-Bonsoir Lola, entrez.
-Salut Martin.
-Vous allez bien ?
-Oui, et vous ?
-D’autant mieux que vous êtes là. Et vous êtes ravissante.
-Merci.
Martin était venu directement de son travail, et portait une veste grise, une chemise blanche cravatée et un jean noir. Le mélange entre la tenue de travail et la décontraction du jean avait un certain charme.
La chambre ressemblait à la numéro 19 dans laquelle Nicolas m’avait reçue. Toutefois, n’étant pas sous les combles d’une annexe qui avait dû autrefois être une grange, les éléments de boiserie apparents n’y figuraient pas et le lit trônait fièrement au milieu de la pièce. La fenêtre à multiples croisillons ne donnait pas sur l’allée de l’hôtel mais de l’autre côté, vers la rue. Une petite bruine s’était mise à tomber en cette fin d’après-midi et il faisait sombre. Martin avait allumé les deux lampes de chevet qui diffusaient une lumière chaude, bien moins agressive que si elle était venue du plafonnier.
Je posai mon sac à dos dans un coin, près de la fenêtre, puis vins faire une bise à Martin. Sa main se posa sur mon bras pendant que sa bouche embrassait ma joue. Je sentais son impatience et sa nervosité.
I’ll get him hot, show him what I’v got
-Martin, je voudrais vous dire un petit mot, avant toute chose.
-Je vous écoute, mais asseyez-vous, je vous en prie.
Il me tendit une poignée de billets. Je lui fis signe d’attendre un instant et pris place sur un fauteuil.
-Voilà, je voulais vous parler de ce forum sur lequel il vous est arrivé d’écrire. Y compris à mon sujet.
-Oh… oui, je vois…
-Je ne vous en veux pas, et puis ce que vous avez écrit sur moi, ou sur Alessia, est très gentil, d’ailleurs. Et puis quand bien même… Simplement, je vais vous demander de me promettre que vous n’écrirez rien sur ce qui va se passer ce soir. Que je décide d’aller beaucoup plus loin qu’un simple massage me regarde. Ça ne figure pas, et ne figurera jamais sur notre site, dans mon annonce, et Alessia ne le fait pas. Je me contente de le proposer uniquement à des clients qui en font la demande par eux-mêmes, et uniquement si je me sens vraiment bien avec eux. Mais il est hors de question que tous les types que je masse viennent me demander de coucher avec eux sous prétexte qu’ils ont lu quelque part que je l’ai fait au moins une fois.
-Je comprends tout à fait.
-Je sais que ça ressemble un peu à un ultimatum. C’est pas l’esprit, mais factuellement ça revient au même.
-Non mais vous avez raison de poser vos conditions, et votre volonté de rester discrète est normale. Je vous promets donc que je ne posterai rien à propos de cette soirée.
-Je ne suis pas retournée voir ce forum depuis que je l’ai découvert par hasard avec Alessia. J’y avais lu votre éval après notre premier massage.
-J’en ai refaite une après le deuxième, mais sans mentionner que vous réfléchissiez à une possibilité d'aller plus loin. Sincèrement, ça me paraissait évident que ce ne serait pas votre activité principale.
-Ok.
-Donc je vous le promets, ça restera entre vous et moi.
-Parfait Martin, merci pour cet engagement.
-Merci de me faire confiance. Et donc voilà pour vous.
Je pris les billets de toutes sortes. Je ne recomptai pas. Ce n’était pas le genre de Martin de tenter d’omettre un billet de vingt… Je me levai et arpentai la chambre. La pluie ruisselait sur les petits carreaux de la vitre. Martin me rejoignit devant la fenêtre et, debout derrière moi, posa ses mains sur mes bras.
-Vous voulez boire quelque-chose, Lola ?
-Vous ne voulez pas qu’on se tutoie ?
-J’aime bien l’idée de vouvoyer une femme à qui je fais l’amour.
-Ne faisons pas l’amour et disons-nous « tu », alors…
-Euh…
-Je plaisante, Martin !
-D’accord. Excusez-moi, je suis un peu stressé.
-Je veux bien quelque-chose, oui, qu’avez-vous à me proposer ?
Il se dirigea vers le mini réfrigérateur et l’ouvrit. Contrairement à Nicolas, il n’avait rien apporté lui-même. Le petit habitacle réfrigéré contenait des sodas, des eaux minérales gazeuses ou non, quelques petites bouteilles de doses individuelles d’alcool, et une demi-bouteille de champagne. Martin l’ouvrit et trouva des verres qui servirent de flûtes. Nous trinquâmes.
Je m’installai sur le lit, jambes allongées et dos contre la tête de lit en bois blanc. Martin s’installa à côté.
-Alors Martin, parlez-moi un peu de vous, je ne sais pas grand-chose bien qu’on se soit déjà vus deux fois.
-Et bien j’ai quarante-deux ans, je suis marié, j’ai deux fils, et depuis la naissance du dernier il y a quatre ans, ma femme et moi ne faisons plus l’amour, d’où mes visites au salon ou auprès d’escorts.
-Je me souviens que vous m’aviez dit fréquenter aussi des escorts, mais vous sembliez déçu des rencontres un peu trop expéditives, si j’ai bonne mémoire.
-Quand ça dure une demi-heure, oui.
-Je comprends. Mais vous ne vous entendez plus avec votre femme, ou c’est juste que le désir a disparu ?
-Non, je m’entends très bien avec elle. Mais le deuxième accouchement s’est très mal passé, et elle est restée traumatisée physiquement et psychologiquement. On a fait quelques thérapies de couple mais ça continue de rester bloqué, sexuellement.
-Malgré le dialogue ? Mince… Mais vous avez aussi des maitresses ?
-Non, je ne la trompe que pour le sexe, c’est tout.
-C’est plus discret ?
-Je ne suis pas spécialement discret. Elle est au courant.
-Votre femme sait que vous fréquentez des escorts et des salons de massage ?
-Oui. En attendant qu’un jour on réussisse à retrouver une vie intime, on a cet accord elle et moi.
-C’est surprenant. Tant mieux, elle est très ouverte d’esprit. Mais elle ne préfèrerait pas que vous ayez simplement une maitresse ?
-Non, je pense que qu’elle se sentirait davantage en danger dans ce cas.
-Ah oui, je vois le point de vue. Mais ça coûterait moins cher.
-Je gagne très bien ma vie et elle aussi, donc…
-Et alors, là, elle sait que … ?
-Oui.
-Et quand vous allez rentrer, elle va vous demander si vous avez passé une bonne journée au travail et une bonne fin d’après-midi dans Lola ?
-Je pense qu’elle va le formuler autrement, mais oui.
-Ça me fait bizarre !
-Ça vous choque ?
-Pas du tout, je trouve même ça plutôt excellent, compte-tenu de votre situation. Mais elle n’en retire pas de la jalousie ?
-Pour être totalement franc, c’est l’inverse. Le fait que je partage cela avec elle, c’est comme si on maintenait un semblant de vie sexuelle elle et moi. En attendant qu’on règle notre difficulté de couple. Et là j’arrêterai mes extras.
-Donc vous lui avez déjà parlé de moi.
-Oui, ne serait-ce que les deux fois où vous m’avez massé.
-D’accord…
Martin se mit sur le côté de son corps, en appui sur sa main gauche, son index droit parcourant mon bras dénudé.
-Et sinon je travaille dans la finance.
-Vous bossez pas loin du salon de massage, je crois ?
-Oui, ce qui est pratique pour les petites pauses coquines entre midi et deux.
Sa main descendit mon avant-bras et prit la mienne. Il la porta à sa bouche et l’embrassa. Puis elle reprit son parcours et se posa sur ma cuisse. Elle y resta un moment et glissa sur le voile en direction de mon genou. Je me rapprochai de lui. La main remonta et se faufila sous la jupe patineuse. A force de monter, sa paume lui envoya l’information suprême : je portais des bas.
Je me penchai pour desserrer la cravate et l’enlevai du cou de Martin. La main sous ma jupe jouait avec la jarretière noire.
-Et si vous enleviez votre pull ?
J’ôtai le petit pull et le soutien-gorge apparut. Il comprimait mes seins l’un contre l’autre, sans donner d’illusion sur un volume auquel je ne pouvais prétendre. Martin enleva ses chaussures et ses chaussettes ainsi que sa chemise et s’allongea torse nu en jean à côté de moi. Il embrassa mon décolleté, passant sa bouche d’un sein à l’autre. Je pris sa tête entre mes bras, puis sa bouche descendit le long de mon ventre, embrassa mon nombril percé, et arriva sur la jupe. Martin me lança un regard, qui reçut mon consentement. Il fit passer l’étoffe sous mes fesses et la jupe disparut. Il posa doucement une main sur ma cuisse, sur la bande noire, juste avant que la peau ne réapparaisse, et embrassa ma chair. Ses doigts prirent respectueusement la mesure de mon mollet et de ma cheville. Mon pied était toujours coincé dans l’escarpin beige.
Il se colla à moi et continua d’embrasser divers endroits de mon corps.
-Lola… je peux vous poser une question ?
-Oui, bien sûr.
-Je n’ai pas pensé à vous le demander avant, mais…
-Quoi, Martin ?
-Vous embrassez réellement ?
-Bah oui !
-D’accord, parce que toutes les escorts ne le font pas.
-Taisez-vous et embrassez-moi.
Il m’embrassa, très langoureusement. Sa bouche pressait doucement la mienne et sa langue n’en sortait que par à-coups, jouant avec son homologue aussi bien qu’avec mes lèvres. Ses mains restaient actives au contact de mon corps. Je passai mes bras autour de lui pour resserrer l’étreinte, le laissant guider les ébats et imposer le rythme qui lui convenait.
Je le sentis au bout d’un moment chercher l’ouverture de mon soutien-gorge, et me retrouvai seins nus. J’ouvris son jean, qu’il enleva pour être à l’aise, restant dans un boxer gris déformé. Nous nous câlinâmes un bon moment ainsi, tout en continuant d’échanger des baisers tendres et appuyés. Martin caressa longuement mes seins, faisant glisser non sans tact mes tétons entre deux phalanges, jusqu’à les voir changer d’aspect et de volume. Alors il enleva mes escarpins et mon shorty, puis libéra enfin son pénis de la compression du boxer pendant que je faisais rouler mes bas le long de mes jambes. Nous fûmes nus tous les deux. Il se remit sur le lit et m’embrassa passionnément.
Je pris la verge dure entre mes mains et la masturbai tendrement. Pendant ce temps, Martin explora mon corps avec davantage de précision, le voyage arrivant inéluctablement sur mon sexe. Je le sentis me caresser, d’abord le bas du ventre, l’intérieur des cuisses, puis le pubis, et enfin il fut à l’entrée de mon vagin. Sa main gauche se posa derrière moi, sur mes fesses, et la droite explora mon duvet intime. Nous restâmes un bon moment ainsi, lovés l’un contre l’autre, dans des préliminaires sensuels et patients, tels des lycéens timides qui découvrent deux corps à la fois. Enfin Martin osa entrer en moi et deux doigts me caressèrent de l’intérieur. Mais il fut un peu trop mécanique. Il voulait bien faire, mais déroulait de façon scolaire le petit guide du doigt inquisiteur.
Enfin il descendit remplacer ses mains par sa langue. Il s’allongea tête-bêche avec moi, et sa tête s’enfouit entre mes cuisses. Il écarta mes grandes lèvres et sa langue épousa les contreforts de mon sexe avant de s’y aventurer.
I won’t tell you that I love you
Cause I’m bluffin with my muffin
La position était évocatrice. Le pénis prêt à l’emploi gisait contre le dessus de lit, tout à côté de moi. Je bougeai afin que ce soit Martin qui s’allonge sur le dos, et grimpai sur lui, toujours à l’envers. Je remis mon sexe tout contre sa bouche afin qu’il puisse continuer de me lécher, et pris son pénis dans ma main pour le porter contre mon menton. Je l’effleurai d’abord du bout des lèvres, y déposant de petits baisers prometteurs. Puis ma langue le caressa pendant que mes mains tiraient sur la peau pour le décalotter. Enfin je l’engouffrai dans ma bouche et entamai une longue fellation.
Nous restâmes ainsi sans que Martin ne me donne l’impression de vouloir changer quoi que ce soit. Je variai simplement mes caresses tout en guettant mes propres réactions. Il me sembla plusieurs fois que des ondes de désir naissaient dans mon bas-ventre, mais sans que cela ne se transforme en bouffée de plaisir, malgré l’ardeur du cunnilingus.
Ma fellation était davantage langoureuse qu’intense. Toutefois je sentais les résistances de Martin diminuer progressivement. Je décidai d’interrompre les jeux oraux et me redressai. Immédiatement les mains libres de Martin me caressèrent. Je descendis du lit pour prendre un préservatif lubrifié. Malgré le temps donné au temps et les efforts de Martin, mon sexe était resté bien au sec. Martin voulut se redresser.
-Bouge-pas, laisse-moi faire, lui dis-je en ouvrant la capote, et en imposant à la fois le tutoiement et mes conditions.
Je la déroulai sur la verge dressée, et vins au-dessus de lui. Je me positionnai juste dans la continuité de cette direction verticale indiquée par le membre que j’avais longuement choyé dans ma bouche. Je le pris dans ma main, le guidant à l’entrée de mon sexe, et descendis doucement, le faisant pénétrer en moi. Quand il fut prisonnier de mon étroitesse, les yeux de Martin se fermèrent et sa poitrine se gonfla. Accroupie sur lui, je maitrisai à la fois la profondeur et le rythme de la pénétration. Libre de ses mouvements, Martin posa ses mains sur mon corps, accompagnant par des gestes équivoques la montée implacable du plaisir qui ne dépendait plus que de mon bon-vouloir. Bien que petits, mes seins bougeaient au rythme de mes hanches, au-dessus de ce corps de mâle à ma merci. J’avais l’impression d’être une cow-girl dans un rodéo, empalée sur sa monture en érection.
Alors que ses mains s’agrippaient à mes seins ou à mes fesses, puis à mes cuisses ou à mon ventre, Martin me regarda dans les yeux. Je me souvins qu’il était un de ces hommes sensibles aux regards. Mon bassin appuyait, relâchait, serrait et desserrait, inclinait et incurvait, imposant chaque mouvement lascif ou vigoureux. Et subitement, comme pour donner raison à Mélanie qui avait suggéré que le plaisir était chez moi lié au pouvoir, mon ventre s’embrasa.
Je posai mes paumes bien à plat sur le torse de Martin, ce qui me donna plus d’amplitude encore dans mes mouvements de hanches et de bassin. Alors que le pénis en transe était harcelé de toutes parts dans mes abymes, chaque ondulation, chaque geste, chaque va et viens supplémentaire raisonna en moi comme une victoire, arrachant des grimaces de plaisir sur le visage tuméfié de l’homme abandonné à mon désir, et déclenchant une montée en puissance fabuleuse vers les cimes de ma propre extase.
Martin et moi découvrîmes en même temps que les danses orientales, et la danse du ventre en particulier, que je travaillais depuis plus d’un an et demi, offrent des possibilités de faire travailler des muscles inconnus qui ne sont pas sans efficacité dans la position qui était la mienne alors que je surplombai mon amant du soir. Sentant Martin arrivé tout près de la fin de son ascension, je contractai mes abdominaux et les muscles que la prof de danse égyptienne nous avait appris à utiliser pour dissocier le bassin du reste du corps. Martin serra les dents et se cambra. Je le maintins entre mes cuisses, les paumes toujours appuyées sur sa poitrine, et sentis mon ventre devenir comme autonome. Je me redressai, cisaillant la verge dans une torsion arrière qui fit hurler Martin. Cette présence en moi, suivant chacun de mes mouvements, épousant mon sexe serré autour du pénis agonisant, me remplit subitement de chaleur. Je jouis cambrée en arrière, mes mains posées cette fois-ci sur ses chevilles, alors que le sexe en moi se vidait de sa semence en pulsant. L’image de Sharon Stone attrapant un pic à glace sous le lit me passa dans la tête entre deux hoquètements que mon cœur envoyait avec peine dans mes artères. Je repartis vers l’avant et mes seins s’écrasèrent sur le torse de Martin qui passa ses bras autour de moi et me serra fort.
Nous restâmes comme ça un moment, laissant nos respirations retrouver un rythme normal. Le sexe dégonfla en moi et je m’enlevai à temps pour ôter le préservatif copieusement rempli. Martin alla le jeter à la salle de bains et revint dans le lit au fond des draps duquel je m’étais installée. Nous reprîmes notre conversation. Il me détailla son travail quotidien, me reparla de sa femme et de ses enfants. J’étais intriguée par cette situation particulière d’une épouse donnant à son mari sa bénédiction pour recourir à la prostitution.
-Alors tu vas lui raconter ça ?
-Oui.
-Tu entres dans les détails, quand tu lui racontes tes séances ?
-Oui, ça fait partie de ce qu’elle aime entendre.
-Mais ça l’excite, ou bien elle est simplement contente pour toi et aime entendre les détails de ton excitation à toi ?
-Les deux. Elle n’a plus de plaisir physique, comme je te l’ai dit, mais la libido existe encore, même si elle est cérébrale.
-C’est étrange quand même. Vous avez bon espoir que ça revienne à la normale ?
-Oui. Par exemple, ce matin, avant de partir au travail, je lui ai montré ton site. Elle a vu tes photos.
-Ah oui carrément…
-Oui.
-Et elle a dit quoi ?
-Que j’avais bien de la chance.
Martin me prit dans ses bras tout en discutant. A bien des égards, cette deuxième séance continuait de ressembler à la première, au détail près que je venais d’avoir un orgasme. Un orgasme que je m’étais presque donnée toute seule, me stimulant sur la verge dressée de Martin à qui je venais de faire l’amour. Tout comme Nicolas, Martin s’intéressa à moi, à mes études, à mes projets. Le temps fila doucement, chaque minute vide de sexe gaspillant cinq des six-cents euros déjà dans mon porte-monnaie. Un peu avant 20 heures, Martin me glissa une proposition à l’oreille, poursuivant sans le savoir la comparaison avec ma première séance.
-J’aimerais bien un petit bain coquin à deux.
Il me précéda à la salle de bains qui était pourvue d’une baignoire et non pas de la douche à l’italienne de la chambre 19. La petite pièce toute en longueur était carrelée de sombre de haut en bas. Un plan de travail en marbre clair serti de deux vasques blanches, ainsi que la lumière naturelle du jour qui perçait par la fenêtre, apportaient de la clarté qui se réfléchissait sur les faïences. La baignoire était au fond, sous la fenêtre. Il m’appela quand le bain fut prêt. Il était déjà entré dedans. Il avait dû vider quelques flacons offerts gracieusement par l’hôtel car une mousse abondante s’était formée à la surface de l’eau. J’entrai dedans, et m’assis contre lui, mon dos épousant son ventre, mes fesses écrasant voluptueusement les trois pièces masculines encore provisoirement au repos.
Cela ne dura pas.
Martin me serra dans ses bras, ses mains trouvant naturellement une place sur mes seins, et embrassa ma nuque, mes oreilles, la langue véloce trouvant le chemin pour s'insinuer dans ma bouche par le côté. Il prit un savon parfumé à la rose et le passa sur mon corps. L’eau empêchait de nettoyer vraiment ma peau mais là n’était pas du tout la question. Je pliai mes jambes pour qu’elles lui fussent accessibles, et il glissa la forme ovoïde contre mes longues gambettes ruisselantes parsemées de mousse. Dans mon dos, quelque chose se rigidifia.
I promise this, I promise this
Check this hand cause I’m marvelous
Je pris à mon tour la savonnette et me retournai. Assise face à lui, je lavai son torse, son dos qu’il décolla de la baignoire tout en profitant de la situation pour me prendre dans ses bras, me peloter vigoureusement, me rouler une pelle baveuse à souhait, et augmenter encore la taille de son érection. Puis je m’accroupis en face de lui, et plongeai les mains sous la mousse. Je lavai ses jambes, l’intérieur de ses cuisses, pendant qu’ivre de bonheur, il m’embrassait à pleine bouche en caressant mes seins. J’arrivai enfin à l’entrejambe, et fis glisser le savon le long de la hampe dure et gonflée. Mes doigts coquins en profitèrent pour la titiller, décalottant le gland immergé, et caressant des testicules jusqu’au frein le long manche de nouveau au garde à vous.
-Tu veux rester là ? Tu veux retourner sur le lit ?
-On reste là !
-Ok, alors attends.
Je sortis du bain pour prendre un préservatif que j’avais déposé à côté d’une vasque au cas où. Après avoir copieusement inondé la pièce, je réintégrai la baignoire et invitai Martin à s’assoir sur le rebord. La verge dressée me semblait plus grosse et plus dure que lors de notre premier round. Les pieds dans l’eau, Martin s’installa sur la tranche de la baignoire. A genoux dans l’eau, je me penchai et engloutis le pénis dans ma bouche. Sa taille n’était pas exceptionnelle. C’est ce qui me permit de jouer à ça. Je ne le fis que quelques secondes, puis reculai mon visage pour ne conserver que le gland bien au chaud contre ma langue, entamant une fellation endiablée. Je donnai du rythme, et joignis aux succions jouissives de ma bouche et de ma langue, une stimulation de la hampe en voluptueuse masturbation effrénée.
Au sommet de sa forme, Martin prit les devants. Il attrapa le préservatif et le mit en place. Il me fit comprendre la position envisagée. Je posai mes mains à plat de l’autre côté de la baignoire, par-dessus les robinets, genoux dans l’eau. Cambrée en arrière, ma fente affleurait au travers de la mousse. Il vint dans mon dos, se mit également à genoux, et me pénétra en serrant mes hanches. La levrette fut intense. Martin était déchaîné, son fantasme de sexe dans une baignoire décuplant visiblement son désir autant que la vue sur mes fesses dégoulinantes. Les allers et retour furent vifs, soutenus. L’eau clapotait autour de nous, et des tsunamis domestiques et écumeux débordaient régulièrement pour aller s’écraser sur le sol marbré.
Le plaisir ne vint plus.
J’avais laissé le pouvoir à Martin.
Celui-ci ne fut pas long. Pris dans un élan et dans une fougue bien loin de l’homme stressé qui m’avait ouvert la porte un peu moins de deux heures plus tôt, Martin allait et venait en moi avec puissance, accompagnant la levrette frénétique de longs gémissements. Il bascula de plus en plus sur moi, m’écrasant de tout son poids contre la robinetterie haut de gamme. Ses mains cherchèrent mes seins, les pétrissant par en-dessous, oubliant toute la douceur de la première heure pour retrouver l’instinct animal de l’état de rut qu’il avait atteint. Renonçant à éprouver tout plaisir, je me contentai d’être contente pour lui qu’il atteigne de tels sommets d’excitation, et le laissai faire sa petite affaire derrière mon dos.
Très rapidement, les gémissements devinrent râles, les paumes se figèrent sur mes seins, une main vint se placer sur mon cul, dernier vestige d’un trouble mené à son paroxysme, et Martin éjacula bruyamment.
Nous sortîmes du bain, achevant de noyer la salle de bains, et nous séchâmes. Je retournai la première dans la chambre afin de me rhabiller. La tenue sexy prit place dans le sac à dos et je redevins la sage étudiante qui venait de se faire prendre en levrette à genoux dans une baignoire par un quadra risquant l’infarctus à chaque va et viens salace entre ses reins.
Martin finit par me rejoindre, hirsute et épuisé. Je fis un tour dans la salle de bains, pour sécher mes cheveux, et renonçai à me remaquiller. Les quelques mètres carrés de luxe de bon goût ressemblaient à un champ de bataille après une tempête. Je remis mes boucles d’oreille et retournai dans la chambre enfiler mes Converse.
Martin se leva, serviette autour de la taille, et s’avança pour me dire au revoir. Il mit ses mains sous mon menton dans un geste à la fois tendre et solennel qui me fit marrer.
-Je peux t’embrasser une dernière fois, même si mes deux heures sont terminées ?
Sa langue entra dans ma bouche pour dire au revoir à la mienne et je sentis qu’il ne faudrait que peu de temps pour que Martin ne redevienne entreprenant. J’ouvris la porte. Le couloir était vide.
-C’était un moment merveilleux, Lola. Merci infiniment.
-Merci à toi, dis-je en pensant aux six-cents euros rangés dans mon sac à dos.
-On se revoit bientôt ?
-Quand tu veux. Pour un massage, ou pour détruire une deuxième salle de bains.
Martin me reprit par la main et un nouveau baiser vint sceller ce dernier trait d’esprit. Quand sa langue sortit enfin de ma bouche, je quittai la chambre et me dirigeai vers le fond du couloir, ondulant des fesses sous des yeux encore gourmands dont je savais qu’ils suivraient jusqu’à sa disparation dans l’escalier le corps qu’il venait de louer, réalisant enfin un fantasme né le jour de notre premier massage, tout en créant un désir qu’une seule séance était bien incapable d’assouvir à elle seule.
Lola avait de l’avenir. En tout cas tant que Léa la laisserait faire.
Can’t read my
Can’t read my
No he can’t read my poker face
(She’s got me like nobody)