Chapitre 7 : L'Aurore Express

Notes de l’auteur : Bonne lecture !

La gare de Hauterive faisait partie de ces bâtiments imposants dont le marbre blanc et les colonnes qui décoraient la façade rendaient grâce à la richesse de la capitale. Rénovée une dizaine d’année auparavant par les architectes de Sa Majesté, elle avait été agrandie et remise à neuf, quittant son vieux parquet abîmé pour un somptueux carrelage rutilant. Des lustres enchantés éclairaient chaque recoin du hall d’entrée dont les arcades étaient encore plus hautes que celles de la banque. Une immense horloge pendait au plafond, ses longues aiguilles pointant autant les heures que les phases de la lune et les arrivées et départ des différents trains en transite. Ainsi l’énorme mécanique enchantée indiqua-t-elle l’entrée en gare de l’Aurore Express à peine quelques instants après l’arrivée de Lyra et sa famille dans le grand hall.

— Dépêchons, dépêchons, les pressa Laurinda en traînant ses filles derrière elle.

Si l’une observait rêveusement les imposants vitraux qui décoraient les allées conduisant aux quais, l’autre était fascinée par la foule qui s’agglutinaient devant les guichets, les cafés et les salons d’attente richement décorés. Tous ou presque portaient des tenues de voyages étonnantes et chamarrée, pleines de plumes colorés, de chapeaux immenses et de toilettes enchantées.

C’était la première fois que la petite Angie mettait les pieds à la gare. Lyra, elle, en avait déjà arpenté les longs couloirs et les quais luxueux à l’époque où son père partait en mission aux quatre coins du pays.

La jeune femme sourit largement en voyant sa sœur s’émerveiller de tout et s’amusa à lui montrer certains détails comme les petites fées qui habitait dans les sommets de la gare et qui laissaient de fines traînées d’étincelles dans leur sillage. Ces dernières s’occupaient de l’entretien de la grande horloge et en changeaient les indications lorsqu’un retard était annoncé.

Le quai numéro 7 était un peu éloigné des autres, bien qu’il fasse partie de ceux qui avaient connu la première gare de Hauterive et ses montants de bois, un temps où le clinquant se limitait aux belles locomotives à vapeur. Il avait gardé ses tons chaleureux et son vieux plafond aux poutres de bois où nichaient des moineaux.

Les filles le retrouvèrent sans peine alors qu’une myriade de familles s’y agglutinait pour dire au revoir à leur progéniture. Le train était déjà là, son imposante locomotive crachant par intermittence des nuages aux troublantes teintes bleues. De nombreux étudiants entraient déjà dans les wagons, trainant derrière eux des bagages volumineux parfois flottants.

Laurinda pressa un peu plus le pas et fendit la foule le plus poliment possible jusqu’à atteindre les portes de l’un des wagons de queue. En chemin, l’attention de Lyra fut happée par les panaches de fumée turquoise qui s’achapaient de la cheminée de la locomotive. Elle y voyait luire de petites étincelles dorées, certaines formant même des constellations qui s’estompèrent avec la fumée.

Alors ça ressemble à ça la mécanique-magique, se dit Lyra alors que sa mère s’arrêtait enfin devant la porte ouverte d’un wagon. C’est merveilleuxJe me demande si nous aurons des cours de méca-magie.

— Oh, sûrement, lui répondit sa mère, car encore une fois, elle avait parlé à voix haute. Mais tu verras tout ça là-bas, conclut-elle avec un sourire un peu larmoyant.

Lyra cligna lentement des paupières.

— Maman, tu n’as pas besoin de pleurer, je rentrerai pour Noël.

— Et tu nous écriras des lettres ! renchérit Angie qui semblait aussi enthousiaste de se trouver ici qu’attristée par le départ imminent de sa sœur.

— Je sais, je sais… souffla Laurinda en ravalant un sanglot. Mais je ne peux m’en empêcher.

Finalement elle sortit un mouchoir et s’épongea les yeux.

— Tu as tout ? voulut-elle savoir en essayant de retrouver contenance. Ton pendule ? Ta baguette ? Tu n’as oublié aucun de tes livres, rassure-moi ?

Lyra sourit, amusée.

— Nous avons déjà fait l’inventaire de ma valise cinq fois maman, dit-elle sereinement. Je n’ai rien oublié, rassure-toi.

Laurinda pinça les lèvres, toujours inquiète.

— Bon… Sois prudente, surtout, lâcha-t-elle en serrant étroitement sa fille dans ses bras. Ne t’attire pas d’ennui et écoute bien tes professeurs.

— Oui maman, répondit doucement Lyra dont le cœur se serrait tout de même un peu de les quitter.

Lorsqu’elle se détacha, Laurinda ne put s’empêcher de passer une main sur la joue de Lyra.

— Je suis si fière de toi, mon ange, souffla-t-elle avec émotion.

— Tu vas me faire pleurer, remarqua Lyra en chassant les larmes traîtresses qu’elle sentait poindre au coin de ses yeux.

Sa mère rit et Lyra se tourna vers sa sœur dont les lèvres tremblaient affreusement malgré le sourire qu’elle essayait de maintenir.

— Et toi, sois sage, tu m’entends ? Je ne veux pas entendre quoique ce soit de négatif à ton propos. Aide maman, d’accord ?

Angie sécha rapidement ses larmes d’un frottement de manche avant de hocher vigoureusement la tête.

— Je serais sage, promit-elle.

— Même avec tante Agathe ? insista Lyra avec un sourire amusé.

La bouche d’Angie se tordit un peu. L’envie de refuser la titillait fortement. Mais au dernier moment, elle se ravisa et planta un regard déterminé sur sa grande sœur.

— Je serais sage, répéta-t-elle en bombant fièrement le torse. Si sage que tante Agathe en tombera à la renverse parce qu’elle ne me reconnaitra même pas !

Laurinda cacha un rire derrière son mouchoir, mais Lyra, elle, souriait franchement.

— Entendu, crevette, je compte sur toi.

Et elle la serra fort dans ses bras.

— Montre-lui que tu peux être la plus angélique des petites filles, lui souffla-t-elle tout de même à l’oreille.

— Et toi ne m’oublies pas, lui répondit Angie sur le même ton.

Lyra s’écarta et caressa la tête blonde de sa sœur.

— Ça, il n’y a aucun risque, terreur, s’amusa-t-elle.

Une cloche sonna au loin. Les contrôleurs commençaient à fermer les portes. Le train allait bientôt partir.

Lyra sauta dans le wagon juste avant que les portes ne se referment et tira sa valise jusqu’au premier compartiment venu. Là, elle fit signe à sa mère et sa sœur. Toutes deux étaient en larmes et à cet instant… terriblement semblables. Lyra se fit soudain la réflexion qu’elle devait ressemblait à son père partant en mission et pendant quelques secondes, ce ne fut pas sa petite sœur qu’elle voyait accroché aux jupes de sa mère, mais une autre petite fille aux yeux verts luisant de larmes retenues.

À la différence que cette petite fille-là n’avait jamais cessé d’attendre.

Le train s’ébranla enfin. Angie voulut le suivre pour ne pas perdre sa sœur de vue mais la foule compacte qui encombrait le quai l’en empêcha. Bientôt le train dépassa les limites de la gare et Lyra ne vit plus de sa famille que des tâches de couleurs indistinctes noyée dans une mer vive de plus en plus petite.

 

*

 

Le trajet pour rejoindre Aubelune devait durer un peu plus de neuf heures, aussi Lyra prit-elle tout son temps pour s’installer. Elle cala sa valise dans les filets au-dessus de la vitre et prit place sur la banquette moelleuse. Alors que le train s’éloignait de plus en plus de la capitale pour s’enfoncer dans la campagne, elle prit le temps de détailler son environnement.

Le compartiment était assez spacieux et aurait aisément pu accueillir une demi-douzaine de passagers pourvu qu’ils se serrent un peu. Il était doté d’une porte coulissante qui s’était refermée peu après son arrivée et dont la petite fenêtre donnait sur le long couloir qui parcourait les wagons. Lyra hésita un instant à en baisser le petit store. Elle entendait au loin la rumeur des conversations, beaucoup de cris et de rires. Le compartiment d’à côté était particulièrement bruyant et il lui sembla même entendre une détonation, comme si un feu d’artifice y avait été lancé.

Intuition qui s’avéra juste lorsque la porte s’ouvrit à la volée et qu’une floppée d’étincelles en jaillit pour poursuivre un malheureux jeune homme dans les couloirs. Il dut s’en aller bien loin car le bruit de sa course effrénée parut s’estomper dans le lointain sans jamais s’arrêter.

Une boule se forma au creux de l’estomac de Lyra. Le voyage en lui-même ne l’inquiétait pas, et elle avait hâte d’arriver à Aubelune, mais elle craignait un peu plus les gens qu’elle risquait d’y retrouver.

Elle savait que Théodore Holloway et sa bande cherchait à intégrer l’Académie, elle les avait croisés lors de l’examen d’entrée et était quasi certaine qu’au moins deux d’entre eux avaient réussi. En fait, elle était même persuadée que Sierra Miller avait été parmi les premières à recevoir une confirmation. La cousine de Jude avait toujours été une excellente élève. La meilleure, si on mettait les résultats de Lyra de côté. Mais son intelligence n’avait d’égal que sa méchanceté et son caractère glacial. Elle avait rapidement pris Lyra en grippe dès sa première année de collège et n’avait cessé de la malmener. Il lui semblait même que c’était elle qui avait été à l’origine du sort qui avait changé ses cheveux en couleuvres.

— Ah, te voilà ! s’exclama une voix à l’entrée du compartiment.

Brusquement ramenée à la réalité, Lyra découvrit Jude, une lourde valise derrière lui. Il était échevelé, sa lavallière nouée négligemment et des paillettes d’or et d’argent brillaient dans ses cheveux.

— Je t’ai cherché partout, poursuivit-il en se trainant à l’intérieur.

La porte se referma dans un léger clac derrière lui.

— J’aurais dû me douter que tu choisirais un compartiment du fond, continua-t-il d’épiloguer en rangeant sa propre valise dans le filet à côté de celle de Lyra. Tu choisi toujours le fond.

Puis il se laissa lourdement tomber sur la banquette en face d’elle et poussa un profond soupir.

— Est-ce que ça va ? demanda-t-elle lorsqu’elle fut certaine qu’il ne reprendrait pas la parole. On dirait que tu as traversé un ouragan de magie, ajouta-t-elle en essayant de lui enlever les paillettes qui ornaient ses boucles d’ébène, sans succès.

— Parce que c’est le cas, grommela-t-il en éloignant sa main pour secouer vivement la tête. Un idiot s’est amusé à libérer des pétards-étincelles deux compartiments plus haut. Tout une partie du couloir est plongé dans une brume pailletée. Et juste avant j’ai dû passer à travers un duel. Bon, je ne m’en plaindrai pas de trop, conclut-il en époussetant les restes du sortilège qui constellaient sa veste, j’ai au moins pu semer Oliver avec tout ça.

— Ah oui, c’est vrai, souffla Lyra comme pour elle-même. J’avais oublié.

— Que mon frère était en dernière année ? releva sarcastiquement Jude. Tu as bien de la chance. Il n’a pas arrêté de me coller aux basques tout le mois dernier. Il affirme que c’est pour « me former et veiller sur moi », mima-t-il avec une grimace. Ma mère en est ravie, ce qui l’amuse d’autant plus parce qu’évidemment, personne ne m’écoute.

Il fourailla rageusement dans ses cheveux et Lyra l’imagina préparer une lourde revanche pour se venger de son frère.

Elle songeait à lui poser plus de questions lorsque le bruit d’un chariot leur parvint. Une petite dame ronde aux boucles rose bonbon et au visage en forme de cœur fit coulisser la porte de leur compartiment.

— Bonjour les enfants, vous désirez quelque chose ? demanda-t-elle avec un sourire.

Si Jude s’intéressa tout de suite au monceau de gourmandises qui débordait du chariot, l’attention de Lyra, elle, se tourna vers le petit colibri aux couleurs chatoyantes qui voletait autour de la tête de la vendeuse.

— C’est votre Ombre ? demanda-t-elle distraitement en pointant le petit oiseau.

Jude terminait de payer sa commande lorsque la dame se tourna vers elle avec un sourire chaleureux.

— En effet, approuva-t-elle en levant un doigt potelé pour laisser son familier s’y poser. 

Jude revint s’asseoir en face de Lyra, une sucette au chocolat à la bouche.

— Vous voulez le toucher ? proposa-t-elle gentiment.

— Je peux ? demanda la jeune femme avec émerveillement.

La vendeuse opina et Lyra bondit de son siège. Elle osa passer un doigt sur les fines plumes irisées du colibri avec révérence. Le petit oiseau ferma un instant ses yeux noirs comme des billes et émit un faible pépiement. Ses plumes étaient encore plus douces que la soie des lavallières de Jude.

— On dirait qu’il vous aime bien, s’amusa la vendeuse alors que Lyra retirait sa main.

Elle la remercia d’un sourire et la vendeuse finit par se retirer, poursuivant son chemin dans le couloir. Au moment où la porte se referma sur elle, Lyra put l’entendre ouvrir la porte du compartiment voisin et poser cette même question :

— Vous voulez quelque chose les enfants ?

En revenant à sa place, Lyra se prit à rêver une nouvelle fois de l’aspect que sa propre Ombre prendrait lors de l’invocation. Beaucoup de sorciers se voyaient accompagné de chat ou d’oiseau comme des chouettes ou des corbeaux. Plus rares étaient les animaux exotiques mais l’on dénombrait bon nombre de serpents et d’insectes en tout genre. Lyra se souvenait encore de l’Ombre de son père, un splendide chat brun dont les extrémités étaient plus foncées. Ses yeux, deux joyaux mordorés piqueté d’or l’avaient toujours fascinée.

Lyra s’était souvent demandé si, le jour de la mort de Jupiter, son Ombre l’avait suivi de l’autre côté du Voile. Si les Ombres mourraient avec leur sorcier, que se passait-il quand le sorcier en question était attiré de l’Autre Côté vivant ?

À ces questions, personne, hélas, n’avaient de réponses.

Lyra supposait que c’était en partie pour cette raison que sa propre mère n’osait plus appeler son familier. Silver avait toujours été fidèle et un compagnon de vie sans faille, mais depuis la mort de son époux, Laurinda ne faisait plus appel à lui, si bien que la petite Angie n’en avait même jamais vu la couleur des poils. Pourtant, Lyra était certaine que sa sœur aurait adoré ce chat angora argenté et ses prunelles céruléennes. Il avait toujours eu fière allure quand Pi, le familier de son père, avait plus souvent l’aspect d’un chat de gouttière, bien que ça n’empêchât en rien les deux Ombres de bien s’entendre.

— Attrape, lança brusquement Jude

Lyra réceptionna un peu maladroitement le paquet de biscuits aux pépites de chocolat qu’il lui avait jeté.

— Je sais que ça ne vaut pas les tiens, ajouta-t-il avec un brin de malice, mais le trajet risque d’être long.

— Vas-tu te goinfrer de sucrerie jusqu’à notre arrivée ? voulut-elle savoir en posant les biscuits à côté d’elle pour attraper son sac de voyage.

— Possible, répondit-il avec un haussement d’épaules faussement désinvolte.

Lyra secoua la tête et sortit de son sac un sandwich qu’elle lui jeta à son tour.

— Attrape ! lança-t-elle alors qu’il réceptionnait adroitement ce dernier.

Il l’examina avec circonspection alors qu’elle sortait un deuxième sandwich.

— Maman savait que tu ne prendrais rien de « consistant », expliqua-t-elle lorsqu’il releva des yeux un peu troublés sur elle. Il faut croire qu’elle avait raison, ajouta-t-elle avec un haussement d’épaules.

Jude eut un sourire empli de tendresse, un vrai qui fit briller ses beaux yeux pâles.

— Ta mère est décidément exceptionnelle, souffla-t-il en déballant son encas.

Lyra lui sourit et sans ajouter un mot, ils commencèrent à manger.

Ce n’était pas grand-chose et il y avait sûrement plus de pain que de garniture, mais c’était fait avec le cœur et rien à cet instant, pas même la flopée de bonbons et de chocolats qu’il avait achetés, ne lui aurait paru meilleur.

En vérité, il avait bien un encas dans son propre sac, un petit quelque chose que les cuisiniers du domaine Kingsford avaient insisté pour lui préparer puisque sa mère semblait incapable de seulement y penser. Cela lui avait réchauffé le cœur presque aussi fort que l’attention de Laurinda. Alors, pour leur faire un peu justice, et après avoir soigneusement dévoré jusqu’à la dernière miette, il proposa de partager avec Lyra les tartelettes au fromage et à la rubarbe que les cuisiniers lui avaient préparé. La jeune fille en fut enchantée et rapidement, il ne resta plus rien.

La peau du ventre bien tendue, les deux amis se laissèrent aller contre leurs dossiers, repus.

Il y eut un silence, puis Jude, incapable de rêverie comme Lyra, finit par demander :

— Au fait, dans quelle maison tu voudrais être ?

Lyra, qui admirait le paysage défiler en somnolant à moitié, mit un moment à réaliser qu’il lui parlait. Elle se redressa un peu sur la banquette et se concentra sur lui.

— Mon père était à Brillargent, sourit-elle avec douceur. Ce serait merveilleux de suivre ses pas. Et toi ?

Jude s’affala un peu plus sur son siège.

— Ma mère voudrait que j’aille à Démarrais, soupira-t-il, comme mes frères et tous les membres de la famille depuis environ deux siècles. Mais, honnêtement, faire une petite entorse à la tradition ne ferait pas de mal. Je me verrais bien à Vaillant. Ou même à Boidébène. Peut-être même à Brillargent, ajouta-t-il avec un sourire malicieux, rien que pour rester avec toi.

— Fais attention, répondit-elle avec le même air mutin, on pourrait croire que tu cherches à me courtiser.

Jude éclata d’un rire franc

— Je cherche surtout à éviter une nouvelle catastrophe, s’amusa-t-il en essuyant le coin de ses yeux où perlaient des larmes. Tu te souviens de l’épisode Montgomery au collège ?

Lyra grimaça.

L’épisode en question remontait à un peu plus de cinq ans, alors qu’ils étaient en quatrième année au Collège Magique. Lyra ne supportait pas de savoir ces pauvres petits lapins enfermés dans des boîtes pour servir d’outils pédagogique. Elle avait même plus ou moins fait un malaise à son propre cours de métamorphose lorsqu’elle s’était retrouvé à devoir changer l’un des lapins en coupe de cristal. Voir les essais ratés de ses condisciples lui avait retourné l’estomac. En particulier celui d’Avery Deering, dont la coupe avait la bonne forme mais était couverte de fourrure, pourvue de deux longues oreilles duveteuses et… couinait affreusement fort. Une véritable vision d’horreur.

L’ennui, c’était que lorsqu’elle avait fini par se décider à les libérer, la classe supérieure qui passaient après eux avaient eu pour devoir de les changer en un autre être vivant. Et, évidemment, les professeurs avaient choisi des araignées. Des araignées ! Lyra avait déjà horreur de ces petites bêtes lorsqu’elles ne mesuraient pas plus d’un pouce et leur faisait une guerre sans merci dans les coins de sa maison, mais en voir toute une armée, certaines pourvues de moustaches ou de petites queues touffues, fondre entre ses pieds, ç’avait été le pire de tous. Parce qu’évidemment, ces monstruosités avaient gardé leur taille d’origine.

— Ne m’en parle pas j’en fait toujours des cauchemars, grommela-t-elle.

— C’est pourtant toi qui as libéré toutes ces araignées géantes ! s’esclaffa le jeune homme.

— Comment j’étais sensée savoir que ces jolis petits lapins avaient été métamorphosé au cours précédent ? s’indigna-t-elle entre ses dents.

Ses joues avaient pris une délicate couleur rose qui virait dangereusement vers le pourpre à mesure que ces affreux souvenirs remontaient.

— En lisant l’emploi du temps affiché juste derrière le bureau où se trouvait les boîtes, lui fit remarquer Jude en se penchant pour lui tapoter le front en appuyant bien sur chaque mot.

Lyra fit la moue et le fusilla du regard.

— C’est ça d’avoir la tête continuellement dans les nuages, se rengorgea Jude en se laissant retomber sur son dossier.

Pour toute réponse, Lyra lui tira la langue. Il ricana.

— Très mature.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Lora-Rose
Posté le 18/01/2025
Un chapitre trop bien. J'ai hâte de découvrir la nouvelle vie que Lyra va mener à Aubelune.
Étant fan d'Harry Potter, je sens que tu t'en ai inspirée mais tu as réussi à ne pas plagier. Tu intègres des choses d'Harry Potter (comme les Ombres qui sont des Patronus dans HP ou en encore les maisons) mais le rapport qu'on les persos avec les éléments inspirés d'HP est différents.
Je développe un peu car je ne perd moi même. Dans HP, les patronus (que j'associe aux Ombre de ton histoire) sont surtout utilisée par nécessité tant que là, les Ombres paraissent comme des animaux de compagnie. Tu as très bien su doser entre l'inspiration et le plagiat, bravo !
Quelques coquilles mais rien qui ne m'a gênée.
Continue, franchement, j'adore.
blairelle
Posté le 09/01/2025
"Ces dernières s’occupaient de l’entretient de la grande horloge" => entretien
"et en changeait les indications" => changeaient
"lorsqu’un retard était annoncé." => LOL la SNCF

"bien qu’il fasse parti " => partie
"ceux qui avait connu la première gare de Hauterive" => avaient
"où nichaient quelques moineaux et ses tons chaleureux" => formulation bizarre

"des nuages aux troublante teintes bleues" => troublantes
"De nombreux étudiant" => étudiants

"qui semblait aussi enthousiaste de se trouvait ici" => trouver

"pourvue qu’ils se serrent un peu" => pourvu
"une porte coulissante qui s’était refermé" => refermée
D'ailleurs c'est bizarre que le train soit si vide alors que les quais étaient bondés

"J’aurais dû me douter que tu choisirais un compartiment au milieu" : pourtant elle est montée dans un wagon de queue, pourquoi avoir traversé la moitié du train simplement pour le plaisir de prendre un compartiment situé à un autre endroit ?
"deux compartiments plus haut" : ah c'est un train à étages ? Mais si Lyra est au milieu et qu'il y a au moins deux étages au-dessus, c'est un train immense ??

"vous désirer quelque chose" => désirez
Je m'attendais à une variation par rapport à Harry Potter, par exemple elle ne distribue pas des bonbons mais des bols de soupe ou des sandwichs pentagone (comme des sandwichs triangle mais magiques... tiens je vais garder l'idée)
Par contre je trouve ça bizarre qu'elle dise "les enfants" alors qu'ils ont la vingtaine

C'est trop mignon le passage sur les Ombres (j'aime les chats)

"les deux amis se laissèrent allés" => aller

Démarrais = Serpentard, Vaillant = Gryffondor, Boidébène = Poufsouffle et Brillargent = Serdaigle ?

"lorsqu’elles ne mesuraient pas plu d’un pouce" => plus
"petite queue touffues" => problème d'accords
En vrai j'aurais bien imaginé Lyra vouloir délivrer les pauvres petites araignées emprisonnées, puis hurler de peur en se rendant compte qu'en fait ce sont de terrifiants lapins (dont certains à huit pattes et d'autres avec des chélicères)
Lunatique16
Posté le 10/01/2025
Salut et merci pour ton commentaire !

Pour répondre à tes questions :
- le train est pas vraiment vide, mais selon mes calculs il y a environ 120 élèves à l'académie, s'ils sont tous accompagné par un à plusieurs membres de la famille ça explique la foule sur le quai, et donc techniquement un train comme celui-ci à l'air plutôt vide, non ?
- tu as totalement raison, il n'y a aucune logique à cette histoire de wagon, il va falloir que je revois ça ^^' quant aux "compartiments plus haut" je fais surtout référence à ceux de l'avant (rapport au nord, comme quand et compagnie mais ça semble pas très clair, peut-être remplacé par "en amont" ?)
- ton sandwich pentagone m'a fait rire x) mais je tenais à garder la même drôle de dame et j'aime trop le fait qu'elle vende des friandises ; quant au fait qu'elle les appelle "les enfants"... ça me semble logique vu qu'elle est assez âgé, mais peut-être que je modifierai ça.
- pour les maisons, tu as visé juste ! Bien que tu le verras plus tard, les couleurs ne sont pas tout à fait les mêmes, ni les emblèmes (je préfère d'ailleurs ma version de la répartition, beaucoup plus magique !)
- quant aux araignées, navrée de te décevoir mais j'ai imaginé Lyra arachnophobe x)

Encore merci pour les coquilles, je corrigerai ça sous peu.
A bientôt !
blairelle
Posté le 10/01/2025
Seulement 120 élèves, ah oui la vache, je m'attendais à beaucoup plus !
Mais alors quel est l'intérêt d'affréter un train aussi grand pour aussi peu de passagers ?
Je dirais "deux compartiments plus tôt"
Lunatique16
Posté le 10/01/2025
Il me semble que quelqu'un avait fait le calcul pour Poudlard et il n'y avait qu'aux alentours de 200 élèves (si je me souviens bien), donc c'est pas si illogique qu'Aubelune ait si peu d'élèves puisqu'il n'y a que trois années à l'Académie et que j'ai compté environ 40 nouveaux élèves chaque années (mais j'avoue, peut-être que je gonflerai les chiffres ;) )
Pour ce qui est du train, je pars du principe très simple et très cliché que les riches aiment bien avoir trop de place, donc une école aussi prestigieuse pourrait très bien utiliser un train aussi grand pour aussi peu d'élèves, mais des élèves riches !

En espérant avoir répondu à tes interrogations et à bientôt !
blairelle
Posté le 12/01/2025
Ah oui, ça se tient.
Par contre pour Poudlard, il est dit dans le tome 1 que la promo de Harry compte une cinquantaine d'élèves (oui il n'y en a que 8 à Gryffondor mais ça peut arriver qu'ils soient un peu moins courageux cette année-là) ce qui fait plutôt 350 élèves
Vous lisez