Le jeune homme passa la main dans ses cheveux noirs corbeaux pour les discipliner mais ils étaient retombé devant ses yeux avec souplesse.
Un bon coup de ciseaux et on en parle plus, se dit-il en les tirant en arrière une dernière fois avant de retirer sa blouse blanche. Il resserra le nœud de sa cravate et passa son manteau sur sa veste de costume puis referma le casier de son vestiaire lorsque l'un de ses collègues l’interpella.
— Ardent, y a cinq infirmières derrière la porte qui t’attendent. J’en connais quatre qui vont repartir le cœur brisé, ça en fera plus pour moi. Il faut bien soigner les chagrins d’amour de ces dames mais quand même tu pourrais faire ça plus discrètement !
L’homme à qui appartenait la voix particulièrement irritante se nommait Charles Atkins, un chirurgien cardiovasculaire spécialiste dans son domaine et les mauvaises blagues. Son défaut, outre celui d’avoir un physique peu avantageux, était son incompétence à savoir quand l’ouvrir et quand la fermer. Il parlait à tort et à travers, sans crainte de se mettre à dos certaines personnes ni de passer pour un lourd auprès de la gente féminine. Il s’était d’ailleurs mis en tête une rivalité fictive avec Alec, qui semblait attirer toute l’attention sur lui. Pourtant il n’avait jamais rien fait pour être si populaire auprès des femmes et quand bien même son visage était plaisant à regarder et que son caractère solitaire et distant renvoyait de lui l’image stéréotypée du brun ténébreux, rien n’expliquait complètement l’engouement qu’il provoquait auprès d’elles.
— Faire quoi plus discrètement ? répondit-il avec verve. Je n’ai rien demandé et j'ai surtout autre chose à faire.
Et les ennuis commencent, songea-t-il tout en ignorant la réponse de son interlocuteur qui transpirait de jalousie et de frustration.
Il sortit des vestiaires et fut accueilli par un groupe d'infirmières qui le saluaient, un sourire niais sur leurs visages, des arrières pensées plein les yeux. Alec les salua en retour par pure politesse, Sans les regarder, il entreprit de raser les murs, tête baissée, jusqu'à l'ascenseur sous les gloussements aigus des femmes en blouses violettes. Il pressa le bouton d’appel plus que nécessaire, sentant tous les regards sur lui, alors que les moteurs de l’ascenseur se mettaient à bourdonner à travers l’inox des portes.
Bondé et exigu, les portes s’ouvrirent dans un signal sonore bref et aigu. Rien d’étonnant un vendredi soir, et le médecin mit un pied dans la cabine.
— Bonsoir docteur, firent en cœur les passagers de l’ascenseur.
— Bonsoir, répondit-il en s’éclaircissant la voix.
Puis ils reprirent leurs bavardages incessants dans des chuchotements forcés et dans le laps de temps que dura la descente, il sut tout ce qu’il y avait à savoir sur les potins du jour et de la vie sentimentale d’une certaine Clara-du-quatrième-étage.
Sans intérêt.
Dès l’ouverture des portes, il fut bousculé par un homme en blouse blanche. D’après ses cheveux poivre et sel ébouriffés et la calvitie naissante sur le haut de son crâne, il en déduisit qu’il s’agissait du docteur Jefferson. Le vieux docteur en pédiatrie voyait d’un mauvais oeil l’arrivée d’Alec et malgré les efforts fournis par ce dernier pour prouver sa valeur, il n’avait toujours pas changé d’avis sur lui et ne le ferait sans doute jamais. En temps normal, le jeune chirurgien aurait relevé ce manquement à la politesse la plus basique, mais ce soir, il n’avait pas le temps de s’en préoccuper car il redoutait d’arriver en retard à son rendez-vous. Il laissa donc passer le vieux monsieur aigri ainsi que les autres passagers. C’était fou le nombre de personnes que pouvait accueillir un ascenseur et le temps lui parut s’étirer. Alec se contenta de garder le regard baissé alors que la dernière personne passait devant lui, le saluant personnellement d’un geste de la main avant de partir. Il reconnut le docteur Carter et le salua en retour, imitant son geste avec maladresse avant de filer vers la sortie.
— Un instant docteur, s’il vous plaît.
Alec s’arrêta net au milieu du couloir, le bruit des chaussures à talons résonnaient dans le couloir vide tandis qu’une femme le rejoignait. Une seule personne pouvait porter ce genre de chaussures dans un endroit aussi peu propice à ce type d’exercice et ce n’était rien de plus qu’une forme de stupidité et de masochisme à un stade avancé pour tenter vainement d’être séduisante sur son lieu de travail.
— Oui, Vivian ?
L’intéressé pivota et fit face à l’infirmière, une jolie jeune femme aux cheveux châtains clairs et noués en chignon. Un sourire naquit sur ses lèvres glossées, rendant Alec mal à l’aise et lui laissant redouter le pire. Son visage se crispa imperceptiblement lorsque l’infirmière fit un pas vers lui.
— J’ai des papiers à vous faire signer et les résultats des analyses de Monsieur Grant sont dans ce dossiers.
Alec baissa les yeux sur la liasse de papiers qu’elle lui tendait, jeta un rapide coup d’œil sur les analyses et donna ses instructions à l’infirmière dont l’air déçu lui fit redouter le pire.
— Un problème ? s’enquit-il, redoutant la réponse.
La jeune femme fit la moue, ordonnant les papiers machinalement en se mordillant la lèvre inférieur. Alec haussa un sourcil, attendant une réponse qui tardait bien trop, selon lui.
— C’est que… je vous avais laissé un mot dans les papiers, et vous ne l’avez même pas vu.
Elle lui tendit le morceau de papier froissé et ses joues prirent la teinte rouge des pivoines. Comme elle insistait pour qu’il le prenne, le docteur s’exécuta et défroissa la note avec délicatesse.
D’une écriture infantile, les chiffres inscrits avec application sur le papier ne laissaient aucun doute sur les intentions de l’infirmière. Il leva les yeux vers elle et croisa son regard plein d’espoir.
— Les relations entre collègues sont interdites dans cet hôpital, Vivian, rappela-t-il à toute fin utile en rendant le papier à sa propriétaire sur un ton neutre.
Sous ses yeux, le masque de l’infirmière fleur bleue tomba et la femme blessée dans son orgueil se manifesta, sèche et acerbe.
— C’est juste un numéro, docteur. N’y voyez rien d’autre qu’une collègue qui s’inquiète pour un confrère peu sociable.
— Je vous remercie de votre sollicitude, mais ma situation me convient très bien. Je suis navré de vous avoir blessée. Si j’ai mal compris vos intentions....
— J’ai du travail, je vous souhaite une bonne soirée, le coupa-t-elle sèchement.
Vivian tourna les talons et s’éloigna d’un pas décidé qui résonna dans le couloir vide puis disparut à une intersection.
Alec soupira, se demandant s’il avait bien fait d’être aussi direct avec elle, et si cela n’allait pas se retourner contre lui d’une quelconque façon dans les jours à venir. Il s’en préoccuperait une autre fois, décida-t-il en reprenant son chemin, car ce soir, il ne devait pas être en retard et il avait déjà suffisamment pris de retard.
D'ordinaire, Alec ne sortait que très peu de chez lui, d'une part car sa présence ne passait que rarement inaperçue et qu'il détestait attirer l'attention sur lui et d'autre part car il n'avait jamais aucune raison de sortir. Il n'avait pas d'ami et il ne fréquentait pas les bars. Il préférait sa solitude aux tourments quotidiens d'une vie sociale en se jetant corps et âme dans son travail. Pourtant, ce soir-là n’était pas comme les autres. Il se devait, au moins une fois par an, de célébrer la mémoire de ses parents qui l’avaient quitté depuis maintenant sept ans, laissant derrière eux un vide immense.
Le vieux couple qui l’avait recueilli petit gardait une place importante dans son cœur et c’était en grande partie grâce à eux qu’Alec s’était tourné vers la médecine. Il se rappelait des longues soirées d’hiver où il prenait soin de sa mère adoptive, déjà fortement avancée dans l’âge et à la santé fragile et vacillante, tandis qu’elle tricotait une écharpe rouge avec ses petites mains ridées. Lui se tenait assis sur le sol, à côté d’elle, et regardait travailler les aiguilles et le fil de laine avec attention, se laissant bercer par le refrain apaisant qu’elle chantonnait. Sur le buffet en bois vernis près de l’entrée, une statuette en porcelaine d’une danseuse de ballet à la tête manquante, témoignage d’un excès de colère du petit garçon qu’il était alors, prenait la poussière depuis que Prudence Ardent était immobilisée sur sa chaise par l’arthrose. La vieille dame évoquait souvent son passé au petit garçon, contant les histoires d’un temps où la guerre faisait partie du quotidien des habitants de la ville, où les immeubles qui se construisaient de toutes parts attiraient les gens aux quatre coins des Etats-Unis. Si Prudence avait toujours vécu dans la ville de Phoenix, ce n’était pas le cas de son compagnon de vie, Jonathan Ardent, un homme rustique et aux valeurs simples à l’image de l’État du Minnesota duquel il était originaire, qui avait profité de l’exode rural pour venir travailler en Arizona en tant que maçon.
Parfois, Prudence racontait à Alec leur rencontre et le petit garçon écoutait en silence le flot de ses paroles régulier. Elle lui racontait qu’elle était alors danseuse de ballet et qu’il était un rustre jeune homme qu’on aurait cru sorti des bois tant il manquait de bonnes manières, mais qu’en dépit de cela, son cœur s’éveilla peu à peu pour cet homme aux aspects adolescents mais sincères.
Tout deux aimaient Alec comme leur propre fils et le traitaient comme tel. En retour, il voyait en eux des parents attentionnés et bienveillants. N’ayant ni frère ni sœur, Alec était désormais seul et leur absence pesait en lui comme une enclume dans son cœur. Il célébrait ce soir-là ce qui devait être leur dix-huitième anniversaire ensemble et il voulait rendre hommage à sa mère qui aimait tant la danse classique, en particulier Le Lac des Cygnes.
Arrivé dans l'enceinte du bâtiment, et au bout d’une longue attente, Alec présenta enfin son billet à l’homme au guichet qui lui indiqua la direction de la salle. Le théâtre de Phoenix était bondé et le jeune homme dut se frayer un chemin vers les ascenseurs car les salles étaient réparties sur plusieurs étages. Il choisit celui qui était le plus éloigné, afin d’éviter la foule qui s’agglutinait autour des premiers. Il appela l’ascenseur qui prit tout son temps pour arriver, priant pour que personne n’ait la même idée que lui, et maudissant la technologie désuète de la machine. Il monta dedans dès que les portes s’ouvrirent et appuya sur le bouton de son étage. Les panneaux en inox allaient se refermer lorsqu'une femme aux longs cheveux rouges et ondulés se précipita à l'intérieur. Alec eut tout juste le temps d’empêcher les portes de se clore sur elle.
L’air se chargea en électricité, faisant se hérisser le duvet de sa nuque.
Le sac de l’inconnue se renversa et Alec se pencha pour ramasser son contenu étalé au sol avant de le lui tendre.
— Intéressant comme lecture, dit-il en levant les yeux vers elle.
Son cœur se mit à battre plus fort lorsqu’il croisa ses grands yeux rouges. Son visage était délicat, sa longue chevelure rouge tombant élégamment sur ses épaule offrait un fabuleux contraste avec sa peau blanche et lisse. Son regard se posa sur ses lèvres roses.
— M... merci, dit-elle d'une petite voix douce et hésitante en récupérant son livre d'un geste gracieux.
— Je vous mets mal à l'aise. Je m'appelle Alec... et vous êtes ?
Il lui tendit la main, espérant briser la glace, chose qui était très loin de ses habitudes et il en avait vaguement conscience mais son corps avait agi sans son aval.
Il privilégiait toujours la distance dans ses relations, que ce soit sur son lieu de travail ou dans la vie de tous les jours. Pourtant, quelque chose chez elle l'avait poussé à agir différemment.
Il mit cela sur le compte de la fatigue.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent à nouveau et et la jeune femme eut un geste d'excuse avant de se propulser hors de la pièce.
— En retard ! Je suis navrée.
Alec resta un moment incapable de réagir tandis que les portes en inox se refermaient lentement. Au fond de lui, l’inconnue avait éveillé en lui une braise enfouie sous la cendre de ses souvenirs, écho d’un lointain passé qui résonnait dans tout son être. L’avait-il déjà vue ?
Comme l’ascenseur ne bougeait pas, il réalisa soudain qu’il était arrivé à son étage et pressa le bouton d’ouverture de portes. Le couloir était presque vide, et il chercha un instant la chevelure pourpre de l’inconnue, mais il ne l’aperçut nulle part. Un sourire se forma sur ses lèvres et il songea avec une douce amertume qu'il ne la reverrait jamais.
Il poussa la lourde porte d’entrée de la salle. Une ambiance ténue accueillait les spectateurs dont le brouhaha ambiant vrillait les tympans d’Alec. Les sièges aux tissus rouges caractéristique des salles de spectacles étaient confortables et il n’eut aucun mal à se trouver à son aise une fois assis à sa place. Les rideaux du même rouge étaient tirés en travers de la scène et gardaient secret ce qui se préparait dans les coulisses.
Autour de lui, les derniers spectateurs rejoignaient leurs sièges avant le lever de rideaux annoncé par une sonnerie. Dans la pénombre, il ignora sa voisine de gauche qui lui lançait des œillades et s’enfonça un peu plus dans son siège.
Les lumières s’éteignirent et la musique retentit doucement. Alec se détendit dans le noir de la salle, happé par le ballet qui se déroulait sous ses yeux. Les décors étaient jolis, une toile peinte avec soin, il n’en attendait pas moins étant donné le prix du billet. Les costumes étaient étincelants et colorés, parfois un peu ridicules avec force collerettes et pantalons bouffants mais ils n’entravaient en rien les mouvements des danseurs.
Le cygne blanc fit son entrée sur scène, au milieu d’une multitude d’autres cygnes, pourtant, il se démarquait par son costume plus élaboré et sa couronne de plumes dans ses cheveux. Il la reconnut alors. Ces cheveux rouges, ce regard, ce visage, cette grâce dans ses mouvements, ce n'était autre que la femme de l'ascenseur et Alec ne put réprimer un sourire ravi en la regardant danser. Son corps si gracieux et si harmonieux traduisait à la perfection la détresse et la fragilité de la princesse maudite et pendant un court instant, elle devint un cygne qui déployait ses ailes blanches pour s’envoler hors de portée du prince et hors de la scène.
Puis le cygne s’écroula au sol, une tache rouge fleurissant en son sein et un silence anxieux tomba sur la scène. Alec se leva d'un bond, le cœur battant à tout rompre. En quelques enjambées, il arriva sur les planches de la scène pour porter secours à la danseuse étendue au sol.
— Restez avec moi, dit-il pour capter son regard et détourner son attention de la blessure. Je suis là, je vais m'occuper de vous.
Il posa ses mains sur la blessure pour faire compression mais la jeune femme avait déjà perdu connaissance.
— Appelez une ambulance ! exhorta-t-il en direction de la scène et des coulisses.
Il roula son manteau en boule et appuya avec force sur la plaie, évitant le couteau toujours planté dans son ventre, puis il avait posé ses doigts sur le cou de la jeune femme pour tâter son pouls.
— Magnez-vous ! cria-t-il à l'assemblée.
Un murmure s’éleva dans la foule et l’agent de sécurité contacta le 911.
Sous sa main, le flot de sang bouillonnait et le médecin appliqua plus de pression. Il s’assura une nouvelle fois de la régularité de son pouls en portant la main à son poignet.
— Elle va s’en sortir ?
Une des danseuses s’avança, hésitante et terrifiée, suivie par le reste de la troupe poussé par une curiosité déplacée.
— J’ai besoin d’espace, signala le médecin de sa voix la plus ferme à l’agent de sécurité.
La salle fut évacuée et la troupe confinée dans les loges jusqu’à l’arrivée de l’ambulance et de la police, une vingtaine de minutes plus tard.
Les pompiers et les ambulanciers transportèrent la jeune femme dans leur camion après qu’Alec leur eût présenté la situation aux hommes en uniformes.
— Quel est le nom de la patiente ? demanda le premier ambulancier et Alec se tourna vers les danseurs, le regard inquisiteur.
— Lucia Clark, répondit l’homme qui était Siegfried.
— Elle est stable pour le moment, déclara le docteur en montant dans le camion avec eux.
Sous l’étroite surveillance du médecin, la danseuse fut transportée à l’hôpital de Phoenix.
La sirène du camion résonnait encore dans ses oreilles lorsqu’ils emmenèrent la blessée dans le bloc opératoire et qu’il frottait frénétiquement ses mains savonneuses sous le filet d’eau.
Il poussa la porte du bloc d’un coup d’épaule et jeta un œil sur le moniteur qui indiquait que le cœur de sa patiente était irrégulier. Il observa un moment le visage de sa patiente intubée avant de porter son attention sur le couteau dans son abdomen.
Un regard à son équipe pour s’assurer qu’ils étaient tous prêts et il retira le couteau avec précaution. Il déposa l’arme blanche dans l’écuelle en inox que l’infirmière posa sur le côté de la table. La plaie était irrégulière, comme si l’assaillant avait tourné la lame après l’avoir enfoncée dans le ventre de sa victime. Le sang ne cessait de d’affluer malgré les aspirations. Il fallait ouvrir davantage pour trouver l’origine de l’hémorragie. Il tendit la main pour demander un scalpel.
— Lame de 12.
Le signal du moniteur s’emballa au moment où le chirurgien posait la lame sur la peau de la patiente et la suite ne fut qu’un enchaînement d’arrêts cardiaques, compressions thoraciques, aspirations et sutures qui dura des heures entières. Plusieurs fois, il craignit de la perdre mais la jeune femme tint bon et son cœur repartait toujours, drainant l’endurance du jeune homme plus qu’à l’ordinaire. Chacun de ses gestes était précis lorsqu’il cherchait l’origine du saignement et il parvint à la trouver avant la fin de la seconde poche d’O Nég. La lame, en perforant son abdomen, avait atteint les tissus musculaires. Si la lame avait frappé droit, il n’y aurait pas eu autant de dégâts. La rate ainsi qu’une partie de l’intestin présentaient des lésions dues à la rotation de l’arme. Le coup aurait pu être fatal si l’assaillant avait retiré la lame après l’avoir tourné, provoquant une plaie encore plus irrégulière et aggravant les dommages internes de la victime. Il préféra écarter ces pensées qui obscurcissaient son jugement et sutura les lésions.
Épaulé par les infirmières et infirmiers tous épuisés par cette longue nuit, Alec referma la plaie, relâchant enfin la pression accumulées dans ses épaules. Elle était tirée d'affaire et il en éprouvait un grand soulagement.
Il retira son masque et ses gants, donnant ses dernières instructions à son équipe en quittant le bloc opératoire puis se dirigea vers les vestiaires, jetant la blouse chirurgicale et tout le reste dans la poubelle prévue à cet effet. Sous sa tenue de travail, sa chemise blanche était maculée du sang de la danseuse et il la contempla un moment avant d’en défaire les boutons. Il la jeta aussi. Puis s’empara d’une tenue de rechange et des vêtements propres qu’il conservait dans son casier ainsi que sa blouse blanche. Parvenu à la salle de douche du personnel, le jeune docteur se déshabilla en hâte, fit couler l’eau du robinet, entra, tira le rideau opaque et passa la tête sous le filet encore froid. Il regarda les gouttes d’eau tomber de ses cheveux noirs agglutinés en mèches épaisses et s’écraser sur la céramique blanche pour finir dans le syphon. Il ramena ses cheveux en arrière et laissa l’eau couler sur son visage, les yeux fermés. La jeune femme aux cheveux rouges apparut derrière ses paupières. Elle dansait, vêtue de son costume de cygne blanc, un sourire sur les lèvres. Un sourire qu’il n’avait jamais vu et pourtant il le voyait clairement. Ses yeux rouges le regardaient et elle lui souriait.
La sonnerie de son biper dans la poche de sa blouse le tira de ses pensées et il coupa l’arrivée d’eau avant de sortir de la douche, attrapant une serviette au passage qu’il passe à sa taille.
“Code bleu chambre 146”, disait le biper.
Et il enfilait rapidement ses vêtements tandis que le soleil se levait sur Phoenix. Il se reposerait une autre fois.
Moi qui voulait me coucher tout de suite je crois que ça ne sera pas pour tout de suite ^^'
J'aime bien ce point de vue btw.
Petite coquille au début : retombé avec un s ;)
Juste un détail qui me chiffonne, mais sens-toi libre de le prendre en compte ou pas (comme chacune de mes remarques haha) :
C'est au sujet du traitement de certains personnages. Je vais commencer par les persos féminins : entre Mina et l'infirmière "sexy" (même si ses talons vont pas faire long feu à l'hosto mdr, un patient va pisser du sang dessus et over), je trouve que tu n'es pas très sympathique à l'égard des persos féminins "séducteurs". Je n'ai rien trouvé de problématique à l'approche du papier dans le dossier, et même si je sais qu'on est dans le POV d'Alec, après la scène de Mina, au bout du rouleau, et du producteur, je trouve ça un peu dommage de tirer sur les "filles faciles" :')
Le second point, c'est sur l'apparence physique des persos : je remarque que tes héros, ceux qui représentent le "bien" pour le moment, sont très canons, surtout Alec qui séduit tout le monde. Et son rival, qui du coup parce qu'il est moche, mais tente quand même de draguer, est pervers et "vile". Je dis pas qu'il doit être lourd avec les filles haha, mais bon, je trouve que les gens qui posent pas dans les magazines Abercrombie ont la vie dure dans les romans, donc voilou, je défends un peu leur cause huhu
Sur ce, direction la suite ! Je veux connaître le réveil de Lucia face à Alec héhé
Ah oui, cela va sans dire que Viv porte beaucoup de chose que je n'aime pas chez les femmes, Mina aussi d'ailleurs, elle incarne une autre facette. Mais Viv a quelque chose que j'aime bien. C'est une battante au fond, elle se donne beaucoup, même si elle dépense beaucoup d'énergie dans le paraître, et elle est très intelligente. Elle n'est pas une fille facile, ça par contre, si c'est ainsi que tu l'as ressenti dans ce chapitre, ce n'est pas le cas (je retravaillerai son portrait psy)