Aria n’était pas la mieux cachée des Cors de Ré lorsqu’on cherchait à mettre la main sur elle. Dans son jardin rutilant des lumières de l’émeraude, elle s’occupait des fleurs avec tendresse, caressant parfois les pétales et s’amusant à suivre de la tête les oiseaux qui filaient au-dessus des broussailles.
En arrivant, la première chose que fit Emily, ce fut de poser un genou à terre. Pas de signe, de paroles à faire transcrire au garçon ; celui-ci savait déjà ce qu’il avait à faire. Demander de l’aide au Cor du Sommeil afin d’aider les Opéra à fuir.
La jeune fille libéra ses fleurs, laissant pendre les bras le long de son corps, le visage tourné vers eux. Elle inclina la tête.
« C’est une douce et belle idée, mais pour quoi faire ? Et puis, à quoi bon, aussi.
— Jusqu’ici, mon Cor, j’avais trouvé vos arguments juste, répondit Emily. La mort nous guette. Tous. Même vous, je présume. Que nous soyons sans le sou, aisé, Reine en devenir, nous nous retrouverons tous au même lieu, et avec les mêmes ressources. La mort est immuable, mais la vie l’est bien moins. On peut la rendre plus douce, plus cruelle, plus simple, plus agaçante. La vie est un terrain de jeu qu’il faut modeler de sorte à l’embellir, et vous êtes bien placée pour savoir que notre vie compte plus que notre mort. »
Il y eut un silence pour Emily – jusque-là, rien d’anormal –, mais Aria conserva en prime une immobilité minérale, le visage tourné vers elle. La princesse eut un petit sourire infatué.
« Je vous dois toujours une promesse. Devenir la Reine immortelle de votre mémoire se fera plus tard, j’en ai peur. La priorité reste aux Opéra, mais ne pensez-vous pas que pour un tel objectif, être celle qui a changé non pas une, mais plusieurs traditions, serait un joli plus ? »
Aria porta une main délicate à ses cheveux, qu’elle caressa d’un doigt, les enroulant parfois autour de celui-ci.
« Il y a néanmoins les autres Cors… Ils ne me laisseront pas agir à ma guise…
— À moins de vous en donner une raison. Ne vous en faites pas, nous tournerons notre plan de sorte que cette fois, nous ne puissions être incriminés. Si possible, votre participation devrait même être considérée comme un sauvetage aux yeux du public, ou bien votre voix devra sonner comme celle de la raison, si vous n’agissez qu’après-coup. »
Aria frotta son pouce contre les cheveux qu’elle avait enroulés autour de son index. Un oiseau qui passa au-dessus de sa tête vint projeter une ombre sur sa douce chevelure. Vive et brusque, elle était partie en un instant.
« Mais, si cela rate…
— Eh bien tant pis ! Qu’est-ce que cela peut vous faire, que l’on puisse rater. Vous ne serez jamais punie, vous êtes un Cor. Aidez-nous à réduire notre risque, si vous savez que cela ne vous sera d’aucun dommage. Accompagnez deux simples humains à changer leur vie pour rendre leur mort moins regrettable ! »
Emily se leva brusquement, tirant un mouvement à ses cheveux roux. Le soleil vint faire briller les reflets roses qui apparaissaient sous les éclats de l’astre diurne. D’un pas en avant, une main sur le cœur, elle enchaîna à toute allure sous le regard qu’Aria braquait vers elle :
« Je suis Emily Anna Ré, fille d’Adamantite Charles Ré ! Princesse des Terres de Ré ! Héritière légitime du trône des Terres de Ré ! Fille du Cor de la Maladie, amie du plus grand Opéra de ce monde. Princesse qui défiera trois Cors, un Roi, un prince et un conseil pour, non contente d’obtenir ce qui lui reviendra, va offrir le bonheur au garçon qui compte pour elle. » Elle claqua des doigts, et ne sut jamais, qu’en cet instant, elle s’y était particulièrement bien réussie. « Les menaces du souverain de ces terres ne me feront pas abandonner. Je ne compte pas baisser docilement la tête alors que ceux que j’aime souffrent. S’il me faut vous traîner par les cheveux pour que vous m’aidiez, je bataillerai ! Si vous voulez vous défaire de moi, il vous faudra jouer du Cor ! Car lorsque j’aurai sauvé Armand, j’arpenterai les Terres de Ré, atteindrai tous les fiefs, rallierait toutes les maisons à ma bannière : celle de la princesse de Baryton. Avec eux, mon trône me sera rendu. Que vous soyez là ou non, je m’y réussirai. Mais en cet instant seulement, celui-ci particulièrement, j’ai besoin de votre aide pour me permettre de libérer un peuple qui n’attend que de goûter à la liberté ! »
Un instant, un brusque instant, elle s’arrêta de signer, se disant qu’elle prononçait un discours très éloquent et chevaleresque, pour un peuple qu’elle ne connaissait que d’Armand. Elle avait l’impression d’être un escroc en plein discours trompeur pour pousser Aria à la faute. La princesse finit par secouer la tête ; les rôles s’étaient simplement inversés. Armand agissait, et elle était le soutien.
« Les Cors avaient accompagné l’Aventurier Emery Do à faire de ces terres un lieu où les humains pourraient aimer leur courte vie avant de se rejoindre dans la mort, conclut-elle. Ne soyez pas partial et aidez-moi à faire honneur à ce garçon en permettant à tous de sourire en arpentant ce monde ! »
Un long, profond et interminable blanc. Le vent agita les cheveux de la princesse, et ceux, rêches, de la jeune fille. Un instant, son regard perçant, terrifiant, apparut, directement tourné vers Emily. Sa salive coinça légèrement dans sa gorge en voulant y glisser. Elle se sentit obligée d’ajouter :
« Peu importe ce que vous direz, je vous… » pour s’arrêter quand Aria levait sa main impérieuse.
« J’en ai assez entendu, Emily Ré. » Elle fit passer son immense mèche de plusieurs mètres derrière son oreille, conservant désormais rivé à jamais sa prunelle améthyste sur elle. « Qu’attendez-vous de moi, en ce jour ? »
En la voyant sourire, sa canine proéminente saillant entre ses lèvres, Emily ne put s’empêcher de pousser une suite de souffle, le visage rieur. « Merci, mon Cor… »
Nouveau sourire de la part de la concernée, qui se leva. Repoussant légèrement ses cheveux pour ne pas la gêner tandis qu’elle se mettait debout, elle se tourna vers le fond de son jardin.
« Suivez-moi. »
Elle fit traîner son voile contre le sol vert. Il saisissait des brins d’herbe à son passage, des sauterelles venaient s’y poser pour se faire emmener en économisant un peu de leurs muscles, et, toujours, il récupérait les rayons de lumière pour en faire de nouvelles lampes.
À force de passer entre rosiers et pivoines, le jardin sauvage s’ouvrit sur quelque chose de bien plus ordonné. Des allées faites de végétaux, des arbres disposés à intervalles réguliers. Ils passèrent sous une roseraie qui laissait voir, d’un côté, sur un étang et ses nénuphars – et ses grenouilles –, de l’autre, sur une fontaine naturelle de roche perméable. Au milieu de la roseraie se trouvait une sortie menant vers une coupole de jardin, là où la vue sur l’étang était prégnante. Ce fut ici, qu’Aria les invita à s’asseoir.
Un instant, personne ne parla ni ne bougea. Les regards glissaient doucement d’un paysage à l’autre ; les fleurs dansantes, l’eau remuante, les grenouilles bondissantes, le vent doucereux.
« Qu’envisagez-vous pour libérer les Opéra ? » demanda finalement le Cor du Sommeil.
Emily se tourna vers elle, réfléchissant un instant à la chose. « Cela reste une question difficile, j’en conviens. Le problème est que notre plan demande une attaque, ce dont nous n’avons pas les ressources directes. Mais tant pis, nous allons devoir faire avec. Il faudra juste trouver de quoi taper vite et fort. »
Pendant qu’il parlait, Armand inclina la tête, réfléchissant à ce qu’il traduisait en même temps qu’il l’énonçait. Quand il eut terminé, il tapota sa lippe du doigt, puis parla et signa en même temps :
« Si on ne peut libérer les Opéra nous-même à cause du manque de ressource, on peut toujours tenter une méthode détournée. Alors, honnêtement, je n’ai pas d’idées, mais Emily, tu aimes bien dire que “quand on manque de force, on use de ruse”, expliqua-t-il.
— Ohh… Tout à fait. Tout à fait tout à fait ! »
Elle tapa des doigts, elle, la table en métal autour de laquelle ils étaient tous assis. Une minuscule araignée vint gambader non loin. Armand arbora une grimace dégoutée, et Emily retira sa main. Aria glissa un doigt pour que l’araignée passa dessus, puis la déposa dans l’herbe.
« Mon Cor, aucune chance que l’un des autres soit de votre côté, n’est-ce pas ? Je connais la réponse, mais… l’espoir ne tue pas.
— Non, mais il peut décevoir. Je peux convaincre Melodi, mais c’est tout. Cela fera au mieux, un deux contre deux, qui balancera à la faveur ennemie lorsque le Roi pourra ainsi trancher de la décision finale. »
Emily afficha une moue agacée, Aria gardant le regard rivé vers l’herbe, là où sans doute, elle voyait encore sa petite protégée courir de ses huit pattes.
« Ceci étant, si nous trouvons une raison de bannir les Opéra et que je la mets en avant, il n’y aura besoin de convaincre absolument… personne. Reste encore qu’il faut la justifier, je présume. »
La princesse serra les poings, les yeux pétillants. Elle secoua les bras de haut en bas, l’excitation la gagnant soudain.
« Pas besoin d’avoir beaucoup de matériel à portée de main pour faire ça, oui, abonda Armand.
— Parfait, faisons cela ! Un drame assez puissant contre la popularité des Opéra pour les pousser à l’exil.
— Faites simplement attention à ne pas causer leur exécution, prévint Aria, avant de se lever. À cet égard, vous envisagez de faire bannir les Opéra, mais de Baryton seulement ? Vous attendez-vous à ce qu’ils puissent vivre ailleurs ?
— Eh bien, j’ose espérer, oui ? »
Aria fit quelques pas de l’herbe, faisant glisser ses pieds contre les brins verts. Elle adressa un regard cynique à la princesse.
« Détrompez-vous, ils seront ou rejetés partout, ou exécutez. Vous n’aurez pas d’entre-deux. Changez de plan, utilisez-moi pour édulcorer l’événement, si cela vous chante, mais ne laissez pas les Opéra parcourir les Terres de Ré, car ils n’y auront jamais leur place.
— À moins, bien sûr, de changer les mœurs des habitants…, inféra Emily. Mais, ce sera sur le long terme, forcément… »
Un instant, elle regarda dans le vide pour céder à réfléchir. Après quelques secondes, Aria avança un peu plus loin.
« Je reviens, je dois m’occuper des plantes de l’étang. »
Elle s’éloigna sous l’œil de ses deux interlocuteurs. En marchant, elle remettait derrière son oreille les mèches de ses cheveux qui tenaient à cœur de revenir dissimuler ses yeux en raison de leur abondance. Plus elle regardait cette fille, plus Emily tendait à s’habituer à son œil mauvais et son sourire de gamine des rues.
Quand elle vit le doigt d’Armand taper sur la table, elle se tourna vers lui.
« Il va falloir aller dans son sens, oui. Je veux dire, nous sommes des Opéra, nous n’avons pas de valeur. Si nous faisons une faute, ils ne vont pas nous offrir le gîte ailleurs.
— En effet, oui. Je pense qu’il va falloir vous faire fuir… Le Pays brun ? Trop dangereux…
— Oh, pour des Opéra, pas tant… » fit-il avec un sourire. Il se tourna un instant vers Aria, son rictus se faisant plus tendre. Durant l’instant qu’il prit pour réfléchir, ses cheveux s’agitèrent doucement, et il plissa son seul œil visible quand un violent rayon réverbéré sur les plafonds de la grotte immense tomba sur sa paupière. « Nous pourrions sans mal arpenter le Pays brun de nous-même ; je veux dire, ma famille a été les éclaireurs de l’Aventurier. On sait y faire ! Et en prime, personne n’osera jamais poser le moindre orteil là-bas pour nous traquer. Aussitôt dehors que nous sommes libres. »
Emily poussa son rire singulier, vidant simplement ses poumons en suite d’expiration saccadée. Accoudée sur la table, la tête blottie dans sa paume, elle darda au jeune homme un regard soutenu. Elle souleva sa tête pour être à l’aise en agitant ses bras :
« Qu’envisages-tu, de ton côté ? Une fois qu’ils auront fui vers le dehors ? Tu dis beaucoup “nous”, alors… »
Cette question eut le mérite de faire méditer le garçon un moment. Le visage tourné vers le ciel, adossé contre la chaise, il demeura passif un long moment. Les volatiles obombrèrent son visage en silhouettes ailées traversant le ciel comme leur propre étoile filante. Il finit par se redresser en gestes lents. Son regard soutint lourdement celui de sa princesse, et… il leva les bras.
« Je pense les accompagner. »
Elle répondit par un sourire.
« Et toi ? » poussa-t-il.
Elle se détourna de lui, le regard rivé vers Aria qui plongeait ses mains dans l’eau. Une grenouille, à côté d’elle, s’agitait, protestant d’être dérangée de son chez-soi. Le sourire sur le visage d’Emily grandit un peu plus.
« Je compte toujours devenir Reine, répondit-elle. Je veux dire, les Opéra, c’est ton objectif à toi. Le mien est encore loin d’être réalisé. »
Et une lueur de mélancolie traversa son regard.
Ce chapitre m'a un peu déstabilisée pour plusieurs choses, je te fais mon retour !
J'avais un peu pressenti ça au chapitre précédent, mais je suis surprise quand même : j'ai l'impression que ton histoire change de trame principale.
Je m'explique : jusque-là, on suivait une Emily un peu "vengeresse" qui voulait son trône. Ici, sa nouvelle obsession, c'est le libérer les Opéra (ce qui n'avait été que très peu mis en avant dans les chapitres précédents). Alors sur la fin du chapitre elle dit qu'elle avait toujours le même objectif, mais j'ai l'impression, moi, d'une pirouette parce qu'on est bloqué sur le reste.
Je me dis aussi que ce serait intéressant de savoir ce qui a fait que les Opéra sont ainsi traités. Pour l'instant (peut-être parce qu'on n'en a pas beaucoup parlé au final) je n'ai aucune info de ce côté-là.
Dans les choses que je me demande aussi : il y a une raison pour laquelle le Cor du Sommeil soutient toujours Emily ?
Par ailleurs, pour en revenir au problème des Opéra, si c'est pour fuir, être bannis, quel intérêt apporte Emily ? Je veux dire, ils ne peuvent pas fuir sans qu'elle dise "ok, fuyez" ? Je ne suis pas sûre de comment elle va pouvoir leur apporter la moindre aide pour le moment, ni d'en quoi ce sera utile (elle n'est pas reine, elle n'a pas de pouvoir décisionnaire... elle n'a que son épée au final, cela suffirait-il à retenir l'armée de son père ?).
Voilà pour ce chapitre ! Tu réponds peut-être à ces questions plus tard, mais j'avoue qu'à ma lecture je me suis un peu demandée "mais où on va ?", donc je pense que ça vaut le coup de te le dire :)
À bientôt !
- Emily revirement d'objectif
- Opéra ont-ils besoin d'Emi ?
Je règle ça d'une pierre deux coups en lui faisant refuser au chapitre d'avant la proposition d'Armand. Elle va refuser de s'intéresser aux Opéra et focus sur son trône, donc le scénario va juste se poursuivre sur ce point, et non plus concernant les Opéra (même s'ils l'histoire ne changera pas, donc ils seront toujours utiles et compagnie)
Aria y a pas de "raison" à pourquoi elle continue de suivre Emily. Emily lui a dit "je serais une reine immortelle", donc Aria attend que ce moment arrive, globalement!
Ce chapitre est sympa mais... on passe trop du « coq à l’âne ». Le sujet n’a jamais été les esclaves. On n’a jamais mentionné ce thème-là, ni ces personnages. On nage dans du filler complet. Ok Armand d’accord, on était ému pour lui, mais c’est tout.
Et même leur plan de base : rallier le peuple… C’est jeté à la poubelle. Déjà parce que Séon est tué oui (d’ailleurs faudrait en préciser les conséquences (le peuple)). Mais ce que je veux dire, c’est qu’on ne reparle même plus de tous ces plans, qui ont accompagné le lecteur pendant 4 chapitres. Au final que nous a apporté ce début ? Ok l’attachement aux persos – mais visiblement pas assez pour justifier ce « nouveau scénario » !
Quelques passages à relever :
"Mais en cet instant seulement, celui-ci particulièrement, j’ai besoin de votre aide pour me permettre de libérer un peuple qui n’attend que de goûter à la liberté !"
-> Tu mets beaucoup l’accent là-dessus d’un coup sauf qu’à la fin du précédent chapitre, c’était certes prenant, mais pour ARMAND uniquement. Pas pour les Opéra, dont on ne sait RIEN (y’a eu aucun lore sur eux), et dont on ne connaît personne d’autre. On a juste aperçu Tess, c’est tout. Dans les faits, on s’en tape d'eux, ET le récit ne parlait pas de ça à l’origine. Tu fais un brusque (trop !) revirement, là. C'est Armand qui compte sur le moment.
"Une minuscule araignée vint gambader non loin. Armand arbora une grimace dégoutée , et Emily retira sa main."
-> Contre son camps, Armand :)
"— Oh, pour des Opéra, pas tant… » fit-il avec un sourire. Il se tourna un instant vers Aria, son rictus se faisant plus tendre. Ses cheveux s’agitèrent doucement, et il plissa son seul œil visible quand un violent rayon réverbéré sur les plafonds de la grotte immense tomba sur sa paupière. « Nous pourrions sans mal arpenter le Pays brun de nous-même ; je veux dire, ma famille a été les éclaireurs de l’Aventurier. On sait y faire ! » "
-> Pourquoi une description d’Aria à ce moment précis, coupant la réplique d'Armand ? Faut que ça ait du sens. Pas que ça soit random et non lié au personnage parlant.
Voilà, c'est à peu près tout. Le changement de scénario est TROP brusque, on ne sait rien des Opéra et voilà que l'histoire penche sur "il faut sauver ce peuple inconnu". Limite, je suis plus inquiet pour Luc qui ne verra plus sa crush que pour les Opéra maltraités ("comment" ? On sait même pas).
ET POURQUOI PAS ??
En vrai je voulais vraiment 1er degré juste couper la narration pour faire reposer un peu l'abondance de dialogue. J'aime pas quand ça parle trop et qu'il se passe rien à côté. J'allais dire mon côté Anne, mais même pas mdr
Enfin, c'est ce que j'aurais dit au départ. Sauf qu'en relisant, je constate que j'ai confondu "il" et "elle". Comme les deux n'ont qu'un seul œil visible, et que j'avais oublié les blessures d'Armand, j'ai cru que c'était la description d'Aria. Du coup ça faisait bizarre...
Mea culpa donc.