Chapitre 6

                      Chapitre 6

PDV CLARA :

Malefoy. Je reconnaitrai sa voix froide et méprisante partout et à n'importe à quelle  heure. Même à une heure quarante cinq de matin dans une cuisine pleine d'elfes de maison. Oui, même à ce moment !

-      Malefoy ! contente de te voir ! Je vais bien, merci, et toi ? dis-je ironiquement sans me retourner

-      Arrête de faire la maline, dit-il en grinçant des dents

Il se plante de l'autre côté de la table. Son regard gris métallique est dur et plein de haine. Tant mieux. Je suis contente qu'il me déteste, je ne supporterai pas d'autre sentiment puisque c'est celui que je porte à son égard. Il me dit :

-      Je répète. Qu'es que tu fous ici ? T'as lu le règlement et compris ou tu te crois tout permis ?

-      T'es mal placé ça puisque tu te trouve là aussi, je lui réponds calmement

-      Je te rappelle que je suis préfet et que je dois faire des rondes pour surveiller, dit-il en insistant sur certains mots

Merde. J'avais zappé.

Je le fixe en réfléchissant à une réponse sanglante. Mon esprit cherche mais à une heure quarante cinq réfléchir, c'est pas facile. Alors, la réponse me vint.

-      Et tu surveille en restant dans la cuisine ? je lui réponds froidement

-      Je t'es suivi sale Gryffondor ! me dit-il, A cette heure, tu devrais être dans ton dortoir, pas en cuisine !

-      Et tu vas faire quoi ?

Ma question semble lui faire l'effet d'une claque et il me regarde attentivement. Il semble hésiter sur quoi me répondre. Comme si c'était dur ! Alors qu'il me fixait sans rien dire, un autre elfe arrive avec un gâteau à la vanille, le meilleur gâteau qu'il existe, et des assiettes en cartons. Il pose le gâteau et penche la tête quand je le remercie avant de partir.

-      Assis toi Malefoy, je lui dis, Tu vas attraper des crampes.

-      Les Malefoy n'attrapent pas de crampes, Ross, dit-il de son air supérieur tous en s'asseyant

-      Ravie de l'apprendre.

Face à face, on ne parle pas. Je prends le couteau sur le plat et commence à couper le gâteau à la vanille en part égale. Je prends une part et la met sur une assiette en carton que je tends à Malefoy. Il me regarde, étonné. Il y a de quoi : je le déteste et lui aussi et pourtant je lui propose une part de mon gâteau favori ! Puis, ayant repris ses esprits, refuse en secouant la tête. Je la mets donc devant  moi et commence le gâteau. Je demande à Malefoy

-      Pourquoi tu as refusé cette part de gâteau ?

-      Parce que je n'aime pas ce gâteau.

-      Et pourquoi ?

-      Parce que je n'aime pas la vanille ! dit-il énervé, C'est quoi ces questions ?

-      Et calme-toi ! je lui réponds, Je t'ai pas agressé !

Le Serpentard, énervé, rumine quelques minutes. Pendant ce temps, je mange tranquillement ce fabuleux gâteau en observant les elfes de maison qui cuisine les repas à l'allure succulente et le feu dans la cheminée faite de pierre et de bois.

-      C'est quoi ton gâteau préféré ? je demande, curieuse, au préfet

Il me regarde, étonné, puis reprend son visage fermé.

-      Qu'est ce que ça peut te faire ? dit-il

-      Je suis curieuse, c'est tout, dis-je, Et puis, comme tu déteste mon gâteau, je me demandais lequel tu préférais et si je le détestai.

-      Je ne déteste pas le gâteau à la vanille.

-      C'est ce que tu as dis.

-      Non, j'ai dis que je n'aimais pas, pas que je détesté.

-      C'est pareil, je lui réponds

-      Non.

-      Si tu le dis... je soupire de guerre lasse, Tu cherche le grain de poussière dans Poudlard, là.

-      Peut -être.

-      Alors, quel est ton gâteau préféré ?

Il me scrute en se demandant sûrement s'il peut me faire confiance. Il doute.  Je le vois. Il doit avoir décidé de se révéler car il dit :

-      C'est le tiramisu.

-      Bah... dis-je en faisant une grimace

-      Tu crois que tes goûts sont mieux ? dit-il énervé

-      Je n'ai jamais dit ça.

Je continue à manger ma part et, doucement, repose la cuillère argenté avec laquelle j'ai mangé. Je fixe Malefoy et nos deux iris se rencontrent. Gris contre vert. Après quelques instants, il détourne le regard. Mais pourquoi donc ? Il a l'air géné. Il n'a pas de raison. Je décide d'évité la confrontation en choisissant un sujet de gourmand :

-      Tu aimes au moins le gâteau au chocolat ?

Il me regarde, encore surpris. Ses iris métallique semblent sursautés à chaque question personnelle et non ironique ou blessante. J'ai l'impression qu'il vit dans un monde sans amour et sans sentiment à part celui de la haine et du mépris. Qu'il n'a ni père ni mère aimant ou aimante. Et même si son père est un mangemort, il l'aime non ? Et puis, il y a des ami(e)s qu'ils l'apprécient pour ses qualités, que je ne connais pas, et non pour son nom. N'est ce pas ?

Après de longues minutes, Malefoy dit d'une voix normale et calme.

-      Oui.

-      Ça nous fait un point commun ! dis-je, enthousiasme

Je me rendis compte alors que cette phrase est tellement étonnante. Malefoy et moi, avoir un point commun ? Nous qui nous détestons ? Et si, nous avions plusieurs points communs ? Et si, nous nous ressemblons ? Non, non. Ce n'est pas possible. Malefoy et moi, nous ne pouvons nous ressembler. Le gâteau au chocolat est un hazard. Rien d'autres. Qui n'aime pas le gâteau au chocolat ? Personne que je connaisse. Tu vas me dire, je ne connais personne d'autre que lui qui n'aime pas le gâteau à la vanille.

Je me ressers d'une part de gâteau et commence à la manger. Le Serpentard sourit en voyant cela. C'est la première fois que je vois Malefoy sourire. Il est plus beau ainsi. Mais c'est normal, tout le monde est plus beau souriant que triste ou arrogant. Alors que je l'observai, la partie de gâteau à mi- chemin entre mon assiette et ma bouche tombe sur mon pyjama. Malefoy explose de rire. Il est tellement différent ainsi. A mon tour, je me mets à rire. Mais pour quel raison ? Pour le fait que j'ai tombé une part du gâteau ou le fait que Malefoy sourit et rit ? Ou bien les deux ?

Après avoir fini cette deuxième part, mon ventre arrête de gronder. Enfin. Je pose la cuillère argenté sur le bord de l'assiette en carton blanche. Je sens le regard du préfet dur moi. Je ne regarde pas vers lui mais vers les elfes de maisons. Ils ne dorment toujours pas. Ils ne dorment donc jamais ?

-      Euh... Excusez-moi, dis-je à un elfe de maison

Il s'approche de moi, tout craintif. Je lui sourie. Cela lui arrache un. D'une voix douce et calme, je lui demande :

-      Vous ne dormez donc jamais ?

-      Si, si... Nous dormirons bientôt, dit-il d'une voix craintive

-      Vers quelle heure ?

-      Dans une vingtaine de minutes, ou une dizaine.

Je regarde ma montre rouge. Il est deux heure moins cinq. C'est quand même très tard pour ce coucher.

-      Et jusqu'à quelle heure ?

-      Onze heures.

Cela fait...  9 heure même un peu moins. Ce n'est pas beaucoup.

-      Vous ne dormez que ça ? C'est très peu.

-      Oui mais ça nous suffit.

-      Si tu le dis....

Je le remercie et me retourne vers le Serpentard. Il me regarde, franchement étonné. C'est vrai, que pour lui, parler à un elfe de maison cela ne se fait pas. Mais je considère les elfes de maison pour des égales et non des inférieurs.

-      Malefoy ? je demande

-      Oui.

-      Tu vas faire quoi pour le fait que je sois ici et non dans mon dortoir ?

Il reprend le même air que quand je lui ai posé la question la première fois. Puis, reprenons ses esprits, il réfléchit. Quand il réfléchit, il mort sa lèvre inférieur. Son regard gris est dans les vagues et une mèche blonde lui tombe devant l'œil droit. Trop mignon... D...de quoi ? Malefoy, mignon ?

-      Je crois, que pour une fois, je ne vais rien dire et ne rien faire... dit-il dans les vagues.

J'écarquille les yeux. Malefoy, ce garçon détestable, ne veut rien faire ?  Même pas me donner une soirée de retenue ? Ou le dire à un professeur ?

-      Tu vas bien Malefoy ? je lui demande, en le fixant dans les yeux

-      Oui, pourquoi ?

-       Je te rappelle que tu veux ne rien faire pour me punir !

-      Peut-être mais c'est la dernière fois.

-      Tu es sûr ?

-      Oui mais dépêche toi de partir ou je vais changer d'avis ! dit-il fortement

Je souris à pleine dents. Je n'ai pas de punition et mon ventre est rassasié. La vie est belle, je vous dis. Je me lève, remercie Malefoy qui murmure « Derrien » et m'en vais de la cuisine en remerciant les elfes pour le gâteau. Je sors ensuite et me dirige vers le dortoir en courant dans les escaliers. Pourquoi Malefoy n'a rien fait ? je me demande, épuisé. C'est un mystère qui restera complet...