Chapitre 7 – Dans le repère des chats.

 - Mes frères ! Enfin nous y sommes !

Chat-Filou avait commencé à parler d'une voix puissante et soudain toute la salle s'était arrêtée de miauler.

 - Le jour que nous attendions tous est enfin là. Pour Noël, nous capturerons le dernier pingouin qui manque à notre collection !

Une grande clameur s'empara de la foule des chats surexcités. Mathurin tenta de se faire encore plus petit à l'intérieur de son sac.

 - Nous ne devons montrer aucune faiblesse. Selon mes sources, le pingouin a déjà été vu. Actuellement, la plupart des grands boulevards sont surveillés. Nous devons absolument suivre le plan que nous avons établi : aucune rue de Paris sans un chat pour la garder.

 - Oui !!

 - Et aucune rue de Montmartre sans deux chats pour la garder !

 - Ouiii !!!

Mathurin frissonna de terreur. Comment allait-il donc pouvoir atteindre le clocher de Montmartre ? Sa mission était-elle impossible ? Comment échapper à tous les chats de Paris ?

 - Et il y a plus que les chats de Paris ! De toute la France, des volontaires félins sont venus nous aider pour cette grande mission. Plus de trois cents chats nous ont déjà rejoints et trois cents autres sont en route.

Mathurin tomba à la renverse.

 - Oui mes biens chers frères et sœurs félins. C'était nécessaire ! Depuis trop longtemps nous sommes voués au déshonneur. Depuis trop longtemps les rats maîtrisent la rive ouest et les chiens les grandes avenues, nous obligeant à vivre reclus dans les sombres ruelles parisiennes. Depuis trop longtemps nous restons cachés, quémandant notre maigre subsistance à ceux qui sont censés être nos esclaves, les humains !

 - Bouuhhh !!!

Des sifflements et des crachats se firent entendre de toute part. La foule des chats était en colère.

 - Mais notre protecteur changera bientôt tout cela. Quand nous lui aurons livré le dernier pingouin, il nous rétablira dans notre pouvoir ! Et enfin cette ville sera de nouveau à nous ! 

 - Hourrrahhh !!!

 - Enfin, cette ville respectera plus ceux qui enfouissent leur crottin que ceux qui le laissent sur le trottoir ! 

 - Hourraaahhh !!!

Devant tant de clameurs, Mathurin commença à se sentir gagné par la même excitation contagieuse.

 - Enfin cette ville contemplera ses vrais maîtres, les chats, dans toute leur magnificence !

 - Hourraaahhh !! s'écrièrent les chats suivis de Mathurin.

 - Enfin, nous retrouverons une ville propre et sûre, remplie de pelottes de laines !

 - Hourraahh !! s'écria de nouveau Mathurin suivi de tous les chats.

 - Et honte à Noël, cette fête hypocrite où personne ne pense à notre pâté ! Et surtout honte aux petits volatiles qui nous volent la vedette !

 - Hourrahhh !!! s'écria encore une fois Mathurin, mais hélas seul cette fois, les autres chats s'étant mis à grogner à la place.

Tous se retournèrent alors. Mathurin allait être démasqué. Le chat sur sa droite commença à le renifler tandis que son voisin de gauche regardait ses pattes palmées. "Mais ce n'est pas du tout un chat lui...".

Et celui de droite de renchérir : "C'est un espion, déguisé en chat !".

 - Un espion ?

Des murmures d'abord apeurés puis de colère commencèrent à envahir la salle.

S'en était fait de notre pingouin.

Par chance, il n'était pas loin de l'entrée de la salle. Avant même que les chats ne s'en rendent compte, Mathurin s'élança vers la sortie en lançant bien vite une première pelotte de laine, puis une deuxième.

Des dix chats qui se lancèrent à sa poursuite, cinq se retrouvèrent fascinés par les deux pelottes.

 - Ça marche, se dit Mathurin.

Vingt mètres devant, il y avait le tunnel aux ordures. S’il allait suffisamment vite, il pouvait y arriver. Mais il y avait encore cinq chats derrière lui et ils étaient rapides. Mathurin lança une autre pelote. Trois chats se battirent pour celle-ci. Il ne lui restait plus que deux poursuivants, le chat noir et l'horrible chat blanc avec son oeil en moins. Mathurin fouilla dans son sac tout en courant : il ne lui restait plus que deux pelotes de laine. Il lança la première, le chat noir se jeta dessus. Il lança la deuxième en espérant très fort que le chat blanc tombe également dans le piège. Mais pas de chance, le chat blanc l'évita et continua sa course-poursuite vers le pingouin.

 - Tu ne m'échapperas pas ! cria-t-il d'une voix menaçante.

Il sortit ses griffes et fit un immense bond vers Marhurin. Mais trop tard, notre petit pingouin avait pu s'introduire dans le tunnel. Le chat s'arrêta nette, comme si aller dans ce tunnel semblait l'idée la plus folle qu'il eut jamais vu. En effet, si le pingouin avait su ce que savait le chat, peut-être ne s’y serait-il jamais engagé.

Mathurin, légèrement blessé par le chat, n'ayant plus ses pelotes de laine se retrouva à glisser le long d'un tunnel étroit qui le dirigeait vers un sous-sol très inquiétant...

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Symphonio
Posté le 09/10/2024
Coucou : mon chat me regarde te lire, alors je ne vais pas commenter sur "ceux qui sont censés être nos esclaves, les humains", mais j'aimerais relever qu'il me semble que "pâté" compte 2 e quand il s'agit de la nourriture de nos ennemis les chats. Aussi, je crois que dans le cas de "S'en était fait", un "c'en était fait" serait plus agréable à la lecture. Quoi qu'il en soit, merci pour ce chapitre :)
Portequigrince
Posté le 30/07/2024
Moi aussi une ville propre et sure remplie de pelote de laine ça me tente bien...Raaa mince non, non, je ne peux pas être du côté des chats! :-p D'ailleurs, c'est qui ce protecteur??? Etrange....Toujours une écrite dynamique en tout cas!
Portequigrince
Posté le 30/07/2024
une écriture dynamique...
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