Chapitre 52 : L'imprévisible

Dissimulées par une épaisse nappe de brouillard, les côtes asgardiennes se dépeignaient en nuances fades de brun et de gris. Un vent inhospitalier fouettait le visage des voyageurs, soulagés d’atteindre enfin le sable décoloré de la plage. Derrière eux, l'ombre fantomatique du Skidbladnir surplombait les flots épuisés d'un océan suffoquant sous l’écume. Loki jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. Sur le pont du navire, il crut déceler les contours d’une pâle silhouette, ballottée par les éléments. Ce pouvait n'être qu'un mirage ou le souvenir d'une autre amante du Soleil, éconduite des siècles plus tôt, mais lui, espérait que ce soit Sygn, le cherchant aussi dans la brume.

Skadi prit la tête du groupe. Les branches mortes durant l'automne et les troncs abattus par les vents d'hiver jonchaient la route pavée, mais cela n’entama en rien sa froide détermination. Pour la suivre, ses compagnons eurent à forcer le pas, bien que tous ne partageaient pas son impatience. Freya progressait la mort dans l'âme, sa main blottie dans celle de son frère aîné. Sur ses talons, Eir veillait à ce que les jupons de sa maîtresse ne prennent pas la saleté. Bien sûr, la tâche ne manquait pas d'absurdité puisqu'à leur arrivée, l'eau salée l'avait souillée jusqu'au genou. Par quelques regards, Freyr n'eut de cesse d'implorer l'indulgence de la servante. Cette frivolité appartenait à Freya aussi indéniablement que les vagues appartenaient à l'océan. Et qu'était-ce qu'un océan dépourvu de ses vagues si ce n'est une flaque d’eau croupie ?

A l'Est s'étendaient les silencieuses forêts d'Alfheim. Depuis la fin de la guerre, tout le royaume se dissimulait à l'ombre des feuilles mouchetées du sang de ses soldats, dans un mutisme lugubre. Nul ne s’aventurait plus dans ces bois, qui avalaient les curieux sans les recracher. La rumeur voulait que ce fut l’œuvre de la forêt elle-même. On parlait d’ombres mouvantes, de branches en forme de griffes, d’yeux plantés dans l’écorce et de racines rampant sur le sol. Skadi se souvenait seulement du sifflement strident des flèches, jaillies de l'obscurité et s’abattant en sanglantes averses. Les cris, les gémissements hantaient encore certaines de ses nuits. Alors, en dépit des contestations, la Panthère accéléra encore.

La cité d'Asgard se révéla bientôt, dans les lointaines hauteurs occidentales, semblable à une vieille tique suçant le flanc de la montagne. Fardés d'une arrogance vaine, ses toits offraient à l'Astre couchant un spectre plus qu’un véritable reflet. Ses remparts se tenaient encore à plusieurs heures de marche, derrière la sombre masse de la Forêt de Fer. Un profond malaise s'abattit sur les voyageurs condamnés à la traverser. Dans cette obscure étendue peuplée d'épicéas, de frênes, de chênes et d’érables, l'odeur de brûlé crépitait dans les poumons. La cendre glissait sous les pieds. La haine taillait les pointes des ronces. Le deuil recouvrait toute couleur. Freya, Freyr, Eir et Skadi marchaient, têtes baissées. Sourds aux gémissements portés par la brise, aveugles aux chimères sculptées par les ombres.

Loki, cependant, ne parvenait à maintenir une ignorance si obstinée. Se détachant sciemment du groupe, il s’écarta du chemin pour fouler la terre laissée nue, là où la forêt avait été brisée, là où ne se dressaient plus que de sinistres piquets, taillés dans des troncs encore enracinés. Les branches avaient servi à alimenter les feux. Loki se souvenait de la sinistre nuit des Bûchers. Il se souvenait de l’appétit féroce des feux, de l’odeur grasse du suif se mélangeant à la sève, des pleurs, des suppliques, de la chair fondue sur les os. Ici, s’étaient consumées les Sorcières sous le regard impuissant de leur protectrice. Les flammes n’avaient pas osé dévorer l’Enchanteresse, les plus téméraires d’entre elles s’étaient à peine aventurées sur la courbe de ses chevilles. Loki s’agenouilla et remplit l’une de ses poches d’un mélange de terre et de cendres.

Les asgardiens ne venaient jamais ici. A vrai dire, rares étaient les raisons de traverser cette Forêt maudite et plus rares encore étaient celles de quitter le sentier. Tout y était trop lugubre, même les bêtes l’avaient abandonnée. La dernière âme à vivre était celle d’une rescapée, incapable d’abandonner l’esprit de ses sœurs défuntes. Loki se redressa et rattrapa les Vanes. Ensemble, ils atteignirent la cabane de Tanagra tandis que la lune se levait à peine. 

Freya surprit son frère, à même titre que sa servante, en déclarant qu'elle préférait poursuivre jusqu'à sa demeure. Skadi fit remarquer que deux bonnes heures de marche l'en séparaient, mais le confort à la clef méritait largement ces derniers efforts, selon Freya. Il n'y eut donc aucune tentative de négociation et ainsi, poursuivit-elle sa route aux côtés de son frère et de sa servante. 

« Toi, ça ne te dérange pas d'abuser de l'hospitalité de ma maîtresse ? lança Loki.

— J'allais te poser la même question, rétorqua Skadi.

— Je te demande pardon ?»

Cependant, ce n'est pas Tanagra qui s'avança vers eux, mais Torunn. La Sorcière allait mieux. Les coups ne laissaient plus aucune trace sur sa peau. Elle les accueillit par une étreinte silencieuse mais non moins émue.

« Vous les avez ? demanda-t-elle dans un murmure.

Loki tapota sur le revers de la sacoche, pendue à son épaule.

« Nous les avons. »

 

Assise à table, Tanagra préparait un curieux cataplasme dont l’odeur d’herbe humide embaumait la demeure. Encerclée d'une multitude de pots en terre peinte et de bocaux pris sur ses étagères, la sorcière marmonnait des incantations dans la langue ancienne d’Yggdrasil, sourde aux alertes que ses oiseaux croassaient avec entêtement. A la lueur chancelante d’un feu follet prisonnier d’une cage de verre, les feuilles séchées voletaient parmi les poudres. Les algues figées dans la graisse végétale couinaient sous les coups de pilons.  Soudain, Tanagra poussa un grognement frustré et envoya valser sa préparation. Le fracas fit taire les corbeaux.

« Es-tu trop occupée pour nous accueillir ? »

La voix venait du seuil. Tanagra daigna enfin lever des yeux jaunis vers ses visiteurs. Elle se leva péniblement, dévoilant la rondeur de son ventre que l’amplitude de sa robe ne suffisait plus à masquer. Loki blêmit. Un ange passa.

« Ma belle, j'ignorai que tu...

— Ce n'est pas contagieux, tu sais, coupa Tanagra avec humeur.

— Depuis combien de temps...

— Cela n'a aucune importance. Rentrez tous les deux.”

Loki laissa Tanagra cueillir un baiser sur ses lèvres. Il pénétra dans la cabane, confus mais se pliant au silence que semblait désirer son amante. Skadi, en revanche, le refusa.

« Est-ce son enfant ? »

L'Elfe Noire fut rappelé vers ses potions, onguents ou quel que soit la chose qu'elle concoctait. Une main placée sous son ventre, elle s’accroupit pour ramasser les morceaux du bol et éponger la mixture sur le sol. Sa respiration accélérait. Loki lui vint en aide puis la fit rasseoir.

« Je ne le prendrais pas mal si ce n’était pas le mien, fit-il avec un clin d’œil.

Mais Tanagra n'en tira aucun soulagement. Laborieusement, elle se releva, sous prétexte de ranger le désordre. Avec les centaines d'amulettes, de pots, d'ustensiles et autres bizarreries qu'elle accumulait dans ce minuscule espace que constituait sa demeure, le manège pouvait durer.

« Tan’ ? De qui est-il ?

— Laisse-la un peu respirer, Skadi. »

            Tanagra s’interrompit. Son menton tremblait et ses yeux brillants ne parvenaient à demeurer fixes. 

« Il n'est pas le tien, mon aimé. Je suis désolée, je...

— N'en sois pas désolée, ma Belle. Au contraire, c’est une faveur que tu fais au monde de ne pas porter un autre de mes enfants.

— De qui est-il ?

— Ce n'est pas le tien non plus, Skadi ! Cesse de la harceler ! s'emporta Loki. N’as-tu pas une charogne à aller débusquer quelque part ? Ne vois-tu pas qu’elle pleure ?  

— Que s'est-il passé ? insista encore Skadi.

— Je ne l'ai pas voulu, jura l'Elfe en se blottissant contre le torse de Loki. Je te le jure, Skadi !

— Tu devrais leur dire, suggéra doucement Torunn en pressant l'épaule de son amie.

— Si elle ne le souhaite pas, pourquoi devrait-elle...

— C'est Baldr, chuchota Tanagra entre ses sanglots. Oh Skadi, je suis tellement désolée. Il est ton époux, mais il…

Le teint de porcelaine de Skadi blêmit un peu plus. Elle l'avait soupçonné en entrant dans cette pièce. Non. En vérité elle l'avait redouté la première fois où elle avait surpris Baldr qui la suivait dans la Forêt de Fer. Les narines dilatées par une colère aussi contenue que viscérale, elle coupa :

« C'est moi qui suis désolée. J'aurais dû m'en occuper il y a bien longtemps. »

Dégainant la dague dont le manche imprimait de cruels reliefs dans sa paume, la Panthère posa des yeux blancs sur le sang qui perlait le long de son poignet.

« J'aurais dû le faire dès notre nuit de noces.

— Tu ne pouvais savoir que...

— Je savais, Tan' ! s'écria-t-elle avec fureur. Tout le monde savait ! C'est pour ça qu'on m'a mariée à lui ! »

Tanagra trouva la force de quitter le cocon formé des bras de Loki et de Torunn pour trouver refuge auprès de son amie. Amie. Amante. Aucun mot de pouvait définir la sauvage Skadi. Elle était là et disparaissait l'instant d'après. Son cœur s'ouvrait et une seconde plus tard, il n'en restait qu'un bloc de glace. Tanagra se targuait souvent de s'y être frayée un chemin. D'y occuper une petite place à laquelle nul autre ne prétendait.

« Ne sois pas si cruelle envers toi, je t'en prie. Tu n'es pas responsable de lui, ma Tendre Skadi. »

Loki laissa échapper un hoquet de surprise qu'il déclina en un raclement de gorge lorsque Tanagra posa ses lèvres charnues sur celles, à peine marquées, de Skadi. Toute la chaleur qu’elle ne lui avait pas offerte à son arrivé se manifesta alors.

« Nous irons le tuer ensemble, dit tranquillement Torunn. C'est à cela que nous travaillons depuis quelques semaines. »

Skadi se redressa. Tanagra cherchait un signe d'approbation, ou au moins de réconfort. Elle trouva bien plus. Elle lut dans le hochement lent de Skadi, une volonté de fer. Ce qui leur manquait. L'assurance qu'ensemble ou non, cette mission serait poursuivie, traquée, jusqu'à aboutir.

« Qu'avez-vous prévu, précisément ? demanda Loki.

— Nous l'enlèverons, nous le tuerons.

— C'est assez rudimentaire, si je puis me permettre. Même pour toi, Torunn.

— Je suis de son avis, admit Skadi.

— Tu as toujours un marché avec les Asgardiens, Torunn. Les pommes contre celui qui a conduit Idunn à cette corde. Donne-leur la possibilité de te remettre le coupable.

— Même s'ils s'y résignaient, ils ne tiendraient pas parole et tu le sais mieux que quiconque, Loki.

— Le désespoir peut les y conduire, suggéra Skadi.

— Ils sont effectivement désespérés mais pas dépourvus de leur orgueil, rectifia Loki.

— Alors, que proposes-tu ? »

Torunn pensait le piéger mais lorsqu'elle vit la lueur d'émeraude éclairer les yeux du démon, elle sut qu'une nouvelle machination venait de naître dans son esprit retord.

« Pour le moment, tenez-vous-en à ce qui était prévu. Skadi, où dormais-tu ces derniers temps, avant de quitter le continent ?

— Au Sanctuaire de Freyr et de Freya.

— Alors va là-bas. Toi, Torunn, tu restes ici, comme tu l'aurais fait si nous n'étions pas rentrés. »

Puis, Loki se tourna vers le fond de la cabane. Plus exactement vers la volière d’Hugin et Munin.

« Nous allons avoir besoin d'eux. Les Asgardiens doivent savoir que je suis de retour et que tous se rassemblent pour m'accueillir comme il se doit. Il serait mieux que les corbeaux partent dès ce soir pour ne pas éveiller leur curiosité. Ils trouveraient étrange que les Vanes soient de retour par pur hasard. Skadi, tu préviendras Freyr et Freya. Si on vous interroge sur la raison de votre retour ici, prétendez avoir reçu le même message.

— Et demain ? gronda Skadi.

— Demain, Torunn rappellera au bon souvenir des asgardiens les conditions de son offre.

— Et après ?

— Tu auras la tête de ton époux. Laisse-moi seulement deux jours et tu n’auras plus qu’à aller la cueillir sur ses épaules.

— Il vaudrait mieux pour toi, grinça la Panthère. Ou c'est la tienne que je trancherai.

— Nous n'aurons pas besoin d'aller jusque-là. »

 

* * * * *

 

Skadi quitta la cabane et mit en chemin. Sur le seuil, Torunn et Loki avaient longuement discuté tandis que Tanagra avait missionné les corbeaux. Jamais le démon ne détailla ce qu'il avait en tête. C'était mieux pour tout le monde, prétendait-il. Alors, lasse de ruses vaines, Torunn rentra pour se mettre au chaud et trouver un peu de repos. Dans sa poitrine, grandissait l'espoir que seul un lendemain glorieux pouvait susciter.

Béni un bref instant par le répit qu'accorde la solitude, Loki soupira un bon coup. Sa conscience n'était pas en paix. Harcelée par le souvenir des bûchers, par l'odeur qui planait dans les nappes de brouillard, elle lui rappelait sa lâcheté passée. Loki pensait à la caverne où attendait le serpent. Celle enfoncée dans la forêt et celle qui l'attendait au bord du Fleuve.  Il pensait à Sygn, qui ne le libèrerait d’aucune des deux.

Derrière lui, la porte grinça légèrement. Tanagra le rejoignit, les mains serrées autour d'un petit bol de tisane fumante. Elle lui en proposa mais il déclina d'un air vague. Et quand l'Elfe l'approcha, les yeux du démon lui échappaient. L'évitaient. Loki se tenait là et pourtant, sa présence laissait autant de froid que son absence. Son corps se tenait bien là, mais pas le reste de son être.

« Je suis vraiment désolée de ce que Baldr t’a fait. Pourquoi ne m'as-tu rien dit ?

— Loki, s'il te plaît, fit-elle en soufflant sur sa tisane.

— Pourquoi ne m'as-tu pas dit que tu étais enceinte ?

— Tout cela est temporaire. Bientôt, après... quand tout sera réglé ici, je partirai voir ma sœur. Gullveig sait faire ... elle sait régler ces choses-là.

— Tu t'en vas ?

— Comme toi, je m'en irai, oui.

— Laisse-moi t'accompagner. »

Tanagra s'efforça d'exprimer un semblant de gratitude mais elle n'y parvenait pas. Sa bouche se brisait là où ses yeux coulaient. Il lui suffisait de regarder Loki, de le voir scruter la forêt en espérant qu'apparaisse une chose qui ne s'y trouvait pas pour le comprendre. Cette chose-là retenait son attention, son espoir, ses pensées et même son cœur.

« Tu ne le peux pas, car en vérité, tu es déjà parti. 

— N’y vas pas seule, s’il te plaît.

— Je demanderai à Skadi de m’accompagner. »

Loki acquiesça distraitement. Tanagra se pressa doucement contre lui, et c’est seulement en ressentant le poids de son corps contre le sien qu’il revint à lui.

« J'ai rencontré l’imprévisible, dit-il d'une voix blanche.

— J'aurais tant aimé te garder auprès de moi, regretta Tanagra avec fébrilité. Te guérir de cette nature qui est la tienne et te garder des folles grandeurs des Nornes. Nous aurions pu être heureux, tous les deux, ici.

— Ma nature n'est pas une maladie. Mon caractère n'est pas un symptôme. Mes ambitions ne sont pas les délires d'une âme tourmentée et inconsciente d'elle-même. Je ne suis pas ces oiseaux que tu emprisonnes et qu'un foyer accueillant suffit à combler. Cela, tu ne l'as jamais compris.

— Ne sois pas cruel avec moi. Tu ne l'as jamais été.

— Tu as toujours nié que je puisse l'être. C'est différent.

— Je me remémore souvent notre première rencontre, Loki. Tu étais brisé, du plus petit os aux tréfonds de ton esprit. Tu grognais comme un bête et une écume de bile couvrait ton visage. Tu ressemblais à un chien enragé. Tu connaissais à peine notre langage. Je t'ai soigné. J'ai pansé chacune de tes plaies. Je t'ai veillé. Je t'ai abreuvé de remèdes. Guéri tes blessures. Donné de l'humanité à tes traits pour t’aider à t’intégrer auprès des Ases alors même que je désapprouvais ton idée. Et à chacun de tes faux pas parmi eux, j’étais là. Je t’ai sorti si souvent de la caverne au mépris des conséquences. J'ai renoncé au monde entier pour toi. 

— Jamais je ne t'en ai demandé tant.

— Je suis la seule qui puisse prétendre te comprendre.

— Tu parles comme elle, grinça-t-il.

— Ne m'insulte pas. Moi, je t'ai aimé.

— Tu as aimé cette cabane que tu imaginais entourée de jardins et de potagers. Tu as aimé les enfants que tu espérais voir naître et grandir dans cette forêt. Tu as aimé un rêve. Tu as aimé une idée, un futur qui ne poindra jamais. Mais moi, tu ne m'as pas aimé. Personne ne le peut.  Je ne t'en blâme pas et de toutes façons, tu mérites bien mieux que cela, Belle Tanagra. Tu mérites quelqu’un d’aussi réel que Skadi. »

L’Elfe plongea une dernière fois dans son regard, déposa un dernier baiser sur sa bouche. Puis son épaisse chevelure noire lui tomba devant les yeux et les joues. Plaçant une main sous son ventre, elle prétendit une subite fatigue et se retira. Dans la cabane, le sol se balançait sous ses pieds. Les murs, les objets, tout paraissait trouble. Tanagra tassa le chagrin au fond de ses entrailles avant qu’il ne la terrasse. Elle se glissa dans la couche aux côtés de Torunn et remonta haut la couverture. Ainsi était arrivé le jour. Le jour où, appelé par le destin tissé des Nornes, Loki lui échappait pour ne jamais lui revenir.

 

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