Ils se mirent en route d’un pas pressé, Roch ouvrant la marche. Le spadassin raviva sa torche à l’aide d’un briquet en métal qu’il frappa contre une pierre, mais même à la lumière des flammes la forêt paraissait hostile et sinistre. On eût dit qu’un linceul gris et humide s’était abattu sur les hauts conifères, une chape de brouillard impénétrable qui s’enroulait paresseusement dans les fougères en glaçant les voyageurs jusqu’aux os. Elraza frissonna et serra sa pèlerine autour de ses épaules. Par endroits, une fine pellicule de givre se formait à la surface du tapis d’humus et d’aiguilles qui recouvrait le sol. La nuit se faisait vieille mais luttait toujours dans sa bataille quotidienne contre le matin naissant. Il s’écoulerait encore un long moment avant que la nature s’éveille et que le jour se lève totalement.
Les trois compagnons quittèrent avec soulagement le petit bois et retrouvèrent le tracé sinueux de la route qui longeait la côte de Ghern. Roch les entraîna de son pas preste en direction des falaises dont ils suivirent sur une demie-lieue environ la silhouette osseuse, avant de replonger vers l’intérieur des terres. Ici, les plaines sauvages battues par le vent marin cédaient place à des labours protégés par des haies de troènes et de cyprès. À l’exception d’un vignoble installé sur le flanc d’une colline qui attendait les vendanges, toutes les cultures qu’ils croisèrent étaient en jachère pour l’automne. Le sol humide rendait la piste des cavaliers facile à suivre mais leur confirmait hélas que les renégats avaient une solide avance sur eux. Plus inquiétant, d’autres traces antérieures se devinaient sous les empreintes de sabot toutes fraîches : les deux cavaliers de la pinède rejoindraient bientôt leurs acolytes qu’ils avaient quittés la veille. C’était une mauvaise nouvelle pour eux et Oriendo s’en inquiéta. En cas de confrontation avec deux renégats, Elraza et lui pouvaient espérer l’emporter, mais jamais le vieux tavernier et l’enchanteresse ne feraient le poids face à six hommes capables de maîtriser le Sombrefeu. Roch réfléchit quelques instants et suggéra :
« Si vous n’êtes pas de taille à les affronter, il suffit d’enlever le garçon et de le conduire en sécurité. Vous pouvez utiliser vos portails magiques pour voyager à votre guise, pas vrai ?
Oriendo grimaça.
- Ce n’est malheureusement pas si simple, Roch. Rappelez-vous ce que l’on vous a dit sur le Gzendra, l’énergie vitale que le Sombrefeu dévore lorsqu’il frappe sa victime. Ce Gzendra est unique pour chaque individu, c’est comme une signature qui permettrait de vous reconnaître sous n’importe quel déguisement. Un bon mage est capable de lire le Gzendra contenu dans un sortilège pour identifier l’enchanteur qui l’a jeté. Un excellent mage peut s’en servir comme d’une piste pour le retrouver.
- C’est grâce à ce machin que le renégat a vérifié l’authenticité de votre chevalière ?
- Oui. Ce qui veut dire que l’un d’eux au moins connaît mon Gzendra. Si je disparais dans un portail, il lui suffira d’en créer un autre pour me rejoindre en me suivant à la trace.
- Dans ce cas, grogna Roch, vous allez devoir les distancer à l’ancienne. Il y a une forge un peu plus loin sur la route : elle appartient à maître Hobb, un vieil ami. Il possède plusieurs chevaux qui pourraient vous aider à mettre les voiles une fois le gamin à vos côtés. »
Les deux enchanteurs réfléchirent à la proposition du mercenaire. Dans l’éventualité d’une confrontation, ils ne souhaitaient pas impliquer d’autres personnes. Les renégats avaient démontré en envoyant les soldats aux Trois Couronnes qu’ils n’hésiteraient pas à tuer des innocents. D’un autre côté, ils durent reconnaître que Roch avait raison : si la magie n’était pas une option pour fuir, ils auraient besoin de montures pour distancer les cavaliers.
« Cœur-de-Nuit ne pourra pas nous transporter sur son dos, fit remarquer Elraza. J’ai beaucoup puisé dans ses réserves de Shâat pour sauver les clients de l’auberge. De plus, il a encaissé de plein fouet un sortilège de défense dans la forêt tout à l’heure. Il a besoin de repos.
Elle caressa distraitement la tête de son Oro’luin qui s’était métamorphosé en chien et trottinait joyeusement à côté d’eux.
- Nous n'avons pas le temps de nous arrêter, intervint Oriendo d'un air grave. Il faut rejoindre le village pour mettre l'enfant en sécurité.
- Et comment comptez-vous y parvenir sans chevaux ni magie ? interrogea Roch. Til'Duin a raison, vieillard. Vous dîtes que ces cavaliers sont puissants et dangereux, il vous faut donc un moyen de leur échapper. Je les ai envoyés chercher Liam dans la mauvaise direction, mais il ne leur faudra pas plus d'une heure pour écumer les autres villages et arriver ici. Si vous partez à pied, ils vous rattraperont.
- Dans ce cas il n’y a pas à hésiter, céda Oriendo. Je connais maître Hobb, il est digne de confiance. J'imagine que ça ne coûte rien de s’arrêter chez lui en chemin. Allons-y et nous verrons s’il accepte de nous céder ses chevaux. »
Ils reprirent la route, longeant des champs où les fortes pluies des derniers jours laissaient apparaître des mares d’eau boueuse. Le vent se levait en provenance du large, charriant jusqu’à leurs narines des odeurs d’embruns et d’iode. Après seulement quelques minutes de marche, ils arrivèrent au pied d’une colline surplombant les falaises. Au sommet se dessinait la silhouette d’une vieille tour en pierre dont la base était recouverte de lierre et de lichen. Toute la partie sud de l’édifice semblait s’être affaissée dans la mer, comme si un géant surgi des flots ou une violente tempête l’avait éventré. Des mouettes tournoyaient dans le ciel au-dessus de cette ruine en poussant des cris stridents.
« C’est le vieux phare de Boel, expliqua Roch en approchant. La moitié de la tour à feu s’est effondrée l’été dernier. Les pêcheurs n’ont pas les moyens de la réparer. »
Soudain il se figea et plissa les yeux pour sonder l’obscurité au pied de la tour. Elraza l’avait vu elle aussi, plus nettement que le bretteur grâce à son lien avec Cœur-de-Nuit : un cavalier se tenait là tapi dans l’ombre, probablement pour les observer. Le mercenaire frémit et attrapa nerveusement le pommeau de son épée, mais l’enchanteresse lui fit signe de ne pas dégainer.
« Ce n’est pas un renégat, dit-elle en s’engageant sur la pente. Il n’y a pas d’odeur de putréfaction dans l’air. »
Par prudence, elle contourna l’édifice pour arriver dans le dos du cavalier, s’assurant de ne pas être vue. Parvenue en haut, elle se trouva nez-à-nez avec un garçon d’une douzaine d’années qui chevauchait à cru son animal. Immobile, il fixait la route en contrebas d’un air absent. Intriguée, l’enchanteresse s’avança vers lui et constata qu’il somnolait.
« Bonjour ! » lança-t-elle d’une voix forte pour le réveiller.
L’enfant sursauta et posa sur elle des yeux écarquillés. Son regard alla ensuite se perdre en bas de la colline où il aperçut les silhouettes de Roch et d'Oriendo qui patientaient. Affolé, il fit volter sa monture et la talonna pour la lancer au galop, mais Elraza disparut pour réapparaître devant le poitrail de son cheval comme par enchantement. L’animal pila des quatre fers, mais son jeune cavalier parvint à ne pas se faire désarçonner.
« Ne crains rien, dit-elle en flattant l’encolure de l’animal. Nous ne sommes pas ici pour te faire du mal. »
La bête se calma presque aussitôt et posa ses naseaux dans la paume de l’enchanteresse, puis poussa un léger hennissement. Elraza sourit.
« Tu fais un piètre guetteur si tu ne nous a pas entendus approcher, mon garçon. Comment t’appelles-tu ?
- Day, madame.
- Til’Duin en Salaadem, Day. Je suis ravie de faire ta connaissance.
- Moi aussi. Enfin, je crois.
Il se retourna et jeta un regard nerveux vers les deux hommes qui montaient la pente pour les rejoindre.
- Ce sont mes amis, l’informa Elraza avec douceur. Tu n’as pas à avoir peur de nous.
L’enfant acquiesça mais paraissait inquiet. Son visage se détendit lorsqu’il reconnut l’aubergiste des Trois Couronnes et il sourit franchement en voyant le mercenaire s’approcher.
- Monsieur Oriendo ! s’écria-t-il. Et Roch ! Je suis content de vous voir !
Il descendit de sa monture et se précipita en courant vers le bretteur pour se jeter dans ses bras.
- Roch en Salaadem, Day ! le salua joyeusement celui-ci. Que fais-tu ici au milieu de la nuit ?
- Mon père m’a demandé de monter la garde et de le prévenir si des cavaliers empruntent la grande route. Mais je crois que je me suis endormi.
Il baissa la tête d’un air coupable.
- Maudit soit cet imbécile de forgeron qui laisse son fils dehors à une heure pareille ! pesta Oriendo. C’est dangereux ici, mon garçon. Les cavaliers dont tu parles sont maléfiques, tu ne dois pas t’approcher d’eux.
Day se renfrogna et lui jeta un regard penaud.
- Ce n’est pas de ta faute, intervint Elraza avec gentillesse. Nous allions justement rendre visite à ton père pour lui emprunter des chevaux. Veux-tu qu’on te raccompagne jusque chez-toi ? »
Il acquiesça et tous les quatre repartirent vers le bas de la colline en silence. Le phare de Boel n’était qu’à quinze minutes du hameau de Tord-la-Falaise où Roch avait rencontré l’Enfant de Shâat. Le temps pressait mais Elraza ne souhaitait pas se précipiter dans les griffes des cavaliers sans élaborer un plan. Les consignes de Galar Im’Radiel étaient claires : elle ne devait engager le combat avec les renégats qu’en dernier recours. Du bout des doigts elle caressa le médaillon finement ciselé qui pendait au bout d’une chaîne à son cou. Comme souvent, son contact libéra en elle une douce chaleur et la rasséréna. Ce pendentif, elle le tenait de sa mère : c’était le seul souvenir que la toute-puissante Lilyh Eren avait laissé à sa fille avant de disparaître. À l’intérieur se trouvait scellé le sortilège qui liait son détenteur à Cœur-de-Nuit. L’Oro’luin, qui les suivait en trottinant sous sa forme de chien, jappa en sentant l’appel de sa maîtresse. Un contact s’établit aussitôt entre eux.
« Va jusqu’à la forge de maître Hobb, ordonna-t-elle dans son esprit. Si tu croises les renégats en chemin, reviens m’avertir. »
Le familier tressaillit et se métamorphosa, retrouvant son apparence de rapace avant de se fondre dans l’obscurité. Day le regarda s’éloigner avec des yeux émerveillés et Elraza lui sourit. Le jeune garçon pouvait avoir une douzaine d’années, quinze au maximum. L’enchanteresse le trouva solidement bâti en dépit de son jeune âge et de sa courte taille. Sa silhouette musclée et ses épaules larges témoignaient de l’aide qu’il apportait à son père pour faire fonctionner la forge. Il était également bon cavalier à en juger par son équilibre et sa manière de guider sa monture presque sans utiliser les rênes. Il portait un pantalon en laine de bonne facture, une chemise épaisse et un manteau jeté en travers de ses épaules fermé par une broche ouvragée. La forge de maître Hobb assurait à sa famille des revenus confortables pour vivre.
Ils discutèrent brièvement sur le trajet qui les séparait de l’atelier. Oriendo présenta Elraza comme une amie de longue date avec laquelle il travaillait autrefois, ce qui n’était pas totalement faux. Day leur parla de son village, de son enfance à la forge et des jours de marché où il aidait son père à tenir une échoppe. Comme l’enchanteresse le soupçonnait, la boutique de maître Hobb jouissait d’une importante clientèle car elle se situait aux abords d’une route très fréquentée permettant de rallier la capitale d’Anthem en longeant la côte. Il n’était pas rare que des voyageurs fassent une halte chez lui pour ferrer une monture ou renforcer le cerclage d’une roue de chariot. Le père de Day fournissait aussi de nombreux paysans en outils pour les travaux des champs. La fabrication de herses, de socs pour les charrues, de cognées et de faux constituait l’essentiel de son activité. Le forgeron bénéficiait d’une excellente réputation dans la région. Selon la rumeur, les outils qu’il façonnait rendaient le travail moins pénible et ne s'usaient jamais. À ces mots, Elraza haussa les sourcil et jeta un regard en coin à Oriendo. L'aubergiste lui confirma avec un sourire amusé qu’il venait souvent prêter main-forte à la forge. Enfin, la conversation dévia sur les habitants de Tord-la-Falaise et Elraza en profita pour se renseigner sur l’Enfant de Shâat.
« À tout hasard, demanda-t-elle à Day, connais-tu un jeune garçon du nom de Liam qui habiterait dans ton village ? C’est le fils d’un pêcheur.
Le visage de Day s’éclaira.
- Bien sûr que je connais Liam ! s’exclama-t-il avec entrain. C’est mon meilleur ami ! Son père s’appelle Grenn, il travaille pour l’échoppe du Gras Luron qui vend des poissons et du matériel de pêche.
Elraza tiqua, se rappelant le récit du mercenaire.
- Est-ce qu’il t’arrive d’aller jouer au bord des falaises avec ton ami ? interrogea-t-elle.
- Oui, bien sûr ! Comme tous les enfants du village ! Nous aimons monter sur la colline près du vieux phare de Boel pour regarder l’océan.
Roch comprit où l’enchanteresse voulait en venir et prit les devants.
- Cessez d’importuner le gamin avec des questions inutiles, magicienne. Vous voulez savoir s’il était présent le jour où Liam est tombé des falaises ? La réponse est oui. Si vous ne me croyez pas, il pourra vous raconter toute l’histoire.
Elraza se tourna vers Day et lui adressa un sourire bienveillant. Le garçon comprit ce qu’on attendait de lui. Il commença son récit.
- C’était il y a quelques semaines, vers la fin de l’été. Nous revenions du presbytère où le père Gatien nous donne des cours tous les matins. En chemin on s’est arrêtés près du phare de Boel pour regarder les navires marchands passer au loin. Liam adore l’océan, il rêve d’être capitaine de son propre voilier un jour.
Il fit une pause pour plonger dans ses souvenirs. L’épisode avait dû profondément le marquer car sa mémoire était encore précise.
- L’année dernière pour son anniversaire, mon père a offert une lunette à Liam, comme celle qu’utilisent les marins pour surveiller les tempêtes. C’est un grand tube de métal avec du verre poli à chaque extrémité et ça permet de voir très loin. Du coup, on s’en servait pour observer les navires et on essayait de deviner leur destination ou leur port d’origine en fonction de leur pavillon. Un peu avant midi, Roch nous a rejoints pour nous demander de rentrer à la maison. Il logeait chez mon père depuis la fin du printemps. »
Elraza sourit pour l’encourager à poursuivre mais prit le temps de jeter un regard en coin vers le mercenaire, se demandant quels pouvaient être ses liens avec le maître forgeron. Roch semblait étrangement connu des habitants de la région. Pourtant, il disait être un Baroudeur et un garde-du-corps qui passait son temps sur les chemins. Lors de leur rencontre aux Trois Couronnes il avait même évoqué ses voyages dans les Terres du Sud le long des rives de la Sinistrale. Un homme tel que lui possédait généralement peu d’attaches, aussi cette familiarité qu’il entretenait avec les villages de la côte raviva la curiosité de l’enchanteresse. Le mystère qui planait autour du spadassin ne cessait de s’épaissir.
« Liam était au bord de la falaise, reprit Day. C’était son tour de deviner le prochain bateau. Il s’est avancé pour mieux voir l’emblème sur le pavillon et c’est là qu’il est tombé. La terre a tremblé sous nos pieds et un morceau de la falaise s’est décroché. Je me souviens que Liam a hurlé avant de disparaître. Roch et moi nous sommes précipités pour essayer de le retenir. Un vent très violent s’est levé et j’ai entendu comme une voix puissante et grave qui chantait. La moitié du vieux phare s’est effondrée et j’ai eu peur d’être emporté aussi dans le vide. Heureusement, Roch m’a agrippé pour m’empêcher de tomber.
Il se tut, marqua une courte pause et conclut son histoire.
- Quand on s’est penchés au-dessus de la falaise, Liam ne s’était pas écrasé en bas. Il flottait à mi-hauteur et le vent le portait comme un coussin moelleux. Il est descendu tout doucement jusqu’à la plage et s’est assis sur un rocher où il nous a fait de grands signes. La météo s’est calmée et la voix qui chantait aussi. Tout est redevenu normal et Roch nous a demandé de ne jamais parler de cette histoire à personne. Il a dit qu’on avait enfreint le Grand Interdit et que ça pourrait nous attirer des ennuis.
Day baissa les yeux vers Elraza et ajouta d’une voix triste :
- C’est pour ça que vous êtes là, n’est-ce pas ? Vous êtes une magicienne, vous allez emmener Liam loin d'ici ?
Elraza lui sourit et hocha la tête.
- Non, Day. Je ne suis pas venue te prendre ton ami. Je suis ici pour le protéger, car les ennuis dont Roch vous a parlé approchent eux aussi.
- Ce sont les cavaliers ?
- Oui. Ils sont très dangereux et veulent emporter Liam pour lui apprendre leur sombre magie. S’ils parviennent à mettre la main sur lui, tu perdras ton ami pour toujours et le monde courra un grave danger. »
Les enjeux s'éclaircissent de plus en plus, c'est très sympa ! Le personnage de Roch est toujours au bon endroit, ça cache évidemment quelque chose et je suis très pressé de découvrir quoi.
Je rejoins un peu Péri sur l'idée que les trois chapitre peuvent être un peu longs / chargés en exposition. Les condenser en un seul ça me paraît compliqué, en deux par contre ça pourrait le faire. Par exemple enlever la première explication sur Liam rendrait les explications de Day encore plus intéressantes. Et il y a pas mal d'infos pas forcément nécessaires. Genre tout le passage sur le père de Liam et ses affaires, on ne voit pas trop le lien avec l'histoire. En soit, le scénario avance bien mais quelques coupes rendraient le rythme encore meilleur.
Mais j'ai quand même beaucoup aimé ce chapitre. Day (sympa le prénom, ça change des sonorités habituelles de fantasy) me fait un peu penser au personnage qu'on rencontrait dans les premiers chapitres, je crains qu'il subisse un destin similaire. (allez disons 95% de chances de mourir dans les 10 prochains chapitres XD) Je ne sais pas si le parallèle avec Griver est volontaire. Si tu veux davantage les différencier, peut-être que l'un d'eux pourrait être une fille, surtout qu'il y en pas tant que ça pour l'instant.
Les descriptions fonctionnent bien. La fin de chapitre est aussi très cool. Je commence à avoir hâte de découvrir Liam. J'avoue qu'une partie de moi serait intéressé de voir Liam aux mains des antagonistes, ça pourrait donner un personnage très intéressant si jamais il est formé à des magies plus obscures. Bref, très intéressé de la suite eheh
Mes remarques :
"mais même à la lumière des flammes la forêt paraissait" virgule après flammes ?
"C’était une mauvaise nouvelle pour eux et Oriendo s’en inquiéta" -> Oriendo s'inquiéta de cette mauvaise nouvelle ?
"Rappelez-vous ce que l’on vous a dit sur le Gzendra, l’énergie vitale que le Sombrefeu dévore lorsqu’il frappe sa victime." je trouve que le "rappelez-vous" fait un peu professoral, et du coup l'exposition assez articifielle. L'ensemble des explications qui suivent pourraient à mon avis être un peu résumées, quitte à ne pas utiliser tous les termes "techniques"
"Vous dîtes que ces cavaliers sont puissants et dangereux," -> dites
"L’enchanteresse le trouva solidement bâti en dépit de son jeune âge et de sa courte taille." je vois pas forcément d'opposition entre le fait d'être bien bâti et la taille, je caserais l'infos qu'il est petit à un autre moment
"la boutique de maître Hobb jouissait d’une importante clientèle car elle se situait aux abords d’une route très fréquentée permettant de rallier la capitale d’Anthem en longeant la côte." peut-être couper le "très fréquentée", qui me semble implicite
Un plaisir,
A bientôt !
Content de voir que l'histoire et le scenario te plaisent toujours autant. Effectivement à ce stade, pas mal de choses commencent à s'éclaircir, mais tu verras qu'il reste encore de nombreux mystères à découvrir ;)
Ta suggestion d'essayer de recouper les chapitres est bonne. En fait, c'est déjà le cas sur mon traitement de texte où les chapitres sont plus longs que sur PA - j'ai effectué un redécoupage exprès pour publier des chapitres de taille raisonnable ici. Mais tu as raison, il faut que je condense encore un peu l'apport en exposition. Ce sera l'objectif principal de ma prochaine réécriture.
Concernant l'avenir de Day, je ne dis rien pour le moment ^^ Mais tu as raison, on retrouve des similitudes entre ce petit et le pauvre Griver, ce qui n'est pas de très bon augure x)
"J'avoue qu'une partie de moi serait intéressé de voir Liam aux mains des antagonistes, ça pourrait donner un personnage très intéressant si jamais il est formé à des magies plus obscures." --> Tiens, c'est marrant ça, je me suis fait la même réflexion en écrivant la suite. Ai-je cédé aux sirènes du côté obscur ? Mystère... :p
Moi aussi j'adore le personnage de Roch, il apporte vraiment une continuité à ce début d'histoire, il est borderline et énigmatique, on ne sait pas trop de quel côté il va basculer ensuite :)
Et crois-moi, tu n'es pas au bout de tes découvertes à son sujet ;)
Merci de ton commentaire et à tout bientôt !
Ori
J'espère que t'as cédé pour Liam ahah en tout cas curieux de voir ce que tu nous réserves pour lui !
J'aime beaucoup cette phrase :
"Par endroits, une fine pellicule de givre se formait à la surface du tapis d’humus et d’aiguilles qui recouvrait le sol."
Cela crée un sentiment effrayant mais aussi de beauté, avec une forêt endormie.
Effectivement, Roch est un personnage bien mystérieux. A moi aussi ses liens avec les habitants m'intriguent.
Merci de tes compliments, ça me touche ! Je consacre beaucoup d'efforts dans mes descriptions quand j'écris sur ce roman. Cette dualité entre le beau et l'effrayant revient assez souvent car selon les légendes, ce sont des dragons qui ont créé ce monde et je les imagine majestueux et terrifiants à la fois. Content de voir que l'ambiance fonctionne !
Concernant Roch, tu ne vas pas tarder à en apprendre plus sur lui et une partie du mystère sera levé ;)
Bonne lecture !
Ori'
Les trois sortent de la forêt et près d'une tour, rencontrent un jeune garçon qui n'est pas celui qu'ils recherchent, mais le garçon leur raconte (et donc à nous aussi) une deuxième fois l'histoire de la chute du garçon de Shâat de la falaise. Or, on n'apprend rien de plus.
Je suis un peu moins accrochée par ce chapitre qui ne fait pas avancer l'histoire. Ils marchent vers la maison du forgeron, donc tu as de nouveau une discussion en marchant, comme dans les 2 précédents chapitres, mais cette fois-ci en nous racontant une histoire qu'on connait déjà. Pareil pour le cliffangher, on sait déjà qu'ils cherchent l'enfant pour le protéger. Rien de renversant. Donc j'ai trouvé ce chapitre un peu longuet. On a envie de feuilleter pour voir ce qu'il y a plus loin et de voir si ça vaut le coup de continuer (c'est ce que je ferai avec le livre en mode normal, là sur PA, je continuerai bien sûr). Fais donc attention au rythme et au suspense.
Le style est toujours fluide et bon, les descriptions se lisent bien, on est aux côtés des persos. Attention toutefois aux saisons, tu passes d'une forêt givrée à des vignes prêtes pour les vendanges situées à deux pas. S'il gèle, le raisin est foutu. Attention aussi : on est la nuit et on ne le ressent pas toujours. Dans tout le chapitre, tu fais 2 piqûres de rappel de nuit seulement : R allume une torche et El voit a travers les yeux du chien (même si elle dit qu'il n'a plus d'énergie, ce qui est bizarre. Elle peut donc maintenir le lien ?). Tu peux réfléchir à bien rester dans un décor et une ambiance "nuit" tout du long, d'autant que sans lumières artificielles, la nuit peut être grave nuit si tu vois ce que je veux dire. C'est que les nuits de pleine lune que ça va à peu près. Et il y a pleins de petits bruits la nuit qu'il n'y a pas le jour.
Mon avis est subjectif et je te le mets pour t'aider à consolider certains points si tu le souhaites. Je dis ça comme ça, donc si ça t'aide pas, jette tout 🙂
Mes notes de lecture :
"la forêt paraissait hostile et sinistre désormais."
> Je virerais ce "désormais", c'est pas comme si la forêt paraissait bucolique et pittoresque juste avant, au contraire tu la décris comme terrifiante et emplie de ténèbres.
"On eût dit qu’un"
> C'est du subjonctif plus-que-parfait, ce n'est pas correct ici.
"qu’un linceul gris et humide s’était abattu"
> Un linceul est un tissu dans lequel on enveloppe les morts. On n'abat pas un linceul sur quelque chose ou quelqu'un, on l'enroule dedans ou on le recouvre. Enfin, je trouve que le verbe ne va pas.
"qu’un linceul gris et humide s’était abattu sur les hauts conifères, une chape de brouillard impénétrable qui s’enroulait paresseusement dans les fougères
> En fait, tu peux faire l'inverse, ce serait mieux à mon avis : "une chape de brouillard impénétrable s’était abattue sur la colline, un linceul gris et humide qui s’enroulait paresseusement autour des hauts pins et glaçait les voyageurs jusqu'à la moelle."
> Tu peux même enlever le "on aurait dit que" qui alourdit et du coup, plutôt partir sur une métaphore.
> Tu peux englober la phrase d'après (je vais y arriver 😅) : "une chape de brouillard impénétrable s’était abattue sur la colline, un linceul gris et froid qui s’enroulait paresseusement autour des hauts pins. Parcourue d'un frisson glacé, Elzara reserra sa pèlerine autour des épaules."
"Par endroits, une fine pellicule de givre se formait à la surface du tapis d’humus et d’aiguilles qui recouvrait le sol."
> Tu peux passer en mode son : "La fine pellicule de givre sur la surface du tapis d’humus et d’aiguilles craquait sous ses bottes à chaque pas."
> Ça augmente encore l'immersion
"avant que la nature s’éveille et que le jour se lève totalement."
> Avec "ne"
"À l’exception d’un vignoble installé sur le flanc d’une colline qui attendait patiemment les vendanges, toutes les cultures qu’ils croisèrent étaient en jachère pour l’automne."
> Incohérence de saison : le paragraphe d'avant, tu as du givre dans les bois. Les raisins ne peuvent donc pas attendre les vendanges. S'ils subissent le gel la nuit, ils sont foutus.
"qui s’était métamorphosé en chien"
> C'est pas un soucis s'il arrive à bien se transformer même s'il n'a plus d'énergie suite à l'attaque ? Il peut quand même continuer à se métamorphoser ?
"pour mettre l'enfant en sécurité."
> "et trouver l'enfant" non ? Là on a l'impression qu'ils l'ont déjà avec eux et vont le mettre en sécurité ?
"Vous dîtes"
> Pas de chapeau au présent. Voici la règle : https://www.projet-voltaire.fr/regles-orthographe/vous-dites-ou-vous-dites/
"comme si un géant surgi des flots ou une tempête particulièrement violente l’avait éventré"
> Je choisirais entre l'un et l'autre. Perso, j'aurais plus un faible pour le géant. 🙂
"Son jeune cavalier parvint à ne pas se faire désarçonner."
> Pour éviter la négative : "parvint à rester en selle" ?
"devant le poitrail de son cheval comme par enchantement"
> Comme par enchantement ? Pourquoi dire ça ? C'est clairement par enchantement non ?
"pour lui emprunter des chevaux."
> Pas la peine de le répéter pour nous et le gamin s'en fout j'imagine donc je supprimerais
"L’enchanteresse frissonna."
> Elle frisonne plus haut aussi
"de guider sa monture presque sans utiliser les rênes"
> Attention aux sembler, presque, quasi, tout ça. Au final, il utilise les rênes ou non ?
"La réponse est oui. Si vous ne me croyez pas, il pourra vous raconter toute l’histoire."
> La phrase suivant devrait être "le garçon confirma d'un signe de tête" avec une réaction. Là relire une deuxième fois toute l'histoire qu'on connait déjà, tu nous en demandes beaucoup. Perso, j'ai lu en diagonal. Je me rappelle que tu faisais ça aussi dans Jaken, raconter deux fois la même histoire.
Perso, je resserrais un peu ces trois derniers chapitres et je mettrais un petit coup de schlass 🙂 Mais ça se lit bien aussi comme ça. Fais attention toutefois aux répétitions de structures et d'idées : dialogue en marchant vers une destination trois fois et le récit du gamin qui tombe deux fois.
Le chapitre est clairement là pour introduire le personnage de Day et apporter de nouvelles précisions sur la scène où les pouvoirs de Liam s'éveillent sur la falaise. Le récit qu'en fait Day est bien plus détaillé que celui de Roch qui occupait guère plus de 3 lignes.
Je verrai pour resserrer les trois derniers chapitres si nécessaire au moment des corrections, j'ai bien noté que ce passage d'exposition t'a paru long.
Je note l'incohérence par rapport au givre et au raisin, tu as totalement raison là-dessus :)
Je ne reprends pas chacune de tes remarques une par une car je n'ai que 5min de pause avant de reprendre le boulot, mais sois sûre que je les ai toutes lues attentivement et que j'y reviendrai pour corriger quand c'est nécessaire :)
J'ai lu tes réponses et je te confirme ça :
"Je verrai pour resserrer les trois derniers chapitres si nécessaire au moment des corrections, j'ai bien noté que ce passage d'exposition t'a paru long."
En effet, s'il y a bien une critique à faire, c'est que ces 3 chapitres m'ont paru un peu long et impactent donc le rythme et le suspense. Par exemple, ils ne pourraient en constituer qu'un seul. Par exemple, présenter Day ne requiert pas un chapitre entier. Pareil pour le plan. Ou la longue exposition au cours de la filature.
Je tente une suggestion : 1. Doutes sur Roch, El suspecte qu'il est connecté aux cavaliers qu'elle traque > 2. Filature plus focus sur la peur de se faire gauler, pas même besoin qu'Oriendo soit là > 3. Roch rencontre les mages > 4. El se fait attaquer Fin du chapitre puis 1. Roch s'enfuit mais El le rattrape > 3. Elle le forcent à parler et il avoue qu'il connait l'enfant de shaat > Ils s'y rendent, peuvent croiser Oriendo et Day en chemin... et je ne connais pas la suite :-)
A posteriori, je trouve que tu devrais mieux expliquer pourquoi ils se mettent soudain à suivre Roch. À priori rien n'indique qu'il lié aux soldats poursuivis par El. Je pense que leur discussion lors de la filature est longue et peut être réduite. Ce bloc d'exposition peut se diluer petit à petit, pas besoin de nous envoyer toutes tes billes à ce moment-là. Te recentrer sur la filature, pourquoi ils suivent Roch, qu'est-ce qu'ils s'attendent à trouver au terme de cette filature etc, ce serait plus important à savoir selon moi. Pareil pour le rôle d'Oriendo. Que fait-il là au moment de la filature ? Quel est son intérêt à aider El ? Je ne comprends pas le rôle de ce perso dans cette loop.
Je te dis donc à très vite pour poursuivre cette discussion intéressante ;)
D'ailleurs, je fais des suggestions, alors que perso je trouve que les lecteurs sont assez naz pour les suggestions de fond. De mon côté, j'ai toujours pris en compte les remarques/les ressentis des lecteurs, mais assez peu les suggestions. Enfin je parle pour le fond, pas pour la forme. C'est sûr que si on me dit de mettre un -s manquant, je vais pas tergiverser trois heures. J'ai l'impression que c'est un peu comme les gens qui testent les jeux vidéos. J'avais vu une interview qui disait qu'ils étaient hyper doués pour découvrir un bug ou désigner un problème de game play pertinent. Par contre leurs suggestions de comment résoudre ce problème tombaient souvent à côté. Mais pour le côté brainstorming, ça peut être utile. Donc je propose ça comme ça, pour le fun, c'est pas forcément le plus pertinent.
Bref, je reviens bientôt vers les chapitres 9 et 10, comme ça on pourra continuer à ratcher 🙂
Je suis sûr qu'une fois que tu auras lu les chap 9 et 10, tu seras à même de faire des suggestions beaucoup plus pertinentes !
J'ai hâte de discuter de tout ça avec toi et d'avoir ton retour sur la cohérence de ce début d'histoire ;)
PS : d'ailleurs, tu dis que les 4 chapitres t'ont paru longs mais le découpage PA joue sans doute un peu dans cette impression. Sur traitement de texte, ça ne fait que 2 chapitres, à voir si du coup ça change quelque-chose ou non...
En tout cas c'est chouette ce genre de débat, ça m'amène à me poser des questions pertinentes sur le rythme de mon histoire :)
Petite correction :
Toute la partie sud de l’édifice semblait s’être affaissée dans la mer, comme si un géant surgi des flots ou une tempête particulièrement violente l’avait éventré. → éventrée (se réfère à « partie » qui est féminin)
Un chapitre calme qui permet de souffler et d’en apprendre un peu plus, mais également d’alourdir le suspens sur Roch.
Il a l’air gentil comme tout ce Day. T’as pas intérêt à le tuer. è.é Parce que je connais la chanson ! Quand les méchants viennent pour le chosen one, y a toutes la baraque qui crame, et les proches avec. Je donne pas cher de la peau du papa pécheur…
Question : à défaut de pouvoir s’échapper par un portail, est-ce qu’Oriendo pourrait pas au moins utiliser son pouvoir pour les emmener auprès de Liam avant les vilains ? Peut-être pas pile sous son nez, parce qu'il peut pas savoir précisément où il est, mais peut-être devant la porte de sa maison ? sur la place du marché ? dans le port ? D'ailleurs, est-ce qu’il ne peut ouvrir des portails qu’à des endroits où il est déjà allé ? Le village a l’air de lui être familier, ça devrait pas être un problème.
J’ai été très surprise par la familiarité de Roch avec Day (et, visiblement, les gens du coin). À se demander ce qu’il fabrique… peut-être qu’il est des environs, lui aussi ?
Que de mystères, et pas assez de mots. :p Je vais être obligée de retourner travailler….
Moi, tuer Day ? Me prends-tu vraiment pour un monstre ? Non, parce-que si c'était le cas, j'aurais déjà tué Griver par exemple... :oopsie:
Concernant ta question sur les portails, ce serait sans doute une possibilité, mais qui pose quelques problèmes :
- Admettons qu'Oriendo les emmène directement près de Liam sans passer par l'atelier du forgeron. Comment feraient-ils ensuite pour échapper aux cavaliers qui ont des Oro'luins et peuvent suivre sa magie à la trace ?
- Grâce à Roch, les cavaliers s'imaginent qu'Oriendo est mort et qu'ils n'ont plus à craindre sa magie de portails. En utilisant ce pouvoir dès maintenant, il leur dévoilerait immanquablement sa présence et perdrait un précieux effet de surprise.
- Oriendo craint que les cavaliers soient suffisamment puissant pour pouvoir le suivre à la trace s'il utilise sa magie. Donc, s'il ouvre un portail maintenant pour rejoindre Liam, il prend le risque de les mener directement jusqu'à l'Enfant de Shaât... ce qui ne serait pas très judicieux.
Pour ta seconde question en revanche, je peux déjà le confirmer : Oriendo ne peut pas ouvrir de portail vers des endroits qu'il n'a jamais visités.
Bon, il y a une petite exception à cette règle qui arrivera plus tard : si un autre enchanteur l'aide à lancer le sortilège, il est capable de diriger le portail vers un endroit que lui n'a jamais vu mais que l'autre enchanteur a visité.
Roch est un mystère en effet, et mystère pour le moment il va demeurer... ;)
Merci de ton retour et de ta fidélité !
A tout bientôt pour la suite,
Ori'