Chapitre 6

Par lea2002
Notes de l’auteur : Bonjour, ce chapitre contiens des caractère sexuelles, et parle de violence.
Je suis responsable de ce que j'écris, mais pas de ce que vous lisez.
Merci de respecter mon travail. Tout droit d'auteurs réserver.
Bonne lecture et désoler pour l'attente.

Chapitre 6 :

Les questions se succèdent le temps que les personnes chargées d'aller chercher la preuve reviennent avec celle-ci.
— 
Monsieur Soci !
— Oui !
— Jurez-vous dire la vérité et rien que la vérité ?
— Oui.
— Pourquoi, ce jour-là, étiez-vous chez les Kétenise ?
— Pour le même motif que les autres, mais je ne savais pas ce qu'il allait se passer par la suite.
— Quel rôle avez-vous ce jour-là ? Qu'avez-vous fait à cette enfant en 2008 ?
— Une..
— Plus fort !
— Je lui ai fait une pénétration.
— Où ?
— Une pénétration anale.
— Étiez-vous en possession de tous vos moyens quand vous avez fait ça ?
— Oui, pleinement conscient.
— Pourquoi avoir fait ça ?
— Pour m'amuser !

Exaspérée, la juge le renvoie à sa place. Il retourne s'asseoir sous la pluie de contestation du public.
— 
Je demande le silence dans la salle ! finit par s'énerver la juge en tapant avec son marteau. La séance est levée jusqu'à nouvel ordre.

Retour à la case départ. Retour en prison. Retour de ma cellule. Retour avec Douceur qui me casse littéralement les couilles.
— 
Kétenise, de la visite pour toi.
— J'arrive.

Je remercie cette personne qui qu'elle soit.
— 
Rantie ? Je prends le téléphone qui se trouve à ma gauche et le regarde.
— 
Re-bonjour, me salue-t-il.
— Re...
— J'espère que je ne te dérange pas.
— Non ! Un problème ?
— Nous n'avons pas pu discuter tout à l'heure.
— Tu sais, on se revoit normalement demain.
— Je voulais juste savoir comment tu allais. Mais je peux repar...
— Non, c'est bon. Je suis désolée, mais je ne suis pas très douée avec les hommes, à part avec Damien.
— Ne
t'excuse pas, je comprends. Je suis surtout venu pour une personne en particulier.

Je sursaute quand une petite tête brune arrive. Isabelle.
— 
Isabelle m'a fait un caprice dans la voiture quand tu es partie. Comme j'avais l'intention de venir, eh bien je n'ai pas eu d'autre choix que de la prendre avec moi.
— Nalla demain on pourra aller au parc ? Papa m'a dit qu'il avait eu des places pour aller à Disneyland.
— Isabelle ! grogna mon père. C'était une surprise. Désolé, je ne savais pas ce que tu aimes et donc j'ai pris ça.
— Ça me va. Je peux te demander quelque chose ?
— Oui, tout ce que tu veux !
— J'aimerais que tu arrêtes de stresser quand tu es avec moi. Je ne suis pas compliquée comme fille ! La seule chose que je n'aime pas, c'est les carottes.
— Je vais faire de mon mieux. Tu sais pour moi non plus c'est pas facile. Tu es une grande fille à présent. J'ai raté toutes tes années. Je sais que je ne pourrai jamais remonter le temps. Je compte profiter de celui qui me reste avec toi.
— Je me doute. Merci beaucoup, Rantie.
— C'est moi qui viendrai te chercher demain.
— Et maman ?
— Ton père ne veut pas qu’elle sorte.
— Non mais je rêve. Je m'en fous on ira la chercher.
— Je ne crois pas que ce soit...
— On ira la chercher !
— Comme tu veux.
— Kétenise, c'est l'heure.
— Je suis désolée, je dois y aller.
— Pas de problème. Isabelle dit au revoir, ma chérie.
— À demain, grande sœur !

Tu as beaucoup de surnoms, mais celui-ci…
Sans le vouloir les larmes que je n'avais pas invitées coulèrent. Heureusement, ils étaient déjà partis.

Aller-retour dans ta cellule.


Minuit.
Minuit deux
Une heure trente.

Deux heures.
Toujours pas de sommeil.

Trois heures.
Trois heures vingt-six.

Trois heures trente.
J'ai enfin trouvé le sommeil.

Cinq heures trente.
Réveillée en sursaut par un cauchemar.

Cinq heures trente-quatre.
J'ai enfin retrouvé le sommeil.

Six heures trente.
Réveillée par la gardienne.
— 
Allez, réveille-toi, Kétenise, tu peux aller te préparer, tu sors pour deux jours.

Je fais mon lit.
— 
Alors tu sors ; Kétenise ?
— Oui, deux jours.
— Profites-en, ma belle.
— Merci, Chita. On va se laver ?

Les douches ouvertes, c'est trop cool. Bien évidemment, c’est de l'ironie.
— 
Alors, Kétenise !
— Makaroph ! Tu veux quoi ?
— On m'a dit que tu sortais aujourd'hui.
— Et en quoi ça te regarde ?

Elle ne me répond pas et part.
Il faut toujours se méfier d'elle. Makaroph ! C'est une folle. Je fais abstraction de Makaroph pour écouter une conversation qui a l'air de me concerner.
— 
Tu as vu, il y a un beau gosse dans la salle de visite.
— Tu sais pour qui il est celui-là ?
— Non, mais je me ferais bien. Ça fait cinq ans que je n'ai pas vu un pénis. Alors je suis un peu en manque.
— Total, tu veux dire.
— Comment il s'appelle déjà ?
— Dami, Dani…
— Damien ! interviens-je.
— Oui, c'est ça !
— Tu m'expliques comment tu sais ça toi ?
— C'est mon copain ! Jamais tu ne te le feras. Est-ce que je me suis bien fait comprendre ?

J'ai pris mes affaires et je suis sortie. Une fois séchée et habillée, je vais voir Damien.
— 
Bonjour ma chérie.
— Bonjour ! Tu m'as manqué.
Je l'embrasse tendrement.
— À moi aussi ! On y va ?
— Quoi ? C'est mon père qui doit venir normalement me chercher.
— C'était une surprise. Bon, je t'attends dehors.
— Oui, je fais au plus vite.

Après avoir passé toutes les sécurités, je sors enfin. Je n’ai pas de menottes. Il n'y a pas des gens armés autour de moi.

Quand je retrouve enfin la rue, mon cœur rate un battement. Tout le monde est là, même ma mère.
Rantie avec Isabelle dans les bras, et sa femme. Damien et trois amis à moi.
— 
SURPRISE ! crient-ils tous en chœur.

Je crois que c'est un mélange de joie, de frustration, et de soulagement. Surtout de liberté. Même si elle n'est que temporaire. Oui, je pleure. Rantie est le premier à me prendre dans ses bras en me demandant l'autorisation avant bien sûr.
— 
Je suis tellement désolée, désolée et encore désolée.
— Pourquoi donc ? me demande Rantie.
— Je dois tellement te décevoir.
— Non, au contraire ! Je suis extrêmement fier de toi, ma fille.

Il m'embrasse sur le front et laisse la place à une autre personne.
— 
Bonjour, toi !
— Bonjour, maman.
— Comment tu vas, ma chérie ?
— Je vais bien, maman ! Je vais bien !

Elle m’embrasse et Isabelle me prend dans ses bras.
— 
Tu m'as manqué, grande sœur.
— On s'est vues hier ! lui chuchoté-je.
— Oui mais c'est trop long, répond-elle sur le même ton.
— Allez, Isabelle, laisse-la respirer.
— Bonjour madame.
— Appelle-moi Nina, voyons.
— Je voulais vous remercier pour hier.
— Pourquoi donc ?
— Vous m'avez aidée. Vous avez ouvert une autre possibilité à cette affaire. Vous m'avez donné un espoir un espoir de ne pas être coupable. Un espoir de n'avoir pas tué ma sœur.
— 

J'en suis heureuse alors. Et ce que j'ai dit est vrai. Je ne crois pas que tu sois coupable. J'ai étudié ton dossier. Et ce que ton père a dit à la police ne colle pas.
— Ah non ! On ne parle pas du procès aujourd'hui.
— Je viendrai te voir plus tard. Vous ne pouvez pas savoir à quel point ça me fait plaisir de passer deux jours avec vous ici.

Une fois que j’ai dit bonjour à tout le monde, on se met en route. Quand on arrive devant la vieille voiture de mon père, je commence à stresser. Pas cette voiture. Tout, mais pas ça.
— 
Ne t'inquiète pas, tu montes avec moi !

À ce moment-là, un ange passe.
— 
OK.

Je monte à l'arrière de la voiture avec Isabelle. Pendant tout le trajet, elle me parle de la maison des poupées qu'elle veut absolument faire, une fois arrivée au parc d'attractions.
— Isabelle, dors un peu, ma chérie ! Il nous reste encore de la route. Il faut que tu sois en forme pour aller à la maison des poupées.
Cinq
 minutes, plus tard, elle dort.
— Toi aussi, Nalla, tu devrais dormir, tu dois être fatiguée.
— Non, c'est bon, je ne dors pas de toute façon.

Je regarde le paysage se transformer devant mes yeux.
Et je ne sais pas comment ça a pu arriver ni par quel miracle je me suis endormie avec Isabelle contre moi.

2010

— Monte dans cette putain de bagnole !
— Non ! Non, je ne veux pas !
— Tu montes tout de suite ! Je ne vais pas me répéter, hurle-t-il.

Comme je ne suis pas décidée à bouger, il finit par s'énerver. Et c'est à ce moment-là que je sens une piqûre dans mon cou. Après une lutte acharnée, le sol finir par se dérober sous mes pieds. Je suis juste paralysée. Je vois tout, j'entends tout, mais je ne peux ni bouger ni parler. Il me met dans le coffre et démarre la voiture. Je ne vois pas où il m'emmène.
Après dix minutes de voiture, le coffre s'ouvre sur un autre homme. Onse.
— Elle ne va pas bouger, je lui ai mis une dose de cheval.
— Tu es sûr ?
— Depuis quand es-tu devenu aussi peureux, Onse ? Allez, aide-moi, on va la poser là-bas.

Ils me soulèvent puis ils me jettent sur ce qui me semble être du bitume.
— Tu vas lui faire quoi ?
— Je vais en profiter et toi aussi ! Je veux qu'elle paye pour ce qu'elle a fait !

Plusieurs coups de pied violents me sont donnés. Je sens quelque chose couler sur mon oreille et dans mon cou. Du sang. J'ai froid. On me retire ma chemise blanche recouverte de sang. Et puis très vite, j'ai froid à mon intimité. J'ai compris, ils ont fini par me mettre nue. Le même scénario va se reproduire.
Pénétration violente. Des mouvements brusques. Beaucoup d'insultes. Beaucoup de coups.

2019

— Nalla... Nalla... Nalla regarde-moi ! Ça va aller. Reste avec moi. C'était juste un rêve.

Non, justement, je sais pertinemment que ce n'était pas un rêve. Quand je dors, des fragments de mon passé dont je n'avais plus de souvenir refont surface.
— Où...
— Nous avons fait une pause, nous sommes sur une aire de repos.
— Je suis vraiment désolée si on a dû s'arrêter à cause de moi.
— Ne t'inquiète pas, c'est Isabelle et sa petite vessie.

Je suis sûr qu'il me dit ça pour éviter que je culpabilise.
— Tu as faim ?
— Non !

Ah merde, c'était beaucoup plus fort que je l'aurais voulu.
— Je n'ai vraiment pas fait exprès.
— Ne t'inquiète pas, c'est rien...

Je vois bien qu'il est triste de cette situation. Et cette envie de faire connaissance à sens unique lui fait également du mal.
Et s’il y a bien une chose que je déteste, c'est qu'on ne me dise pas les choses.
— Putain ! Mais dis-moi les choses.
— Pardon ?
— Si quelque chose te dérange, que ce soit par ma façon de dire les choses ou alors mon comportement, alors bordel, réagis, dis quelque chose. Je suis une meurtrière, une débile, OK. Je... Je suis désolée d'être comme ça. Crois-moi, j'aimerais être autrement. Vraiment. Rappelle-toi que tu m'as fait une promesse quand on était en prison.
— Oui... Figure-toi que j'y travaille. Je peux te poser une question ?
— Bien sûr.
— C'était quoi ce rêve que tu as fait ?
— Ça, je suis désolée, mais je ne peux t’en parler. Tout ce que je peux te dire, c'est que c'est un fragment de souvenir que j'avais oublié et qui est remonté à la surface.
— Comme tu veux. Parle-moi un peu plus de toi. Du métier que tu fais. Pourquoi celui-là en particulier ?
— Car c’est celui qui me permet de rester en vie. Je t'avouerai que plusieurs fois j'ai pensé à empoisonner mon père.
— Ce n'était pas la première fois qu'on tentait de t'empoisonner ?
— Non. Et ce n'est pas la dernière fois non plus.
— Je comprends.
— Tu ne pourras jamais comprendre ! Personne ne pourra jamais me comprendre !

J'ai dit ça pour le tester. Voyons voir s'il va réagir.
— 
Nalla ! Écoute, je suis ton père que depuis peu. Je ne sais pas ce que tu as vécu exactement et quoi qu'il en soit je suis avec toi. Quoi qu'il soit arrivé je suis avec toi maintenant. Dix-neuf ans de ta vie je n'ai pas été là, et j'en suis terriblement désolé. C'était un autre ! Et crois-moi, si j'avais la possibilité de changer les choses sans exception je les changerais. Alors effectivement, je ne saurai jamais ce que tu as vécu, mais laisse-moi au moins une chance de rentrer dans ta vie. Ne serait-ce que ça. Même si je n'aurai pas... ou peut-être pas la place d'un père dans ton cœur, j'espère quand même avoir une place tout court.
— Alors là, je te dis chapeau. Du style papa poule qui n’a jamais crié sur Isabelle.
— C'est bon, t'as fini ?
— Mon amour tu es vexé ?
— Papa poule va boire un café !
— Tu veux bien rester avec Isabelle ?

Je lui fais signe que c'est bon.
— Grande sœur ? demande la petite voix de mon petit trésor tout endormi.
— Oui, mon ange ?
— Tu restes avec nous après pour la vie ?
— Ça dépend.
— Tu ne nous aimes pas ?
— Ne crois jamais que je ne t'aime pas. Tu veux que je te donne un trésor ?
— Ouiiii...
— Tu dois me promettre de ne jamais l'enlever.
— Je te le promets.
 

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Kieren
Posté le 29/07/2020
Un chapitre un peu plus calme, pas moins important.
Il n'empêche que ça sent le traquenard. Cela me fait mal de me dire que les blessures restent, comme le sculpteur qui taillade la pierre pour en donner une forme. Rien ne se finit jamais vraiment. Un sang d'encre coule de ces entailles.
Je reste à l'écoute.
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