« Alors tu étais au courant ? Demanda Joffrey.
Louisa s’était décidée à parler à Joffrey de la lettre de son père. Assise sur le lit de son camarade, Maxime à ses côtés, comme il l'avait promi, la jeune fille lui avait tout expliqué.
- Il faut y aller. Dit Joffrey. Il faut détruire ce sérum. Personne ne devrait avoir à subir le même sort que Blanche. Elle ne me reconnaît même plus. Je refuse que quelqu’un souffre autant que moi de la perte d’un être cher. On y va. Maintenant. »
Sans répondre, Louisa hocha la tête. Joffrey avait raison, elle le savait.
« Si on veut arriver en Normandie avant la fin de la journée, il faut que l’on parte maintenant. En plus, à cette heure de l’après midi, la directrice fait sa sieste, et les surveillants ne sont pas dans l’entrée des Trois Ours.
- Comment ça « on » ? demanda Louisa. Vous deux, vous ne venez pas.
- Et pourquoi ça ? Demanda maxime.
- Mais c’est une mission suicide, vous ne vous en rendez pas compte ? Même si on réussit à ne pas nous faire tuer par des gardes, le souffle de l’explosion du coffre risque de nous tuer. On est pas dans un roman d’aventure ! Je refuse de mettre vos vies en danger !
- On vient avec toi Louisa, dit Maxime. Il faudrait un ouragan pour me faire quitter tes côtés, n’oublie pas.
- Je ne veux pas te perdre ! Protesta Louisa.
- Louisa, tu es la première personne que j’aime au point de mourir pour elle depuis que mes parents m’ont renié. Tu ne comprend pas ? Si il t’arrive quelque chose, je préfère être avec toi plutôt qu’être resté ici à ne rien faire pour t’aider.
- Excusez moi … les interrompit Joffrey, je vois bien qu’il se passe quelque chose entre vous deux, mais le débat n’est plus de savoir qui vient avec toi Louisa. Le temps est compté ! Plus on est, plus on a de chances de détruire la sérum. Avec un peu de chance, on réduira le nombre de personnes qui deviendront amnésiques. On y va ! Et maintenant ! »
Joffrey bondit de son lit et enfila sa veste rouge.
« Aller chercher vos manteaux ! Vous attendez quoi ? Cria Joffrey. Je vous donne deux minutes pour aller chercher vos vestes et de quoi payer le trajet ! »
Maxime balança ses longues jambes par terre, et attrapa le main de Louisa.
« En route princesse ! S’exclama t’il. On va sauver le monde ! »
Une heure après, les trois enfants trottinaient dans les rues de Paris, se dirigeant vers la gare Montparnasse, qui, heureusement pour eux se trouvait à deux rues du foyer. Ils avaient réussi à sortir des trois ours sans se faire prendre par un surveillant, ou par la directrice.
À peine arrivés à la gare, ils se précipitèrent vers le guichet et prirent les derniers billets pour Cherbourg où se trouvait l’usine. Dès qu’ils eurent acheté leurs tickets, les enfants se mirent à courir sur les quais, et montèrent dans leur train au moment où il démarrait.
Ils se glissèrent dans le premier compartiment qu’il aperçurent, qui était occupé par un homme chauve et par une très vieille dame aux cheveux blancs qui peinait à installer son sac de voyage dans les filets situés au dessus des sièges. Jetant un regard effaré au chauve qui n’esquissait pas un mouvement pour aider la petite grand-mère, Louisa se précipita à son secour, en maudissant les personnes assez désagréables pour ne pas venir en aide à une vieille femme.
Enfin, Louisa se laissa tomber sur la banquette en face de Maxime et de Joffrey, et laissa la terreur l’envahir, à l’idée de la mission qui les attendait. Elle jeta un regard à Joffrey qui avait l’air aussi inquiet qu’elle, puis à Maxime qui les fixait l’un après l’autre d’un air très étonné.
« Qu’est ce que c’est que ces faces d’enterrement ? Demanda celui-ci à ses amis qui affichaient tous les deux une moue inquiète.
- Maxime, je te rappelle qu’on va entrer clandestinement dans une usine, pour détruire un sérum secret qui pourrait mettre le monde aux pieds d’un dictateur, sans même parler du fait que le sérum doit être tellement protégé que l’on a très peu de chances de survivre à la mission, et que je n’ai toujours pas trouvé le code du coffre.
- On va y arriver. Dit Maxime. Cessez de vous inquiéter. Si ce que tu dis est vrai, Louisa, autant profiter, tant que nous sommes toujours en vie. On va sauver le monde ! Cria Maxime au mépris des autres occupants du compartiment qui le regardaient avec des yeux ronds. .
Se levant d’un bond de sa banquette, attrapa les mains de Louisa et la tira en avant pour le faire se lever.
« Profite de la vie, bon sang ! On va sauver le monde ! C’est une bonne raison de se réjouir, non ? »
Joffrey, qui semblait avoir été contaminé par l’état d’esprit de Maxime cria à son tour :
« On va sauver le monde !
- C’est ça qu’on veut comme façon de penser Joffrey ! S’exclama Maxime. On va sauver le monde ! Louisa ? Qu’est ce que tu attends pour faire comme nous ? »
La rousse éclata de rire
« Vous êtes complètement dingues tout les deux ! Rit-elle. Mais vous avez raison ! On va sauver le monde ! Cria-t-elle à son tour.
« Exactement ! Cria Maxime. Vous entendez ça, on va sauver le monde ! »
Cria -il aux occupants du compartiment.
Comme un écho, Joffrey et Louisa repérèrent ses paroles après lui
Les trois amis furent pris d’une douce folie. Ils poussaient des exclamations de joie, comme pour propulser leur peur hors de leurs jeunes corps.
« Mais taisez vous ! Cria soudain l'homme chauve installé sur la banquette en face des enfants. Vous êtes complémentent fous ! Vous vous êtes regardés un peu ? Entre la rousse mal coiffée, la fille fringué comme un mec qui semble très fière d’elle et celui aux cheveux bleus qui ressemble à clown, vous avez l’air complètement barjos. »
Maxime jeta un regard méprisant à l’homme :
« Et vous n’avez encore rien vu. Dit-il. »
Puis il attrapa Louisa par la taille, la fit basculer en arrière comme au cinéma et l’embrassa. Quand enfin, il la relâcha, sous le regard de l’homme, qui leur envoya l’insulte la plus homophobe qu’il connaissait, il planta son regard gris glacier dans celui dur et plein de méchanceté de l’homme.
« On est complémentent barjos, c’est vrai. Mais ne me qualifiez plus jamais de fille. »
Il se rassit, sans quitter l’homme de son regard de défi.
Après trois heures de route qui semblèrent très longues à nos héros, le train s’arrêta enfin en gare de Cherbourg.
Alors, la scène du baiser dans le train, je la trouve très drôle. Ca fait un peu anime rigolo, il manque plus que les bruitages et les points d'exclamation au-dessus de la tête du passager mal luné ^^