Chapitre 6 : Bande de fions

Par Elly
Notes de l’auteur : Premièrement, je te remercie de prendre de ton temps pour lire mon histoire, ça me fait très plaisir !
Deuxièmement, je prends tous les avis et toutes les critiques à partir du moment qu'elles sont constructives et que ce n'est pas de la méchanceté gratuite ! Donc n'hésite pas à laisser un commentaire pour me donner ton avis.
Troisièmement...Bonne lecture !

 

Ils étaient trempés. Ils étaient frigorifiés. Et surtout, ils étaient plus en retard que jamais.

Non pas que ça dérange Thalion. Que ses vêtements soient trempés ou déchirés, ça ne changeait pas grand-chose. Quant à son retard, les élèves et les professeurs devaient être plus que ravis de son absence. Par contre, pour Nohan, c’était une catastrophe.

  —  Tout le monde va nous regarder ! paniqua-t-il, horrifié à l’idée de se retrouver au centre de l’attention.

  —  Et alors ?

  —  Et alors ? Il y a quoi de pire que d’arriver en retard le premier jour de la rentrée ?!

  —  Frôler la mort le premier jour de la rentrée ?

  —  Ah, oui. Mais ça ne m’aide pas à relativiser.

  —  Tu n’auras qu’à les imaginer tout nus et ça ira.

  —  Corvus !

Le maudit ricana tandis que Nohan afficha un air outré. Peut-être était-ce parce qu’il avait manqué de mourir ou parce que Thalion s’était excusé, mais le magérien ne paraissait plus aussi effrayé par son identité. Visiblement, frôler la mort, ça rapprochait. Enfin, disons que la présence de Nohan ne dérangeait plus autant que ça Thalion. Pour l’instant.

Au bout d’un moment, leurs oiseaux magiques s’évaporèrent dans l’air à l’instant où une île se dessina à l’horizon. Plus ils s’approchaient et plus elle grossissait. Elle avait la taille d’un bateau de croisière, mais sa forme creusée était déroutante. On ne voyait pas le centre, seulement l’extérieur qui l’encerclait à la façon d’une forteresse inébranlable contre laquelle les vagues frappaient sans relâche. En s’approchant, ils distinguèrent des touffes vertes dépasser. La surface de l’île était tapissée de forêts et de verdure, si bien que Thalion avait l’impression de se trouver face à un bol de brocolis géant.

  —  On s’est encore perdus ? s’inquiéta Nohan en n’apercevant aucune école. Les oiseaux ont pourtant disparu…

  —  Déjà, moi, je ne me suis pas perdu contrairement à toi, et ensuite, je pense qu’il faut regarder le centre de l’île.

Nohan et Thalion prirent de la hauteur et découvrirent le trou béant dissimulé par les arbres. Il avait tout l’air d’un abîme sans fond. Le visage de Nohan se décomposa en comprenant ce qui l’attendait.

  —  Il ne faut quand même pas…

  —  Descendre dans le trou ? Je crois bien que si.

Thalion se dirigea vers la cavité. De près, elle était encore plus impressionnante, et même effrayante. C’était comme si la moindre goutte de lumière était noyée dans le néant. On aurait dit qu’un géant avait arraché le cœur de l’île et que la blessure n’avait jamais réussi à cicatriser. Le trou était assez grand pour laisser passer trois personnes de front. Le magérien se demandait où cette cavité allait bien pouvoir les mener. L’académie se trouvait-elle sous l’eau ?

  —  Je comprends mieux la signification de la citation… marmonna Nohan.

Un rictus amusé étira la bouche de Thalion. L’académie utilisait le même humour que l’école Magéra. Lors de sa première rentrée, la citation était « On n’atteint pas le rivage sans se mouiller ». Tous les élèves, lui compris, y avaient vu une métaphore philosophique de la vie. Une citation motivante comme on en trouvait sur les réseaux sociaux, et les adultes s’étaient bien gardés de leur dire la vérité. Quelle ne fut pas leur surprise en découvrant que pour rejoindre l’école, ils devaient traverser une série de cascades. L’eau enchantée filtrait le passage et brûlait quiconque n’était pas un apprenti magérien. Jamais Thalion n’avait pris autant de douche d’affilée. Heureusement, un sortilège séchait leurs vêtements à la fin.

Les deux jeunes hommes s’approchèrent du trou. Nohan déglutit.

  —  Ne me dis pas que tu as peur du noir ? lui demanda Thalion, sa baguette à la main.

  —  B… Bien sûr que non ! Il en faut plus pour me faire peur…

  —  Tant mieux. Ma faible magie et moi on compte sur toi si jamais on croise des monstres. Foss !

Le bout de sa baguette s’éclaira, et il plongea dans le trou sans hésiter, laissant un magérien apeuré en train de douter de sa plaisanterie.

  —  Eh ! Attends-moi au moins ! Foss !

Suivi par une boule de lumière, Nohan se dépêcha de rejoindre Thalion pour poursuivre la route à deux.

Ils volèrent pendants quelques minutes à la vertical, s’enfonçant dans l’obscurité du tunnel, jusqu’à ce que la direction change brutalement. Heureusement qu’ils utilisaient un sort pour s’éclairer, sinon ils se seraient enfoncés dans le mur. Étonnamment, le tunnel poursuivit à l’horizontal. Il fronça les sourcils. Étaient-ils sous l’eau ? Ils n’avaient pas assez avancé à la verticale pour atteindre le fond de l’océan, alors où se trouvaient-ils ?

Le trajet dans ce sombre tunnel s’éternisa si longtemps que Thalion pensait ne jamais en voir la fin. Lorsqu’ils arrivèrent enfin au bout, les deux compères se ruèrent vers la sortie. La soudaine luminosité les aveugla un instant, mais dès que leurs yeux s’habituèrent, ils découvrirent leur lieu de vie pendant les prochains mois.

Une île souterraine. C’est comme ça que Thalion définirait ce qui se trouvait devant eux. S’il n’y avait pas d’eau qui entourait le terrain, l’étendue de terre ferme se constituait essentiellement de prairies, de plaines, de forêts et de montagnes abruptes. Des fleurs apportaient de la couleur parmi toutes ces nuances de verts et des rivières translucides lézardaient de temps à autre le sol. Thalion présuma qu’ils avaient traversé un portail comme celui qui menait à la librairie Mille et une pages au moments où ils avaient bifurqué. Ça expliquerait le soudain changement de direction. Rester à la surface était dangereux, alors l’académie avait choisi de s’installer dans une grotte. Le ciel bleu et le soleil aveuglant ne devait être qu’une illusion qui dissimulait les parois rocheuses. Une copie de l’originale fidèle à la réalité puisque Thalion pouvait sentir la chaleur des rayons sur son visage.  

Sur le sol verdoyant, un sentier pavé avançait tout droit pour finalement s’aventurer dans la forêt. Ils en déduisirent qu’il fallait suivre cette direction. En plus, un arbre aussi grand que la tour Eiffel se distinguait des autres par sa taille, son feuillage particulièrement éclatant et un étrange anneau blanc autour de son tronc.

Tout en suivant le chemin à distance, ils observèrent au loin des constructions en pierre diverses et variées bâties au sol ou sur des morceaux d’îles flottantes. Des ponts, des temples ou des escaliers.

Ils pénétrèrent rapidement dans la vaste forêt. Les arbres étaient bien plus grands et épais que d’ordinaire. Les plus jeunes atteignaient facilement la hauteur d’un séquoia géant.  Lors de leur passage, ils remarquèrent sur certains arbres titanesques des fenêtres incrustées dans le bois et des portes à la base de leur tronc. Mais surtout, des élèves allaient et venaient de ces arbres-maisons, discutant entre eux et volant parfois sur leur balai.

  —  Ça doit être les dortoirs, supposa Nohan. Nos ainés ont effectué leur rentrée hier, ils ont déjà dû s’installer. J’espère que l’intérieur n’est pas trop rudimentaire.

Thalion l’espérait aussi de tout cœur. Le camping c’était bien, mais rien de mieux qu’une chambre confortable avec un bon lit douillet.

En sortant de la forêt, ils tombèrent sur l’arbre aussi grand que la tour Eiffel qui se dressait fièrement devant eux. Maintenant que Thalion se trouvait plus près, il se demandait s’il n’était pas encore plus grand que le monument. Il réalisa que l’anneau albâtre aperçut plus tôt n’en était pas un. Il s’agissait de l’académie Divithrum, construite à partir de cet arbre.

Le magnifique château était d’un blanc éclatant. Pour la discrétion, on repassera, mais en termes d’élégance, Thalion n’avait jamais rien vu de tel. L’établissement était plus grand et majestueux que celui de l’école Magéra. On aurait dit qu’il sortait tout droit d’un conte de fée. D’ailleurs, le cadre était tout aussi féerique avec l’herbe verdoyante entre les épaisses racines, les buissons parfaitement taillés et les arbres qui poussaient un peu partout, sans oublier la douce lumière filtrée à travers le feuillage de l’arbre. Plus Thalion le contemplait, plus il était persuadé d’être face à un Arbre-monde, une espèce mythique qui agissait comme une source de magie inépuisable. Pour maintenir l’endroit et l’illusion intacte, c’était nécessaire. Le rayonnement de l’arbre était puissant. L’air était plus léger, particulièrement vivifiant, et surtout, il était chargé de magie, un peu comme de l’électricité faisant crépiter l’air.

  —  Enfin, on y est ! s’exclama Nohan avant de se diriger vers l’escalier blanc qui menait à l’entrée du château.

En s’approchant, Thalion put mieux détailler la configuration du château. De nombreux ornements étaient finement sculptés dans la pierre, et les toits bleu nuit faisaient ressortir la blancheur du matériau. Des dômes et des tours, parfois aux apparences singulières, constituaient la majorité de la face visible de l’académie. Quelques ponts en arc reliaient un endroit à un autre et de larges balcons étaient apparents. Des fenêtres aussi. Beaucoup de fenêtres. Immenses de surcroît. À vue de nez, elles faisaient au moins le triple de sa taille.

Ils s’arrêtèrent en haut de l’escalier. Devant eux se tenait une magnifique porte en bois ciselé. Ils admirèrent brièvement les motifs arabesques de la porte avant que celle-ci ne s’ouvrit pour les laisser entrer. Si ça, ce n’était pas un accueil au top.

L’intérieur était tout aussi somptueux que la façade. Un lustre en cristal similaire à celui du manoir de Thalion, quoi que plus raffiné, flottait dans l’air. Quelques colonnes décoratives étaient éparpillées aux quatre coins du hall, et sur le plafond vouté était représentée une fresque avec au centre un livre à la couverture bleu nuit, le symbole de Divithrum. Ce nom que portait l’académie était celui du dieu de la connaissance. D’après les mythes à son sujet, l’Immortel avait toujours adoré l’espèce humaine. Depuis l’apparition des premiers humains, il avait suivi leur évolution et les aurait aidés à se développer en enseignant l’agriculture ou des techniques médicinales, lui valant le surnom de Professeur de l’humanité. On racontait que ses intentions avaient toujours été bienveillantes, un peu comme s’il avait voulu guider des enfants perdus dans le droit chemin. Selon Thalion, les Immortels considéraient leur vie éphémère comme vaine. Il n’était pas imaginable pour eux d’y accorder de la valeur et d’en faire quelque chose avec seulement quelques dizaines d’années au compteur. Divithrum avait juste eu pitié de leur mortalité, voulant passer pour le sauveur qui les avait protégés et améliorés leur condition de vie. De quoi nourrir son égo derrière une bonne dose d’hypocrisie, mais ça, les magériens refusaient de le voir. D’ailleurs, la suite de son histoire montrait bien ses vices.

Le regard de Thalion se posa sur les bas-reliefs qui ornaient les murs. Parmi toutes les gravures, on pouvait retrouver les différents signes sous leur plus bel aspect, sauf celui du corbeau qui figurait comme le mal incarné. Sympa. L’adolescent s’estimait déjà chanceux d’être représenté. Outre de donner un charme patent à l’entrée de ce château, ces bas-reliefs illustraient aussi le mythe de la création des magériens. Sur un des murs se trouvait Divithrum, reconnaissable avec son livre et son masque couvrant le haut de son visage, discutant avec Magéra, la déesse des arts magiques, l’une des plus puissantes divinités. Le seul symbole qui la distinguait était le croissant de lune sur son front. Les deux Immortels arborait cet air de défi que Thalion détestait plus que tout. Parce que c’était de cette discussion mythique que seraient nés les corbeaux.

Le récit entendu à de nombreuses reprises durant les cours à l’école ressurgit dans son esprit. En constant que ces êtres primitifs considérés par les dieux comme inférieurs, étaient capables d’évoluer par eux-mêmes, l’intérêt de Divithrum pour les humains vira à l’obsession. Malgré leur vie courte, les humains parvenaient à transmettre leurs savoirs aux générations suivantes pour perdurer et continuer d’évoluer. Il était fasciné par leur capacité à apprendre, à créer, à réfléchir et à se multiplier rapidement. Les dieux en étaient aussi capables, mais n’en trouvaient pas l’intérêt, préférant se reposer sur leurs lauriers. Le Professeur de l’humanité était surtout fasciné par la dualité humaine. Leur vulnérabilité ne faisait pas obstacle à leur volonté de vivre, les poussant à trouver des subterfuges pour s’adapter aux situations les plus extrêmes. La solidarité et leur compassion n’inhibaient pas leur cruauté, ni leurs désirs. Et leur mortalité ne les privait pas de la guerre. Ils craignaient la mort mais méprisaient la vie. Les humains étaient capables du meilleur comme du pire, et pour Divithrum, c’était une source d’étude infinie. Il ne se lassait pas de les observer construire des sociétés, se faire la guerre, souffrir des conséquences de celle-ci, s’en remettre, et se demander quand et comment la brève paix allait de nouveau partir en fumée. Divithrum s’amusait à insuffler de nouvelles variables en diffusant des savoirs, comme les mathématiques, ou se laissaient surprendre par ce que les humains inventaient à partir de sa science, tels que les armes. Ils réussissaient l’exploit de l’étonner et de le divertir à une époque où les dieux n’avaient plus rien à lui mettre sous les dents.

Un jour, il discutait avec Magéra de ces êtres complexes et paradoxales qui l’intéressaient tant. Après de nombreuses mésaventures sur Terre, la déesse en avait finalement déduit que les humains n’étaient que des êtres pervers et malintentionnés qui n’avaient aucun intérêt. Les deux Immortels se mirent à défendre avec passion leur point de vue. Durant le débat, une idée traversa l’esprit de Divithrum. « Et si les humains maitrisaient la magie ? ». Cette énergie jusque-là réservée aux dieux pourrait révolutionner leur vie et entraîner des changements sans précédent. Cependant, les dieux comme lui ne maîtrisaient que la magie divine. Si un humain tentait de l’employer, il mourrait immédiatement calciné, n’étant pas capable de contenir une telle puissance. Magéra ne faisait pas exception. Sa magie était même l’une des plus puissantes grâce à son art qui lui permettait de manipuler la magie comme aucun Immortel. Mais justement, peut-être serait-elle capable de lui fournir une magie que les humains pourraient manipuler sans trépasser ? Il lui proposa un pari : elle qui tenait tant à prouver la nature mauvaise des humains, elle n'avait qu’à leur accorder la magie. En fonction des résultats, ils verraient qui avait raison.

D’abord réticente, elle céda face aux provocations de Divithrum. Elle créa dans la paume de sa main une boule de magie divine. Après avoir prononcé une incantation dont elle avait le secret, la sphère dorée se divisa en cinq petites boules de couleurs différentes. Une partie de la magie divine était constituée de magie blanche, bleue, rouge, verte, et rose. Magéra les avait isolées de sa propre magie pour pouvoir les offrir aux humains. Néanmoins, la déesse, déterminée à gagner, transforma une partie de la magie blanche en magie noire. Une magie puissante mais terriblement corruptible. Le pari et le mythe furent conclu par ses mots :

  —  Les humains qui recevront ma bénédiction auront la capacité de maîtriser la magie et la transmettront à leurs enfants. En fonction de leur magie de prédilection, je leur attribuerai un symbole. Celui qui tombera sur le signe du corbeau, indiquant sa sensibilité à la magie noire, devra me prouver les qualités de l’homme face au pouvoir. Dans le cas échéant, la magie noire obscurcira son cœur et le corbeau répandra le malheur autour de lui jusqu’à ce que mort s’ensuive !

Ainsi vit le jour la malédiction du corbeau. Thalion se souvenait de la colère qui l’avait envahi à chaque fois qu’il avait entendu ce mythe à l’école. Sa situation serait due à un pari entre deux divinités ? Quelle blague ! Ce serait à lui de faire les preuves de l’humanité ? Et puis quoi encore ! Il n’allait défendre ni sauver personne à part sa propre vie. Ce n’était pas un héros, sa volonté de ne pas sombrer ne regardait que lui et sa propre fierté. Son seul but était de prouver au monde entier qu’on avait tort à son sujet. De toute façon, avec les « périodes noirs » précédentes, Divithrum avait perdu son pari depuis longtemps. D’ailleurs, le mythe évoquait explicitement un pari, alors, qu’avait-il mis en jeux ?

Un rugissement similaire à celui d’un lionceau arracha Thalion de ses pensées. En face d'eux se trouvait un escalier en marbre beige qui se divisait en deux un peu plus haut. Le magérien remarqua deux dragonneaux ailés sur les têtes de poteaux de l'escalier. Sculptés dans du marbre clair aux nervures dorés, les créatures se chamaillaient, incapables de tenir en place.

Malgré leur retard, Thalion et Nohan peinaient à se détacher de leur émerveillement. La moindre once de pierre avait été magnifiée, comme si on avait voulu transformer ce hall en une œuvre d’art à part entière. On pouvait passer des heures ici à admirer le travail des sculpteurs.

Une voix ferme retentit soudainement, les tirant de leur contemplation.

  —  Tiens, voilà les deux derniers retardataires.

Une dame à l’allure élégante s’avança vers eux. Ses épaules redressées et ses sourcils froncés lui donnaient un air sérieux, mais son doux visage dégageait une grâce surnaturelle. Sa peau était d’une blancheur nacrée, son teint scintillant à chacun de ses déplacements. Ses yeux ronds braqués sur eux avaient la couleur des saphirs et ses longs cheveux blond clair étincelaient à la lumière comme s’ils étaient faits de fils d’or. Mais le plus frappant était ses oreilles pointues qui dépassaient de ses cheveux lisses, dont la pointe courbée tombait vers le bas.

Une elfe.

Thalion était incapable de deviner de quel type d’elfe elle était, mais sa présence ici signifiait qu’elle était pacifique. Sa nature elfique impliquait aussi qu’elle était sans doute bien plus vieille que le laissait penser son apparence. Dans cette race, les bébés naissaient rarement et les représentants pouvaient vivre plusieurs milliers d'années. 

La dame s’arrêta devant eux, les mains posées sur les hanches. Son air réprobateur ne lui disait rien qui vaille.

Un accueil au top, ouais.

  —  Pouvez-vous m’expliquer quel est le motif de votre retard ?

Le maudit jeta un coup d’œil à son camarade qui n’en menait pas large. Il était recroquevillé sur lui-même et bafouillait, la tête baissée. Thalion soupira.

  —  On a eu un petit contretemps.

  —  Comme une baignade improvisée, par exemple ?

Thalion dut faire un effort colossal pour se retenir de sourire devant son regard dur.

  —  Un truc de ce genre, oui.

Elle les dévisagea longuement sans rien dire, avant de lâcher l’affaire en soupirant.

  —  Ce n’est pas très intelligent de votre part de se faire remarquer dès votre premier jour, messieurs. Si vous aviez consciencieusement suivis vos guides et que vous n’aviez pas traîné, vous seriez arrivés à l’heure comme tout le monde. Nous ne sommes plus à l’école. Ici, rigueur, autonomie et ponctualité priment sur le reste. Vous n’êtes plus des enfants qu’on doit surveiller. Comme c’est la rentrée, je vous autorise à aller en cours, mais c’est la dernière fois que cela se produit. Est-ce clair ?

  —  Oui madame, s’empressa de dire Nohan d’une voix fluette.

Thalion acquiesça et les traits de la dame aux cheveux d’or s’adoucirent. Sans son expression sévère, elle arborait un air serein qui laissait transparaître sa sagesse et dévoilait tout l’éclat de sa beauté.

  —  Bien. Vous êtes tous les deux dans la classe des Fions.

Sa tête se décomposa en entendant le nom de leur classe. De tous les noms de classes possibles, il fallait que la sienne porte celui de ce lutin domestiqué par les fées ?

  —  C’est au troisième étage, cinquième porte à gauche en partant de la droite, poursuivit-elle sans prêter attention au désarroi de Thalion. Vous direz à votre professeur principal que madame Luciphella vous autorise à assister au cours. Vos balais vont me suivre pour rejoindre ceux de vos camarades. Une dernière chose…

Elle claqua des doigts et la seconde d’après, leurs vêtements dégoulinants étaient secs.

  —  M… merci beaucoup madame ! la remercia Nohan avec reconnaissance.

  —  Je ne veux pas que vous donniez plus de travail aux domestiques en salissant les sols. Maintenant, déguerpissez.

Les deux magériens obéirent sans attendre et se dirigèrent vers l’escalier, sous le regard inquisiteur de madame Luciphella. Les deux statuettes vivantes cessèrent leurs chamailleries le temps de les laisser passer, claquant des dents et battant des ailes sur leur poteau. Une fois assez loin pour ne plus se faire entendre, Nohan prit la parole.

  —  Elle est super belle, dis donc… mais elle fait un peu peur quand elle est en colère.

Il regarda par-dessus son épaule pour voir si elle était toujours là, ce qui était le cas.

  —  J’espère qu’elle ne sera pas une de nos professeurs.

  —  À mon avis, c’est plutôt la concierge. Aucun professeur n’attend dans le hall comme ça.

  —  Si tu le dis… Sinon, tu as entendu ? On est dans la même classe ! C’est super, non ?

  —  Hm ouais… peut-être, marmonna Thalion, ne sachant pas si cette nouvelle lui faisait plaisir.

La réaction de Nohan le déconcertait. Était-il réellement heureux d’être dans le même classe que lui, Corvus ? Sa joie paraissait sincère, mais…

  —  Messieurs ! résonna la voix menaçante de Madame Luciphella.

Ni une, ni deux, les deux magériens se dépêchèrent de gravir les marches comme si leur vie en dépendait.

Le château était pire qu’un labyrinthe. Entre les trop nombreux escaliers et les portes qui disparaissaient et surgissaient de nulle part, c’était à rendre fou. Même en se souvenant clairement des indications, ils s’étaient trompés trois fois de classe. Nohan était dévasté, mais Thalion s’amusait à voir le visage des élèves se décomposer à chaque fois.

  —  Arrête de rire ! s’insurgea Nohan qui montait un énième escalier derrière lui.

Il n’appréciait pas la façon dont Thalion se moquait d’eux, et surtout, il était frustré de se tromper de salle sans arrêt.

  —  J’y peux rien si leur tête est hilarante ! s’esclaffa-il. Même le professeur a eu peur en pensant que j’étais son élève !

Nohan resta silencieux avec une expression indéchiffrable sur le visage. Thalion ne chercha pas à comprendre la cause de ce soudain silence. Il s’en fichait.

  —  Bref, reprit-il après un moment de marche. Normalement, c’est ici.

Les magériens s’arrêtèrent devant une des portes en bois qui sillonnaient le couloir.

  —  J’espère que nous sommes au bon endroit. J’aimerais bien assister à la fin du cours avant que ça sonne, soupira Nohan.

  —  Au pire, au point où on en est…

  —  Je toque, tu parles, déclara-t-il en ignorant sa remarque.

Thalion leva les yeux au ciel, mais s’exécuta.

La porte s’ouvrit. La salle de classe était en tout point semblable aux précédentes. Des murs blancs. Des rangés de bureaux et d’élèves. Un tableau blanc aux bordures argentées. Une trentaine de paires d’yeux se braquèrent sur eux. Thalion se mordit la joue pour ne pas rire en voyant leurs visages horrifiés. Étonnement, certains n’affichaient pas la même expression. Un magérien aux airs de canailles le dévisageait avec insolence, et un autre le gratifiait d’un regard des plus méprisants, étrangement identique à celui de l’individu qui l’avait bousculé… Thalion ne s’y attarda pas. Debout face à son bureau, le professeur tapait du pied avec impatience en les fixant. Il avait la peau noire et un crâne dépourvu de cheveux. Thalion se demandait si son air antipathique était dû à sa présence, ou s’il était simplement grincheux.

  —  Bonjour, c’est bien la classe des Fions ?

  —  Exactement. Êtes-vous M. Connor et M. Melvine ?

Sa voix acerbe ne leur laissa pas le temps d’être soulagé d’avoir trouvé la bonne classe. Son regard fielleux ne quittait pas Thalion. Du coin de l’œil, il vit Nohan se ratatiner à côté de lui. D’après son expérience et le ton employé, ce professeur faisait partie de ceux qui le haïssaient. Certainement une rancune envers ses prédécesseurs transmise de génération en génération, et Nohan en subissait les frais malgré lui.

  —  Oui, répondit Thalion alors que son compagnon était devenu livide.

  —  Vous êtes donc les deux retardataires qui manquaient à l’appel ! Enfin, si on peut appeler ça un retard… Traînasser dehors ensemble devait être plus intéressant que votre premier cours à l’académie.

  —  Non, bien sûr que non, on… on est sincèrement désolés ! couina Nohan.

Le magérien n’osait soutenir le regard du professeur, ni même jeter un coup d’œil aux élèves tournés vers eux. A l’inverse de Thalion qui arrivait à bout de patience. Si arriver jusqu’à l’académie n’avait pas été de tout repos, crapahuter dans tous les sens pour trouver une fichue salle de classe l’avait épuisé. Il n’avait pas l’énergie pour subir les remontrances d’un professeur aigri.

  —  Vous pensez que des excuses suffiront pour que je vous accepte ? Je ne suis pas une garderie, si vous n’êtes pas capable de…

  —  Madame Luciphella nous y a autorisés.

Oups. Thalion avait parlé sans réfléchir et lui avait coupé la parole. Ce n’était pas malin de sa part. D’après la façon dont ses yeux le fusillaient, il allait payer cet affront pour le reste de l’année.

  —  Si madame Luciphella l’a dit alors… dit-il d’un ton amer avec un rictus crispé sur les lèvres. Asseyez-vous au fond, que je ne vous entende plus jusqu’à la fin du cours.

Il n’y avait que deux places libres au fond de la classe, et c’était assurément les pires. Le pupitre était dans un état pitoyable. Il était bancal et grinçait dès qu’il bougeait. Le bois était moisi, il empestait le vomi et des dessins très élégants étaient gribouillés un peu partout dessus. Quant aux chaises, elles tremblaient tellement que si l’une d’elles se cassait au cours de l’année, ça ne l’étonnerait même pas.

Ils étaient dans le château digne d’un conte de fée, mais leur pupitre semblait tout droit sorti d'une décharge. Quelle misère.

  —  C’est dégueulasse, souffla Thalion en époussetant l’écritoire.

  —  J’ai touché un chewing-gum, marmonna Nohan.

  —  Bienvenue dans la classe, les accueillit une voix féminine.

Thalion n’avait pas besoin de lever la tête pour deviner de qui il s’agissait. Il fallait bien évidemment que la fille aux cheveux roux soit dans sa classe, et le regarde avec un sourire narquois depuis le pupitre devant lui.

  —  Bien, puisque nous accueillons l’arrivée inopinée de deux trublions dans la classe, je recommence depuis le début. Vous êtes la classe des Fions, l’une des cinq classes de première année. Vos camarades autour de vous seront les vôtres jusqu’à la fin de votre scolarité à l’académie. Je serai votre professeur principal, M. Vandré, également votre professeur de sortilège. J’espère que vos années d’or ensemble se passeront à merveille et que nous nous entendrons bien, ajouta-t-il en le regardant droit dans les yeux.

Oh ça, Thalion n’en doutait pas une seconde.

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Dayane06
Posté le 04/08/2025
Depuis la première apparition de la fille pas très aimable j'ai immédiatement compris qu'elle allait être dans le centre de l'histoire. Mais qu'elle soit dans la même classe que Thalion celle là je ne l'ai pas vu venir. Et j'adore ta description des personnages, tu dis juste l'essentiel pour qu'on se crée nous même le visage qui va avec.
Ascal
Posté le 07/06/2025
On poursuit la découverte de cet univers et on en découvre un peu plus sur l'académie. J'aime beaucoup Nohan, je sens qu'il va beaucoup aider Thalion à renouer avec son humanité. Hâte d'en découvrir plus sur la classe des Fions !
Elly
Posté le 22/06/2025
Oui, Nohan a un rôle essentiel dans le développement de Thalion ! Je suis contente que quelqu'un l'apprécie, il mérite !
J'espère que la suite continuera de te plaire !
Syanelys
Posté le 07/05/2025
Coucou Elly !

J'ai réussi à suivre le duo retardaire depuis leur plongée dans l'académie jusqu'à leur classe de Fions où les attendait naturellement la rouquine, c'est fait !

Je confirme l'inspiration pop-japonaise dans mon ressenti au travers de tes dialogues. Tu t'empares des codes de l'école des sorciers à ta façon de manière décalée, exagérée, entre humour et insolence.

J'ai beaucoup aimé que tu daignes en lâcher un peu plus sur la malédiction du corbeau. Une démonstration de force à faire pour celui affilié à la magie noire sous peine de folie et de destinée meurtrière. La rencontre avec l'elfe fut tout aussi plaisante pour permettre à nos deux amis de se remettre dans le bon rang de ton introduction.

On y est, dans la bonne classe, pour savoir ce que distillera cette charmante académie !

Au plaisir de te lire pour la suite :)
Elly
Posté le 08/05/2025
Coucou !

Je ne m'attendais pas à ce que cette influence se ressente dans mes écrits et qu'on le remarque x)

Il ne faudrait pas que ce soit trop facile d'esquiver sa destinée meurtrière ! Crois-moi, Thalion va parfois avoir du mal à résister...

Merci pour ton commentaire ! J'espère que la suite te plaira ^^
nuahecrit
Posté le 10/03/2025
Bonjour Elly !

Premier point j'adore le titre de ce chapitre ! Deuxiémement j'ai trouver ce chapitre plus long que les autres, une impression ou est ce le cas ?
Dans tout les cas la lecture reste fluide donc ce n'est pas un problème. Peut-être faire attention à la longueur de tes paragraphe, peut-être voir pour les couper, dans les précedent chapitres ils n'étaient pas aussi long. C'est un peu perturbant sur le coup.

Je poursuis ma lecture !

Bonne journée !
Nuah
Elly
Posté le 14/03/2025
Bonjour !

Je m'éclate avec les titres je ne sais pas si ça se voit xD Il est possible qu'il soit plus long. C'est une manie que j'ai d'écrire de long chapitre surtout quand l'histoire avance et l'intrigue aussi.
Je songerais à retirer le superflu ou à séparer les paragraphe pour que ce soit moins indigeste !

J'espère que la suite continuera de te plaire !

Merci pour ton commentaire, et bonne journée !
Baladine
Posté le 18/02/2025
Coucou !
Je poursuis ma lecture avec toujours beaucoup de plaisir. Les échos à Harry Potter et au mythe de Prométhée sont nombreux, mais cela n'empêche pas que je ne devine pas encore quelle tournure prendront les choses par la suite. J'ai un peu décroché quand il s'est agi du récit de la création des mageriens, mais la fatigue peut aussi en être la cause. C'est toujours un beau moment de lecture en tout cas ! j'ai hâte de lire la suite.

Une petite coquille au passage :
En constant que ces êtres primitifs considérés par les dieux comme inférieurs, étaient capables d’évoluer par eux-mêmes, => en constatant ?

A bientôt !
Elly
Posté le 18/02/2025
Coucou !

Tant mieux si l'histoire continue de te plaire et de te tenir en haleine malgré tout !

Si j'arrive à maintenir un peu de mystère, c'est que je m'en sors pas trop mal. Peu de gens relèvent les inspirations au mythe de prométhée, ça me fait plaisir. J'aime tellement la mythologie grecque...

Ces fautes vont finir par avoir ma peau. Des fautes si visibles, en plus ! Bref, merci pour la correction !

A bientôt ! Et merci d'avoir pris le temps de laisser des commentaires !
Monika
Posté le 27/12/2023
J'adore l'histoire sur les Immortels. J'ai hâte de connaître le pari. Et il doit bien y avoir quelque chose de plus sur la malédiction du corbeau qui n'a pas été dit ;) Merci pour ce chapitre riche en découvertes :)
Elly
Posté le 28/12/2023
Je suis fan de mythologie alors je m'en suis inspiré pour mon histoire, je suis contente que ça te plaise ! Pour l'instant, je maintiens le mystère ;) Merci à toi pour ton commentaire !
Malodcr
Posté le 21/11/2023
Je trouve ça agréable que Thalion ait une conversation avec quelqu'un ! Il est toujours un peu fermé mais bon, après des années d'isolement on ne peut que le comprendre...
L'approche de la présentation de l'école et l'explication sur les origines de sa malédiction, sont bien amenées je trouve !
Peut-être que je m'attendais à avoir les origines de sa malédiction plus tard, cela permet aussi de mieux intégrer l'histoire donc je trouve ça bien ! On aura peut-être d'autres réponses au fil de l'histoire...
L'idée d'avoir ce trio dans la même classe me plaît grandement aussi, je pense qu'on aura droit à de belles péripéties !!
Ce professeur ne me plaît guère mais on peut aussi le comprendre : des retardataires le premiers jours ce n'est pas très agréable... Mais j'espère qu'il ne sera pas trop mauvais...
En tout cas, excellente histoire ! Je vais essayer de la lire plus régulièrement !
Elly
Posté le 21/11/2023
Oui forcément sa socialisation va mettre un peu de temps à se mettre en place x) Mais des gens vont le bousculer un peu dans sa solitude ça va lui faire du bien !
Contente que l'approche te plaise ! J'ai mis un peu de temps à bien intégrer ce passage dans ce récit donc je suis contente de voir que ça plaît x) Et oui il y aura d'autres réponses et enjeux autour de cette malédiction qui vont arriver !
Ah ça, tu peux en être certains !
M. André est un sacré personnage... je te laisse lire la suite pour te faire un avis dessus ;)
Merci beaucoup ça me fait très plaisir ! J'espère que la suite de l'histoire te plaira ^^ !
Aramandra
Posté le 20/11/2023
Le premier dialogue m'a fait exploser de rire en sept lignes, bien joué ! xD
Par contre un truc m'échappe en début de chapitre : comment ils ont trouvé l'entrée ? Ils sont tous les deux sortis du courant qui les menait au bon endroit, on est d'accord, donc c'est complètement au hasard que Thalion décide de sauter dans le trou de la première île qu'il croise sur sa route ? Ils ne connaissent absolument pas la direction à suivre, alors ils ont eu un sacré bol que la première île soit bien l'entrée de l'académie, si j'ai bien compris.
Par contre, je suis contente qu'ils aient vraiment un grand territoire autour de l'académie pour qu'il se passe plein de trucs, j'avais peur qu'ils soient enfermés dans un grand bâtiment pour toute la suite. La description en fait un peu beaucoup sur à quel point c'est grandiose, magnifique, féérique et tout ça mais bon, on sent que c'est pour créer un émerveillement et annoncer que beaucoup de choses vont s'y passer, faire en sorte qu'on aime bien spontanément cet endroit.
C'est chouette, la façon de présenter le mythe à l'origine des Corbeaux avec les fresques de l'académie, ça passe comme une lettre à la poste !
L'elfe me fait me poser des questions, les sorciers rendent invisibles les trucs que les autres humains ne doivent pas voir, mais alors les elfes vivent cachés en permanence ? Sous terre, ou alors complètement invisibles ? Ca doit être assez chiant au quotidien... Bref, là qu'on voit que Nohan est déjà un bon gars, parce qu'il aurait pu se défendre de son retard en disant "l'autre taré m'a foutu dans la mer" et vu la réputation de Corvus, ce serait passé sans problème.
Le bon prof principal qui va être imbuvaaaaable... Mais la classe des Fions, bordel, ils ont vraiment appelé un lutin comme ça ?
Et évidemment il fallait la rouquine dans la même classe, sinon c'est pas drôle (dit-on une Fionne, du coup ?) mais je maintiens que Nohan est beaucoup plus sympathique ( et beaucoup plus crédible comme love interest du coup) mais je parierai quand même qu'elle va finir par avoir son rôle à jouer, ne serait-ce que parce que c'est pas une flippette du grand Corbeau.
Elly
Posté le 20/11/2023
Ah je suis contente que ce dialogue ait son petit succès xD
En fait de base ils retrouvent le courant mais il y a quelques jours en y réfléchissant je me suis dit que c'était un peu foireux donc j'ai décidé de modifier ça. Je pense remplacer le courant par un oiseau magique née du vent qui reste avec eux et les guide jusqu'à cette île. Je ne sais pas si c'est plus cohérent mais en tout cas je vais changer ce détail.
ça serait trop triste si ça avait été un simple bâtiment x) et oui j'essaye aussi de mettre en avant que ce lieu sort du commun mais peut-être que j'en ai un peu trop fait x)
Contente que cette présentation du mythe plaît ! Il y a eu pas mal de modifications avant d'arriver à cette mise en scène x)
Les elfes pratiquent la magie donc comme toute créature douée d'intelligence, il en use pour passer inaperçus. Certains vivent dans les grottes, en montagne, d'autres en forêt, ils sont un peu tout terrain mais ils ont l'habitude de se cacher car ils sont très secrets et c'est aussi pour se protéger.
Ah faire ça n'a même pas effleurer l'esprit de Nohan ! C'est dire à quel point c'est un ange !
Je vois pas ce qui te fait dire ça il a l'air très gentil M. André, non x) ? Et la légende des Fions existe vraimen tu as même une page Wikipedia dessus xD
Bah oui forcément ! (Je ne sais pas si on dit Fionne mais ça sonne bien). J'ai hâte que tu vois comment leur relation va évoluer eheh !
Aspen_Virgo
Posté le 23/10/2023
Ahhhh ! Enfin je me replonge dans cette histoire ^^ comme d'habitude, je ne suis pas déçu :) J'aime toujours autant ces personnages, leur répondant et la manière dont tu les animes de ton humour. Franchement, ça fait plaisir à lire, parce que dans la vie, même quand on a une prophétie collée à l'arrière-train, on peut quand même être un ado insolent à souhait !
Après, évidemment, les histoires d'écoles de sorciers tombent (malheureusement, on n'en peut plus) dans l'ombre de tu-sais-quelle-autrice... mais même là, j'ai la sensation que tu t'empares de ce thème récurrent et l'adapte bien à ton univers ! En tout cas, ça me donne envie d'en apprendre plus :)
Elly
Posté le 23/10/2023
Contente que l'histoire continue de te plaire ! ^^ Je prends toujours beaucoup de plaisir à écrire mes personnages, à écrire leurs dialogues alors je suis contente que ça plaise en retour ! C'est précisément ça, l'humour (ou l'insolence dans certains cas x) ) est un peu la lumière dans l'obscurité et je voulais le montrer avec Thalion et sa situation pourrie x)
Oui, je m'en rends bien compte maintenant :') Mais j'essaye vraiment de me détacher de cette autrice et de créer mon propre univers avec des personnages et des enjeux différents.

Merci beaucoup pour ton commentaire ! J'espère que l'univers de mon histoire continuera de te plaire ^^
Sonia85
Posté le 15/10/2023
Bonjour,

Encore un bon chapitre. J'aime beaucoup l'idée du pari entre les dieux, Thalion doit montrer le bon côté de l'humanité, pour le moment, c'est mal parti.
L'idée des pupitres sales me déstabilise un peu étant donné l'édifice parfait décrit plus haut.
"La salle de classe était en tout point semblable aux précédentes salles." La salle écrit deux fois dans la même phrase alourdi ton texte, tu pourrais simplement retirer le dernier mot : La salle de classe était en tout point semblable aux précédentes.

Bonne journée !
Elly
Posté le 15/10/2023
Bonjour !

Contente que l'histoire continue de te plaire ! En effet, il est pas dans les meilleurs conditions pour !
Je comprends que tu ne sois pas convaincue par l'idée. Ce contraste plaît à certains mais dérange d'autres. Après, il y a plus ou moins une origine magique à son état dévoilée dans le prochain chapitre, si je puis dire. Même s'il détonne, il n'est pas complètement hors de l'univers. Enfin, je comprends que ça ne plaise pas forcément.

Ah, je n'avais pas remarqué la lourdeur. Merci de me l'avoir fait remarquer, je vais corriger ça !

Merci pour ton commentaire, et bonne journée/soirée à toi aussi !
paulcast99
Posté le 22/09/2023
Salut!
Encore un très bon chapitre!

Faire attention au rythme, beaucoup de points par endroits même si je comprends l'intention.
Tout est fluide et c'est toujours autant un plaisir à lire.

Il y a juste un moment où tu écris "le premier jour de la rentrée". C'est soit "premier jour" soit "rentrée"!
Super descriptions sinon, très prenant!

Voilà c'est tout pour moi!
Elly
Posté le 22/09/2023
Coucou !

Je suis ravie que ce chapitre t'ait également plu ! Ton compliment sur mes descriptions me fait très plaisir parce que c'est pas ce que je maîtrise le mieux donc je les ai pas mal travaillé !
Ah oui, je vais corriger ça !

Merci pour ton commentaire, j'espère que la suite continuera de te plaire !
MrOriendo
Posté le 14/08/2023
Hello Elly !

Un chapitre 6 très intéressant et dans lequel je retrouve cette touche d'humour que j'aime dans ton histoire et qui me donne à chaque fois le sourire.
Déjà, rien que le nom du chapitre vendait du rêve, je me demandais comment tu allais réussir à le justifier x)

J'ai beaucoup aimé l'arrivée à l'école et ce portrait saisissant que tu nous dresses des lieux. Je trouve que tes descriptions s'améliorent à mesure qu'on avance dans le récit, elles deviennent plus précises, on arrive facilement à visualiser les lieux comme si on y était et tu fais usage de jolies métaphores. Ma préférée je crois : "On aurait dit qu’un géant avait arraché le cœur de l’île et que la blessure n’avait jamais réussi à cicatriser."

Je peux d'ailleurs en dire autant de tes personnages. Qu'il s'agisse de Mme Luciphella (j'adore ce nom !) ou de M. André (bon, là j'aime moins, il n'est pas du tout original...), tu parviens en quelques lignes et à travers leurs dialogues à nous en dresser un portrait vivant qui a le mérite, en plus, de donner un bon aperçu de leur personnalité respective.
Et que dire de ce genre de répliques qui valent de l'or, telles que "Ils étaient dans un château digne d’un conte de fée, mais leur pupitre semblait tout droit sorti d'une décharge. Quelle misère." C'est juste excellent et super bien trouvé !

Un dernier mot concernant l'exposition, puisque tu semblais craindre d'avoir surchargé ce chapitre : personnellement, ça ne m'a pas choqué outre mesure, car au moment de l'arrivée à l'école je trouve ça sympa de plonger dans le mythe de ses origines et de l'apparition de la magie. D'autant que le paragraphe relatant l'intérêt de Divithrum pour les humains est super bien écrit, je trouve.
En revanche, ça trainait peut-être un poil en longueur au moment où Magera crée les couleurs de magie et lance son défi, il y a peut-être effectivement une couche d'explications à éclaircir un peu.

En tout cas, j'ai vraiment dévoré ce chapitre sans le voir passer et j'ai hâte de connaître la suite.
Au plaisir de te lire,
Ori'
Elly
Posté le 14/08/2023
Coucou !

Contente que ce chapitre 6 te plaise également ! Je me doute que le titre est un peu perturbant x) mais effectivement "le fion" est un lutin issu folklore breton.

J'ai énormément travaillé mes descriptions, et savoir que tu les trouves de plus en plus réussi me fait très plaisir parce que franchement, je pars de loin ! Contrairement aux dialogues avec lesquels j'ai généralement plus de facilités.

Je suis contente de savoir que le passage concernant l'exposition est agréable à lire. Je vais retravailler un peu la fin avec Magéra dans ce cas.

Merci beaucoup pour tes compliments et ton commentaire !
Comme toujours, j'espère que ça continuera de te plaire.
Will Maïlaw
Posté le 09/08/2023
Bonjour Elly,

Un chapitre 6 très bien mené encore une fois, la découverte de l’école et l’introduction des caractères des enseignants est encore assez incroyable, tu arrives en quelques échanges à nous donner une vision très précise du caractères de chacun, chapeau bas.
Et je ne l’ai pas dit, mais le choix des noms de tes chapitres est bien trouvé jusqu’à présent.

Dans l’ensemble j’ai bien aimé tes descriptions qui laissent une grande liberté d’imagination. Les descriptions sont bien amenées et tu as bien réussi à faire transparaître le côté féérique. Par contre il manque des notions de tailles et de mise à l’échelle pour bien s’imaginer une scène.
> “une île se dessina à l’horizon”. Une île peut vraiment avoir des tailles et des topologies très différentes : montagneuse, plate, sans arbres, avec des rivières, pouvoir faire le tour en 10 minutes comme 10 heures.
> “Un trou béant”, il peuvent y passer, une voiture peut y passer. Même ça peut être effrayant, un abîme sans fond et sans lumière. On comprendrait mieux l’appréhension de Nohan.
> “Ils volèrent pendant plusieurs minutes dans un tunnel” suffisamment grand pour laisser deux personnes de front ? Il progresse de façon horizontale ou verticale ? Puisqu’ils se sont engouffrés dans un trou à même le sol je croyais qu’ils tombaient vers le bas. Si je comprends bien il tombe dans un trou qui se redresse et se termine en grotte c’est ça ?
> De même quand il rentre dans la grotte, ça paraît immense à l’intérieur, mais dur à dire la taille, j’ai plus l’impression qu’ils progressent dans un monde où tout est diminué de taille. Ils progressent aussi très très vite dans cet environnement ce qui renforce l’impression que tout est petit. Cette partie m’a embrouillée aussi parce que ça donnait l’impression qu’on était dans une ville plutôt qu’une simple académie. Et si c’est gigantesque comment ils font pour savoir où se situe l’académie parmi tout ça, des personnes se perdent dans un simple campus.
> “En sortant de la forêt, ils tombèrent nez à nez sur un arbre qui se dressait fièrement devant eux” Je pars du principe que les arbres de la forêt sont de taille raisonnable, du coup soit l’académie est tout petite, soit nos deux amis sont aveugles pour ne pas avoir vu l’arbre géant en plein milieu de la grotte ><

Mes remarques au fur et à mesure de ma lecture :

> “C’est pour ça qu’on va y descendre, idiot. Sinon ça n’aurait pas de sens.”. La logique de Thalion m’échappe autant que Nohan; “il y a un lac, et on n’en voit pas le fond” “il faut plonger dedans pardi !”. Thalion est un protagoniste de jeux vidéos, il réagit en termes de game-design.
> “Sans doute les dortoirs, supposa Nohan.” Et pourquoi pas les bâtiments en pierre plus tôt ? Un élément supplémentaire permettant de dire que c’est des dortoirs serait pas mal.
> “Ils se posèrent en haut de l’escalier.” Ils s’arrêtèrent, sinon ça donne l’impression qu’ils s’assoient en haut ><
> J’aime bien les deux dragonneaux, ça donne vie à ton monde fait de magie.
> “Un accueil au top” Le double emploie dans un contexte différent est bien.
> Le coup du petit détour et de la noyade m’a semblé très court. En plus ils n’avaient pas l’air d’être tous arrivés en même temps. Du coup j’ai pas l’impression qu’ils sont si en retard que ça. Il faudrait que je relise les chapitres précédents. Quand il quitte Berry il faudrait que ce dernier ajoute un “tes cours commencent ce matin, file maintenant et tu arriveras avec les derniers entrants” quelque chose du style.
> Comme dis plus tôt j’ai beaucoup aimé l’introduction des professeurs, je déteste déjà André :). Pourquoi je pense à la tête des gobelins de la banque avec ce personnage.

Voilà ! Un commentaire plus court pour ce chapitre, merci pour ton travail et une très bonne continuation.
Elly
Posté le 09/08/2023
Coucou !

Tes compliments me font toujours très plaisir, merci beaucoup !
Trouver les noms des chapitres est un petit plaisir que j’ai découvert en commençant à publier mes chapitres ici. Même si parfois l’inspi me manque parfois, au final, j’arrive à bien me débrouiller x)
J’ai pas mal travaillé les descriptions ici, surtout pour le château. Dis toi qu’il y a encore quelques mois, je ne donnais presque aucun description du château :’) Quand j’y pense, je me dis que j’ai vraiment tendance à négliger les descriptions x)
Je n’y avais pas pensé, mais c’est vrai que je ne donne pas vraiment d’éléments de comparaison pour les tailles, ce qui ne facilite pas la tâche pour le lecteur.
Avec ta remarque, j’ai pris conscience que je suis allée un peu vite pour le tunnel, et même moi j’ai trouvé ça étrange en me relisant x) J’ai revu ce passage et inclus un portail, enfin j’ai essayé de faire un truc un peu plus logique et compréhensible quoi x) Comme je m’en suis occupée aujourd’hui, si jamais t’as le temps (et l’envie) de relire ce passage, tu pourras me dire si tu trouves que c’est plus clair. Pareille pour l’arrivée dans la grotte. J’ai essayé de rajouter des éléments de comparaison pour les tailles afin que le lecteur comprenne à quel point c’est grand. Après, l’académie, c’est l’espèce d’anneau blanc sur le tronc. Le reste, c’est genre, un extérieur, le jardin un peu x) Enfin, j’espère que les modifications apportées clarifient un peu le tout (et si ça a tout complexifié bah…je vais me remettre au boulot :’) )
Ah ! Monsieur, André, un personnage charmant x) J’avoue que je vois bien la tête d’un gobelin sur lui xD

Merci de prendre le temps de laisser des commentaires, j’espère que la suite continuera de te plaire !
Némériss
Posté le 06/06/2023
Bien trouvé comme nom de chapitre, ça m'a bien fait rire !

J'ai eu un peu de mal à visualiser la fin de leur trajet, mais la façon dont tu décris l'école m'intrigue, notamment le château-arbre. Par contre, ça a l'air si beau que j'ai été étonnée que Thalion et Nohan se retrouvent assis à des bureaux dans un triste état.
Et bien sûr, je ne suis pas surprise de retrouver la rousse dans leur classe ni d'apprendre qu'ils seront ensemble jusqu'à la fin de leur scolarité :)

Il y a deux trois formulations qui m'ont sorti du rythme « ils ont volés, ils ont pu » à la place de « ils volèrent, etc. », ça met une distance avec l'histoire.

Sinon, hâte de voir l'évolution du trio et les élèves terrifiés par Thalion x)
Elly
Posté le 06/06/2023
Je suis ravie que ça t’ait fait rire !

J’essaierai de clarifier leur trajet, mais je suis contente que tu trouves la description du château bien ! Je l’ai pas mal travaillé ces derniers jours. Et pour le bureau, Thalion et Nohan n’ont simplement pas eu de chance en tombant sur ce bureau !

Je vais arranger ces formulations, merci beaucoup pour ton commentaire en tout cas ! J’espère que la suite te plaira ^^
Reveanne
Posté le 24/05/2023
Coucou!
Me voilà de retour pour ... lire la suite.
Un moment j'ai cru qu'on partait dans un roadtrip où on arriverait au lycée seulement après trois tomes et mille pages d'aventure, de rencontre et de Bièreaubeurre, façon Frodon atteignant le Mont du Destin. XD
Mais non, nous voilà arrivés.
Où exactement, mystère, le décors une fois entré dans la grotte et admiré le beau paysage option Terre-creuse a presque totalement disparu. J'ai du coup une peu de mal à visualiser ce qui se passe. (Mon cerveau c'est de la semoule...)
Tiens, une question, s'ils sont en pension, où sont leur bagages?
La fille rousse, j'ai envie de l'appeler Hermione Weasley, c'est grave docteur? Et le professeur André, ma semoule cérébrale m'a hurlé : «rooooggguuueeee»
Oui, c'est une semoule parlante, et alors?
Sinon, pour le moment j'ai un peu de mal à savoir où on se dirige, il y a certes la prophétie («j'aime pas les prophéties" râle la semoule...) mais pour le moment je distingue pas tellement le ton du texte qui oscille entre parodie et sérieux. ("fion" = semoule qui rigole bêtement ) et donc vers quoi on part.
Bon, on se revoit au chapitre suivant.
:-)
Elly
Posté le 25/05/2023
Coucou !
Ton commentaire m’a bien fait rire xD !
Tu as trouvé que les descriptions n’étaient pas très précises ? J’avais peur d’en faire trop et que le lecteur croule sous les descriptions inutiles c’est peut être pour ça. J’essaierai de retravailler ça.
Je peux comprendre les similitudes avec hermione et rogue xD j’ai justement essayé de différencier Éris d’elle pour pas en faire une simple copie ( pas seulement physiquement) mais ça se verra sans doute plus dans les prochaines chapitres.
En fait ce chapitre et ceux qui suivent vont principalement se concentrer sur thalion et sa vie a l’école, comment il gère les conséquences de la malédiction, la relation avec les autres élèves… Tout cela va entraîner une évolution chez lui et de là découlera une intrigue. Je vais pas te spoiler, mais voilà. Après je peux comprendre que qu’osciller entre sérieux et humour soit perturbant, je trouvais personnellement que le côté parodie allégeait un peu le tout et rendait la lecture plus fluide, plus agréable en attendant justement l’es plot twist et les rebondissements.
Malgré tout j’espère que tu prends du plaisir à lire, et j’attends avec impatience ton prochain avis !
minoucheKa
Posté le 15/04/2023
Bonne idée de suivre le courant qui mene à l'académie et de l'implanter dans une grotte. On peut dire qu'elle est bien cachée. Je pense que tu pourrais mieux décrire le chateau en pierre et l'arbre géant car je n'arrive pas trop à le visualiser.
Ils ont réussi à se faire remarquer dés la rentrée, c'est sur que cela ne va pas aider Thalion à se faire bien intégré par les profs et les élèves. Mais j'ai l'impression que le trio Le maudit, l'ange et la rousse va devenir inséparable.
quelques fautes:
- y a quelque chose qui cloche dans la phrase "ne semblait n'éprouver aucune peur à son égard" trop de négation peut etre
- dans cette phrase aussi: "c'est uniquement toi qui s'est perdu la première fois"
- dans 'prime sur le reste" je mettrais "priment"
- est-ce claire _ clair
- tu as écris "se dépèchent" au présent alors que c'est au passé
- 5 classe - classes
- "cela devenait de plus en plus aménager" - aménagé
- "tient voila les deux retardataires"--- tiens
- "nez crochue"---- nez crochu
A bientot
minoucheKa
Posté le 15/04/2023
ah oui j'oublié le nom du chapitre m'a fait rire "bande de Fions" mais j'ai vu que ces lutins existaient pour de vrai dans le folklore breton.
Elly
Posté le 15/04/2023
Je vais essayer d'enrichir la description dans ce cas pour que ce soit plus facile à imaginer.
Ah ça va donner un vrai trio de choc x)
Quant au nom du chapitre, tant mieux, c'était le but ! Mais en effet, toutes les créatures évoquées dans l'histoire viennent essentiellement du folklore breton.
Merci beaucoup pour tes corrections et ton commentaire, à bientôt !
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