’à la plage pour s’isoler et profiter du soleil couchant. Là, elle s’adossa à un gros caillou de granit poli et arrondi par le temps. Jack s’allongea sur le dos. Il cala sa tête sur ses cuisses brunes comme sur un oreiller, son bras douloureux bandé d’une compresse de plantes. Et il s’endormit presque aussitôt sans prononcer une seule parole.

 

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Tiré de son histoire du passé par la houle grandissante, Jack observe alors attentivement l’horizon. Une sérieuse tempête s’annonce droit devant. Il faut s’y préparer.

- Gibbs ! l’appelle-t-il, réduisez la voilure de moitié. Nous allons entrer dans ce gros grain dans peu de temps.

- Oui, Captn’ ! répond Gibbs qui s’empresse de secouer l’équipage pour le mettre en action. Allez, allez, vous autres, aux vergues ! Il faut réduire la voilure et vite !! On bouge ! On bouge !

La douce petite Shaani devra attendre une accalmie pour que Jack la caresse à nouveau de ses souvenirs. Un peu plus tard, alors que la tempête s’avance très vite, Jack lance à nouveau :

- Fermez toutes les écoutilles ! Ça va cogner ... Et arrimez tout ce qui peut glisser.

- Mais, Captn’, demande Gibbs, inquiet, n’est-ce pas dangereux de laisser de la toile avec ce qui arrive ?

- Il faut qu’on avance ! réplique le capitaine, cramponné à la barre. Ce n’est pas le moment de faiblir.

Cela ne rassure pas du tout le second. Mais, sachant qu’il est inutile de contredire les ordres du capitaine, il part alors avertir les matelots de se tenir prêts à intervenir au cas où la tempête serait plus dure que Jack ne veut bien se l’avouer. Il connaît bien son capitaine. Il peut être particulièrement tête brûlée quand il a un cap et une destination bien précise. Au point de prendre tous les risques.

Et, en effet, la tempête est dure. Les plus aguerris prévoient un filin de sécurité. Tous sur le pont, à subir des énormes paquets de mer, ils résistent. Cotton a laissé son perroquet à l’intérieur et il vient aider Jack à maintenir la barre qui est secouée rudement. Pas besoin de langue pour qu’ils se comprennent. Le pauvre bougre n’aurait pu, et pour cause. D’ailleurs, le bruit du vent et les déferlantes infernales ne permettent pas de s’étendre en discours. On agit pour sa vie et celle de l’équipage, c’est tout. Cotton est un véritable marin qui a le sens de la mer. Et avec la furie des éléments, Jack ne refuse pas son aide. D’autant plus que le Black Pearl donne une gîte sévère à bâbord, au point de tremper les chandeliers. Difficile de tenir debout dans ces conditions. Les marins, s’agrippent tant qu’ils peuvent à tout ce qu’ils trouvent de fixe, se faisant pilonner par des vagues énormes. Le navire file à grande allure, mais à chaque vague, prise par le travers, il manque de chavirer. Le temps semble s’éterniser. Il n’est pourtant pas temps de souffler. Il faut tenir bon. Cette tempête paraît interminable. Soudain, une vague plus puissante que les autres, déferle sur le pont et bouscule les marins sans ménagement. L’un d’entre eux lâche prise et se trouve emporté avec la vague qui se retire. Le temps que ses compagnons s’aperçoivent qu’un matelot a lâché, il est déjà bien loin.

- Mon dieu, Billy !!!! s’écrie celui qui était proche de lui. UN HOMME À LA MER ! UN HOMME À LA MER !

Jack, pousse alors un juron en grimaçant, inaudible dans le bruit des énormes vagues et de la pluie battante.

- Virer de bord par des creux de sept mètres, c’est suicidaire ! se dit-il, rageusement contrarié.

Il hésite. Mais, pourtant, il se décide très vite. Il pousse Cotton sur le côté et lâche la barre qui fait un tour entier à toute vitesse. Le navire bascule tribord et se met à surfer sur la vague suivante. Il faut encore virer et faire un demi-tour complet. Revenir en arrière. A l’avant, les matelots scrutent la surface de l’eau en essayant d’apercevoir leur compagnon en perdition, prêts à lui lancer la bouée. Combien de distance ont-ils parcouru depuis la chute ? Difficile de le trouver dans cette purée de pois et ces creux qui bouchent complètement la vue. C’est alors, perchés tout en haut d’une vague qu’ils l’aperçoivent. Une tête d’épingle dans l’océan.

- Là-bas, là-bas ! crie un matelot en tendant un bras dans la direction à l’attention du capitaine.

Jack, tendu comme un ressort à la barre, espère pouvoir le rejoindre avec la prochaine déferlante, en surfant vers lui. Mais, la vague déferle trop vite et s’abat sur le pont avec violence. Il faut tenir bon. La deuxième sera la bonne. En effet, le profil dans le bon angle, le Black Pearl file à la vitesse de la vague suivante et arrive dans le creux à quelques mètres du naufragé. Les matelots attentifs, jettent la bouée près de lui. A demi sonné, Billy a du mal à nager jusqu’à elle. Une autre énorme vague les soulève tous, mais pas de déferlante, cette fois, l’éloignant de trois bons mètres.

- Attrape la bouée, Billy ! Attrape ! crie un matelot, désespéré.

- Il va y arriver, dit un autre. Il faut qu’il y arrive !

Le temps, de nouveau, paraît une éternité. Tendu vers le désir de réussite. Il va y arriver.... Allez ! Allez ! Epuisé, il nage mollement vers la bouée, se rapproche... Enfin, il l’a touche, s’y agrippe. Les matelots tirent avec l’énergie nécessaire pour le hisser à bord.

- C’est bon, Jack, on l’a récupéré  ! crie Gibbs de loin.

Billy, enfin revenu parmi les siens, Jack vire à nouveau de bord sans perdre une minute. Un empannage magistral fait partir son navire au lof à grande allure. Sortant de nouveau son compas, il vérifie le cap et donne quelques coups de barre pour ajuster la prise au vent. Les vagues ne déferlent plus. C’est déjà bon signe. Les matelots peuvent attacher le naufragé au pied de l’escalier sans trop se faire chahuter. Il faut encore réajuster la voilure, tirer sur les bouts. Chez les marins, la fatigue finit par se faire sentir. Les creux des vagues réduisent petit à petit. Enfin.

- Je vois une éclaircie ! s’écrie soudain Jack.

Et mû par je-ne-sais quelle force, il maintient la barre fermement et sans faiblir, menant son navire à grande allure vers la bordure de la tempête. Quelques temps plus tard, la pluie s’arrête, les vagues faiblissent, le vent aussi. La navigation devient plus confortable.

- Larguez toute la voilure, matelots ! leur envoie le capitaine. Mettez toute la toile, fixez les cordages et allez vous reposer un moment. Ça va aller, maintenant. Nous en sommes sortis. Toi aussi Cotton, va ! Je te rappellerai dans quelques heures.

Ainsi, seul, gouvernant son navire, Jack se sent être le maître du monde. Une autre tempête vaincue. Il est vivant plus que jamais. De plus, il n’a perdu aucun homme. Il peut être fier de lui. Un petit sourire sur le coin de la bouche, il fixe l’horizon. Il peut reprendre le cours de ses pensées, maintenant que le cap est à nouveau tenu.

 

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Shaani et son esprit de créativité... Au petit matin, lorsque le soleil se leva sur un horizon clair et sans nuage, il les trouva allongés l’un contre l’autre sur le sable, au pied du gros caillou. Jack avait son bras bandé passé sur le corps de Shaani qui dormait le dos contre son torse. Son nez dans sa chevelure noire qui sentait l’encens et la vanille, son autre bras qui lui servait d’oreiller, il ressentait la douce quiétude de l’instant. La douceur de sa peau contre son bras. Ses jambes drapées dans son sari contre les siennes. Sans ouvrir les yeux, il goûtait sa présence innocente et offerte. C’était si doux. Il lui prit la main et croisa ses doigts avec les siens.

Elle bougea légèrement contre lui, toujours endormie. Il n’en fallut pas plus pour qu’il se sente à l’étroit dans son pantalon. Une irrésistible envie de la serrer plus fort contre lui le saisit. Son souffle chaud dans ses cheveux et dans son cou provoqua un léger sourire sur les lèvres fermées de la jeune fille. Il serra un peu plus ses doigts avec les siens, tendrement. Soudain, elle bougea dans un grand soupir, puis, elle se retourna et se pelotonna contre son buste sans avoir ouvert les yeux. Jack, se senti alors totalement réveillé. Il fixa l’horizon, espérant trouver les bons gestes pour parvenir à lui éveiller les sens sans la brusquer. Le moment était le bon. Il semblait vraiment tout indiqué pour que Shaani accepte enfin de le recevoir.

De ses bras, il l’entoura affectueusement, ses mains se promenant sur son dos, dans son cou, sur ses hanches, tout doucement. Puis, il s’éloigna légèrement pour la regarder dormir contre lui. Lui caresser la joue d’un revers de doigt. Elle était si belle, si douce... Juste pour voir si elle dormait vraiment, il lui souffla sur le nez, doucement. Elle le fronça dans une petite grimace molle. Attendri, Jack su qu’elle allait se réveiller. Il recommença. Elle baissa la tête avec une autre grimace et la cala contre son torse, plus bas. Il sentit alors un faible frémissement qui lui indiquait qu’elle s’éveillait. Il était temps d’aller plus avant. De sa main libre, il lui prit l’épaule et la fit basculer pour l’allonger sur le dos. Il caressa son bras, doucement. Sa peau nue jusqu’à ses doigts qui répondirent à ses caresses. Elle soupira et tourna la tête en ouvrant les yeux doucement sur le regard intense de Jack. Ils échangèrent un boujour silencieux. Le jour se levait et elle comprit soudain que le doux empressement de Jack à la serrer de si près n’était pas ordinaire.

- Jack ! Je n’ai pas si froid que ça, tu sais... lui dit-elle, un brin provocatrice.

- Je sais, lui répondit-il, sur le même ton, mais je trouve que le moment est particulièrement bien choisi pour que tu deviennes enfin une femme...

- Ah ! C’est à ça que tu pensais...

- Oui, avoua-t-il, laconique.

Leurs regards plongèrent l’un dans l’autre. Ils perçurent chacun l’envie et l’imminence du désir de l’autre. Jack, prit alors son visage dans ses mains et l’embrassa sur les lèvres. Tendrement, il insinua sa langue entre ses dents, rencontrant la sienne qui répondit à son appel. Il glissa alors ses doigts dans ses cheveux et dans son cou, lui tenant la nuque pour appuyer son baiser. Son corps s’embrasa soudain. Son désir était plus que jamais affirmé. La jeune fille glissait, elle aussi, ses mains dans ses cheveux, goûtant à ce baiser, avec délice. Empressé, son baiser devint très appuyé et sa main glissa de ses cheveux à son épaule, puis à son sein qu’il prit pleinement à travers le tissu, puis elle glissa encore jusqu’à son ventre nu sous son petit caraco. Shaani, surprise par la sensation, frémit. Jack lâcha sa bouche et la regarda dans les yeux de ses prunelles ardentes. Il la voulait, là, maintenant. Elle était prête à devenir une femme, prête au déflorage. Elle s’offrait sans condition.

Il reprit sa bouche intensément. Leurs langues se lièrent, se caressèrent. Pendant que la main de Jack descendait le long de sa jambe pour remonter son sari, il quitta sa bouche, glissa sa langue le long de son cou qui se tendit de plaisir jusqu’au creux de son épaule. Sa main cherchait à trouver le chemin de son intimité en lui écartant une jambe et introduisit un doigt dans sa fente secrète. La sensation nouvelle et intense surprit la jeune fille. Tout cela était si nouveau et si ... si incroyablement doux. Jack, lui intima d’écarter l’autre jambe avec sa main baladeuse, revenant très vite dans la fente et se mit à titiller le petit mont de vénus. Shaani soupira de surprise, découvrant des plaisirs qui jusque-là n’étaient que légendes pour elle. Il senti sous ses doigts son humidité s’intensifier et aventura un doigt léger dans son intérieur. Elle poussa un petit cri soufflé qui la fit se cambrer. Elle le regarda, alors, à moitié inquiète et transie de désir. Il la rassura d’une caresse sur la joue, d’un doigt sur ses lèvres et lui demanda le silence tout en défaisant son pantalon. Tout se passerait bien.

Lorsqu’elle vit son membre tendu vers elle, elle ne pu réprimer un mouvement de surprise, mêlée d’appréhension. Il s’empressa, alors de la rassurer avec force caresses et baisers, retardant le moment pour qu’elle se détende. Il souleva son caraco et découvrit ses seins pour les embrasser tous les deux en les tenant à pleines mains. Elle termina de retirer son vêtement. Il glissa ses mains de plus en plus vite sur son ventre, ses hanches, sa gorge, lui faisant pousser des soupirs de plaisir. Puis, il guida sa main jusqu’à son pénis et lui fit découvrir les gestes de son plaisir.

Surprise, elle n’osait pas. Mais, il insista en guidant sa main sur son gland. Elle referma ses doigts dessus. C’était doux et frémissant. Il lui prit alors le poignet et imprima un mouvement de va-et-vient à sa main refermée sur lui. Le regard de Shaani courait de ce qu’il lui faisait faire et son regard qui se fermait de plaisir. Ses soupirs la remplissaient d’une sensation toute nouvelle qui la poussait à poursuivre son geste, ma foi très plaisant. Ses mouvements intensifièrent la tension de son sexe.

Jack soupira profondément et se laissa faire. Puis, il la fit basculer et se pencha sur elle. A son tour, il lui écarta à nouveau les jambes et commença à embrasser son ventre tout en descendant de plus en plus bas, jusqu’à sa petite touffe brune. Là, il fourragea ses doigts et sa langue entre ses lèvres inférieures et la sentit frémir de tout son corps. Il glissa un doigt à l’intérieur, le sortit et l’introduisit encore, plusieurs fois, la faisant soupirer de plus en plus et elle se détendit. Offerte, il n’avait plus qu’à entrer dans les jardins des délices. Il s’allongea, alors sur elle et guida son membre jusqu’au passage. Bien placé, il se poussa doucement à l’intérieur, rompant d’un coup l’hymen. Surprise et inquiète, elle s’accrocha à lui avec un petit cri. L’antre était serré et chaud à souhait. Il se mit, alors, à bouger en elle d’un va-et-vient irrégulier, tendre et intense à la fois. Les soupirs devinrent râles ; les mouvements de plus en plus accélérés. La jeune fille fermait les yeux et goûtait les étranges sensations qu’elle ressentait, à la fois douloureuses et plaisantes. Jack, à force d’aller et venir, sentait l’impérieux besoin de se répandre. Il imprima une accélération à ses mouvements. Le plaisir était de plus en plus intense. Le souffle court, il l’embrassa encore dans le cou et dans un dernier coup de reins, il se lâcha en elle dans un soubresaut de jouissance. Il ne se retira pas. Il s’allongea de tout son poids sur elle, essoufflé, soulagé, satisfait. Elle l’entoura tendrement de ses bras, logeant sa tête dans son cou et lui dans le sien, goûtant tous deux cet instant de félicité en reprenant doucement leur souffle. Cœur à cœur.

Le soleil était déjà monté assez haut dans le ciel pour illuminer leurs ébats sur la plage. Il venait réchauffer leurs corps assouvis. Ils restèrent là, encore un bon moment, se découvrant des gestes et des caresses jusque-là toujours interdites. Ebranlé malgré lui, Jack se prit vraiment à aimer cette fille bien au-delà de la simple apparence. Elle était belle, même à l’intérieur. Son âme était belle. Jamais, il n’avait vécu un tel sentiment envers une femme.

 

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Tiré de ses souvenirs par une intuition soudaine, toujours à la barre de son navire, il sort son compas et l’ouvre. L’aiguille tourne à toute vitesse et stoppe. Le cap est toujours là. Ouf ! La direction est bonne. Ses hommes se reposent encore. A la position du soleil, il doit bien être deux heures de l’après-midi. La fatigue, la soif, la faim, il est temps de passer le relais.

- Cotton !!! crie-t-il. Cotton, viens ! Il faut que je me repose.

Le vieil homme à la langue coupée s’empresse d’arriver et se saisit de la barre. D’une tape amicale sur l’épaule du matelot, il s’éloigne et descend à l’entrepont. A la cambuse, il demande au cuistot de quoi manger un morceau. Puis, il fait demi-tour les bras chargés et se dirige vers sa cabine. En entrant, il se saisit d’une bouteille de rhum, calée dans un logement prévu pour. Il s’installe confortablement dans son fauteuil savourant ce moment de détente. Il fait sauter le bouchon de la bouteille avec les dents en le crachant au loin. Puis, il boit au goulot, le liquide lui brûlant délicieusement la gorge. Il mord dans le morceau de pain et le fromage qu’il a remontés de la cambuse. Il mâche tout en replongeant dans ses pensées. Il est à nouveau dans cette île perdue des Seychelles, dans les bras d’ébène de la petite Shaani.

 

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Pourquoi l’avait-il laissée, ainsi, si brutalement, alors qu’il l’aimait ? Ah, oui, ce navire... Un jour, un navire est arrivé. Cela faisait des mois qu’il espérait. Des mois. Des mois où il a vécu entre parenthèses une jolie idylle en attendant cette fameuse arrivée. C’était un navire marchand. Il était venu mouiller ici pour trouver de l’eau. Les gens du village les laissèrent se servir sans pour autant les autoriser à rester. Jack s’était empressé de leur demander leur route et de les prier de l’embarquer. Il voulait retrouver son pays, ses Caraïbes d’adoption. Alors que les matelots reprenaient leur chaloupe, Jack prit juste le temps de dire adieu à Shaani. Désespérée, la jeune fille fondit en larmes, essayant de le retenir en vain. Le cœur battant et contrit par sa décision, il lui dit :

- Je suis désolé, Trésor. Je veux rejoindre mon pays. Et toi, tu ne peux pas quitter les tiens. Je t’aime. Mais, ça ne pouvait pas durer, mon ange. Nous le savions depuis le début, n’est-ce pas. Je suis désolé ... je suis si désolé !

- Non, mon amour, ne me laisse pas, pleura-t-elle agrippée à lui. Non ! Je ne veux pas que tu partes.  Je t’aime ! Je t’aime !

- Il le faut, pourtant. Ne me rends pas les choses plus difficiles, s’il-te-plaît.

- Reviendras-tu, un jour ? demanda-t-elle, la voix cassée de sanglots.

- Non. ... peut-être ... je ne sais pas. A toi, je ne peux rien promettre. Pour une fois, je veux être honnête. Rappelle-toi...

Il soulèva sa manche pour lui rappeler le tatouage.

- Je suis un petit oiseau libre. Un marin. Un pirate...

- Alors, tiens, dit-elle, en lui tendant un bout de tissu rouge. Tiens, prends. Garde-le en souvenir de moi.

- Merci. Dit-il, en prenant le cadeau.

Alors, il le tendit sur son front et l’attacha autour de sa tête de deux nœuds bien serrés, sur ses cheveux qu’elle avait emmêlés et tressés en petits cordages avec tant de patience et d’affection. Il l’embrassa une dernière fois et embarqua dans la chaloupe. Ecrasée de chagrin, elle tomba à genoux dans le petit ressac de la baie. Elle le regarda s’éloigner dans un écran de larmes, une main tendue désespérément vers lui.

Combien de temps cela faisait-il ? Presque un an, peut-être, qu’il était sur cette île ?... Le temps de se construire des sentiments ou de ramollir ses motivations, c’est selon l’humeur et la vision des choses. Une fois à bord du navire qui reprenait le large, cap au sud, il comprit, peu de temps après son arrivée, qu’il était à bord d’un négrier chargé de sa marchandise humaine.

 

 

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Epuisé d’avoir lutté des heures durant contre la tempête, ses souvenirs en berne, repu de son simple repas, Jack s’allonge sur sa couche et s’endort aussitôt, tout habillé.

 

 

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dominosama
Posté le 15/12/2012
Ce chapitre est tout simplement génial, magnifique intelligent et je ne sais quoi d'autre encore, sans doute mon préféré. Déjà il est super bien écrit (mais ça on sait déjà que tu écris bien), ensuite se mélange des genres savamment dosé, où l'aventure alterne avec l'aventure. Ce calme relatif de l'aventure amoureuse (qui ne l'ai en fin de compte pas temps) qui laisse la place l'aventure mouvementé (mais que Jack sait très bien dompter déjà) de l'homme face à la nature.
Au passage ce que j'aime ce marin qui fait demi-tour pour aller repêcher son matelot, bravo capitaine ^^
 
J'étais dedans, que se soit au milieu des vagues dans cet enfer des lames de fond comme sur cette plage sous le levée de soleil.
Bravo :) C'est bien pensé, bien trouvé, bien raconté. Woua!
vefree
Posté le 15/12/2012
Eh bah, je te remercie beaucoup, Domino. Ce que tu me dis me fait très plaisir, parce que j'apprécie aussi de mélanger les aventures marines qui comportent bien des risques ; on sait que l'océan est sans pitié ; et puis les aventures amoureuses, parce que ça, c'est juste Jack dans ses plus grands secrets. Il ne l'a jamais raconté à personne. (sauf à moi, bien sûr !)
En plus, il a grand coeur, alors...
Vraiment contente que ça t'aies plu.
Biz Vef' 
Jupsy
Posté le 10/06/2009
J'ai adoré le premier passage sur Shaani, la manière dont elle est décrite, c'est vraiment très chouette. D'ailleurs, cette absence de dialogues me plaisait tellement que j'ai presque été déçue d'en voir apparaître lors des passages qui ont suivi. C'était comme si Shaani perdait de sa magie, comme si elle tombais de son piédestal pour moi...Un peu comme le jeu de la séduction, on l'entend au moment où ils passent à l'acte...
Et elle ne pourra pas le retenir. J'étais triste pour elle, de voir les choses se finir ainsi, mais il ne pouvait en être autrement. C'est  Jack...et il devait partir...
J'ai beaucoup aimé ce chapitre en tout cas. :)
vefree
Posté le 10/06/2009
Ah oui ?! Ça alors ! Dialogues inutiles, donc..... Je n'avais pas envisagé que ça pouvait rendre la sensibilité de la lecture aussi perturbante.... je vais réfléchir à la question.
En tous cas, je suis heureuse que ce chapitre t'ai plu et encore plus que Shaani t'ai plu, aussi. Cette fille n'est pas anodine dans la vie de Jack, contrairement aux apparences. Tu le verras par la suite.
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