Lorsque je repris connaissance, j'étais étendue dans ma couchette. Margot et maman étaient penchées sur moi, soucieuses mais soulagées. Il me fallut quelques secondes pour reconstituer le fil des événements. Je sentis une bosse dure dans ma robe. Plongeant ma main dans ma poche, j'en ressortis un reste de pommes de terre et de viande écrasé. Je le tendis à Margot et maman, qui refusèrent poliment, prétextant que j'en avais plus besoin qu'elles. Mais elles ne furent pas longues à être convaincues. Ma sœur, tout en mâchant sa nourriture, m'expliqua qu'elle était partie à ma recherche, inquiète de mon absence, et qu'elle m'avait trouvée inconsciente juste avant la reprise du travail de l'après-midi, devant la porte d'entrée des cuisines. Avec l'aide de deux autres détenues de la baraque rencontrées là par hasard, elle avait réussi à me ramener jusque dans ma couchette.
Je pris le temps de la remercier avant de lui demander l'heure. Il était environ minuit, tout le monde dormait - du moins tout le monde était couché. Je tentai de me redresser : des étoiles dansèrent dans l'obscurité, manquant de me renvoyer à l'état léthargique que je venais de quitter. Maman me chuchota que je devais me reposer et prendre des forces. "Tout va bien, c'est fini maintenant."
Je voulais la croire, alors je pris mon souhait pour la réalité. Mais mon calvaire n'était pas terminé.
Le lendemain, à l'appel, une nazie me prit brutalement par le bras et m'amena à la SS qui m'avait déjà massacrée la veille. Celle-ci lissait avec un plaisir malsain les lanières en cuir du fouet qu'elle tenait dans les mains.
"Oh non, non, non, pitié," pensai-je.
Les centaines de détenues derrière moi me regardaient les yeux vides. Il m'était étrange de constater que moi aussi, j'avais été aussi indifférente qu'elles à cette scène quotidienne. Sauf que cette fois, c'était moi qui tenais le premier rôle. Ma perception était grandement différente maintenant qu'il ne s'agissait pas d'une inconnue mais de ma propre peau qui allait être mise à l'épreuve.
Malgré tout, j'en entendis certaines murmurer en me montrant du doigt. Je repérai dans la foule maman et Margot, qui avaient porté une main à leur bouche et me contemplaient avec horreur. Décidée à rester forte devant ma famille, je plongeai mon regard le plus dégoûté et méprisant possible dans celui de mon bourreau. Tant qu'à souffrir, mieux valait le faire avec dignité.
Une autre SS que je ne connaissais pas prit alors la parole.
- Une des vôtres a désobéi aux règles du camp d'Auschwitz Birkenau. Cette sale juive paiera pour sa désobéissance. Que cela vous serve de leçon, à toutes ! hurla-t-elle.
Les détenues baissèrent la tête. Dire que la veille, j'étais encore parmi elles.
La sanction tomba, lourde et sans précédent : 30 coups de fouet sur le dos.
Je vous épargne un roman sur les atroces minutes qui suivirent, mais en me rendant au travail, mon dos était lacéré de blessures sanguinolentes et je peinais à marcher droit. Les larmes que j’avais laissé échapper durant ma punition séchaient lentement sur mes joues sales.
Margot alla me parler à la pause de midi, alors que nous buvions notre soupe.
- Je ne te blâme pas, Anne, mais essaie de faire plus attention à l'avenir. Tu es dans la ligne de mire des SS, maintenant, elles ne te lâcheront plus et surveilleront tes faits et gestes comme le lait sur le feu.
Je hochai légèrement la tête. Chaque mouvement qui faisait appel aux muscles de mon dos - c'est à dire presque tous, à mon grand dam - m'était très douloureux.
Pour ne rien arranger, Bloeme nous annonça le soir-même qu'elle comptait partir pour un autre camp dont j'ai aujourd’hui oublié le nom. Ses yeux brillaient lorsque, enflammée, elle nous faisait miroiter les promesses d'une vie moins dure, d'une nourriture plus abondante et d'un travail moins pénible.
Mon épuisement était tel que j'aurais été prête à croire n'importe quoi tant que cela m'offrait un moment de douces rêveries, alors je fus d'abord réjouie de cette nouvelle, comme les autres détenues. Nous n'ignorions pas que les raisons pour lesquelles nous étions encouragées à quitter le camp étaient le manque de place à Auschwitz et la préférence des nazis à envoyer leurs travailleurs en sûreté au cœur du territoire allemand, loin de la menace des armées ennemies. Cela ne nous empêchait pas de nous emplir de joie à la perspective d'un camp moins difficile. Au moins, nous avions le sentiment réconfortant de pouvoir choisir une part de notre malheur, celui de notre prochaine destination. Pour une fois qu’elle n’était pas complètement imposée par les nazis…
Avec l'impulsivité qui me caractérisait, je répondis vouloir partir avec Bloeme, ne doutant pas un seul instant que Margot et maman étaient aussi enthousiastes que moi.
Mais le visage des deux femmes se décomposèrent. Hésitantes quant au choix des bons mots, se coupant la parole, balbutiant, elles me ramenèrent à ma condition de malade, qui m'empêchait de quitter Auschwitz. On n'acceptait que les travailleurs en bonne santé. Autrement dit, j'étais condamnée à rester ici aussi longtemps qu'il le fallait avant d'être guérie.
Je n'ai jamais autant haï la vérité et celles qui me la disaient en face. Une sorte de colère sourde mêlée de frustration montait en moi. Et pour une fois, c'était parce qu'elles avaient raison. Complètement raison.
La situation me paraissait si injuste.
Vainement, j'essayais de persuader les autres alors que je ne l'étais pas moi-même. Il y avait sûrement une solution, aussi improbable était-elle. Je n'étais pas si malade, je me portais encore bien. N'est-ce pas ? ajoutai-je en me tournant vers Bloeme d'un air désespéré.
C'était plus une supplication qu'autre chose. Ma pauvre amie, désolée, n'eut d'autre choix que de me faire redescendre brusquement du nuage sur lequel j'étais perchée. Non, ma famille avait raison.
Bloeme s'avança vers moi en ouvrant les bras, mais, même si je savais qu'elle n'y était pour rien, je refusai de lui donner le sentiment de ne pas être affectée par ce qu'elle venait de me dire. Je n'eus pas le courage de lui adresser un sourire, et c'était la mine grave que je montais dans ma couchette, les yeux de toutes les détenues de la baraque rivés sur moi dans un silence de mort.
Le lendemain, à tête plus ou moins reposée, je me sentais coupable de mon comportement de la veille. Je n'eus pas l'occasion de voir Bloeme, même après le travail. Nous étions toutes deux trop occupées à marchander avec les autres détenues.
J'eus la chance d'échanger deux rations de pain contre un morceau de gras, que je me hâtai de partager entre Margot et moi. Ce petit événement, qui pourrait sembler anodin, me mit de très bonne humeur.
Après le travail et le repas du soir, je me couchai directement. J'étais décidée à terminer ma journée sur une note positive. Mais même en étant allongé sur une couchette, je ne pouvais ignorer les bavardages venant du bas. La moitié des détenues de la baraque étaient présentes et participaient activement à la discussion qui avait commencé.
- Je me suis inscrite, dit quelqu'un.
Je compris aussitôt de quoi il s'agissait.
- Moi aussi, ajouta quelqu'un.
- Et moi aussi, renchérit une autre femme.
- Nous partirons demain, à l'aube, déclara une voix que j'identifiais comme celle de Bloeme.
- Vous ne partez pas ? demanda-t-on.
- Non, répondit maman.
- Pourquoi ?
- Ce que tu peux manquer de tact ! s'exclama Bloeme. Anne est malade. Tu n'étais pas là hier soir ?
- Nous tenons à rester auprès d'elle, précisa Margot d'une petite voix.
A ces mots, je me relevai brusquement et penchai ma tête au-dessus du lit, de manière à ce qu'elles puissent me voir depuis la couchette.
- C'est très généreux de votre part, dis-je. Mais ne vous sentez pas obligées de rester à cause de moi. Si vous partez, je ne vous en empêcherai pas.
- Anne, enfin, ne raconte pas n'importe quoi ! répondit maman. Evidemment que nous restons avec toi. Tu ne t'imaginais quand même pas qu'on allait te laisser ici ?
- Je ne veux pas jouer le rôle du boulet, insistai-je.
- Anne, tu es horrible ! Personne ici ne te considère comme un poids, et si nous restons ici, c'est par choix, dit fermement maman.
- Tu sais, nous aussi nous sommes malades, ajouta Margot.
- Vous savez très bien que vous l’êtes moins que moi et que vous pourrez partir si vous vous étiez inscrites !
Je me sentais sortir de mes gonds, paraissant être en colère contre elles, mais l'étant contre moi-même.
- Peut-être, mais de nous trois, c'est toi qui es la plus forte mentalement, précisa finement ma sœur en croyant me consoler.
- Alors je pourrai me débrouiller seule, répliquai-je.
- Mais je ne veux pas être séparée de toi ! s'exclama-t-elle alors, les larmes aux yeux.
- Et moi non plus, dit maman.
- Bon, si vous ne voulez rien entendre, fis-je.
Je peinais à dissimuler mon soulagement teinté de culpabilité.
Quoi qu'il en soit, à notre réveil, Margot et maman n'étaient pas dans le groupe de détenues retenues pour partir. Au moment où Bloeme passait devant moi pour l'appel, je lui glissai discrètement mon quignon de pain dans la poche de sa robe. J'avais beau regretter de rester et la jalouser un peu, je me faisais du souci pour elle. Qui avait dit qu'elle ne risquait rien là-bas ? Simplement des détenues détraquées par les épreuves passées et présentes, auquel il ne restait que les jolis rêves pour se raccrocher à la vie. Il pouvait arriver n'importe quoi entre le moment où elle partirait d'Auschwitz et le moment où elle arriverait dans le nouveau camp... comme après.
Bloeme, quelques secondes plus tard, enfonça machinalement ses mains dans ses poches pour se protéger du froid, et en sortit avec surprise le quignon de pain. Elle se retourna et tourna la tête à gauche, puis à droite. Je fis mine de regarder ailleurs et de ne pas avoir remarqué son manège, mais elle comprit ce qui s'était passé et me serra dans ses bras, malgré le risque de contagion, avant que je puisse dire quoi que ce soit. Elle me glissa un "merci" et m'embrassa sur les deux joues. Ce simple geste d'au revoir me troubla. Il me rappelait l'époque d'avant-guerre, où tout le monde agissait comme des personnes normales et civilisées, sans qu'il existe de hiérarchies entre les peuples.
Bloeme s'éloigna avec le groupe de femmes en direction du quai pour monter dans les trains. Son voyage risquait d'être long et éprouvant.
Je les regardais s'éloigner avec un goût amer dans la bouche. Je me sentais triste du départ de celle qui avait été une camarade de Margot à son lycée. Non pas que je tenais tant à elle, mais il m'était réconfortant de revoir des gens, même une ancienne connaissance, qui me raccrochait à ce que j'appelais mon ancienne vie, du temps où je vivais à Amsterdam. Bloeme faisait partie de cette catégorie-là. Maintenant qu'elle était partie, je me retrouvais de nouveau avec Margot et maman, sans connaître quelqu'un "de l'extérieur", à savoir quelqu'un qui n'avait pas été à l'Annexe, qui pouvait me parler de son parcours, de son expérience et de sa vision des choses.
Les semaines suivantes, je me sentis comme une naufragée sur une terre inconnue, avec la volonté de survivre mais démunie des armes nécessaires à cela : je ne réussissais pas à convaincre Margot et maman d’essayer de trouver des arrangements pour un supplément de nourriture ou une protection contre le froid, bien qu'interdite. Le troc et le vol, c'était la seule solution pour ne pas mourir, leur répétais-je sans cesse. Cela ne venait pas de moi. C'était affirmé par toutes les anciennes du camp.
En vain. Leurs réponses étaient toujours "C'est interdit, c'est trop risqué" ou des variantes dans le même thème. Je mourrais d'envie de leur répondre que justement, si c'était interdit, c'était que ça nous était nécessaire. Les nazis voulaient notre mort si nous ne leur étions pas utiles, et si nous pouvions travailler pour eux, ils nous réduisaient à l'état de squelette vivant pour que nous leur revenions moins cher. Mais je n'en faisais rien et je me taisais, par peur de les choquer. On pourra dire que la guerre m'aura métamorphosé. Avant, c'était justement les choquer que j'aurais recherché.
Octobre arriva. Les températures baissaient et les baraquements étaient glaciaux. Il devenait impossible de dormir. Le nombre de mortes augmentait tristement, et les nouvelles arrivantes affluaient toujours, la plupart portant l'étoile jaune. J'étais étonnée de constater que nous étions autant de juives sur Terre, et encore plus de savoir que les nazis avaient réussi à en emmener autant à Auschwitz, d'autant plus qu'il y avait bien d'autres camps en Pologne et en Allemagne.
A l'approche de l'hiver, le trou béant qu'avait laissé Pim dans mon cœur grandissait et grignotait la lumière. Maman et Margot me soutenaient, bien sûr, mais papa n'était pas là. Lui aurait su me rassurer bien mieux que ma sœur et ma mère réunies. La pensée qu'il ne souffrait plus là où il était ne me réconfortait pas du tout : du ciel ou autre part, il nous voyait telles que nous étions à présent : malheureuses, perdues et terrifiées. Au moins, cela avait le mérite de m'encourager à relever la tête et à ne pas désespérer. Pour mon père. Les contours de son visage étaient de moins en moins précis dans mon esprit au fur et à mesure que les jours passaient, et je ne me souvenais même plus du son de sa voix, ce qui m'attristait et me faisait honte. En revanche, son sourire était resté gravé dans ma rétine, un sourire franc, lumineux et confiant. Chaque fois que le courage m'abandonnait, je me représentais le sourire de mon cher Pim, et je trouvais une force insoupçonnée en moi pour continuer à avancer.
Parfois, dans mes cauchemars, je me remémorais les cris sur le quai d'Auschwitz, les enfants qui pleuraient, les hommes aux traits émaciés qui s'occupaient de désinfecter les wagons. Ils m'avaient paru épuisés et maigres, à l'époque. Est-ce que je leur ressemblais, à présent ? J'étais incapable de le savoir. Je ne connaissais plus autre chose que la maigreur.
Mes omoplates étaient saillantes, mes côtes donnaient l'impression d'être à la limite de percer ma peau. Mes clavicules ressortaient d'une manière étrange. Mes genoux étaient devenus noueux. Maman se privait parfois de nourriture pour la donner à Margot et moi. Je ne parvenais jamais à la refuser.
A la mi-octobre, un nouveau souffle d'espoir s'invita dans le camp. A en croire les rumeurs, l'Armée Rouge, celle des Alliés, approchait pour nous délivrer. Notre séjour là-bas n'était plus qu'une question de semaine sou de mois, m'affirmait Augusta, une détenue.
L'excitation gagna tout le camp. Bientôt, tout sera terminé, pensait-on. Nous allons pouvoir manger à notre faim et retrouver nos familles.
Margot, maman et moi nous réjouissions aussi, mais modérément. Si notre délivrance était programmée pour les mois à venir, encore fallait-il survivre aux mois à venir. Et ils s'annonçaient difficiles, en ce rude début d'automne. Et l'hiver qui ne s'achevait qu'à la fin du mois de mars...
Après quelques jours, ce doux rêve de prochaine liberté enchantait encore les plus naïves d'entre nous, mais les anciennes, - qui devaient cacher leur déception en faisant les malignes, pensais-je secrètement -, racontaient qu'il était arrivé plusieurs fois que ce genre de ragots circulent pendant plusieurs semaines sans aucune preuve fondée.
Cette fois cependant, elles se révélèrent vraies. Ou du moins, en partie. L'armée Rouge gagnait du terrain, et face au danger de perdre leurs prisonniers, les SS procédaient à une immense sélection : nous ne fûmes pas délivrées, seulement déplacées. Les femmes toujours aptes à travailler furent envoyées plus à l'ouest, au cœur du territoire allemand.
Le camp était en effervescence. Tous les responsables et le personnel d’Auschwitz couraient dans tous les sens, des montagnes de paperasse dans les bras, emmenant des femmes, en ramenant d'autres. Les infirmiers étaient débordés de travail car ils devaient inspecter une quantité de gens pour savoir qui partait et qui restait. Dans tout ce remue-ménage, plus personne ne se souciait de nos faits et gestes. Je profitais de l'occasion pour me procurer un peu de papier à placer entre ma peau et ma robe, bien que ce soit formellement interdit : le papier était très utile comme isolateur du vent, et préservait donc un peu ma température corporelle du froid qui se faisait chaque jour un peu plus mordant.
Mon tour arriva de me faire examiner. Comme les SS procédaient par baraques pour les examens médicaux, je fis la queue avec maman et Margot, situées un peu devant moi. Je pris soin, avant de partir, de retirer le papier qui me recouvrait, et je le cachai dans un trou à l'entrée de la baraque, dans l'intention de le récupérer après l'examen. Il était évident que je n'allais pas être sélectionnée pour partir.
La salle ressemblait à un hangar, vaste et froid. Deux gros projeteurs blancs, derrière les infirmières, étaient braqués sur les détenues qui passaient se faire inspecter. La lumière était si aveuglante que je ne pouvais voir ce qui se cachait derrière. Tout ce que je savais, c'était que celles qui n'étaient pas retenues pour partir rejoignaient le groupe à gauche, régulièrement envoyé aux baraques pour faire de la place.
Les prisonnières devaient passer deux par deux. Maman passa avec une certaine Martha. Sa nervosité était palpable. Après l'avoir minutieusement inspectée des pieds à la tête, l’infirmière lui dit qu'elle devrait rester ici. Jusque là, pas de surprise.
Je soufflai à Margot ce qu'elle savait déjà : nous devions présenter notre corps le moins avantageusement possible pour rester avec maman.
Ma sœur m'adressa un bref signe de tête pour m'indiquer qu'elle avait bien compris, puis elle pressa sa main sur mon bras pour me donner du courage. Quelques instants plus tard, une SS nous appela :
- Frank, Annelies ! Frank, Margot !
Nous nous avançâmes, le cœur battant, et nous nous dévêtîmes. L'infirmière nous jaugea du haut de son petit mètre soixante. Je rentrai le ventre et essayai de prendre l'air exténué typique des détenues au bout du rouleau qui vont bientôt en finir avec la vie. J'y mis toute ma conviction, pour mettre toutes les chances de mon côté. Mon cœur battait à tout rompre.
Et l'infirmière leva le pouce derrière son épaule pour désigner... le groupe de droite.
Incrédule, je me tournai vers maman, comme pour m'assurer qu'elle avait compris comme moi. J'eus juste le temps de croiser son regard une dernière fois et de l'entendre hurler d'épouvante avant d'être poussée derrière le gros projecteur blanc.
Durant l’appel tu dis que certaines détenues montrent Anne du doigt. Jamais un prisonnier n’aurait osé bougé ou remué un orteil de peur d’être battu ou fusillé. Le simple fait de bouger la tête pouvait être un motif pour les SS de les battre.
Tu dis « Pour ne rien arranger, Bloeme nous annonça le soir-même qu'elle comptait partir pour un autre camp » : hum non. Un détenu ne choisissait pas de partir du camp quand il le souhaitait. Et puis, ils ne connaissaient pas les autres camps homri ceux de transit où ils passaient. Les évacuations et transferts vers d’autres caps se faisaient sans demander l’avis des prisonniers.
« et la préférence des nazis à envoyer leurs travailleurs en sûreté au cœur du territoire allemand, loin de la menace des armées ennemies » : la je pense que tu extrapoles. Et qu’en savait Anne aussi ? Je n’ai jamais lu quoi que ce soit sur le fait que des transferts puissent avoir lieu pour protéger des détenus allemands. S’ils étaient dans des camps c’est qu’ils étaient considéré comme des menaces pour le régime. Les SS s’en fichaient pas mal qu’ils meurent.
Ici aussi petite erreur à mon sens : « d'autant plus qu'il y avait bien d'autres camps en Pologne et en Allemagne » Anne ne peut avoir connaissance des autres camps. Oui il y avait des rumeurs mais au départ elle l’ignorait. OU alors il faudrait que tu ajoutes un dialogue où elle parle avec une ancienne détenue bien informée.
L’armée rouge ce sont les Russes. Quand on parle des Alliés ce sont les Américains, Anglais, Canadiens et Français.