Chapitre 7 - La vérité cachée derrière la disparition de Lennon

- Pitié. De l’eau.

 

Quelques heures plus tard, dans l’arrière-boutique d’un restaurant vietnamien, les yeux ballonnés et les poignets liés, était retenu Alexander Craig Lehmann.

Suite à son petit récit pittoresque des parties de jambes en l’air avec la secrétaire, Monsieur Watanabe s’était retiré dans son bureau pour appeler la police. Le reste du personnel qui était fixé à la porte s’était facilement écarté lorsque Mike menaça d’envoyer Alex en enfer si la porte ne se libérait pas. Ainsi, tout le monde vacilla et le fils Benson profita de l’occasion pour disparaître avec son otage.

 

- J’ai soif. Aies pitié, Mike. Ça doit faire un bon bout de temps qu’on est là et je n’ai encore rien bu. Pitié, je vais mourir si ça continue.

- Je me moque royalement de ce qui peut t'arriver, Alex. À vrai dire, ton sort est le dernier de mes soucis en ce moment. Tu sais parfaitement ce que je veux. Alors, donne-le-moi.

- Je te dirais tout si tu m’apportes un verre d’eau, promis.

- Tu penses vraiment pouvoir être en position de poser des conditions ? Celui qui donne des ordres ici c’est moi.

- Pitié.

- Pitié au nom de quoi ?

- Au nom de la longue amitié que nous partageons, toi et moi.

- Cette amitié, tu l’as vendu au diable, enfoiré.

- Non ! Je suis toujours ton ami.

- Tu ne veux pas coopérer ? Dommage ! Tu ne sortiras pas d’ici vivant. Et ce, que tu parles ou pas.

- Je t’en prie, mon vieux… pas ça.

Pendant qu’il martyrisait sa victime, Mike reçu un appel.

 

- Allo !

- Oui.

- Qui a-t-il, Mike ? Ruiz m’a dit que tu t’apprêtes à commettre une bêtise. Qu’est-ce-que tu fous ?

- Alex m’a menti, sœurette. Il me ment depuis le début.

Pendant qu’il essayait d’avoir un appel placide avec sa sœur, les cris de sa victime retentissaient de par-dessus le téléphone et l’empêchaient de s’exprimer clairement. Il dû se retirer des locaux pour recourir à une discussion plus calme.

 

- Yoo, surveille-moi cet abruti. Et surtout, qu’il ne s’échappe pas de là.

- Je peux le torturer, monsieur ?

- Fais ce que bon te semble de lui. De toute façon, il ne veut pas parler.

 

Ruiz avait présenté Yoo à Mike une nuit au DREAM’S. Les trois s’étaient soulés toute la soirée et avait gardé contact.

Yoo était un ancien mercenaire vietnamien qui s’était reconstruit en Suisse avec un petit restaurant de quartier, mais les rumeurs disaient qu’il continuait toujours de pratiquer ses activités douteuses de temps à autre.

- Tu traînes avec ce type maintenant ? Demanda Doriane après avoir entendu le prénom de Yoo. Mais, tu sais que ce sont les mauvaises fréquentations de Ruiz, non ? Lui-même n’a pas pour habitude de marcher avec lui et toi qui le connait à peine, tu fais ami-ami, c’est ça ?

- Doriane, de un, Ruiz est à, lui tout seul, une mauvaise fréquentation ; et de deux, on n’est pas amis. On traite une affaire que j’ai en cours et dont je nécessite fortement son aide.

- Ok ! Je vais momentanément faire abstraction du manque de respect que tu viens de faire à mon petit ami, mais je t’ordonne de m’expliquer ce que tu peux bien avoir à faire avec un salaud pareil ? Ruiz n’a pas voulu me dire, mais je sais que c’est quelque chose de dangereux si ce type-là est impliqué.

- Il y’a des choses bien plus graves que ce type là en ce moment, crois-moi.

- Comme ce que Sydney t’a fait ? Ruiz me l’a dit aussi. Je suis sincèrement désolée pour toi. Je te le dis du plus profond du cœur, mais ce n’est pas une raison pour faire n’importe quoi, Michael.

- Ce n’est pas une chose si grave que ça, t’inquiètes. Et, ce que je fais actuellement n’est pas du tout en rapport avec la trahison de Sydney.

- Ok ! C’est par rapport à Alex, c’est ça ?

- On reparlera plus tard, je suis un peu occupé là.

- Je sais que quelque chose te chamboule, Mike et je ne peux pas t’abandonner dans cette situation. Je souhaite te voir.

- On se verra plus tard, Doriane… je finis et je te rejoins.

- Écoute, Mike, je sais que tu es déjà un homme, mais je ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter pour toi. Tu restes mon petit frère malgré toutes ces années, tu comprends ?

- J’ai compris.

- Alors, prend bien soin de toi, s’il te plaît.

- Oui.

 

Après avoir discuté avec sa sœur, Mike était encore plus remonté parce que si l'hypothèse de la disparition de son père se concrétisait, aussi bien Doriane et son fils que Maxence et Délia seraient en danger. Une situation qu’il voulait à tout prix éviter.

 

- Alors, il a fini par parler ? Demanda Mike après être retourné dans la salle de torture de Yoo.

- Non ! Je vais le tuer.

- Pas la peine. Laisse-moi prendre le relais. Retourne à la boutique. Il y’a de plus en plus de clients là-bas et tes employés n’arrivent plus à gérer, je crois.

- Vraiment ?

- Oui ! Vas les rejoindre.

- Ok !

 

Mike comptait bien mettre fin à la vie d’Alex, mais il voulait que ce soit le plus long et le plus douloureux possible pour son ami d’enfance, histoire que la satire puisse lâcher l’info dans la foulée.

- Alors, combien elle te paie ?

- Pardon ?

- Combien te paie Alicia Benson pour que tu puisses cacher où a été enterré le cadavre de son mari ?

- Mike, ton père n’est pas mort. Crois-moi. Je te dis la vérité.

- Je ne peux plus te croire Alex. Tu sais que tu m’as menti, n’est-ce-pas ?

- Oui, je reconnais que je ne t’ai pas dit toute la vérité sur cette histoire, mais…

- Tu as une seule chance de te racheter. Dis-moi tout ou je vais devoir

- Me tuer, c’est ça ?

- Pas avant d’avoir éliminé ta chère protégée.

- Mike, tu… tu n’oserais quand même pas…

- Je te donne l’impression de plaisanter ? Tu me fais perdre mon temps, j’y vais.

- O… ok !

- Ok quoi ?

- Je… je reconnais avoir caché les véritables intentions de… de ta mère et…

- Quoi d’autre ? Je suis pressé.

- Et… et avoir falsifié les rapports sur le voyage de ton père ainsi que ses passages dans les hôtels de la ville.

- Tu le reconnais enfin ?

- Oui.

- C’est bien beau d’essayer de se faire pardonner maintenant que tu es tout près de mourir.

- Mais, qu’est-ce qui t’arrive, mon frère ? Je… je ne te reconnais plus ?

- Ne m’appelle pas ton frère. Ce que je suis aujourd’hui, c’est ce que j’ai toujours été quand des idiots de ton acabit ont eu la stupide idée de s’attaquer à ma famille. Le seul moyen pour toi de t’en sortir c’est de me dire la vérité.

- Je… je t’ai tout dis. C’est vrai.

- Ok ! Je vais chercher Yoo. Ravi de t’avoir rencontré. Je voulais t’épargner, mais je vais ramener cet assassin ici pour qu’il te torture tel que tu le mérites.

- Mike ne fais pas ça, je… je suis ton frère.

- Je ne te vois même plus comme un frère, aujourd’hui.

- Mike, je suis sérieux. Je suis vraiment ton...

- Adieux Alex !

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