Le chemin est encore long et périlleux,
les récits du périple seront beaux et harmonieux.
— J’arrive pas à me faire à ta nouvelle tête.
Liz fixait Ariane de ses deux grands yeux curieux, cela ne la dérangeait nullement, mais elles avaient autre chose à faire que de rester coincé sur quelque chose d’aussi insignifiant.
— C’est juste que, t’as l’air chauve, qu’il te reste plus rien. Et comme t’as les cheveux blancs ça n’aide pas, on dirait une vieille.
Pas plus affectée par les commentaires désobligeant, Ariane se contenta de remarquer :
— Tu parles trop fort, baisse d’un ton.
— Oups, pardon. dit précipitamment Liz aux étudiants qui partageaient leur table.
Cela faisait maintenant une semaine que Liz vivait tel un parasite dans sa maison, ses parents étaient ravis d’avoir une “vraie fille” chez eux, peu importe ce que cela signifiait. Sa soudaine perte de cheveux les avaient terrifiés, ils ont beau vouloir faire semblant d’être d’accord avec sa nouvelle apparence, elle sentait leur jugement silencieux. Ariane avait les cheveux encore plus courts que ceux de son frère, et ils n’étaient pas du tout coupés de manière égale, ayant encore des touffes plus grandes que les autres. Liz avait dû la forcer à utiliser une tondeuse pour “rectifier le tir.”
Elles avaient commencé des recherches, mais la petite librairie du coin n’avait pas pu leur donner beaucoup d’information. Les deux filles ont alors préparé une expédition jusqu’au centre-ville de Nantes, le réveil avait sonné à 6h, Liz a dormit durant tout le trajet en bus, et elles ont atterrit au milieu de la rue marchande. La bibliothèque universitaire était impressionnante, la plus grande à laquelle elles pouvaient accéder.
Bloquée depuis 8h30 dans l’immense bâtisse où même le battement de cœur de sa montre était audible. La tête de la bibliothécaire quand elles ont demandé s’il y avait des livres sur les mondes parallèles avait été grandiose, elles s’étaient contentées de prendre tous ceux qui étaient présent - une bonne douzaine - et les lire un à un. Six chacune, elle devrait avoir finit dans une semaine avec de la chance. La moitié de ces livres n’étaient pas plus gros qu’un magazine, et l’autre moitié donnait des allures de dictionnaire. Liz semblait avoir beaucoup de mal à se concentrer sur la tâche, tentant de lui parler toutes les 10 minutes.
C’était elle qui voulait faire tous ces efforts à l’origine, lire un livre était trop barbant pour elle ?
— Vient… Je ne pense pas qu’on trouvera d’information importante, on devrait plutôt voir si on ne trouve pas des miroirs…
— Non, on est venue pour ça, on ne va pas faire demi-tour maintenant.
— Depuis quand c’est toi la plus motivée ? se plaint sa camarade.
— Depuis toi.
— C’est vraiiii….
La petite s’affala sur la table, obtenant des regards agacés des étudiants bien plus vieux qu’elles de leur table. Après tout, elles utilisaient beaucoup de place sur la table pour placer leurs précieux ouvrages, et le nombre de place semblait limité.
Le premier livre qu’elle a lu était un magazine qui déclarait que les mondes alternatifs n’existaient pas, et ce qui s’en rapprocherait le plus ce serait des planètes en dehors de notre système solaire qui serait similaire à la nôtre mais complètement différente. Le voyage dimensionnel serait alors une toute bête téléportation. Mais si c’était de la téléportation, Eleo leur aurait dit.
Le second ouvrage était une compilation de toutes les manières dont la fiction expliquait le voyage dimensionnel. Ariane avait hésité à le mettre simplement de côté sans le lire mais avait finit par le donner à Liz, l’écriture était beaucoup plus lisible et la jeune fille sembla apprécier le geste. Elle avait récupéré à la place une encyclopédie de calculs et théorie sur les différentes dimensions existantes et comment elles pourraient exister mathématiquement et physiquement parlant. L’entièreté était illisible, incompréhensible, et Ariane se prenait à lire quatre fois la même phrase en espérant qu’elle finisse par en comprendre le sens.
Mais rien à faire, elle pourrait fixer les chiffres et lettres des équations, ça n’allais pas lui donner ce qu’elle voulait savoir. Peu importe comment elle le voyait, il fallait lire tout ce qui était possible. Mais peut-être que le quatrième pavé sur la physique quantique allait lui donner plus d’information. Ou peut-être qu’elle ne faisait que s’enfoncer dans un domaine qu’elle ne maîtrisait vraiment pas. Tout en sachant que porter ces livres lourds lui faisait mal à son bras gauche, bien loin d’être guérit.
— Ariane, j’ai faim.
— Va chercher à manger.
— J’ai pas d’argent, moi !
Ariane plissa les yeux sur la petite, elle avait vraiment fait tout le chemin jusqu’à chez elle sans prendre de l’argent ?
— J’ai tout utilisé pour prendre le bus qui me ramenait vers chez toi.
Un long soupire lui échappa, elle ne savait pas quoi lui dire d’autre alors elle lui tendit de l’argent de son portefeuille sobre et la petite disparue de la bibliothèque. Au moins elle allait avoir du silence pour un moment.
Ariane prit les magazines les plus courts pour voir ce qu’il pouvait bien y avoir d’intéressant à l’intérieur. Elle voyait bien des articles, écrit par des scientifiques du monde entier, mais ce qu’ils disaient n’avait rien d’intéressant. Puis un article l’interpella, il parlait de miroir.
“Je pense que si le voyage dimensionnel existait, ce serait par le biais de miroir. Rien n’est plus représentatif d’un autre soi que celui que l’on voit dans le miroir. On n’a pas l’impression que c’est entièrement nous, ce n’est pas non plus comment les autres nous voit, mais c’est une version de nous en temps réelle qui existe autre part.”
A sa grande surprise, l’article qui s’adonnait le plus à ce qu’elles cherchaient, était dans une revue de psychologie et philosophie. Une interview d’un homme nommé Horace Nov et qui semblait en savoir beaucoup sur la théorie des miroirs dimensionnels. Il n’y avait rien de physique ni de théorème à l’intérieur, simplement des théories qui semblait correspondre à ce qu’elles avaient vu sur Errêt.
“Un miroir dimensionnel aurait besoin d’une énergie quantique pour fonctionner, un activateur. Il ouvrirait alors une faille dans une autre dimension en utilisant l’énergie de l’activateur. Une faille souvent utilisée, la rend plus tangible du côté où cette énergie quantique n’existe pas. Plus vous ouvrez un miroir, plus il y sera facile d’y retourner.”
La suite de l’article n’était que des mots de journaliste, décrivant comment l’homme en était venu à de telles théories, il était connu pour être controversé. Ariane examina un peu mieux le magazine qui n’avait pas l’air d’être très connu, ne produisant qu’un seul numéro par mois, Décembre 2010, ce n’était pas récent.
— Qu’est-ce que tu lis ?
Ariane sursauta, elle n’avait pas entendu la personne s’approcher tant elle était concentrée, Liz était déjà revenue et grignotait un cookie aux pépites de chocolats, l’air bien plus détendue qu’avant.
— On n’a pas le droit de manger dans la bibliothèque.
— C’est marqué nulle part, ça.
Un coup d’œil sur les murs du bâtiment le confirma, ainsi que des briques de jus et des petits gâteaux à côtés de certains élèves.
— Un vieux… Qui parle du même type de voyage dimensionnel que sur Errêt…
— Nan ? Sérieux ? Montre.
Liz prit l’article pour le lire rapidement et lever les yeux vers le plafond, l’air pensive.
— Ah… Horace Nov… Ça me dit quelque chose… Mmm…
D’un coup de main, elle sortit son téléphone portable et regarda sur internet. Quelques minutes de silence et de cliquetis de sa montre, elle avait trouvé.
— Horace Nov ! Philosophe et conseiller… gouvernemental ? Ça n’a aucun sens… Sa page Wikipedia est quasiment vide… Il n’y a même pas marqué où il est né…
— Il te rappelle quelqu’un ?
— Oui, j’ai déjà entendu ce nom… Attend je regarde des articles… Ah ! Oui ! Il habite ici !
— Ici ?
— A Nantes !
Liz lui montra son portable qui lui montrait la ville sur Google Map.
— Comment tu sais où il habite ? Ce n’est pas quelque chose qu’on trouve sur internet…
— Ah ! Si tu savais, Ariane ! C’est logique, c’est un conseiller, et il est dans les pages jaunes, il y a de grandes chances pour que son lieu de travail soit son adresse.
Ariane n’était pas convaincue, et apparemment ça devait se voir sur son visage parce que Liz soupira bruyamment, agacée.
— Allez Ariane, lève-toi, on y va !
— Chhhhh ! pesta un élève attablé pas loin
— Allez. chuchota Liz, ses joues se teintant de rouge.
Ariane finit par céder, Liz la récompensant, comme un enfant, avec un cookie. Elles remirent tous les ouvrages en place, et se dirigèrent vers l’adresse de l’homme. Ariane ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’elles étaient en train de faire une grosse erreur : Se rendre à la maison de quelqu’un sans y être invité, c’était très malpoli, non ? En tout cas ça n’avait pas l’air de démotiver Liz, surtout avec les 23 minutes de marches qu’elles devaient entreprendre, faisant des pauses toutes les 10 minutes pour laisser à la petite le temps de reprendre son souffle.
Les deux collégiennes étaient enfin arrivées dans le quartier désiré. Des maisons collées les unes aux autres avec de minuscules jardins ne comportant, habituellement qu’une table et des chaises en plastique. Au vu du nombre d’étage, c’était plus des petits immeubles que des maisons habitées par une seule famille. Liz cherchait les numéros avant de tomber sur le bon.
— Tadaaa ! Je te l’avais dit !
Elle montrait fièrement une plaque dorée sur la devanture du bâtiment.
Horace Nov
Conseiller
— Bon maintenant, il faut que tu mentes Ariane.
— Hein ? Pourquoi ? Tu veux que je dise quoi ?
— Parce que moi, je ne peux pas mentir, alors invente nous une excuse pour qu’on le voit.
Ariane ne se sentait pas confortable pour trouver un mensonge assez convaincant, essayant de trouver quelque chose mais Liz avait déjà appelé l’interphone. Une voix grésillant, désagréable et à peine audible se fit entendre.
— Oui ? C’est pour quoi ?
Liz frappa le bras droit de sa camarade pour qu’elle réponde, Ariane fut bien contente que ce n’était pas celui blessé.
— Oui, bonjour. déclara Ariane d’une voix robotique. On est des clientes du conseiller Nov, est-ce qu’il est possible de lui parler ?
Ariane se risqua un regard à Liz qui la regardait avec un air dévasté. Son mensonge ne devait pas être assez convaincant peut-être. Le silence de la personne qui avait répondu à l’interphone en était une preuve, elle avait la voix aiguë, ça devait être une femme. Un buzz sonore retint son attention et Liz prit la porte du bâtiment dans la précipitation pour la maintenir ouverte.
— Venez au deuxième étage, je vais vous expliquer…
Les grésillements de l’interphone cessèrent, elle avait coupé court à la communication.
— Ton mensonge il était pourrit ! Je ne comprends pas comment elle a réussi à gober ça ! On a 14 ans ! Pourquoi on aurait besoin d’un conseiller gouvernemental ?!
— Tu ne m’as pas laissé le temps de réfléchir. marmonna Ariane en passant la porte et montant les escaliers en bois grinçant.
L’allure du bâtiment était sombre, ancienne. Souvent le cas lorsque les bâtisses se rapprochaient du vieux quartier de Nantes. Les fenêtres étaient minuscules et uniquement sur le dos de la maison, sans compter l’odeur de renfermé qui y régnait. Était-ce vraiment une bonne idée de partir dans la maison d’un homme qu’elles ne connaissaient pas sans en avertir qui que ce soit ? Ariane s’en moquait. Qu’est-ce qu’ils allaient faire ? Les kidnapper ? C’était déjà fait, et elle avait de quoi se défendre. Son couteau suisse s’avérant vraiment utile dans des situations inattendues.
Une femme les attendait sur le pas de la porte de gauche du deuxième étage. Elle avait de longs cheveux blancs, si fin qu’on y voyait à travers, et ses petits yeux verts étaient abîmés derrière de petites lunettes rondes. Son visage ridé et parsemé de petite tâche comme une mosaïque. Dans l’entrebâillement de la porte, elle pouvait apercevoir un bureau nettement bien rangé, avec des monticules de cartons qui faisaient tâche dans le décors riche intérieur.
— Bonjour. Vous être celles qui cherchez Horace ?
— Oui. approuva Liz, ne laissant pas à Ariane le temps de s’enfoncer dans un autre mensonge bidon.
— Je suis désolée mes petites mais Horace nous a quitté il y a deux semaines…
Ariane soupira longuement, peu importe ce qu’elles cherchaient, il finissait toujours par leur échapper. S’il a déménagé, il va être difficile d’aller lui rendre visite, mais pas impossible. Le visage de Liz se contorsionna en une grimace.
— Oh je suis désolée… On ne voulait pas…
Elle ne sembla pas pouvoir finir sa phrase, bloquée, arrêtant même de respirer, par honte peut être, car son visage devenait rouge. Ariane comprit soudainement que l’homme avait déménagé au paradis.
— Ce n’est pas grave, vous veniez chercher quelque chose ? Je peux peut-être vous aider… Vous êtes les jeunes filles qui ont disparu à la télévision, c’est ça ?
Les deux filles hochèrent la tête. Ariane ne se voyait pas arnaquer une vieille dame, et se dit qu’il serait peut-être temps de faire demi-tour. Et ne pas harceler la femme d’un homme mort.
— On a disparu dans un autre monde par un miroir !
Ariane pâlit brutalement et manqua de s’étouffer, attrapant le bras de Liz pour le serrer, lui intimer de ne pas continuer alors que la vieille dame faisait des grands yeux.
— Horace parle de changement de dimension par des miroirs ! Et on a vécu ça, est-ce qu’il y aurait des informations sur ce sujet dans sa maison ?
Le bras de la petite tremblait légèrement sous sa poigne, Liz lui lança un regard nerveux, inquiet, presque apeurée. Ariane lâcha Liz.
— Ah… Les théories d’Horace… Que de belles choses, n’est-ce pas ? Il aurait été heureux de savoir qu’elles étaient vraies…
La vieille dame laissa échapper un petit rire en voyant l’expression figée d’Ariane et replaça correctement sa fine écharpe verte autour de son cou. Ses petits doigts fripés comme des prunes se posèrent doucement sur le bras de la jeune fille.
— Votre aventure explique ses inquiétudes grandissantes avant… Avant qu’il ne parte… Il souhaitait désespérément de vous rencontrer, mais vous n’acceptiez aucune rencontre.
Non, elle ne pouvait pas dire que c’est de ma faute, je n’ai rien fais de mal, je voulais simplement qu’on me laisse tranquille. se crispa Ariane qui luttait pour garder le contact visuel avec les yeux verts de la vieille.
— Il a laissé des choses pour vous… Enfin, il avait des choses à vous donner. Rentrez, rentrez. Je suis Ethel.
— Moi c’est Liz, et elle c’est Ariane.
Ethel était plus grande que Liz, mais plus petite qu’Ariane. Elle devait faire dans les un mètre soixante-cinq, et l’encadrure de la porte n’était pas plus grande qu’un mètre quatre-vingts. Les deux jeunes filles entrèrent dans la pièce et Ariane fut frappée, non seulement par la beauté de l’endroit, mais également par une immense horloge dont on voyait tous les rouages, placé sur mur au papier peint bleu clair parsemé de fils dorés.
Tic…
Tac…
Faisait le cœur de l’horloge dont le haut arrivait juste au-dessus de sa tête. Ariane avait à peine réalisé qu’elle s’en était rapprochée, la petite aiguille faisait la taille de son bras et la grande la moitié de son corps. Elle était complètement fascinée par les nombreux rouages blancs, et de plus petits de couleur cuivre. Tous tournaient au rythme apaisant des secondes.
— Elle est belle, tu ne trouves pas ? C’est une commande qu’Horace a fait à un grand horloger.
Ariane était bien trop intéressée par les rouages pour regarder autour, se contentant de regarder la fine aiguille des secondes parcourir son chemin.
Tic…
Tac…
La vieille dame s’approcha de la jeune fille, portant un petit carton dans ses deux bras. Liz s’empressa de la débarrasser alors qu’elle était perturbée par autre chose.
— Horace aussi, était fasciné par les horloges. Par tout ce qui était mécanique, sincèrement.
— Vous étiez sa femme ? demanda Liz doucement.
— Ah ! rit la concernée. Oh non, loin de là, il est trop jeune pour moi. C’est un ami et un colocataire, que j’ai rencontré il y a quelques années lorsqu’il était dans une mauvaise phase. Il a eu beaucoup de mal à se relever, mais il n’abandonne jamais. Il est trop occupé pour se trouver un partenaire…
— De quoi est-il mort ? enchaîna Ariane sans réfléchir.
— Crise cardiaque… Fatal, il était fatigué et malade… Il y avait peu de chance qu’il s’en sorte.
Liz, qui s’était accroupie sur le sol pour fouiller dans le carton, leva des yeux accusateurs vers Ariane qui parlait de la mort aussi légèrement. La vieille dame semblait perturbée, ses lèvres tremblaient en évoquant son ami qui lui était cher.
— Oh non… grimaça la petite en sortant un carnet de feuilles épaisses, percées en relief. Qu’est-ce que c’est ?
— Oh ? Vous ne saviez pas ? Horace est aveugle. Il a un vocabulaire terrible à l’écrit, on dirait un enfant ! Vous voulez du thé ?
Liz tenait entre ses mains un livre en braille, impossible à déchiffrer, mais accepta de rester un peu le temps d’une boisson. Les jeunes filles n’avaient nulle part où aller d’autre que de retourner à la bibliothèque, et elles ne pourront plus jamais retourner ici, alors autant récupérer toutes les informations dont elles avaient besoin.
Ariane aimait bien le thé, la chaleur enveloppait ses mains et l’odeur l’apaisait. La vieille dame les avait assises sur un canapé brun classique, comme celui que l’on voyait dans les films dans la scène où le personnage allait voir le psychologue. Ethel s’était assise sur un beau fauteuil assortit au canapé.
— Est ce qu’Horace vous avait… informé de ses théories ?
— Horace est très secret, mais tous les politiciens semblent passer par son bureau. Il est apprécié par beaucoup de personnes qui passent des heures ici-même. J’en ai entendu des choses.
— Vous savez comment aller dans un autre monde ? demanda Ariane, en ayant marre que tout le monde tourne autour du pot sans oser dire ce qui était vraiment important.
— Non, je ne sais pas. avoua Ethel. Ses discussions sont trop compliquées pour moi, j’étais médecin, pas philosophe mais ces documents pourront vous apporter des réponses. Je ne pensais pas que vous viendriez jusqu’à moi, j’avais prévu de vous les faire livrer le mois prochain, quand j’en aurais fini avec ces cartons.
Ethel montra d’une main une pile de carton plus ou moins bien équilibrés. Comment cette petite dame pouvait passer autant de temps à ranger des affaires. Ariane tenta l’approche de Liz : ces documents leur permettront de retrouver Maï Rose, quoi qu’il en coûtât.
— C’est une bonne chose que vous passiez par-là, même si votre mensonge n’était pas des plus convaincant.
Ariane sentit ses oreilles la brûler et baissa la tête.
— Faites attention, de nombreuses personnes ont tenté de récupérer les possessions d’Horace, n’allez pas raconter ça à n’importe qui. C’est déjà le troisième cambriolage que l’on subit en deux semaines.
Tic…
Tac…