Mariam fit sa promenade matinale avec Sam, nettoya, rangea, continua une lecture dans la bibliothèque puis servit le dîner, duquel Lord Kerings fut également absent sans que cela ne choque personne. L’hélicoptère était pourtant revenu mais le seigneur Kervey ne se mit pas en quête de son ami ni ne s’offusqua du vide en bout de table.
Après dîner, Mariam se rendit en salle vidéo, peu certaine d’avoir envie d’y aller, craignant ce qu’elle allait y trouver. Lord Kerings se tenait debout près de la fenêtre et observait la neige tourbillonner dehors. Mariam s’approcha de lui, restant à une distance plus que convenable.
- Viens avec moi, dit-il avant de sortir de la pièce.
Elle lui emboîta le pas sans hésiter et sans la moindre crainte. Elle le suivrait au bout du monde s’il le demandait. Devant la porte d’entrée, il lui tendit son manteau. Elle le mit tout en le transperçant des yeux. Il ne comptait visiblement pas en passer un, lui. Or elle était là justement pour les rendre humains.
- Fous-moi la paix, ordonna-t-il et Mariam obéit en souriant.
Il l’amena à l’hélicoptère où elle s’installa sur le siège passager, ravie d’être protégée du vent froid extérieur mais grelottante dans l’habitacle glacial. Le moteur ronronna rapidement et l’engin prit de l’altitude. Contrairement à son premier vol, cette fois, Mariam n’avait pas peur. En totale confiance, elle profita du paysage magnifique malgré la tempête, permettant à Lord Kerings de ne pas subir sa logorrhée d’angoissée.
Lord Kerings donnait de temps en temps le nom des rivières et des fleuves survolés, des montagnes contournées, des villes lumineuses. Il se posa et Mariam sortit, pour découvrir un petit jet privé. Elle prit place à bord, s’attacha pour le décollage puis Lord Kerings lui présenta la chambre. Elle dormit profondément.
Il la réveilla pour l’atterrissage. Elle monta dans un nouvel hélicoptère, seulement consciente de ne connaître ni les lieux, ni l’alphabet, ni la langue. Aucune angoisse ne la traversait. En présence de Lord Kerings, elle se sentait bien, rassurée. Ici aussi il faisait froid mais il ne neigeait pas. L’hélicoptère s’éleva sur une aube rendant le vol merveilleux.
Finalement, il atterrit sur une herbe rase faisant face à des ruines non loin d’une forêt. Depuis cette colline, on apercevait la vallée luxuriante environnante. Des collines recouvertes d’arbres aux différentes teintes de vert mais également d’ocre et de marron se succédaient. Au loin, un montagne dessinait des courbes harmonieuses. Les oiseaux chantaient. Le bruit de l’eau courait en amont. La fraîcheur ne dérangea pas Mariam, maintenant habituée à bien pire.
Elle suivit son guide jusqu’à un promontoire faisant face à la vallée toute entière. Dénué de toute rambarde, il renvoyait un message de nature indomptée.
- C’est magnifique ! Le voyage en valait la peine. Nous sommes en Transylvanie, n’est-ce pas ? Ceci est le col de Tihuta.
- Toujours aussi perspicace, ma chère, répondit Lord Kerings.
- Il ne reste vraiment rien de ta demeure, geignit Mariam en jetant un œil aux ruines derrière elle. On devait avoir une vue splendide depuis la terrasse.
- La folie des hommes. La guerre. La peur. Les humains sont dangereux et ne doivent pas être sous-estimés.
- Je n’en doute pas, répondit Mariam.
- J’ai passé une étrange nuit avant-hier.
- Je suis navrée de t’avoir causé de la souffrance.
- Tu ne m’as pas fait mal, répliqua-t-il. Quand j’ai refusé de te transformer, mes fantômes m’ont sauté à la gorge, me lacérant le corps, brisant mes os, faisant couler de l’acide dans mes poumons. Je t’ai ordonné de sortir par peur de m’en prendre à toi.
Mariam frémit, autant de peur que de peine d’apprendre sa douleur.
- Je crois que je me suis évanoui, indiqua Lord Kerings. Je ne savais même pas que c’était possible pour un Vampire.
Mariam resta figée et muette.
- J’ai fait un rêve : tu étais ma petite. Je t’enseignais mon art. Je me sentais bien, en paix, satisfait, heureux. Je me suis éveillé et la réalité m’a envahi. Si un instant, mon inconscient m’a donné envie d’aller te retrouver dans ta chambre pour t’offrir ce que tu demandais, mes pensées conscientes ont repoussé violemment la requête au nom de la divinité de mon créateur. Je me suis de nouveau écroulé. J’ai fait le même rêve, exactement le même, une deuxième fois. Le réveil a été atroce. J’ai hurlé de douleur. Le combat a redoublé d’ardeur. J’ai succombé une fois de plus.
Mariam frémit. À cause de l’insonorisation de la salle vidéo, nul ne s’était rendu compte de la souffrance d’un des résidents. Il s’était retrouvé seul dans ce moment atroce. Mariam s’en voulut. Elle aurait dû aller prévenir le seigneur Kervey. Pourquoi ne l’avait-elle pas fait ? Par peur de déranger. Monsieur Lawzi se serait montré désobligeant, à n’en pas douter.
Elle aurait pu aller trouver Sam et le laisser décider si cela en valait la peine. Elle ne voulait pas troubler sa quiétude. Il avait choisi de vivre à part, ça n’était pas pour qu’on vienne perturber son calme à tout bout de champ.
Mariam comprit qu’elle essayait de se trouver une excuse alors qu’elle n’en avait aucune.
- Je suis désolée, murmura-t-elle.
Lord Kerings leva sur elle un regard surpris.
- J’aurais dû aller chercher ton ami. Tu n’aurais pas dû être seul dans ce moment pénible, expliqua Mariam.
- Julian n’aurait rien pu faire. C’était entre moi et moi. J’ai passé toute la nuit à lutter, guerre aussi immortelle que moi. Finalement, je me suis rendu compte de l’heure. J’étais en retard pour le petit-déjeuner. Julian allait m’engueuler. D’aucun trouverait cela futile mais Julian est mon seul ami. Je ne veux pas lui causer de tort.
Mariam comprenait fort bien.
- J’ai ouvert la porte et je t’ai entendu proposer que Chris soit mon créateur. J’ai discuté avec toi et je suis parti. J’avais besoin d’air.
- Je comprends, assura Mariam.
- Ton idée a fait son bonhomme de chemin. Ma croyance s’effrita, laissant de la place au rêve et les fantômes se sont éloignés, emmenant avec eux la douleur et plus j’envisageais l’idée de t’offrir ce que tu réclamais, plus je me sentais bien.
Mariam sentit son cœur battre plus vite. Ses épaules s’affaissèrent et ses yeux brillèrent.
- Tu es si jeune, Mariam, poursuivit Lord Kerings. Es-tu sûre de le vouloir ?
- Oui, murmura Mariam.
« Je le veux », pensa Mariam qui se retint de le dire, trouvant la phrase un peu trop « mariage » à son goût, même si après tout, la différence était minime. Il s’agissait bien de passer le reste de leur vie ensemble. « Jusqu’à ce que la mort les sépare », un délai rallongé par le statut d’immortel des Vampires. Une vague de joie traversa Mariam.
- Tu comprends ce que tu perds ? Tu ne pourras plus jamais enfanter !
- Tant mieux ! s’exclama Mariam. Je pourrai enfin baiser sans risque de tomber enceinte. J’ai déjà avorté une fois. Je préfère autant ne pas le refaire. Il s’agira d’une libération, pas une perte !
Lord Kerings hocha gravement la tête. Mariam pencha la tête puis demanda :
- Et toi ? Tu es sûr de vouloir faire ça ? Je ne voudrais pas que tu regrettes juste après.
- Les fantômes reviennent en force dès que je repousse ta requête. Ils s’éloignent dès que j’envisage de l’accepter.
- C’est sûrement pour ça… dit énigmatiquement Mariam.
- Pour ça que quoi ?
- Les puissants ont subi Agapé, eux aussi.
- Pourquoi penses-tu cela ?
- Malika accepte sans broncher toutes les règles débiles des avertis sauf celle refusant à des Vampires le droit de procréer. Elle connaît les conséquences. Agapé ! Une souffrance inouïe ! La promesse d’une peine insurmontable.
Lord Kerings fronça les sourcils. Mariam poursuivit :
- Les puissants se sont interdits de procréer et pourtant, chacun d’eux l’a fait une fois, mais leur dévolu ne s’est pas jeté sur n’importe qui : uniquement des personnes dont ils sont tombés amoureux.
- Un amour suffisamment fort pour les faire craquer, valida Lord Kerings. Mariam, je ne veux pas que tu te méprennes : je ne veux pas te transformer pour faire partir mes démons. Si c’était mon objectif, je prendrais n’importe clampin venu.
- Si ma transformation t’offre la liberté émotionnelle, alors je serai comblée ! assura Mariam.
- Je souhaite te transformer parce que je te veux comme petite.
- Je souhaite t’avoir pour créateur, répondit Mariam.
- Prouve-le moi, annonça Lord Kerings.
Mariam tourna la tête vers la droite, dévoilant sa carotide au tueur sanguinaire. Il plaça sa main gauche sous son nez et ordonna :
- Inspire à fond !
Mariam obéit et elle fut envahie d’un profond sentiment de plénitude. Elle se trouva béate, flottant sur du coton. Ni l’alcool, ni la drogue n’avait eu un effet aussi grisant.
- La transformation fait très mal normalement. Cadeau pour ma petite, murmura Dracula à son oreille.
Mariam leva les yeux sur lui et sourit.
- Tu n’es même pas tombée, annonça-t-il. Remarquable !
Mariam gloussa. Elle ne s’était jamais sentie aussi bien de sa vie. Plus que tout, elle voulait le satisfaire, obtenir son approbation, le rendre fier. Son bonheur lui importait.
- Les fantômes ? demanda Mariam.
- Partis, annonça Dracula et Mariam hurla de joie.
- Bon, maintenant, cherchons ton créateur. Où est Chris ?
Dracula se figea. Il cligna plusieurs fois des yeux puis lança un « Quoi ? »interloqué qui ne lui ressemblait pas.
- Si les fantômes sont partis, alors tu peux te connecter à tes émotions et retrouver ton créateur ! Tu es le seul à avoir la possibilité de le faire. Allons le sauver !
- Le sauver ? répéta Dracula. Mariam, je ne comprends rien. Mon créateur est mort !
- Bien sûr que non ! s’exclama Mariam. Malika est sa petite. Elle n’aurait jamais pu le tuer. C’est impossible.
Mariam sentit que si elle essayait, elle échouerait. Sa main serait retenue. Elle n’aurait su l’expliquer. C’était évident.
- Pourquoi Malika aurait-elle ?
- Elle a trahi les Aars pour pouvoir enfanter. Chris s’en sera rendu compte et elle se sera protégée, d’où la disparition du premier Aar.
- Tu crois qu’elle le tient prisonnier ? grogna Dracula.
- Bien sûr ! Allons libérer ton créateur. Tu désignes la direction et on y va. Bon, avec des pincettes parce qu’il y a une armée de prêtresses du mal sur place, mais on ne va pas laisser ton créateur moisir dans un cachot une minute de plus ! Allez ! Montre-nous la direction.
Dracula, tout en secouant la tête, ferma les yeux et respira amplement.
- Par là, dit-il sans cacher son ahurissement. Putain, mais tu as raison. Il est en vie ! Je ressens très fortement sa présence.
- Super ! s’exclama Mariam en tapant dans ses mains. Il est loin ?
- Je ne sais pas. Je n’ai que la direction. Je suppose qu’avec un peu d’entraînement, je pourrais faire mieux, mais…
- On s’en contentera. Mieux vaut prendre l’hélicoptère.
- Excellente idée, approuva-t-il.
Mariam rayonna. Partir à l’aventure avec Dracula ! Elle sautillait au lieu de marcher. Dracula, lui, montrait un visage renfermé. Nul doute que la situation le troublait beaucoup.
L’appareil s’envola et Dracula pilota vers l’est. Après plus d’une heure, Dracula annonça :
- La sensation ne change pas. Je pense qu’on s’approche mais qu’il est vraiment loin. On devrait changer de mode de transport.
L’hélicoptère vira sur l’aile. Dracula atterrit sur le tarmac d’un aéroport privé. Il charma le propriétaire pour lui emprunter son jet et s’assit dans le cockpit.
- Tu sais piloter un avion aussi ?
- Oui, dit Dracula en appuyant sur divers boutons.
Mariam dévora son créateur des yeux. Elle débordait de joie et d’admiration. Trop absorbé dans sa concentration, il ne semblait pas du tout s’en rendre compte.
Bientôt, l’appareil décolla. Il fila vers l’est.
- Je n’ai pas faim, dit Mariam après avoir compté le deux cent millièmes nuage.
- C’est normal, répondit Dracula. Je ne t’ai pas pris une goutte de sang pour te transformer. Tu te nourris de toi-même. Et comme tu ne fais rien, tu ne te dépenses pas.
- J’aurais cru la faim plus rapide à venir, indiqua Mariam.
- Les Vampires n’ont pas tant de besoin nutritif que ça. Les nouveaux-nés sautent sur le premier humain parce qu’ils ont été drainé de leur sang à la naissance. Ce n’est pas ton cas.
- Je comprends.
Mariam se remit à compter. Dracula vira sur l’aile.
- Il est là, indiqua-t-il en désignant le sol. Cela fait plusieurs fois que je tourne autour. Je suis sûr de moi.
- Tu peux atterrir dans le coin, pas trop loin mais pas trop prêt non plus ? Il ne faudrait pas que nous nous fassions repérer. Malika et ses prêtresses du mal risquent de ne pas apprécier notre présence.
- Je vais aller me poser à l’aéroport le plus proche proposant des hélicoptères.
Ainsi fut fait. Mariam retrouva la neige. À croire que les Vampires aimaient cet environnement. Dracula se posa dans une clairière au milieu d’arbres couverts d’un épais manteau blanc. Le silence s’imposa dès les pâles à l’arrêt.
Mariam ne ressentit pas la morsure du froid, ne recevant qu’une simple information. Elle comprit pourquoi les résidents du château russe ne portaient pas de manteau. À quoi bon ? Elle rit à gorge déployée.
- Par là, dit Dracula en partant vers le nord.
Mariam le suivit de bonne grâce. Elle comprenait qu’il veuille trouver son créateur.
- Nous sommes en plein milieu de nulle part, avisa Mariam.
- Idéal pour une prison, grogna Dracula.
- Je ne perçois aucun son dissonant. Juste des oiseaux et le vent dans les feuilles.
- Ils l’ont peut-être affamé pour le forcer à l’hibernation avant de l’emmurer. Si Malika ne peut pas le tuer, cette solution lui est sûrement disponible.
Mariam lui concéda cette possibilité. Ils reprirent la marche pour se figer. L’environnement venait de changer du tout au tout. Plus de neige. Plus de nature intouchée. Devant eux se dressait un magnifique été, ciel bleu, soleil resplendissant, arbres en fruits, sol couvert de fleurs. Des écureuils, des sangliers, des biches, les sens surnaturels de Mariam s’y perdirent.
- Qu’est-ce que ? commença Dracula avant de se crisper.
Une dizaine de femmes en noir venaient de faire leur apparition.
- Qui êtes-vous ? demanda une des femmes.
- Nous sommes des avertis, annonça Dracula avec aplomb.
Mariam soupira en secouant la tête.
- Quoi ? gronda Dracula à son encontre.
- Elles voient le mensonge ! s’exclama-t-elle en désignant ses propres yeux de son index et de son majeur levés.
Les femmes ricanèrent.
- Ah oui, c’est vrai. Merde, se rappela Dracula.
- Bravo la mémoire parfaite ! ironisa Mariam.
- On verra si tu t’en sors mieux quand tu seras au contrôle !
- En attendant, je sais que c’est débile de mentir aussi ouvertement à une prêtresse du mal. Leurs pouvoirs peuvent être contournés, mais pas comme ça.
- J’ai été pris par surprise ! se défendit Dracula. Les événements s’enchaînent bien trop vite pour moi. J’ai l’habitude de prendre mon temps, figure-toi !
- Et tu ne voudrais pas nous sortir de cette mauvaise passe, par hasard ? cingla Mariam.
- Que veux-tu que je fasse ?
- Ton tour de magie, répliqua Mariam, agacée.
Dracula serra les dents avant de lui envoyer un regard lourd.
- Elles parlent ! répondit Mariam.
Dracula ne sembla pas plus avancé.
- Donc elles… ? lança Mariam en remontant le ton en fin de phrase tout en inspirant à pleins poumons.
Dracula plissa les yeux avant de se tourner vers les femmes en noir. Il les étudia de la tête aux pieds.
- Vous êtes ? demanda l’une des femmes.
Les prêtresses du mal n’avaient pas du tout l’air inquiètes. Elles se savaient en position de force et cette intrusion devait rompre avec la monotonie de leur garde. Entendre les deux intrus s’engueuler les remplissait de joie. Enfin un peu d’action !
- Ravi de faire votre connaissance, dit Dracula.
Les pupilles de la femme se dilatèrent. Son souffle devint ample. Ses épaules s’affaissèrent. Sa stature devint moins droite. De froide, elle devint féline.
- Avançons, Mariam. Elles vont nous laisser parcourir cet endroit.
- Veux-tu que je te guide ? proposa la femme, charmée.
- Non, merci. Restez ici, mesdames. Je reviendrai très bientôt, répondit Dracula d’une voix aguicheuse.
Mariam, qui avait cessé de respirer pour ne pas aspirer les phéromones produites par Dracula, s’avança.
- Bien joué, dit-il une fois les premières fougères passées. Tu es douée.
- C’est dur ! s’exaspéra Mariam. Pourtant, je n’ai pas besoin de respirer mais cesser de le faire est si difficile !
- Il viendra un moment où c’est l’inverse qui se produira. Tu as encore tes réflexes humains mais ton côté Vampire va prendre le dessus et cette perte d’énergie cessera.
- Il est loin ? demanda Mariam en tentant de percer le feuillage autour d’elle.
- Plus très, non. Par là !
Ils passèrent une branche basse et se figèrent. Une immense clairière proposait un bâtiment en terre, verre, pierre et bois. Pas très haut mais étendu, il proposait de multiples entrées depuis lesquelles allaient et venaient quelques Vampires et humains. Les tons naturels – ocres, jaunes, rouges et verts – donnaient une impression de calme et de sérénité en total opposition avec les hurlements en provenance de l’intérieur. Des humains s’y faisaient torturer. C’était une évidence.
Mariam et Dracula se lancèrent des regards interloqués. Sans besoin de se mettre d’accord, ils s’avancèrent d’un pas sûr, comme s’ils avaient parfaitement le droit d’être là.
- Dracula ! s’exclama une grande blonde.
Mariam vit son créateur se tourner vers la Vampire à la plastique parfaite, un peu trop aux yeux de Mariam.
- Lady Joly, lança Dracula.
Mariam se souvint l’avoir vu lors de l’orgie au château de Stiny. Il s’agissait donc d’une avertie.
- J’ignorais que tu étais devenu un sujet de Sa Majesté. Il faut dire que ça va si vite en ce moment. Stiny est au courant ?
- Non, dit Dracula.
- Il ne l’apprendra pas de moi, promit la blonde en lui lançant un clin d’œil avant de s’éloigner, guillerette.
Mariam se força à afficher un visage serein, à l’opposé de ses pensées faisant tout feu, tout flamme. Dracula reprit sa marche. Mariam le suivit machinalement. Ils entrèrent dans le bâtiment qui proposa une fraîcheur aux senteur de jasmin couvrant difficilement l’odeur de sang. Mariam sentit son instinct l’attirer dans cette direction. Elle le repoussa. Son premier repas de sang serait pour plus tard. Il y avait plus important.