- Et maintenant, j’ai l’honneur de célébrer le cent-quarante-deuxième retour de l’Enfant et Ange de l’Histoire, descendant d’Harren Ier… Soren ! Gaetano Erlkoning, si vous voulez bien procéder au rituel…
Soren sentit les regards de l’assemblée monter vers lui. Il voulut reculer de la balustrade, mais la main de Clavarina, dans son dos, l’en dissuada. Quand Gaetano eut rejoint la scène et pris la parole, l’attention de la foule se retourna vers lui, et Clavarina en profita pour conseiller à son compagnon de ne pas bouger :
- Ils sont venus pour te voir. Alors ne te défile pas et tiens toi droit, murmura-t-elle avec un sourire protecteur.
Soren essaya de se ressaisir. Il imita l’attitude de Clavarina et considéra la scène qui se déroulait en contrebas. Gaetano entonnait un discours à la gloire des Pionniers. En l’entendant chanter leurs louanges et revisiter l’Histoire, Soren sentit la colère affluer en lui : ses voix grondaient, enragées, et il eut toutes les peines du monde à contenir les tremblements de ses épaules. Menteur ! Menteur !, criait-on en lui. Une main saisit la sienne, pour le rassurer ou le calmer, mais ce contact réveilla aussitôt un souvenir qui vint barbouiller sa vision : c’était bien la main de Clavarina qui serrait la sienne, mais autour d’eux, la Tour s’effondrait : des nuages de poussières s’élevaient des gravas, le feu se répandait, mordant les toits et les nattes de paille tapissant les habitations des villes.
- Harren ! Cours ! lui criait cette Clavarina aux cheveux bruns.
Comme elle le tirait en avant, Soren sentit un vertige le prendre. L’instant d’après, il se rattrapait contre la balustrade, et Gaetano poursuivait son discours :
- Nos ancêtres erraient de par les mondes, sans unité, sans grandeur. Les Pionniers les accueillirent, tendirent leurs mains vers les nôtres, et d’un même pas, nous marchâmes vers le glorieux soleil d’une paix prospère. À des mondes égarés, nous apportâmes le savoir, la richesse ; et la gloire des Enfants, nous leur transmîmes. Nos prêcheurs parcoururent les collines, les déserts, les mers de chacune de ces contrées que l’Empire protège aujourd’hui, de sa lumière, de sa sagesse, de son glaive doré. Notre unité nous chérirons ; et à celui à qui nous la devons, nous montrerons notre reconnaissance. C’est la paix et l’unité que nous désigna l’Ange de l’Histoire en se dressant sur les champs de bataille, les bras chargés de ses frères morts. En larmes, il s’avança face à ses ennemis, et à tous, il promit ou bien la mort ou bien la paix et la prospérité. Ceux qui le suivirent grimpèrent les premières marches de la Tour qui s’élevait pour lui et pour son peuple élu. Prions, prions, car l’Enfant nous est revenu chaque fois que nous avions besoin de lui, chaque fois, il nous sauva, nous guida, et nous l’accueillons aujourd’hui ! Soren !
- Soren ! murmura Clavarina.
Le garçon au regard vitreux sembla revenir à lui. Elle serra davantage sa petite main tremblotante, et le regard de Soren retrouva ses teintes bleutées. Il était terrifié. Ses dents claquaient, chacun de ses muscles étaient crispés et traversés de spasmes. Il déglutit et inspira une gorgée d’air avant de baisser les yeux vers la foule qui venait de se tourner vers lui. Chez certains, il vit du mépris, chez d’autres une dévotion effrayante qui éclairait leur regard. Mais sur leurs traits se superposaient ceux des premiers Colons déferlant dans la Tour. Soren ne parvenait plus à tarir les visions qui s’enchaînaient, sans cohérence, et se mêlaient à ses perceptions comme un calque posé sur la feuille d’une réalité présente. Le visage de Gaetano disparut derrière le celui d’un vieil homme – Ellias, devina Soren. Mon père ? Non… Un Pionnier ! Une grimace de douleur le défigurait, et un filet de sang lui coulait entre les lèvres tandis que, derrière lui, la silhouette d’un Colon nettoyait, l’air dégoûté, sa lame ensanglantée avec le pan de sa tunique. Soren, voulant reculer, sentit dans son dos la surface d’un mur en pierre. Il chercha à s’enfuir, mais le Colon l’attrapa par les cheveux et tira sur quelques-unes de ses nattes brunes :
- Ton nom.
Soren lui répondit par des injures.
- Ton nom ! répéta l’inconnu en appuyant légèrement sa lame contre la gorge de Soren :
- Cla...Clavarina…
Sors de là ! gronda une voix. Et Soren émergea de nouveau, à bout de souffle. C’était la main de Kholia, cette fois, qui l’avait tiré des visions, non pas avec cette rage habituelle qu'elle avait dans la voix mais avec un soupçon de tendresse inquiète. De nouveau, Soren était entre les murs de sa loge étroite, et la foule, de nouveau, s’était retournée vers Gaetano. Le garçon libéra sa main de celle de Clavarina qui l’interrogea du regard.
- Ton Code, glapit-il.
Il aurait aimé s’adresser à la jeune femme d’une voix moins chevrotante, mais le souvenir et la terreur qui l’imprégnait malmenait encore son souffle. Clavarina haussa un sourcil puis comprit : Soren s’était frayé un chemin à travers l’histoire de ses cellules. Elle-même peinait à calmer la colère et la peur que réveillait le discours de Gaetano – elle avait sans doute, dans l’acmé de l’émotion, ouvert son esprit à celui du garçon. Aussi lui adressa-t-elle un sourire compatissant tout en songeant, néanmoins, qu’il était plus que temps de lui apprendre à contrôler son Code. Long était le chemin de sa maîtrise, elle-même n’en usait que d’une parcelle, et parfois avec difficulté. Quand Gaetano se tut, que la foule commença graduellement à quitter l’amphithéâtre, Clavarina fit signe à Soren de la suivre hors de la loge.
- On n’a pas beaucoup de temps, expliqua-t-elle en marchant d’un pas rapide à travers un étroit couloir. Les nobles vont se réunir dans un petit salon en attendant le banquet final. On a à peine le temps de descendre aux prisons.
Sur ces mots, elle ouvrit grand une fenêtre et en escalada le châssis. Un planeur ne tarda pas à s’approcher, conduit par un garde.
- J’espère que t’as pas le vertige, sourit-elle en adressant au garçon un clin d’œil.
Elle sauta vers le planeur et invita Soren à la rejoindre. Celui-ci déglutit en apercevant le vide où dansaient quelques nuages. Il obéit, cependant, et sentit sous ses jambes tremblantes la surface non moins tremblante du planeur. Aussitôt qu’il fut à son bord, l’engin plongea en contrebas. Passée la surprise et la peur, il y avait un sentiment grisant à sentir le vent fouetter son visage, à voir la Tour défiler à sa droite. Il ne leur fallut pas beaucoup de temps pour rejoindre les Quartiers maritimes. Là, Soren et Clavarina débarquèrent :
- On revient aussi vite que possible, annonça la jeune femme à l’intention du garde. Préparez le planeur pour la remontée ! Enfile ça, poursuivit-elle en tendant à Soren la longue veste que portaient certains gardes hauts gradés.
- Et toi ? demanda-t-il en enfilant l’habit.
- Moi ? Je suis Clavarina, l’Enfant au service de l’Empire. Je n’ai rien à cacher.
Le garçon remarqua la pointe d’humour qui perlait dans sa voix. Il y répondit par ces sourires faussement las que l’on adresse parfois, pour simuler l’agacement devant un trait d’esprit qui nous amuse. Le voyage permit à Soren de découvrir de nouveaux aspects de la Tour : la nacelle qu’ils empruntèrent les conduisit effectivement à travers les étages inférieurs : aussi filèrent-ils entre les brumes chaudes des forges et des usines, puis entre les habitations des Quartiers Gris, avant de parvenir enfin aux Prisons les plus reculées. Les douanes et éventuels contrôles ne les ralentirent jamais : il suffisait à Clavarina de s’avancer pour qu’on lui adresse de respectueux saluts, et que le chemin s’ouvre devant elle. Tout le temps de leur trajet, Soren essaya de se représenter sa future rencontre avec Lyslir ; il s’imaginait un vieillard décrépi – car un homme ayant survécu à travers les âges ne devait pas avoir fière allure – et sans doute accablé par sa très longue détention. Muet, il tenta d’élaborer un plan, une argumentation capable de persuader le vieil homme de lui venir en aide. Il écartait chaque fois la possibilité de se faire passer pour Harren, mais l’idée s’imposait malgré lui, car assurément efficace. Il me suffirait de le toucher, comme avec Clavarina, et je pourrais voir Harren, savoir qui il était, l’imiter…
- On arrive, chuchota la jeune femme alors qu’ils débouchaient dans un couloir mal éclairé.
Les cellules étaient vides, nul garde ne se trouvait à cet étage. Cela étonna Soren qui crut un instant s’être fait piégé, mais Clavarina s’approcha de l’une des geôles et, d’une voix adoucie, interpella son prisonnier. Soren s’approcha et découvrit le corps d’un enfant avachi contre un mur, le visage marqué de quelques contusions. Il paraissait rêver, mais son sommeil agité lui faisait murmurer des paroles indistinctes. Comme Clavarina l’interpellait une nouvelle fois, il finit par ouvrir un œil. Aussitôt, son expression se durcit, et ses traits ingénus se plissèrent sur une expression haineuse.
- Dégage, souffla-t-il d’une voix rauque.
- J’ai quelque chose à te demander, annonça la jeune femme.
- Dégage ! répéta l’autre en se mettant debout. T’approche pas de moi.
Lyslir s’était efforcé de donner à sa voix un ton menaçant, mais il ne parvint pas à cacher tout à fait la peur qui montait en lui à l’idée que Clavarina puisse utiliser son Code pour lui voler des souvenirs ou altérer la mémoire de ses cellules.
- Je ne vais pas te toucher, voulut le rassurer l’autre en levant ses mains en signe de paix.
- C’est moi qui ai besoin de toi, expliqua Soren en s’avançant d’un pas.
Lyslir le dévisagea, l’air mauvais. Quand il remarqua le gris éthéré des yeux de Soren, il fronça les sourcils :
- T’es un Enfant… Récent, qui plus est, décrypta-t-il en observant plus avant la teinte et la taille de ses pupilles.
Soren hocha la tête. Je dois survivre, se répéta-t-il comme pour enterrer ses derniers remords. Tentant de reproduire la sensation qu’il avait eu dans l’auditorium, il effleura la main de Clavarina et se projeta avec fulgurance dans le tissu de ses cellules :
La vision d’une jeune femme esseulée l’accabla d’abord : la Clavarina qu’il connaissait se morfondait au laboratoire, seule, l’esprit amalgamé au sein des résurgences de consciences qui l’assaillaient. Soren chercha plus loin, et il fut étourdi par la découverte qu’un œil fait de la lumière la première fois qu’il s’ouvre : soudain, il était Clavarina, s’éveillant, hébétée, hors de la cuve où elle était née. Plus loin ! Le couronnement de l’impératrice El’Dawnarya, fort jeune, entourée de ses sujets et des grandes familles. Plus loin ! Des guerres, des émeutes, des révoltes se succédèrent. Plus loin, plus loin ! Les images de la première colonisation se ruèrent vers son esprit, des gerbes brûlantes, des visions envahies par les flammes et la peur. Soren les parcourut à la recherche d’une silhouette : Lyslir ! Il était là, se tenant face à un groupe de Colons pour protéger derrière lui un groupe de jeunes enfants. Soren suivit le fil de ces souvenirs : les Colons envahissant la Tour, massacrant, détruisant, brûlant les villes, les forêts, les cadavres qu’ils semaient derrière eux. Les images se ruèrent vers son esprit telles des gerbes brûlantes envahies par les flammes et la peur. Enfin, Soren aperçut Harren. Il s'accrocha à ce fil et déroula les occurences qui habitaient Clavarina. Chaque souvenir était l’occasion de détailler le caractère, les attitudes, les expressions de ce garçon au nez en trompette, aux longs cheveux noirs. En remontant encore plus avant, Soren découvrit Lyslir et Harren, face à face, une louche dans une main, un couvercle dans l'autre, une casserole sur la tête en guise de casque. Ils se menaçaient de leurs armes imaginaires avec, autour d’eux, une cuisine en désordre, des légumes éparpillés, partiellement découpés, des casseroles entassées, pleine de mélanges farfelus, de plats inaboutis. Clavarina les avait surpris, ce jour-là, alors qu’ils devaient l’aider à préparer à manger pour la maisonnée.
D’autres tableaux apparurent, et pour les compléter, Soren se plongea en lui-même, à la recherche d’un souvenir capable de l’immerger dans la conscience d’un autre. Il rechercha parmi les présences qui l’habitaient les fragrances de l’amitié et de l’amour, celles des retrouvailles, de la douleur de l’absence et de la solitude. Quand il eut trouvé, il rouvrit des yeux embués de larmes, et c’est à peine s’il parvenait encore à reconstituer les contours de son identité. L’émotion se déversait en lui, imprégnant sa voix, son regard, son corps tremblant.
- Tu en as d’autres en réserve, des évidences pareilles ? répondit-il à Lyslir.
Son ton était détaché, teinté d’humour, mais sa voix était gorgée d’un sanglot difficilement contrôlable. Lys surpris, eut un mouvement de recul. Il allait asséner une insulte, mais Soren le devança :
- Je t’avais dit de descendre, pas vrai ? Je t’avais dit de quitter la Tour. Pourquoi est-ce que tu es revenu ?
Soren afficha un triste sourire et aperçut avec soulagement que Lyslir, ébahis, ouvrait la bouche comme un poisson hors de l’eau. Les mots de cette inconnue au teint gris résonnaient en lui, venaient érafler ses souvenirs, exhiber des mots cachés, des rengaines répétées, doucement, précieuses.
- Harren ? balbutia-t-il.
J'avais pas capté que c'était acté que Soren et Clavarina descendraient voir Lyslir, mais ok ! Je m'interroge un peu sur la liberté qu'a Soren alors qu'il semble clair pour tuot le monde qu'il n'est pas (encore) fidèle à l'Empire ; je comprends pas pourquoi l'Empire ne lui brainwash pas le cerveau pour tenter de le rattacher à sa cause, au lieu de le laisser se balader ainsi.
Je trouve intéressant ces affaires de jut'ilise machin mais je veux pas mais j'ai pas le choix ; je sens qu'évidemment rien ne va se passer comme prévu pour personne.
J'aime bien l'ambiance de ce chapitre en tout cas,j 'avais la sensation qu'on était bien dans les pompes de Soren, j'ai l'impression que les passages où on est dans son point de vue tu es plus à l'aise car au chap précédent quand on était avec les deux adelphes Maart j'avais pas la même sensation d'ambiance palpable, de "chair".
Plein de bisous !
Génial le passage dans les souvenirs, très rapide mais qui donne pleins d'éléments intéressants. C'est sympa de voir Soren se confronter à Lyslir. Ce dernier paraît un peu moins sûr de lui, un peu plus fragile face à l'apparence d'Harren. Les deux devaient se connaître ? En tout cas, ça promet une fin de chapitre très intéressante.
Le début de chapitre avec la cérémonie et les discours sur les pionniers étaient bien réussis.
J'aime bien les passages d'introspection de Soren, les petites émotions qui percent ça et là malgré sa nature...
Mes remarques :
J'ai oublié de la relever mais il y avait une phrase avec deux fois ":"qui était un chouilla longue.
"Et maintenant, j’ai l’honneur de célébrer le cent-quarante-deuxième retour de l’Enfant et Ange de l’Histoire, descendant d’Harren Ier… Soren ! Gaetano Erlkoning, si vous voulez bien procéder au rituel…" pourquoi en italique ?
Toujours un plaisir,
A bientôt !
Pour répondre à ton interrogation : Lyslir ne connaît ni Soren ni Kholia, par contre effectivement, il a bien connu Harren. Je crois que la première fois qu'on les voit ensemble, c'est dans un flashback concernant le passé de Lys.
Content, en tout cas, que le chapitre n'ai pas été trop confus ; j'avais peur que les allers retours passé présent soient pas toujours très clair...
Ah ! Et le premier paragraphe est en italique car il apparaît déjà dans la partie de chapitre précédente. Pour faciliter les transitions entre les parties, je me permets cette petite répétition, en espérant que ça aide le lecteur à se rappeler où est-ce qu'il en était.
A bientôt, j'espère ! J'ai hâte de retrouver un peu de temps pour avancer ma lecture de ton histoire ! Que devient Tresiz, la guerre va-t-elle éclater... Le suspens est à son comble !
Hâte de retrouver tes commentaires (=
Alors, déjà, la fin, j'en suis toute retournée, le passage où Soren a accès aux souvenirs de Clavarina est très réussi.
Après je me suis demandée, au niveau de ce que permet le code de chacun, c'est pas toujours évident pour moi, est-ce que ça reste volontairement flou ? Ca peut...
Et il y a aussi dans le fond quelque chose qui m'interroge, c'est que Harren est un garçon (si j'ai bien compris), mais Kholia était une femme, et Soren se retrouve, si j'ai bien compris encore, avec le corps de femme de Kholia. Mais Clavarina a le même nom qu'au tout début de l'histoire, et apparemment le même corps. Du coup je me pose des questions, mais c'est peut-être un mystère qui est voulu.
Les participes passés et autres coquillettes en tout genres, c'est par là :)
- chacun de ses muscles étaient crispés et traversés de spasmes => crispé et traversé
- mais le souvenir et la terreur qui l’imprégnait malmenait encore son souffle. => malmenaient
- qu’il était plus que temps de lui apprendre à contrôler son Code. => pas de coquille, mais les pronoms et possessifs sont ambigus, alors on ne sait pas si on parle de Soren ou de Clavarina, ça nous perd un peu
- Il obéit, cependant, et sentit sous ses jambes tremblantes la surface non moins tremblante du planeur. Aussitôt qu’il fut à son bord, l’engin plongea en contrebas. => Ah bah non, on veut voir la cascade, nous, s'agit pas de seulement déglutir et obéir :D
- Il ne leur fallut pas beaucoup de temps pour rejoindre les Quartiers maritimes. Là, Soren et Clavarina débarquèrent : => avec toi, je suis habituée à des descriptions pittoresques et poétiques, je veux voir les quartiers maritimes du haut du planeur !!!
- le garde, on ne le voit pas non plus. Même s'il a un rôle utilitaire, il fait partie de l'imaginaire et on a besoin de se le représenter.
-crut un instant s’être fait piégé => piéger
- en observant plus avant => revoir l'expression
- la sensation qu’il avait eu dans l’auditorium, => eue
- occurences avec deux r
- pleine de mélanges farfelus => pleines
A très vite !
Alors... Non ce n'est pas prévu que les histoires de Codes soient floues. Je penser ajouter un petit chapeau à l'un des chapitres pour préciser quel est le Code de chacun des Enfants. (enfin de ceux que le lecteur connaît pour le moment...)
Quand aux identités de tout ce beau monde... Soren est bien un "descendant" de Harren et de Kholia, laquelle lui a abandonné son corps - le corps d'une femme, donc (ce qui commence à sérieusement déranger Soren...).
Clavarina aussi a changé de corps car chacun de ses corps vieillissent normalement. Il lui faut donc en changer de temps à autres. Y avait des indices à ce propos : par exemple la première Clavarina est brune et la dernière en date est blonde. Mais je me rends compte que ça passe sans doute inaperçu. Je vais tenter de rendre ça plus clair. Autre indice également : Clavarina a le même problème que Soren, voire de manière plus concrète : elle se fait envahir par ses intériorité antérieures, d'où ses craintes de n'être personne, de ne pas avoir une identité qui lui soit propre. Soren et elle n'ont pas le même rapport aux voix qui les composent ; Clavarina y est beaucoup plus sensible, elle a une unité plus cohérente entre ses personnalités, et c'est aussi pour ça qu'elle a toujours gardé le même prénom. (cela dit, y a des tendances propres à chaque Enfant... Par exemple, il est dit dans le chapitre d'avant, je crois, que Soren est réputé pour être un Enfant peu docile, ayant tendance à ne pas faire ce qu'on lui demande.) Mes explications sont beaucoup trop longues, désolé... ^^'
Ah ça manque de descriptions ? Je ne voulais pas casser le rythme en m'appesantissant sur le paysage... mais si ça peut aider l'immersion, je vais me faire un plaisir d'y remédier !
Un immense merci pour ce retour si riche. Tu mets le doigt sur tous pleins de petits problèmes. Je te promets pas de réussir à tout régler d'un coup mais je vais faire de mon mieux !
(en parlant de petits problèmes... j'ai vu que tu avais retiré le dernier chapitre de ton conte... J'espère que ta correction se passe bien car j'ai hâte de lire la suite et la fin de ton histoire !)
A bientôt !
Merci pour tes longues explications :D Le chapeau en début de chapitre, ça peut en effet être une idée, ou en début de roman, ou à la fin... ça me semble nécessaire dans des univers complexes comme ceux-là.
Alors je suis sûrement moins experte en génétique ni en neurosciences que toi, mais il faut que je comprenne tout :D
Dans ton système d'Enfants, la personne est composée de trois éléments distincts mais liés : son corps qui vieillit comme n'importe quel corps (sauf Lyslir, mais Lyslir est un cas à part), son Code qui reste le même, sur lequel est inscrite sa personnalité (ce qui me semble logique), et sa conscience, qui change dès que Gaetano en ressent le besoin (sachant ou ne sachant pas que les consciences antérieures ne s'en vont jamais vraiment, mais qu'une nouvelle ne fait que supplanter une ancienne, sans certitude qu'elle va garder le contrôle).
Mais le code n'est-il pas inscrit dans le corps ? Et dans ce cas si le corps meurt, sayônara le code génétique. Mais on parle d'un Code et non d'un code, c'est-à-dire qu'il y en aurait une partie stable et qu'on peut extraire pour la placer dans un autre corps, et une autre qui sera nécessairement endommagée et qu'on ne peut pas garder (le message "cheveux blonds" par exemple) ? Est-ce que j'ai bien compris ?
Pour ce qui est de la conscience, c'est pour plus tard ^^
Et pour ce qui est de mon histoire, je n'ai pas pu travailler dessus de toute la semaine parce que j'étais malade. Ca va un peu mieux maintenant, je te remercie pour tes retours en tout cas, et je vais essayer d'avancer ce week-end !
A très vite
Je dirais que pour pour le moment, dans le roman, tu as déjà des éléments de réponses... Mais y en a que j'ai mal expliqué, et d'autres te manquent encore pour comprendre comment tout marche.
C'est surtout vis-à-vis du Code que j'ai pas été clair, et de la manière dont s'en servent les Portes (et donc Gaetano). En gros, dans les premiers chapitre, Clavarina montre à Soren comment est-ce qu'elle a fabriqué des structures cérébrales à partir de cellules souches capables de se transformer en cellules cérébrales, et donc en neurones. C'est quelque chose dont la science est aujourd'hui capable, recréer des cerveaux en labo, mais par contre, ces organoïdes ne sont pas très développés. Entre autre, ils n'ont pas de mémoire. (je crois ? J'avoue que je suis pas non plus calé en sciences. Je suis davantage littéraire, en fait. En général, la lecture d'articles scientifiques m'inspire pour donner de la cohérence ou inventer des intrigues, rien de plus). Bref, face à cette difficulté de recréer un cerveau plus développé, ils font appels aux découvertes de Pionniers très avancés en génétique, et ils insèrent dans les organoïdes de leur composition des cellules souches particulière, celles des Enfants. Chaque enfant a son propre code génétique modifié par les Pionniers, il y a longtemps de ça, et les Portes ne font que les transplanter de cerveaux en cerveaux avant des remettre les cerveaux dans des corps capables de les accueillir. Soit ils inventent des corps, mais Clavarina a expliqué au début du roman que c'était assez long et compliqué, soit ils reprennent des corps compatibles comme celui de Kholia qui était encore fonctionnel.
Quant à la conscience... C'est là qu'il te manque des éléments. Tu en as certains : les Enfants ont accès à la mémoire de leurs vies antérieures. Cela, Clavarina en est d'autant plus capable que c'est la nature de son Code, de lire la mémoire des cellules (c'est d'ailleurs pour ça qu'elle est aussi perméable à ses vies antérieures, car elle en a des souvenirs très nets, et au final, elle change peu d'une vie à l'autre). Pour des personnages comme Soren, c'est plus délicat dans la mesure où leur mémoire est plus fragmentée. Il a donc d'autant plus l'occasion de changer de personnalité d'une vie à l'autre, parce qu'il ne vit jamais les mêmes vies, et donc accumule une mémoire qui lui est propre - et une identité.
Je me rends compte que j'en dis beaucoup... Mais je ne crois pas que ça te gâche la lecture. Surtout que sur la question de conscience, je n'ai pas l'intention de donner des réponses univoques : certains personnages vont croire en l'âme, et la conscience, d'autre absolument pas... Là où tu as raison, c'est qu'il faut que j'écrive tout ça nettement plus clairement. Je vais m'y atteler pour la suite et garde ça en tête pour la correction du début, lorsque j'en serai à cette étape.
Oups. J'espère que tu es rétablie. Ce n'est pas drôle d'être malade...
Merci encore ! Et à bientôt !