Chapitre 6 : L’événement de la décennie.
Deux ans plus tard.
Le Sommet – An 2711 – Le 29 avril à 13 h 37.
Thibault siffla entre ses dents.
— Vous êtes superbe, Maîtresse.
— Je t’ai dit de m’appeler Solène quand nous étions seuls, idiot.
Il ne put retenir un petit rire. Elle tournait et se retournait devant le miroir, cherchant à mieux voir le rendu dorsal de sa robe. Une longue robe dorée, qui coulait sur sa silhouette comme de l’or liquide. Thibault traversa la chambre de l’impératrice, souleva un lourd miroir, et vint se placer derrière elle afin qu’elle puisse s’observer sans attraper de torticolis. À deux jours de la grande célébration donnée en l’honneur de sa majorité, ça aurait été dommage. Elle applaudit son initiative et lui adressa son plus beau sourire.
— Oh, parfait, merci Thibault !
La robe soulignait délicatement sa poitrine à l’avant, et dans le dos, une échancrure s’ouvrait jusqu’aux reins.
— Ça ne descend pas trop bas ? demanda-t-elle, soucieuse.
— Non. C’est très séduisant.
Elle rougit de plaisir. Elle essaya de le cacher, mais il voyait son reflet dans le miroir. Il adressa un sourire à la glace et elle s’en aperçut.
— Si Tobias t’entendait ! Tu n’oserais pas sourire comme ça, petit impertinent.
— Si Tobias m’entendait, il me ferait enfermer pour dix jours et j’aurais droit au fouet. C’est tout le bien que tu me souhaites ?
Elle lui tira la langue et fit signe qu’il pouvait reposer le miroir.
— N’exagère pas ! Tobias est doux comme un agneau. Mais il te gronderait, ça, c’est certain !
— Veux-tu que j’aille le chercher et qu’on lui demande ?
Elle éclata de rire.
— Ne le dérange pas pour ça, il doit être bien occupé aujourd’hui !
Tobias aidait monsieur Lheureux à superviser les préparatifs pour la célébration à venir. Depuis plusieurs jours, des cernes immenses soulignaient ses yeux, témoignage de l’énergie qu’il déployait à ce que tout soit parfait ce jour-là.
— Je n’oserais pas. Je pense que tu pourras lui donner quelques jours de repos après la fête… Il va mourir d’épuisement, le pauvre.
Solène tourna une mine inquiète vers lui.
— Vraiment ? Il ne se sent pas bien ?
— Il ne se plaindra jamais, mais il a l’air épuisé.
— Je lui ordonnerai de se reposer pendant une semaine alors.
Thibault eut un léger rire. Il semblait invraisemblable que Tobias puisse accepter un tel ordre. Il était incapable de rester tranquille plus de cinq minutes. Si avec la fête d’anniversaire de Solène, il était tout particulièrement occupé, se devant de gérer les esclaves du palais et de faire la liaison avec le reste du personnel, en temps normal il n’avait pas non plus l’habitude de se laisser aller à la paresse. Thibault ne l’enviait pas sur ce point. Lui se plaisait à passer de longues heures à ne rien faire…
— Thibault ? l’appela Solène, coupant le fil de ses pensées. Tu pourrais aller me chercher Jenkins ?
Il se renfrogna aussitôt.
— Pourquoi ça ? demanda-t-il d’un ton faussement calme.
— Je veux son avis sur ma robe.
— Il a meilleur goût que moi ?
Solène leva les yeux au ciel avant de le toiser d’un air désapprobateur. Thibault fit alors un pas en avant pour attraper sa main et y déposer un baiser.
— Vos désirs sont des ordres, Maîtresse Solène.
Ses joues prirent une teinte rosée. Il savoura son effet pendant quelques secondes, puis lâcha sa main et quitta la pièce d’un pas léger.
Il pensait s’être plutôt bien rattrapé. Il ne voulait pas qu’elle sache à quel point il était jaloux du fait que Jenkins passe autant de temps auprès d’elle. Depuis deux ans, il s’appliquait à tout faire pour être le préféré de l’impératrice, mais dans ce domaine, Jenkins était un rival de taille. Réellement de taille. C’était le seul du groupe à être plus grand que Thibault. Il aurait pu au moins être laid, mais non. Il n’était pas désagréable à regarder et il possédait un charme dont il usait volontiers… Il n’y avait qu’à le voir agir avec les jumelles. Toutes deux étaient en adoration devant lui.
Quand il arriva dans l’aile du palais réservée aux esclaves d’honneur, des bruits de voix s’élevèrent en provenance de la chambre de son rival.
Il jeta un coup d’œil à l’intérieur et découvrit Jenkins couché sur son lit, entouré par Féline et Félicie qui riaient de bon cœur. Il toqua sur le montant de la porte et les trois têtes se tournèrent vers lui.
— Qu’est-ce que tu veux ? demanda alors Félicie d’un ton méfiant.
— Jenkins, Solène te réclame, indiqua-t-il à son camarade en ignorant la jeune fille.
— Oh oh, le devoir m’appelle ! À tout à l’heure les filles…
Il se redressa de toute sa hauteur et Thibault ne put s’empêcher de se grandir un peu quand il atteignit son niveau. Sinon la taille, il l’égalait en tout : aussi musclé, aussi beau (d’après Gabriel, il était même plus beau que Jenkins). Aussi intelligent, peut-être plus…
Jenkins lui tapota l’épaule en sortant de sa chambre et les jumelles se redressèrent tranquillement.
— Qu’est-ce qu’elle lui veut ? demanda Féline.
— Qu’il lave ses chaussures, répondit Thibault.
Il ignora le regard d’incompréhension des jumelles et tourna les talons. Elles étaient bêtes comme leurs pieds, ces deux-là. Elles vouaient toutes les deux une adoration sans limite à Jenkins, qu’il ne pouvait s’expliquer que d’une manière : comme Solène ne les convoquait pratiquement jamais, elles passaient leur vie dans l’aile des esclaves d’honneur, et vivaient les histoires du palais par procuration. À ses yeux, elles auraient tout simplement dû faire un effort et parler elles-mêmes à l’impératrice lorsqu’ils étaient tous ensemble.
Il se dirigea vers la chambre de Gabriel et toqua à sa porte mais n’obtint pas de réponse. Un peu déçu, il regagna sa propre chambre. C’était une jolie pièce aux murs bleu roi qui possédait une large fenêtre donnant la meilleure vue sur le jardin. Solène lui avait attribué cette chambre parce qu’elle savait à quel point il aimait la nature. Il s’approcha spontanément des vitres et jeta un coup d’œil en contrebas.
— Qu’est-ce que tu fais ?
Thibault sursauta et fit volte-face. Gabriel était couché dans son lit et l’observait d’un air amusé. Si tous deux avaient grandi depuis qu’ils étaient arrivés au Sommet, on le constatait moins sur Gabriel. Bien sûr, il avait deux ans de moins que les autres, mais il mesurait quand même une bonne tête de moins que lui, et son corps était resté frêle. Le garçon aux yeux vairons n’aimait pas faire de sport et n’avait pas non plus un appétit dévorant.
— Je peux savoir pourquoi tu es là ? demanda Thibault d’un ton faussement réprobateur.
— Je t’attendais, bien sûr. Ça s’est bien passé ?
— Oui, elle voulait juste me montrer la robe qu’elle va porter pour la célébration de ses dix-huit ans.
— Et ?
— Magnifique, comme d’habitude. Une robe comme ça, ça doit valoir dans les 70 000 midas… Mais au moins, tout le monde la verra cette fois.
— Ça ne te fait pas peur ? Que ce soit diffusé ?
— Bah… Tu crois qu’ils vont s’intéresser à moi ? C’est l’anniversaire de l’impératrice, elle va apparaître pour la première fois à la télévision… J’ai mes chances d’échapper au gros plan, je pense.
Gabriel oscilla de la tête.
— Sûrement, admit-il.
— De toute façon, ça me serait égal maintenant. Je suis bien ici…
Thibault vint s’assoir à côté du garçon, et Gabriel posa sa main sur la sienne et la pressa doucement. Thibault ne se dégagea pas. Parfois, son ami était comme ça… Il avait des gestes affectueux que les autres n’avaient pas, mais Thibault s’y était habitué.
— Ça va être une sacrée soirée… reprit-il. J’aimerais juste que Jenkins se casse une jambe d’ici là.
Il jeta un regard appuyé à Gabriel.
— Qu’est-ce qu’il y a encore ?
Thibault soupira.
— Solène a l’air de bien l’aimer…
— Et elle n’a pas le droit ?
— Si mais…
— Tu dois arrêter ça, tu sais…
— Arrêter quoi ?
— D’être jaloux. De te comparer aux autres. C’est ce que tu faisais avec ton frère et regarde où ça t’a mené…
— Vers une vie meilleure… ? grommela Thibault.
Gabriel eut un grand sourire.
— Ne joue pas au plus bête, ça ne te va pas.
Thibault s’étendit sur le lit.
— Et toi Gabi, pourquoi tu es là ?
— Je me cache, répondit-il tranquillement.
— Tu t’es disputé avec qui ? Ajax ?
— Oui.
— Raconte.
— Il ne supporte pas que ce soit moi qui accompagne l’arrivée de Rebecca à la fête.
— Ça ne va pas durer genre… trente secondes ?
— Si si. Mais il est un peu à fleur de peau ces temps-ci.
— Pourquoi ?
— Ils se sont disputés l’autre jour.
— Je me demande pourquoi ils s’entêtent à garder leur relation secrète tous les deux. Tout le monde sait qu’il y a quelque chose. Il est resté vivre ici après la fin de sa peine. Il la suit partout…
— C’est compliqué.
— Tu n’as pas l’intention de m’en dire plus ?
Un sourire étira les lèvres de Gabriel et il secoua la tête de droite à gauche.
— Elle veut une relation libre ? essaya de deviner Thibault. Elle a d’autres prétendants ? Elle a essayé de te séduire ?!
Gabriel éclata de rire.
— Elle a l’âge d’être ma mère !
Thibault eut également un petit rire. Il ébouriffa doucement les longues mèches blondes du garçon, qui tourna son regard bicolore vers lui.
— Je pensais aller ramasser des fleurs pour lui faire un bouquet, reprit-il. Je ferai croire que c’est un cadeau d’Ajax. Tu veux venir avec moi et en faire un pour la peste ?
Thibault lui fit les gros yeux. Depuis leur arrivée au Sommet deux ans plus tôt, il avait pris l’habitude d’utiliser ce surnom à chaque fois qu’il mentionnait Solène.
— Arrête de l’appeler comme ça.
Gabriel eut un nouveau rire et se leva le premier, puis ils quittèrent leur aile pour se diriger vers le jardin.
***
La veille de l’anniversaire de l’impératrice, Thibault reçut une petite note qui lui fut transmise par un esclave impérial. Il l’ouvrit à la hâte : c’était un mot de Solène, qui le remerciait chaleureusement des fleurs qu’il avait laissées devant sa porte de chambre la veille au soir. Le sourire aux lèvres, il reposa la note et décida d’aller la voir.
Quand il eut rejoint le salon où elle avait l’habitude de prendre son petit-déjeuner, il fut un peu contrarié. Lino était avec elle, ils ne pourraient pas parler librement.
— Oh, salut Thibault, qu’est-ce que tu fais là ? lui lança son ami, également surpris de le voir.
Ce devait être un rendez-vous programmé.
— J’étais dans les parages, je voulais simplement saluer notre Maîtresse, répondit Thibault d’un ton dégagé.
Il s’approcha de Solène, prit sa main et y déposa un baiser. Elle eut un sourire un peu fripon et l’invita à se joindre à eux.
— J’étais en train de dire à Lino qu’il faut que je réhausse vos colliers.
— Il reste quelques jours me semble-t-il, Maîtresse, répondit Lino. À moins que vous ne comptiez vous enfuir au cours du bal de demain…
Elle eut un rire léger.
— Non, mais Rebecca m’a organisé un emploi du temps déprimant pour ces prochains jours. Maintenant que je deviens « publique », je n’ai pas moins de quinze interviews programmées sur les trois prochains jours… Je ne veux prendre aucun risque. Imagine, Lino ! Si le monte-charge tombait en panne, et que de cinq minutes, je manquais la limite…
Lino porta les mains à son cou et mima une mort soudaine.
— Exactement ! fit Solène. Non, je ne prendrai aucun risque. Cet après-midi, vous viendrez tous me rejoindre à la serre et je vous réhausserai. D’un an, je pense. Ça m’ennuie de devoir le faire aussi souvent…
— Un an ? répéta Thibault, surpris.
— Oui. Pourquoi, c’est trop ? Tu me quitterais ?
Elle battit des cils dans sa direction et Thibault lui jeta un regard rempli d’adoration.
— Euh je devais aller voir Tobias, déclara soudainement Lino, l’air mal à l’aise. Puis-je vous laisser, Maîtresse Solène ?
L’impératrice hocha la tête sans vraiment quitter Thibault des yeux et Lino se leva et s’éloigna d’un pas rapide.
— Que fais-tu ici ? lui demanda-t-elle quand ils furent seuls.
— Tu me manquais, répondit-il avec un grand sourire.
Elle rougit légèrement.
— Quelle audace…
Il eut un petit rire.
— Les préparatifs avancent bien ?
— Oh oui, je crois. J’appréhende un peu tu sais. Il y aura tellement de monde… Cela faisait bien longtemps qu’on n’en avait pas invité autant au Sommet. Des esclaves vont venir du Deuxième ET du Troisième en soutien.
— Vraiment ? s’étonna Thibault. Comment se fait-il qu’on n’ait pas encore reçu nos missions ?
Pendant un instant, Solène parut surprise. Puis elle éclata de rire.
— Tu veux être au service, Thibault ?
Il se renfrogna.
— Je suis un esclave, non ?
— Vous êtes mes esclaves de compagnie. Vous ne ferez pas le service, qu’est-ce que tu crois ?
Elle eut un nouveau rire un peu moqueur.
— Doit-on rester dans nos chambres, alors ? demanda Thibault, boudeur.
— Non, vous serez mes invités.
Thibault se figea.
— Tes invités… C’est une plaisanterie ?
— Mais non ! Rebecca m’a donné son accord. Oh, et puis tu m’agaces Thibault… À la base je voulais vous faire la surprise et vous l’annoncer cet après-midi. Vilain garçon.
Thibault inspecta les environs. Les deux esclaves impériaux qui montaient la garde un peu plus loin regardaient dans la direction opposée. Il attrapa la main de Solène pour la presser doucement.
— Solène…
Du coin de l’œil, il vit l’un des esclaves s’agiter et lâcha aussitôt la main de l’impératrice. Ce n’était pas grave. Elle avait compris le geste.
— À tout à l’heure, Thibault, souffla-t-elle. Ne le dis pas encore aux autres. On se retrouve à dix-sept heures, à la serre.
***
Le lendemain, le Palais Immaculé était comme en ébullition. Dès dix heures du matin, les esclaves demandés en renfort commencèrent à arriver. Bien qu’officiellement, Thibault et les autres esclaves d’honneur ne furent pas de service ce jour-là, ils n’eurent cœur à rejeter la supplication de Tobias de lui venir en aide. Les poches sous ses yeux injectés de sang laissaient Thibault penser qu’il était au bord de la rupture, et que l’ordre de Solène de l’obliger à se ménager n’arriverait pas trop tôt.
Vers quinze heures, il reçut une note de la part de la jeune impératrice. Il était prié d’aller à sa rencontre, et d’emmener Gabriel avec lui. Ce dernier grimaça.
— Qu’est-ce qu’elle peut bien me vouloir ? Je peux refuser, non ? Ce n’est pas ma maîtresse à moi.
— Je te traînerai de force s’il le faut, menaça Thibault.
Gabriel capitula aussitôt.
Ils rejoignirent tous deux les appartements de Solène et il s’avéra très vite que la jeune femme était en proie à une crise de nerf. La vieille esclave s’occupant habituellement de ses cheveux se tenait en retrait, les yeux humides, et Thibault devina que Solène avait passé ses nerfs sur elle.
— Maîtresse Solène… l’appela-t-il doucement.
Elle fit volte-face et avisa Gabi.
— Toi !
Gabriel, pas impressionné le moins du monde, lui adressa une brève révérence.
— Tu coiffes Rebecca, n’est-ce pas ?
— Cela arrive parfois, oui…
— Coiffe-moi. Je veux quelque chose d’original, et elle est incapable d’être créative. Dépêche-toi !
Elle avait pointé la vieille esclave d’un doigt accusateur, puis se rassit face au miroir de sa coiffeuse et se mit à ronger nerveusement ses ongles. Gabriel lança un regard sombre vers Thibault et approcha de l’impératrice alors que la vieille se retirait.
— Quel effet souhaitez-vous, Maîtresse Solène ? demanda-t-il d’un ton calme.
— Comment ça quel effet ? Je n’en sais rien moi ! Je…
— Plutôt décontracté ? coupa-t-il. Élégant ? Sophistiqué ? Quelque chose qui marquera les esprits à tout jamais ?
Solène leva les yeux vers lui, et à travers le miroir, le dévisagea. Thibault se demandait si elle percevait le ton sarcastique de Gabriel.
— Bien sûr quelque chose qui marquera les esprits… répondit-elle d’une voix hésitante. Et qui aille avec ma robe.
— Très bien.
— Veux-tu voir la robe ?
— Thibault me l’a très bien décrite, assura-t-il.
Il commença à manipuler les épaisses boucles brunes de l’impératrice, laquelle observait à présent le reflet de Thibault. Elle lui fit signe de venir s’assoir sur le tabouret à côté d’elle.
— Est-ce que tout est prêt en bas ?
— Presque, Maîtresse. Tout sera prêt d’ici ce soir.
Elle hocha la tête, rassurée, et Gabi fit claquer sa langue. Après ça, Solène n’osait plus ni bouger, ni parler. Thibault savait pourquoi elle lui avait demandé de venir à lui aussi. C’était uniquement de Gabriel qu’elle avait besoin, mais il la mettait mal à l’aise. Il obéissait à ses ordres, bien sûr, mais Thibault ne savait pas si elle aurait osé se montrer trop directive envers un esclave appartenant à Rebecca. Et Gabriel était doté d’un certain tempérament…
Pendant une heure, il joua avec la souple chevelure, jusqu’à créer une coiffure très élégante. Il avait laissé une partie des boucles retomber, faisant valoir la belle longueur de cheveux de l’impératrice. Sur chaque côté de sa tête, des tresses partaient des tempes pour se rejoindre en un chignon aux allures de rose. Il avait agrémenté le tout de nombreuses perles, et placé le diadème de l’impératrice sur les tresses, avant de venir récupérer deux mèches qu’il fit tomber de chaque côté de son visage.
Il avait un certain talent capillaire, Thibault ne pouvait le nier. Solène était superbe. Et elle aussi semblait le penser, vu la manière dont elle s’admirait à présent dans le miroir. Gabriel recula d’un pas quand il eut terminé. Lui avait l’air de s’ennuyer profondément.
— C’est magnifique Gabi, le complimenta Thibault.
Il eut un sourire.
— Oui, c’est correct, approuva Solène avec mauvaise foi.
Gabriel leva un sourcil sarcastique.
— Bien, vous pouvez filer. J’ai fait livrer vos tenues, vous devriez aller vous changer.
— Nos tenues ? répéta Gabriel, étonné.
— Oui, Rebecca ne t’a pas dit ?
— Elle m’a dit que je l’accompagnerai ce soir mais…
— Pour mieux vous distinguer des autres esclaves, on vous a prévu des vêtements normaux. Allez, filez maintenant !
Thibault adressa un sourire complice à Solène qui y répondit par un clin d’œil. Puis il se leva et entraîna Gabriel vers la sortie.
Il était presque dix-neuf heures, et les portes du palais n’allaient plus tarder à s’ouvrir pour laisser entrer le flot d’invités venus célébrer le dix-huitième anniversaire de l’impératrice Solène.
Le groupe d’esclaves d’honneur, auquel Gabriel s’était joint, attendait patiemment dans l’immense salle de réception. Thibault observa ses camarades… Jamais ils n’avaient été si colorés. Jenkins était extrêmement élégant, avec sa chemise rose pâle au col légèrement ouvert et le veston gris jeté par-dessus. Il n’avait pas coiffé ses cheveux, se donnant un air faussement négligé, et les jumelles semblaient à deux doigts de tomber en pâmoison devant lui. Elles étaient, elles, vêtues de robes d’une simplicité extrême. Bleu pâle, en fait le même bleu que celui des chemises de l’uniforme d’esclave, avec des manches courtes et sans aucune fioriture. Théo, lui, portait une ample chemise blanche et une veste de costume noire par-dessus. Cela lui donnait l’air austère d’un chauffeur selon Thibault, mais il s’abstint de faire le commentaire. Max, lui, était tout vêtu de noir. Sa chemise remontait sur son cou et son collier se confondait presque avec le reste de la tenue. À son habitude, il semblait déprimé. Thibault savait que Solène le convoquait de temps à autre, certes moins souvent que les autres, et il se demandait si la jeune femme appréciait vraiment sa compagnie. Il était d’un ennui… Toujours triste, quoi qu’ils fassent. Alors même qu’ils étaient si bien traités au palais. Thibault soupira et tourna la tête vers Lino. Il avait un sourire joyeux, et dans son costume trois pièces aux tons verts et marrons, on aurait dit une jolie plante. Il adressa un clin d’œil jovial à Thibault. Lui au moins, dégageait la joie de vivre.
Enfin, il y avait Gabi, qui n’avait jamais été si élégant. Il portait une chemise blanc cassé aux manches bouffantes, et un veston ajusté bleu azur cintrait sa taille. Son pantalon était marron et l’association de ces tons rappelait les yeux vairons du garçon, et Thibault était certain que ça avait été l’intention de Rebecca quand elle avait choisi sa tenue. Quant à lui-même… Thibault se retint de sourire. Il portait une chemise noire d’une apparente simplicité, mais agrémentée çà et là de notes dorées. Comme la robe de Solène. Elle les avait volontairement assortis, il en était certain. C’était subtil, suffisamment subtil pour que tous ne le sachent pas, mais lui comprenait l’intention. Lui savait qu’en faisant cela, l’impératrice lui témoignait une attention particulière.
— Est-on censé se mêler à la foule ce soir ? demanda subitement Max.
C’était tellement rare qu’il prenne la parole que tout le monde le dévisagea.
— Je crois que oui, répondit Théo en prenant un air important. L’impératrice ne veut pas qu’on nous considère comme des esclaves aujourd’hui !
Gabi pouffa.
— Tu comptes danser avec les marquises et les duchesses, Théo ? Tu devrais mieux cacher ton cou alors.
Théo le mitrailla du regard.
— Maîtresse Solène a dit…
— … que vous profitiez de la soirée. Pas que vous n’étiez plus ses esclaves, compléta Gabriel.
— On demandera à Tobias comment on doit se comporter quand il arrivera, suggéra Thibault pour mettre fin au débat.
Gabriel se tut. Théo avait déjà rougi de leur échange mais n’osa pas répliquer davantage. Le garçon aux yeux vairons pouvait se montrer particulièrement cassant quand il le voulait, et les autres le savaient et évitaient généralement de se disputer avec lui. Il n’y avait que Thibault pour parfois lui tenir tête, car il était le seul que Gabriel ne faisait pas constamment passer pour un imbécile.
Ce dernier promena son regard sur la salle, vers les extras qui s’agitaient autour des grandes tables où le buffet avait été dressé. Beaucoup d’entre eux semblaient un peu perdus, dans cet endroit qu’ils ne connaissaient pas, et les esclaves impériaux s’agitaient autour d’eux avec un agacement évident. Bientôt, Gabi haussa un sourcil.
— Thibault… Regarde…
Thibault suivit son regard qui s’était dirigé vers l’estrade où on avait placé une grande variété d’instruments de musique. Des musiciens se pressaient là et Thibault comprit alors ce qui avait attiré l’œil de Gabriel.
— Oh… Tu veux aller la voir ? suggéra-t-il. C’était quoi son nom, déjà ?
— Lyria, répondit Gabriel avec un vague sourire.
Sans donner d’explication aux autres, ils quittèrent leur table et se dirigèrent vers la grande brune qui se tenait assise derrière un superbe piano à queue. Elle leva les yeux alors qu’ils n’étaient plus qu’à un mètre et ils lui sourirent.
— Ça par exemple… fit-elle en les reconnaissant.
— Lyria, ravi de te revoir… lança Thibault.
Elle parut hésiter un instant, puis se leva et leur rendit leur sourire.
— Eh bien eh bien, vous avez grandi, tous les deux. Et vous avez l’air d’être plutôt bien traités aussi !
— On ne peut pas se plaindre, approuva Gabriel.
Étrangement, il était moins distant qu’il ne pouvait l’être en général.
— On t’offre un verre ? proposa alors Thibault.
— Oh, je…
La jeune femme regarda autour d’elle, avisant le maître-esclave qui avait son éphémère tutelle.
— Xérès, on t’emprunte celle-là, annonça alors Gabi à l’attention de l’homme.
Le dénommé Xérès jeta un bref regard vers Lyria et approuva immédiatement.
— Je vois, fit-elle avec un sourire. Vous êtes devenus des gens importants.
— Des esclaves importants, nuança Thibault avec un léger rire.
Ils entraînèrent la jeune femme à l’écart et lui servirent discrètement un verre de vin. Ils n’avaient que peu de temps devant eux, mais la prièrent de raconter ce qu’elle était devenue depuis leur rencontre deux ans plus tôt. Lyria avait été vendue à un aristocrate du Deuxième, le comte Barnabas, un fin mélomane dont les filles chantaient à l’opéra du secteur. Elle avait été achetée par cet homme afin de les accompagner au piano quand elles voudraient s’entraîner à domicile, et était gracieusement prêtée ce jour-là à la demande de Rebecca qui avait besoin de musiciens pour l’animation de la soirée. Elle ne se plaignait pas. Elle avait toujours adoré jouer du piano, et ne plus pouvoir le faire pendant dix ans avait été sa principale crainte quand elle était devenue esclave. Malgré sa condition, elle semblait plutôt épanouie, et Thibault fut content de la trouver ainsi. En dehors de Gabriel et lui, c’était sûrement la seule, de leur ancien groupe d’esclaves, qui avait vécu la belle vie. Et peut-être le drogué, objet d’un achat de pitié.
Ils évitèrent tacitement de reparler des autres qui avaient composé leur groupe initial d’esclaves.
— Et donc vous, que faites-vous exactement ici ? finit par demander Lyria.
— On se pose la même question depuis deux ans, avoua Thibault dans un rire. Mais pas trop quand même, parce qu’on a bien compris qu’il valait mieux ne pas se plaindre.
— Vous ne ressemblez même pas à des esclaves. Comment ça se fait que vous ne portiez pas l’uniforme du palais ?
— C’est tout spécial aujourd’hui, déclara Gabi avec l’ombre d’un sourire. C’est l’événement de la décennie après tout… Les dix-huit ans de l’impératrice Solène.
— L’événement du siècle, renchérit Lyria en jetant un regard vers la salle qui dégorgeait de lumières et de compositions florales toutes plus inventives les unes que les autres.
Thibault hocha la tête. Rien n’était trop beau pour Solène.
— Je ne devrais pas trop me retarder, reprit bientôt leur interlocutrice. J’assure la première partie de la soirée, avant l’arrivée de Calliope.
Elle ponctua sa phrase d’un sourire auxquels ils répondirent par un signe de la main, puis elle se tourna en direction de son piano. Thibault observa sa silhouette s’éloigner. Les extrémités du long ruban rouge retenant ses cheveux découpaient le tissu noir de sa robe. Il plissa les yeux.
— Attends ! lança-t-il subitement.
Un vieux souvenir s’était ravivé dans sa mémoire devant le tableau qu’elle offrait ; celui d’un cercle rouge barré, suivi d’un mouvement de foule.
— Oui ?
— Tu es partie après nous, ce jour-là… Tu sais, le jour où on a été vendu. Tu étais encore à la tente après que nous, on soit partis.
Lyria approuva d’un signe de tête, mais ne semblait pas comprendre où il voulait en venir.
— Il s’est passé quelque chose ce jour-là, après notre départ, non ?
Thibault ignora le regard interrogateur que Gabriel lui lançait.
— Tu veux dire le groupe qui a essayé de pénétrer l’espace de la foire ?
Un frisson d’excitation le parcourut. Il hocha vivement la tête.
— Je ne sais pas grand-chose, et ils en ont à peine reparlé aux informations, donc c’était sans doute sans importance. Mais oui, je me souviens que toute la sécurité a convergé vers l’entrée de la foire, peut-être une dizaine de minutes après votre départ. Les intrus ont essayé de mettre le feu à plusieurs chapiteaux, mais apparemment, ils ont très vite détalé. J’ai entendu des gens dire que c’était Diane, mais…
— Diane ? répéta Thibault.
— Je crois qu’il faut que tu y ailles, Lyria, interrompit Gabi.
Au loin, Xérès leur adressait un pressant signe de la main. Lyria jeta un coup d’œil par-dessus son épaule et hocha la tête. Elle leur adressa un dernier sourire, puis repartit en direction de son piano.
— C’est qui Diane ? demanda alors Thibault, un peu dans le vide.
— Un groupe de terroristes, répondit Gabriel. LE groupe de terroristes le plus important de Délos. Tu as vécu où toutes ces années, pour ne pas savoir ça ?
— Euh… Au Quatrième ?
Gabriel secoua la tête d’un air dépité.
— Pourquoi tu lui as demandé ça, au fait ?
Thibault haussa les épaules.
— Tu te souviens quand on quittait la foire ? Non tu ne dois pas t’en souvenir, mais j’avais vu un homme suspect courir dans la foule et le lendemain, quand on a rencontré Solène, Ajax a dit à Rebecca qu’il s’était passé quelque chose la veille. À l’époque je me suis demandé si c’était lié mais je ne pouvais pas juste poser la question, et ça m’est revenu d’un coup en revoyant Lyria.
Gabriel garda le silence pendant quelques instants, le regard perdu dans le vide. Puis finalement, il soupira.
— Évite de trop en parler, Thibault. Diane n’est pas très bien vu par le Sommet et plus généralement par les hautes sphères de Délos. C’est un peu tabou de les évoquer, d’accord ?
— D’accord… Mais pourquoi ils se seraient rendus sur la foire ? Ils volent les esclaves ou quelque chose du genre ?
Gabriel se tourna lentement vers Thibault, une expression stupéfaite sur le visage. Il parut se retenir de le traiter d’imbécile, puis répondit calmement :
— Non, pas quelque chose de ce genre. Ils sont contre l’esclavage, ils tentent plutôt d’empêcher ce genre d’événement.
— Ah…
— N’y pense plus.
Il tourna les talons et repartit en direction de leur groupe. Thibault trouvait sa réaction curieuse mais n’essaya pas de le retenir. Gabriel était plus malin que la moyenne, alors s’il lui conseillait de ne pas insister sur le sujet, il avait sans doute raison. Diane ne semblait de toute manière pas avoir grand intérêt, en tout cas pas pour quelqu’un comme lui qui savourait davantage la vie depuis qu’il était devenu esclave. Il finit par suivre son ami d’un pas guilleret.
Je profite que tu aies remis ton histoire en public pour avancer un peu. dis-moi si tu préfères que je lise l'histoire de Byron. En tout cas, c'était un plaisir de retrouver Thibaut. C'est intéressant de faire une ellipse à ce moment de l'histoire. On voit que Thibaut et Gabriel ont bien profité de leur situation de privilégié. La princesse a également grandi même si elle semble garder un caractère pas évident au vu de la manière dont elle traite sa coiffeuse.
Les descriptions de la cérémonie et de ses préparatifs sont chouettes, ça met une belle ambiance dans ce chapitre.
Très très intéressant d'enfin en apprendre davantage sur le groupe rebelle que je devinais / attendais depuis le début de l'histoire. Leur opposition à l'esclavage est intéressante au vu de la position de Thibaut, ça va faire une opposition entre les deux très chouette. Curieux d'en apprendre plus sur les acteurs de ce mouvement.
J'ai bien apprécié aussi le retour de Lyria, qui permet de faire ressurgir des souvenirs importants, tout en esquissant une potentielle future relation entre elle et Gabriel. (à moins que ce soit plutôt entre Gabriel et Thibaut, curieux de voir ça^^)
Un plaisir,
A bientôt !
Oui du coup je rebondis sur le sujet de l'ellipse ! Tu avais vu jusqu'au chapitre précédent, du coup forcément tu n'avais pas eu encore d'ellipse... J'aime les ellipses. Il y en a dans mes deux Délos xD
Merci pour toutes tes remarques, elles me font plaisir ! ^^
À bientôt !
Oui, ça tombe bien j'en suis assez friand aussi ahah ça apporte vraiment un truc quand c'est bien fait
Alors j'ai très peu de remarques à t'apporter sur ce nouveau chapitre, car il est tout simplement mon favori jusqu'à présent ! Il est simple à lire, fluide, mêlant descriptions et dialogues bien amenés et l'intrigue avance avec le rappel de l'attaque dont on connaît enfin l'origine. Pourtant au-delà de l'intrigue, j'aime particulièrement le travail sur les relations entre les personnages principaux (et pas seulement principaux) et leur caractérisation ! (surtout que j'étais dans l'attente de leur développement ;) )
A+
Eléonore
ps: Petit oubli "de leur ancien groupe d’esclave" -> "esclaves" au pluriel
Oui c'est à partir de ce chapitre, où les protagonistes sont à présent plongés dans le quotidien, que leurs caractères vont pouvoir vraiment se dessiner ! Je suis contente que ça t'ait permis de mieux les découvrir, et ravie que tu aies apprécié le chapitre ! Merci beaucoup pour ton retour :)
Comment diantre ?! Deux ans plus tard ? Alors oui, assurément, il faut épaissir la fin du chapitre précédent et leur début de relation. Idéalement, il faudrait y placer une prémisse à la coupure des deux ans qui suivent pour en atténuer la brutalité.
Je me demande qui est le plus jaloux, entre Thibault (qui vise Solène) et Gabi (qui vise Thibault) :o
Je t'invite, lors des prochaines lectures d'œuvres éditées, à jeter un œil sur le découpage des paragraphes. C'est quelque chose qui a beaucoup changé à travers les époques, et varie encore grandement, mais je pense que c'est quelque chose qu'une autrice doit s'approprier.
Un buffet froid ? À la tête de l'État ? Est-ce possible ? Je pense qu'ils vont passer leur temps à apporter des mets chauds pour remplir ce qui se vide. Il y aura du frais et du chaud. C'est l'impératrice, pardi ! Je suggère de retirer l'adjectif.
Ah ! Je me suis pris le revirement de discussion dans la figure tout soudain, mais j'ai le nom du cercle rouge barré : Diane ! Sans doute vont-ils venir souhaiter une bonne fête à leur impératrice adulée.
Eh bien, ma foi ! Un chapitre qui coule comme de l'eau de source. Notre Thibault national flirte avec les limites, et Solène lui rend la pareille. Il devrait écouter les conseils de son ami et prendre quelque distance émotionnelle s'il ne veut pas finir comme Mr Black dont le collier ne dépare pas du costume. L'ellipse paraît surprenante au début, mais on l'oublie vite, à la vérité.
Ah, oui, tiens, tu parlais du nombre de personnages. Pour moi, ils sont le bon nombre, ne serait-ce que pour les convenances. C'est difficile à traiter, mais ça, c'est ton problème :D
Trucs à estimer :
À deux jours de son anniversaire -> de sa majorité ? (parce que tous les lecteurs n'auront pas fait le calcul et ça poserait l'enjeu)
et qu’on lui demande ? -> selon le registre désiré : qu'on le lui demande
Il va mourir d’épuisement le pauvre. -> autre joyeuseté des virgules : lorsque le sujet est répété dans une phrase, il doit être incisé (« épuisement, le pauvre »)
Elles étaient bêtes comme leurs pieds ces deux-là. -> idem
son corps était resté frêle -> restait ?
la jeune fille -> femme, du coup, à dix-huit ans, non ?
pamoison -> pâmoison
Xeres -> est-ce qu'on pourrait avoir des accents pour la prononciation de xeur ? Enfin sauf si ça se prononce xeur, évidemment :D
Fort bien, ce sera ma mission de ce soir : reprendre la réflexion sur la fin du chapitre 5 !
Concernant le découpage des paragraphes... Tu m'épingles sur un sujet sur lequel je reconnais que je ne m'étais pas penchée. Est-ce à cause du pavé au milieu du chapitre ? En repassant très rapidement sur le texte, ça m'a interpellée. Ou est-ce une remarque générale ? Je vais m'y pencher, merci !
Pour le buffet... Parfois, je laisse mes goûts personnels parler et j'aime souvent ce qui est présenté aux buffets froids haha. Voilà, petit moment de partage.
Pardon, je note ta remarque, je suis d'accord que je devrais m'arrêter au buffet ^^
Alors pour ta remarque sur le revirement de situation, on ne me l'avait pas trop pointé du doigt jusqu'à présent mais je savais, au fond, que c'était qu'une question de temps avant que ça arrive xD Je pense que Lyria sera vêtue d'une robe noire avec un brin de rouge quelque part, pour mieux provoquer le souvenir par association d'idées. Merci d'avoir mis le doigt dessus !
Merci pour toutes suggestions orthographiques/grammaticales, une nouvelles fois ! Je m'empresse de corriger.
Elle leur adressa un sourire puis se tourna en direction de son piano. Thibault observa le dos de sa silhouette. Les extrémités du long ruban rouge retenant ses cheveux découpaient le tissu noir de sa robe. Thibault plissa les yeux.
— Attends ! lança-t-il subitement.
Une légère excitation l’avait parcouru en la voyant partir. Un vieux souvenir s’était ravivé dans sa mémoire devant le tableau qu’elle offrait ; celui d’un cercle rouge barré et d’un mouvement de foule."
Concernant les paragraphes, je pense qu'on ne s'en rend compte que le jour où on fait la mise en page d'un livre de poche :D Toutefois attention, c'est un sujet, quand on l'ouvre, qui impacte le processus même d'écriture, donc je suggère de ne rien en faire pour ce récit-là. J'ai effectivement tiqué sur ce long paragraphe parce qu'il y avait trop d'idées différentes qui se succédaient. J'avais une prof de français qui disait pour les dissertations : "un paragraphe, une idée." C'est un peu différent pour les romans, mais ça peut te donner un angle d'analyse de tes prochaines lectures.
Je ne m'attendais pas à une telle ellipse. C'est intéressant comme parti pris. Tes personnages sont d'ores et déjà installé, leur relation aussi. Thibault et Gabriel se sont bien rapprochés. Thibault et l'impératrice aussi - ce qu'on pouvait sentir venir, compte tenu du chapitre précédent.
C'était sympa de revoir la musicienne. Et puis l'annonce d'un groupe terroriste. Il y a donc bien un groupe d'opposition au régime en place, à voir, maintenant, comment leurs revendications seront mises en scène. Je me demande si Gabriel et Thibault ne vont pas s'éloigner ; le premier semble beaucoup plus acerbe, critique quand le second, au contraire, s'est beaucoup rapproché de Solène et semble vraiment content de son sort.
Pour les petites coquilles, j'en ai noté quelques unes. Il y avait quelques virgules placées bizarrement. Comme ici :
"Lui, avait l’air de s’ennuyer profondément."
Il n’avait pas coiffé ces cheveux -> Ici je crois que "ses" serait plus à propos ?
En tout cas je poursuis ma lecture avec la même curiosité. Ce chapitre était plaisait à suivre, très vivant.
A bientôt pour la suite, donc !
Cette histoire va couvrir une période un peu longue donc ouiiii ellipse ^^ Il y en aura plusieurs en fait. Je l'ai précisé en amont du chapitre pour que ça se voit bien, mais j'hésite à ajouter aussi une mention style "deux ans plus tard" sur mon manuscrit pour qu'on voit bien que le temps a passé. Les dates sont indiquées mais comme on est sur une date futuriste je sais pas si c'est assez parlant.
Merci beaucoup pour la coquille, je corrige !
Pour les virgules, je me suis aperçue que j'en mettais beaucoup que je pourrais pourtant supprimer. En fait je fonctionne à l'oral et je lis à voix haute : j'en mets une dès que je fais une pause, mais ça n'est pas forcément juste. Je vais corriger ça ! Si tu en vois d'autres qui te semblent de trop, n'hésite pas à me faire signe :)
Pour le reste je ne dis rien sur l'histoire pour ne pas te spoiler la suite ^^
À bientôt ! J'irai faire un tour sur ton histoire aussi ce soir je pense :)
Je penserai à relever les virgules étranges. Après, le style oral n'est pas une erreur en soit. A toi de voir. Parfois, c'est assez subjectif.
Oh oh ! Hâte de lire tes retours ! Il y en a certains que je n'ai pas encore eu le temps de prendre en note, mais je t'ai lu, malgré tout, et comme toujours j'étais très contente de découvrir tes impressions. Je te répondrai dès que j'ai le temps (là, je voulais avancer sur ton histoire ! ^-^)
Merciii !