Lorsque Thomassine se réveilla, il faisait nuit. Son cerveau nécessita quelques instants pour éclaircir ces souvenirs. Le Persan l’avait hypnotisée comme une bête de foire !
Elle enragea dans le lit en hurlant dans un coussin pour étouffer ses cris. Naïve ! Le bouclier du déguisement lui avait joué un bien mauvais tour. Qu’avait-elle imaginé ? Qu’il suffirait de se présenter comme une fleur pour qu’on lui ouvre toutes les portes. Parce qu’elle portait un pantalon ? Idiote. Elle arracha sa perruque et sa moustache et les balança à travers la pièce. Elle se laissa tomber par terre de dépit. Sa première sortie se concluait par un échec cuisant. Elle triturait une mèche de ses cheveux dans le noir tout en cogitant sur le revers de l’après-midi.
Soudain, un éclat vif l’éblouit et ses yeux ne virent que des petites étoiles.
— Vous ne manquez pas de courage, dit une voix masculine émanant de nulle part.
La jeune fille sursauta et scruta toute la pièce plongée de nouveau dans la pénombre. Elle se précipita sur l’interrupteur, mais la lumière ne s’alluma pas. La panique la gagna et une goutte de sueur perla sur son front. Elle tournait sur elle-même pour discerner d’où venait cette voix. Elle devait se reprenne. Elle inspira à pleins poumons.
— Qui êtes-vous ? Montrez-vous !
Elle bondit en arrière quand le miroir s’illumina dans une gerbe de feu. Une ombre se dessina dans le dos de son reflet. Elle se retourna poings serrés pour frapper la personne qui s’y trouvait. Elle ne rencontra le vide. Elle regarda de nouveau dans la glace, la silhouette se tenait toujours là, immobile, la scrutant avec deux yeux jaunes luisants.
—Le fantôme de l’Opéra ! s’écria-t-elle
Le masque blanc du fantôme apparu alors que le reste de son corps était toujours dissimulé dans les ténèbres.
— Suivre un inconnu dans des souterrains, puis venir à l’opéra pour me rencontrer. Voilà une chose peu commune pour une jeune demoiselle.
Thomassine rougit jusqu’aux oreilles, à la fois énervée par le sous-entendu sexiste que par le demi compliment. La déception la submergea malgré tout.
— Mon travestissement était à ce point ridicule que le Persan m’ait démasqué en un clin d’oeil ?
— Vous pensiez réussir à nous duper ? Nous travaillons dans les coulisses d’un opéra depuis des décennies
La jeune femme se sentit honteuse… Elle avait été bien présomptueuse en effet.
— Pourquoi êtes-vous là ? Pour m’effrayer ? Me faire renoncer ? Sachez Monsieur qu’on ne m’intimide pas si facilement ! déclara-t-elle plus pour se rassurer elle-même que l’impressionner lui. La terreur nouait son estomac et ses jambes la portaient à peine.
— Avez-vous peur ? demanda-t-il d’une voix grave et lugubre.
— Alors qu’il y a un psychopathe dissimulé, j’ignore trop où dans ma chambre. Oui !
Le silence s’installa dans la pièce.
Thomassine essayait de cacher les tremblements de ses genoux. La situation lui échappait. Le fantôme pouvait surgir de l’importe où et lui assener un coup fatal. Elle connaissait les événements survenus deux décennies plus tôt à l’Opéra. Il ne fallait pas le prendre à la légère.
— Vous avez raison d’avoir peur…
La jeune femme sentit le souffle de ce murmure à son oreille. Elle sursauta, saisit le pichet posé sur la coiffeuse et le lança de toutes ses forces dans son dos.
L’homme masqué n’eut aucun mal à l’esquiver dans un mouvement de cape un peu trop théâtral.
— Vous cherchiez le fantôme, vous l’avez trouvé !
Les choses deviennent plus compliquées par notre héroïne, ce qui est intéressant ! :) Je ne pensais pas qu'elle allait être démasquée aussi facilement.
Petites remarques : Quelques coquilles par-ci, par-là et je pense que le terme "sexiste" n'était pas encore présent à l'époque. Enfin... j'ai à peine vu que ces remarques ont déjà été faites, donc je ne vais pas m'attarder dessus.
A bientôt !
Merci pour ton commentaire
Beaucoup de potentiel dans cette rencontre ! Mais toujours pareil : je pense qu'il faut amplifier le contenu. Le fantôme joue avec le personnage, ce serait intéressant de donner encore plus de corps à cet aspect de l'échange, en le faisant durer et en le développant.
Prends le temps d'installer une ambiance. Tu as déjà très bien commencé, mais il faut faire plus. N'hésite pas à décrire la pièce, le noir, amplifie le vocabulaire, joue sur le lexique, accroche-toi sur des détails...
Comme je pense que je risque de me répéter dans mes commentaires, je vais arrêter d'en mettre un à chaque chapitre pour pouvoir avancer, et te poster un avis quand ça me semble pertinent, soit parce que quelque chose ne va pas, soit - au contraire - parce que j'ai adoré !
Et je te ferai une petite synthèse sur le dernier chapitre paru.
On revient à Thomassine et à ses sentiments, ressentis, du coup, ce qui s'est passé avant (où l'on ne ressentait plus trop ses émotions), prend son sens. Il faudrait juste que ça soit plus clair pour le lecteur.
[Désolée, si moi-même je n'ai pas été très claire, j'apprends seulement à commenter ^^' ; c'est pas facile !]
Il y a cette phrase (associée au reste) : "Une ombre se dessina dans le dos de son reflet." qui m'a un peu perturbée, mais cela ne tient peut-être qu'à moi !
Sinon ça reste fluide et agréable à lire ! ;-)
Brr, ce fantôme, au début, j'ai cru que c'était Erik ! :'D
Bonne continuation :-)