Chapitre 6 :

Le lendemain matin, Swann fut réveillé par des coups réguliers sur une vitre. Il se leva et vit à la fenêtre un faucon. Le faucon de famille. Il ouvrit la fenêtre et le volatile alla directement sur le bras du brun. Il saisit la lettre puis reposa le faucon sur le rebord de la fenêtre.

-Attends.

Il alla dans un placard qu'il ouvrit et saisit un morceau de viande cru qu'il avait été préalablement volé dans la cuisine royale. Dans le but de féliciter l'oiseau de faire son travail. Il s'approcha et lui tendit la viande. Le faucon la saisit doucement et la dévora. Swann était plutôt content. Dans sa famille la fauconnerie était importante, il se souvenait encore du faucon qui était son propre animal. L'avorton de la porté, il était également d'un blanc comme neige. Tous les deux abandonnés, Swann avait commencé à l'apprivoiser et à prendre soin de lui. Il l'aimait énormément mais son père une fois qu'il l'apprit il acheva l'animal alors qu'il commençait tout juste à voler et rendit au brun comme preuve des plumes ensanglanté. On avait achevé sa seule joie dans ce monde et il en avait souffert pendant des années alors qu'il n'avait qu'une douzaine d'année à ce moment. Il caressa un peu la tête de celui de son père mais ce dernier reparti en volant vers son seul et unique propriétaire.

Il soupira en serrant la lettre contre lui. Il alla s'asseoir sur son lit puis déplia la dite lettre. Comme prévu le roi était satisfait et allait mettre en place sa stratégie d'attaque et de rébellion. Mais il décida de lancer sa carte maîtresse. Son espion et son assassin, le pion sacrifiable pour mettre le roi ennemi échec et mat et en même temps réduire les troupes. Il souffla puis alluma une bougie et se dirigea vers la cheminée de la chambre. Il brûla alors la lettre. Voir cette lettre brûler et voir les flammes danser pour la réduire à néant lui fit penser que c'était ce qui lui était arrivé jusqu'ici. On l'avait détruit, sa propre famille en était à l'origine. Il effleura la cicatrice sur sa gorge. On avait voulu le réduire au silence, le priver de tout et surtout de joie et de bonheur. Puis la flamme s'éteignit sous son regard vide. Il entendit ensuite frapper. Il se redressa rapidement et se regarda. Il couvrit les potentielles blessures ou bleues et alla ouvrir. Il trouva Louis derrière.

-Ah dame Swann. Oh navré je vous réveille ?

Il fit un non de la tête.

-Comme vous le savez aujourd'hui nous recevons un membre du clergé. Alors le roi vous à fait parvenir une robe pour l'occasion. Il en a également prévu une pour la cérémonie.

Swann ne savait pas où se mettre et commença à faire un stop de ses mains.

-Je sais que cela peut être beaucoup. Moi même je trouve cela excessif. Il ne l'a pas fait pour les autres concubines. Je crois qu'il vous apprécie miss Swann.

Swann baissa la tête honteux. Le roi commençait à l'apprécier...ce n'était pas bon du tout. Il s'était rapproché de lui pour avoir des informations et maintenant il devait mettre fin à ses jours. Surtout avant que la nuit de concubinage soit consommée. Louis qui était face à cette jeune fille la tête basse.

-Je sais qu'il est particulier. Il est impulsif et qu'il se lasse souvent vite mais même si cela venait à arriver fille d'un roi ennemi ou non vous aurez le même traitement. Vous continuerez à vivre ici et vous ne manquerez de rien. Cela je peux le garantir.

Swann serra son bras et la mâchoire. Il était adorable avec lui. Il a toujours été là quand le roi se laissait aller à ses pulsions. Il l'avait lui même dit, c'était son devoir de le protéger même si c'était contre le roi lui-même. Mais à lui aussi il lui mentait et il savait qu'il n'aurait pas le droit à ce qu'il garantit. Il en n’avait pas le droit comme cette robe qui venait d'être apportée par des domestiques du palais. Elles la déposèrent sur son lit puis quittèrent la pièce.

-Le roi l'a spécialement choisi pour la rencontre qui ce fera en début d'après midi. Il espère grandement que vous la portiez pour l'occasion. Bien, mon devoir est terminé pour l'heure je me retire donc et vous dis à plus tard.

Swann s'inclina et Louis ferma la porte. Le brun se retrouva de nouveau seul dans sa chambre. Il souffla en mettant ses mains sur son visage. Le roi commençait à l'apprécier, il n'en avait pas le droit. Comme il n'avait pas le droit à ce cadeau et celui qui suivrait. Il s'était rapproché pour mieux le comprendre et savoir sa stratégie mais pas pour...Il se laissa glisser au sol. Il ne pouvait le nier...Il commençait à aimer cette vie, cette liberté. Mais il le savait il était encore enchaîné à ce besoin de satisfaire son père. Ce désir d'être un Dios, que son père l'accepte enfin. Hors le premier regard complice et attentionné ou encore satisfait ne venait pas de lui. Non il l'avait laissé là sans un regard. Sans la moindre étincelle de remords. Le pion sacrifiable encore une fois. Mais s'il était ainsi c'était uniquement de sa faute à lui.

Puis cette étincelle d'espoir c'était rallumé grâce au roi, il voulait qu'on le sorte de là. Mais la mission de son roi était plus importante, il le savait, ses domestiques lui rabâchaient sans cesse. Alors avant que cela ne prenne trop d'importance il l'éteignit de son propre chef. Cet espoir qui revenait de naître. Il devait le tuer, lui qui lui avait fait découvrir le monde du dehors, son monde comme sa réflexion et il l'avait fortement apprécié. Mais il avait les poings liés par la décision de son père. Même s'il ne le tuait pas, lui et ses domestiques ne se gêneraient pas pour avouer au roi la tromperie. Il ne savait pas comment la famille survivrait à cela. Il ne voulait pas voir ce regard de haine dans les yeux lumineux du roi alors il le tuerait avant. C'était ce qu'il y avait à faire, c'était la seule chose à faire et son cœur cesserait de battre dans les heures qui suivent. Car cette fois il tuera lui-même sa source de bonheur rendant ainsi son corps chaud aussi froid que la brise de la nuit et de le rejoindre à son tour bien plus tard.

Puis il ne put retenir un ricanement nerveux.

-Même si tu m'attends là haut. Tu seras forcément déçu. Car je t'aurais tué et que tu découvriras qui je suis. Je ne sais pas si la torture existe dans l'autre monde mais je doute que j'ai ma place parmi les anges après t'avoir retirer ta vie. Ma famille à peut-être raison. Je devrais mettre fin à mes jours. Alors...Kalisto quand je te tuerais, je me tuerais ensuite après tout à cet instant où plus tard cela n'a pas grande différence.

Il se releva le regard vide et s'avança vers la robe qu'on venait de lui apporter. Il l’effleura de ses doigts délicatement.

-Elle est magnifique et d'une légèreté sans pareil.

Elle était très élégante et féminine. Puis surtout elle était au couleur du clergé. Un bleu assez clair avec des volant plus foncé. Il savait que s'il se tournait avec il y aurait se sentiment de légèreté et comme s'il volait. Un tissu cher et il avait du mal à l'accepter. Alors il s'habilla de sa robe de la veille et attacha son carnet à sa ceinture. Il enfila des bottes hautes et sortit avant que ses propres domestiques n'arrivent. Pour ses cheveux, il les avaient attachés en queue de cheval haute. Il déambula dans les couloirs sans qu'on ne le remarque et arriva jusqu' à l'écurie. Il voulait pouvoir avoir cette liberté rien qu'une fois encore. C'était trop pour lui, il avait besoin de prendre l'air. Heureusement pour lui les chevaliers n'avaient pas commencé à totalement s'affairer. Hors il ne savait pas où se trouvait celui qu'il cherchait.

-Joker...

Dit-il à voix basse.

-Tu es où mon beau ?

Il entendit un bruit derrière lui et il sentit qu'on le tira en arrière. Quand il se retourna, il le vit en train de lui tenir le bout de la queue de cheval. Swann se détendit et s'approcha alors que le cheval le lâcha. Il le caressa et posa sa tête contre celle de l'animal.

-Dit j'aimerais sortir. Tu veux bien m'emmener ?

Le cheval poussa sur la tête du brun puis ce dernier ouvrit la porte. Joker sortit de son box et se coucha sur le sol.

-Oh bien va pour à l'ancienne.

Swann monta sur le cheval comme le ferai une femme car sa robe le gênait. Sauf que pour le commander un minimum et mieux se maintenir il fallait qu'il se tienne normalement. Le cheval tira dessus.

-Oh, je vois.

Il descendit et fit un nœud comme il pouvait révélant ses jambes et ses bottes. Une fois fait il remonta et le cheval se releva. Surprit il s'accrocha au cou de l'animal et sa crinière avant de partir au galop. Il traversa les bâtiments mais le cheval se stoppa en voyant le portail fermé.

-Oh j'avais oublié ce détail. Tant pis Joker. On ferra peut-être une balade quand le roi sera réveillé.

Hors le cheval ne rentra pas à l'écurie et commença à courir vers les jardins. Il les traversa, il vit le cheval foncer derrière la roseraie où se trouvait une butée de terre. Il grimpa toujours au galop et là Swann comprit ce qu'il allait faire. Il se cramponna et il vit le cheval au plus haut prendre appuis et sauter. Il y avait un peu de distance entre la grille et la butée pourtant Joker lui n'avait en aucun cas hésiter. Ils passèrent les piques de la grille et le cheval se réceptionna avant de se stopper. Ils étaient passés.

-Tu as...vraiment sauté. Tes pattes ça va ?

Pour réponse il se cabra et repartit au triple galop. Il vit alors le soleil finir se lever le tout accompagné de la brise du matin. Il se sentait merveilleusement bien. Mais quel serait le prix pour cette sortie pas tout à fait dans les règles ?

De son côté le roi venait tout juste d'ouvrir les yeux et de se lever. Louis fit son entrée et commença à l'habiller. Une fois totalement prêt Louis fit son petit rapport du matin durant le petit déjeuner.

-Le membre du clergé arrive vers midi. Nous pourrons ainsi faire les présentations après le déjeuner. Quand pensez-vous ?

-Comme toujours tu prévois au mieux. Cela me semble bien. Sinon qu'a pensé ma future concubine de mon cadeau et d'apprendre qu'un viendrait ?

-Eh bien je lui ai fait part que c'était la première fois que cela arrivait.

-Elle a dû se sentir flattée. En même temps, elle est fantastique. Bien que je suis toujours sur mes gardes à cause de son père. Mais sa prouesse au échec était divine.

-Je ne l'ai pas senti comme ça.

-Hm ? Elle n'a pas aimé mon cadeau ?

-Je ne pense pas que ce soit cela. J'ai comme l'impression que quelque chose la dérange ou l’empêche d'aimer quoi que ce soit.

-Sa famille sûrement. Je n'y avais pas pensé. Elle se refuse peut-être tout ce qui s'offre à elle maintenant pour sa famille après tout je l'ai arraché à cela. Elle devait se marier. Elle dit qu'elle ne l'aimait pas forcément mais bon elle peut très bien me mentir juste pour me faire plaisir. Enfin...C'est compliqué comme elle est muette de savoir si c'est le cas.

-En effet sire.

-Bon j'ai terminé. Il y a t-il des choses à remplir pour la cérémonie qui aura lieu d'ici quelque jours ?

-Non tout est prêt. Vous pourrez passer du temps avec miss Swann et le membre sans souci.

-Je vois. Pense à organiser un thé goûté avec les autres concubines aussi. Cela fait une éternité que ce n'est pas arrivé. Je pense que la venue du clergé en plus est bien.

-Bien sire.

Un majordome fit son entrée et alla chuchoter à l'oreille de Louis.

-Vraiment ? Vous êtes sûr.

-Oui monsieur.

-Je vois tu peux y aller.

-Que se passe-t-il ?

-Eh bien Joker n'est plus dans son box et apparemment une domestique l'aurait vu courir dans les jardins avec sur son dos quelqu'un à la chevelure ébène.

Kalisto recracha le reste de sa boisson.

-Et Swann ?

-Introuvable. Ses domestiques disent qu'elle n'était pas dans sa chambre à leurs arrivées. Dois-je pousser les recherches dans l'enceinte du palais.

Kalisto se mit à rire.

-Non c'est inutile ils ne sont plus au palais.

-Comment le savez-vous ?

-Je le sais car j'ai moi même montré la voie à Joker pour être libre. Prépare-moi un cheval je vais partir les chercher.

-Bien sire.

Louis se retira alors que le roi marcha dans les couloirs. Il se mit à rire.

-Ah Joker tu n'es pas mon cheval pour rien. Tu te souviens encore de la voie de la liberté.

Il posa sa main sur une vitre et posa son front sur cette dernière regardant l'horizon s'étendre en étant baigné de lumière.

-San...qu'est-ce qui ne va pas ? Pour que tu cherches l'instant de liberté que nous avons partagé hors du palais.

Il essayait en vain de comprendre. Mais il revoyait sans cesse ce regard vide où parfois on pouvait y voir de la lumière mais qui mourrait presque aussitôt. Sauf hier lors de leurs parties d'échec. Il y avait vu cette flamme. Cette détermination qu'il l'avait subjuguée comme cette envie de domination sur sa personne lors du baiser. Il avait grandement apprécié ce dernier la douce sensation qu'à la moindre erreur il allait perdre face à elle l'avait extasier et fait perdre ses moyens pour la deuxième fois dans la journée. Il soupira quand on vient lui annoncer qu'un cheval était prêt.

-Bien je viens vous chercher. Attendez moi.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Vous lisez