Rodes : — Comment va-t-on bien pouvoir retrouver ce téléphone ?
Dawkins : — J'ai déjà le numéro du téléphone, ça ne doit pas être mission impossible, on devrait demander à nos spécialistes de localiser le téléphone.
— T'es sûr de toi ! Ils vont mettre une plombe.
— C'est vrai, mais as-tu une meilleure solution ?
— Mon ami, Jean Luc.
— Son truc, c'est plus les ordinateurs, pas les téléphones.
— Tu sais de nos jours les téléphones sont de vrais ordinateurs miniatures.
— Je vais demander la permission du capitaine pour demander l'aide de Jean Luc avant de faire de nouveaux frais.
— Quoi! Je dépense trop !
— Pour une fois que c'est pas moi qui le dit.
— D'accord va demander la permission !
Dawkins va dans le bureau de Walker.
Walker : — Alors votre enquête progresse Hank ?
— On a peut-être une nouvelle piste intéressante, la victime était très active sur facebook et pour se connecter elle utilisait son téléphone.
— Et alors ?
— Alors, on n'a pas retrouvé son téléphone sur les lieux du crime.
— Vous savez que vous n'avez pas besoin du téléphone de la victime pour accéder à son compte facebook.
— Oui, mais on pense qu'il doit y avoir certainement d'autres informations sur son portable.
— C'est pas ce qu'il y a de plus simple à trouver un téléphone ! Vous avez au moins son numéro ?
— Oui, sa sœur nous l'a donnée.
— Il ne vous reste plus qu'à donner ce numéro à notre service technique, il devrait être capable de le retrouver.
— À propos de ça, on pensait utiliser l'aide d'un gars qui travaille dans le privé.
— C'est du travail bénévole ?
— Non, il facture à la minute.
— Vous connaissez la chanson rehab d'Amy Winehouse, je fais comme cette fille, I say no, no, no.
— Mais capitaine !
— No, no, no.
— J'ai compris, je vais demander au service technique de la police, mais ça va prendre un temps fou.
— Ils ne vont pas mettre tant de temps que ça, en attendant, vérifier ce que vous pouvez trouver sur elle sur facebook.
— Très bien capitaine.
Dawkins retourne voir Rodes.
Rodes : — Je peux appeler Jean Luc ?
Dawkins : — Non, on a pas eu l'autorisation.
— Alors qu'est-ce qu'on fait ?
— J'ai laissé un mémo au service technique, ils vont se charger de retrouver le téléphone pour nous.
— C'était quoi ton mémo ? Recherche téléphone désespérément.
— Tu fais des blagues, Pluto ! C'est mon tour. Votre mission si vous l'acceptez, sera de retrouver toutes les infos possibles sur le compte facebook de Janis Martin. Et comme tu ne peux pas refuser ta mission, vu que c'est un ordre. Amuses-toi bien ! Rodes fait quelques recherches sur son ordinateur, dix minutes plus tard Dawkins vient aux nouvelles.
Dawkins : — Alors t'as des résultats ?
— Je suis sur le net, et sur le net il y a toujours des tas de résultats pour une recherche.
— Tu penses t'en sortir ?
— Je ne crois pas.
— Qu'est-ce qui cloche ?
— Sur facebook, il n'y a pas qu'une seule Janis Martin, tu as des Janis Martin avec des chiffres après le nom, on a des J. Martin et des Janis M. et si ça se trouve même si je trouve le bon compte, certains sont en réseau privé.
— Ce qui veut dire ?
— Que si la propriétaire du compte ne te donne pas accès à son contenu, tu n'y as pas accès.
— J'ai la solution !
— C'est quoi ta solution ?
— Il nous faut quelqu'un qui a accès à son contenu.
— Tu penses à sa sœur ?
— Exactement ! Je l'appelle tout de suite.
— Ça devient du sérieux entre vous deux.
— Qu'est-ce que tu t'imagines, c'est seulement professionnel.
Rodes lance un drôle de regard à Dawkins qui appelle Marsha, vingt minutes plus tard elle les rejoint au commissariat. Marsha indique le bon compte facebook de Janis, toutefois pour avoir accès au contenu de Janis, il faut être parmi les contacts approuvés par elle. Marsha a avec son compte accès au contenu de Janis, c'est pour ça qu'Hank lui demande son identifiant et son mot de passe facebook en lui assurant qu'il va seulement s'en servir pour consulter les messages de Janis. Marsha hésite un peu car c'est quand même personnel toutes ces informations sur elle, mais elle se dit que même une mauvaise sœur a le droit à la justice, et c'est pour cela qu'elle décide d'offrir le sésame de son compte facebook au lieutenant Dawkins. Marsha répond à quelques autres questions que Dawkins lui pose puis elle repart laissant les deux policiers à leurs recherches. Quelques minutes plus tard.
Rodes : — C'est fou, ce tas de bêtises qu'elle pouvait publier. Mais c'est pas possible d'avoir autant de like avec les photos d'un plat. Je me demande bien quels décérébrés ont pu liker ça. Ce sont des photos de bouffe, ça n'a aucun intérêt !
Dawkins : — Fais attention aux commentaires ! Les posts débiles, tu n'as qu'à les zapper.
— C'est qu'elle postait un peu toujours la même chose, c'est barbant. Je passe à la liste des gens qui la suivaient. Je ne le crois pas ! Elle a six milles followers, je pense que ce sera comme chercher une aiguille dans une meule de foin.
— Tu te concentres seulement sur ceux qui lui ont envoyé un commentaire.
— Je remonte jusqu'où ?
— Tu cherches sur un an. Ça ne devrait pas te prendre trop de temps !
— Elle poste jusqu'à douze fois par jour.
— Je te laisse, je vais voir si notre équipe technique a trouvé une trace de son téléphone.
— Je sais que tu n'es pas très enthousiaste avec les temps modernes mais, tu pourrais m'aider à faire le tri parmi tous ces messages.
— Oui mais non. Je te laisse surfer comme on dit.
Dawkins prend l'ascenseur et descend deux étages plus bas au service technique de la police, ce sont tous des scientifiques bardés de diplômes. Dawkins connaît les gars du service même si ce ne sont pas vraiment ses amis, pour lui c'est une bande de nerds qui s'intéressent à des sujets farfelus, il les aime bien mais ils n'ont pas d'intérêts communs. Il commence par saluer tout l'équipe en faisant des signes de la main et il se dirige vers Jameson.
Dawkins : — Salut, Jason.
Jameson : — C'est Jameson !
— Ah oui, c'est ça.
— Que voulez-vous Lieutenant ?
— Savoir si vous avez trouvé le téléphone de ma victime.
— Bien sûr, il est dans ma poche. Je plaisante !
— Alors vous en êtes où ?
— On a d'abord dû demander une autorisation à un juge pour avoir accès aux données d'un opérateur téléphonique, ça c'est l'étape un, ce n'est qu'une formalité et le juge vient de nous renvoyer le document signé.
— C'est déjà bien ! C'est quoi la prochaine étape ?
— J'ai envoyé ce document à l'opérateur téléphonique pour obtenir nos informations.
— Et après ?
— Après cela, on attend en général cela prend deux heures, ils nous enverront la dernière localisation connu du téléphone, enfin on saura à deux kilomètres près les déplacements correspondant à votre numéro, à moins que son système GPS soit activé et dans ce cas nous saurons avec exactitude, mais ça il ne faut pas trop y compter, les gens désactivent ces options du téléphone. Ils ont tous peur de Big brother is watching you.
— Donc, je dois revenir dans deux heures et avec tous vos appareils vous ne pouvez rien faire, d'ailleurs vous n'avez rien fait de scientifique. Vous ne pouvez pas taper quelque chose sur cet ordinateur pour avoir ce que je demande au plus vite ?
— Je pourrais le faire, mais ce ne serait pas légal et ici on respecte la loi.
— Alors à dans deux heures.
— C'est cela, à dans heures.
Dawkins retourne dans l'ascenseur puis il retourne à son bureau.
Rodes : — Tu t'es bien amusé en bas ?
Dawkins : — Pas vraiment, mais ce qui compte c'est que dans deux heures, on devrait avoir des réponses.
— J'espère que le téléphone donnera plus de résultats que son compte facebook.
— Qu'est-ce que t'as trouvé ?
— Qu'elle utilisait beaucoup trop l'expression « Let me blow your mind » je me demande si elle savait vraiment ce que ça veut dire. Le matin, elle aimait faire coucou à tout le monde vers les neufs heures, ensuite elle demandait aux personnes qui la suivaient ce qu'ils pensaient faire et si ils avaient des projets, elle partage ensuite les deux, trois actualités dont parlent les médias, des photos de chats avec des messages d'encouragements, parfois des images de bandes dessinées, vers les midi des images de son repas, des photos d'elle où elle demande si sa coupe est bien, des photos des choses qu'elle voit dans les magasins et le soir devine quoi, elle annonce avec une photo ce qu'elle va manger et discute du programme télé. Oh mon dieu ! Son compte est déprimant. J'arrête pas de me demander : Pourquoi partage-t-elle tout ça ? Et pourquoi elle a 6000 followers ?
— C'est pas moi qui pourrais t'expliquer la logique sur internet, je ne sais même pas si il y en a. Des trucs nuls ont un succès fou et parfois des vrais perles font un bide. Tu devrais commencer avec un de ses followers, tu lui parles et tu verras ce que ça donnera. Je vais te donner un coup de main.
— Prépare-toi à entrer dans un univers délirant !
Deux heures plus tard, Walker passe devant le bureau de ses hommes.
Walker : — Vous êtes bien calme aujourd'hui devant vos ordinateurs.
Dawkins : — On mène l'enquête Capitaine !
— Je croyais que vous deviez juste regarder ce compte facebook.
— C'est ce qu'on a fait.
— Si les gens savaient que le travail des policiers consiste à rester devant facebook pendant des heures, on aurait beaucoup plus de recrues.
— Bon sang, ça fait déjà plus de deux heures, j'ai pas vu le temps passé devant l'ordinateur.
— Mais vous avez une montre en bas à droite de votre ordinateur.
— Je sais, je sais. Capitaine, je laisse Rodes vous expliquer ce qu'on a trouvé jusqu'ici. Je descends voir le service technique avec de la chance, ils auront des nouvelles du téléphone de la victime.
Dawkins prend l'ascenseur laissant le capitaine face à Rodes.
Rodes : — Pour tout vous dire capitaine, on arrivait à rien avec les messages de Janis Martin, elle ne poste rien de vraiment personnel, on s'est donc intéressé à ses abonnés, il faut dire qu'elle en a six mille, on avait pas mal de choix, on s'est dit qu'on ne perdrait rien à essayer de les contacter. J'ai donc commencé à envoyer un message à un certain JojoBeam, il m'a appris que c'était un ancien camarade de classe de Janis, ils ont été un peu plus que des amis au lycée, mais il ne l'a pas revu depuis des années, il continue à la suivre juste pour garder un peu le contact avec les anciens du lycée, parmi les contacts de Janis il m'a donné une liste d'une quarantaine de noms qui font partie des vieux potes de lycée de Janis.
— Je vois, c'est assez normal de vouloir garder le contact avec son passé. Vous n'avez rien d'autre ?
— En fait, on s'est dit que si elle avait parmi ses abonnés, ses amis de lycée, comme elle a sa sœur comme abonnée.
— Sa famille doit aussi la suivre.
— Parfaitement, on a rappelé sa sœur Marsha qui nous a donné une autre liste de dix personnes, sa mère, ses tantes et cousins.
— Bon il reste encore pas mal de monde, je suppose qu'elle doit aussi avoir des copains de fac, des collègues de travail et certaines connaissances à elle.
— C'est sûr, mais en envoyant un message à Madame Marie Tisdale, j'ai appris une chose, beaucoup de ses contacts étaient des anciens patients tout comme Marie.
— C'est sûr que ça ne nous facilite pas la tâche. Et avec qui avait-elle le plus d'interactions ?
— On voit bien que c'est pas votre première enquête capitaine et avec Dawkins on a pensé à la même chose et en cherchant bien, un de ses collègues actuels se démarque des autres, il a plusieurs interactions avec elle quotidiennement.
— Qui ça ?
— Le docteur Charles Atlan.
— Ça semble être un bon client. Faites le venir ici au plus vite pour un interrogatoire !
— Bien capitaine.
Au même moment, deux étages plus bas, Dawkins se retrouve face à Jameson.
Dawkins : — Cela fait plus de deux heures. Vous avez quelque chose, Jameson ?
Jameson : — On a toujours quelque chose, soyez plus précis !
— La localisation du téléphone de ma victime.
— On a reçu des résultats de l'opérateur téléphonique.
— Et qu'est-ce que cela donne ?
— Alors, ils n'ont pas de localisation précise, on a la dernière localisation du téléphone qui date de plus de deux jours.
— Ce qui veut dire ?
— Ce qui veut dire que le téléphone est éteint ou ne marche plus depuis plus de deux jours.
— Et cette dernière localisation, c'était où ?
— Elle a borné dans son quartier, si cela se trouve, la victime était chez elle.
— Encore un cul de sac !
— Peut-être pas, j'ai laissé une alerte de surveillance sur ce numéro.
— Et en quoi cette alerte va-t-elle nous aider ?
— Si n'importe qui réactive ce numéro, nous serons tout de suite informés de sa localisation.
— Et si personne ne le réactive ?
— Vous pourrez toujours lancer un avis de recherche pour un téléphone. Mais on n'aura aucune chance de retrouver le téléphone. Vous pouvez aussi aller aux objets trouvés, si vous avez la marque et le numéro de série du téléphone.
— La marque je l'ai grâce à sa sœur, elle me l'avait donné, mais le numéro de série on en a aucune trace.
— Tenez !
— Qu'est-ce que c'est ?
— Votre numéro de série, de nos jours les opérateurs font des offres d'abonnement avec le téléphone inclus, l'opérateur de votre victime avait aussi ses informations sur ce téléphone et il nous les a communiqués, il faut bien croire que Big Brother is watching you et parfois ça aide la police.
— Merci Jameson.
— Je n'ai fait que mon travail ! Au fait, j'ai aussi lancé une note aux agences des objets perdus au niveau national, si il trouve ce téléphone avec ce numéro de série, ils devront contacter la police et j'ai glissé dans le mot de vous demander personnellement.
— Vous êtes super efficace dans votre genre !
— Vous en doutiez ?
— Non, mais si on trouve ce téléphone, ce sera grâce à vous.
— Ne comptez pas trop sur ce téléphone, j'ai juste lancé une bouteille à la mer, il se peut que personne ne lise jamais le message que j'y ai laissé.
— Jameson, ayez un peu plus confiance dans le monde et il vous surprendra, vous m'avez redonné l'espoir de retrouver ce téléphone et j'y crois. Et même si cela ne donne rien, vous avez fait de votre mieux, je vous laisse pour explorer d'autres pistes mais peut-être que grâce à cette bouteille à la mer, nous résoudrons cette enquête. Dawkins repart par l'ascenseur rejoindre Rodes pendant que Jameson pense très fort que Dawkins se fait de belles illusions en croyant retrouver ce téléphone et que le meurtrier a certainement gardé le téléphone de la victime ou l'a détruit dans une décharge, balancé à la mer ou brûlé dans une cheminée, enfin lui c'est ce qu'il aurait fait, mais bon, on s'est jamais les tueurs débiles ça existe.
Je lis un chapitre de ta plume seulement ce soir, n’ayant pas le temps pour plus - et trop de lectures en attente hors PA -, mais je ne suis pas déçu. C’est encore un chapitre amusant, bien écrit, et qui ne donne pas envie de s’arrêter, au contraire ! :)
Je lis la suite très bientôt !
Sincèrement,
H. M.