Chapitre 7 : Le fils du Soleil ( partie 1)

Par OEL

Le salon d’Agatha baignait dans une lumière tamisée, presque irréelle. Une vieille lampe à pied, ornée d’arabesques métalliques, projetait des ombres dansantes sur les murs. La brise tiède d’un soir de septembre s’infiltrait par la fenêtre entrouverte, jouant avec les feuilles frémissantes du marronnier dehors. L’automne approchait à pas feutrés.
Gabriel était affalé dans un fauteuil en velours vert bouteille, la tête enfouie entre ses mains. Ses coudes reposaient lourdement sur ses genoux, comme si le poids du monde pesait sur ses épaules. En face de lui, Agatha se tenait droite sur une chaise ancienne. Son regard perçant semblait transpercer Jordan, assis non loin d’elle. Pourtant, il était clair qu’elle ne le voyait pas vraiment.
Jordan, quant à lui, était encore sous le choc. Quelques instants plus tôt – ou du moins le pensait-il – il était allongé dans son lit. Et maintenant ? Il se retrouvait là, dans ce salon familier mais empreint d’une tension palpable. Tout cela n’avait aucun sens.
Agatha reprit son récit d’une voix calme mais chargée de gravité. Elle racontait cette nuit où Jordan et ses amis – Milo et Tess – avaient croisé la route d’un homme qui n’en était pas vraiment un : un vampire. Cet être étrange avait tenté d’emmener Jordan avec lui pour des raisons qui restaient obscures.
Gabriel releva la tête brusquement, ses traits marqués par l’inquiétude.
— Comment a-t-il fait pour le retrouver ? demanda-t-il d’une voix rauque. Vos protections ne devraient-elles pas empêcher quiconque de l’approcher ?
Jordan voulut répondre, expliquer ce qu’il ressentait ou poser des questions. Mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il était comme figé dans une bulle invisible qui l’empêchait de bouger ou de parler.
Agatha secoua lentement la tête.
— Ce n’est pas aussi simple que ça, Gabriel, dit-elle en croisant les bras. Nous devons comprendre qui est cet homme… et ce qu’il cherche à accomplir. D’après ce qu’il a dit sur « le plus grand bien », je suis presque certaine qu’il appartient aux Fanatiques de l’Immatérielle.
Elle marqua une pause et planta son regard dur dans celui de Gabriel.
— Je vais t’envoyer quelque part. Un endroit dangereux… bien plus que tout ce que tu as connu jusqu’à présent.
Gabriel hocha la tête sans hésiter.
— Si c’est nécessaire… je suis prêt.
Agatha hocha la tête, se leva avec  lenteur  et fouilla dans un grand sac posé près du divan. Après quelques instants, elle en sortit une petite boîte noire finement sculptée et une enveloppe cachetée d’un sceau rouge sombre.
— Tu apporteras ça, dit-elle en tendant les objets à Gabriel. C’est pour lui. Mais souviens-toi de ce que je t’ai dit. Il est dangereux. Très dangereux… J’espère qu’il acceptera de nous aider.
Elle ajouta une montre ancienne et un petit bout de papier qu’elle plaça délicatement dans la main de Gabriel.
— Si tu as le moindre problème, tape sur le cadran. Immédiatement.
Gabriel hocha la tête sans un mot, ses traits tendus par la gravité de la situation. Mais avant que Jordan ait pu comprendre ce qui se passait, le décor changea brusquement, comme si le monde avait basculé sur lui-même.
Il se retrouva soudain assis sur le siège passager d’une voiture qui filait à vive allure sur une route sinueuse de montagne. Le ciel était noir comme de l’encre, parsemé d’étoiles scintillantes, et les pins bordant la route se dressaient tels des sentinelles immobiles. Le vent s’engouffrait par une fente de la vitre, apportant avec lui des odeurs de mousse humide et de feuilles mortes.
Les phares découpaient l’obscurité devant eux, projetant des ombres mouvantes sur les parois rocheuses. Jordan fixait la route sans oser parler, encore sous le choc du changement soudain. Quand ils atteignirent le sommet de la montagne, Gabriel coupa le moteur. Le silence qui suivit fut presque assourdissant, comme si même la nature retenait son souffle.
Ils descendirent tous deux du véhicule. Sous leurs pas, les pierres craquaient doucement tandis qu’ils suivaient un sentier escarpé envahi par des ronces et des rochers glissants. Le chemin les mena jusqu’à un mur de roche imposant qui semblait marquer la fin de leur route.
— Ça doit être ici, murmura Gabriel en scrutant la paroi devant eux.
Jordan fronça les sourcils. Ici ? Mais il n’y avait rien d’autre qu’un mur infranchissable ! Comment Gabriel comptait-il aller plus loin ? Une porte magique peut-être ? Mais Gabriel n’avait aucun pouvoir… Alors quoi ?
Comme pour répondre aux questions muettes de Jordan, Gabriel sortit une pierre lumineuse de sa poche. Sous sa lueur vacillante, il fit glisser la pierre le long du mur. La roche trembla légèrement avant qu’une fissure ne commence à apparaître, s’élargissant lentement pour révéler une faille étroite à peine assez grande pour les laisser passer. Un souffle d’air ancien s’échappa du passage, chargé d’humidité et d’une odeur âcre de pierre froide.
Jordan sentit son cœur s’accélérer alors qu’ils s’engouffraient dans l’ouverture sombre. Le tunnel était étroit et oppressant au départ, mais il finit par s’élargir en un sentier sinueux bordé de stalactites scintillants et de pierres humides.
Le chemin devint rapidement plus difficile à parcourir : ils durent escalader des rochers glissants, ramper sous des arches naturelles et traverser des ponts étroits où un seul faux pas aurait signifié une chute vertigineuse dans les ténèbres insondables en dessous. Le silence était total, seulement troublé par l’écho étouffé de leurs pas.
Après ce qui sembla être une éternité, le tunnel déboucha enfin sur une immense cavité souterraine. Et là, au centre, se dressait un manoir titanesque taillé directement dans la pierre noire. Recouvert de lierre et de mousse épaisse, il semblait aussi vieux que la montagne elle-même. Ses fenêtres étroites évoquaient des orbites vides scrutant silencieusement leur arrivée.
Gabriel s’approcha lentement de la lourde porte en bois cerclé de fer qui gardait l’entrée du manoir. Elle était ornée de symboles gravés que Jordan ne reconnaissait pas mais qui dégageaient quelque chose d’inquiétant. Gabriel posa sa main sur le bois rugueux ; un grondement sourd résonna dans toute la caverne et les portes s’ouvrirent lentement dans un craquement sinistre.
Jordan retint son souffle en entrant derrière Gabriel.
Le hall était immense et glacé comme un tombeau oublié depuis des siècles. De hautes colonnes soutenaient une voûte ornée de fresques effacées par le temps. Des tapisseries fanées couvraient les murs, représentant des scènes étranges mêlant batailles épiques et métamorphoses grotesques. Au centre du hall trônait un escalier monumental sculpté de ronces et de visages figés dans des expressions tourmentées.
Mais avant que Jordan n’ait pu observer davantage, une voix froide résonna soudain tout autour d’eux :
— Il est rare que des humains osent fouler ces terres… Fascinant.
Jordan sursauta violemment. La voix semblait venir de partout à la fois : des murs, du sol, même du plafond au-dessus d’eux. Gabriel resta stoïque mais leva lentement les yeux comme pour chercher l’origine du son.
— J’ai besoin de vous poser une question… commença-t-il calmement. J’ai besoin de votre aide pour retrouver quelqu’un.
Un rire glacial retentit alors dans tout le hall, glaçant Jordan jusqu’aux os.
— Besoin… d’aide ? répéta la voix avec amusement. Pourquoi diable devrais-je vous aider… Gabriel Strauss ?
Jordan sentit son sang se figer tandis qu’un souffle glacé effleurait son visage comme si quelqu’un – ou quelque chose – se tenait juste derrière lui…
Gabriel se tourna lentement, les traits figés, comme s’il luttait contre la panique. Jordan, qui fixait le sol, leva doucement les yeux… et fût frappé de terreur.
L’homme devant eux avait la peau blanchâtre, comme si toute couleur l’avait quitté, ce qui rendait l’éclat rouge de ses yeux encore plus intense. Ses oreilles, longues, rappelaient celles des elfes, et sa bouche laissait entrevoir des dents fines, longues, parfaitement aiguisées.
Jordan, à qui Adaline avait un jour décrit un buveur de sang, n’avait plus de doute : cet homme en était un, et il était en activité. Il tenta de toutes ses forces de crier à Gabriel de s’enfuir. Cet homme était bien trop dangereux. Comment sa grand-mère avait-elle pu avoir une idée aussi insensée ? Envoyer Gabriel – un homme parfaitement ordinaire, peu importe ce qu’elle avait bien pu lui apprendre – face à une créature capable de le tuer en un simple battement de cils.
Paralysé, Jordan voulut hurler. C’était clair : un buveur de sang. Un vampire pur. L’un des plus redoutables.
— Alors, que voulez-vous savoir précisément, Gabriel Strauss ?
Gabriel tendit la lettre et la boîte. Le vampire les prit, lut rapidement, puis ouvrit la boîte pour en sortir une fiole de sang sombre.
— Qu’avons-nous là ? dit-il de sa voix lente et traînante.
Il observa la fiole avec intérêt.
— Voilà un présent excellent.
Jordan sentit un frisson le parcourir. Non… Ce n’était pas possible… Sa grand-mère ne pouvait pas être aussi inconsciente. Offrir du sang à un vampire ? Ne savait-elle donc pas qu’avec du sang, ces créatures pouvaient prendre le contrôle d’une personne ?
— Je ne vous promets rien… mais je vous laisse entrer.
Aussitôt, le manoir se volatilisa. Ils se retrouvèrent devant une petite maison, modeste, sombre, presque invisible dans la pénombre. À l’intérieur, le vampire trônait, assis sur un fauteuil noir, au centre d’une pièce silencieuse.
— Prenez place, dit-il.
Gabriel obéit.
— Vous avez peur ?
— Non. Sinon, je ne serais pas là.
Le vampire laissa échapper un rire.
— Vous êtes courageux… ou fou. L’espace est très petit entre les deux.
Il observa Gabriel, amusé, les yeux brillants d’un éclat énigmatique.
— Savez-vous qui je suis, Gabriel Strauss ?
Gabriel secoua la tête.
— Aujourd’hui, on me nomme Marth. Mais autrefois… on m’appelait Dracula.
Le nom résonna dans la pièce comme une lame s’abattant sur le silence. Dra…cu…la. Même prononcé avec douceur, il faisait frissonner l’instinct, résonnait dans les os et danser les ombre. Jordan crut sentir les murs se refermer, comme si la maison retenait son souffle. Gabriel, lui, serra les poings. Il avait affronté des criminels, des fanatiques, des meurtriers… mais rien ne l’avait préparé à se retrouver face à une légende vivante. Un mythe incarné.
Comment Agatha avait-elle pu oublier de lui dire que le vampire chez qui elle l’envoyait n’était nul autre que Dracula ? Et en plus… elle lui avait offert un présent. Mieux encore : la possibilité d’agir librement.
Dracula sourit.
— Je vois que ma réputation me précède encore…
— Je ne suis pas venu en ennemi, dit Gabriel d’une voix qu’il tenta de garder stable, même si elle trahissait une légère vibration. Nous avons besoin de votre savoir. Il s’agit d’un vampire… d’un groupe… ils ont failli enlever…
— Jordan Cole. Oui, je sais, coupa Dracula.
— Mais… comment savez-vous ?
— Votre esprit est comme un livre ouvert. Et honnêtement, monsieur Strauss, en ce moment, beaucoup savent qui est Jordan Cole. Entre les fanatiques de l’Immateriel, les Zéniths, les chasseresses… la vraie question est de savoir lequel de ces groupes l’aura en premier.
— Que voulez-vous dire par là ? demanda Gabriel.
— Le Fils du Soleil. C’est bien lui, non ? En tout cas, c’est comme ça qu’ils l’appellent. Savez-vous, monsieur Strauss, tout le mal que ce nom a causé à notre monde dans le passé ? Oh non… vous n’en avez pas la moindre idée, mon cher lieutenant – pardon, capitaine.
— Jordan n’est pas une menace, répondit Gabriel.
— Pour le moment, non. Mais même s’il ne l’est pas en lui-même, il reste une menace.
—Je ne vois pas de quoi vous parlez 
—Ou…est…. L’œuf dit Dracula 
Et Gabriel sursauta mettant sa main à la ceinture pour saisir son arme mais elle avait disparu.
—Votre arme est ici dit Dracula en balançant l’arme de gauche à droite avant de la lancer à Gabriel. Vous devrez apprendre à fermer votre esprits lieutenant capitaine ajouta-t-il. 
         Le problème, Gabriel Strauss est justement cet œuf que Alexander votre ami a rapporter dans l’autre monde. Je devrais plutôt dire ces œuf parce qu’il y’en a quatre et non un
—que sont ces œufs demanda Gabriel sans parvenir à maitriser le tremblement dans sa voix
—là n’est pas la question immédiate. La question est plutôt que vont-ils faire avec ses œufs ? vous n’êtes pas sans savoir qu’autre fois ses grâce à ces œuf que le monde fut séparé 
—oui Agatha…
—Agatha vous l’a dit coupa Dracula. Oui, je vous ai déjà dit que votre tête est ouverte, il faudrait que vous apprenez d’urgence à la fermer si vous voulez faire ce que vous voulez faire. 
Gabriel fit un oui de la tête et Jordan remarqua qu’il était plus terrifié par aute chose que par Dracula actuellement 
—Monsieur le comte…
—Appeler moi Marth
—Marth repris Gabriel, que veulent ses gens à Jordan 
—sans doute se servir de lui pour utiliser ses œufs 
—pour en faire quoi 
—vous me poser une colle là monsieur Strauss. 
—Et il ne vous est pas venu à l’idée de leur poser la question avant de leur donner l’autorisation de parcourir votre territoire dit Gabriel d’un ton agressif 
—changer de ton, vous êtes dans ma maison. Si je ne leur ai pas poser la question c’est parce que comme vous ils m’ont apporté un présent bien que le votre soit plus intéressant dit il en tournant la fiole au liquide rouge entre ses doigts blanchâtre
— Ce n’est pas une alliance que je vous demande, répondit Gabriel, en se redressant légèrement sur son siège, tentant de retrouver une contenance. C’est une vérité. Je veux savoir comment les arrêter. Et il  faut que vous me disiez ce que vous savez des œufs, alors je suis prêt à vous écouter.
—ce que vous vouliez savoir c’était qui était cet homme et la réponse est un vampire. Donc techniquement vous avez la réponse et je vous ait raconté bien plus. Mais bon si vous insisté, son nom est Cain Kent, groupe sanguin o négatif, très délicieux, cheveux noir, yeux rouge, et il fait partie des disciples de l’immatériel. 
—oui mais tout le reste, sur les œufs et les autres
—je ne sais pas grand-chose sur les autre groupe. On ne reçoit pas beaucoup d’info quand on a vécu dans une montagne pendant tant de siècle. Et sur les œuf je vous ait dit tout ce que je savais. Après tout ces objet étaient des légendes, ils remonte à la grande guerre d’il y’a plus de dix mille an aujourd’hui. La preuve de leur existence a été apporter par…
—Alex oui je sais l’interrompit Gabriel
—He bin voilà. Mais je suis disposé à chercher si vous voulez  dit il en se levant lentement de son fauteuils 
—Avez-vous déjà entendu la prophétie ? demanda-t-il en s’étirant 
—qu’elle prophétie ? demanda Gabriel 
—Mais la prophétie voyant. Au sujet de Jordan Cole. Enfin je veux dire le fils du soleil 
—Il y’a une prophétie ? Agatha ne m’en a pas parler 
—Mais mon chère Gabriel, il y’a toujours une prophétie. Et vous m’étonner que la vielle ne vous l’ai pas dit ? vous êtes un héro vous, elle doit savoir que vous agirez probablement pour le plus grand bien. Dracula poufa de rire. 
         Je veux dire par là, repris Dracula, que ce garçon est une arme de destruction massive qui respire. A mon avis, et seulement à mon avis, Agatha pensait sans doute que vous métriez une balle dans le petit 
—N’importe quoi dit Gabriel je ne n’aurait … 
—Jamais fait ça termina Dracula. Sauf qu’en parle d’une femme qui veut protéger son petit-fils. Elle est prête à tout pour ça , Dracula tournait maintenant autour du fauteuil de Gabriel , prête à n’importe quoi continua-t-elle, c’est pour ça qu’elle t’a envoyer à moi, sans te dire qui j’était
—Arrêter d’essayez d’entrer dans ma tête hurla Gabriel en pointant son arme sur le vampire 
—c’est bon c’est bon bisser cette chose 
Marth éclata d’un rire bref, presque sec. Il s’approcha lentement de Gabriel, sans un bruit. Jordan, toujours figé, avait l’impression qu’il glissait plutôt que de marcher. Il se pencha et son visage était si près que Gabriel sentait l’air glacial qu’il exhalait à chaque respiration
— J’ai vu bien des soleils se lever, Gabriel Strauss. Et je sais que celui-ci ne brillera pas sans douleur. Protégez Jordan Cole si ça vous fait plaisir, mais un jour vous brulerez ça ne fait aucun doute
—vous ne vous êtes jamais battu pour quelqu’un vous. Vous ne pouvez pas comprendre
—je me suis battu pour mon peuple répondit Dracula, regarder où j’ai fini 
—Je ne suis pas vous répondit répliqua Gabriel 
—en effet, vous n’êtes pas moi 
Il y’eu un craquement sonore au loin, suivi d’un bruit sourd, presque une explosion. La seconde suivante, le corps de Dracula se déforma. Dans un craquement d’os ,il grandit, se tordit, et se transforma en une chauve-souris géante.
Gabriel bondit de son fauteuil, tapota rapidement le cadran de sa montre, et un bouclier de lumière apparut autour de son bras.
Jordan, toujours figé là, tenta de se précipiter vers lui. Mais ses jambes refusèrent de bouger. Pire, il se sentait tiré en arrière, comme retenu par une force invisible. Une sensation étrange, comme une corde tendue qui le saisissait à la taille et, d’un coup sec, le ramena en arrière. Il essaya de résister, de rester là, de trouver un moyen de venir en aide à Gabriel. Mais la corde, elle, n’était pas d’accord. Autour de lui, le décor s’effaça, se dissolvant dans une obscurité sans fin. Puis soudain, il chuta. Une chute longue, vertigineuse, semblable à celle qu’il avait vécue lorsqu’Agatha l’avait jeté de la falaise. Mais cette fois, il ne termina pas suspendu au-dessus du sol mais  se retrouva brusquement allongé dans son lit, le front perlé de sueur. Avait-il rêvé ? Il se redressa, haletant. Ça avait l’air si réel… Ça ne pouvait pas être juste un rêve. Les dernières fois qu’il avait rêvé, il s’était retrouvé face à des dragons – des dragons qu’il avait ensuite revus dans l’amphithéâtre. Alors non… Ce n’était pas un simple rêve. Il fallait qu’il reprenne pied dans la réalité. Gabriel était peut-être en danger, à cet instant même. Ou peut-être que tout s’était déjà déroulé. Il n’avait aucun moyen de le savoir. Mais une chose certaine, Gabriel risquait sa vie pour protéger la sienne. Et ça, Jordan ne pouvait pas l’accepter.
Et s’il était déjà mort ?    
Cette pensée le frappa en pleine poitrine, comme une flèche en plein cœur.  Il ne pouvait pas supporter cette idée. Gabriel… mort. Plus là, plus pour lui. Non. Il devait savoir ce qui se passait. Il devait parler à Agatha, immédiatement. Il ne pouvait pas rester là, allongé, à ne rien faire. Il bondit alors hors de son lit, bousculant au passage la table de chevet d’un de ses colocataires. Dans sa chute, une paire de lunettes se brisa au sol.
— Refice, murmura-t-il.
Instantanément, les lunettes retrouvèrent leur forme d’origine.
Puis, à pas feutrés pour ne réveiller personne, il se précipita vers la porte. Il l’ouvrit doucement, la referma avec soin, et descendit les escaliers. Une silhouette attira aussitôt son attention. C’était  Adaline. Elle était assise sur un canapé du salon du manoir, un livre à la main.
— Qu’est-ce que tu fais là ? lui demanda-t-il.
Adaline leva calmement les yeux vers lui avant de répondre.
— Je n’arrive pas à dormir. Le lit manque de confort. Je te rappelle que je suis une princesse. Mon lit habituel est bien mieux.
Elle replongea aussitôt dans sa lecture. Son regard semblait manquer d’expression 
— Et tu comptais passer une nuit blanche ? Même avec les cours demain ?
— Jordan, que fais-tu ici, toi ? demanda-t-elle, avec toute l’autorité qu’on attend d’une princesse.
— Euh… euh… bafouilla-t-il. Je veux parler à ma grand-mère.
— Et ça ne peut pas attendre demain matin ? Dormir loin de chez toi est si difficile ? mamie te manque ? 
— Bien sûr que non, répliqua-t-il sur un ton de défi. J’ai quelque chose d’important à lui demander.
— Et je suppose que tu sais comment la contacter ? répliqua-t-elle en le fixant droit dans les yeux.
— Je… je… non. Je ne sais pas.
— Très bien, dit-elle en refermant son livre d’un claquement sec.
— Tu sais comment faire ?
— Tu devrais lire plus souvent. Il existe, dans le château, plusieurs moyens de communication pour transmettre des informations en cas de siège, dit-elle en lui montrant la couverture du livre qu’elle lisait, sur laquelle était inscrit : Horion à travers le temps.
Jordan fixa un instant son livre et remarqua qu’il avait l’air fatigué comme ci ses pages avaient été tourné encore et encore. Il remarqua également divers petit papier coloré qui dépassaient de part et d’autre du livre et se dit qu’Adaline avait dû le feuilleter encore et encore. 
—où se trouve ses moyens de communication ? demanda-t-il en retirant ses yeux du livre 
Adaline se leva, lentement, s’avança de la porte d’entrée du manoir avant de répondre : 
—Ils sont placés au sommet de certain ce tours du châteaux. Mais, le plus proche et le seul que j’ai déjà vu se trouve dans la tour nord, plus précisément dans le bureau du directeur. Je l’ai vu quand j’y suis allée avec mon père quelque semaine avant la rentré 
Lorsque Adaline fini de parler, Jordan qui s’apprêtait à la suivre fit un stop et se frotta les oreilles pour se rassurer qu’il avait bien entendu ce qu’elle suggérait 
—Quoi ? demanda-t-elle d’un ton Acide, la mains sur la poignet de la porte 
—Tu veux que l’on s’introduise dans le bureau du directeur ? 
—Oui affirma-t-elle comme si c’était la chose la plus évidente au monde. Enfin bon  seulement si tu veux vraiment parler avec ta mamie adoré ajouta-t-elle d’un ton moqueur 
—Mais s’il y’en a dans d’autre tours pourquoi allée …
—parce que c’est moins risque le coupa-t-elle. 
Elle rouvrit son livre sur une page montrant le plan de l’école. 
—notre dortoir se trouve ici, et la tour nord juste à côté dans laquelle se trouve le bureau du directeur. Si tu n’as pas remarqué, il est deux heures du matin et d’après le règlement intérieur on n’a pas le droit d’être hors des dortoir après 23 heure. Comme la tour nord est la plus proche, la probabilité de se faire avoir par les gardiens est plus faible sachant qu’on va devoir faire un allée retour.
Jordan se dit alors qu’elle avait probablement raison. Les risque augmentaient fortement avec la distance surtout face aux gardiens qui d’après ce que sa grand-mère l’avait raconté  et les dires de certain élève plus âgés sont rapide et impitoyable.  Les Gardiens de Horion, son des sorte de petit dragon de terres enchanté pour la surveillance de l’école de jour comme de nuit. La journée, il se positionnent aux recoins de certain couloir ou sortie comme des caméras de surveillance pour veiller à la sécurité des élèves et déclenché des punition si nécessaire en agissant d’eux même, ou en appelant un professeur. La nuit, ils se déploient dans l’intégralité du châteaux arpentant les couloirs prêt à capturer toute personnes étrangère aux châteaux ou tout élèves qui désobéirait aux règlement et se retrouverait dans les couloir à préparer d’éventuel mauvais coup.
Jordan, emmitouflé dans sa cape de nuit – bien trop fine pour ce genre d’expédition – jeta un regard à Adaline, qui ouvrait la porte d’entrée comme on ouvre une boîte de chocolats interdits.
— T'es sûre de toi ? murmura-t-il, encore peu convaincu par l’idée de s’introduire dans le bureau du directeur à deux heures du matin, accompagné d’une princesse au regard plus coupant qu’une lame comme si elle avait envie d’en découdre.
La porte du manoir s’ouvrit avec un grincement parfaitement dramatique, comme pour leur faire savoir qu’elle désapprouvait totalement leur expédition.
Le manoir la faction du feu, se trouvait au cœur du château, dans un vaste espace qu’on aurait juré être un jardin à ciel ouvert… sauf que le ciel en question était peint. À la manière d’un sortilège sophistiqué, il changeait selon l’heure et les saisons. Ce soir-là, il imitait un clair de lune et laissait s’échapper un léger courant d’air avec un tel réalisme que Jordan sentit immédiatement le froid lui mordre les joues.
— Bon. C’est le moment où tu regrettes de m’avoir suivie, dit Adaline, sans se retourner.
Jordan lui emboîta le pas, le dos bien droit et le regard aussi acéré qu’il pouvait l’être à deux heures du matin. Il sentait son cœur battre la chamade dès qu’il repensait à Gabriel.
— Tu comptes avancer comme une héroïne de tragédie, ou tu préfères qu’on arrive avant le lever du soleil ? lança-t-il, avec une pointe d’ironie.
Adaline leva un sourcil, appréciant manifestement l’insolence. Elle accéléra le pas.
Ils longèrent un petit pont en pierre, puis s’engouffrèrent dans une galerie recouverte de lierre lumineux. Les feuilles scintillaient doucement dans l’obscurité, comme si elles murmuraient entre elles.
— Tu crois que ces plantes peuvent parler aux dragons ? demanda Jordan, mi-curieux, mi-parano en repensant à Loryen Calithar.
— Non. Mais elles répètent les ragots si on s’arrête trop longtemps à côté d’elles. Avance.
Ils atteignirent enfin l’arche donnant sur le corridor menant à la tour nord. Le château, immense, semblait lui-même endormi.
Il attrapa Adaline par le bras juste avant qu’elle ne franchisse le seuil.
— Attends. T’as senti ça ?
Elle plissa les yeux. Un courant d’air, chaud cette fois, s’infiltrait dans le couloir. Puis… un tic-tac. Discret. Régulier. Presque moqueur.
— Patrouille, souffla-t-elle. Ils ne sont pas loin.
— Par-là, fit Jordan, en pointant une alcôve tapissée de rideaux étoilés.
Ils s’y glissèrent juste à temps pour voir un mini-dragon patrouilleur flotter dans le couloir. Il avait la taille d’un sac à dos, une armure intégrée à ses écailles et une queue bardée de clochettes sonores. Il flairait l’air, ses narines frémissant comme celles d’un gourmet dans une boulangerie.
Mais Jordan, ne trembla pas. Il sortit discrètement une boule de suif parfumée – un gadget qu’il avait acheté dans la boutique de farce et attrape avec Eleonora – et la lança derrière le dragon. Celui-ci pivota aussitôt et s’élança, curieux, vers la douce odeur de caramel brûlé puis il eut un éclaire de lumière verte et le dragon de terre tomba figer.
— Pas mal, murmura Adaline. Tu as une autre surprise dans ta manche, monsieur improvisation ?
— J’ai un crapaud mécanique et un chewing-gum explosif, mais je préfère les garder pour un vrai problème.
Ils poursuivirent, contournant statues, passages secrets et un portrait grincheux d’un chevalier qui refusait  de dormir parce que selon ce que Jordan l’entendait hurler, « les bon garde ne dorment jamais ». Jordan vu alors marque au bas du tableau : le veilleur
En approchant de la tour nord, ils ralentirent. Une lumière étrange pulsait dans l’escalier en colimaçon. Et des voix…
— …vous vous méprenez, vraiment ! protestait une voix nasillarde et enjouée. Je suis flatté que vous me prenez pour une élève mais je suis professeur 
—prouver le nous demanda une autre voit un peu grisante 
—oui prouvez le nous dit encore une autre voix 
—mais comment voulez vous que je vous montre que je ne suis pas une élève dit la première voix en riant. Jordan reconnu tout de suite la voix de madame Lisse 
Ils se penchèrent doucement, et découvrirent le professeur Lisse, assise à même le sol, entouré de trois mini-dragons patrouilleurs qui la disputaient comme une mère gronde son enfant rentré trop tard.
—nous alors bientôt sévir dit l’un des dragon 
—Je suis Rita Lissa voyant, je suis professeur d’enchantement des première année 
Un des dragons siffla furieusement, et un autre claqua des ailes en pointant un petit carnet flottant dans les airs. Jordan vit les yeux du moins usé des dragon prendre une couleur orange avant qu’ils ne dise dire : 
—euuh… frangin je crois qu’elle dit la vérité elle correspond 
—voilà vous voyez ? dit le professeur rire un grand sourire aux lèvres 
—d’accord…d’accord dit le plus usé des mini dragon que l’on nous vous prenne plus à vous faire passer pour une élève 
—vous voyez dit Madame Lisse en se relevant. Et je ne me faisait pas passer pour une élève, c’est vous qui vous êtes trompé
 souriant de toutes ses dents, elle Il tendit une friandise – une sorte de praline qui fit saliver le plus petit des dragons.    Ce dernier sembla hésiter, puis céda, happant la friandise d’un air fière d’avoir dissipé le mal entendu.
Une fois le professeur passé, en sifflotant comme si de rien n’était, les dragons reprirent leur ronde.
— C’est notre fenêtre. Maintenant, vite, fit Adaline.
Ils sprintèrent jusqu’à l’étage supérieur, grimpant les marches en silence. Jordan, malgré la montée, gardait un œil alerte. Il était peut-être en pyjama, mais il se sentait prêt à affronter un régiment entier pour obtenir ses réponses.
Arrivés devant la porte du directeur, Adaline s’effaça pour lui laisser la place. Jordan tendit la main vers la poignée. Elle était froide, sculptée dans une matière étrange, un métal qui vibrait légèrement sous ses doigts. Juste au moment où il la saisit, la porte se mit à frissonner comme un animal qu’on aurait réveillé brusquement. Puis, au centre, le bois se déforma lentement… et un visage de lion apparut, sculpté directement dans la porte.
— Vous n’êtes pas le directeur de l’école, déclara la créature avec une voix feutrée, presque polie. Puis, après une courte pause, il ajouta d’un ton plus piquant :
— Oooh... des élèves qui font les quatre cents coups avant même leur premier cours. Quel courage. Puis-je hurler « intrusion » ?
Jordan recula d’un pas.    
— Ah non… on peut peut-être… commença-t-il en bredouillant.
Mais Adaline s’interposa aussitôt, relevant le menton, impassible.
— Non. Nous pouvons négocier.
Le lion cligna lentement des yeux, presque amusé.
— Négocier ? Vraiment ? Et que pouvez-vous m’apporter de beau ? Moi, ce qui me ferait plaisir, c’est de hurler. J’aime les élèves qui se font renvoyer avant d’avoir appris à attacher leurs lacets magiques.
Jordan sentit l’angoisse monter. Mais Adaline resta droite, digne, et déclara :
— Ouvre-toi. C’est un ordre. Je suis une princesse. Tu dois obéir.
Le lion la regarda en silence pendant une seconde. Puis il éclata d’un rire rauque, qui fit vibrer tout le panneau de bois.
— Oui, bien sûr, Votre Altesse… Si au moins vous y croyiez vous-même, ce serait plus convaincant. Quel dommage. Bon… je vais vous laisser un peu de temps.
Disons… quand j’aurai compté jusqu’à dix, je hurle. Deal ? Allez, commençons.
Il se redressa, la crinière sculptée s’agitant comme un feuillage dans le vent.
— Un…
Jordan sentit l’urgence piquer son dos comme une pluie d’aiguilles.
Il attrapa Adaline par la main.
— On dégage maintenant.
— Deux…
Ils reculèrent à grands pas, puis tournèrent les talons et dévalèrent l’escalier.
— Trois… hummm... fit le lion, pensif.
— Il va le faire, il va le faire, il va le faire ! marmonna Jordan.
— J’avais presque réussi à le convaincre, grinça Adaline, hors d’elle.
—et bien il a l’air très convaincu là répondit Jordan
— Quatre… cinq… six...
Ils déboulèrent dans le couloir principal, vide et silencieux… mais plus pour longtemps.
— HUIT ! hurla le lion.
— Il a sauté le sept ! cria Jordan.
— NEUF… DIX !!! rugit la porte.
Et soudain, dans tout le château, une alarme vivante se déclencha.
— ÉLÈVES, ÉLÈVES, ÉLÈVES DEVANT MON VISAGE ! DES BÊTISES EN PRÉPARATION ! ILS SONT LÀ !    
— ILS SONT LÀ ! résonna une voix  dans les couloirs.    
— ILS SONT LÀ ! résonna une autre 
En un instant, plusieurs bruits d’ailes s’élevèrent dans les airs. Des mini-dragons patrouilleurs s’éveillèrent de leur sommeil magique. Leurs yeux s’illuminèrent de rouge. Leurs queues sonnèrent comme des clochettes furieuses.
—Du travail… du travail…. Du  travail criaient-il, si tôt dans l’année…ooh..oui….
— TROP TARD, cours ! cria Adaline.
Ils s’élancèrent à travers le couloir, Jordan tirant Adaline par la main. Les dragons descendaient des hauteurs, comme une pluie écailleuse. L’un d’eux manqua de les frôler et lança un éclaire de lumière argenté
— ils essaient de nous tuer ? demanda Jordan 
—non, répondit Adaline, c’est juste un maléfice de méduse, ils vont nous pétrifier
—ce n’est pas très jussif ça non plus, s’écriât Jordan 
—ne les laisse pas voir ton visages dit Adaline 
Ils tournèrent brusquement à gauche, dérapant sur un tapis qui venait de se rouler en boule après que Jordan l’ai piétiné, puis glissèrent dans une galerie remplie d’armures  qui cliquetaient à leur passage. Deux dragons surgissaient derrière eux, plus rapides que les autres. L’un d’eux poussa un cri strident qui fit éclater une ampoule  au plafond et un éclaire argenté les manquas
— À droite ! À droite ! hurla Jordan.
Mais il dérapa trop tôt et heurta une dalle légèrement surélevée.    
CLIC.
— Oh non… fit-il.
— Oh si… fit la dalle.
Le sol se déroba sous eux dans un grondement sourd. Ils basculèrent brutalement, comme si le château lui-même les avait engloutis.
Ils dégringolèrent dans un tunnel étroit, glissant sur une pente lisse, trop rapide, trop longue.
— On va MOURIIIIIR ! cria Jordan.
— FERME-LA ET GLIIIIIIS ! hurla Adaline en tentant de freiner avec ses coudes.
Ils tournoyèrent, descendirent encore, passèrent devant des gravures anciennes éclairées par des torches bleues qui s’allumaient à leur passage… puis, enfin, ils furent projetés dans les airs et tombèrent — PLOF — dans une pièce obscure.
Jordan toussa, cracha un peu de poussière, puis se redressa sur les coudes. Il ne voyait rien.
— Adaline ? Ça va ?
— J’ai perdu un soulier… Je suis vivante.
— J’ai mal au dos, mais au moins, personne ne m’a lancé de sort paralysant.
Puis, lentement, une lueur dorée éclaira l’espace.
Au centre de la pièce, flottant dans un silence absolu, se trouvait un œuf. Pas un œuf ordinaire.
Un œuf d’or, grand comme une pastèque, baignant dans une lumière chaude et mystérieuse. Il lévitait à une trentaine de centimètres au-dessus du sol.
Jordan et Adaline en restèrent bouche bée.
—Je crois qu’on n’était pas sensé voir ça murmura Jordan
— Et si c’est ce que je pense, ajouta Adaline en s’approchant lentement… Je me demande ce qu’il fait dans une école d’ado
L’œuf pulsa légèrement, comme s’il respirait.
Jordan s’accroupit, fasciné.
— Je crois qu’il… nous entend.
 

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Vous lisez