Le cabanon de Gwen se trouvait à une petite heure de marche du domicile des grands-parents Henley. Aucun moyen de transport conventionnel n’avait été retenu, car Ezra ne les jugeait pas sûrs. Ce n’était pas pour déplaire à Charlie, qui redoutait tellement la confrontation, qu’elle aurait fait n’importe quoi pour la retarder.
Contre toute attente, aucun des passants qu’ils croisèrent sur leur route ne sembla étonné de la voir suivre à la trace un vieux chat noir. Perdue dans des pensées qui ne parvenaient pas à s’organiser, elle l’avait d’ailleurs presque oublié.
Elle marchait lentement, le regard fixé au sol. Malgré ses nombreuses tentatives, le désordre qui régnait dans son esprit empêchait toute réflexion.
Alors qu’elle divaguait dans ces rues qui l’avaient vue grandir, elle reconnut, au loin, la façade plate en pierre blanche de la maison de ses grands-parents. Elle emboîta le pas au chat, qui n’avait visiblement pas besoin de guide.
Comme à son habitude, Ellen n’attendit pas que ses invités se manifestent et ouvrit la porte d’entrée, un sourire radieux pendu aux lèvres.
— Charlie, ma chérie ! Nous t’attendions avec impatience.
Un hoquet de surprise ponctua l’intervention de la vieille femme. En dix-huit ans d’existence, Charlie n’avait jamais discerné que du mépris ou de l’indifférence sur les traits de sa grand-mère. Son visage semblait défiguré, balafré par une expression qui lui était infligée pour la première fois.
L’appréhension laissa place à l’espoir et elle suivit Ellen, là où trois générations de Henley - et un chat - l’attendaient.
Des effluves de café fraîchement moulu et de pain toasté flottaient dans l’air. Charlie, qui n’avait rien avalé depuis la veille, sentit son estomac gronder à la vue du brunch, digne d’un cinq étoiles, qui était en train d’être servi dans la salle à manger.
La porte du Grand Salon s’ouvrit sur le même dessin qu’à l’accoutumée. Seules les expressions qui se lisaient sur les visages des convives différaient.
— Charlie ! s’exclama son père avant de se lever pour la prendre dans ses bras. Tu vas bien ? Tu n’es pas blessée ?
L’inquiétude qui émanait de Harry fit sauter toutes les serrures émotionnelles que Charlie avait pris soin de verrouiller à double tour depuis l’incendie. Elle s’effondra contre ce corps protecteur qui l’étreignait et pleura à chaudes larmes sa fatigue, ses doutes et ses peurs.
En s’asseyant entre son père et sa mère, sur la banquette tapissée de fleurs blanches, elle réalisa sa chance d’être si bien entourée. Contre vents et marées, elle avait toujours pu compter sur ses parents, qui s’affairaient inlassablement à lui rendre la vie plus facile. Bien sûr, leur relation était ponctuée d’épreuves, mais il ne s’agissait que de virgules, qui n’en changeaient que le rythme.
A cet instant, galvanisée par la dose de soutien qu’elle venait de recevoir, elle se sentait prête à affronter tous les doutes et déceptions de ces personnes qui n’avaient jamais cru en elle.
Elle leva les yeux en direction de ses grands-parents et vit Ellen, qui déposait des verres de jus de fruits sur la table en marbre, l’air guilleret. Ce sourire, que Charlie avait découvert quelques minutes plus tôt, ne quittait plus son visage vieilli par une vie d’aigreur.
Archibald, quant à lui, ne tenait pas en place. Il se levait de son fauteuil pour aider Ellen, puis se rasseyait, pour se lever à nouveau, à la recherche d’une occupation futile. Son regard brillait d’une lueur que la jeune fille connaissait bien, laissant présager l’intrusion imminente de la magie dans leurs conversations.
Elle tourna ensuite la tête en direction de son oncle et de sa tante, occupés à chuchoter des paroles imperceptibles et ponctuées par des soupirs. A leur gauche, seule sur son siège de tissu, se trouvait Blair. Sa cousine se tenait droite, les mains posées sur ses longues et fines jambes croisées, les yeux rivés sur Charlie. L’expression qui régnait sur son visage pâle lui glaça le sang. Elle n’y retrouvait pas la joie, la complicité et la malice qui caractérisaient habituellement leurs échanges. Trop occupée à démêler le noeud de ses propres pensées, elle n’avait pas imaginé une seule seconde que Blair pourrait ne pas la soutenir. La perspective d’entrer, les mains liées, dans cette nouvelle étape de sa vie sans son appui si précieux, lui était insupportable.
— Bien, annonça Ezra en prenant place sur la table basse au centre des convives, nous avons de nombreux sujets à aborder.
— Et si vous commenciez par nous dire qui vous êtes, le coupa Blair, méconnaissable.
— Blair ! hurla Ellen, visiblement scandalisée. Ne sois pas désobligeante, nous avons un invité de marque ! Tu es libre de partir, si cela t’ennuie.
Charlie savait ce que sa cousine ressentait. Ce rôle de bouc-émissaire, elle ne le connaissait que trop bien, pour l’avoir endossé une bonne partie de sa vie. L’expérience avait été sa seule arme contre les attaques incessantes de sa grand-mère et Blair en manquait cruellement. Bien que qu’elle ne méritait pas de pareilles remontrances, Charlie se sentit soulagée de ne pas être la cible du jour.
— Non, cette jeune dame a raison, répondit le chat, je manque à tous mes devoirs. Mon nom est Ezra et je suis le protecteur de l’Elue.
— Et cette Elue est notre Charlie, répondit fièrement Ellen. J’ai toujours su qu’elle avait du potentiel ! Vous savez, Monsieur Ezra, je l’ai presque élevée !
La main de sa mère se referma sur la sienne. Elle la serrait si fort que ses doigts commencèrent à s’engourdir. Eleonor s’était raidie, comme le ferait un prédateur face à une proie. Elle était pourtant de nature calme et réfléchie, à tel point que Charlie pouvait compter sur les doigts d’une main, le nombre de fois où elle l’avait entendu hausser le ton. Ses limites étaient visiblement sur le point d’être franchies.
La jeune fille, d’un geste réconfortant, posa sa main libre sur la cuisse de sa mère. Elles échangèrent un regard inquiet : la suite de la discussion n’augurait rien de bon.
— Vous considérez que Charlie est l’Elue uniquement parce qu’elle a mis le feu à une bibliothèque ? se moqua Abigail. Cette gamine est aussi empotée qu’un âne à trois pattes, cela pourrait très bien être un hasard !
— Ce n’est pas un hasard, Madame, répondit Ezra d’une voix qui n’autorisait aucune contestation, c’est un fait !
Ces mots résonnèrent dans l’esprit de Charlie, comme le son d’un gong qu’on venait de frapper à quelques centimètres de ses oreilles. Elle savait que le chat s’était occupé, la veille au soir, d’informer ses parents de la situation. Leur présence signifiait qu’il avait été convaincant et l’inquiétude qui se lisait sur leur visage prouvait qu’ils connaissaient l’existence de la Ligue. Peut-être même en savaient-ils plus qu’elle. Abruptement, elle réalisa que ce rôle d’Elue lui collerait désormais à la peau, comme un tatouage indélébile.
— Charlie et moi avions convenu de débuter son instruction au plus vite, continua-t-il. Comme vous le savez, nous devons maintenant prendre en compte le danger que représente la Ligue, mais cela ne doit pas nous éloigner de notre objectif. Je suggère donc que Charlie reste ici, au moins tant que nous n’en savons pas plus sur le rôle qu’elle devra jouer.
Un brouhaha de contestation se fit entendre de toute part, mais Charlie se leva afin de dominer le bruit ambiant.
— Il est hors de question que je reste ici ! s’exclama-t-elle. Vous voulez vraiment que je devienne folle ? Et puis, je vous rappelle que j’ai une vie et des études qui...
— Attendez une seconde, la coupa Abigail, l’air penseur. Êtes-vous vraiment en train d’insinuer que vous ne savez pas comment elle va réaliser la prophétie ?
Personne, jusqu’ici, ne s’était posé la question et tous les regards se tournèrent vers Ezra.
— Effectivement, je ne le sais pas encore. C’est la raison pour laquelle nous devons commencer son instruction sans plus attendre.
— Moi je le sais, intervint Harry, décidé. C’est évident ! La prophétie stipule que l’Elue aura le pouvoir de rendre la magie à ce monde, n’est-ce pas ? Elle va donc transmettre la magie à ses enfants, qui la transmettront aux leurs et ainsi de suite.
Charlie sentit une décharge électrique lui secouer le corps. Elle avait l’impression de se réveiller d’un mauvais rêve, réalisant qu’il n’était que le fruit de son imagination.
Et s’il ne s’agissait que de cela ? Et si elle n’avait fait qu’extrapoler ? Elle n’avait jamais réellement pensé à sa vie future, mais il existait sans doute pire punition que d’avoir des enfants. Encore fallait-il trouver la personne qui accepterait de partager sa vie avec une magicienne, mais là n’était pas la question.
En se tournant vers le chat, pressée de se voir confirmer sa théorie, elle comprit qu’à nouveau, elle s’était lourdement trompée.
— Ce n’est pas aussi simple que cela, répondit Ezra. Ce monde n’est pas prêt à recevoir la magie ; nous en avons fait les frais deux siècles plus tôt. L’existence même de la Ligue prouve que rien n’a changé. Quel que soit le rôle de Charlie, cela devra avoir un impact majeur sur votre perception de la magie. Selon moi, il y aura un avant et un après Charlie Henley.
— Et bien je refuse ! déclara Harry, comme si la décision lui revenait. Trop de gens sont morts pour votre cause. Voulez-vous vraiment réserver ce destin à une enfant ?
L’ambiance de la pièce s’alourdit brusquement. Harry venait de toucher du doigt un élément auquel personne ne semblait avoir pensé. Ils connaissaient tous l’histoire de la Grande Guerre, qui était la cause du déclin de la magie. Après celle-ci, la plupart des magiciens de l’époque étaient morts. Les quelques survivants avaient vécu le reste de leur vie comme des prisonniers en fuite, obligés de se cacher de ces hommes qui s’étaient juré de les exterminer.
En l'espace d'une minute, Charlie était passée de la perspective d’un avenir plutôt plaisant, à pas d’avenir du tout.
— Tu ne peux pas refuser, intervint Archibald en s’adressant à la jeune fille. Pense à ce que ce monde pourrait devenir, agrémenté d’un soupçon de magie.
Un clin d’œil malicieux ponctua sa phrase. Charlie eut l’impression de voir rajeunir d’une décennie cet homme qui ne vivait que pour ces instants. Bien qu’il n’ait jamais ouvertement pris sa défense contre les attaques d’Ellen, il avait toujours été juste avec elle.
Fatiguée de cet ascenseur émotionnel dans lequel elle se trouvait enfermée depuis son arrivée chez ses grands-parents, elle décida qu’il était temps de prendre les choses en main. Il était inutile de prétendre que la magie ne faisait pas partie d’elle. Cette énergie nouvelle grandissait désormais à l’intérieur de son corps et se traduisait par une attirance irrépressible, impalpable. Refuser d’affronter le destin qui lui était prédit ne ferait qu’accroître son mal-être et il était inenvisageable de revivre l’épisode de la bibliothèque.
Charlie se leva. Elle était restée spectatrice bien trop longtemps.
— Ezra a raison. Nous avons un accord et je veux apprendre à pratiquer la magie, mais ça ne se fera que sous mes conditions !
— Charlie, murmura sa mère, rien ne t’y oblige.
— Je suis capable de prendre mes propres décisions, maman. D’abord, il est hors de question pour moi de vivre ici ! Pardon grand-père mais tu sais que je ne tiendrai pas deux jours. Ensuite, je veux pouvoir suivre mes cours, je n’abandonnerai pas l’Université ! Vous devez bien comprendre que la situation est temporaire et que je n’accepterai pas de me restreindre pendant des mois. A vous de trouver des solutions. Est-ce que nous sommes d’accord ?
Elle balaya l’assemblée des yeux pour finir par poser son regard sur le chat, qui semblait en pleine réflexion.
— J’imagine que nous pouvons trouver un autre endroit dans lequel vous serez en sécurité, dit-il, pensif, mais il n’est pas possible que vous retourniez en cours, c’est le premier endroit où ils vont vous chercher !
— Elle n’a qu’à suivre les cours à distance, suggéra Archibald, comme Blair le fait quand elle est malade, n’est-ce pas, Blair ?
Tous se retournèrent vers le fauteuil qui fut celui de Blair. Il était vide. Cela ne parut pas affecter Abigail, qui ne prit pas la peine de commenter. Comment était-il possible de ne pas avoir remarqué son départ ? Où était-elle passée ?
Les réponses devraient attendre.
— Allez-vous au moins essayer de faire quelque chose pour la Ligue ? demanda Harry, visiblement désespéré.
— Je vais tenter de brouiller les pistes en les attirant en dehors de la ville. J’espère que cela suffira à les occuper quelques jours.
Charlie accepta de passer la nuit chez ses grands-parents, en attendant de trouver mieux. Il fut décidé que l’enseignement commencerait dès le lendemain.
Les deux parties scellèrent leur accord par un hochement de tête.
Déjà j'apprécie beaucoup cette histoire, ces personnages (quelqu'un disait que tous les personnages étaient bien dépeints, avaient leur propre caractère : je suis parfaitement d'accord), ce mystère, cette intrigue. Contrairement à certains de mes camarades ici, je n'ai rien contre les prophéties, mais effectivement je reconnais que beaucoup d'histoires de fantastique reprennent cet arc narratif de la prophétie (#coucouHarryPotter). Alors on peut avoir peur que ça ne soit pas original, ou alors trop cousu de fil blanc, donc je comprends l'appréhension de mes camarades.
Mais comme ils l'ont dit eux-même, dans ton histoire c'est différent ! Il y a l'héritage des Henley, les contes passés de génération en génération, qui lui donne du sens. Et le fait que Charlie ne gobe pas tout d'un coup, elle met du temps à y croire d'abord, et à l'accepter, ce qu'elle ne l'a pas encore fait d'ailleurs, il me semble. C'est crédible, donc la prophétie est bien utilisée ici à mon sens :)
Ensuite, je vais rejoindre mon camarade en dessous sur un point : les informations sur les "méchants" arrivent à mon sens aussi un peu vite ! Après c'est subjectif et comme dit dcelian, ça dépend ce que tu veux faire après ! Si les informations que tu donnes ici ne sont que la "surface" du problème, alors c'est parfait (parce que dans ce cas, ça donne l'impression que les méchants ont une volonté simple et barbare, alors qu'en fait c'est plus compliqué que ça, et là c'est encore plus malin) ! Mais si c'est vraiment ça leur réel mobile et leur réel désir, alors je te conseille également d'aller plus lentement dans les révélations. Bien sûr, encore une fois ce n'est que mon avis :) (Par exemple, quelque chose comme Ezra qui dirait "La Ligue ? C'est des gens que tu n'aimerais pas rencontrer, crois-moi. Je n'ai pas le temps de t'expliquer plus avant." En gros hein, et ce n'est qu'un exemple ^^)
Pour prendre un exemple (je reste dans mon #coucouHarryPotter): on ne sait pas tout de suite qui sont les mangemorts et ce qu'ils veulent, tu vois ? Après c'est un choix de ta part, bien sûr ! Tu as parfaitement le droit de révéler tout de suite les intentions des "méchants" ! Je te dis uniquement ça dans l'optique où tu souhaiterais maintenir le mystère sur la Ligue, mais c'est absolument pas gênant d'écrire ça comme tu l'as fait, c'est un choix narratif totalement possible et qui fonctionne aussi parfaitement ;)
Que dire d'autre ? Oui, Blair ! Faire d'elle la seule personne opposée à la révélation de Charlie l'Elue, j'ai trouvé ça très intelligent. C'est marrant, parce que d'un côté, on se dit "bah oui c'est évident elle a été élevée comme si c'était elle l'Elue donc elle est verte de jalousie" et de l'autre, on se dit "oui mais les cousines sont vraiment complices donc pourquoi elle se retourne contre elle d'un coup, en plus elle sait que Charlie lui donnerait son rôle sans hésiter !" C'est un personnage profondément humain qui est dépeint ici, et sans doute le personnage qui va le plus m'intéresser (psychologiquement parlant) dans la suite de l'histoire je pense ;) (à voir en fonction des autres personnages introduits évidemment)
Conclusion : j'aime beaucoup l'univers et les personnages de cette histoire et j'attends la suite avec impatience !
Wow c'était long, désolée ^^
Je suis bien consciente du fait que ce schéma soit assez similaire à bon nombre d’histoires fantastiques mais j’ai bon espoir que vous changiez d’avis par la suite :p
Cela dit, je pense à retravailler complètement les premiers chapitres pour essayer de me focaliser un peu moins sur la prophétie, sans pour autant en faire une sorte de « don tombé du ciel comme par magie » ahah. Je ne sais pas encore comment je vais m’y prendre mais je me laisse le temps de finir la première relecture avant d’y penser.
Je finirai sur : qui a dit que la Ligue était l’antagoniste de l’histoire ?? Ahahah
Pour ce qui est de la Ligue, alors je m'incline ! Si les apparences sont trompeuses, alors cette introduction à cette étrange organisation est très bien comme elle est ;)
Salut !! Désolé, j'ai pris le temps, mais bon, je veux toujours me donner pas mal de marge quand je lis tes chapitres, pour prendre des notes correctement et pour être sûr de rien oublier. C'est tout bon, maintenant !
Déjà, superbe couverture, trop content pour toi ! C'est la classe, vraiment.
Ensuite, superbe chapitre ! Je dois dire que je trouve impressionnante ta manière de jongler entre les personnages de la famille, tous semblent très vrais et très réfléchis, et tous ont un caractère qui les démarque nettement les uns des autres. Je passe à mes notes sans plus tarder :
"Ce n’était pas pour déplaire à Charlie, qui redoutait tellement la confrontation, qu’elle aurait fait n’importe quoi pour la retarder."
La deuxième virgule ne me paraît pas nécessaire !
"Un hoquet de surprise ponctua l’intervention de la vieille femme"
Le hoquet, c'est bien de Charlie qu'il provient ? La phrase n'est pas très claire, peut-être que tu devrais la reformuler ? Je sais pas, je suis peut-être juste pas fut fut
"Des effluves de café fraîchement moulu et de pain toasté flottaient dans l’air"
ça c'est très cool ! On ressent beaucoup plus la scène, rien qu'avec ces tous petits détails, j'imaginais l'odeur (très caractéristique, il faut dire) sans problème !
"La porte du Grand Salon s’ouvrit sur le même dessin qu’à l’accoutumée"
J'aurais mis "tableau" plutôt que "dessin" !
"L’inquiétude qui émanait de Harry fit sauter toutes les serrures émotionnelles que Charlie avait pris soin de verrouiller à double tour depuis l’incendie"
D'une manière générale, le rythme dans ce chapitre est bien meilleur que dans les précédents, je note une vraie différence ! Cette phrase en témoigne, mais c'est pas la seule, loin de là !
"Elle s’effondra contre ce corps protecteur qui l’étreignait et pleura à chaudes larmes sa fatigue, ses doutes et ses peurs."
ça aussi, j'aime bien !
"Bien sûr, leur relation était ponctuée d’épreuves, mais il ne s’agissait que de virgules, qui n’en changeaient que le rythme."
L'idée de la phrase est chouette, mais le rendu est un peu lourd avec ces trois "qu". Tu peux peut-être essayer de la remoduler un peu en gardant l'idée générale ?
"A cet instant, galvanisée par la dose de soutien qu’elle venait de recevoir, elle se sentait prête à affronter tous les doutes et déceptions de ces personnes qui n’avaient jamais cru en elle."
Ici, je me pose une petite question. Déjà dans "ces personnes" il y a aussi ses parents si je ne me trompe pas (?), et eux ils croient en elle quand même ! Et puis, certes, le reste de sa famille ne croit pas en elle sur le plan de la magie, mais elle non plus elle n'y croyait pas jusqu'à récemment, donc est-ce qu'elle peut vraiment leur en vouloir (je sais pas si c'est très clair ce que je raconte, hihi) ?
Par la suite, j'ai beaucoup aimé le passage où tu mentionnes Blair et sa froideur soudaine, leur absence de complicité. On se rend compte que (c'est à confirmer) leur relation pourrait ne pas évoluer dans le bon sens. Voire pas du tout. En fait, j'en suis venu à me demander (je théorise, haha) si ce n'est pas elle, l'antagoniste principal que tu comptes dresser sur la route de Charlie. ça serait pas incohérent, loin de là, même ! Je sais pas, c'est peut-être des bêtises mais je trouve ça pas mal, alors je pose ça là x)
"— Ce n’est pas un hasard, Madame, répondit Ezra d’une voix qui n’autorisait aucune contestation, c’est un fait !"
Ici, je vais chipoter (prépare-toi ;)). Alors : la deuxième partie de la phrase ("c'est un fait !") est en réalité la partie importante. Or vu qu'elle commence par une minuscule et qu'elle entre dans la continuité de la première, d'un point de vue "esthétique" (je trouve pas le terme correct) ça me chafouine. Perso, je mettrais un point après "aucune contestation", comme ça tu pourrais enchaîner avec une majuscule ("C'est un fait !") qui souligne l'importance de la phrase et du moment : Charlie est l'Elue, c'est une certitude, et c'est son Protecteur qui l'affirme ! Voilà, c'est juste un petit avis de maniaque x)
"Ces mots résonnèrent dans l’esprit de Charlie, comme le son d’un gong qu’on venait de frapper à quelques centimètres de ses oreilles."
Hmmm, je pense que "viendrait" est plus juste que "venait". Y a pas de "si", mais c'est du conditionnel en réalité !
"Selon moi, il y aura un avant et un après Charlie Henley."
Tout de même ! C'est une sacrée responsabilité qui lui incombe. Je trouve ça bien, comment tu soulignes la lourde tâche et la réticence de Charlie, comment ça la pèse. C'est juste une supposition, mais je pense qu'elle va en baver pendant les entraînements avec Ezra...d'autant qu'il n'a pas l'air très commode, ce matou !
"Harry venait de toucher du doigt un élément auquel personne ne semblait avoir pensé. Ils connaissaient tous l’histoire de la Grande Guerre, qui était la cause du déclin de la magie. Après celle-ci, la plupart des magiciens de l’époque étaient morts. Les quelques survivants avaient vécu le reste de leur vie comme des prisonniers en fuite, obligés de se cacher de ces hommes qui s’étaient juré de les exterminer."
Ici, j'ai un petit problème dans la cohérence. Je m'explique : je trouve ça très bien que tu nous parles un peu de l'Histoire, ça ajoute de la profondeur, c'est vraiment chouette ! MAIS le problème c'est que ta narration se fait quand même du point de vue de Charlie. D'ailleurs, la première phrase c'est "Henry venait de toucher du doigt un élément auquel personne ne semblait avoir pensé." Et c'est peut-être du chipotage, mais dans cette phrase, il y a le mot "sembler", c'est ce que Charlie pense, elle imagine que personne n'y a pensé, mais elle n'en sait rien, en réalité. Or dans la phrase d'après, tu passes à une affirmation, tu dis qu'ils "connaissaient tous l'histoire de la Grande Guerre [...]", mais ça, Charlie ne le sait pas, si ? Et d'ailleurs, est-ce qu'elle la connaît elle-même, cette histoire ? Comme elle semblait ne pas trop croire à la magie jusqu'à présent, je pensais qu'elle ne connaissait rien de leur Histoire familiale, mais je me trompe peut-être !
Enfin voilà, je suis casse-pieds parce que c'est un détail assez léger, mais je voulais être sûr que ce n'est pas une erreur de point de vue de ta part. Si c'en est une, tu peux peut-être essayer de glisser ces informations autrement ? Par exemple, Harry peut se lancer dans une tirade où il dirait "Vous n'êtes pas sans savoir que blablabla" avant d'ajouter "Voulez-vous vraiment réserver ce destin à une enfant ?". Voilà, c'est une simple suggestion au cas où !
"En l'espace d'une minute, Charlie était passée de la perspective d’un avenir plutôt plaisant, à pas d’avenir du tout."
Elle m'a fait bien rire, cette phrase. Pourtant, elle est pas nécessairement très joyeuse (pauvre Charlie), mais le rythme est léger et le fond est plutôt marrant malgré tout (désolé d'en rire, il faut bien décompresser de ce lourd brunch de famille !)
Et voilà !!! C'est tout (haha) pour cette fois ! Alors franchement, mes compliments parce que ce chapitre est vraiment mieux rythmé que les précédents (de mon humble point de vue), et je suis hyper content de voir que tu te diriges vers ce style qui est encore plus fluide et agréable à lire ! Et puis, mes compliments parce que je n'ai repéré aucune faute d'orthographe ou de grammaire, et vu comme je suis chiant c'est bon signe !
J'ai bien hâte de voir ce que tu nous réserves par la suite, en tout cas...ça promet d'être intéressant, ces leçons de magie avec un chat. Je garde aussi Blair à l'oeil...elle a qu'à bien se tenir, celle-là !
Ouhhhhh mon moment préféré de la semaine :p
Ton humble point de vue me fait vraiment plaisir et d’ailleurs, il peut être fier (oui, on parle toujours de ton PDV) parce que clairement, c’est à force de vous lire et d’emmagasiner vos conseils que je commence à trouver la forme qui me convient.
Pour ce qui est de l’incohérence que tu as soulevée, il est mentionné dans le chapitre 2 notamment : « Archibald faisait ici allusion à une soit disant bataille ayant eu lieu des siècles plus tôt. Celle-ci avait opposé des humains à des magiciens et c’était terminée en bain de sang.
Charlie avait été élevée à coups de contes fantastiques mettant en scène une communauté de magiciens et plus particulièrement une vieille branche de sa famille.
Malgré avoir entendu ces histoires une bonne centaine de fois, elle n’était plus sûre de savoir ce qu’il s’y passait.
Sa mère blaguait souvent en disant que ça faisait partie du folklore familial et son père baillait à chaque fois que quelqu’un y faisait allusion.
Pourtant, la moitié favorisée des Henley y accordaient beaucoup d’importance. »
Par la, je voulais vraiment dire que l’histoire est contée de génération en génération. Elle est donc connue de tous. Est ce que ça te semble toujours incohérent ? Je t’avoue que ça me semble plutôt clair mais peut-être qu’il faudrait que je retravaille ces passages ?
Pour ce qui est de l’antagoniste, tu t’en rapproche un peu mais........ pas tant que ça finalement ahah !
Encore et toujours, un énorme merci pour tes conseils qui me sont toujours très utiles. J’essaie vraiment de retravailler tes commentaires avant de corriger un chapitre et je dois dire qu’on voit vraiment la différence.
Ah oui et... pas taper quand tu liras le prochain chapitre ! Je n’en suis pas très fière, je le trouve un peu redondant mais impossible de le reformuler et ça m’exaspèreuhhhhhh !!
Sur ce, je file te lire :D
Et puis ben, aucun soucis pour les commentaires hein ;) Tant mieux si ça t’aide, je suis très flatté !!
Un peu déçu pour ma théorie sur l’antagoniste, mais ça me paraissait trop simple aussi...héhé
Je te dirai pour le prochain chapitre, mais je suis sûr que ça sera très bien ;)
Voilà qui annonce la couleur ! Quel revirement. Je trouve les réactions des uns et des autres très crédibles. Des parents inquiets à la cousine rancunière, en passant par la grand-mère jusque-là froide et méprisante qui cherche désormais à se faire bien voir devant Ezra. Ce qui, une fois encore, relève de l’importance que revêt ce chat. Son statut de Protecteur semble ce qui prédomine, MAIS j’attends de pouvoir mieux le cerner avant de m’arrêter là-dessus.
Etrange, l’évaporation de Blair. Tous étaient en effet focalisés sur Charlie et l’officialisation de son rôle d’Elue, elle a donc potentiellement pu s’éclipser en douce, mais quand même…
J’ai hâte de voir quel genre d’entraînement Charlie va entamer avec son professeur félin. Vu leurs petits caractères, ça pourrait vite devenir… intéressant. Reste plus qu’à trouver un lieu adéquat auquel mettre le feu.
J’ai juste buté sur une phrase, *attention alerte pinaillage* : La porte du Grand Salon s’ouvrit sur le même dessin qu’à l’accoutumée. => j’ai plus l’habitude de voir « tableau » que dessin, même si on esquisse une scène, donc c’est peut-être juste moi, mais voilà... *fin d’alerte* =D
PS : tu as modifié la couverture ? Elle est chouette !
Tu as bien raison d’attendre pour te faire une idée sur Ezra. C’est le personnage le plus complexe de l’histoire et j’ai de grands projets pour lui. Il faudra que tu t’en rappelle quand tu penseras t’être fait une idée sur lui :p (à défaut de gérer le suspens dans mon texte, je joue avec en commentaires ahah)
Blair aussi nous réserve pas mal de surprises...
Tu as raison, c’est effectivement plus évocateur d’écrire « tableau », merci pour la correction :D
Oui j’ai fait faire deux couvertures par une amie graphiste. Celle ci est très young adult mais je trouve qu’elle représente bien ce début d’histoire. La seconde est plus classique et sera la définitive mais je la garde bien au chaud pour le moment :D
Encore merci d’avoir pris le temps de me lire, j’attends toujours avec impatience ton retour.
Je me demande quand même bien où Blair est partie, j'espère qu'elle ne va rien tenter de stupide D:
Tu fais bien de te poser des questions sur Blair...
merci beaucoup pour ton retour :)