Lison.

Lison.

Les deux yeux verts qui me fixent m’apportent une nouvelle fois le réconfort dont j’ai besoin. Il entoure ma taille de ses bras. Je sais qu’il voudrait que je reste avec lui cette nuit, dans cet appartement minuscule, sur ce matelas posé à même le sol, sûrement aussi âgé que la cité de Délos elle-même. Je fais mine de m’écarter et il sourit, me rapprochant un peu plus de lui. Je lui répète que ma mère a demandé qu’on passe un moment ensemble ce soir. Elle veut voir l’apparition de l’impératrice à la télévision, et même si on trouve ça idiot lui et moi, je ne peux y échapper. J’ai promis à Donovan de faire des efforts avec maman.

Il soupire et relâche la pression de ses bras. Seul son regard languissant me retient encore, et je penche mes lèvres vers les siennes. Chaque séparation est une torture. Mais il a des choses à faire, lui aussi. Il y aura des protestations ce soir, contre cet avènement médiatique. C’est une honte. Comment les gens peuvent-ils être fiers de cette gamine dont l’idiotie n’a d’égal que son insouciance ?

Plus tard. Aujourd’hui, je tenterai d’être mon ancienne moi. La colère reviendra bien assez tôt.