Un morceau de béton particulièrement massif me fait face. Les autres garçons ont réussi à l’escalader sans trop de soucis, pour eux, toute cette sortie dans les décombres est juste une balade de santé. Ils sont plus vieux, plus grands et ils se moquent de mes difficultés sans même se poser de questions. Des crétins. J’aimerai bien voir comment ils se débrouilleraient avec ma taille.
Glenn me tend une main secourable. Contrairement à ses amis, il me surveille du coin de l’oeil et force le groupe à ralentir quand il remarque que je peine. J’ignore sa gentillesse trop prévenante et je m’élance seule dans l’ascension. Ruiner un peu plus mes ongles et mes genoux ne changera pas grand-chose, Laurine me grondera de toute façon. Ça m’entraîne au moins. Depuis le temps que je crapahute avec eux, j’ai appris à repérer les prises, à m’en servir pour m’élever, à bien positionner mon corps. Eux, ils y arrivent que grâce à leurs grandes jambes et à la force brute.
Et puis… Ces murmures indistincts qui ne me quittent plus à chaque fois que je suis à l’extérieur… J’ai l’impression qu’ils m’aident à grimper, qu’ils me conseillent. Ils ont un côté presque… réconfortant. Ça a commencé après l’attaque de l’entrepôt. Plus les mois filent et plus j’ai la sensation de les comprendre. La seule fois où je les ai évoqués, j’ai failli retourner à l’hôpital du coup, j’évite d’en parler. Paraît que c’est une conséquence classique des miasmes d’Yokai, mais que c’est pas du tout bon signe pour la suite. Moi, je suis sûre qu’ils me veulent du bien, alors je préfère les garder.
Parvenue en haut, là où les garçons se chamaillent sans tenir compte de leur environnement, Glenn m’adresse un sourire et m’ébouriffe les cheveux. Je me rebiffe pour la forme, mais j’aime bien quand il fait ça. C’est le seul qui a le droit. Depuis l’attaque du Yokai majeur, un an plus tôt, ses cheveux ont poussé et, maintenant, une grande mèche couvre la moitié de son visage, masquant son oeil crevé.
— Chuis sûre que t’es pas chiche d’aller encore plus loin dans l’huka, par là !
— C-C’est dangereux ! Les décombres risquent de s’effondrer ! répond la victime des tourmenteurs.
— Poule mouillée !
— T’es pire qu’un écolo putain !
— Retire ça, fils de Yokai !
La plupart des garçons reprennent l’insulte, hurlant de plus en plus fort tandis que les échos se répercutent sans fin contre les brumes, légèrement grises sans lumière pour les faire scintiller. À travers les volutes d’huka, je distingue la cible des moqueries qui refuse obstinément d’aller vers la zone la plus endommagée. Normalement, personne n’a le droit de venir dans les parties de la ville pas encore réparées, pour des questions de sécurité. Néo-Knossos a besoin de beaucoup de temps pour panser ses plaies et ce coin est pas du tout une priorité. Les aqueducs ont été reconstruits, c’est déjà pas mal. Paraît que ce sont les structures les plus fragiles, celles qui cassent en premier à chaque attaque.
Là, on se trouve au huitième niveau. Si certains débris sont en équilibre instable et qu’on les fait tomber, ce sont les bâtiments en dessous qui risquent d’en payer lourdement le prix. Cette bande d’ados boutonneux aime bien braver les interdits pour se sentir grands, mais s’il y a le moindre problème, ils iront chouiner dans les bras de papa maman.
Au début, Glenn, beaucoup plus posé qu’eux, n’a pas voulu suivre ses amis, encore moins m’emmener avec lui. J’ai dû beaucoup insister et menacer de lui faire la tête pour qu’il cède. Depuis, je vois bien qu’il regrette, mais il a qu’une parole. Et puis… Il savait que j’ai toujours eu envie de venir là depuis l’attaque. Il continue de répéter que ce n’est pas une bonne idée, qu’il faut arrêter de ressasser le passé et aller de l’avant, mais je peux pas oublier ce jour-là. Au contraire, plus le temps file et plus c’est important, un besoin presque vital. Glenn trouve mon intérêt un peu morbide, mais face à l’argument que ça pourrait m'aider avec mes cauchemars, il a cédé. Il comprend quand même pas.
L’huka qui envahit tout, au point que plus aucune lumière n’est visible. Les brumes qui deviennent presque compactes… Je suis certaine que j’aurai pu marcher dessus… Et surtout, les volutes qui prennent forme d’un monstre sans apparence fixe, qui détruit absolument tout sur son passage. Les lieux sont identiques à ceux de mes rêves malgré que cela ne soit pas le bon niveau, et j’ai l’impression de revivre encore les mêmes événements. Sauf que cette fois-ci, rien ne peut m’arriver, je me sens en sécurité. Glenn et les murmures m’accompagnent.
Les intrusions de Yokais, même si y en a pas tous les jours, ça se produit régulièrement. Y a pas une décennie sans. Heureusement, les Palladiums ont la capacité de les repousser. C’est pas pour rien qu’ils sont en haut de la hiérarchie. Sans eux, il n’y aurait que des ruines depuis longtemps. Mais l’attaque d’un Yokai majeur, d’une telle puissance… C’est rarissime, presque autant que les nouveaux bouts de terres purifiés des angaes[1] par les Palladiums. Quand ça arrive tous les deux ou trois cents ans, on est content.
J’ai essayé de me renseigner un maximum sur l’attaque, mais les adultes refusent toujours de me répondre, prétendant que c’est mieux pour moi. Le contrôle parental me permet pas de rechercher sur l’intranet. De toute façon, je suis trop nulle avec l’informatique pour me débrouiller toute seule. Tout ce que j’ai pu glaner, c’est qu’il s’agissait d’un nouveau type de Yokai, immatériel, et c’est pour ça que les Palladiums ont eu autant de mal à le repousser. Néo-Knossos portera encore des cicatrices de cette attaque pendant des années.
— Aller poule mouillée ! Va par là ! Ou alors, t'as peur de rencontrer le Yokai ?
Les rires sont de plus en plus moqueurs, de plus en plus méchants, tandis que l’huka gagne en consistance autour d’eux. J’ai beau ne pas connaître leur bouc-émissaire, j’ai de la peine pour lui. Après, jamais j’irai l’aider. J’ai déjà eu assez de mal à venir avec eux jusque-là, je ne laisserai pas filer cette chance. Je peux quand même pas m’empêcher de commenter :
— Il était pas par là mais par là.
Je tends le doigt vers l’endroit où l’huka est la plus dense, tellement qu’on ne perçoit aucun des buildings aux alentours. Les projecteurs ont été débranchés dans les lieux à présent inhabités, pour économiser l’électricité. Étrangement, c’est loin d’être le coin le plus dévasté, mais je suis absolument sûre de moi. J’ai rêvé de cette rencontre trop de fois pour me tromper. Je reconnais le moindre détail, au point que j’ai l’impression que je vais me réveiller d’une seconde à l’autre. Je pourrai même dessiner la forme des corps au sol.
Immédiatement, les garçons arrêtent de charrier leur victime pour bondir à mes côtés. Ils m’encerclent, se redressent, espèrent probablement me faire peur. Glenn n’est pas très rassuré, mais sérieusement, ils pensent vraiment m’effrayer après ce que j’ai vu ?
— J’ai entendu parler de toi, commence le plus vieux, reconnaissable à son foulard en lurex brillant. T’es la gamine qui affirme avoir assisté de près à l’attaque ? Comme si c’était possible !
Il rigole et les autres l’accompagnent grassement. L’un d’eux essaie de tendre la main vers moi mais Glenn le repousse d’une petite tape sèche. Immédiatement, tous se mettent à le charrier. Ils cherchent juste une proie, ils s’en fichent de qui il s’agit.
— Ooooh, le preux chevalier vient sauver sa fiancée !
Ça m’embête quand même qu’ils s’acharnent sur Glenn comme ça. Lui il voulait pas être là.
— Arrêtez ça !
Je dois le crier plusieurs fois pour attirer de nouveau leur attention sur moi. Ils se moquent de mes hallucinations, me traitent de menteuse, mais je reste droite et le menton fièrement dressé. J’ai vu pire. Tellement pire. Et les murmures m’aident à ne pas baisser les yeux, j’ai l’impression que les volutes viennent danser auprès de moi pour me soutenir. Mon manque de réaction face à leurs attaques les perturbe et ils deviennent de plus en plus agressifs.
— Arrête de délirer fille de Yokai ! Comment t’aurais pu survivre d’aussi près ? Personne peut ! En plus, il était immatériel ! Il paraît qu’il était plus puissant que tous les autres, comment t’as fait alors ?!
Face à la remarque, je peux pas retenir un mouvement de recul. Normalement, les Yokais médiums et majeurs sont matériels, ils possèdent un corps, ce qui les rend d’autant plus effrayants, des brumes qui prennent consistance. Seuls les mineurs ne sont pas assez forts et restent vaporeux. Mais le dernier Yokai… Il a pris tout le monde de court avec une telle puissance sans corps. Comment j’ai pu survivre alors que tant de gens sont morts en étant plus loin que moi ?
Les garçons profitent de mes doutes pour s’engouffrer dans la brèche et ma confiance s’effrite. C’est vrai, j’étais beaucoup trop près. C’est plus de la chance, c’est juste impossible. Et pourtant… Et pourtant je suis là. Je suis même venue pour vérifier que, cette nuit-là, j’ai pas rêvé.
— Je… Je…
Les yeux baissés, je bégaie sans pouvoir me contrôler. Les larmes montent doucement tandis que le silence des murmures laisse un froid désagréable. Est-ce que j’ai tout imaginé ? Qu’est-ce que je me déteste dans ces moments-là.
— Je quoi ?
— Une… Une personne m’a protégée, fais-je dans un souffle. Quelqu’un a attaqué le Yokai.
Un blanc stupéfait suit ma réponse. Une fois qu’ils ont pleinement réalisé ce que je viens de dire, ils éclatent tous de rire.
— Qui serait assez fou pour affronter un Yokai ?!
— Même les Palladiums doivent rester à distance pour les repousser !
— Mais c’est le pire mensonge du monde !
— Elle est drôle ta fiancée Glenn !
Ils parlent tous en même temps et je vois bien que personne me croit. Devant les moqueries, je pète un câble.
— C’est vrai ! C’était une Lame de Sang ! Je l’ai reconnue aux cheveux blancs et aux yeux rouges ! Elle s’est battue contre le Yokai !
Après une seconde de surprise, tous les garçons éclatent de rire.
— Et puis quoi encore ?! C’est la mafia ! Pourquoi ils attaqueraient un Yokai ? Et pour te protéger en plus ?!
Ils ne pensent plus à me chahuter, ils sont juste tordus en deux à cause de ce que je viens d’affirmer. Ils me traitent de mytho et certains ont tellement perdu leur souffle qu’ils se laissent tomber au sol. Au milieu de leurs éclats qui ne sont même pas réellement méchants, je sens mon assurance disparaître. Je baisse la tête et je me recule d’un pas, jusqu’à retrouver la proximité de Glenn.
Quelques instants plus tôt, j’étais sûre de moi… Je sais que c’est totalement improbable, voir impossible. Qu’est-ce que la mafia ferait avec les Yokais ? Ils sont connus pour tuer, voler, gérer le marché noir… pas pour aider les fillettes en danger. D’accord, certains se demandent s’ils ont pas vendu leur âme aux Yokais, ce qui expliquerait la couleur de leurs yeux et de leurs cheveux… Mais aller les affronter ? C’est du suicide sans les capacités des Palladiums.
Je voulais absolument revenir parce que j’étais certaine de trouver quelque chose, un indice, une preuve que j’étais pas folle, que j’avais pas rêvé. Un truc pour comprendre. Mais là, au milieu des brumes et des rires… Y a juste rien. J’ai dû halluciner. Les Lames de Sang avaient même aucun intérêt à intervenir, des rumeurs disent qu’ils occupent les niveaux les plus bas et que c’est pour ça qu’ils sont interdits d’accès. Alors pourquoi protéger d'autres endroits ?
Il… Il parait que les Yokais peuvent avoir des effets bizarres sur les gens. Est-ce que c’est juste ça ? Ou comme l’affirme Laurine, j’invente cette histoire pour m’aider à aller mieux ? J’ai toujours refusé de voir le psy comme elle le voulait parce que j’étais sûre de moi… Mais là…
Les réponses que j’espérais, elles existent pas.
Glenn me serre l’épaule. Il m’adresse un sourire et son oeil doux est posé sur moi, légèrement inquiet. Il avait raison de me dire de pas venir. Il s’apprête à me proposer de rentrer à la maison, mais l’hilarité des garçons s’est calmée et ils m'entourent de nouveau, probablement pour se foutre encore un peu de moi. Avant qu’ils puissent recommencer, l’adolescent à l’écharpe en lurex se rapproche de moi. Ignorant la tentative de Glenn pour le repousser, il se penche vers moi et me glisse quelques mots à l’oreille.
— Plutôt que de mentir, si les Lames de Sang t’intéressent tant que ça, viens me retrouver demain soir au square d’Hélios.
Il se redresse et il sourit largement, sans que j’arrive trop à déterminer ce que ça signifie. Quoi ? Il veut se moquer de moi en petit comité ? En profiter pour me tabasser et me voler ? Ou est-ce qu’il sait vraiment quelque chose ? Pourtant, il a ni les yeux rouges, ni les cheveux blancs caractéristiques de la mafia. Il m’adresse un clin d’oeil, laisse échapper un rire et se détourne, totalement sûr de lui.
Sans plus résister, je suis Glenn qui se dirige vers la sortie des décombres.
L’idée d’une piste me redonne confiance.
Demain soir… Demain soir je saurai.
[1] Angaes : Brumes corrosives et mortelles entourant la ville.
La temporalité du début de chapitre m'a fait bizarre. Je ne savais plus trop ce qui était le présent et ce qui était le passé, parce que ça s'alternait de façon floue. Peut-être unifier un peu plus les flashbacks et avoir une progression linéaire sur le moment ?
Je n'ai pas compris avec qui ils étaient et pourquoi Ariane aurait envie d'être avec eux étant donné qu'ils sont imbuvables. Je sais que tu l'expliques à un moment donné mais je crois que l'explication ne m'a pas convaincue. Pourquoi ne pas venir se recueillir là seulement avec Glenn ? Est-ce que ça ne serait pas plus propice à son enquête ?
À l'inverse de mon idée, j'aime bien aussi celle que propose Peridotite ("À l’école, tu pourrais la faire traîner avec la bande des badass. À partir du chapitre du baiser volé par exemple. Au lieu de péter les cotes du gars avec je-ne-sais quel pouvoir, elle pourrait le pousser et lui lancer ce défis, d’aller dans la zone du Yokai. Cela la rendrait plus dynamique, les chapitres seraient plus rythmés et génèreraient plus d’émotions.").
Je pensais que la présence d'Ariane pendant l'attaque était un fait avéré par l'hôpital et la famille adoptive. Cette question m'a fait douter : "Ou comme l’affirme Laurine, j’invente cette histoire pour m’aider à aller mieux ?" Qu'est-ce que les gens pensent qui lui est arrivé ?
J'ai senti un schéma répétitif où elle dit quelque chose et les autres rigolent et ne la croient pas. Il y aurait peut-être plusieurs réactions sur lesquelles jouer, pour varier.
Peut-être que ce serait intéressant de plus développer le personnage secondaire du garçon qui a une piste, pour que la fin du chapitre impacte encore plus et ne sorte pas de nulle part. Pas grand-chose, mais des touches : que ce soit celui qui l'insulte le plus ou au contraire celui qui la défend, bref qu'on le remarque.
— Je suis par ailleurs entièrement d'accord avec les propositions de Peridotite sur resserrer les chapitres, les densifier et les organiser par lieux / informations. Ça a l'air d'un travail infini comme ça, mais en fait ça se fait assez facilement avec des "flash cards", en écrivant une scène par carte et en jouant avec jusqu'à tout avoir au bon endroit. Condenser ton histoire va en faire ressortir tout le potentiel et le lore. —
Coquillettes :
◊ "La seule fois où je les ai évoqués, j’ai failli retourner à l’hôpital du coup, j’évite d’en parler." Je dirais qu'il y a deux phrases, avec la première qui se finit à "l'hôpital".
◊ "Aller poule mouillée" Allez
Pour le passage dans les ruines, je vais essayer de l'introduire un peu plus, pour que ça ne sorte plus trop de nulle part (même si, à la base, j'aimais bien ce côté un peu flou/rêve de ce chapitre qui sort un peu du néant dans la trame narrative, mais faut que j'admette que ça marche pas ^^" ), notamment pour expliquer qu'ils viennent avec les garçons et pas sans. Ariane voulait venir sur les lieux parce que depuis le début de ses rêves sur le Yokai, ça l'intéresse à fond, mais normalement, les lieux sont interdit au public (pour des raisons de sécurité, les décombres sont pas stabilisés), et du coup, il faut l'aide des jeunes idiots du coin pour parvenir à trouver un moyen de se faufiler. Les autres font ça tout le temps et peuvent montrer le chemin, clairement va falloir que je reprenne ça et que je l'introduise avant.
Pour les changements, je pense aussi décaler ce chapitre pour le mettre en cinquième position, juste après le premier rêve sur le Yokai, mais du coup en laissant l'infiltration à sa place pour du coup faire apparaître le fil rouge plus vite, et faire monter un peu le truc.
Et pour le côté "on ne croit pas Ariane", faudra que je sois plus claire, mais l'idée, c'est qu'il n'y a pas de doute qu'elle a été prise dans l'attaque, mais normalement, c'est impossible qu'elle ait été aussi proche du Yokai, elle n'aurait pas dû survivre, et c'est ça que les gens remettent en cause, une si grande proximité.
Merci pour les coquilles et pour tes retours =D
Flammy retourne sur les lieux du drame avec ses camarades et Glenn.
Je trouve le chapitre plus rythmé. Et je me demande du coup s’il ne vaudrait pas mieux qu’il arrive plus tôt. Au moment où elle est à l’école, elle pourrait se rapprocher de la bande par exemple, ce qui justifierait qu’elle parte avec eux. En plus, on connaîtrait déjà un ou deux garçons et Glenn pourrait ne pas être là (pas besoin de chouiner dans les bras de Laureline ou de son fiancée à chaque chapitre non plus). Ariane a toujours besoin d’être prise par la main, dans les bras, cajolée et touchée etc (alors qu’elle n’aime pas ça, mais en fait, elle aime clairement ça ou elle n’agirait pas de la sorte. Autre parenthèse : perso, je suis quelqu’un qui a toujours été farouche de ce côté-là et ce, depuis l’enfance. Qu’est-ce que ça agaçait ma grand-mère que je ne vienne pas l’embrasser ni elle ni ses amis ! Pour autant, ils le savaient, respectaient ce choix et me laissaient en paix. Et je parle depuis toute petite, alors à 10 ans, bien sûr qu’ils ne venaient pas me cajoler à tout bout de champs, heureusement ! Quand tu es comme ça, c’est rare d’aimer prendre la main, enlacer etc, surtout à cet âge-là, le faire avec un garçon. Du coup, j’ai l’impression qu’Ariane, c’est un peu tout et son contraire. Elle aime pas être cajolée mais en fait si.
À l’école, tu pourrais la faire traîner avec la bande des badass. À partir du chapitre du baiser volé par exemple. Au lieu de péter les cotes du gars avec je-ne-sais quel pouvoir, elle pourrait le pousser et lui lancer ce défis, d’aller dans la zone du Yokai. Cela la rendrait plus dynamique, les chapitres seraient plus rythmés et génèreraient plus d’émotions. On commencerait à cerner le perso d’Ariane, mais aussi de ceux qui l’entourent notamment à l’école. Celui au baiser, à priori un ennemi potentiel, pourrait au contraire devenir son ami. J’aime bien le fait qu’elle veuille revenir sur les lieux du drame et surmonte sa peur. Mais ça serait bien qu’elle le fasse elle-même, sans Glenn. Perso, je la ferais plus active et débrouillarde (en même temps, j’aime pas du tout les héros passifs donc bon), ce qui justifierait aussi ce brusque changement de style. En gros, même si elle toujours amnésique, elle n’est plus un légume qui bave et reprend progressivement les rênes de sa vie. Aussi, je n’aime pas tant la loop du bully dans les livres jeunesses qui est souvent traité de manière ultra clichée. C’est un peu mon sentiment dans ce chapitre-ci. Les garçons la chahutent et tout, mais y a pas de conséquences, elle ne réagit pas. Il y a moyen de jouer avec ça à mon avis, de jouer sur le caractère des garçons pour ne pas en faire des stéréotypes. Ça changerait tout et ça serait tellement plus chouette.
À mon avis, tu devrais combiner, emboiter tes chapitres pour les rendre plus denses et que chacun contiennent tous du lore, de l’action et des émotions et que l’intrigue progresse. Je pense qu’en 7 chapitres, tu peux en faire 3 ou 4, le tout serait beaucoup plus palpitant. Mais ce n’est qu’une idée bien sûr.
Je pense toujours qu’au moment des fiançailles, il aurait pu y avoir un petit saut dans le temps, genre au lieu d’avoir 10 ans, elle en aurait 14-15. Il y a un truc avec cet rupture de style que je n’aime pas trop. Ça combiné au fait qu’elle apprenne le boulot d’intendant et retourne sur les lieux du drame. Faire ça à 10 ans, en plus quand on est handicapé mental, ça me parait louche.
Aussi, y a-t-il toujours des vapeurs toxiques en ce lieu type radioactivité ?
L’histoire progresse, je râle mais j’aime bien ce monde et il y a toujours le mystère des brumes, des Palladins et de la mafia.
Mes notes :
“Les autres garçons ont réussi à l’escalader sans trop de soucis »
> Je mettrais un point et non une virgule à la fin
« des miasmes d’Yokai”
> Des miasmes du Yokai
“les garçons se chamaillent sans tenir compte de leur environnement »
> Comment ça ?
« et, maintenant, une grande mèche couvre la moitié de son visage, masquant son oeil crevé. »
> Tu l’as déjà dit dans les chapitres précédents. Tu peux lui mettre un bandeau devant l’œil si tu veux décrire un changement ?
« légèrement grises sans lumière”
> Mon tout premier commentaire sur les adverbes vaut pour toujours 😊
« je distingue la cible des moqueries qui refuse obstinément d’aller vers la zone la plus endommagée »
> C’est-à-dire ? J’ai du mal à suivre
« Il savait que j’ai toujours eu envie de venir là depuis l’attaque. »
> Maladroit à cause du temps des verbes ?
« L’huka qui envahit tout, au point que plus aucune lumière n’est visible. »
> Un « qui » traine là.
« Les brumes qui deviennent presque compactes… Je suis certaine que j’aurai pu marcher dessus »
> Une suggestion : « Les brumes m’apparaissent si compactes que j’ai l’impression de pouvoir marcher dessus »
« Et surtout, les volutes qui prennent forme d’un monstre sans apparence fixe, qui détruit absolument tout sur son passage. Les lieux sont identiques à ceux de mes rêves malgré que cela ne soit pas le bon niveau, et j’ai l’impression de revivre encore les mêmes événements. Sauf que cette fois-ci, rien ne peut m’arriver, je me sens en sécurité. Glenn et les murmures m’accompagnent. »
> Une suggestion : « À ce niveau (tu pourrais donner un nom spé au niveau), je retrouve à peu près les lieux de mes rêves. Les contours indistincts des buildings infinis. La brume qui danse tout autour. Bien malgré moi, je revois le Yokai apparaître dans les volutes blanches, ses tentacules innombrables, ses yeux jaunâtres. Mais cette fois-ci, les voix dans ma tête m’apaisent, me chuchotent que je suis en sécurité et je n’ai pas peur. Je m’avance vers le vide, mais X me retient. »
« régulièrement. Y a pas une décennie sans »
> Pas si régulièrement du coup. Si tu t’inspires de catastrophes naturelles type tremblements de terre, sache qu’au Japon, il y en a un ou deux par mois. Je me disais que ça pourrait être intéressant de voir apparaître de tous petits Yokais qui pourraient être vite maitrisés.
« Heureusement, les Palladiums ont la capacité de les repousser. »
> Tu te répètes. Cette info, tu l’as déjà donné au chapitre précédent, je te conseille de combiner les infos.
« Normalement, les Yokais médiums et majeurs sont matériels »
> Pareil dans ce paragraphe
« Mais le dernier Yokai… Il a pris tout le monde de court avec une telle puissance sans corps. »
> Idem
En tout cas, j’ai hâte qu’elle descende chez les mafieux et que quelque chose arrive.
Au plaisir de lire la suite,
Pour Ariane, clairement je vais devoir la rendre plus farouche au cours des chapitres. Bon, par contre, je tiens à souligner que tu as eu de la chance dans ton enfance, moi j'étais pareil et ma famille en avait rien à faire que j'aime pas ça et je devais quand même faire la bise, des câlins et autre, et j'ai pu arrêter que à "la crise d'ado" ^^" Mais oui, ça serait quand même pertinent que les gens autour d'elle soit quand même plus considérés, ils sont normalement sympa.
Pour qu'Ariane traîne plus avec les autres garçons à l'école, là j'avoue que je suis un peu plus mitigée. Je supprime pas directement l'idée, mais je ne vois pas trop comment le faire. Je vais laisser ça mariner, mais pour le moment, on verra bien. Et pour Glenn, elle a quand même que 10 ans et sortir de nuit, ça se fait encore moins que dans notre monde à cause des brumes, donc bon, sortir à 10 ans sans Glenn, ça me paraissait bizarre ^^" Mais je peux carrément la faire plus proactive, genre elle a bien embêter à fond Glenn pour qu'il serve de caution "j'ai le droit de sortir la nuit".
Pour le saut d'âge, il y en a un au début de la partie 2, et pour certaines raisons (lié à ce qui se passe pendant l'ellipse), je préfère le laisser là.
Pour réduire le nombre de chapitres, faudrait voir en cours de réécriture. Je n'ai pas envie d'avoir des chapitre trop long (je voulais 3k max), du coup il faudrait voir comment je peux arranger ça.
Plus de miasmes, c'est juste lorsqu'il y a un Yokai de présent.
Encore pas mal de réflexions en cours du coup ^^ Merci pour tes retours =D
Quand je dis revoir le nombre de chapitre, c'est pas pour les rendre plus longs, au contraire. Perso je garderais certaines infos sous le coude pour les dévoiler plus tard. Par exemple les cultures hors-sol et sa formation d'intendance, ça vient un chouilla trop tôt. Mais aussi les infos sur la mafia dont tu pourrais faire un chapitre special où le sauce monte. Elle a pour la première fois ses rêves sur le gars au sabre et lorsqu'elle se trouve melée à un attentat dont ils échappent indemnes in extremis, elle fait le lien entre le physique du gars de ses rêves et le physique d'un mafieux qu'elle aurait vu à ce moment. Ça doit être direct suivi par le chapitre d'exploration du site et une discussion avec les gamins sur la mafia. Tu dis qu'elle a besoin de Glenn, mais non : elle y va à la sortie de l'école ou alors ils sèchent les cours. En gros, elle brave des interdits quoi, soyons fous 🙂 Certains gosses pourraient douter de ses propos, mais d'autres pourraient l'admirer, lui demander qui était ce gars, comme était le Yokai, dire qu'elle est badass (c'est des gamins de 10 ans quoi). Et comme tu l'as fait, un des gars pourrait lui dire à la fin de la suivre en bas. Et genre ils y vont cash ensuite. Elle demande pas la permission de minuit quoi, c'est une héroïne de roman : elle bleute quoi.
Aussi, je combinerais les descriptions similaires ensemble, comme ces passages où elle découvre la ville. À l'inverse, j'allongerais des passages comme les fiançailles par exemple dont je ferais un chapitre entier avec une partie 1 de préparation plus courte et les fiançailles en tant que telles plus développées. C'est le moment de basarder du World building, les places des gens, leur apparence, le beau niveau avec des plantes ou je-sais-pas-quoi. Et surtout son étonnement, ses questionnements sur son attachement ou non à Glenn, en gros ses émotions pourraient plus transparaitre en mode show et pas tell.
En gros, je reserrerais l'action afin d'arriver de mieux en mieux à connaître Ariane à travers ses reactions et émotions, sa vision du monde et ce qu'elle veut, et surtout où elle va.
Je t'ai basardé tout ce que j'ai 😅 je te laisse faire le tri haha !
En fait, mon principal souci, c'est qu'il y a des choses que je suis obligée de caser maintenant, que je ne peux pas trop repousser à la partie 2, ou alors l'intérêt serait moindre.
Mais oui, je pense la rendre plus active dans l'attentat (enfin, façon de parler) et relier ça à son envie de fouiner, histoire que ça soit un déclencheur.
Pour les descriptions, c'est pas mon fort, mais je vais essayer de m'améliorer là-dessus, je me suis embêtée à construire un univers, autant le montrer ^^ Bon, en espérant que ça passe =D
J'aime beaucoup sinon le fait qu'Ariane s'interroge pour remettre au goût du jour cette mystérieuse Lame de sang. J'ai hâte d'en savoir plus sur ces imposteurs de Palladiums !
Allez Ariane, j'adore les héroïnes amnésiques donc sors le grand jeu dès que tu peux !
Eh oui, avec ce chapitre, les choses commencent sérieuses, on va aller fouiner dans les secrets ^^
Par contre, à part Glenn, ils sont tous odieux avec Ariane. A l'école ou à l'extérieur, il y en a pas un pour ne pas la chahuter.
Tu expliques qu'il y a plusieurs sortes de Yukai, ceux qui se matérialisent, ceux qui restent de brume. Il y a t-il une explication à ces différences ? Le monde des Yukais a ses propres spécificités? En saurons nous plus ? Sont-ils si méchants que ça? Ne sont ils pas contraints à attaqué la ville? Voilà tout ce qui me traverse l'esprit... ( un peu dans la lignée de l'attaque des Titans. C'est positif pour moi)
Au plaisir de lire la suite.
Et on peut dire qu'Ariane maîtrise pas vraiment la sociabilisation et comment se faire bien voir ^^" Ya des gentils en vrais qui ont essayé à l'école, mais ils ont fini par abandonner.
Il existe en effet plusieurs types de Yokais, on peut faire deux classifications. Une classification selon leur puissance (des faibles aux très forts, les majeurs) et selon s'ils sont matériels ou non. Les immatériels étant une nouveauté (celui qui est à l'origine de l'amnésie d'Ariane), on sait pas grand chose sur eux ^^ Et pour les autres questions, mystère :p
Je n'ai pas encore parlé du personnage de Glenn, au fait, mais je dois dire que je l'aime bien et que j'aimerais en savoir plus sur lui. On n'a que des aperçus à travers le regard d'Ariane : il est gentil, il la soutient... Mais que pense-t-il vraiment ? Après tout, lui aussi a été fiancé de force... Ça pourrait être intéressant qu'Ariane lui demande ce qu'il en pense (quoique ce n'est pas franchement son genre de lancer la conversation ^^)
Pour Glenn, c'est aussi un personnage que j'aime beaucoup <3 C'est pas forcément lui qui a le plus de présence, mais c'est clairement celui que j'aimerai le plus connaître dans le lot ! =D
Et pour céder aux moqueries et se laisser faire, tu as pu le voir ensuite, mais c'est clairement pas le style de la pitchoune ^^