- Combien ça fera ?
- 120 euros, monsieur.
- Ok !
- Tù es sûr que tù ne veux pas un autre qui soit plus puissant que ça ?
- Non, Ruiz. Celui-ci fera parfaitement l'affaire. C'est juste pour effrayer. Je ne compte pas réellement tirer sur quelqu’un avec ça.
- Beh ! On ne sait jamais, amigo.
- On sait toujours.
Pendant sa visite dans la villa de sa future belle famille, Mike avait entendu une nouvelle des plus scandaleuses. Il lui avait été rapporté par des échos de ragots qui se faisaient entendre çà et là que Sydney était une jeune fille aux mœurs légères et aux jambes généreuses. Une découverte qu’il rattacha immédiatement à sa mère et à son envie intrépide de le caser.
L’héritier n’avait vraisemblablement pris les informations d’Alex qu’à moitié. Il continuait à tenir sa mère coupable de la disparition de son père et de l’avancement de son mariage. Ce qui ne serait pas injustifiable vu que le fait qu’Alicia se soit intimement réunie avec Sydney, derrière Mike, expliquerait peut-être bien qu’elle songeait à fixer une date précipitée pour le mariage et donc, qu’elle soit probablement au courant du petit penchant sexuel de sa belle-fille. Une petite théorie biscornue qui apparaissait dans la tête de Mike comme une évidence.
- Et donc, je n’ai pas bien compris. Pourquoi tù achètes cette arme, au juste ? Ne me dit pas que c’est pour Sydney ou pire, pour tu madré ?
- Non ! Mais qu’est-ce-que tu racontes, Ruiz ?
- C’est pour qui alors ? Dis-moi. Tù vas me faire stresser.
- C’est pour Alex.
- Tu amigo ?
- Oui.
- Por qué ?
- Je suis sûr qu’il m’a caché des informations concernant le voyage de papa.
- Comment tù expliques ça ?
- Il connait maman depuis l’époque où il avait encore des dents de lait. Je suis sûr qu’elle a jouée de son autorité maternelle pour obliger ce vieil Alex à me mentir. Elle aurait parfaitement pu prétexter que ce serait pour mon bien et tout ce baratin qui est propre aux mauvaises mères, tu vois ?
- Je n’y crois pas. Et donc, tù vas le zigouiller pour ça ?
- Je t’ai déjà dit que je prenais juste ce flingue pour le faire peur. Je n’ai en aucun cas l’intention de l’utiliser. Et, s’il fallait que ce soit le cas, je saurais comment faire. J’ai appris à manipuler ce type d’arme depuis l’adolescence.
- Tù deviens vraiment inquiétant, tu sais ?
- C’est ce que ça donne quand quelqu’un veut se foutre de ma gueule. Prends-en des notes au cas où l’envie de m’emmerder te traverserait l’esprit, un jour.
- ¡ Oh no ! ¡ Dios mio !
- On ne rigole pas avec ce qui concerne ma famille.
Malgré, le fait qu’il ait appris la nouvelle des ébats sexuels de sa fiancée, Mike ne songeait pas encore à rompre les fiançailles. Il n’en n’avait même pas l’air affecté. Non. L’héritier était beaucoup trop occupé par les détails inhérents au soi-disant voyage de son père pour se pencher sur la moralité de Sydney. Il ne songeait qu’à une seule chose à ce moment-là : Mettre la main sur Alex et lui faire tout cracher.
…
- Monsieur Lehmann.
- Oui, Hana.
- J’aimerais que vous puissiez le faire un peu plus fort.
- Quand c’est en dehors des heures de service, c’est toi qui commande. Alors, tes désirs seront des ordres.
- Oh oui !
Pendant qu’Alex et sa secrétaire prenaient du bon temps dans un bureau de l’entreprise des Benson, le fils du propriétaire des lieux se dirigeait à toute allure vers les locaux.
Mike n’avait pas l’air de bonne humeur et semblait s’être débarrassé de son compagnon, Ruiz. Il avait l’air déterminé et l’aura qu’il laissait transparaître ainsi que la présence de son pistolet serré derrière la ceinture ne prévoyait rien de bon.
- Sortez d’ici, balança-t-il brusquement à la secrétaire d’Alex après les avoir tout deux aperçu.
- Oh monsieur, s’écria-t-elle honteusement après avoir été surprise par le fils de son patron.
La fureur qu’avait Mike dans les yeux était sans précédent. Avant, il semblait toujours être un jeune homme poli et bienveillant, mais c’est à croire que cette facette charmante du fils prodigue laissait sommeiller quelque chose d’autre en lui. Quelque chose de complètement diffèrent. Quelque-chose de monstrueux.
- Qui a-t-il, Mike ? avança furieusement Alex. Ne vois-tu pas que j’étais occupé ? Là, tu dépasses les bornes.
- Tu vas la fermer, oui ?
- Pardon ? Je ne te…
- Tu vas fermer ta sale gueule de menteur et m’écouter religieusement, rétorqua Mike après s’être saisi de son arme pour le pointer sur son interlocuteur.
- Oh mon Dieu ! Mais, Mike, qu’est-ce-qui te prend ? Retourna ce dernier après s’être rendu compte que sa vie était menacée.
Sans perdre le temps de faire des formalités, Mike plaqua machinalement Alex contre le mur, derrière son fauteuil. Sans s’être rassuré d’avoir fermé la porte à clé, il appuya son arme contre la nuque du blondinet avec le plus de pression possible.
- Mais, qu’est-ce-que tu fous, mec ?
- Je ne suis pas là pour faire une partie de carte. Je veux que tu me dises exactement ce que vous avez fait de mon père, Alicia et toi ?
- Putain ! Mais de quoi tu parles, Mike ? Tu m’fais mal.
- Je vais vraiment m’énerver si tu ne réponds pas. Je tiens une arme chargée et si tu ne coopère pas, je vais vider le chargeur dans tes burnes.
- Je… je … de quoi parles-tu exactement ?
- Ce que je veux dire c’est que dans les trois secondes qui suivent, si tu ne me dis pas la vérité à propos du voyage de mon bosse, je te pète les couilles, ensuite, je jette ta dépouille sans vie dans les canalisations de l’entreprise et enfin, je fais bouffer tes organes à Alicia.
- No… non, tu n’es pas comme ça, Mike. Arrête ce délire tout de suite, qu’on cause en adulte.
Après la phrase d’Alex, retentit un coup de feu entre ses jambes. Coup de feu qui perfora le mur contre lequel il était appuyé. Tout de suite, une délégation de personnes apparue derrière la porte pour se saisir de la situation qui était à l’origine du vacarme.
- Qu’est-ce qui se passe ici ? Balança machinalement monsieur Watanabe, le DAF de l’entreprise.
- Demandes-leur rapidement de se retirer sinon je t’explose la tempe, chuchota Mike.
- Allez-vous-en, hurla Alex sous l’effet de la pression. Tout va bien, avança-t-il sur un ton plus bas.
- Mais, qu’est-ce-que vous me racontez là, monsieur Lehmann ? Je vois bien que vous êtes en danger, avança le DAF d’un air inquiet. Hey ! Mais, c’est monsieur Benson.
- Faites comme il a dit, monsieur Watanabe, retourna Mike d’un regard fougueux.
- Monsieur Benson, je ne sais pas ce qui se passe, mais arrêtez ça immédiatement, reprit monsieur Watanabe. Je suis sûr que quel que soit le problème que vous avez avec Monsieur Lehmann, nous pourrions le régler à l’amiable avec une discussion calme et sereine.
- Dis-lui de partir sinon je l’informe que tu jouais à zizi pan-pan avec sa fille, il y’a deux minutes, chuchota à nouveau Mike à Alex en mettant encore plus de pression sur son crâne.
- Bordel ! Vous allez vous casser, oui ? Balança machinalement le martyre, une larme au creux de l’œil. Ça va parfaitement bien ici. Allez glander ailleurs et en vitesse.
- Pas question ! Tonna le DAF avec autorité. Nous ne partirons pas d’ici sans vous avoir sorti de ce merdier, Monsieur Lehmann.
- Ecoutez-moi bien, monsieur Watanabe. Je viens de coucher bestialement avec Hana sur le bureau que vous avez devant les yeux. Elle m’en redemandait encore et encore, elle le voulait plus fort. Cette petite nymphomane voulais que je sois plus agressif, plus brutal avec elle. Et moi, je lui donnais à chaque fois ce qu’elle me demandait, même s’il fallait qu’elle me mouille entièrement. J’ai pris un malin plaisir à la satisfaire dans toutes les positions et sur tous les meubles de cet office. Alors, tenez-vous encore à aider l’homme qui a souillé votre petite princesse ?
- …