chapitre 7

Par Anais
Notes de l’auteur : bonjour, voici la suite de l'aventure de Maelle !
je vous pris de m'excuser pour les fautes d'orthographes !
bonne lecture !

Elle serra fort la lanière de sa sacoche sur sa cuisse. Un scratch retentit lorsque Noah fit de même. Après avoir pris toutes les armes nécessaires, Maëlle fit signe au garçon de la suivre. Ils se rendirent au rez-de-chaussée dans un énorme garage. La jeune fille marcha avec assurance entre la centaine de véhicule rangés là. Il n’y avait aucun numéro, aucun indice qui pourrait indiquer là où l’on se situait: il était tout simplement impossible de se repérer. Seule Maëlle y arrivait. Aillant parcourut ce périmètre des milliers de fois, elle le connaissait comme sa poche. C’est ainsi qu’ils se retrouvèrent face à un énorme véhicule sécurisé et une trentaine d’agents. La cheffe des gardes indiqua à la petite troupe de monter dans la camionnette d’un regard. Elle entra en dernier et se plaça debout, face  au deux rangées de sièges où venaient de s’installer les gardes. Ils arboraient tous le même uniforme et la même expression inquiète. La perspective de chercher une nouvelle fois la sorcière les ébranlaient. C’est-à-dire que ce n’était une partie de plaisir pour personne. Le véhicule s’ébranla et Maëlle attrapa une barre pour e tenir. Lorsque le jour pénétra par les petites lucarnes, la jeune fille toussota pour demander le silence.

  • Comme vous le savez, nous sommes en mission pour trouver la sorcière. Nous vous avons réparti par groupes de deux et un dossier par équipe vous a été communiqué. Nous avons les dossiers les plus suspects et compliqués à gérer. Je n’ai pas besoin de rappeler les consignes, vous avez tous déjà assister à ce type d’arrestation.

Tous hochèrent la tête et la cheffe des gardes  s’assit sur le dernier siège libre, à côté de Noah. Elle s’efforçait d’ignorer les yeux du garçon qui la dévisageait d’un regard doux. Lorsque le véhicule s’arrêta enfin, elle se leva droite comme un piquet et tapa le code qui ouvrit la porte. Le soleil du milieu de matinée l’éblouit légèrement mais cela ne l’empêcha pas de descendre avec assurance et de se placer à droite de l’entrée. L’équipe s’installèrent face à elle, en rangées bien alignées. Ils s’inclinèrent, une main sur leur cuisse et la jeune fille claqua du pied. Puis soudain chacun partit pour accomplir leur mission. A leur démarche elle voyait bien que si il trouvait vraiment la sorcière ils ne l’arrêteraient pas. C’était leurs espoirs, en quelque sorte leur force de vie depuis que Hard avait installé cette dictature. Quels idiots. Ils ne pouvaient rien contre cet homme. Rien. Et faire ce qu’ils font les tuera. Non pas physiquement mais mentalement. Comme elle.

 Elle marcha dans la rue de la République en direction de l’opéra. Leur première suspecte était une danseuse. D’après ce qu’elle avait lu, cette femme était d’une très grande beauté et se servait principalement de cela pour amadouer les garçons à la recherche de sexe. Et beaucoup d’hommes étaient tombés dans son piège. Ainsi, elle les « ensorcelait » et les poussaient à lui donner de l’argent, qui disparaissait aussi vite qu’il était tendu. Elle était toujours danseuse et vivait dans un petit appartement qui ne valait pas l’argent volé. La jeune fille soupira intérieurement, Hard était tellement à court d’idée qu’il inventait la moitié des faits.

Noah marchait à sa hauteur, d’une démarche imposante et qui émaciait le respect. Elle remarqua qu’il avait réussi à aborder la même allure dissuasive qu’elle. Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune fille. Elle se voulait discrète mais le jeune garçon se tourna vers elle sceptique.

  • Qu’est-ce qu’il y a ?

Elle secoua la tête. Les gens autour d’elle s’écartaient sur leur passage. Certains la contemplaient avec émerveillement, certains avec peur et d’autres avec haine. Mais elle les ignora et continua sa route, Noah sur ses talons.

  • N’oublie pas ce que je t’ai enseigné, murmura-t-elle.
  • Regarder tout autour de nous. Ne t’inquiète pas j’ai des yeux derrière la tête.

Maëlle leva les yeux au ciel et ne put s’empêcher de pouffer.

  • Tiens tiens, j’ai enfin réussi à arracher un sourire à notre chère cheffe! s’exclama son camarade.
  • Arrête, s’écria-t-elle le sourire aux lèvres.

Elle s’arrêta soudain.

  • Reste à l’affut, la foule se densifie.
  • C’est normal, regarde, il y a l’opéra, dit-il en lui montrant du doigt le magnifique édifice.

Toute personne sensée resterait bouche bée face à ce chef d’œuvre de verre et de pierre. Les gargouilles et les lustres que l’on apercevait à travers l’immense vitre lui donnait un charme sublime. C’était de l’art tout comme ce qu’il se produisait à l’intérieur Mais Maëlle n’avait d’yeux que pour le vieux bâtiment noir plus loin, à côté de l’hôtel de ville. Il était moche, foncé, de vitre et grossièrement dessiner. Mais c’était lui que Maëlle regardait.

  • Ce n’est pas là que ta mère travaille?

Un voile couvrit les yeux de la jeune fille. Elle s’était figée, se refermant sur elle-même. Les quelques minutes de relâchement s’étaient envolées, elle était comme de la glace, immobile, le souffle coupé. Seuls ses yeux indiquaient qu’elle vivait encore. Des yeux vert troublés, humides et tristes. Noah s’approcha et posa sa main sur son épaule.

  • Maëlle tu vas bien? J’ai dit quelque chose de mal ? 

Soudain la jeune fille fut comme ramenée à la vie. Elle détourna le regard et se remit à regarder autour d’elle, analysant chaque passant.

  • Maëlle ? appela le garçon en appuyant sur son prénom.
  • Quoi ?! s’écria-t-elle en se retournant brusquement.

Il la dévisagea avec intensité. Ses traits étaient figés dans une expression inflexible. Son visage était crispé, elle cherchait à cacher ce qu’elle avait ressentit quelque instant plus tôt avec une telle force que cela pourrait étonner n’importe qui si on ne la connaissait pas. Noah ne la reconnaissait plus. Il ne comprenait pas le changement si soudain de la jeune fille. Il s’avança mais celle-ci recula.

  • Arrête, murmura-t-elle d’une voie à la fois triste et menaçante remplis de tension, comme si elle cherchait à comprendre.

Ne prenant pas garde à la dissuasion palpable de Maëlle, il lui attrapa le bras et l’enlaça fermement. Il la serrait fort de peur qu’elle se dégage, mais pourtant au grand étonnement du garçon et de la fille, elle ne bougea pas. Pire, elle se relâcha totalement et posa sa tête dans le creux de son cou. Son souffle léger effleurait la peau du jeune homme et il posa sa joue contre elle.

Il voulait parler. Elle aussi. Il voulait l’interroger. Elle voulait répondre. Mais la peur de revoir surgir la Maëlle distante était encré dans leurs âmes et aucun des deux jeunes gens ne bougea.

Maëlle savait qu’elle aurait du le repousser, le bousculer, partir. Mais son corps avait ressentit une telle émotion… une émotion si triste, si déçue, telle qu’elle n’avait jamais connue auparavant. La garde se sentait minuscule et insignifiante face à se qu’elle ressentait. Incapable de mettre des mots sur les battements de son cœur et les larmes qui ruisselaient sur ses joues, elle respirait le plus calmement possible. Elle sentit une paire de lèvres se poser sur son front. Des lèvres chaudes et remplies d’amour. Un déclic se fit et elle se libéra de l’étreinte de Noah. Elle ne prit pas la peine d’essuyer ses larmes. Et rapprocha son visage du garçon. Son souffle se mêla au sien. Une adrénaline folle s’emparait d’elle, son cœur était sur le point d’exploser et le rouge lui monta aux joues. Une voix lui criait d’arrêter, mais elle en avait assez. Leurs nez s’effleurèrent et elle sentit ses jambes flageoler.

Soudain elle sentit des mains fermes l’arracher à ce moment saisissant. Elle entendit le cliquetis des menottes et sentit ses jambes s’effondrer au contact d’un mollet. Toujours aussi transie, la jeune fille ne se défendit pas. Son cerveau criant à son corps de bouger, elle parvint enfin à déplier sa jambe, envoyant un homme plier en deux. Reprenant petit à petit à ses esprits, elle attrapa fermement les menottes et tira brusquement dessus, le bandit se retrouva propulsé contre un autre. Elle se releva méthodiquement et envoya son poing dans la figure d’un homme. Elle s’apprêtait à faire de même à un autre, lorsqu’elle se rendit compte de la tenue qu’ils portaient. Ce n’était pas des bandits, mais les gardes de Hard.

Maëlle se figea soudainement. Eux la regardait s’attendant à ce qu’elle les violente. Se rendant compte soudain qu’elle ne comptait rien faire, ils s’approchèrent doucement d’elle, tel des félins face à leur proie. Elle se rappela tout à coup son rôle. Son regard redevint coupant et menaçant. Elle était leur chef, alors quand ils se jetèrent sur elle pour l’attraper, elle se décala à une vitesse fulgurante, et les regarda tous rentrer en collision. Une fois tous sur le sol, elle s’approcha et croisa les bras.

  • Quelqu’un peut-il m’expliquer ce bazard ?

Personne ne lui répondit. Elle baissa sa main et attrapa un couteau aiguisé. Elle le fis passer entre ses doigts, défiante. Sa dissuasion avait bravé leur silence et une femme maigrelette répondit timidement.

  • Nous ne sommes pas autorisés à parler à la personne qui sera mis en état d’arrestation.

Les sourcils de la jeune chef se froncèrent. D’une main elle leur indiqua de se relever. La plupart s’exécutèrent mais quelques-uns restèrent assis, refusant de lui obéir. Elle sentit un grondement monter de sa gorge qu’elle fit taire aussitôt. Elle s’approcha à grandes enjambées et attrapa par le col la femme qui lui avait répondu. Elle la souleva du sol et les mains squelettiques de la garde montèrent instinctivement à sa gorge. Maëlle sentit les agents ce crisper autour d’elle. Elle remarqua soudain que ce n’était pas ses gardes qui étaient partit avec elle ce matin. Ils faisaient partis d’une autre mission.

  • Explique-toi, cracha-elle au visage apeuré de la femme.
  • Je… je… je n’en ai pas l’autorisation, chevrota-t-elle.

Maëlle la rapprocha jusqu’à ce que leur nez se touche, les pieds de la garde toujours en l’air.

  • Je ne te demande pas si tu peux, je te demande de le faire.

Sa voie trembla lorsqu’elle répondit enfin.

  • Hard nous a ordonné de te surveiller, déglutit-elle. Puis de t’arrêter lorsque le bouton dans ma poche s’allumera.
  • Tu sais pourquoi il a demandé ça? murmura la jeune fille en resserrant plus sa main, provoquant une quinte de toux à sa victime.
  • Maëlle arrête.

Elle tourna la tête surprise. Noah était totalement sorti de son esprit. Apparemment il s’en était aussi bien sorti qu’elle. Voire mieux. Il ne s’était pas retrouvé au sol lui semblait-il. Aucune feuille ou pollen ne parsemaient sa tenue contrairement à elle. Une lumière s’alluma dans son cœur, puis remarquant l’intensité de son regard, s’éteignit aussitôt. Elle lâcha brusquement l’agent, qui s’affala comme une feuille, les mains sur sa gorge écarlate. Quelques-uns de ses collègues lui vinrent en aide et les autres s’approchèrent avec prudence. La tête de Maëlle était en ébullition. Son cerveau ne cessait de peser le pour et le contre sans trouver de solution finale au problème qui s’affichait à elle. Elle recula lentement, les mains en avant, en signe d’apaisement. Elle sentit Noah s’approcher doucement d’elle. La jeune garde le regarda affolé et recula un peu plus. C’était comme un piège. Avait-il deviné? Non c’était impossible… ses jambes flageolaient, on aurait dit des marshmallows sur le point de fondre sous son poids. Un piège qui se refermait.  Elle respirait difficilement. Soudain elle rencontra un obstacle. Un obstacle humain. Elle se retourna en sursaut et fit face à Hard qui la regardait de ses yeux persans. Derrière lui ce dressait un bataillon de garde. La bouche sèche elle repartit doucement dans l’autre sens. Elle voulait retrouvé Noah et le sentir contre elle. Son corps chaud contre elle qui la rassurait grâce aux légères caresses dans le dos. Mais il ne se trouvait plus là. Il était aux côtés de Hard.

  • Que…murmura Maëlle abasourdie.
  • Merci beaucoup Noah pour ce que tu as fait.

Elle le chercha du regard, mais il la fuyait. Il se tordait les mains mal à l’aise.

  • Tu dois te poser beaucoup de questions. Trop pour toi.

La situation lui échappait des mains. C’était la première fois depuis des années.

  • Ne t’en fais pas, il ne fait que suivre mes ordres.

Elle croisa enfin le regard du garçon, mais il ne répondit pas aux questions qui brillaient dans le sien.

  • Tout ça pour te protéger, si ce n’est pas malheureux.
  • Me protéger? Mais de quoi? chuchota Maëlle.

Un rire hystérique s’échappa des lèvres bien dessinées de l’homme si petit.

  • Mais de moi voyons! s’écria-t-il comme si il s’agissait d’une évidence. De moi et de la nuit que nous étions sur le point de passer ce soir.

Elle réussit enfin à ravaler sa salive. Son corps s’affolait dangereusement. Il y avait quelque chose derrière tout ça. Qu’avait-elle commit ?

  • Dommage qu’il ne sache pas pourquoi nous t’arrêtons aujourd’hui, dit-il en étirant son sourire mauvais. Et que cela se retourne contre lui.

Soudain, sans prévenir, un homme avait, à la vitesse de l’éclaire, attrapé Noah d’une technique imparable et menaçait de lui trancher la gorge de son couteau rouge. Maëlle avait bondi au même moment mais une tripotée d’agents lui barrait le passage, la dissuadant d’armer. Mais ce n’était pas ça qui l’inquiétait, c’était la lame contre le cou de Noah.

  • Tu te souviens, susurra Hard. C’est exactement le même schéma qu’il y a trois ans.

Exactement le même. Authentique et toujours aussi dure. La sueur perlait de son dos, de son front, de ses aisselles. Sa tête bourdonnait, ses poings étaient serrés… la scène était conforme aux règles. Une personne qu’elle aimait menacée et elle devant faire un choix. Seulement, elle ne connaissait pas encore le dilemme auquel elle allait avoir affaire.

  • Quelles sont les options ?, demanda-t-elle retrouvant sa voix dure de cheffe.
  • J’étais sûr que tu demanderais. Et si nous y allions par étapes, traitresse, siffla-t-il telle un serpent fasse à sa proie.
  • Traitresse? répondit la jeune garde, se reprenant du mieux qu’elle pouvait. Ce n’est pas moi qui suis sur le point d’arrêter son agent.
  • Effectivement. Mais, je ne t’arrête pas par plaisir. Ce n’est pas un simple loisir, c’est une protection que je me fais.

Il ne pouvait pas savoir. Elle en était convaincue. Enfin elle tentait de s’en convaincre. Il ne savait pas et ne répéterait pas une nouvelle fois les options d’il y a trois ans. C’était impossible.

  • Sorcière.

Elle vacilla. Noah la regardait, effaré. Elle l’avait déçu. Elle en était convaincu.

  • ”Je vois que cela te fait de l’effet”, s’exclama-t-il, puis en se tournant vers les gardes et la foule qui formaient à présent un attroupement. ”Oui, chère populace, oui, vous avez bien entendu, cette fille devant moi n’est autre que la sorcière que vous attendez tous. Et elle vous a trahis autant qu’a moi. Elle était censée être la cheffe de la résistance, votre sauveuse, et pourtant la voici en tant que cheffe des gardes.

Il s’arrêta pour contempler la foule puis s’arrêta sur l’être qui se décomposait petit à petit.

  • Alors, je vais te demander de faire un choix, comme il y de cela trois ans. Et n’oublie pas, tu ne peux pas mentir, je possède ceci.

Il brandit une pierre. Une pierre comme les autres pourtant si maléfique. Un simple caillou gris qui avait détruit sa vie.

  • Une question, la même question. Une question toute bête, mais dont tu ne peux répondre non. Si ta réponse est affirmative, je tuerais Noah sous tes yeux et je te laisserais partir. Mais si ta réponse est non, alors tu finiras au cachot, et tu n’en auras pas le choix. Et ne cherche pas à utiliser tes pouvoirs, la pierre nous protège.

Elle attendit. Elle connaissait par cœur les trois mots qui sortiraient de sa bouche et qu’elle redoutait le plus au monde. Les mots qui revenaient dans ses cauchemars et qui la hantait. Sa bouche saignait tant elle s’était mordu la peau. Elle essuya le sang qui coulait et murmura en cœur avec hard la fatidique question.

  • Aimes-tu Noah ?

Son cœur s’arrêta de battre. Entendre ses mots la tuait. Tout ce qu’elle avait caché au plus profond d’elle-même depuis tout ce temps venait de réapparaître d’une manière effroyable. Elle était à bout. Elle ne trouvait plus la force de se contenir. Elle plongea son regard paniqué dans ces yeux bleus. Lui aussi semblait avoir perdu le contrôle. Une larme roula sur la joue de la jeune fille. Ses jambes flageolaient. Soudain, toute la magie qu’elle avait contenue en elle s’envola. Elle explosa et projeta de la lumière dans toutes les directions. Une lumière si brillante qu’elle brulait tout sur son passage. La foule se ratatinait sur le sol, hurlant de douleur. Elle rejeta sa tête en arrière et regarda le ciel. Elle ne contrôlait plus sa magie qui partait à vive allure, sortant tout droit de son être. Elle se sentait vide, perdue et impuissante.

Soudain, une main douce dont elle avait si souvent rêvé se posa sur son bras. Elle tourna son visage ruisselant de larme vers Noah qui la regardait horrifié. Il allait bien. La lumière ne lui faisait rien. Des sanglots jaillirent la jeune fille, puis sentant toute ses forces l’abandonner, elle tomba. Son esprit devint noir et elle s’écroula comme une fleur fanée dans les bras de Noah.

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