Cesare
J’aime peindre quand tout le monde dort. Le silence est mon meilleur ami.
J’accroche des bougeoirs au mur ou sur les poutres de l’atelier et les flammes ravivent les couleurs de ma douleur. Je sais que mon père déteste me voir travailler à cette heure. Il dit que la lumière artificielle n’est bonne ni pour l’esprit ni pour l’ouvrage. Je ne suis pas d’accord avec lui, même si je ne le dirai jamais.
Il y a quelque chose d’apaisant à peindre à la lumière des flammes vacillantes.
Je me coupe du monde, je respire, je m’évade.
Parfois, je suis plongé dans mes esquisses jusqu’à ce que la cire fonde totalement et je me retrouve dans le noir. C’est mon carillon personnel : l’obscurité m’oblige à me coucher et je termine souvent par m’assoupir dans un coin, les doigts dans ma palette avec les toiles pour oreiller.
Cette nuit n’est pas une de ces nuits plaisantes.
Cette journée n’était pas une journée plaisante.
J’ai beau me concentrer, je n’arrive à rien. Ma mère n’a pas arrêté de hurler tout l’après-midi. Chaque coup de pinceau est un éclat de voix dans ma tête. J’ai essayé de l’apaiser, mais je n’ai réussi qu’à l’énerver davantage. Alors, je me suis replié dans l’atelier avec Artémisia en essayant d’oublier l’épisode du repas.
Je pensais être tranquille pour travailler sur ma peinture, mais elle n’a fait que répéter que mon père était un grand malade et au bout d’une énième diatribe, je l’ai coupée en lui disant qu’elle me cassait la tête. Elle l’a mal pris et elle est partie en claquant la porte.
Le problème avec Artémisia, c’est qu’elle déteste qu’on ne soit pas de son avis. Elle imagine qu’elle a la science infuse dans tous les domaines et parfois ça m’énerve. Elle pense mieux cerner mon père que moi. Alors qu’elle ne peut pas comprendre. Est-ce que je me permets de juger ses mères, moi ?
Elle n’a pas été élevée avec celui qui dirige la Confédération depuis trente ans. Je sais qu’il a fait des sacrifices. Je sais qu’il prend à cœur les intérêts de chaque cité. Je sais qu’il est rude avec nous, mais c’est pour que l’on exploite notre plein potentiel, pour qu’on livre le meilleur de nous-mêmes. Et cela ne peut se faire sans souffrance. Peu le comprennent.
La flamme vacille. Il n’y a presque plus de cire. Mince. Est-ce qu’il me reste des bougies ? Mes doigts tâtonnent dans la semi-pénombre et j’en trouve deux sous une toile que j’allume immédiatement. L’atelier brille soudain et cette clarté me réchauffe. J’attrape l’un des bougeoirs et examine minutieusement l’ébauche que j’ai réalisée pour mon visage. Je grimace. Quel carnage.
Je n’ai jamais aimé les autoportraits. Je ne sais jamais quelle expression me donner. Un sourire me rend niais, une grimace m’enlaidit et des traits neutres me font paraître fade comme si je n’avais aucune personnalité.
Je jette un coup d'œil au miroir rond que j’ai positionné en face de moi. Mon visage s’y reflète. J’essaie de prendre un air mystérieux puis une posture dédaigneuse.
Je soupire et plonge une main dans mes cheveux. Je n’y arriverai jamais. Cette peinture est un désastre comme tout ce que j’entreprends cette année.
La porte grince.
— Jeune Maître ?
Je me retourne. C’est Gustavo, un serviteur de mon père que je connais depuis toujours. Il est si vieux que je me demande souvent son âge avant qu’une autre pensée plus importante chasse cette interrogation superflue.
— Votre éminence vous demande. Il souhaite que votre frère vienne aussi.
— À cette heure ?
— Ils sont en conseil.
— Très bien, je vous suis.
Je pose mes pinceaux et emboîte le pas à Gustavo. Le conseil du Doge ne se réunit que sur convocation de mon père. Il a dû leur annoncer qu’il allait faire participer Andréa au concours. Cette future rencontre ne m’enchante pas.
Artemisia nomme ce rassemblement : le conseil des vipères. À juste titre.
La mère de Salvatore sera là, elle aussi. Aux dernières nouvelles, il l’avait informée de notre relation, contrairement à moi qui n’en ai jamais parlé à mes parents. Je sais très bien que mon père serait contre que je sorte avec un héritier. Il préfèrerait que je sélectionne un jeune noble qu’il pourrait facilement manipuler.
Le palais est plongé dans la pénombre. La flamme des candélabres n’éclaire que brièvement notre route. Par les fenêtres, j’aperçois la ville en contrebas, la lune est pleine et un voile pâle se glisse dans les rues. Lorsque j’arrive à la chambre de mon frère, j’entends ses ronflements alors que la porte est fermée. Gustavo frappe, puis demande l’autorisation d’entrer. Aucune réponse ne nous parvient.
Les ronflements continuent. Pour quelqu’un dont la vie vient d’être bouleversée, Andréa n’a pas l’air très angoissé. J’aimerais dormir aussi profondément : cela fait longtemps que je n’y arrive plus.
Je fais signe à Gustavo d’attendre sur le côté et je pénètre dans la pièce. Il n’a pas fermé les rideaux et la lune darde ses rayons sur son visage : un filet de bave dégouline de sa bouche.
Charmant.
Je donne un coup de pied dans son lit.
— Oh ! Réveille-toi !
Un ronflement me répond. Je soupire.
Je tape trois fois dans le sommier, il se réveille en papillonnant des yeux.
— Hein ? Qu’est-ce qui se passe ?
— Nous sommes convoqués. Active-toi.
Je fais demi-tour et je l'attends dans le couloir. Les minutes passent. Toujours rien. Mais qu’est-ce qu’il fait bon sang ? J’ouvre de nouveau la porte. Mais c’est pas possible ! Il s’est rendormi ! Je me rue sur lui et lui arrache l’oreiller ainsi que sa couverture.
— C’est pas humain de réveiller les gens comme ça, maugréait-il.
Il se replie comme un escargot. Je soupire. Je ne sais plus quoi faire.
Soit je le tire de force du lit, mais l’idée de toucher une personne qui a passé sa vie dans les bas quartiers me répugne, soit je fiche le camp : solution qui entraînera inévitablement une sanction paternelle.
J’avise la cruche sur le bureau : j’ai peut-être une troisième possibilité. Je m’en saisis et renverse le contenu sur sa tête.
Une flopée de jurons s’échappe des lèvres d’Andréa alors que je m’écarte de son lit.
— Mais quelle ordure ! s’écrie-t-il en secouant ses cheveux qui ruissellent et en s’approchant de moi comme s’il souhaitait la bagarre.
— Habille-toi.
Mon ton froid n’a pas l’air de le convaincre. L’espace d’un instant, on se regarde en chien de fusil. Sa mâchoire est crispée et son poing serré. J’ai soudain peur qu’il se jette sur moi. Je bats en retraite et l’attends dans le couloir.
Je dois avouer que n’en suis jamais venu aux mains avec quelqu’un. Non, que l’occasion ne se soit jamais présentée, mais généralement, j’arrive à dénouer le problème avant que l’on m’assomme. Je pense que je perdrais de toute manière : je ne suis pas très pugnace.
La porte s’ouvre.
— Je te suis, LaCruche.
Je grince des dents en entendant le surnom.
Nous nous mettons à suivre Gustavo sans un mot. Je remarque qu’Andréa a mis son pourpoint à l’envers. Ses cheveux gouttent sur ses épaulettes. Il a vraiment l’allure d’un chat de gouttière. Comme d’habitude, il respire fort. Une respiration qui prend toute la place, comme s’il voulait me priver de mon oxygène.
Nous arrivons rapidement dans l'aile est qui regroupe les principales salles d’apparat et de conseils. Le serviteur nous ouvre la porte de la salle des Six, nommée ainsi en référence aux familles ducales présentes sur l’île d’Egade. Je n’y suis entré que deux fois : la première, à l’âge de huit ans. C’était l’époque où mon père me témoignait de l’affection, il me tenait la main pour me faire visiter et ses doigts, parfois, s'emmêlaient dans mes cheveux.
La deuxième fois c’était avec Salvatore, un an auparavant, nous nous sommes embrassés dans cette pièce : je n’ai pas prêté attention à la décoration.
Rien n’existait à part lui.
J’aperçois d’abord les fresques qui nous entourent longues de quatorze mètres sur sept. Elles représentent Tilano, je reconnais les fondations de pierres et de briques, ainsi que des tours, les palais, et magasins que je vois régulièrement. J’aperçois des maçons, un tailleur d'images, l'atelier d'un orfèvre, un marchand consultant son livre de comptes, des gentilshommes à cheval, les activités de production et de commerce avec le teinturier, l’orfèvre, les ouvriers sur les échafaudages, la leçon universitaire, la halte dans la taverne, des éleveurs avec leurs bêtes et enfin en fond, l’Académie, splendide construction tout en marbre rose. Il n'y a pas à dire, le travail réalisé est titanesque. J'aimerais une telle commande. J'aimerais relever un tel défi.
Je doute d'en être un jour capable.
Je traverse la salle vers la table où se concerte le conseil. Un grand silence s'installe. Dix paires d’yeux se braquent sur nous.
Andréa se fige en découvrant les membres de l’assemblée. J’imagine que pour un néophyte, le spectacle a de quoi surprendre.
Mon père est assis en bout de table : il siège. Pour l’occasion, il a choisi son manteau de velours où sont brodées des plumes de paon en fil d’or, notre emblème ducal. La coupe a été réalisée sur mesure dans notre atelier.
Il parade.
À sa droite, il y a ma grande tante. Son visage est marqué par les rides, elles paraissent aussi profondes que les lames d’acier de son armure. Son heaume trône devant la mère de Salvatore, l’empêchant de poser ses mains sur la table. Par ce geste, elle lui rappelle que la maison Forli est en disgrâce. Recroquevillée sur sa chaise, la duchesse fait pâle figure par rapport aux autres et même son vêtement ne lui rend pas justice.
Deux chaises plus loin, je reconnais les mères d’Artémisia. Les deux femmes portent des robes pourpres et finement brodées. Une multitude de mécanismes est accrochée à leurs bras ou leur buste : des petits miroirs pour regarder constamment derrière elles, des carnets, des aiguilles, des fioles, des sacs minuscules…
Leurs mains sont liées sur la table et visibles aux yeux de tous.
En face d’elles, les parents de Sirani toisent le reste de l’assemblée sous leur masque de cristal. Je n’ai jamais vu leurs traits alors j’imagine qu’ils toisent, mais la haine de mon père envers eux m’influence certainement. Leur menton disparaît derrière une fraise à la dentelle si fine qu’on dirait une toile d’araignée.
Tout est dans le détail, comme le dit leur maxime.
En bout de table, il y a le père de Taddeo. Il ressemble à un arbre avec sa peau couleur écorce et son habit de velours émeraude dans lequel je discerne des motifs en fleur de grenade. Le corbeau posé sur son épaule émet un cri strident alors que je m’approche un peu plus. Je repère aussi la salamandre cachée sous sa manche et la souris dans une poche de son pourpoint. Je pense que leur Chef-d’œuvre secret doit avoir un rapport avec les animaux sinon comment expliquer le lien qui les unit à la faune ?
Le père de Sirani s’exclame.
— Il a l’air plus jeune ! Tu veux nous faire croire qu’il a le même âge que Cesare ?
— Comme je vous l’ai dit, ce ne serait pas la première fois que deux frères participent en même temps, confirme mon père.
Ses doigts pianotent sur la table, signe évident de lassitude.
— Il te ressemble en tout cas, on ne peut le nier. Plus que Cesare, affirme ma grande tante.
Une boule se forme dans ma gorge. J’ai l’impression qu’on vient de me transpercer la poitrine. Je baisse les yeux au sol et contemple le dallage en marbre rose.
— N’est-il pas possible d'interroger la mère pour obtenir sa date de naissance exacte ? s'exclame Luciana, l'une des mères d'Artémisia.
— Non, refuse catégoriquement mon père.
— Pourquoi ? Elle est décédée ? reprend-t-elle.
Mon père ne répond pas.
— Le problème c’est que ça l’arrange de ne pas le lui demander, rétorque sarcastiquement la duchesse des orfèvres.
Mon père jette un regard noir à la duchesse.
— Un seul de nos enfants participe. Vous devriez donc choisir entre les deux, ajoute Luciana.
Mes membres se crispent. Il y a des phrases abominables et celle-ci en est une. Les regards épient nos réactions. Mon père me fixe. Mon esprit vacille.
Oui, c’est évident, il va le choisir. Je l’ai trop déçu ces dernières années.
En quelques secondes, mon cerveau subit une surchauffe. La colère me submerge, puis je m’imagine ne pas participer à ce concours auquel on me prépare depuis si longtemps et le soulagement s’empare de moi.
C’est inattendu.
Un poids s’échappe de mon corps.
S’il le choisit, je serai libre.
S’il le choisit, je ne serai plus rien.
Une brume passe devant mes yeux.
— Ils participeront tous les deux, assène mon père. Mais une seule oeuvre sera présentée.
Ma grande tante frappe rageusement la table de son poing. Je sursaute.
— Je m’oppose à cette tricherie ! hurle-t-elle.
La matriarche de la maison de la métallurgie se lève dans un chaos de grincements. Elle traverse la salle pour se planter devant Andréa. C’est là que je me rends compte d’une coïncidence très étonnante : elle est amputée de la main droite comme lui.
Le regard de ma grande tante se vrille dans le sien. Aucune émotion ne vient altérer son visage. Après mon père, c’est la personne qui me fait le plus peur sur cette terre.
— Comment as-tu perdu ta main ? Dis-moi la vérité.
Andréa ne répond pas. Il ne bouge pas. Il la fixe seulement, avec une petite lueur de défi dans les yeux. Je dois dire que je suis presque impressionné.
Les longs doigts de la matriarche crochètent son bras et le relève pour mieux examiner son moignon. Elle le relâche subitement en émettant un sifflement désagréable.
— Prépare-toi à souffrir. Mon héritière ne te fera pas de cadeaux.
Sur ces mots, elle quitte la salle. Après un instant de marche, la porte claque. J’ai l’impression que les fresques frissonnent d'horreur autour de nous.
— Bien. Je clôture la séance, déclare mon père qui ne paraît pas impressionné par ce qu’il vient de se passer. Je vous laisse rentrer dans vos demeures respectives. Comme moi, j’imagine que de nombreux préparatifs vous attendent…
Les ducs et duchesses se relèvent, leurs serviteurs s’agitent pour les aider. Un à un, les membres de chaque famille passent devant Andréa et moi. Je cherche un peu de soutien dans leurs prunelles et ne trouvent qu’une pitié matinée de colère. Seule la mère de Salvatore m’adresse une moue compatissante.
Un claquement de doigts résonne dans la salle des Six.
— Très bien, voilà une bonne chose de réalisée. Les garçons, vous pouvez aller vous coucher. Nous aurons une petite discussion demain.
Je tourne les talons. Comme toujours, mon père a eu ce qu’il voulait.
Mais j'avoue que sa cape de velours est stylée !
Nouvellement arrivée, je découvre aujourd'hui ta plume et ton univers, j'ai eu du mal à me résoudre à le lâcher le temps poster un commentaire !
Ce monde semble assez complexe au début (beaucoup de familles, de villes), mais ici on commence à bien voir qu'elles ont toutes des particularités fortes, visibles jusque dans leur "look". C'est à la fois amusant et très intrigant. Finalement, la famille de Cesare semble assez neutre à côté de cela.
J'aime énormément le duo Cesare / Andrea. J'ai l'impression que l'arrivée d'Andrea dans le monde de Cesare est une chance inespérée pour lui d'envisager de nouveaux chemins, de nouvelles opportunités, et de briser ses chaînes. À condition qu'il arrive à surmonter ce sentiment de menace qui l'aveugle...
Au niveau de l'écriture, je n'ai pas plus de remarque que tout ce qui a été dit. C'est fluide, très agréable à lire. J'ai juste relevé une coquille dans l'utilisation d'une expression :
"L’espace d’un instant, on se regarde en chien de fusil." -> chien de faïence
Je suis impatiente de découvrir la suite de cette histoire,
Bonne écriture et bonnes lectures !
Je m’inspire fortement des cités états italiennes et c’est vrai que leur diversité peut rendre le monde un peu complexe. Dis le moi, si tu te perds :)
Je suis ravie que le duo principal te plaise ! Tout le roman repose sur leur dualité. Oui tu verras comment Cesare évolue ;)
Je note pour la coquille !
Merci de ta lecture, j’espère que la suite continuera de te plaire :)
J'ai adoré le passage où il se surprend lui même à être soulagé à l'idée de ne peut-être pas participer, c'est subtil mais essentiel à son personnage je trouve <3
Je suis trop contente que tu sois revenu lire <3
En tant que Doge, le père d'Andrea et Cesare a tous les pouvoirs ? Parce que ça me semble un peu facile la façon dont il impose les deux garçons au concours. En gros il donne une aide à son propre héritier ce qui désavantage les autres, je suis étonnée qu'il puisse faire ça (même si je comprends bien ce que ça apporte à l'intrigue ^^).
À bientôt pour la suite ! <3
"En tant que Doge, le père d'Andrea et Cesare a tous les pouvoirs ?"=> Oui, globalement, il ne fait la réunion que pour les formes.
Mais c'est vrai que ça peut paraître un peu facile.
A bientôt <3
Oui j’enchaîne les chapitres, je suis à fond dans l’histoire XD
« J’aime peindre quand tout le monde dort. Le silence est mon meilleur ami. »
> Je comprends tellement Cesare ! Moi aussi j’adore le calme de la nuit, c’est si apaisant. Mais c’est terrible de voir comment il a été bousillé psychologiquement par son père. Il a une si mauvaise image de lui-même et de son travail…
Sinon, la scène où Cesare galère à réveiller Andréa m’a bien fait rire XD Et le surnom qu’il se prend aussi !
Faire la connaissance des parents des héritiers était très intéressant, mais j’ai remarqué un petit détail pas très clair :
A un moment il y a écrit « Dix paires d’yeux se braquent sur nous. », pourtant je ne compte que 8 personnes autour de la table ?
1 le père de Cesare et Andréa, 2 la grande-tante, 3 la mère de Salvatore, 4 et 5 les mères d’Artémisia, 6 et 7 les parents de Sirani, et 8 le père de Taddeo.
En tout cas, gros mystère autour des mains coupées de Andréa et de sa grande-tante ! Visiblement ça cache quelque chose et je veux trop savoir quoi !
"Oui j’enchaîne les chapitres, je suis à fond dans l’histoire XD"= > et bien tant mieux :D. Rien ne peut me faire plus plaisir !
"Mais c’est terrible de voir comment il a été bousillé psychologiquement par son père. Il a une si mauvaise image de lui-même et de son travail…"=> en effet...
"A un moment il y a écrit « Dix paires d’yeux se braquent sur nous. »,"=> bien vu ! Je vais corriger !
"En tout cas, gros mystère autour des mains coupées de Andréa et de sa grande-tante ! Visiblement ça cache quelque chose et je veux trop savoir quoi !"=> c'est un des mystères du livre :)
Merci de ta lecture et de me livrer tes questions et ressentis !
J'espère que la suite continuera de te plaire !
Mak'
Un chapitre plutôt bien ; j'ai particulièrement apprécié les atermoiements dans la peinture au début ; la scène de fin aussi est intéressante mais je me demande dans quelle mesure elle pourrait devenir plus puissante. Jai l'impression qu'on a surtout le filtre de Cesare en mode "Papa aime-moi stp" et pas assez le côté enjeu des Chefs-d'oeuvre, les dynamiques de pouvoir entre les familles. le côté centré sur Cesare est très bien, j'ai globalement rien à dire dessus, et j'apprécie comment c'est fait ; mais sur un plan un peu plus global (au sein de lunivers j'netends), il me manque un peu de sel.
Et je ne comprends pas en quoi cette réunion des familles était si cruciale qu'il fallait convoquer tout le monde en pleine nuit. Là, perso, je ne vois pas de raison convaincante à partir des éléments dont je dispose. donc je reste perplexe.
Sinon j'ai bien aimé le chapitre, il se passe beaucoup de choses en peu de temps quand même ; déjà le chapitre 6 et on est toujours sur un laps de temps très resserré (mais les chapitres étant court, c'est logique aussi). EN totu cas je passe un bon moment !
- Peindre aà la lumière artificielle, aussi, c'est bon truc de riche. Je pense pas qu'Andréa puisse se permettre d'acheter autant de bougies ! Ni de "tuer" à coups de couteaux des toiles, d'ailleurs. Je souligne ces détails pour signaler qu'ils sont importants pour ton show don't tell ;) par contre dormir avec une toile pour oreiller, de ce que je sais une toile c'est plutôt fragile ? je sais pas si c'est approprié (même si je suppute que cest un peu métaphorique, mais si tu prends le truc au pied de la lettre je suis pas certaino du réalisme)
- J'ai toujours pas compris l'intéret de l'épisode du parfum à table qui fait que la belle mère se fait tej. Y a un truc que j'ai pas capté, ou auquel je suis manifestement totalement imperméable. Je sais pas si c'est censé être une scène habituelle entre le père et la belle-mère ? Si c'est parce que y a Andréa ? Il me semblait avoir vu à un moment qu'il y avait la volonté de montrer un front uni devant lui. Bref : je capte rien, pourtant ça a lair d'être un truc majeur pour tous les persos.
-"Je sais qu’il est rude avec nous, mais c’est pour que l’on exploite notre plein potentiel, pour qu’on livre le meilleur de nous-mêmes. Et cela ne peut se faire sans souffrance. " : ah ouais. Il est COMPL7TEMENT sous sa coupe. Eh bah y a du chemin à faire !
- Pourquoi c'est le demi-frère qui réveille Andréa ? Pourquoi pas le serviteur alors qu'il est mentionné qu'il est là ? Le demi-frère s'en mêle avant même que le serviteur n'ait l'air d'être en difficulté - et vu l'âge du serviteur, il a l'air d'avoir de la bouteille, et s'il est encore au service du Doge, c'est qu'il est compétent et saura a priori trouver une solution pour un fils non reconnu qu'il faut réveiller sur ordre du père...
- "Une respiration qui prend toute la place, comme s’il voulait me priver de mon oxygène. " : bien ça. La comparaison du chat de gouttière marche aussi du tonnerre je trouve
- "J'aimerais une telle commande. " : et le verbe ? xD
- J'imagine trop les gens qui appartiennent à la même caste d'Artemisia ultra musclé.es pour pouvoir porter tout leur bordel en permanence xD
- faudra ptete songer à nous expliquer bientôt, à nous pauvre peuplade ignorante qui te lisont, ce que sont exactement les Chefs-d'oeuvre et ce qu'ils permettent.
- Ce qui m'intrigue c'est que Cesare a pas du tout l'air d'être au courant de la mission confiée à Andréa (même si pour l'instant cnocrètement on sait pas trop comment ça va se matérialiser). Non pas que ce soit flatteur pour lui de savoir que son père pense qu'il a besoin de quelqu'un pour l'aider à gagner le concours, mais qu'il sache qu'il ne sera a priori pas remplacé... c'est de la manipulation suprêmement écoeurante ; ça fait se deamdner si le père a été honnête avec Andréa ; quels sont ses plans cachés /véritables. ---- bon j'écris ça puis je lis : mon interrogation reste la même : pourquoi n'a-t-il pas parlé de son plan à Cesare ? Parce que Cesare pouvait faire capoter le plan ? COmment aurait-il pu court-circuiter la chose ? Bref, je m'interroge quand même. Même si en soit le fait que le doge juge pas utile d'en parler à Cesare ou lui fait pas confiance, ça se tient, mais quand même.
Plein de bisous !
Ton commentaire relève pas mal de points intéressants ! Certains ont déjà été relevés donc ça veut dire qu'il faudra que je les retravaille !
Tout d'abord, vis-à-vis de la scène liée au parfum de la mère, je pense que tu n'es pas le seul à ne pas avoir compris. Globalement, je voulais montrer que le père à cet instant précis préfère que ce soit Andréa qui reste à table plutôt que sa femme et c'est pour ça qu'il la renvoie. ça nous montre aussi le pouvoir qu'il a sur tous les membres de la famille (en incluant sa femme qui est obligée d'obéir à ses caprices).
D'un point de vue plus global sur l'univers, les informations arrivent. J'avoue que pour l'instant, j'aime bien mettre le lecteur dans la même situation qu'Andréa qui est un peu plongé dans un nouveau monde sans en connaître les codes et les particularités. Mais les infos arrivent :p
"Pourquoi c'est le demi-frère qui réveille Andréa ? Pourquoi pas le serviteur alors qu'il est mentionné qu'il est là ?"=> Parce le père des garçons a demandé à ce que ce soit Cesare qui réveille Andréa et Cesare ne remet pas en question les ordres de son père. ça mérite peut-être une petite phrase d'explication.
"Ce qui m'intrigue c'est que Cesare a pas du tout l'air d'être au courant de la mission confiée à Andréa"=> En effet, Cesare ne sait pas pourquoi Andréa est là. Il pense simplement que son père n'a pas confiance en lui pour gagner le concours. Cesare est bien trop terrifié par son père pour lui poser la question.
En tout cas, je suis contente de savoir que tu passes un bon moment !
Merci pour tes remarques constructives et le relevé des éléments que tu as aimé <3
A bientôt <3
Parce que didonc, ces familles font un peu peur. On sent les rancœurs derrière tout ça, une violence contenue. Comment cela va-t-il finir ?
Rien à dire pour la forme ou l'écriture, c'est très bien (j'ai juste tiqué sur la répétition de toiser, mais je comprends pourquoi tu l'as fait)
Cesare est un personnage très attachant, et l'arrivée d'Andréa va lui faire le plus grand bien pour apprendre à se rebeller, à être moins soumis.
Plein de mystère autour des moignons ^^ est-ce vraiment génétique finalement, est non dû à un vol ?
J'ai l'impression que les familles des héritiers acceptent facilement le fait que les deux garçons participeront, alors qu'ils s'y opposaient. Je m'attendais à quelques phrases qui allaient les convaincre.
On commence à mieux identifier les différentes famille.
La scène de la tentative de réveil d'Andréa est très cocasse, j'ai bien aimé !
"Parce que didonc, ces familles font un peu peur. On sent les rancœurs derrière tout ça, une violence contenue. Comment cela va-t-il finir ?"=> Je ne qualifierai pas ça d'un happy ending XD
"est-ce vraiment génétique finalement, est non dû à un vol ?"=> Mystère, mystère, je ne peux rien te dire !
"J'ai l'impression que les familles des héritiers acceptent facilement le fait que les deux garçons participeront, alors qu'ils s'y opposaient. Je m'attendais à quelques phrases qui allaient les convaincre."=> Oui, ça vaut peut-être le coup que je développe un peu !
"La scène de la tentative de réveil d'Andréa est très cocasse, j'ai bien aimé !"=> super :)
Merci pour ton commentaire, ça me fait toujours plaisir de lire tes ressentis !
Ah, j'en étais sûre, ya un truc avec le moignon. Je suis sûre qu'il y a un mystère derrière tout ça et pas juste une histoire de vol avec une main coupée derrière... à voir !!
Sa mère a passé l'après-midi à crier… de douleur à cause de la scène du déjeuner ? De tristesse ? De colère ? Je n'ai pas trop compris mais ça m'intrigue, je me demande vraiment ce qu'il se passe avec le père. La réflexion de Cesare sur le fait qu'Artemisia ne peut "pas comprendre" sa relation avec son père m'attriste, il n'y a rien à comprendre, pas besoin de maltraiter ses enfants pour les pousser vers la réussite… J'espère vraiment voir Cesare se libérer de cette emprise.
Cesare qui peint de nuit à la lueur des bougies… j'adore ! J'aime beaucoup l'ambiance qui se dégage du premier paragraphe, plus intime, Cesare en paix avec ce qu'il crée… Bon, c'est pas le cas ce soir-là, mais ça fait du bien de voir que Cesare peut tout de même accéder au bonheur, de temps en temps !
La scène du réveil d'Andréa m'a bien fait rire, il n'en rate pas une ! Sa maladresse le rend attachant et permet de développer la relation entre les deux frères, avec Cesare qui est obligé de s'occuper de lui pour ne pas déplaire à son père, Andréa qui n'a pas trop d'autre choix que de le suivre, mais pour autant les deux qui se détestent…
C'est intéressant de voir que, même si Cesare a été élevé dans un cadre bien plus paisible qu'Andréa, il en vient à l'envier pour la tranquillité de son sommeil.
"La Cruche" : j'espère que ce surnom restera !
La scène principale, celle du Conseil, est bourrée d'informations, sans qu'on se perde dedans ; à part pour moi au moment où la grand-tante se lève et va défier Andréa, j'avais zappé qu'Isabella était son héritière donc j'ai pensé au début qu'il s'agissait de deux personnes différentes.
Je me demandais justement quelle légitimité avait Andréa pour se rajouter au concours, les autres familles n'allaient sans doute pas être d'accord… Bon, voilà, j'ai ma réponse, en effet elles ne sont pas d'accord mais elles n'ont pas l'air d'avoir le choix. Les familles ne sont donc pas toutes sur un pied d'égalité ? Quelle est la légitimité du père à diriger le Conseil ? Finalement, en-dehors du Sérénissime, est-ce qu'il existe une personne qu'il ne dirige pas ?
Les diverses familles m'intriguent, le pouvoir de celle du Vivant a l'air effectivement lié à la flore mais aussi à la faune ; je me demande ce que signifient les mains liées des mères d'Artemisia, si ça montre seulement qu'elles sont en couple ou s'il y a autre chose ; la famille de Salvatore semble en disgrâce, je me demande à quoi ça tient ; et les orfèvres qui cachent leur visage… Une mode récente d'après le chapitre 1, est-ce que le but est de cacher l'identité de Sirani ? est-ce que la mère d'Andréa, qui vit dans leur quartier, a quelque chose à voir avec tout cela ? La grand-tante de Cesare est intrigante aussi, je me demande ce que signifie cette histoire de main coupée, quel lien elle peut avoir avec Andréa.
Bref, un chapitre intrigant, j'ai aimé découvrir un peu les familles et apprendre à connaître Cesare ! J'apprécie d'ailleurs le fait que l'orientation sexuelle n'ait pas l'air d'être un sujet dans ton univers, ça fait du bien à lire !
"Sa mère a passé l'après-midi à crier… de douleur à cause de la scène du déjeuner ? De tristesse ? De colère ? Je n'ai pas trop compris mais ça m'intrigue, je me demande vraiment ce qu'il se passe avec le père"=> C'est vrai que je n'ai pas trop développé pour la mère de Cesare, je pense que c'est surtout de la colère mais ça ne me dérange pas que le lecteur s'interroge.
"Les familles ne sont donc pas toutes sur un pied d'égalité ? Quelle est la légitimité du père à diriger le Conseil ? "=> Le fait de gagner le Concours d'Inspiration Divine donne le droit à la famille gagnante de régner sur les autres pendant trente ans. Donc, non, en effet, il n'y a personne au dessus d'Antonio (le père de Cesare et Andréa).
"est-ce que le but est de cacher l'identité de Sirani ? est-ce que la mère d'Andréa, qui vit dans leur quartier, a quelque chose à voir avec tout cela."=> Ahah tu te poses les bonnes questions, tu auras tes réponses plus tard !
L'histoire de la main coupée de la Matriarche est importante !
" J'apprécie d'ailleurs le fait que l'orientation sexuelle n'ait pas l'air d'être un sujet dans ton univers, ça fait du bien à lire !"=> merci ! C'est le type de réflexion qui me fait super plaisir !
Merci pour toutes tes remarques et questions <3
Ooh, je comprends mieux ! Donc la disgrâce de la famille de Salvatore est directement liée au fait qu'ils n'aient presque jamais remporté le concours, puisqu'ils n'ont presque jamais eu l'occasion de gouverner ?
La matriarche a-t-elle également commis un larcin pour être amputée ? :)
J'apprécie beaucoup ton petit passage sur la détresse de Cesare et sa libération.
Merci pour ce partage.
On verra Cesare bientôt (dans deux chapitres :p). Je pense que tu vas bien l'aimer !
La matriarche a-t-elle également commis un larcin pour être amputée ? => Andréa dit-il vraiment la vérité sur le fait d'avoir commis un vol :p
"
Nyubinette
Posté le 16/04/2024
Très intéressant comme à chaque fois. Tu nous fais découvrir petit à petit tes familles, même si les informations étaient déjà dispersées dans les précédents chapitres. La présentation des parents me plait bien, j'ai hâte de voir celles des autres héritiers (et de l'amant de Cesare dont la famille est en disgrâce en plus !).
La matriarche a-t-elle également commis un larcin pour être amputée ? :)
J'apprécie beaucoup ton petit passage sur la détresse de Cesare et sa libération.
Merci pour ce partage."=> merci à toi de me lire ! <3
Sur le personnage de Cesare : Je trouve qu'on ressent beaucoup l'influence très exigeante de son père dans ce qu'il ressent en peignant jamais son portrait : jamais assez bien.
L'image qu'a Cesare d'Andrea le fait vraiment passer pour un rustre ! Ça contribue à lui donner un genre hautain. Et à côté, il y a ces moments où il pense à Salvatore, c'est d'une grande tendresse, et ça donne une belle complexité au personnage.
Je note que ça fait plusieurs fois que la maison Forli est présentée comme un peu en retrait par rapport aux autres. Ça commence à bien attiser ma curiosité, j'espère en savoir bientôt davantage sur leur disgrâce.
Autre gros point de curiosité : la famille de Sirani. Tu sais parfaitement attirer l'œil sur ces détails qui titillent et donne envie de les démasquer. C'est top. Ça me donne aussi le sentiment qu'il y a quelque chose d'important à découvrir à leur sujet !
"Andréa ne répond pas. Il ne bouge pas. Il la fixe seulement, avec une petite lueur de défi dans les yeux. Je dois dire que je suis presque impressionné." -> je me prends à espérer qu'ils parviendront à s'entendre, dans le temps. Leur manière de se découvrir l'un et l'autre, très lentement, est vraiment intéressante.
Dans l'ensemble un très très bon chapitre !
Mon seul (tout petit reproche) du coup : sur un dialogue très court, pendant le conseil, ces répliques me gênent :
"— Doit-on te rappeler que l’un des deux est mort durant le concours ? ajoute Luciana, l’une des mères d’Artémisia.
— Il s’agissait d’un tragique accident, assure mon père. Une telle chose ne se reproduira pas. "
-> pourquoi ? Parce que je trouve que ça fait un peu forcé, genre il faut placer l'information là donc tu le fais dire à tes personnages, et ça manque peut-être d'un peu de subtilité. Un incident aussi dramatique, je le verrai bien être révélé à Andrea pour tenter de lui faire peur, plutôt que dans un dialogue où (selon moi) il n'a pas tout à fait sa place. Quel rapport entre le fait qu'habituellement c'est plutôt un seul participant, et qu'une fois où il y en a eu deux, l'un est mort ?
Voilà, en tout cas j'ai déjà hâte de connaître la suite !
À bientôt, bonne soirée :)
Tu as raison pour le dialogue mentionnant la mort d'un des jumeaux, c'est un peu forcé. je vais l'enlever pour plus de fluidité. Et puis, ce n'est pas une information si importante.
Merci de me livrer ton ressenti ! Je suis contente que tu perçoives Cesare comme je le souhaite :p
A bientôt sur ton histoire ou la mienne !
Mak'