Chapitre 7

« Joseph ? C'est Claire ! De Claire et Olivier... j'espère que tu vas bien ! J'ai un petit service à te demander. Rappelle moi quand tu as le message, s'il-te-plaît ! Bisous ».

Joseph est musicien. Son nom de vous dit peut-être rien, mais vous connaissez sûrement une de ces compositions, utilisée dans les publicités pour des voitures qu'on peut utiliser à la ville ou à la campagne, indistinctement. Oui, des voitures quoi. Ou alors, vous êtes ressorti, il y a deux ou trois ans d'une salle de cinéma avec un air entêtant, qui jalonne tout cette agréable comédie sociale, pour laquelle il a été récompensé aux Césars. Ou vous avez téléchargé sur votre i-pod le tube du printemps dont il est l'auteur et producteur.

Joseph n'est pas immensément riche. Mais, il a assez d'argent pour s'être aménagé dans un ancien presbytère son studio d'enregistrement, qui lui sert de chambre et de bureau. Le bâtiment contient une cuisine spacieuse dans laquelle il s'adonne à son autre passion pour ses rares invités. Au rez-de-chaussée, il a fait aménager un local commercial qui accueille une librairie. Attenant, il est aussi propriétaire d'un studio qu'il voudrait louer aux touristes, mais il prétend que les travaux ne sont pas encore terminés. Au dernier étage, un grand local où il stocke des ouvrages, des bandes-dessinées et des tableaux.

Joseph est asocial, mais il n'est pas méchant. Il n'a pas la réputation d'être un coureur ou un libertin, on lui connaît qu'une longue relation avec Rosy, la chanteuse du groupe Rosy Goes ; ils sont peut-être encore officiellement ensemble, Claire n'en est pas sûre. Il est un peu ours mais il a de l'espace chez lui. Il communique peu, donc il est probable qu'il ne se jette pas sur le téléphone pour prévenir Stéphanie.

« Comment tu connais Stéphanie ? - Elle commençait à donner des cours de piano au Conservatoire où j'ai été embauché il y a sept ou huit ans. Pourquoi ? - tu savais qu'elle a une petite sœur ? - Non. Tu sais, je ne suis pas très proche d'elle. Je la vois de temps en temps, on se croise en ville ou à des concerts, mais sans plus. - Et ton studio ? Tu ne l'as pas loué à des Parisiens ? - Non, les travaux ne sont pas finis – Mais, tu pourrais y héberger la petite sœur de Stéphanie quelques jours ? Elle s'appelle Marie-Amélie. - bah, non, les travaux ne sont pas terminés. - C'est provisoire. C'est pour dépanner... ou chez toi. Elle ne te dérangera pas. - quoi ? - Stéphanie n'est pas là, elle est dans le Cantal. - Oui, on m'a dit ça, l'autre jour. C'est cool. - Oui. Et Olivier et moi nous partons nous ressourcer un peu. Mais, voilà, il n'y a personne pour aller la récupérer au train. - L'appartement de Stéphanie est vide... - personne n'a les clés. Allez, sois gentil , ça arrangerait tout le monde. - elle ne peut pas décaler sa venue ? - elle vient en train, je suppose que c'est compliqué de changer les billets en cette saison. - j'ai juste pas compris une chose ou deux : pourquoi moi ? Et pourquoi, c'est toi qui m'appelle. - je me suis engagée auprès de Stéphanie, je ne peux pas revenir sur ma parole. - ok, pour le studio. Mais, il faudra me payer le loyer. En cette saison, je pourrai me faire huit cents euros la semaine. - oui, on s'arrangera pas de souci. Du coup, tu iras la chercher à la gare ? - tu rigoles ? - Non, non. S'il-te-plaît... ».

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