Chapitre 6

24.

 

La plume glisse sur le papier.

Les rayons d’un soleil pâle illuminent le bureau d’un éclat froid et l’encre dessine des mots élégants en lettres nerveuses. Le front plissé par les soucis, Bebbe glisse une mèche de cheveux bouclés derrière son oreille : son prochain discours pour les ondes est presque terminé. Elle a toujours aimé écrire dans le petit salon, qui est bien mieux orienté que ses propres appartements. Et puis elle s’y sent moins seule : les trois quarts des membres de la Famille y ont passé au moins une heure aujourd’hui.

Bebbe appuie une dernière fois la plume sur le papier, apposant ainsi le point final de son texte. Il faudra aussi qu’elle redescende laver et nourrir ses clones, mais pas tout de suite, elle se sent lasse. Déroutée par le calme, la matriarche se retourne pour constater que Serpent a emmené Ocelot et qu’elle est presque seule à présent.

Assis dans un fauteuil en cuir noir, Lièvre feuillette les pages d’un livre du bout des doigts, aussi silencieux que son homologue animal. Nerveusement, elle détourne la tête, mais il l’a vue et relève la sienne, puis il finit par se lever et Bebbe se crispe.

— Vous avez terminé ?

— Oui, à l’instant.

— Vous désirez que je vous relise ?

Bebbe ne sait pas très bien comment le prendre, elle a dû écrire des centaines de discours sans que personne lui relise quoi que ce soit ! Cela ressemble plutôt à une perche lancée pour amorcer une conversation. Une perche maladroite.

— Ça ira, répond-elle, agacée.

Elle espère qu’il parte, mais il reste debout derrière elle, très raide dans sa blouse blanche. Lors de la dernière réunion, Lièvre a défendu ses idées par deux fois. Bebbe ignore ce que cela signifie exactement. Comme tout le monde, Bebbe sait à quel point Lièvre aimait Numéro 5 et à quel point il a été bouleversé quand elle a été destituée de sa place de favorite à son profit à elle, Numéro 7.

Les mois qui avaient suivi son habilitation, Bebbe avait déduit de son attitude qu'elle n’était pas à la hauteur. C’est sans doute vrai : sa volonté a été brisée par des années d’enfermement. Elle n’a pas le courage de tenter une rébellion à l'instar de Numéro 5 et n’a rien fait pour sortir ses doubles de leur condition misérable, contrairement à celle qui l’avait précédée en tant que première femme de la Machine. Pire, Bebbe s'évertuait à ne pas compatir, pour ne pas les aimer et ne pas penser à elles.

Alors pourquoi maintenant ? Pourquoi Lièvre, qui n’a eu de cesse de l’ignorer, ressent-il maintenant le besoin de créer ce pont ? À cause de ce qui s’est passé l’autre jour ? Encore une chose à oublier…

— Qu’est-ce que vous voulez ?

— Est-ce que nous pouvons parler ?

Bebbe hésite et répond en fixant son plumier :

— Je suppose...

Il soupire longuement :

— Face à face, s’il vous plaît.

À contrecœur, la dame de la Machine se lève et va s’asseoir dans un des fauteuils de cuir. Lièvre s’installe en face d’elle et pose ses mains sur ses genoux.

— Avez-vous passé une bonne journée ?

— Oui.

Lassante en réalité, mais on ne peut pas dire que ce soit une mauvaise journée non plus. Lièvre se mure dans un silence pensif et Bebbe s’agace :

— Voulez-vous me parler de quelque chose ou non ?

— Nous pourrions être amis.

La proposition prend Bebbe de court. Ses grands yeux gris et fixes se plissent lentement et dévisagent le Lièvre.

— Pourquoi ?

— Avez-vous déjà eu des amis d’ailleurs ?

De nouveau, la question est dérangeante. Bebbe entretient une relation cordiale avec Rhinocéros et parmi ses enfants, elle éprouve une affection particulière pour Loup, ce qui n’a rien d’anormal puisque son père n’a jamais daigné le revendiquer. C’est un peu comme s’il était vraiment à elle. Il y a aussi Georges... qui se comporte sans trop savoir s’il l’aime ou non, si elle est sa sœur ou non. Ce qu’elle ressent à son égard ?

— Pas vraiment, mais pourquoi maintenant ?

Lièvre laisse courir ses doigts sur l’accoudoir du fauteuil.

— Je me sens seul. J’aimerais parler à quelqu’un et vous êtes comme moi. Je l’ai compris cette fois-là où nous étions dans le bloc opératoire, je n’aurais pas dû vous ignorer toutes ces années.

Bebbe garde le silence. D’une certaine façon, elle est soulagée, elle avait peur que Lièvre lui parle de bébés morts. Y repenser lui fait comprendre une autre chose : Lièvre se sent isolé, ce n’est pas une blague et c’est pour cette raison qu’il s’était tant acharné à obtenir un héritier mâle afin de se créer un but et un lien affectif. Elle hausse les sourcils d’un air agacé.

— Et par quoi commence-t-on d’après vous ?

Lièvre se penche en avant et appuie ses coudes sur ses genoux.

— J’ai quelque chose à vous montrer, mais ce n’est pas ici.

Bebbe soupire, finit par se lever et range son discours dans le tiroir du bureau qu’elle ferme à clef.

— Je n’ai pas beaucoup de temps, mais allons-y.

Elle se laisse entraîner dans les couloirs de la Machine, à la suite de l’homme au masque de lièvre. Bebbe ne connaît pas son visage. Quand elle a été réhabilitée, Lièvre était déjà grand et jamais elle ne l’a vu sans son casque de porcelaine, il est le seul membre de la Famille dont Bebbe ignore les véritables traits. Les couloirs noirs et verts se succèdent. Bebbe devine où ils se rendent : dans les quartiers de Lièvre où elle n’a jamais mis les pieds.

Enfin, l’homme s’immobilise devant une porte qui s’ouvre automatiquement en détectant son masque. De l’autre côté du battant, Bebbe se retrouve dans une immense verrière en forme de croissant de lune. Étonnée et un peu perplexe, elle pénètre dans le royaume de Lièvre. Ses pieds s’enfoncent dans des monceaux de petits cailloux noirs et brillants comme de l’onyx, tapissant un long chemin qui serpente dans la pièce.

Sous des spots de lumière plus ou moins vive s’épanouissent des choses qui ne semblent être ni tout à fait des plantes, ni tout à fait des machines. Ici, une cactée diffuse une clarté douceâtre. À travers la membrane verte, Bebbe devine des fils et une ampoule. Là, de véritables roseaux se balancent au rythme mécanique d’une petite pompe dont on peut voir tourner les rouages de métal.

La sève de cette fleur circule dans un tube qui la relie à une solution sucrée, juste à côté, le tronc de cet arbre semble pouvoir se rétracter à volonté et ce massif possède des diodes en guise de fruits.

Bebbe contemple cela en silence, elle se souvient du bonzaï taillé scrupuleusement dans le petit salon. Lièvre la rejoint et se poste derrière elle, trop près pour respecter son espace vital.

— Qu’en pensez-vous ?

— C’est vous qui avez fait tout ça ?

— C’est l’œuvre d’une vie.

Bebbe grimace et se tourne vers lui.

— Ça ne m’étonne pas. C’est une obsession chez vous de mêler l’organique au mécanique.

D’un geste lent, le chirurgien pose une de ses mains sur sa joue. Ce n’est pas un geste tendre, il lui tient le visage pour mieux l’observer de son œil froid. Son visage à elle, c’est lui qui l’a construit et remodelé quand la vieillesse s’est fait sentir. La main descend et effleure les clavicules d’où émergent de petits picots métalliques.

— Vous avez raison, admet-il.

Puis il s’éloigne et va s’attabler à un ensemble de jardin en fer forgé, installé sous un cerisier pleureur dont les branches s’écartent à son approche en activant des pistons qui émettent un chuintement ouaté.

— Venez vous asseoir.

Bebbe s’exécute en silence et prend l’autre chaise qui se trouve autour de la table.

— J’ignorais qu’il y avait des endroits de ce type dans la Machine, vous devez être bien fidèle à Cerf pour qu’il vous accorde ceci.

— C’est vrai. Et ceci est en quelque sorte mon jardin secret, vous êtes la deuxième à y pénétrer.

— Numéro 5 était la première ?

— Oui, elle venait souvent, elle trouvait cet endroit merveilleux.

— Je le trouve plutôt angoissant.

— Je comprends.

— Cela vous gêne-t-il encore que je ne sois pas comme elle ?

— Non, c’est le contraire qui me déplairait. Vous ne pouvez pas la remplacer, c’est bien que vous ne le tentiez pas si vous voulez que nous soyons amis.

— Je ne pense pas que nous puissions être amis.

Les doigts de Lièvre se mettent à tapoter la table et Bebbe se sent happée par l’atmosphère confinée que procure le cerisier pleureur tandis qu'une théière fumante et des tasses émergent du sol sur une petite plateforme mécanique.

— Pourquoi ?

Lièvre détourne le visage, s’empare de la théière, sert lentement deux tasses et pose la sienne devant Bebbe. Elle répond :

— Vous avez mis vos doigts trop loin dans mes rouages pour que je vous fasse confiance.

— Je n’ai jamais touché à votre cerveau.

— Je vous remercie, ironise-t-elle.

— …

Elle pose ses yeux glacés sur lui.

— Ce n’est pas seulement ça. Vous m’avez humiliée. Vous m’avez contrainte par la force et vous me touchez avec désinvolture, comme une de vos créations. Et je ne vous aime pas.

Lièvre la contemple en silence. Ses doigts tapotent sa tasse et Bebbe se demande vaguement comment il compte boire avec son masque. A-t-il envisagé de l’enlever ? La Dame de la Machine ouvre la bouche :

— En toute franchise, Monsieur, je vois à présent votre détresse et votre solitude, mais je ne suis pas assez bonne pour être votre amie. Ma pitié est la seule chose que je puisse vous offrir et j’en suis profondément navrée, mais l’on ne peut pas forcer l’affection.

Les épaules de Lièvre se sont voûtées. Sa voix morne jure avec le cliquetis des mécaniques et le murmure des fleurs :

— Je suppose que c’est à moi d’être humilié à présent, Madame, mais je ne peux vous punir de votre franchise.

Pour toute réponse, Bebbe baisse les yeux et trempe ses lèvres dans le thé brûlant.

 

25.

 

Griffon est allongé sur une banquette tandis que calé dans un fauteuil, Chien remplit des dossiers, ses sourcils parfaits froncés. Griffon lui jette un coup d'œil nerveux.

— Bon et ben, j’y vais alors…

Ce n’est pas le genre de Chien d’oublier la première raison pour laquelle il avait invité Georges dans son appartement : explorer le sommeil de Loup. Il lui lance un regard bleu et aiguisé :

— Ne laisse rien t’échapper surtout, il faut absolument qu’on retrouve Loup avant que la situation ne dégénère. J’ai quand même lancé un avis de recherche basé sur une description physique, mais seuls mes enfants y ont accès, pas la population. On verra ce que ça donne.

Griffon ne répond pas, il se contente de fermer les yeux et de se laisser glisser dans le sommeil. Il n’aime pas du tout ce qu’il est en train de faire : plonger dans les rêves de ceux qui lui sont intimes lui a toujours paru extrêmement gênant. Il essaie de se concentrer sur Loup sereinement, car s’il ne s’endort pas détendu, il risque d’attirer son cauchemar dans son rêve.

Petit à petit, le paysage se forme, comme une cire qui, au lieu de fondre, se reconstruirait. Griffon ouvre grand les paupières et les referme très vite, car une vague d'eau salée vient de lui gicler dans les yeux. Il les essuie avec sa manche, malgré la sensation de brûlure et regarde autour de lui : il se trouve en haut d’une tour perdue au milieu de la mer, des vagues gigantesques viennent se fracasser contre sa paroi tubulaire, si hautes qu’elles projettent de l’écume jusque sur le sommet.

En haut, plusieurs estrades ont été montées, en vue d’un procès, semble-t-il et une foule s'y presse en caquetant.

Au milieu de tout cela se trouve Loup, à la place de l’accusé. Il est complètement nu, assis sur une chaise beaucoup trop grande pour lui, si grande que ses pieds sont loin de toucher le sol.

— La séance est ouverte ! annonce le juge en donnant un coup de marteau sur son bureau. Accusé levez-vous !

Griffon reconnaît avec surprise le masque de Chien sous les anglaises poudrées du juge. Depuis sa chaise gigantesque, Loup essaie de descendre laborieusement.

Sur les gradins, les jurés sont essentiellement composés d’animaux qui semblent trouver plus opportun de glouglouter, barrir et trompeter que de prêter attention à la scène. Une fois Loup bien debout en dessous du bureau du juge, celui-ci reprend :

— Les plaintes qui ont été portées contre vous sont extrêmement graves. On vous accuse d’avoir croqué dans la boîte ! Madame la Greffière, je compte sur vous pour tout noter !

Assise derrière un bureau à côté du juge, Bebbe redresse de petites lunettes carrées sur son nez et se met à taper frénétiquement sur sa machine à écrire. Griffon se glisse sur un banc au milieu du public et attend le déroulement du procès.

— Je n’ai pas croqué dans cette boîte, Monsieur le Juge, proteste Loup.

Mais le magistrat le réprimande :

— Silence, accusé ! La parole est à l’accusation !

L’avocat de l’accusation se lève. C’est un jeune homme bien habillé avec des cheveux noirs et des yeux bleus. Sa ressemblance avec Chien frappe Georges et il ne peut s’empêcher de croiser les bras sur sa poitrine, troublé.

— Monsieur le Juge, Mesdames et Messieurs les Jurés. J’accuse cet homme d’avoir essayé de grignoter la boîte.

— Quelle boîte, je vous prie ?

— La mienne, Monsieur le Juge. J’avais caché des boules de chewing-gum dedans, votre honneur et je vous assure que non seulement l’accusé a croqué dans ma boîte, mais qu’en plus il l’a fait en toute conscience de l’aberration de son crime.

— Monsieur l’Avocat, cette accusation est grave. Pouvez-vous nous fournir des témoins qui appuieront vos propos ?

— Certainement, Monsieur le Juge : j’ai trois témoins.

Chien se penche vers Bebbe.

— Très chère, veuillez appeler le premier témoin !

La greffière se lève et appelle :

— Premier témoin : Ernesta la pieuvre, son bocal et son interprète !

Un homme très sérieux apparaît de nulle part et remonte l’allée en portant à bout de bras un aquarium dont émerge une belle pieuvre qu’il pose sur un tabouret.

— Madame Ernesta, pouvez-vous certifier que vous avez bien vu l’accusé en train de grignoter la boîte de ce Monsieur ?

L’animal secoue vaguement ses tentacules sous le nez attentif du monsieur qui vient de l’apporter. Celui-ci se tourne vers le Juge et traduit :

— Madame Ernesta dit qu’à cet instant-là, elle était bien trop occupée à regarder passer des raies, elle n’a rien vu du tout. De plus, dans le canal, il faisait un noir d’encre, Madame Ernesta voudrait rajouter qu’elle espère qu’on lui offrira un petit cachet pour s’être déplacée en personne.

— Merci pour ces informations capitales. Greffier, appelez le deuxième témoin.

— Les deuxièmes témoins : Madame Guirtry, prostituée et son mari, politicien.

Une jeune femme misérable arrive accompagnée d’un petit homme maigrichon en costume cravate et s’arrête devant le juge qui poursuit :

— Madame, dites-nous tout ce que vous savez sur cette triste affaire.

La femme s’exécute en se tordant les mains.

— Eh bien, Monsieur, j’y étais, j’ai tout vu. Cependant, je ne peux pas vraiment dire que je l’ai vu grignoter la boîte, oh ça non ! Je dirais même que l’accusé a été extrêmement respectueux avec la boîte de ce Monsieur qui est là. En revanche, je l’ai distinctement vu ouvrir sa pomme, c’était assez spectaculaire. Plusieurs passants ont applaudi, c’était une performance.

Le juge écarquille de grands yeux surpris.

— Ouvrir sa pomme, vous dites ? Voilà qui change complètement la donne. Qu’avez-vous à répondre Monsieur le politicien ?

— Monsieur le Juge, tout s’est passé comme l’a dit ma femme. La pomme a été ouverte dans les règles de l’art, mais à ma connaissance la boîte n’a pas été grignotée.

Le juge fronce les sourcils.

— Très bien. Monsieur l’Avocat de l’accusation, pourriez-vous nous montrer votre pomme, afin que cette partie-là soit classée au plus vite.

Très raide, l’avocat se défend avec virulence :

— Nous parlons là de choses intimes, Monsieur le Juge. Je ne montrerai ma pomme qu’en présence de mon avocat !

— Soit. Madame la Greffière, faites entrer le troisième témoin.

Bebbe se lève et ôte ses lunettes.

— Troisième témoin : la greffière.

— Comment ? Vous étiez là au moment des faits ?

— Pas du tout, mais je tenais à rappeler à l’accusé que je suis fière de lui. J’espère ne pas avoir eu tort de lui dire ça, Monsieur le Juge. Et je certifie que je ne l’ai pas éduqué à grignoter les boîtes des autres, surtout quand ils y cachent leurs chewing-gums.

— Est-ce tout, Madame la Greffière ?

— Oui, Monsieur le Juge.

— Alors vous pouvez appeler l’avocat de la défense.

Bebbe reste debout et remet ses lunettes.

— L’avocat de la défense : Monsieur And…. Monsieur Andy... Andybe...

Griffon ne peut entendre le nom de l’avocat. Un énorme grésillement sonore et visuel envahit l’espace comme si le rêve de Loup était un programme télévisé qu’il ne captait plus. Au même instant, Griffon ressent un pic de douleur lui traverser la tête d’une tempe à l’autre, puis l’image se stabilise. Griffon se met à haleter, des taches de couleurs dansant devant son visage.

Il n’a que le temps de voir une paire de jambes s’engager dans l’allée, vêtue d’un pantalon de toile légèrement bouffant et de grosses chaussures de cuir aux lacets défaits. Le grésillement reprend, plus long cette fois et la douleur envahit son crâne comme si une harpie avait trouvé refuge dans sa tête.

Abruti de souffrance, il se lève, titube vers la sortie et croise l’avocat de la défense qui vient en sens inverse. Dans la brume des grésillements, il aperçoit une double paire de lunettes, puis l’image devient trop illisible pour qu’il puisse comprendre quoi que ce soit. Il se demande vaguement si sa sortie brutale risque d’affecter le rêve de Loup.

La douleur lancinante de son crâne ne part que pour revenir plus fort, les larmes lui montent aux yeux, une sensation de tangage lui brouille les sens et il ne sait plus du tout s’il marche droit ou s’il titube. Par peur de tomber de la tour, Griffon se force à s’immobiliser. Le reste du monde apparaît parfois par flashs ; mais la plupart du temps, il n’y a plus rien d’autre que ce brouillard cacophonique. Le cœur de Griffon bat comme les ailes d’un oiseau paniqué. Il faut qu’il se reprenne ! S’il ne se calme pas tout de suite, il va attirer le…

Une accalmie laisse passer un long hurlement et Georges écarquille les yeux.

Trop tard.

Par flashs : comme dans un roman-photo, Georges voit s’approcher l’autre. Le vrai Griffon, le cauchemar, beaucoup trop proche ! Il est immense, au moins deux mètres cinquante. Le visage de perroquet le fixe de ses yeux fous, sa langue gluante de salive, sa silhouette humanoïde serrée dans une redingote pourpre élimée et son cou entouré d’une fraise poussiéreuse. Des mains d’ours, des pieds de bouc et une longue queue de lion émergent du vêtement.

Il tend son bras vers Georges et pousse son long cri strident. Ses griffes se referment sur la peau de l’homme qui n’a d’autre choix que de faire un bond forcé dans l’onirisme et sent juste les pointes déchirer son épiderme avant d’atterrir brutalement sur une chaise, à bord du Machina. Aussitôt, l’image se stabilise, le son et la douleur disparaissent.

La joue gauche de Griffon le brûle, il la touche et ses doigts sont humides de sang. Il déglutit avant de souffler profondément pour observer autour de lui. Quelque chose cloche : il y a une étrangère dans la pièce.

Comme souvent, Grenade est assise sur une chaise, devant la table, ses doigts serrés sur le goulot d’une bouteille de liqueur très sucrée. Elle tourne vers lui son regard vide, ses lèvres sont rouges et l’alcool qui coule sur son menton aussi. L’étrangère est grise, par bonheur : juste une dormeuse ou une création onirique. Griffon détaille son crâne à moitié rasé et les longues mèches qui tombent sur son épaule gauche en grosses boucles : une punk grassouillette. Les deux jeunes femmes jouent aux cartes.

— Qui est cette personne ?

La Grenade onirique lui fait un sourire insolent. Comme elle porte seulement un débardeur moulant et une culotte, Griffon devine ses seins sous le tissu de son haut ; il sent sa gorge devenir sèche. Elle répond d’une voix moqueuse :

— Je joue aux cartes avec mon amie, ça te dérange ?

— Je veux juste savoir qui elle est.

Il a la terrible impression que la situation lui échappe. Depuis toutes ces dizaines d’années, il n’y a jamais eu personne d’autre que lui pour rendre visite à Grenade ! Lui et Dïri, le grune sur le pont. Elle le fixe de sous ses paupières fatiguées :

— Tu sais… je ne t’appartiens pas. Même si tu m’enfermes ici, je n’ai pas de comptes à te rendre, je peux même ne pas te répondre si je n’en ai pas envie…

La poitrine de Georges lui fait mal, mais plus pour les mêmes raisons. Le sang goutte sur ses vêtements et il articule d’une voix pâteuse :

— Je ne comprends pas. Jamais je ne t’ai enfermée, tu étais bloquée ici avant que je vienne. Jamais je ne te ferais de mal.

Un long hurlement résonne dehors et Georges serre les poings. Une fois de plus, la bête est sur sa trace. Grenade sourit et découvre ses dents du bonheur :

— Ah oui ? Et à ton avis, pourquoi est-ce que cette créature rôde toujours par ici ? Pourquoi arpente-t-elle les quais quand j’essaie de quitter ce bateau ? Cette bête, c’est une partie de toi, celle qui veut me garder pour elle toute seule.

— Ce n’est pas vrai, murmure Griffon d’une voix faible. Ce n’est pas vrai…

— Tu me fais la même chose qu’à ta sœur, murmure Grenade. Tu fais ça avec tous ceux que tu aimes.

Un nouveau cri fait vibrer les murs, trop près. Griffon a tellement mal à la tête ! Il lâche prise et le paysage fond.

Il se retrouve allongé sur le canapé de Chien. Ce dernier est installé à côté de lui et lui tamponne la joue à l’aide d’un morceau de coton imbibé de désinfectant.

— Te revoilà ? demande-t-il de son habituelle voix suave.

Griffon ne répond pas. Il a envie de pleurer, mais il ne peut pas devant Chien.

— Qu’est-ce qui est arrivé ? J’ai vu les coupures apparaître d’elles-mêmes sur ton visage, c’était impressionnant, mais heureusement, ce n’est pas grand-chose.

— Merci… Je peux nettoyer moi-même maintenant.

— Pas de souci. Alors, tu as vu quoi ?

Griffon se relève jusqu’à pouvoir se tenir assis et s'autorise une minute pour remettre de l’ordre dans ses pensées.

— C’était un procès. Celui de Loup... et toi tu étais le juge. Le reste était absurde, il n’y avait rien de vraiment logique dans les accusations, mais je dirais que dans l’ensemble, Loup avait l’impression de faire quelque chose de mal et que tu le jugerais pour ça.

— Une action ? Contre la Famille ?

— Non, de mon point de vue, c’était plutôt affectif.

Griffon revoit la tour... Les grandes gerbes d’eau... Ce garçon qui est accusé d’avoir croqué dans la pomme et ouvert la boîte interdite, bien que tout soit mélangé. Que des symboles sexuels, de désirs et d’interdits.

— Par exemple, comme si Loup se sentait coupable de m’avoir laissé tomber ? demande Chien, prudemment, en remettant derrière son oreille une longue mèche soyeuse de cheveux noirs.

Ça, c’est ce que toi, tu voudrais, pense Griffon avant de répondre :

— Peut-être, mais le plus déroutant, c’est que je n’ai pas pu aller jusqu’au bout du rêve. Tout s’est brouillé et j’ai été attaqué par mon cauchemar. Je n’avais jamais vécu ça avant, mais si je dois résumer mon ressenti, c’est comme si j'écoutais la radio et que je perdais la bonne fréquence.

— Comment ça ?

— Je ne sais pas quoi dire de plus.

— C’est ton cauchemar qui t’a fait ça ? demande Chien en montrant du doigt les trois longues estafilades sur la joue de Griffon. Et après, qu’est-ce qui s’est passé ?

— Je suis allé voir Grenade.

— Et alors ?

— Alors rien.

Griffon appuie sa tête contre le canapé de cuir. Les accusations de Grenade lui ont fait comme un coup de poing dans le ventre.

— À quoi tu penses ?

— À rien, répète Griffon mécaniquement.

Ses entrailles sont comme un nid de serpent. Et cette fille... cette fille punk dans le bateau... Il la connaît... La photo est encore là, sur la table... Chien, Lù et une petite grosse aux cheveux bouclés...

 

26.

 

Isonima descend l’escalier de métal et quitte les entrepôts agroalimentaires en compagnie d’une trentaine d’autres ouvriers. De gros cernes soulignent ses yeux : il a eu une dure journée alors que sa nuit a déjà été difficile. Il se souvient vaguement d’avoir fait un rêve absurde et de s’être réveillé au beau milieu avec une migraine atroce.

— Hello, bonne journée ? Tu as l’air crevé.

Andiberry vient de le rejoindre, son corps mince et athlétique engoncé dans son blouson de cuir usé et le cou enroulé dans un foulard orange et noir. Il est accompagné d’une femme à la peau brune. à son visage long et régulier surmonté d’un monosourcil qui lui donne l’air en colère, Loup reconnaît Maja.

— Oui, je suis vidé, je mange un bout et je vais me coucher. Toi, ta journée ?

— Au poil, si on peut dire. J’ai dû me battre contre le régisseur du quartier des Argots. Dès qu’il s’agit de dépenser un centime pour la sécurité des travailleurs, tout le monde fait la sourde oreille, alors j’ai dû mettre le poing sur la table, mais aujourd’hui j’ai eu gain de cause.

— Tant mieux, une bonne nuit de sommeil et on sera tous les deux sur pied pour repartir demain.

Andiberry fait un sourire gêné.

— Non, impossible. Je vais rentrer tard ce soir. Je file juste après le repas.

— Tu vas encore… tu sais…

— Non, pas cette fois, je vais aller boire un verre avec des camarades.

— Oh… d’accord.

En silence, pendant que ses pieds grimpent les marches, Isonima attend qu’Andiberry lui propose de l’accompagner, mais rien ne vient. C’est lui qui finit par demander, oubliant sa fatigue :

— Je peux m’incruster ?

Maja lui jette un regard méfiant et Andiberry a l’air un peu mal à l’aise.

— Tu sais, on va parler de politique, pas sûr que ça t’intéresse.

Isonima sent une boule se former dans sa gorge et comprend à demi-mot ce dont il se doutait déjà : Berry et certains autres ouvriers des dortoirs sont des radicaux qui s’opposent à la volonté de la Famille et désirent renverser le pouvoir. Dans son esprit, deux idées s’affrontent : celle de faire comme s’il ne savait rien et puis celle, au contraire, de s’impliquer davantage afin d’en apprendre plus, mais il doit se montrer prudent.

— J’ai compris, marmonne-t-il dans sa barbe.

Il ne doit pas avoir l’air louche en insistant. Andiberry lui jette une œillade désolée tandis qu'ils rejoignent la cantine et prennent un dîner frugal composé de mousse bouillie et de galettes d’orge. Isonima finit son assiette lentement, à petites bouchées moroses et c’est finalement Berry qui vient le voir à la fin du repas.

— Tu vois, j’ai réfléchi. Si tu veux nous accompagner pour prendre un verre, tu seras le bienvenu.

— Vraiment ?

— Je crois que tu sais à quoi t’attendre. Et tu es un grand garçon, tu peux choisir tout seul.

— Merci.

Berry se retourne vers lui et lui pose les mains sur les épaules. Ses yeux noisette ne sont plus espiègles et rieurs, leur sérieux désarçonne un peu Isonima. Andiberry lui souffle :

— Je te fais confiance, tu comprends ?

— …

— Est-ce que j’ai tort d’avoir confiance ?

— Non, marmonne Isonima, mal à l’aise.

— Alors c’est bien.

En quelques bouchées, Isonima finit l’assiette qu’il avait mis des heures à entamer. Cela fait se dérider Andiberry qui glousse de rire et en entendant ce bruit, l’estomac d’Isonima ne peut s’empêcher de danser la java. Andiberry lui a dit qu’il lui faisait confiance et c’est un peu comme s’il lui avait dit qu’il était important pour lui. Il ne se rappelle les conséquences qu’une fois dans la rue aux côtés de Maja.

Ils prennent un nombre de détours assez impressionnant et par chance pour Isonima, les deux autres ne semblent pas non plus à l’aise à l’idée de subir un contrôle des enfants du Mur ; toutes les ruelles les plus tortueuses leur paraissent préférables aux grandes avenues. Ils finissent par atterrir dans un minuscule café posté entre une laverie automatique et un magasin d’alimentation presque vide où des gens font la queue avec des tickets.

La taverne est si miteuse qu’aussitôt entré, Isonima sent la poussière lui chatouiller le nez. Il suit les trois autres dans une arrière-salle isolée où se trouvent une trentaine d’hommes et de femmes de tous âges, tous issus du prolétariat. Tandis que la patronne distribue une bière tiède et fade dans d’immenses chopes graisseuses, Berry semble vouloir prendre la parole, alors Isonima tente de se trouver une chaise autour d’une table. On lui tend une bière où il trempe ses lèvres avant de se promettre de ne plus jamais y goûter.

Autour de lui, tout le monde parle bruyamment et rit beaucoup ; Isonima reconnaît quelques ouvriers qu’il connaît du dortoir. Dans un coin, un garçon blond grattouille une guitare et de l’autre côté, un grand homme à la peau noire lui lance un regard courroucé.

Andiberry tape dans ses mains pour attirer l’attention et l’assemblée se tait rapidement.

— Mes amis ! Comme vous le savez, j’ai fait passer le mot pour que nous nous retrouvions ici ce soir, car nous avons fait un extraordinaire pas en avant dans nos projets. Nous en avions parlé il y a deux mois : je vous annonce que mes brouilleurs ont été conçus par Martial et que je les ai testés moi-même. Mes amis, ils fonctionnent !

La salle pousse des exclamations enthousiastes.

Andiberry sort de sa poche une paire de longs fils terminés par de petites boules orange. Isonima met quelques secondes pour s'apercevoir qu’il s’agit des écouteurs de l’ingénieur, ceux-là mêmes qu’ils utilisent le soir avant de dormir. Ses oreilles se mettent à bourdonner et il concentre toute son énergie à chasser la sensation désagréable qui est en train de lui envahir le ventre.

— Comment peux-tu en être sûr ? interroge un homme à l’embonpoint bien établi.

— Je n’ai pas reçu de visite de la police du Rêve personnellement, mais plusieurs d’entre vous ayant testé nos nouveaux écouteurs ont remarqué d’étranges interférences dans leurs songes et je tiens à vous dire que le nombre d’arrestations a diminué de moitié cette semaine.

Le grand homme noir intervient en levant la main.

— Berry ! Je sais que cette invention fonctionne, mais mes gars et mes filles ont maîtrisé des enfants du Mur qui brutalisaient un de nos vieux et ils avaient sur eux un avis de recherche urgent. Je pense que beaucoup d’entre eux sont mobilisés sur ce cas et que la baisse des arrestations n’a peut-être rien à voir avec ça.

— Est-ce que tu as pensé à amener cet avis avec toi, Chef ?

— Bien sûr. Tu me prends pour une cloche ?

L’assistance fait passer un papier plié en quatre à Andiberry qui l’ouvre et le parcourt des yeux, le visage impénétrable. Puis la pointe de sa langue se glisse une fraction de seconde entre ses dents et il range l’avis dans la poche arrière de son pantalon :

— Très bien, je me chargerai de ça aussi. Si nous pouvons dénicher ce fugitif avant le Mur, nous serons gagnants.

Un des ouvriers du dortoir d’Isonima demande à voix haute :

— Est-ce que tu ne devrais pas nous faire passer la description afin que nous t’aidions à le retrouver ?

— Non. À vrai dire, j’avais déjà entendu parler de ce fugitif et j’ai une idée très précise d’où il se cache. Je préfère m’en occuper moi-même, mais je te remercie de ton initiative, Martial.

Isonima se demande vaguement s’il a rêvé la minuscule œillade qu’Andiberry vient de lui lancer.

La réunion se poursuit pendant deux heures et l'homme sent sa tête bourdonner. Ils parlent encore longtemps de cet appareil qui permet de bloquer l’entrée de la police du Rêve en diffusant un champ magnétique qui les empêcherait d’accéder aux ondes cérébrales du dormeur.

Puis ils enchaînent avec des moyens de pénétrer dans la Machine et sur les horaires de certains membres les plus dangereux du Mur. Isonima les écoute d’une oreille distraite : il se moque des enfants, seuls Bebbe et Chien lui importent. Il n’entend pas leurs noms ni celui d’aucun membre de la Famille. Finalement, tous les participants se disent au revoir et s’éparpillent par groupes de deux ou trois. Isonima sort le dernier, avec Andiberry qui lui propose d’un geste du menton silencieux de rentrer.

D’un pas lent et mesuré, ils se retrouvent à longer un des canaux de la Rivière Bleue ; l’eau luit d’un éclat laiteux. Les mains dans les poches, Isonima pince les lèvres, ce que l’ingénieur finit par remarquer.

— Ça ne va pas ?

— Les écouteurs ...

— Oui ?

— C’était pour empêcher que je dévoile des choses sur toi dans mes rêves ?

— Oui, en partie. Ça te vexe ?

— Tu m’as manipulé. Bien sûr que je suis vexé.

— Non. Eh oui. J’étais intrigué et j’ai fait des efforts pour te connaître tout en me protégeant, ça me paraît normal.

— Non, ce n’est pas normal… marmonne Loup. Pas du tout ! Tu aurais pu me le dire au lieu de me faire croire que tu me faisais écouter ta musique préférée.

— C’est ma musique préférée…

— Je m’en tape.

Une fois de plus, Isonima sait que l’autre a raison. Ça ne l’empêche pas de se sentir blessé tout au fond. L’ingénieur le fixe en haussant les sourcils, puis jette un regard un peu courroucé à son compagnon.

— Parce que toi, tu n’as pas de secrets pour moi peut-être ?

D’une main, il sort l’avis de recherche de la poche arrière de son pantalon. L’avis décrit sommairement un jeune trentenaire aux cheveux bruns bouclés et aux yeux violets, d'un mètre quatre-vingt-huit pour quatre-vingts kilos.

— Ça n’a rien à voir avec moi, marmonne Isonima alors que son cœur se met à battre à tout rompre dans sa poitrine.

— Arrête, ça ne prend pas avec moi. Les yeux violets ne courent pas les rues. Tu veux que je te mesure et que je te pèse ? Et je l’ai dit tout à l’heure, j’ai déjà d’autres informations à ton sujet.

La panique remonte dans la gorge d’Isonima.

— Écoute. Je… je suis désolé, on devrait se séparer là, je…

Le regard d’Andiberry est sombre et dur à présent.

— Vraiment, ça suffit ! Tu te comportes comme une lavette.

— Laisse-moi !

Il essaie de fuir, mais Berry l’attrape par le col et le rapproche tout près de son visage. Isonima devine son reflet apeuré dans les quatre lunettes de Berry et l’haleine imprégnée de bière de l’ingénieur vient lui caresser le nez :

— Je sais qui tu es, Loup, tu comprends ? J’ai trouvé ton masque sur les rives de la Rivière Bleue.

Alors Isonima le frappe à la mâchoire. Pendant une demi-seconde, l’ingénieur a l’air sonné, mais il tient bon ; sa lèvre se met à saigner tandis que Loup se débat et bien que sa stature soit plus grande que celle de l’ingénieur, ce dernier s’accroche à lui comme une tique avant de le plaquer contre un mur. Loup sent sa tête rebondir contre la texture noire et brillante de l’immeuble. Une douleur lancinante lui envahit le crâne et descend jusque dans sa nuque. La voix d’Andiberry résonne encore, lointaine :

— Ne fais pas le con. Ce que je t’ai dit tout à l’heure, tu te rappelles ?

Un goût de sang envahit la bouche de Loup : il a dû se mordre la langue. Les quatre yeux d’Andiberry dansent devant son regard et celui-ci continue :

— J’ai confiance en toi. Je garderai ton secret, c’est promis.

Isonima sent l’odeur de l’autre. Il y a une fragrance de cuir, de bois, de métal, puis celle de l’alcool et enfin le parfum de musc de la sueur. Ses doigts agrippent le blouson et il se met à pleurer, longtemps, comme un gosse.

Andiberry lui caresse le dos, gentiment, l’air désolé. Quand enfin son interlocuteur se calme, l’ingénieur répète encore :

— J’ai confiance en toi. Je te jure.

Isonima cligne des yeux, les larmes restant accrochées à ses cils comme des perles, et il murmure d’une voix éraillée :

— Moi aussi. Moi aussi, j’ai confiance en toi.

L’ingénieur sourit. Un bleu fleurit doucement sur sa mâchoire et il essuie du pouce le sang qui coule sur son menton.

 

27.

 

Grenade retient son souffle.

Honorine tient le masque blanc aux paupières cousues de fil rouge devant son nez et quelques secondes s’écoulent mollement, puis son sourire réapparaît tandis qu’elle abaisse le masque sur ses genoux.

— Rien du tout. Y s’passe rien.

— Encore heureux ! Tu sais pas ce que tu fais, par Juniper ! C’est hyper dangereux !

— Comment y s’appelle çui-ci ?

— Le grand Destructeur. Je l’utilise jamais, il fait beaucoup trop de dégâts.

Honorine pose le masque sur la table entre le grand Dénominateur et le grand Rebrousseur, elle pointe ce dernier du doigt.

— çui-là te permet de trouver le véritable nom des gens, c’est ça ?

— C’est plutôt un titre. Ou une énigme sur la personne.

— Tu veux bien me regarder à travers et m’dire mon titre à moi ?

Grenade hausse les épaules.

— Si tu veux. Il va falloir que tu enlèves ton t-shirt, sinon j’arriverai pas à tout voir.

Cela ne semble pas gêner Honorine qui ôte le vêtement pour le jeter sur le canapé tandis que Grenade prend le grand Dénominateur et le pose sur son visage. Aussitôt le monde se trouble, comme elle en a l’habitude. Cette fois-ci, le nom ne se perd pas dans les méandres d’un blouson en cuir, le tracé est dessiné impeccablement sur la belle peau blanche, les lettres sont distinctes et la lecture aisée.

— Alors ?

— Attends, je déchiffre. Je sais pas très bien lire.

On n’apprend rien aux enfants du Mur, alors ça n’a rien d’étonnant. Grenade enlève son masque et murmure d’un air perplexe :

— Ton nom est « l’apoptose du monde ».

Honorine la regarde avec des yeux un peu figés et ses épaules s’affaissent. Elle murmure :

— Ah bordel. J’suppose que c’est un nom mérité.

— C’est quoi une apoptose ?

— C’est la forme la plus commune de mort cellulaire. Une sorte de suicide une fois qu’la cellule sert plus à rien.

Cela surprend un peu Grenade. Elle ne sait pas vraiment ce que c’est qu’une cellule et soudainement Honorine lui apparaît comme quelqu’un de très instruit.

— Ah. C’est un peu cruel comme nom alors ?

Honorine ne répond pas, elle sourit vaguement avant de remettre le t-shirt de Georges et Grenade la transperce de son regard sombre.

— Tu me diras vraiment pas qui t’a donné ces masques pour moi, n’est-ce pas ?

— Aaaaah, soupire Honorine. On en a déjà parlé. J’ai fait la promesse de fermer ma gueule et j’suis pas une cafteuse.

— Dans mon souvenir, tu étais très grande.

Honorine rigole à mi-voix :

— J’ai fait ma croissance d’un coup : à dix ans, j’faisais la même taille que maintenant et après, c’était fini, j’suis restée naine.

— Ça ressemble à un mensonge.

— Prouve-le alors.

Les deux filles se regardent dans les yeux en silence et Grenade tend la main vers le grand Rebrousseur. Elle le saisit avec douceur et le pose sur ses genoux. Honorine la fixe sans mot dire, parfaitement sérieuse tout à coup, et Grenade murmure :

— Je pense que je peux le prouver, le Rebrousseur remontera dans tes souvenirs, des plus récents jusqu’aux plus anciens.

— Tu devrais pas faire ça.

— Je devrais pas, mais est-ce que tu m’autorises à le faire ?

Les paupières d’Honorine se plissent et Grenade détaille cette grosse fille, avec ses yeux jaunes magnifiques et sa petite bouche de poupée. La punk finit par dire :

— Tu peux. Mais s’tu l’fais, tout devra changer. J’pourrai pas juste te laisser là continuer ta p’tite vie simple.

— Ma vie a pas grand-chose de chouette pour l’instant.

— Ce s’ra pas pareil. Tu en sauras trop et pas assez. Y t’faudra aller plus loin. Y faudra que j’t’emmène plus loin.

— Comment espères-tu que je regarde pas dedans après tant de mystères ?

— …

Alors Grenade lève doucement le masque sur son visage et a juste le temps de voir et d’entendre Honorine qui lui fait un sourire désolé.

— Tu comprends pas. J’espérais que t’allais regarder.

Le monde s’efface.

Tout devient aqueux et Grenade nage. Elle parcourt l’espace du regard et aperçoit l’image au loin. Trouble. Fondue. Grenade reconnaît les turbines derrière les usines. Elle reconnaît les autres punks. La scène fond, d’autres réapparaissent. Toujours les mêmes. La rue. Des punks. Des clopes. Des bières. De la misère.

Tout cela dure longtemps et Grenade commence à se demander ce qu’elle vient faire là. Puis soudain, elle se retrouve dans un endroit incongru : un bureau aux murs noirs veinés de vert. Un homme est de dos face à une fenêtre qui donne sur la Ville Noire, sur son crâne est posé un masque de Cerf en porcelaine. Honorine est assise sur un siège derrière le bureau, allume une cigarette et installe des pieds chaussés de ballerines compensées sur la table. Elle ressemble à l’Honorine du souvenir et porte une robe. Très clairement, elle a l’air d’avoir seize ans.

— Je l’ai perdu, dit l’homme. J’ai perdu mon pouvoir. Je ne comprends pas, je ne comprends pas...

— Il est plus à vous maintenant, murmure Honorine. Il a été donné à Lù, il y a longtemps. C’est comme ça.

L’homme fait les cent pas.

— Et que puis-je faire pour le récupérer ?

Honorine hausse les épaules.

— J’sais pas, c’est pas mon problème.

L’homme tourne vers elle sa face de porcelaine et articule d’un ton menaçant :

— J’espérais ne jamais croiser l'un de vos semblables. Tout cela, c’est vous !

Honorine souffle un long filet de fumée bleue.

— Ah ça, c’est mon problème à moi. Personne a jamais trop envie d’me rencontrer, en général, mais j’dois vous contredire. Tout c’la c’est à vous-même que vous l’devez et sans moi vous seriez mort, mort depuis 2000 ans. Elle vous a tué, votre femme.

— Je serais revenu d’une façon ou d’une autre…

— C’est pas si simple. J'devrais pas, mais j’vais vous donner un conseil : vous savez comment votre femme vous a empêché de rev'nir, pas vrai? Vous devriez faire la même chose.

— Ça ne servirait à rien. Tout comme j’ai transmis mon pouvoir à Lù, un autre de mes enfants le récupérera.

— P't-être bien. Mais il aura besoin d’vous pour apprendre ce qu’il est et vous pourrez voyager avec lui pour trouver un univers où la technologie saura rallonger votre vie, alors que Lù n’a besoin d’rien pour fuir...

Cerf reste silencieux avant d’ajouter :

— Pourquoi faites-vous cela ?

Honorine écrase son mégot dans un cendrier.

— J’ai fait une promesse...

Le paysage s’efface et Grenade se sent perdue. Honorine connaît Cerf ? Est-ce auprès de lui qu’elle a acquis son immunité politique ? Et qui est cette personne dont ils parlent ?

Elle n’a pas le temps de se poser plus de questions qu’une étrange sensation la saisit et elle la reconnaît aussitôt : ce sentiment d’être aspiré, emporté dans un souvenir contre son gré, elle l’a déjà vécu en regardant Bebbe.

Elle atterrit sur un groupe de rochers de couleur mauve qui surplombent une vaste plaine herbeuse et Grenade vacille. Elle n’a jamais rien vu de tel : le soleil est haut, fort, lumineux, l’herbe bruisse et les criquets chantent. Au loin, on devine la silhouette d’une ville, dominée par une tour.

Tout est paisible. Dans les champs en contrebas, des humains mènent du bétail. Trois gamines rient en se courant après. Seul un cadavre détonne, allongé face contre terre dans la pente. C’est une fille aux cheveux courts, le dos barré par un long collier de perles.

Répugnée, Grenade tourne la tête et découvre Honorine, assise sur un rocher. Comme dans le dernier tableau, elle porte une robe très féminine, presque enfantine. Son regard est absent tandis qu’elle sirote une bière du bout de ses lèvres peintes en rouge.

Soudain, des cris retentissent dans la vallée : les petites filles ont cessé de rire. Grenade les regarde. Plusieurs moutons se sont effondrés et quelques humains aussi. Grenade doit plisser les yeux pour mieux comprendre.

C’est comme s’ils étaient en train de fondre. En moins d’une minute, l’ensemble des êtres vivants se retrouve sur le sol à se tordre. Le cœur de Grenade se met à battre fort et ses entrailles se nouent.

Et puis comme dans un rêve, les herbes se délitent en silence, les cailloux sur lesquels Grenade et Honorine se trouvent s’effritent. Au loin, dans un bruit ouaté s’effondre lentement la ville.

Ce n’est pas un rêve, pense Grenade. C’est un souvenir. Ceci est arrivé pour de vrai, il y a longtemps… 

Les cris ont cessé maintenant. Les corps ne sont plus que des tas de pâte visqueuse qui remuent à peine. La terre se craquelle, s’ouvre et tout doucement, elle avale la poussière, les hommes et les bêtes.

Les yeux dilatés, le cœur au bord des lèvres frappant à mille à l’heure, Grenade jette un regard vers Honorine. Celle-ci semble en transe, presque endormie et se balance sur son bout de caillou en marmonnant.

Autour d’eux, la terre se pèle comme une orange : les maisons et les champs ont été avalés par le sol, et en dessous, dans les couches mises à nu se trouvent d’autres maisons, d’autres gens dans un état végétatif et inerte. La nouvelle ville est couverte de sable mauve, mais un vent frais et vif vient la dépoussiérer. Les habitants s’étirent mollement, les plantes poussent à toute vitesse, de nouveaux troupeaux envahissent les collines...

Grenade regarde la ville qui s’étend dans la vallée à présent. Elle reconnaît des formes, des silhouettes. Et cet énorme amas de fer, là, moins gros, moins brillant, moins effrayant, ne serait-ce pas une première esquisse de la Machine ?

Tout d’un coup, des nuages sombres se forment dans le ciel, le soleil se voile et la lumière disparaît. Dans la plaine se met à grouiller une étrange brume verdâtre.

Avec un frisson d’horreur, Grenade la sent grimper le long du petit rocher où elle s’est réfugiée avec Honorine, avant de les envelopper complètement. Il lui faut quelques instants pour se rendre compte que son impression d’étouffement ne peut être que dans sa tête. C’est un souvenir ! Un souvenir ! Celui de l’arrivée de la Brume sur le monde ! Et puis celui de… de quoi exactement ?

Honorine a ouvert les yeux et s’est levée. À pas lents, elle descend vers la Ville Noire et Grenade voudrait la rattraper, mais une fois encore, le paysage disparaît.

Honorine est appuyée contre un mur. Accrochées à la pierre, des chandelles dégoulinantes de cire éclairent une chambre meublée d’un lit, d’une armoire et d’un bureau très simple. Un homme est allongé, appuyé contre des oreillers dans des draps tachés de sang. Grenade reconnaît Georges qui marmonne d’une voix pâteuse :

— Tu restes pour le vœu.

Ce n’est pas une question. Honorine acquiesce silencieusement et s’approche du lit. Georges continue :

— Que doit-il se passer dans cette nouvelle version du monde ?

— Nous empêcherons que ta mère ne tue ton père et l’futur prendra un tournant différent.

Il hoche la tête pensivement.

— Et Grenade ?

— Elle continuera sa vie de prostituée, j’suppose, mais il t’appartient d’avoir un geste pour elle.

Il soupire et détourne son visage :

— Donne-lui les masques, s’il te plaît...

Il les matérialise tandis qu'Honorine l'observe et son faciès ironique est brouillé par une émotion fugace.

— C’est un beau cadeau, Georges, qu’il en soit ainsi.

— Je devrais pouvoir les ramener dans la réalité.

L’homme s’agrippe aux masques, bien qu'Honorine n’ait pas tenté de les lui prendre. Une expression de souffrance envahit tout son visage. Alors la peau se perce et des centaines de petites plumes émergent de son faciès.

 

*

— Ça suffit maintenant.

Les mains d’Honorine lui ôtent le masque et Grenade inspire un grand coup en retrouvant la réalité. La punk retourne s’asseoir sur le canapé, entoure ses jambes de ses bras et observe son interlocutrice, les yeux un peu méfiants.

— C’était quoi tout ça ? demande Grenade d’une voix tremblante qu’elle tente de maîtriser.

Et Honorine répond, le visage étrangement triste tout à coup :

— Tout ça ? C’était l’Apoptose du monde.

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Jamreo
Posté le 26/01/2018
COUKIOU !
J'ai lu les chapitres 5 et 6 ^^ pour l'instant, je suis encore un peu perdue entre les tenants et aboutissantq d'une histoire qui a l'air bien complexe. Honorine m'intrigue de plus en plus. Elle a le pouvoir de faire et défaire le monde ? De créer plusieurs lignes de réalité ? 
Et donc c'est Georges qui a donné les masques à Grenade. Pour qu'elle l'aide à retourner dans le temps et changer les choses ? Bref, je suis encore assez perdue comme tu le vois sans doute :'D pour autant j'ai l'impression que tu maîtrises très bien ton histoire et j'ai confiance, en me disant que les choses se mettent en place progressivement. Pour ce qui est de l'ambiance, c'est toujours aussi sombre et il y a quelque chose de fascinant à s'enfoncer dans cette ville, et son atmosphère toxique, pleine de crasse et de misère ou alors d'un luxe qui paraît un peu artificiel par contraste (je pense aux appartements des membres de la Machine par exemple). 
Je vais essayer de ne pas trop laisser passer de temps pour la suite <3 
GueuleDeLoup
Posté le 26/01/2018
Hello Jamou!
 
Courage tu arrives bientôt aux explication du béni chapitre 8 après lequel tout prendra sens (enfin presque, sinon ce ne serait pas drôle)
Effectivement Honorine semble avoir un pouvoir qui ressemble à faire et defaire le monde (par contre, elle ne crée pas plusieurs lignes de réalité, je te le dis tout de suite histoire que tu ne t'emmêle pas avec la suite ;) )
Et Georges a donné ses masques à Grenade, pour quelle raison, cela reste encore un peu flou X). Merci encore pour ton retour et pour tes compliments sur l'ambiance!
Des poutoux et à bientôt!
Kitsune
Posté le 07/07/2017
Coucou Lou, 
Je m'étais promis de lire Ville Noire puisque j'en entendais beaucoup de bien et je peux dire que je ne suis pas déçue, très loin de là. J'ai littéralement dévoré les premiers chapitres (je suis vraiment heureuse d'avoir le temps de pouvoir lire ainsi) et je m'arrête tout de même pour te laisser connaître mon ressenti en cours de route.  
Le monde que tu dépeins est vraiment fascinant, absorbant. Tous les personnages sont intéressants et profonds, ils ne sont pas juste bons ou mauvais mais au contraire très complexes et cela me plait énormément. L'intrigue, jusqu'ici tout du moins, est très bien construite. Elle me tient en haleine à chaque fin de chapitre, me donnant envie d'en lire plus pour éclaircir tout cela. 
Tu n'as pas peur d'écrire toutes sortes d'horreurs et, même si cela peut être dérangeant pour le lecteur, il me semble que c'est nécessaire à la description d'un tel monde totalitaire. Alors, oui certaines scènes secouent quelque peu mais c'est justifié. En tout cas, il s'agit là de mon ressentit. (Peut être suis-je trop sensible ?)  
L'histoire en elle même me plait beaucoup. J'ai une certaine obsession dernièrement pour les mondes totalitaires post-apocalyptiques -même si ici ce n'est pas vraiment post mais toujours d'actualité- alors bien évidemment le tien, si structuré et si réfléchi, ne pouvait que me plaire. 
J'ai croisé quelques coquillettes mais, ayant quasiment tout lu d'un coup, je ne les ai pas relevées. Rien de très grave en tout cas. 
Je sens que je tourne en rond dans mes compliments mais je ne me sens juste pas de taille à trouver quelque chose à critiquer. Non, rien de critiquable de mon point de vue ! On voit que c'est une histoire très réfléchie et très construite. 
Voilà voilà
En espérant faire un commentaire plus constructif la prochaine fois, des bisous,
Kitsune  
 
GueuleDeLoup
Posté le 07/07/2017
Merci beaucoup Kitsune!
(Et désolé d'avoir été si longue à répondre, j'étais très prise en début d'année)
 Merci beaucoup pour mon univers et mes personnages, c'est vrai que j'aime beaucoup l'ambiguité chez eux. En fait la morale telle que nous la voyons est essentiellement concentrée dans les pays qui ont une religion monotéiste, c'est assez intéressant (par exemple au japon, avant la guerre, tu pouvais faire toutes les mauvaises actions que tu voulait tant que tu ne te faisais pas prendre. Il y avait une notion d'"honneur" mais pas "mauvaise conscience". Je trouve ça tellement intéressant :) )
Et c'est marrant parce que beaucoup de monde ma parle de la dureté de mon monde mais de mon point de vue je ne le trouve pas si atroce. Enfin si, mais je dirais qu'il se passe souvent des choses atroces dans les livres donc j'ai l'impression que ça va. George Martin fait pire que moi XD.
Merci encore pour ton commentaire et à bientôt!!!
Des bisous!!!
Dan Administratrice
Posté le 03/11/2016
En fait j'ai eu une révélation ce matin ; mon hypothèse basée sur les couleurs d'yeux concernant Loup et Griffon est complètement naze vu que tu dis que Griffon a les yeux jaunes, et pas mauve ou violet. Du coup, le garçon du souvenir serait pas Griffon ? En fait en relisant le passage je me rends compte que je me suis complètement emmêlée les saucisses parce qu'à aucun moment on dit que le garçon de l'entrepôt est celui qui est avec Bebbe quand la maman tue Cerf. J'ai fait le raccourci alors que non.
Par contre Griffon, Honorine et Sunna ont tous les trois les yeux jaunes, hm-hmm...
(J'en profite quand même, si tu veux pas que ça nous induise encore plus en erreur : violet et mauve c'est pas vraiment la même couleur alors je sais pas si tu peux utiliser aléatoirement les deux adjectifs pour parler des yeux de Loup)
(Ah et du coup t'as répondu à mon comm entretemps donc oui tout s'éclaire !)
<br />
Donc merci au passage pour tous tes éclaircissements ; c'est vrai que y'a beaucoup de choses qui m'échappent un peu plus parce que j'ai laissé passer du temps mais je préfère le souligner au cas où ; je me souvenais pour les lettres mais en fait c'est la façon dont Grenade a trouvé Bebbe qui m'a fait douter : on aurait presque dit qu'elle s'était enfuie et qu'elle venait trouver refuge ici. J'imaginais que si elle passait juste pour le courrier elle se serait pas arrêtée pour piquer un roupillon, du coup je m'attendais à un autre rebondissement, genre prise de conscience/fuite après ce qu'elle a vu avec Lièvre. Comme tu disais qu'elle avait beaucoup pleuré avant de s'endormir d'épuisement… bref, j'imaginais quelque chose de plus durable et du coup j'ai été surprise.
<br />
Concernant les registres de langues oui on comprend bien que y'a pas une partie prout-prout et une complètement inculte mais des fois ça tient à de toutes petites choses ; je maintiens que c'est plus complexe pour les passages où y'a des glissements de narrateurs par contre >< Après tu peux aussi imaginer une façon de parler ou des expressions qui seraient propres aux membres de la Famille ? On imagine qu'ils ont tous reçu une éducation assez proche alors ça pourrait les mettre à part des autres (et piéger un peu Loup parfois) ? Enfin bon là encore ce ne sont que des suggestions !
<br />
Pour la scène avec Griffon au début du chapitre précédent je crois que ce qui est perturbant c'est qu'au départ quand il arrive on n'a pas l'impression qu'il est si furieux que ça. Tu dis « profondément agacé », mais c'est pas de la colère, et comme après on le voit juste les emmerder les uns après les autres, ça ressemble plus à l'attitude de quelqu'un qui se fait chier qu'à celle de quelqu'un qui veut se passer les nerfs sur tout le monde. Pour ce qui était de chercher Bebbe c'est juste sa première phrase qui met le doute « Ah! Ma grande sœur chérie, te voilà !! » ; ça donne l'impression qu'il a fait quatre fois le tour de la Machine pour la trouver et lui dire un truc crucial. Mais je pense vraiment que c'est juste l'accumulation de toutes petites incompréhensions qui m'ont donné cette impression de flou ; si tu peux préciser tout ce que tu listes là je pense que ça sera tout de suite plus clair et je suis très partisane du max de clarté, surtout quand l'intrigue de fond est si complexe ^^
<br />
Et je te rassure, pour la scène « qui sert à rien », mon avis allait plutôt dans le sens inverse ! Elle fait pas directement avancer l'intrigue (si on repère pas les indices apparemment) mais c'est justement pas pour autant qu'elle est inutile ^^ J'insiste parce que je sais qu'on t'a beaucoup fait de remarques sur cette scène et je trouve qu'elle est cruciale pour la relation des personnages justement, donc je veux pas que tu me méprennes ^^
<br />
Bon et après cette longue introduction x'D
<br />
1. J'aime de plus en plus Lièvre et sa relation assez conflictuelle avec Bebbe. C'est vrai qu'au départ on le voyait surtout comme un type louche qui tripote des clones et des bébés, mais plus ça va et plus il en révèle, et pour l'instant ce qu'on découvre me le rend plutôt sympathique. Ça doit vraiment pas être une situation agréable de se retrouver à fréquenter quelqu'un qui ressemble à une personne qu'on a aimée, et qui l'est mais sans l'être vraiment. Du coup je trouve sa demande d'amitié vraiment courageuse, assez humble aussi ; mais on comprend que ce soit pas si simple pour Bebbe.
C'est intéressant cette histoire avec n°5 aussi ; ça m'étonne même qu'ils l'aient gardée (enfermée, ok) si elle a tenté de se rebeller. Après, vu l'état des doubles, c'est vrai qu'elles sont réduites à pas grand-chose ; mais ça représente un risque quand même. Ça veut dire que n°5 est pas complètement « domptée » et qu'elle pourrait ressayer de se rebeller.
Ça doit être atroce pour Lièvre de la voir là où elle en est maintenant, n'empêche v.v Mais je me demande si tout ça n'est pas en train de travailler sérieusement la n°7 et si elle pourrait pas finir par suivre la même voie…
Du coup finalement cette Bebbe-là, la 7, a porté que Ocelot, c'est ça ? Ou Loup aussi, et Lièvre est plus âgé que je crois ?
<br />
2. La tour aussi est un sacré symbole sexuel :P Du coup ça serait le fruit défendu et la boîte de Pandore ? J'aime vraiment ce genre de scènes de rêve, parce que ça paraît effectivement absurde au premier abord mais aussi plein de sens quand on décortique un peu. C'est très très louche cette espèce de brouillage autour de Berry. Est-ce qu'il est capable de protéger sa représentation dans les rêves des autres ? En tout cas, la Bebbe du rêve rappelle qu'elle est fière de Loup, et cette affaire vis-à-vis de Chien continue à le travailler…
Ce cauchemar est vraiment flippant. J'ai trop hâte de comprendre d'où il vient, même si ça m'inquiète un peu pour Grenade maintenant. Griffon dit qu'il l'a toujours connue enfermée là mais en même temps vu le schmilblick des vies antérieures il pourrait lui avoir fait du mal et pas s'en souvenir. Ça m'intrigue d'autant plus qu'on a un petit aperçu de ce que Griffon éprouve vraiment pour elle, même si jusque-là il a soigneusement évité de répondre aux questions. On sait pas s'il a couché avec elle ou s'il a abusé d'elle mais en tout cas elle le laisse pas indifférent sexuellement parlant.
Bon et maintenant Honorine s'invite ! D'ailleurs je note l'allusion au garde à tentacules… un copain de Nimrod ? Je sais pas si ça peut avoir une importance dans la suite mais te connaissance je préfère tout enregistrer parce que je sens que t'as pas fini de nous entourlouper xD
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3. Ah du coup ça serait ces fameux brouilleurs qui troubleraient les rêves dans lesquels Griffon va ? Et en fait il aurait brouillé les rêves de Loup avec les écouteurs en pressentant que Griffon y mettrait le nez un jour ou l'autre ? Ah bah oui, en continuant ma lecture je vois que c'est bien ça ! C'est ingénieux tout ça, je me demande comment ça peut marcher concrètement. Mais du coup on comprend que Loup soit vexé ; même si c'est légitime et que c'est peut-être pour son bien, c'est pas agréable d'être baladé comme ça. J'aime vraiment beaucoup la tournure que prend leur relation ; y'a un peu d'ambiguïté entre eux, on n'arrive pas à savoir si c'est parce que Loup est un peu novice dans les relations sociales que Berry a un air d'amoureux.
Concernant le secret de Loup, si Avril a la description du fugitif ça paraît étonnant qu'elle ait pas déjà circulé parmi tous leur groupe, par contre, non ? J'ai du mal à envisager comment, ou pourquoi, certains des dissidents auraient gardé ça pour eux. En tout cas je me demande quelle va être l'attitude de Loup maintenant qu'il se sait découvert. Je le vois pas vraiment se joindre au mouvement de Berry pour renverser la Famille…
<br />
4. J'ai pas trop compris le passage où Honorine dit à Grenade de prouver que c'est un mensonge. Elle dit ça comme si c'était un défi puis après elle lui dit de pas le faire ? J'ai pas saisi pourquoi elle changeait subitement d'avis alors qu'elle connaît le pouvoir des masques. Pourquoi la mettre au défi si elle ne veut pas qu'elle s'implique davantage ? Juste pour faire de la psychologie inversée et pousser Grenade à regarder ? Elle allait le faire de toute façon, non ?
En tout cas, on apprend un paquet de choses dans ce passage ! Ça fourmille, dans ces souvenirs ! Voir Griffon sous ce jour-là avait quelque chose de très inquiétant ; et du coup, il est lui-même son cauchemar ?
Je suis pas sûre de comprendre ce qu'Honorine entendait par le fait que la femme de Cerf l'ait empêché de revenir, puisqu'il est bien revenu, non ? Et du coup, est-ce que ça veut dire que Lou est la fille de Cerf ? Vu qu'il dit « Tout comme j'ai transmis mon pouvoir à Lou, un autre de mes enfants le récupérera » ? Est-ce que c'est Lou que Cerf doit empêcher de revenir comme sa femme l'a empêché de revenir lui ? Est-ce que du coup sa femme a quoi… zigouillé tous les garçons ?
Et donc Lou a écopé du pouvoir de passer de dimension en dimension, si je comprends bien ?
C'était chouette de voir la suite de la scène du prologue. Les descriptions sont succinctes mais ça donne vraiment une impression de vertige et d'horreur de voir tout ce monde tomber en ruines et changer de visage en accéléré. J'ai reparcouru le prologue du coup et c'est super intéressant de voir ça avec un nouveau regard. Honorine et Lou étaient donc bien amies, et Griffon aussi, tout ceci me fait de bons nœuds au cerveau ♥
<br />
En tout cas je suis contente (et soulagée) si mes remarques peuvent t'être utiles. Je m'excuse pour la longueur des commentaires x'D mais c'est qu'il y a tant de choses à dire ! Et non non, je me consterne ! (c'est une réplique du Roi Lion allons).
GueuleDeLoup
Posté le 03/11/2016
Du coup, le garçon du souvenir serait pas Griffon ? En fait en relisant le passage je me rends compte que je me suis complètement emmêlée les saucisses parce qu'à aucun moment on dit que le garçon de l'entrepôt est celui qui est avec Bebbe quand la maman tue Cerf. J'ai fait le raccourci alors que non.
Effectivement, le garçon de l'entrepôt est tout simplement Loup. Je ne peux pas donner son nom puisque Grenade ne le connait pas, mais je peux décrire ses cheveux bouclés pour éviter les quiproquos ;).
Par contre Griffon, Honorine et Sunna ont tous les trois les yeux jaunes, hm-hmm...
Alors c'est totalmeent gratui, je l'annonce d'avance :D. Ils ont tous les trois été créés à des moment très différents et n'ont aucuns liens de parentés. Je pense peut-être changer la couleur des yeux de Sunna pour éviter les bourdes. 
(J'en profite quand même, si tu veux pas que ça nous induise encore plus en erreur : violet et mauve c'est pas vraiment la même couleur alors je sais pas si tu peux utiliser aléatoirement les deux adjectifs pour parler des yeux de Loup)
Le mauve appartient au champ chromatique du violet donc normalement ça doit passer. Mais je peux garder toujours le mêm terme si ça prêe à confusion ^^.
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Donc merci au passage pour tous tes éclaircissements ; c'est vrai que y'a beaucoup de choses qui m'échappent un peu plus parce que j'ai laissé passer du temps mais je préfère le souligner au cas où ; je me souvenais pour les lettres mais en fait c'est la façon dont Grenade a trouvé Bebbe qui m'a fait douter : on aurait presque dit qu'elle s'était enfuie et qu'elle venait trouver refuge ici. J'imaginais que si elle passait juste pour le courrier elle se serait pas arrêtée pour piquer un roupillon, du coup je m'attendais à un autre rebondissement, genre prise de conscience/fuite après ce qu'elle a vu avec Lièvre. Comme tu disais qu'elle avait beaucoup pleuré avant de s'endormir d'épuisement… bref, j'imaginais quelque chose de plus durable et du coup j'ai été surprise.
Je vais rajouter dans le chapitre suivant qu'elle a dormi chez george pendant que lui dormait dans ses appartments à elle (Il ne peut pas sortir de la Machine contriarement à elle).
1. C'est intéressant cette histoire avec n°5 aussi ; ça m'étonne même qu'ils l'aient gardée (enfermée, ok) si elle a tenté de se rebeller. Après, vu l'état des doubles, c'est vrai qu'elles sont réduites à pas grand-chose ; mais ça représente un risque quand même. Ça veut dire que n°5 est pas complètement « domptée » et qu'elle pourrait ressayer de se rebeller.
Oui mais comme il ne savent pas qui est la "vraie" c'est aussi un peu dur de la tuer. Je pense que Lièvre et griffon s'y sont opposé et comme Cerf était plus jeune, il a été plus souple. Et puis même si elles se rebellent, elles ne peuvent pas faire grand chose sans pouvoir se déplacer entre les pièces. Et le seul membre de la Famille qu'elles voient est Bebbe qui est à peu près dans la même merde.
Ça doit être atroce pour Lièvre de la voir là où elle en est maintenant, n'empêche v.v Mais je me demande si tout ça n'est pas en train de travailler sérieusement la n°7 et si elle pourrait pas finir par suivre la même voie…
:p
Du coup finalement cette Bebbe-là, la 7, a porté que Ocelot, c'est ça ? Ou Loup aussi, et Lièvre est plus âgé que je crois ?
Bebbe a porté Ocelot, Loup et Morse je crois.
Numéro 5 est la porteuse de Lièvre et rhinocéros.
Les autres viennent d'ailleurs.
Je crois que La 3 a porté Chien. (Je ne suis pas sûre du numéro mais c'est celle qui est folle)
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2. La tour aussi est un sacré symbole sexuel :P Du coup ça serait le fruit défendu et la boîte de Pandore ? J'aime vraiment ce genre de scènes de rêve, parce que ça paraît effectivement absurde au premier abord mais aussi plein de sens quand on décortique un peu. C'est très très louche cette espèce de brouillage autour de Berry. Est-ce qu'il est capable de protéger sa représentation dans les rêves des autres ? En tout cas, la Bebbe du rêve rappelle qu'elle est fière de Loup, et cette affaire vis-à-vis de Chien continue à le travailler…
MERCI. MERCIIIIIIIIIII. Il y avait quatre gros trucs cachés et tu en as 3 (bon le 4ème c'est les vagues d'écumes sur la tour phallique qui augmente encore le côté sexuel). Et puis bon le jugement de chien qui compte voilà voilà. Mais vriament merci, je suis super contente que tu ais lu entre les lignes de cette scène!
Dans mes orteils!! <3 (oui c'est bizarre X) )
Bon et maintenant Honorine s'invite ! D'ailleurs je note l'allusion au garde à tentacules… un copain de Nimrod ? Je sais pas si ça peut avoir une importance dans la suite mais te connaissance je préfère tout enregistrer parce que je sens que t'as pas fini de nous entourlouper xD
Oui c'est un copain de Nimrod. On peut même dire que c'est un perso de 63/84 jours ^^.
3. Ah du coup ça serait ces fameux brouilleurs qui troubleraient les rêves dans lesquels Griffon va ? Et en fait il aurait brouillé les rêves de Loup avec les écouteurs en pressentant que Griffon y mettrait le nez un jour ou l'autre ? Ah bah oui, en continuant ma lecture je vois que c'est bien ça ! C'est ingénieux tout ça, je me demande comment ça peut marcher concrètement. Mais du coup on comprend que Loup soit vexé ; même si c'est légitime et que c'est peut-être pour son bien, c'est pas agréable d'être baladé comme ça. J'aime vraiment beaucoup la tournure que prend leur relation ; y'a un peu d'ambiguïté entre eux, on n'arrive pas à savoir si c'est parce que Loup est un peu novice dans les relations sociales que Berry a un air d'amoureux.
Alors j'aimerai trouver le temps de parler plus de ces écouteurs (je ne me souviens même pas si ce n'est pas déjà le cas)  mais en gros c'est un simple brouilleur d'onde. En brouillant le signal cérébrale d'un personne qui dort, Limbo ne récupère pas les informations, tout bêtement. 
Concernant le secret de Loup, si Avril a la description du fugitif ça paraît étonnant qu'elle ait pas déjà circulé parmi tous leur groupe, par contre, non ? J'ai du mal à envisager comment, ou pourquoi, certains des dissidents auraient gardé ça pour eux. En tout cas je me demande quelle va être l'attitude de Loup maintenant qu'il se sait découvert. Je le vois pas vraiment se joindre au mouvement de Berry pour renverser la Famille…
Et bien ce genre de réunion sert justement à parler des choses qu'on sait, non? Donc elle en parle à ce moment là. Rien ne dit qu'elle fréquene les autres résistants en dehors (en tout cas je ne crois pas). Je relirais ce pasage.
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4. J'ai pas trop compris le passage où Honorine dit à Grenade de prouver que c'est un mensonge. Elle dit ça comme si c'était un défi puis après elle lui dit de pas le faire ? J'ai pas saisi pourquoi elle changeait subitement d'avis alors qu'elle connaît le pouvoir des masques. Pourquoi la mettre au défi si elle ne veut pas qu'elle s'implique davantage ? Juste pour faire de la psychologie inversée et pousser Grenade à regarder ? Elle allait le faire de toute façon, non ?
Et bien je dirais simplement qu'il y a une ambiguité parfois entre ce qu'on veut et ce que l'on doit. Donc Honorine est dans une situation où elle n'est pas très claire dans ses intentions -que ce soit vis à vis de Grenade ou d'elle-même). Tu penses qu'il faut que je rajoute un truc du coup?
En tout cas, on apprend un paquet de choses dans ce passage ! Ça fourmille, dans ces souvenirs ! Voir Griffon sous ce jour-là avait quelque chose de très inquiétant ; et du coup, il est lui-même son cauchemar ?
Et bien du coup, après le chapitre 8 tu peux deviner qu'il n'est pas vraiment son cauchemar mais qu'il s'agit de son premier lui-même.
Je suis pas sûre de comprendre ce qu'Honorine entendait par le fait que la femme de Cerf l'ait empêché de revenir, puisqu'il est bien revenu, non ? Et du coup, est-ce que ça veut dire que Lou est la fille de Cerf ? Vu qu'il dit « Tout comme j'ai transmis mon pouvoir à Lou, un autre de mes enfants le récupérera » ? Est-ce que c'est Lou que Cerf doit empêcher de revenir comme sa femme l'a empêché de revenir lui ? Est-ce que du coup sa femme a quoi… zigouillé tous les garçons ?
Ah bah elle l'a empêche de revenir pendant un moment disons. Et le terme enfant, n'est pas juste alors. Je le remplacerai par "descendants". Et dans ce cas Lou est bien une descendante de Cerf.
Et du coup oui sa femme tuait les garçons.
Et donc Lou a écopé du pouvoir de passer de dimension en dimension, si je comprends bien ?
Ouiiii ^^
<br />Merci encore pour ce très long commentaire! J'arrive tout de suite pour les autres! Des poutoux petons!!
Rimeko
Posté le 22/10/2016
Je crois que je suis en train de devenir accro xD
1. Repet : "Bebbe pose une dernière fois la plume sur le papier, apposant ainsi le point final de son texte"
Il est vraiment beau à imaginer ce "jardin", un peu glauque aussi, à l'image de son propriétaire... (J'ai encore dans la tête le dessin que tu avais fait de son masque, brr !) Et la relation entre Lièvre et Bebbe est intriguante, bien que pas très sympathique pour l'instant... mais j'ai comme l'impression que ça va changer. Je me trompe ?
2. "Tu me fais la même chose qu’à ta sœur, murmure Grenade. Tu fais ça avec tous (tout) ceux que tu aimes."
J'aime vraiment la façon dont tu exploites les rêves, à la fois absurdes et logiques... Je veux dire, ça reste vraiment des rêves quoi. (Non parce que cette histoire de boîte grignotée, symbole sexuel ou pas, moi ça m'a bien fait rigoler xD)  Et Grenade... Elle ne semble pas la même que dans la Ville Noire, et pourtant, si c'est son double qui rêve... Tu as l'art de tout bien emmêler, je ne sais pas comment tu fais pour ne pas t'y perdre !
3. "Loup se débat et malgré que sa stature soit plus grande que celle de l’ingénieur" Malgré que, ouïlle, pas beau ça.
Je me demande bien ce que ça donnera, cette affaire de révolution... Et les écouteurs, wow, c'est possible ça ? (Oui, je sais, c'est une histoire, c'était une question rhétorique xD) On comprend la réaction de Loup, d'ailleurs...
4. Hum, il est glauque ce dernier masque... (Par rapport à ce que tu disais je ne sais plus où, je pense que ce serait dommage de ne garder que le Rebrousseur ! Même si les autres n'ont pas tant d'importance que ça dans l'histoire, on peut se dire qu'ils ont servi/serviront...) Donc, Honorine est la fille du prologue, celle qui aide Lou à se suicider. J'ai été bien surprise, je ne pensais pas qu'elle aurait un rôle si important !
GueuleDeLoup
Posté le 22/10/2016
Hey hey!
Et bien la Grenade de la réalité et la Grenade du rêve sont différentes parce qu'il s'agit de personnes différentes ^^. Tu dois l'avoir compris après le chapitre 8. La Grenade de Limbo a grandit dans un monde sans brume, sans doute avec ses parents et si on en crois ce que dit Gyfu dans le chapitre 7, c'était une prostituée.
Pour les écouteurs et bien je dirais qu'il faut que j'évite de spoiler mais on sait que le cerveau créé des ondes cérébrales (à propos duquel on a bcp tenté de faire la télékinésie, sans succès d'ailleurs). Bref, griffon "lit" les râve grace à ses ondes là et des écouteurs qui créent également des ondes brouille le signal tout simplement.
Et bien du coup, j'ai essayé d'utiliser les autres masques dans al suite, donc je vais bien les garder tout les trois ^^.
Merci encore pour tout tes commentaires :).
Fannie
Posté le 17/08/2016
J'aime bien la description qui ouvre le chapitre. L'appartement de Lièvre est singulier. Il faut de l'imagination pour inventer ça. Est-ce que ça te vient spontanément ?
Bebbe et Lièvre sont décidément irréconciliables : c'était à prévoir...
Le rêve de Griffon est vraiment bizarre et absurde. On peut même dire surréaliste. Finalement, il n'apporte que peu d'informations. Concernant la boîte et la pomme, avant de parcourir les commentaires, je n'avais absolument pas pensé à la boîte de Pandore et à la pomme du jardin d'Eden.
Dans ce chapitre, Loup se conduit un peu comme un enfant avec Andiberry. Il souffre probablement d'une dépendance affective. Voilà que je fais ma psy !
Il y a beaucoup de révélations dans la dernière partie. C'est terrifiant, tout ça. J'en ressors un peu étourdie...
<br />
1) une perche lancée pour débuter une conversation [le verbe débuter est intransitif ; je suggère commencer ou amorcer]
Bebbe ne sait pas ce que cela signifie exactement. Comme tout le monde, Bebbe sait [répétition ; "elle sait"]
pour sortir ses doubles de leurs conditions misérables comme l’avait fait celle qui l'avait précédée comme première femme de la Machine [leur condition au singulier /en tant que première femme]
Pourquoi Lièvre qui n’a eu de cesse de l’ignorer ressent-il maintenant le besoin de créer ce pont ? [je mettrais "qui n’a eu de cesse de l’ignorer" entre virgules]
parmi ses enfants, elle présente une affection particulière pour Loup ["présente" ne convient pas ici ; je propose "éprouve" ou "ressent"]
qui la traite sans trop savoir s’il l’aime ou non ["traite" ne convient pas ici ; je propose "qui agit sans trop savoir" ou "qui se comporte comme s'il en savait pas"]
Je l’ai compris cette fois-là ou nous étions dans le bloc opératoire [où]
qui ne semblent ni être tout à fait des plantes, ni tout à fait des machines [qui ne semblent être ni tout à fait des plantes]
Ici une cactée diffuse une lumière douceâtre / Là de véritables roseaux se balancent / Juste à côté le tronc de cet arbre-là semble [j'ajouterais une virgule après "ici", "là" et "à côté"]
Bebbe contemple ça en silence [cela]
l’unique autre chaise qui se trouve autour de la table [près de la table]
Les doigts de Lièvres [Lièvre]
En toute réponse [Pour toute réponse]
Bebbe se demande vaguement comment il compte boire
Je crois avoir déjà fait une remarque sur cette expression. On la trouve 14 fois dans le récit : ça ressemble à un tic de langage. Tu emploies aussi souvent l'adverbe "vaguement" dans d'autres expressions (17 fois) et il ne me semble pas toujours pertinent : on dirait un mot passe-partout que tu emploies faute de mieux.
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2) Griffon lui jette un œil nerveux
L'expression "jeter un œil" (18 occurrences) s'apparente à un tic de langage. C'est du langage parlé : ça passe dans les dialogues ou dans la narration si elle exprime les pensées d'un personnage. En général, je suggère "jeter un coup d'œil" pour rester près du texte, mais il faudrait varier. Le coup d'œil et l'œillade sont des regards brefs. L' œillade est un regard de connivence.
Tu devrais plutôt employer les synonymes du verbe regarder : observer, contempler, examiner, scruter, lorgner, dévisager, toiser, jauger, fixer, et j'en oublie. Il y a de nombreuses possibilités, mais ce n'est pas toujours facile de trouver la bonne expression. Je te propose aussi de rechercher les mots "regard" et "regarder", qui reviennent souvent, pour diversifier le vocabulaire.
Calé sur un fauteuil [sur une chaise, mais dans un fauteuil]
Une gerbe d’eau salée vient de lui gicler dans les yeux ["de le gicler dans les yeux" ou "de lui gicler les yeux"]
et jette un regard circulaire autour de lui / Des vagues gigantesques viennent se fracasser contre ses parois circulaires [Répétition de "circulaire(s)"]
La séance est ouverte ! Annonce le juge [annonce : minuscule]
On vous accuse d’avoir croqué dans la boite / Je n’ai pas croqué dans cette boîte ["boîte" est l'orthographe classique, la graphie "boite" est admise depuis 1990. Il faut unifier tout ça.]
J’avais caché des boules de chewing gum dedans [chewing-gum]
Madame Ernesta dit qu’à cet instant là [cet instant-là]
Un jeune femme misérable arrive accompagné d’un petit homme [accompagnée]
des tâches de couleurs dansant devant son visage [des taches de couleur ; la tâche est un travail à faire]
voir une paire de jambe s’engager dans l’allée [jambes]
Puis l’image devient trop illisible pour comprendre quoi que ce soit [là, on dirait que c'est l'image qui ne comprend pas ; je suggère : "pour qu'il puisse comprendre"]
Le cœur de Griffon bat comme un oiseau affolé [comme celui d'un oiseau affolé]
par flash [au pluriel les deux fois ; deux formes du pluriel sont admises : flashes ou flashs]
Des mains d’ours, des pieds de boucs [de bouc]
la langue enflée est gluante de salive [sa langue]
avant de ré-atterrir brutalement [je suggère : "avant de se retrouver brutalement" ou "avant de retomber brutalement"]
Je joue aux cartes avec mon amie, ça te dérange ? [je remplacerais la virgule par un point]
je n’ai pas de compte à te rendre [de comptes]
Jamais je ne te ferai du mal ["Jamais je ne te ferais de mal" : le conditionnel convient mieux]
Merci… Je peux nettoyer moi maintenant [moi-même]
Pas de soucis [souci]
Griffon pense à la tour. Aux grandes d'eau. [il manque quelque chose]
Cette fille punk dans le bâteau... [bateau]
De droite à gauche: Tony, la fille rousse aux yeux verts, Lou, Tony et une petite grosse aux cheveux bouclés... [Il y a deux fois Tony...]
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3) et on sera tous les deux sur pieds pour repartir demain [sur pied]
Il comprend à mi-mot ce dont il se doutait depuis un moment déjà [à demi-mot]
les membres de la Famille dont le sort lui importent [lui importe]
toutes les ruelles les plus sombres et les plus tortueuses leurs paraissent [leur]
Il suit les trois autres dans une arrière salle [une arrière-salle]
On lui distribue une bière [on lui donne ou on lui présente]
Isonima reconnaît quelques ouvriers qu’il connaît du dortoir [reconnaît /connaît ; qu'il a vus au dortoir, peut-être ?]
Dans un coin, un garçon blond grattouille une guitare et de l’autre, une femme à la peau mate lui lance un regard courroucé ["et de l'autre" est bizarre ; de l'autre côté, à l'opposé ?]
Andiberry tape dans ses mains pour attirer l’attention et l’assemblée se tait rapidement. Aussitôt Berry commence [il commence]
Andiberry qui l’ouvre et le parcours des yeux [parcourt]
Puis la pointe de sa langue se glisse une fraction de seconde entre ses dents et il glisse le papier dans la poche arrière de son pantalon [glisse/se glisse ; je suggère "il enfile le papier"]
j’ai une idée très précise de où il se cache ["d'où il se cache" ou "de l'endroit où il se cache"]
Mais je te remercie de ton initiative Emery [je mettrais une virgule avant "Emery"]
Andiberry qui lui propose d’un geste du menton silencieux de rentrer [je mettrais une virgule avant "qui" / je suggère : "qui lui propose de rentrer, d'un geste silencieux du menton"]
mais il tient bon bien que sa lèvre se met à saigner [se mette à saigner]
d’une voix enrayée [enrouée ou éraillée, peut-être ?]
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4) Encore heureux ! Tu ne sais pas ce que tu fais ma parole ! [je mettrais une virgule avant "ma parole"]
Honorine cligne ses yeux jaunes d’un air admiratif [cligne de ses yeux jaunes]
Honorine la regarde faire sans mot dire, parfaitement sérieuse, tout à coup [la virgule avant "tout à coup" est de trop]
Je ne pourrais pas juste te laisser là continuer ta petite vie simple [dans ce contexte, il faut employer le futur simple : "pourrai"]
L’image se fond d’autres réapparaissent [il faut une virgule avant "d'autres"]
Personne n’a jamais trop envie de me revoir en général [je mettrais une virgule avant "en général"]
Je ne devrais pas mais je vais vous donner un conseil [je mettrais une virgule avant "mais"]
Vous savez comment votre femme vous a empêché de revenir pas vrai? [je mettrais une virgule avant "pas vrai"]
Seul un cadavre dénote, allongé face contre terre dans la pente [détonne]
C'est une fille aux cheveux cours [courts]
Répugnée, Grenade tourne la tête et découvre Honorine, assise sur un rocher [je ne suis pas sûre que l'adjectif "répugné" existe. Dans le doute, je dirais "dégoûtée"]
Les yeux dilatés, le cœur au bord des lèvres frappant à mille à l’heure. Grenade jette une œillade paniquée vers Honorine [je remplacerais le point par une virgule / je propose, par exemple : "Grenade tourne vers Honorine un regard rempli de panique"]
Ce changement en entraîne un autre : Grenade contemple la ville qui s’étend dans la vallée à présent.
dans les couches mises à nues [mises à nu]
d’autres gens dans un état végétatif et inerte [plongés dans un état végétatif et inertes]
Grenade voudrait la rattraper, mais une fois encore le paysage fond [je mettrais une virgule avant "le paysage"]
Il ne doit pas avoir plus de dix-huit ans mais ce sont bien les même cheveux bleus [je mettrais une virgule avant "mais"]
Il porte une étrange tenue rouge et blanche à rayure [à rayures]
-Asseyez-vous, dit Honorine. [Il s’est assis dans le paragraphe précédent]
George essaie de prendre le stylo mais sa main tremble trop. Honorine lui lance un œil agacé [je mettrais une virgule avant "mais" / "lui lance un œil agacé" ne passe vraiment pas . il faut trouver autre chose]
Elle observe son interlocutrice, les yeux un peu méfiants [l'air un peu méfiant]
GueuleDeLoup
Posté le 17/08/2016
J'aime bien la description qui ouvre le chapitre. L'appartement de Lièvre est singulier. Il faut de l'imagination pour inventer ça. Est-ce que ça te vient spontanément ?
Merci. Dans l'ensemble, je suis une grosse consomatrice de culture (principalement de lecture) depuis que je suis enfant. Je ne pense pas avoir d'idées complètements originales, mais je mélange sans faire attention pleins de choses qui finissent par créer un univers original. Si je réfléchis, la serre de Lièvre me fait penser à un manga (Clover de Clamp) où une jeune fille est enfermée dans une serre avec des automates d'animaux, dont un lapin. 
En général je trouve mon inspiration en écoutant de la musique dans le bus en allant au travail.
 
Bebbe et Lièvre sont décidément irréconciliables : c'était à prévoir...
Et bien du coup la suite montre qu'ils arrivent à trouver une sorte d'accord. Mais je pense que c'est compliqué. Si j'étais Bebbe, je ne voudrais rien avoir à faire avec ce type. ;)
Le rêve de Griffon est vraiment bizarre et absurde. On peut même dire surréaliste. Finalement, il n'apporte que peu d'informations. Concernant la boîte et la pomme, avant de parcourir les commentaires, je n'avais absolument pas pensé à la boîte de Pandore et à la pomme du jardin d'Eden.
En fait il en dit beaucoup si on s'y connait un peu en psyko:
Tony est le juge: Loup a peur que Tony n'accepte pas une partie de lui.
La tour avec des gerbes d'eau: Symbole phallique et symbole de sexualité ++++ 
La pomme/La boïte: symbole fort d'interdit et de pêché, même sans recoller les phrases.
En gros, Loup a très peur que Tony le juge sur son orientation sexuelle (et potentiellement sur son attirance à son égard)
Griffon qui est un habitué des rêves déchiffre facilement ce rêve mais si le lecteur ne le comprends pas, la gêne de Loup vis à vis de Tony est expliquée dans le chapitre 7. Donc ce n'est pas grave si on ne lit pas entre les lignes.
Dans ce chapitre, Loup se conduit un peu comme un enfant avec Andiberry. Il souffre probablement d'une dépendance affective. Voilà que je fais ma psy !
Il y a beaucoup de révélations dans la dernière partie. C'est terrifiant, tout ça. J'en ressors un peu étourdie...
La partie 1 est la plus riche en grosses révélations, plus l'histoire avancera, plus il y aura d'interactions entre les personnages et d'actions et moins "d'explications.
Elka
Posté le 12/06/2016
Andy s'est servi de Loup ! Le coup des écouteurs m'a toute agacée, comme Loup, mais je suis heureuse qu'ils aient crevé l'abscès juste après. Ils sont adorables... Je crois que c'est sûr, je les mettrais bien en couple tous les deux (même si je sais que tous les couples finissent mal et que c'est Berry et que Berry c'est pas le petit ami idéal mais PROUT. Voilà.)
Du coup ça explique que Griffon se soit fait jeter du rêve (mais Chien aimerait donc se rabibocher avec Loup ? OUI ! Vous referez des courses d'escargots, tous les deux <3 ! Il a un coeur dans le fond ce Chien). Et maintenant Honorine squatte les rêves de Grenade. En même temps, elles me paraissent désormais très liées toutes les deux !
Mais du coup, Griffon n'a jamais envisagé que son cauchemar soit une part de lui ? Je suppose que c'est dur à accepter mais il a quand même une forme de griffon... sa forme, en quelque sorte !
Donc quand il a rencontré Honorine, la première fois... c'était dans un rêve ? Des rêves où il se transformait en cauchemar juste après ?
J'essaye de relier les choses entre elles ahaha La Honorine du souvenir aurait donc rencontré un George du souvenir (?) Je n'arrive juste pas à savoir si c'était un rêve ou un monde dans lequel George se serait vraiment transformé (du coup ce vilain souvenir serait devenu un cauchemar récurrent dans ses réincarnations)
HUM.
J'ai adoré la naissance de la Ville Noire, d'ailleurs <3 Cette poussée en accélérée après un décor qui, à nous aussi, donne l'impression d'une bouffée d'air frais. Ce monde est vraiment sombre et opressant. Très efficace.
A vite pour la suite <3
ps : J'AI AIME ! <3
GueuleDeLoup
Posté le 12/06/2016
Hey! Merci beaucoup de passer par là!
Boarf, c'est pas gravesi Berry est pas le petit ami idéal, tout le monde va mourrir de toute façon, ça leur fera du bien pendant une semaine ou deux :).
Bon je déconne (Je jure que tous le monde ne mourra pas, sur la dignité de Wallie!). On verra bien pour Berry et Loup, je contiue a essayer de trouver une parade pour qu'il y ait des choses belles et pleins de petites fleurs à la fin! Je vais trouver!!
Et ah mais oui, chien est super préoccupé par l'absence deLoup. C'est un gros rageux à l'extérieur mais une coeur fondant chocolat à l'intérieur XD. Il referont peut-être des courses d'escargots mécaniques ^^ (il ne reste plus grand chose comme animaux dans VN). Il va falloir qu'ils règlent ça ^^.
Alors griffon a envisagé que le cauchemard soit une partie de lui, mais pas une aprtie physique. Etant lui-même un ver de rêve, il sait qu'il peut influencer ce monde (bon en fait tous les rêveurs l'influencent aussi mais pas autant) mais il imagine que c'est un de ses cauchemar créé par erreur lors de l'assassinat de sa mère.
Mais c'est plus compliqué (comme tu as pu l'avoir compris ^^) mais il vaut mieux attendre de lire les chapitres d'après, ça donne pleinsd'explications sur tout ce bazar :).
Pleins de bisous, et merci pour l'ambiance pour ma petite VN et son ambiance glauque ^^. <3
 
Laure
Posté le 19/05/2016
Coucou !
J’ai beaucoup aimé la partie avec Bebbe et Lièvre ! Je trouve ça touchant que Lièvre veuille des amis, le pauvre. Je me doutais qu’il aimait bien Bebbe maintenant, ou en tout cas que quelque chose avait changé depuis le bloc opératoire. Mais en même temps, je me demande si Lièvre ne cache pas quelque chose à Bebbe… je le trouve un peu guindé, j’ai du mal à croire qu’il ait vraiment tout dit à Bebbe. Et oh Bebbe est dure avec lui ! On dirait qu’elle ne veut pas lui laisser de chance supplémentaire.
Griffon essaie de trouver Loup en regardant ses rêves ? J’ai eu un peu de mal à comprendre à quoi cette scène servait, au début. Peut-être que dans un chapitre précédent on dit qu’il va espionner les rêves de Loup et que je ne m’en souviens plus donc ça m’a étonnée. Mais bon, j’ai fini par comprendre où on était… C’est devenu encore plus complexe pour moi quand le cauchemar a commencé, j’étais un peu perdue parce que je ne sais pas quoi tirer de ce que je lis. Mais bon, ce doit être la même chose pour les persos. J’ai bien compris, par contre, que Griffon était triste de voir Grenade avec une autre personne que lui ! Le pauvre. Mais il le cherche un peu, il ne s’occupe plus beaucoup d’elle. Le rêve avec le procès était assez drôle, j’ai bien aimé le truc de la boîte. J’ai pas compris ce que ça voulait dire.
Je suis contente qu’Andiberry sache enfin qui est Loup ! Et j’ai hâte de savoir ce qu’il va faire avec ça. Le coup des écouteurs, ça m’a surprise, je m’attendais pas du tout à ça ! Mais en même temps j’avais trouvé ça bizarre qu’ils s’endorment avec de la musique ensemble avant.
Pour Grenade et Honorine, à la fin, j’ai pas tellement compris. Enfin un peu, mais ça devient très complexe et je me perds un peu dans ton histoire, par moments. Je comprends les grandes lignes, mais je me perds dans les détails et j’ai parfois un peu de mal à me situer en début de partie. Par rapport au truc des masques, par exemple, je savais qu’ils permettaient de voir le passé mais seulement parce que tu me l’avais dit dans une réponse de commentaire, j’ai dû louper l’info dans le texte. En tout cas c’était intéressant de parler de l’apoptose !
Détails et suggestions :
« Nerveusement, elle détourne la tête, mais il l’a entendue » : J’ai pas compris ce qu’il avait entendu ici parce que Bebbe ne m’a pas semblé avoir fait de bruit…
« Pas vraiment, répond-t-elle après un instant de réflexion » : répond-elle
« à la suite de l’homme au masque de Lièvre » : je pense que j’aurais mis lièvre sans majuscule, si on parle juste de l’animal et pas du personnage.
« Juste à côté le tronc de cet arbre là semble pouvoir se rétracter » : arbre-là
« Bebbe contemplent ça en silence » : J’ai pas trop compris cette phrase haha
« Venez-vous asseoir, dit-t-il. » : dit-il
« J’ignorai qu’il y avait des endroits de ce type » : J’ignorais
« dans mes rouages pour que je vous fasse confiances » : confiance
« J’ai quand-même lancé un avis de recherche » : quand même
« Il n’aime pas du tout ce qu’il est train de faire » : en train
« lui a toujours parut extrêmement gênant » : paru
« Il se glisse tout doucement sur un banc et attends » : attend
« Je dirai même que l’accusé a été extrêmement respectueux » : dirais
« Plusieurs passants ont même applaudis » : applaudi
« J’espère ne pas avoir eu tord de lui dire ça » : tort
« quand ils y cachent leur chewings gums. » : chewing gums
« La douleur envahie son crâne » : envahit
« sur la peau de l’homme qui n’a d’autres choix » : d’autre
« il n’y a jamais eu personnes d’autre que lui » : personne
« La gorge de Gorge est presque râpeuse » : Cette erreur de frappe m’a fait rire, mais rire !
« pourquoi est-ce que cette créature rode toujours par ici ? » : rôde
« De grosses cernes soulignent ses yeux » : gros cernes
« une fille à la peau brune qu’Isonima a déjà aperçut » : aperçue
« on sera tout les deux sur pieds » : tous
« C’est lui qui finit pas demander » : par
« Il ne doit pas avoir l’air louche en insistant Berry lui jette une œillade désolée. » : Il doit manquer un point ou quelque chose
« Tu sais, j’ai réfléchit » : réfléchi
« et que je les ai testé moi-même » : testés
« le nombre d’arrestations a diminuée de moitié » : diminué
« s’éparpillent par groupes de un ou deux » : Des groupes de un ?
« Isonima sait que l’autre à raison » : a
« Écoute. Je… Je suis désolée » : désolé
« Ne fait pas le con » : fais
« Il a du se mordre la langue » : dû
« tandis qu’elle abaisse le masque sur ces genoux » : ses
« Ça ne servirai à rien » : servirait
« Elle atterri sur un groupe de rochers » : atterrit
« Les cris ont cessés maintenant » : cessé
« J’n’ai… J’n’ai pas b’coup d’temps. J’n’arrive plus à m’maintenir » : Ça m’a fait bizarre que les ne soient gardés, même s’ils sont coupés comme ça. Je les aurais complètement enlevés, surtout qu’à l’oral on ne les utilise à peu près jamais.
« La réalité se dessine par petite touches » : petites
GueuleDeLoup
Posté le 19/05/2016
Hey coucou!! Merci beaucoup pour ton mesage et merci aussi d'avoir pris le temps d'écrire un si long commentaire, je ne sais toujours pas comment vous faites tous pour avoir tant de choses à dire ^^ (Bon ceci dit, je commente du boulot donc j'ai rarement beaucoup de temps ^^)
Mwalors, je suis très contente que tu apprécie un petit peu plus Lièvre parce qu c'est vraiment quelqu'un qui subit son destin plus qu'il ne le choisit et il en souffre beaucoup. Par contre, il ne faut pas oublier qu'il tue des nouveaux-nés. Même s'il n'a pas le choix et que les bébés sont des réincarnations, ça reste un moment très éprouvant dans l'esprit de Bebbe. essaie de se mettre à sa place. Par exemple, est-ce que tu aurais envie de devenir ami avec le chirurgien qui aurait fait avorter pour trisomie le bébé de ta soeur (et en ta présence). Moi je comprends totalement Bebbe. Mais ce chapitre n'est pas terminé.
Vis à vis du rêve: Dans le chapitre précédent, Chien héberge Griffon en échange du fait qu'il aille jeter un oeil dans les rêves de Loup. C'est pour ça qu'il lui fait le chantage avec Grenade. Il le lui dit clairement je crois:
 
"-Tu as réfléchis à ma proposition ?
Griffon met quelques secondes à comprendre de quoi Chien veut bien parler. Espère t-il encore que Griffon aille espionner les rêves de Loup pour son compte ? Il répond sèchement :
-Je t’ai déjà dit que non."
Le rêve devient effectivement bizarre mais Andiberry l'explique juste après:
" -Je n’ai pas reçu de visite de la police du rêve personnellement mais plusieurs d’entre vous qui ont testé nos nouveaux écouteurs ont remarqué d’étranges interférences dans leurs rêves à chaque fois que ceux-ci glissaient sur des sujets trop dangereux. Et je tiens à vous dire que le nombre d’arrestations a diminuée de moitié cette semaine."
Le fait que le Griffon finisse par arriver vient juste du fait que cette bêtte poursuit George tout le temps. Elle intervient presque dans chacuns de ses passage dans le monde des rêves. On en sait pas encore bien ce qu'elle est.
Pour "Grignoter la boîte" et "ouvrir la pomme" j'ai mélangé "ouvrir la boîte (de Pandore)" et "croquer la pomme (du pêché)"
Et le rêve arrive après la scène où Loup embrasse un garçon aux cheveux bruns et aux yeux bleu. Dans ce rêve il se fait juger par Tony qui comme de par hasard est brun aux yeux bleu. Il se trouve sur une tour battue par las vagues qui sont tous les deux de forts symboles sexuels que l'on trouve dans les rêve. Ce n'est pas grave si tu n'as pas compris tout ça, ce sera aussi dit plus tard. Mais en gros:
Loup n'est pas claire avec son identité sexuelle et avec ses attirances. Ce sera important pour l'histoire et aussi juste parce que j'aime les histoires d'amour (qui finissent mal :D).
 
Pour le coup du masque,  je ne crois pas avoir dit textuellement qu'il permettait de remonter dans le passé, mais quand Grenade le met en regardant Bebbe, elle revoit toutes les scènes des chapitres précédents à l'envers. Et le masque s'appelle le Rebrousseur. Je pesnais que le lecteur comprendrait.
Il y a une grosse explication mais comme toutes les autres explications "claires", elle ne viendra que dans le chapitre 8 qui clos la partie 1.
La scène de Greande et d'Honorine n'est effectivement pas claire. C'est normal puisqu'on commence à toucher au noeud du problème. Je n'ai riend 'autre à répondre que: chapitre 8?
Malgré tout j'ai l'impression que beaucoup de choses t'échappent dans mon histoire et du coup je me sens très perplexe. Je crois que toutes les infos sont là mais tout est très dense et c'est peut-être impossible de tout comprendre. Malgré tout j'ai essayé de faire un chapitre de fin de partie qui sert uniquemnt à tout remettre dans l'ordre donc j'espère que tu y verras mieux clair à ce moment-là. 
 Merci encore pour toutes tes corrections, il faut que je m'y attelle.
Gros bisous!!!
 
 
 
 
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