Chapitre 7 - La séparation

Notes de l’auteur : Ceci est une réécriture de mes anciens chapitres 7 et 8. J'ai choisi de les fusionner pour ôter des explications inutiles et insuffler davantage de rythme à l'histoire. Ce n'est sans doute pas encore parfait, mais je suis assez content du résultat.
Bonne lecture,
Ori'

Ils se mirent en route d’un pas pressé, Roch ouvrant la marche. Le spadassin raviva sa torche à l’aide d’un briquet en métal qu’il frappa contre une pierre, mais même à la lumière des flammes la forêt paraissait hostile et sinistre. Une chape de brouillard impénétrable s’enroulait paresseusement dans les fougères en glaçant les voyageurs jusqu’aux os. Elraza frissonna et serra sa pèlerine autour de ses épaules. Par endroits, une fine pellicule de givre se formait à la surface du tapis d’humus et d’aiguilles qui recouvrait le sol. La nuit se faisait vieille mais luttait toujours dans sa bataille quotidienne contre le matin naissant. Il s’écoulerait encore un long moment avant que la nature ne s’éveille et que le jour se lève. 

Les trois compagnons retrouvèrent avec soulagement le tracé sinueux de la route qui longeait la côte de Ghern. Roch les entraîna de son pas leste en direction des falaises, dont ils suivirent la silhouette osseuse sur un quart de lieue environ. Le sol humide rendait la piste des cavaliers facile à suivre, mais leur confirmait hélas qu'ils disposaient d'une solide avance sur eux. Des traces plus anciennes se devinaient sous les empreintes de sabot fraîches : les deux renégats de la pinède ne tarderaient pas à rejoindre leurs acolytes qu'ils avaient quittés la veille. 

« Voilà qui n'arrange pas nos affaires, commenta Elraza d'un air sinistre. Ils seront six pour s'emparer de l'enfant, dont un nécromancien puissant. 

Roch réfléchit quelques instants et suggéra : 

- Si vous n'êtes pas de taille à les affronter, il suffit d'enlever Liam et de le conduire en sécurité. Vous pouvez utiliser vos portails magiques pour voyager à votre guise, pas vrai ? 

Oriendo grimaça. 

- Ce n'est pas si simple, Roch. Ouvrir un portail nécessite beaucoup d'énergie. Plus nous sommes nombreux à l'emprunter et plus ça nous épuise. En théorie, Elraza y parvient grâce à son Oro'luin, mais vu son état de fatigue elle ne pourra pas nous transporter très loin. 

Il se tourna vers son amie qui confirma d'un hochement de tête. 

- Cœur-de-Nuit a besoin de repos, dit-elle. J'ai beaucoup puisé dans ses réserves de Shâat pour sauver les clients de l'auberge, et il a encaissé un maléfice dans la forêt tout à l'heure. 

- À cela s'ajoute un autre problème, reprit Oriendo. Tout à l'heure, vous avez confié ma chevalière au renégat. Il a eu tout le loisir d'examiner la magie contenue à l'intérieur. Or, chaque enchanteur dispose d'une signature magique qui lui est propre, appelée Gzendra. Grâce à elle, notre ennemi peut me traquer si j'utilise mes pouvoirs. 

- En d'autres termes, si vous lancez un sortilège, les cavaliers sauront que vous êtes en vie ? 

- Oui. Et si j'entre dans un portail, ils pourront immédiatement me rejoindre. 

- Hmm. Dans ce cas, nous allons devoir les distancer à l'ancienne, grogna Roch. Il y a une forge un peu plus loin sur la route, de l'autre côté du vieux phare. Elle appartient à maître Hobb, un ami de longue date. Nous pourrions faire un crochet pour lui emprunter des chevaux. » 

Elraza réfléchit à la proposition du mercenaire. Dans l'éventualité d'une confrontation avec les renégats, elle ne souhaitait pas impliquer d'autres civils. Les hommes de l'Esperial avaient déjà fait couler assez de sang aux Trois-Couronnes. Pourtant, elle savait que Roch avait raison. Si la magie n'était pas une option pour fuir, ils auraient besoin de montures pour distancer les cavaliers. 

« C'est d'accord, approuva-t-elle. Cœur-de-Nuit ne pourra pas porter quatre personnes sur son dos. Nous irons à la forge. 

- Je pense que c’est une mauvaise idée, intervint Oriendo. Nous devons trouver Liam le plus vite possible. Nous n'avons pas le temps de faire un détour. 

- Et comment espérez-vous le sauver sans chevaux ni magie ? questionna Roch. Vous dîtes que ces cavaliers sont dangereux, qu'on ne doit pas les affronter. Mais si nous partons à pied avec l’enfant, nous sommes perdus d'avance. 

- Dans ce cas, il n’y a pas à hésiter, céda Oriendo. Toutefois, nous devrons redoubler de vigilance. La forge se situe près du phare de Boel, c’est le seul point de repère visible à des kilomètres à la ronde. Je suis prêt à parier que nos ennemis vont se regrouper là-bas. » 

Ils reprirent la route, longeant des champs où les fortes pluies des derniers jours laissaient apparaître des mares d’eau boueuse. Les plaines sauvages battues par le vent marin cédaient place à des labours protégés par des haies de troènes et de cyprès. À l’exception d’un vignoble installé sur un coteau qui attendait les vendanges, toutes les cultures qu’ils croisèrent étaient en jachère pour l’automne. Une brise se leva en provenance du large, charriant jusqu’à leurs narines des odeurs d’embruns et d’iode. Elraza l'interpréta comme un bon signe car elle n'y décela pas la puanteur des cavaliers. Malgré tout, Oriendo insista pour qu’ils se déplacent en silence. Il jeta à plusieurs reprises des coups d’œil méfiants en direction de Roch : de toute évidence, il ne faisait pas entièrement confiance au mercenaire. Si celui-ci décidait de les trahir, l’ancienne tour à feu serait un endroit parfait pour leur tendre un piège. Elraza ne put s’empêcher de frémir et de l’observer elle aussi. Le spadassin avançait sans bruit parmi les ombres, tenant d’une main la poignée de son arme et de l'autre le bord de son galurin.

« C’est cet étrange chapeau qui lui sert de talisman, se rappela l'enchanteresse. Il a dissipé le Linceul de Mort en le brandissant devant lui. Ori a raison de se méfier, il nous cache encore des choses. » 

Ils arrivèrent finalement au pied d'une colline surplombant les falaises. Au sommet se dessinait la silhouette d'une vieille tour en pierre dont la base était recouverte de lierre et de lichen. Toute la partie sud de l'édifice s'était affaissée dans la mer, comme si un géant surgi des flots ou une violente tempête l'avait éventré. Des mouettes tournoyaient dans le ciel au-dessus de la ruine en poussant des cris stridents.

« C'est ici que Liam est tombé des falaises, expliqua Roch à voix basse. La moitié de la tour à feu s'est effondrée l'été dernier. Les pêcheurs n'ont pas les moyens de la réparer. »

L'endroit semblait désert, mais Elraza effectua une reconnaissance depuis les airs grâce à son Oro'luin. Elle repéra bientôt les restes d'un campement récent : un foyer délimité par des pierres, de la cendre encore chaude et la marque d'un crochet dans un arbre pour tendre une toile de bivouac. Les renégats avaient quitté les lieux à la hâte, sans doute dès le retour de leurs camarades de la pinède. Leurs traces s'éloignaient à l'est, ils galopaient à bride abattue vers la bourgade de Cormarin. L'enchanteresse esquissa un léger sourire. Ils avaient mordu à l'hameçon.

« Votre fausse piste s'est avérée payante, Roch ! dit-elle avec soulagement. Ils sont partis chercher l'enfant dans la mauvaise direction.

Le mercenaire lui décocha un rictus sournois.

- Avouez que vous doutiez encore de ma bonne foi, Til'Duin.

- Nous ne sommes pas tirés d'affaire pour autant, le coupa Oriendo. Il n'y a que trois lieues d'ici à Cormarin, et leurs Oro'luin ne sont pas des chevaux ordinaires. Au mieux, ils perdront deux heures à écumer cette partie de la côte. C'est loin d'être suffisant.

Il se tourna vers Elraza et plongea ses yeux céladons dans ceux de l'enchanteresse.

- J'ai peut-être une idée pour les ralentir, Rani. Mais je te préviens, ça ne va pas te plaire.

La magicienne blêmit. Elle connaissait Oriendo par coeur et savait ce qu'il avait en tête. Elle n'allait pas le laisser faire.

- C'est beaucoup trop risqué, murmura-t-elle. Ces renégats nous ont déjà pris Mæve et Silas Cornefer. Je refuse de te perdre, toi aussi.

- S’il te plaît, écoute-moi et fais-moi confiance. La question de Roch au sujet de nos portails tout à l’heure m’a donné à réfléchir. Si je vous accompagne à Tord-la-Falaise et que nous prenons la fuite avec Liam, les cavaliers pourront pister mon Gzendra et nous retrouver facilement.

- C’est pour ça que nous sommes venus prendre des chevaux. Si tu n'utilises pas ta magie, ils seront incapables de nous suivre.

- Ils possèdent six Oro'luins et maîtrisent le Sombrefeu, Rani. Crois-tu vraiment qu'ils ne sont pas assez puissants pour sentir ma présence, même si je ne lance pas de sortilège ? Tu sais ce qui arrivera s'ils parviennent à mettre la main sur cet enfant. Si Liam devient un Seigneur Ombre, plus personne ne pourra les arrêter. Ils sèmeront impunément le chaos et la destruction sur tout le continent.

Roch poussa un juron, comprenant où le vieux Sildaros voulait en venir.

- Vous allez servir de diversion ? s'exclama-t-il. C'est de la folie, vous ne pouvez pas les affronter seul ! Ils vont vous massacrer !

- Pas si Elraza accepte de me prêter son Oro'luin.

L'enchanteresse ouvrit la bouche pour protester mais l'aubergiste la fit taire d'un geste impérieux.

- Les renégats me croient mort, expliqua-t-il. S'ils perçoivent tout à coup l'écho de mon Gzendra, ils vont se ruer sur place. D'autant plus s'ils s'imaginent que je protège l'Enfant de Shâat.

- Tu veux utiliser Coeur-de-Nuit comme leurre pour qu'ils se lancent à ta poursuite !

- Exactement. Je vais me rendre à Cormarin et me servir de ma Shâat pour les attirer là-bas. Ton familier peut prendre l'apparence d'un enfant pour tromper les cavaliers. Je disparaîtrai avec lui dans un portail et, avec un peu de chance, ils se précipiteront derrière moi sans réfléchir. Si Ran le Tout-Puissant est avec nous, je pourrai les emmener très loin de Tord-la-Falaise avant qu'ils ne découvrent la supercherie.

- Mais ils finiront par te rattraper, dit Elraza dans un murmure. Tu seras tué et les renégats mettront la main sur mon Oro'luin. Je vais perdre tout ce que j'ai de plus précieux au monde.

Oriendo lui jeta un regard complice.

- Coeur-de-Nuit t'a été légué par ta mère, Rani. Il possède un fragment du pouvoir de Lilybeth. C'est plus qu'il n'en faut pour me permettre de leur échapper. »

Etait-ce possible ? Elraza voulait y croire. L'ancien Sildaros semblait sûr de lui, mais elle ne pouvait s'empêcher d'avoir peur. Sans vraiment s'en rendre compte, elle porta la main jusqu'à son cou et caressa le médaillon qui luisait faiblement sous sa tunique. En son centre était enchâssée une gemme où des volutes de Shâat tournoyaient paresseusement. Elraza la sentit battre comme un coeur au diapason du sien. Dès qu'elle l'effleura, un contact s'établit avec l'esprit de son Oro'luin. Comme toujours, ce simple geste diffusa en elle une douce chaleur et l'apaisa. Coeur-de-Nuit se tenait là, perché au sommet du vieux phare, présence à la fois protectrice et bienveillante. L'enchanteresse frémit à l'idée que pour la première fois de sa vie, elle allait devoir s'en séparer. Malgré toute la confiance qu'elle accordait à son ancien amant, elle ne se sentait pas capable de l'abandonner. Que se passerait-il si Coeur-de-Nuit choisissait Oriendo pour maître et refusait de lui revenir ? Ou pire encore, si le nécromancien se l'appropriait ?

« Ne t'inquiète pas pour ton familier, la rassura Oriendo. Je te promets qu'il sera en sécurité avec moi. Je le défendrai jusqu'à mon dernier souffle, et si les renégats me retrouvent, je ferai en sorte de cacher le médaillon pour que tu puisses le récupérer.

- Comment ?

- Lilybeth pouvait se déplacer dans les couloirs du temps. C'est grâce à ce sortilège qu'elle a vaincu Domadan, elle l'a enfermé dans une prison temporelle et s'est sacrifiée pour sceller l'entrée avec sa magie.

- Et pour y parvenir, elle s'est servie de Coeur-de-Nuit ! compléta Elraza d'une voix blanche. C'est hors de question, Ori ! Ce que tu proposes est encore plus dangereux que d'affronter les cavaliers. L'homme ne devrait pas manipuler le temps. Des dizaines d'enchanteurs ont perdu l'esprit en parcourant les contrées du Voyageur. Même si Cœur-de-Nuit en est capable, ma mère me l’a toujours interdit.

- Je n'ai pas l'intention de modifier l'avenir, Rani. Je veux juste revenir en arrière pour cacher le médaillon. C'est le meilleur moyen de s'assurer que les renégats ne pourront jamais l'atteindre.

Il marqua une courte pause, comme pour remettre ses idées en ordre.

- Le plan est simple et c'est pour ça qu'il fonctionnera. Coeur-de-Nuit prend l'apparence d'un enfant, je disparais dans un portail avec lui et les cavaliers se lancent à ma poursuite. Je les emmène le plus loin possible et, quand ils me rattrapent, je remonte le temps grâce au sortilège de ta mère pour cacher le médaillon. Pendant ce temps, vous profitez de ma diversion pour ramener Liam à la forge et partir avec les chevaux. Si je parviens à semer les renégats assez longtemps, vous aurez sur eux une avance confortable. Ensuite, tu récupères ton Oro'luin où je l'ai laissé et vous filez directement au Clan. Une fois là-bas, la magie de Galar Im'Radiel vous protégera.

- Et toi ? demanda Elraza d'un air horrifié. Comment comptes-tu échapper aux cavaliers après m'avoir rendu Coeur-de-Nuit ?

Oriendo sourit.

- Je vais remonter dans le passé de quelques jours, dit-il. De cette façon, je serai parti avant même qu'ils n'arrivent dans la région. Quand tu quitteras Tord-la-Falaise avec Liam, je serai déjà auprès du vieux Galar. Et je pourrai t'envoyer de l'aide si les choses tournent mal. »

Elraza approuva, impressionnée par l'intelligence de son ami et la rapidité avec laquelle il avait imaginé ce stratagème. L'ancien Sildaros avait tout prévu. Son plan comportait des risques, mais c'était sans nul doute leur meilleure chance de succès.

« C'est d'accord, dit-elle à contrecoeur. J'accepte de te prêter Coeur-de-Nuit. Mais promets-moi que tu me reviendras en vie.

À cet instant, Roch se racla la gorge.

- Désolé de casser l'ambiance, grogna-t-il, mais j'ai moi aussi une suggestion à vous faire. Puisque ce charmant volatile permet de se balader dans le passé, qu'est-ce qui vous empêche de remonter le temps dès maintenant pour vous enfuir avec Liam ? Vous seriez déjà loin quand les renégats arriveraient à Vitarive pour brûler les Trois Couronnes. »

Elraza sourit, émue par l'altruisme du mercenaire. Car si Oriendo et elle quittaient la région avant l'incendie de l'auberge, c'est lui qui périrait immanquablement dans les flammes. Hélas, le Sildaros balaya aussitôt son offre généreuse.

« C'est impossible. Vous avez entendu ce que Rani a dit tout à l'heure. Traverser les couloirs du Voyageur est un périple dangereux. Si nous modifions le passé en profondeur, on ignore quelles catastrophes nos actions pourraient déclencher. En ce qui me concerne, ce sera comme si je disparaissais d'un endroit pour réapparaître ailleurs en une fraction de seconde. La seule conséquence de mon voyage sera le médaillon que je laisserai derrière moi, car je suis un grain de sable insignifiant à l'échelle du monde. Mais Liam est un Enfant de Shâat et Elraza est la fille de Lilyh Eren. S'ils remontent le temps ensemble, qui sait quels dommages irrémédiables cela causerait dans le futur ?

Roch poussa un sifflement sonore.

- C'est un sacré casse-tête, votre histoire. Mais je pense avoir compris.

- Moi aussi », ajouta Elraza d'une voix étranglée.

D'un mouvement plein de révérence, elle décrocha le collier qu'elle portait autour du cou. Elle le contempla un instant, hésitante, avant de le tendre à son compagnon. Lorsqu'Oriendo s'en empara, Coeur-de-Nuit poussa un hululement déchirant. L'enchanteresse l'avait ressenti, elle aussi : un vide gigantesque venait de s'ouvrir en elle, comme si on la privait soudain d'une partie de son propre corps. Pendant de longues secondes, elle tâtonna à la recherche de l'esprit de son familier mais ne découvrit nulle part sa présence. Elle chancela, frappée de plein fouet par la violence du lien qui se déchire. Vivre sans partager la conscience de Cœur-de-Nuit, ne serait-ce que pour quelques minutes, lui faisait l’effet de devoir réapprendre à respirer. Jamais encore elle n’avait réalisé à quel point cette connexion singulière était ancrée profondément en elle.

« Est-ce que ça va ? demanda Oriendo avec sollicitude.

- Oui, répondit-elle en essuyant une larme. Ça va aller, je dois juste m’habituer à cette solitude écrasante.

Il acquiesça, retira sa chevalière et la confia à Elraza.

- Tiens, garde-la précieusement. Avec elle, tu pourras sentir quand j'ouvrirai mon portail à Cormarin. Cela vous servira de signal. Surtout, n'approchez pas de Tord-la-Falaise avant : si les renégats sont encore dans le coin, vous risquez de les conduire tout droit jusqu'à l'enfant.

- Où cacheras-tu le médaillon de ma mère ?

- Il faut choisir un endroit où les cavaliers ne risquent pas de le trouver, mais assez proche pour que tu le récupères rapidement. Je le déposerai au presbytère sur la colline. Le Père Gatien est un Vénéré de Ran, il prendra soin de ce talisman comme d’un objet sacré.

Il se tourna vers Roch et déclara d'une voix hésitante :

- Ce fut un plaisir de faire votre connaissance, mercenaire.

L'intéressé lui décocha un sourire crispé.

- C'est la deuxième fois que vous me faites vos adieux aujourd'hui, vieillard. Je n'y crois plus une seule seconde.

Ils échangèrent une brève accolade, suivie d'une poignée de main sincère. Oriendo prit Elraza dans ses bras et la serra avec tendresse.

- Si je ne reviens pas, dit-il, offre cette chevalière à Liam. Je veux qu'il l'arbore fièrement le jour où il deviendra maître Sildaros. Avec une femme telle que toi pour le guider, je suis sûr qu'il réalisera de grandes choses. »

L'enchanteresse voulut répondre mais les mots s'étranglèrent dans sa gorge. Oriendo lui sourit, fit signe à Coeur-de-Nuit de le suivre et disparut dans l'obscurité. Elraza entendit un dernier battement d'ailes, puis ce fut le silence.

« Que Nim’Rean le Blanc te protège », murmura-t-elle en prière.

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Edouard PArle
Posté le 09/02/2025
Coucou Ori !
Nouvelle version rattrapée ! Tu as effectivement fait un beau travail d'éclaircissement autour des enjeux. Cette version est bien plus digeste et même passionnante ! Ce chapitre se dévore facilement et donne très envie de poursuivre.
Il est d'autant plus sympa à lire quand on a lu la suite xD Tu écris tout ça de manière très intelligente.
Je reviens très vite pour découvrir le 8.
A plus !
Edouard PArle
Posté le 09/02/2025
Ah oui, juste une petite remarque :
"La nuit se faisait vieille mais luttait toujours dans sa bataille quotidienne contre le matin naissant." tournure potentiellement jolie mais je trouve un peu lourde sous cette forme, peut-être que tu peux alléger en enlevant "dans sa bataille quotidienne", comme l'idée de combat passe déjà dans le "luttait"
MrOriendo
Posté le 09/02/2025
Hello Edouard !
Content que cette nouvelle version soit plus efficace, l'ancienne était vraiment le gros point faible de ce début d'histoire je trouve et de loin le chapitre le moins réussi. J'ai vraiment recentré au maximum sur le plan d'Oriendo, Elraza et Roch pour contrer les cavaliers et simplifié l'explication sur le Gzendra et la chevalière d'Oriendo pour qu'on comprenne bien le problème que ça pose. Finalement, pour cette partie de l'intrigue on n'a pas besoin d'en savoir plus sur le fonctionnement du Gzendra, il suffit de comprendre que ça permet aux renégats de sentir quand il utilise son pouvoir et de le retrouver, ça pose efficacement la menace 🙂
Bref, merci d'être venu relire ce chapitre et de me confirmer que cette nouvelle version est plus agréable à lire et plus digeste !
Au plaisir,

Ori
Edouard PArle
Posté le 09/02/2025
Bravo pour ce beau travail de réécriture, j'attaque le 8 !
Raza
Posté le 26/01/2025
Comme je n'ai pas tout lu, et que je n'ai plus les commentaires d'avant... je n'ai aucune idée de ce qui manque XD

Dans tous les cas ce chapitre est fort sympathique !
J'ai noté ça :
« à l’aide d’un briquet en métal qu’il frappa contre une pierre »

« La magicienne blêmit. Elle connaissait Oriendo depuis des années et devinait ce qu'il avait en tête. Pendant leurs missions ensemble, il n'hésitait jamais à se mettre en danger pour la protéger. Mais cette fois, ce qu'il proposait s'apparentait à un suicide. Elle n'allait pas le laisser faire. » → ici c’est bizarre parce qu’on ne sait pas encore de qu’Oriendo propose, donc elle blêmit avant de savoir ? Si tu veux nous laisser dans le flou il faut qu’on sente que le temps passe et qu’Oriendo a proposé son idée.

« Je vous confie Rani, ma petite soeur de coeur. » il n’a pas été en couple avec elle ? Si oui, c’est pas un peu bizarre de l’appeler sœur maintenant ?
MrOriendo
Posté le 26/01/2025
Hello Raza !
Merci d'avoir pris du temps pour revenir commenter cette nouvelle version du chapitre, c'est vraiment adorable de ta part :)

« à l’aide d’un briquet en métal qu’il frappa contre une pierre » --> Je suppose que ça t'a choqué parce que tu t'imagines le briquet actuel pour allumer une cigarette, mais au Moyen Age par exemple un briquet était un morceau de métal forgé, que l'on appelait fer à feu, et que l'on frappait contre une pierre taillée pour obtenir des étincelles.

Tes deux autres remarques sont judicieuses et je vais faire les corrections tout de suite :)
Au plaisir,
Ori'
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