De l’intérieur de sa chambre, Norbert entendait de fortes voix près de la porte. Il semblait qu'un homme et une femme se disputaient. Il s’approcha discrètement pour écouter.
- Je te l’ai dit, si tu ne me donnes pas ce que je veux, je parlerai au chef du personnel et tu seras virée, disait l’homme.
- J’apportais juste cette bouteille au client, ce n’est pas ce que tu crois, répondait la femme, que Norbert commençait à identifier.
- Hum, hum ! Premièrement, tu n’es pas une employée du room service, et deuxièmement, ce que tu portes ne ressemble ni près ni de loin à leur uniforme. Alors, laisse-toi faire et j’oublierai tout, avança l’homme avec des intentions malveillantes.
- On peut trouver un autre arrangement ? demanda faiblement la femme.
- Non ! J’ai toujours voulu te posséder et tu ne m’as jamais donné une seule chance. Ton joli corps, c’est ce soir que je l’aurai, rétorqua l’homme avec arrogance.
Avant que la femme ne puisse répondre, un bruit soudain retentit derrière une porte en arrière-plan. C’était Norbert qui entrait dans la scène.
- Laisse-la, abruti, dit-il à l’homme qui faisait du chantage.
- De quoi je me mêle ? rétorqua ce dernier.
- Tu as deux choix : laisser partir Katrine sans faire d’histoires et garder ton travail, ou te faire casser la figure par un client mécontent et perdre ton emploi, proposa Norbert d’un air sérieux.
Son ton fit que l’homme, apeuré, oublia que cette situation aurait pu lui être favorable. Sous l’effet de la peur, il n’eut d’autre choix que de se retirer.
- Vous allez le regretter, bande de guignols. Personne ne joue avec les règles et ne vit pour le raconter, dit l’homme furieux avant de quitter les lieux, honteux et précipitamment.
Après ce petit drame, Norbert se tourna vers Katrine, visiblement attristée, et l’emmena à l’abri dans sa suite. Des attouchements et autres familiarités s’ensuivirent.
…
Au lendemain de leur énième rencontre intime, le fils de Gérôme commença à s’interroger sur un phénomène qu’il avait observé depuis son arrivée en Belgique. Ce phénomène, qui n’existait pas auparavant, le troublait. Ses précédentes escapades n’avaient pas donné de résultats aussi médiocres. De plus, il devait constamment faire face à la même femme, ce qui était aussi agaçant que les "prouesses sexuelles" de celle-ci. Il devait faire quelque chose. Il pensa à quitter l’hôtel, mais cela prendrait du temps et nécessiterait des formalités : trouver un autre hôtel quatre étoiles dans la ville, régler les factures, etc. Ce n’était pas une mince affaire. Il réservait cette option pour le pire des cas. Cependant, il devait rompre ce "mauvais sort" sans plus attendre.
Katrine, quant à elle, était allongée sur le lit de la suite de Norbert, qui était absent. Cette fois-ci, elle avait eu l’intelligence de rester dans la chambre et d’attendre son amant. La réceptionniste ne voulait pas risquer une nouvelle colère de sa part. Elle avait prévenu sa famille de son éventuel retard.
Norbert aurait-il la sagesse de ne pas revenir à l’hôtel avec une nouvelle femme ? Aurait-il anticipé l’attente de Katrine ? Ce serait dans son intérêt, en tout cas, s’il ne voulait pas subir une scène de ménage.