Chapitre 7 : Par-delà les remparts

Par Cherry
Notes de l’auteur : encore un autre chapitre ^^

Pa Di referma sa valise puis s'allongea au sol, contemplant pour la énième fois la fissure en forme d’éclair incrustée au plafond de sa chambre. D’ailleurs, c’était très probablement la dernière fois qu'elle y mettait les pieds. La princesse n'avait emporté que quelques vêtements et le strict minimum pour peindre. Le reste était inutile. Sa vue se brouilla et un sanglot étouffé s'évada de sa gorge. D'un geste brusque elle essuya ses lunettes qui prenaient l'eau.

Pour la première fois de sa vie, elle allait mettre un pied en dehors de la Cité Fleurie. Elle eut l’impression qu’on la poussait dans un lac gelé et qu'on la regardait s’y noyer. C’était exactement ce que voulait la République. Celle-ci avait été annoncée il y a une heure par la radio, après que Cheng fut forcé de signer un décret promulguant son abdication. 

La porte s'ouvrit brutalement et Pa Di se redressa, prête à voir apparaître Dame Kao accompagnée de Mi et Jalia. Au lieu de ça, un militaire austère se dressait dans l’encadrement.

— Prin… Mademoiselle, ils vous attendent à l’autel des ancêtres.

La mâchoire du militaire se contracta lorsqu’il émit son lapsus. Le général Salao avait retiré les titres de noblesse des Zaj afin que « tous soient égaux ». Il avait aussi déporté les domestiques et les gardes royaux qui avaient survécu dans des provinces au nord. En séparant les Zaj de leurs alliés, il espérait les isoler afin de les transformer en citoyens ordinaires.   

Pa Di se releva et suivit l’homme sans un mot.

La salle de l’autel des ancêtres. Même la salle du trône n’était pas aussi resplendissante. C’était l’endroit le plus sacré de toute la Cité Fleurie. Elle avait été saccagée et profanée par les Serviteurs de l’Aube, mais les domestiques l’avaient arrangée et nettoyée du mieux qu’ils avaient pu avant d’être déportés. C’était là-dedans, à l’intérieur cette salle ovale, que l’on priait et invoquait les esprits. Les flammes de centaines de bougies dansaient sur les murs dorés, et des bâtons d’encens plantés dans des bols de riz brûlaient tous les jours, créant des filaments de fumées qui se contractaient dans les airs tels des tentacules de pieuvres.

Une table en argent étaient recouverte d’instruments que les shamans utilisaient. Des cornes de taureau fendues en deux pour appeler les esprits, des percussions pour commencer les transes, des masques pour tromper les mauvais esprits, un tambour pour les éloigner et une épée pour se défendre d’eux… Le banc en bois représentait le cheval sur lequel les shamans s’asseyaient avant de partir en transe dans l’au-delà. Il était repoussé contre le mur afin de laisser Cheng et May Gocy prier. Leurs mains tenaient des bâtons d’encens et à chaque prière qu’ils prononçaient, ils se prosternaient jusqu’à ce que leur front touchent le sol. 

Quand Pa Di arriva aussi discrètement qu’une souris, elle brûla un bâton d’encens et les rejoignit. Elle pria pour que les âmes de ses défunts parents reposent dans le Ying Cheng avant de se réincarner dans le Yang Cheng. Peut-être que dans une autre vie, elle aurait alors la chance d’être de nouveau leur fille. 

Le général Salao avait ordonné l’enterrement précipité du clan Zaj, sans leur offrir la moindre cérémonie adéquate. Un shaman avait prononcé quelques paroles puis déposé un couteau dans la fosse commune avant que les militaires ne l’ensevelissent sous terre. Seul le roi avait eu une tombe à part mais personne ne savait où.  

Mo Mi n’avait pas le droit de prier dans cette salle puisque son père était un Yang. Cet autel n’était donc pas le sien mais elle se tenait dedans en murmurant des prières subrepticement. Sa manière à elle de prier pour le repos éternel des morts.

Quand ils achevèrent leurs prières, les autres membres du clan Zaj apparurent, encadrées par le militaire.

— Il est temps, annonça-t-il.

Ces trois mots étaient aussi tranchant qu’un couperet. Ils lacérèrent le cœur de Pa Di et lui enserrèrent la gorge comme un étau.

La grand-mère, dernière doyenne des Zaj, s’avança vers Pa Di. Un large turban noir prolongeait sa tête, enfouissant sa chevelure grise. Une ceinture couleur chlorophylle était nouée autour de sa taille et pendait comme deux ailes abîmées par le temps. Elle se tenait droite avec toute la dignité et la fierté qu’elle incarnait.

Sans prévenir, elle prit Pa Di dans ses bras et la serra si fort que la princesse s'étonna qu’une personne du troisième âge puisse avoir autant d’énergie. La grand-mère murmura à son oreille :

— Ma petite, les princesses Zaj n’ont jamais eu beaucoup de chance. Mais les dieux et les ancêtres t’ont choisi pour une raison… Mes prières t’accompagneront pendant ce voyage. 

La gorge douloureuse et les yeux piquants, Pa Di s’arracha à son étreinte. Non, ce n’était pas le moment de pleurer. Pas maintenant.

Puis ce fut au tour de ses six petites cousines qui lui souhaitèrent bonne chance et l'embrassèrent. Elles ne se connaissaient pas, mais Pa Di était un membre de leur famille. La plus jeune des Zaj avait tout juste dix mois. Combien d'enfants avaient été massacrés par les Serviteurs de l’Aube ? Combien d'innocents n'avaient pas réussi à trouver de cachette durant l'attaque ?

Adossée contre une statue en céladon, May Gocy avait retrouvé son calme et sa sérénité. Elle souriait comme s'il ne s'était rien passé. Toute joyeuse, elle se jeta dans les bras de Pa Di en lui recommandant chaudement de leur envoyer des lettres et de ne pas trop s'amuser avec les soldats — avec un clin d'œil malicieux.

— Bonne chance, lui glissa Cheng avec de grandes tapes dans le dos.

— Tu vas la briser en deux, gronda Mo Mi. Viens là Pa Di.

Mo Mi l’enserra dans ses bras et déposa un rapide baiser sur son front. Pa Di avait envie de pleurer et de se morfondre, mais son visage resta imperturbable. A contre cœur, elle s’arracha à l’étreinte chaleureuse de sa cousine. Elle reprit sa valise et suivit le soldat, mais dans un ultime élan de désespoir, la jeune princesse se retourna et contempla longuement ce qui lui restait de sa famille.

Sa vue était si floue qu’elle percevait à peine leur visage.

— Plus vite, s'agaça le militaire en lui ouvrant grand la porte.

Mo Mi lui jeta un regard assassin.

— À bientôt, murmura Pa Di.

Résignée, elle tourna les talons et la porte se referma sur sa petite silhouette.

Ils sortirent par l'entrée des domestiques qui donnait sur une venelle étroite. Un vent frigorifique accueillit Pa Di qui claqua des dents. Il pouvait aisément faire une trentaine de degrés le jour mais la nuit, l’atmosphère devenait fraîche et humide. Tel était le capricieux climat tropical. Pa Di était recouverte d’une veste noire qui lui arrivait jusqu'aux genoux. En dessous, elle ne portait qu'une simple robe en taffetas gris. Elle faillit faire demi-tour pour chercher d'autres vêtements mais elle manqua de courage et se contenta de suivre le militaire jusqu'à la voiture.

Une fois entrée dedans, son chauffeur daigna la saluer. « Quel accueil austère, rumina Pa Di. » Le soldat prit place à côté d'elle, toujours aussi indifférent. Quelques instants plus tard, la voiture démarra et éclaira la route sombre avec deux faisceaux lumineux. Pa Di serrait sa petite valise contre elle, transie de froid.

Elle n’était jamais montée dans une voiture, cela n’était pas nécessaire pour traverser la Cité Fleurie. Mais Pa Di savait que ses parents possédaient des dizaines d’automobiles. On lui avait raconté nombre de fois que son père était l’heureux propriétaire d’une collection de voitures rares et qu’un jour, elle l’hériterait. Pa Di se demandait bien pourquoi ces véhicules bruyants et sombres possédaient autant de valeur pécuniaire.

L’automobile sentait délicieusement bon le tabac et le café, ce qui calma l'angoisse de Pa Di. Ces odeurs familières lui rappelaient les visites de ses parents quand ils venaient fêter son anniversaire dans ses appartements. Papa sentait toujours le tabac, il ne pouvait pas se passer de ses cigarettes. Quant à maman, elle était épuisée par toutes les réceptions fastueuses qu'elle organisait. Elle buvait tellement de café pour rester éveillée qu'on la sentait à des kilomètres à la ronde. Et même quand maman s'aspergeait de parfum, l'arôme amer persistait.

Pa Di n’avait jamais été très proche de ses père et mère. Ses parents avaient été occupés par leurs affaires durant la majeure partie de l’enfance de leur fille, et ils n’avaient passé que très peu de temps dans la Cité Fleurie. Pour compenser leur absence, ils avaient gâté leur enfant unique plus que n'importe quelle princesse sur terre. Ils avaient sans hésité respecté le choix de Pa Di de vouloir se tenir éloignée des autres princesses. Ils n'avaient jamais insisté quand leurs décisions étaient en désaccord avec ceux de Pa Di. Et un jour, pour fêter les dix ans de leur unique enfant, ils n'avaient pas hésité à débourser une fortune pour lui permettre de rencontrer l'Arlequin. Ce jour-là, elle s'était sentie poussé des ailes dans le dos.

Le cœur rasséréné par ces souvenirs, la princesse Zaj se concentra sur la voiture. Elle produisait toutes sortes de bruits. Pa Di entendait les pneus rouler sur les pavés, le chauffeur grommeler dans sa barbe, le moteur tourner avec des vrombissements réguliers, les engrenages s'emboîter avec harmonie, le soldat tapoter nerveusement la crosse de son arme, ainsi que mille et un autres bruissements qui se rejoignaient en chœur.   

Penchée vers la vitre, elle constata qu'ils approchaient des remparts. Pa Di sentit les battements de son cœur accélérer.

Toute sa vie, elle avait contemplé les murs qui la tenaient éloignée du monde entier ; le vrai monde. Maintenant qu’elle allait les franchir, elle sentait comme un poids peser sur sa poitrine, tel un ultime obstacle voulant la retenir dans la Cité Fleurie.

Arrivée au niveau des portes, la voiture s'arrêta et le chauffeur fut obligé de présenter un laisser passer à un militaire lourdement armé – un lieutenant, au vu de ses décorations. Ce dernier jeta un rapide coup d'œil au bout de papier, puis il alluma une lampe torche avec laquelle il inspecta la voiture. Ne constatant rien d’anormal, il sortit un sifflet de sa poche et souffla dedans. Quatre militaires se précipitèrent pour ouvrir les portes qui claquèrent dans toute la cour.

Pa Di retint son souffle. Ces portes, on lui avait interdit de les franchir sous peine de mort. L’on disait que les princesses Zaj qui osaient s’aventurer par-delà les murs sans être mariées apportaient malheur et déshonneur au clan.

Le lieutenant rangea son sifflet et leur fit signe de passer.

La voiture s’engagea dans une haie de militaires qui pointaient froidement leurs armes contre le véhicule. Pa Di recula comme si la vitre l’avait brûlée. Lorsque l’automobile fut suffisamment éloignée, les militaires explosèrent de joie et baissèrent leurs armes, agitant des drapeaux bleus et gris. Les portes se refermèrent dans un grondement de tonnerre.  

C’est alors que Pa Di découvrit l’univers qui se cachait derrière les remparts.

La voiture éclaira d’abord plusieurs rangées de magnifiques maisons en briques, d’une blancheur immaculée. Leurs toits de tuiles rouges et dorées rebiquaient en de délicates courbes vers le ciel. Des frangipaniers sur le bord de la chaussée déposaient élégamment leurs fleurs sur le sol. Certaines habitations portaient des stigmates de l'attaque des Serviteurs de l’Aube comme en témoignaient les fenêtres brisées ou les palissades partiellement détruites.

Il était tard mais les rues étaient toujours grouillantes de monde. Des pousse-pousse côtoyaient des automobiles, un groupe de moines en robes safran marchaient en riant et des marchands vantaient à tue-tête la qualité de leur éventaire. De temps à autre, des lampions se balançaient au vent, suspendus par une corde enlacée à des troncs d’arbre. Les mélodies des pipeaux et les percussions des cymbales de musiciens accompagnaient les danseurs de rue autour duquel des attroupements s’étaient formés. Des petits groupes de militaires se déplaçaient en fendant la foule, leurs armes pointées devant eux comme des cornes de taureaux.

Tout ce petit monde marchait sur la chaussée dans un bruit assourdissant, et le chauffeur eut les plus grandes peines du monde à les chasser à l’aide de son klaxon.

Plus ils avançaient, et plus les résidences luxueuses disparaissaient pour laisser place à des petites maisons en bois serrées les unes contre les autres. Le sol pavé avait troqué sa place pour de la terre parsemée de nids de poule.

Le chauffeur tourna au coin d'une rue éclairée par des échoppes. Cette rue marchande était elle aussi remplie. Les lumières, les rires, la musique... Pa Di les observait vivre avec insouciance. En passant devant le marché nocturne, Pa Di vit des tables remplies de monde où trônaient des bols de phô bouillonnant aux côtés d’omelettes à la ciboulette, de riz gluant, de crevettes frites et de plateaux de kakis confits… Rien que de voir les gens manger lui donna faim. On aurait dit que les Serviteurs de l’Aube n'étaient jamais venus ici. Après tout, la vie reprenait son cours. 

Le trajet ne fut pas bien long. Bientôt, la voiture freina et Pa Di se redressa, la boule au ventre.

Le militaire l'aida à descendre du véhicule. Pa Di leva la tête et constata qu'ils étaient devant une gare noire de monde. Aussitôt, elle se sentit mal à l’aise. Elle n'aimait pas mettre les pieds dans des endroits remplis de gens. Elle préférait rester cachée dans une automobile et observer le monde défiler sous ses yeux telle une spectatrice secrète. 

La gare brillait dans l'obscurité avec ses panneaux lumineux comme un phare. Elle ressemblait à une fourmilière grouillante de vie. Sur les escaliers de la gare se tenait une multitude de personnes tels que des enfants mendiant des pièces aux voyageurs, des attroupements de pousse-pousse qui attendaient de potentiels clients et des vendeurs d’opium. Pour quelques sous, des porteurs s’occupaient d’acheminer les bagages des passagers jusque dans leur wagon. Tous se fondaient parmi les flots de passagers qui entraient et sortaient sans discontinu de la gare.

Le militaire marcha en tête et fendit la foule, le visage stoïque. Pa Di trottina derrière lui, sa valise ballottée dans tous les sens et peinant à suivre son guide.

Il devait faire une dizaine de degrés dehors et pourtant, dès que Pa Di entra dans la gare, elle ressentit une chaleur agréable. Le hall gigantesque de la gare était éclairé de mille feux ; des chefs de gare sifflaient en faisant des gestes avec leurs bras ; s'étalant sur des mètres, des gens faisaient la queue aux guichets pour acheter leur billet et tout au bout du hall, sur un tableau pharamineux, les destinations des trains ainsi que le numéro de leur quai étaient inscrits sur des panneaux. Il y avait aussi sur les côtés des restaurants, des sièges et des bancs, des kiosques... De temps à autres, on entendait un train arriver en grondant bruyamment sur les rails avant d’émettre un signal sonore. Des portes s’ouvraient pour laisser entrer dans cortèges de passagers éreintés.

Pa Di écarquilla ses yeux, impressionnée.

Les lunettes de la princesse embuèrent et elle n'eut d'autre choix que de s'arrêter au beau milieu de la foule pour les essuyer. Le militaire leva les yeux au ciel d'un air excédé, avant de jeter des regards pressant à Pa Di. On la poussait de toutes parts sans se soucier d'elle. Si ces passants avaient su qui elle était réellement, ils auraient laissé une bonne distance respectable après s’être inclinés trois fois. 

Pa Di remit ses lunettes rondes et suivit le militaire jusqu'à un quai peu rempli. Un écriteau affichait sa destination : Komxay. Une ville au sud-ouest du pays. Elle ne fut pas le moins du monde rassurée. Komxay se trouvait à plus de cinq cents kilomètres de la Cité Fleurie.

— Ma p’tite fille, sais-tu où se trouve le quai n°13 ?

Pa Di s'immobilisa. Un passant barbu et avec un accent campagnard la fixait avec intensité. Incapable de trouver une réponse, elle articula les seules onomatopées qu’elle put trouver. Alerte, le militaire se mit aussitôt entre eux et éloigna le passant d'un geste rude, puis lui demanda ce qu’il voulait.

Le cœur toujours battant, Pa Di tourna les talons pendant que le militaire et le barbu discutaient ensemble. Ses yeux furent attirés par un kiosque qui vendaient des journaux. L'un d'eux titraient avec des lettres géantes : VIVE LE ROI CHENG. Un employé de la gare s’employait déjà à les jeter dans une poubelle. Passer d’une monarchie à une république en une journée était une tâche ardue.

Plongée dans ses pensées, Pa Di ne fit pas attention à la dame assise sur un banc à quelques mètres d’elle. Gracieuse et distinguée, elle se tenait droite et faisait virvolter ses longs cheveux. Elle était ensevelie sous un immense manteau en fourrure noire qui lui allait jusqu'aux pieds et un chapeau sombre cachait la moitié de son visage. Celle-ci semblait s'intéresser de très près à Pa Di. Cette dernière remarqua au bout d'un moment cette étrange dame et se figea. L’inconnue lui lançait des regards insistants et agitait nerveusement son cigare, comme s’il lui brûlait les doigts.

Que devait faire Pa Di ? Retourner vers le militaire ? Cette idée lui parut la meilleure option mais alors qu'elle fit un pas en arrière, la femme se pencha vers elle et murmura :

— Idiote, c’est moi, May Gocy !

Pa Di cligna des yeux.

— Allez, dépêche-toi. Notre train va partir.

— Notre… Quoi ?

La voix de Pa Di s'étrangla dans sa gorge.

— Cheng, Mo Mi et moi avons fui la Cité Fleurie. Ces deux idiots font diversion avec ton garde du corps pendant que je suis censée t'emmener sur notre quai. Le train part dans cinq minutes. Maintenant quatre, se corrigea May Gocy en jetant un regard inquiet à l'horloge géante de la gare.

— Et où allons-nous ? Pourquoi...

— Plus tard, nous manquons de temps !

Pa Di ne discuta plus et la rejoignit. Aussitôt tout devint sombre. May Gocy l'avait dissimulée sous son immense manteau de fourrure. Elles étaient certes serrées mais cela ne les empêchait pas de marcher. Une odeur de naphtaline et de gingembre imprégnait ce manteau. 

— Espérons que mon frère et Mo Mi parviennent à fuir de leur côté, souffla May Gocy d'une voix haletante.

Il ne leur était pas aisé d'accélérer la cadence. Pour faire comme si tout était normal, Pa Di était obligée de marcher accroupie et en rythme avec sa cousine. Il aurait été étrange de voir deux têtes sortir d'un manteau. Mais surtout, elle commençait à mourir de chaud.

— Aïe ! Tu m'as donné un coup de valise, se plaignit May Gocy.

— Excuse-moi mais ce n’est pas pratique de marcher ainsi...

— Encore quelques mètres et nous y serons.

Pa Di prit sur elle et continua sans broncher. Elles parcoururent une centaine de mètres encore puis May Gocy regarda à gauche et à droite avant de retirer son manteau de Pa Di. Cette dernière se redressa et contempla le train immense devant elle. Il crachait de la fumée par ses cheminées tandis qu’un grondement sonore retentissait de ses entrailles de fer.

Un train, un vrai train.

Pa Di ne put s'empêcher de sourire de toutes ses dents à May Gocy.

— Nous y voilà ! Je te présente le Balandjar Express. En sept jours et sept nuits, nous atteindrons la cité-état de Balandjar.

— Ce n’est pas possible… Je dois être en train de rêver.

Pa Di sentit sa voix se fêler. Attendrie, May Gocy passa son bras sur ses épaules et elles gravirent ensemble les marches du train. Au même instant, elles entendirent des cris résonner dans tout le quai. Les filles se retournèrent.

Cheng et Mo Mi couraient de toutes leurs forces pour atteindre leur wagon. Derrière eux, le militaire qui accompagnait Pa Di leur hurlait de s'arrêter. La locomotive lâcha un puissant signal sonore qui obligea Pa Di à plaquer ses mains sur ses oreilles. Un chef de gare s’employait à siffler de toutes ses forces en faisant des signes de la main. Aucun doute, ça ne pouvait que signifier le départ.

Les filles encouragèrent Mo Mi et Cheng à accélérer. Une centaine de mètres les séparaient encore.

— Allez, encore un effort, murmura Pa Di.

Le militaire s’aperçut de la présence Pa Di sur le train et, comprenant qu'il n'aurait aucune chance de rattraper les filles, coinça son fusil sur son épaule et commença à viser ses proies. Pa Di et May Gocy se précipitèrent dans un compartiment vide et se cachèrent en dessous des banquettes. Elles s'accrochèrent au mur tandis que les roues du train se mettaient en mouvement.

Mo Mi et Cheng n'étaient plus qu'à quelques mètres de leur wagon. Le soldat rata de peu son premier tir mais il enchaîna aussitôt tandis que les gens autour d’eux criaient et se jetaient au sol, redoutant une nouvelle attaque terroriste. Rapide comme l’éclair, Mo Mi attrapa son épée accrochée à sa taille et se cacha dans l’angle mort d’un mur.

Cheng en profita pour grimper dans le train qui se mouvait lentement. Profitant de la vue en hauteur du wagon, le jeune homme dégaina à son tour un pistolet et essaya de viser le militaire. Ce fut alors un échange de coups de feu se répondant d’un bout à l’autre du quai. Leurs cartouches se vidaient tandis que des vitres explosaient. Tout se passa au ralenti. Une balle se logea dans le bras de fer de Cheng qui bascula à la renverse. Son pistolet lui glissa entre les doigts avant de tomber sur les rails. Avec un juron, le jeune homme n’eut d’autre choix que de se dissimuler dans un compartiment.   

Focalisé sur Cheng, le militaire se rappela soudain la présence de Mo Mi. Avec des regards paniqués, il balaya des yeux le quai, mais la jeune princesse avait disparu. Il eut aussitôt un mauvais pressentiment et se retourna, son instinct lui hurlant de surveiller ses arrières. Mais ce mouvement fut inutile. Une épée lui transperça la poitrine. Mo Mi avait été si discrète et agile qu’il n’avait pas ressenti sa présence. Avec un grognement, la jeune fille retira sa lame ensanglantée d’une main tremblante, tâchant de contrôler sa respiration. Le corps sans vie du soldat glissa au sol d’où s’écoulait un liquide écarlate et poisseux. Pendant ce temps, le train poursuivait inlassablement sa course dans un grondement effrayant. Mo Mi réunit ses dernières forces pour le rejoindre. 

Pa Di ressortit de son compartiment et se mit à quatre pattes sur les marches, tendant la main à Mo Mi qui trébuchait sur des valises abandonnées. May Gocy se débarrassa de sa veste en fourrure et retint sa cousine à la taille, ce qui permis à Pa Di d'allonger davantage son bras sans risquer de tomber.

L’épéiste accéléra sa course et attrapa la main de sa cousine, forçant sur sa jambe blessée. Sa plaie se rouvrait dans sa chair telle une morsure brûlante. Mo Mi poussa un cri plaintif et enfonça ses ongles jusqu’au sang dans la petite paume de Pa Di. Celle-ci sentit les larmes lui monter aux yeux mais elle ne lâcha pas la main de sa cousine. Sa prise se resserra davantage. Cheng saisit l’autre bras de Mo Mi et la tira en avant, remorquant son corps entier dans le wagon.

Tous les quatre retombèrent sur le sol en haletant pendant que le vent glacial emportait leur sueur et leur peur dans la nuit, les nettoyant de leur ancienne vie. La gare s’éloignait d’eux et disparut bientôt dans l’obscurité.

Ils étaient libres.

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Galatea
Posté le 31/01/2022
Un petit commentaire pour terminer cette journée ? Let's go!

Je tiens à préciser que dès que je vois le mot "République", je pense à Star Wars xD

J'ai énormément apprécié découvrir l'extérieur de la Cité Fleurie. L'ambiance est clairement différente : on se retrouve dans une ère moderne, alors que dans les précédents chapitres, on avait l'impression que c'était plus...ancien (je ne sais pas si je suis claire). Ce changement de décors est très cool ! Et tu arrives très bien à nous le retranscrire.

Ce chapitre est très descriptif selon moi, et même si j'adore tes descriptions, j'ai eu l'impression que tu nous en as donné un peu trop d'un coup ?

De plus, la vitesse à laquelle les gens se remettent si vite de cette attaque m'a un peu interloqué ! Je veux dire, c'est presque toute une dynastie qui a disparu, ce n'est pas rien !

En ce qui concerne l'ambiance générale, j'ai eu la brève impression de retrouver dans une animation de Ghibli, notamment à ce passage :
"Cheng et Mo Mi couraient de toutes leurs forces pour atteindre leur wagon : "Derrière eux, le militaire qui accompagnait Pa Di leur hurlait de s'arrêter. La locomotive lâcha un puissant signal sonore qui obligea Pa Di à plaquer ses mains sur ses oreilles."
Je ne sais pas pourquoi, mais en tout cas c'était très appréciable :)

Ah ce retournent de situation ! Je me doutais que ce vieux monsieur était bien trop étrange ! Et j'avais raison ! May Gocy m'a fait beaucoup rire, d'ailleurs. Je l'apprécie de plus en plus. Et Mo Mi ne me déçoit jamais, c'est fou ! Après, toute cette tristesse, réunir tous ces 4 était clairement ce qu'il fallait à Pa Di!
Cherry
Posté le 31/01/2022
BORDEL DE M*RDE

J'avais écrit un super beau commentaire mais il ne s'est pas enregistré du coup je l'ai perdu

DONC JE DISAIS :

Oui trooooooooooop bien si tu aimes, moi je suis une autrice ravie, accomplie, heureuse et MILLE FOIS reconnaissante envers Sainte Galatea dont les commentaires m'aident énormément.

Merci du fond du coeur !

Alors pour la Cité Fleurie, je me suis inspirée de la Chine Ancienne avec la Cité Interdite. Mais sinon, je me suis beaucoup inspirée de la Cour du Siam du XIXème siècle.

Sinon, pour le monde extérieur, j'ai pris de l'inspiration de la Chine du début du XIXème siècle en transition entre les traditions et la modernité.

J'espère que ça te dépayses !

Sinon concernant le fait que les gens ou le peuple s'en remette vite :
en fait je pars d'un constat philosophique un peu désuète mais je me disais que... bah une dynastie disparaît, une autre surgit. Une partie du peuple soutenait les Zaj, l'autre soutenait la République. Alors... après, ton commentaire me fait réfléchir. Je me demande s'il ne vaut pas mieux appuyer sur les 2 camps ? mais ça, c'est quelque chose que j'explorerai dans d'autres tomes, pas dans celui-ci !
Mais je pensais aussi que les Hmong accepteraient de passer à autre chose. En fait, dans leur mentalité, une dynastie peut mourir, mais la vie continuera. Je ne les vois pas faire un an de deuil national comme en Thaïlande par exemple.

Sinon, tu trouves qu'il y a trop de descriptions ?? haha, je suis étonnée, tu es la seule à me l'avoir dit ! bah écoute, t'es la seule à être à contre courant MAIS j'adore ça ! j'aime bien avoir des avis différents ^^ déjà que tu es la seule à avoir percée Mo Mi à jour lol, à ce rythme tu vas découvrir la fin de l'histoire je suis choquée. Tu cernes tellement les personnages, je suis vraiment étonnée.

Ensuite what ? je te rappelle un ghibli ? C'est le summum des compliments, je suis en PLS.

haha et tout le monde a aimé l'apparition de May Gocy mdr, j'avoue que leur plan a été fait dans la précipitation mais le fait qu'il ait marché prouve que nos Zaj savent se débrouiller en dépit de leur faible expérience.

Et oui, les 4 devaient être réunis ! j'aurais pleuré sinon
Petite Comète
Posté le 31/01/2022
Hey ! ^^

Deux chapitres dans la même journée ? Eh oui je voulais vraiment lire ce chapitre dont tu m’as tant assuré qu’il me plairait !

Alors c’est parti pour mes impressions au fil de la lecture :

- J’aime beaucoup les descriptions que tu fais ici par exemple sur la salle de l’autel des ancêtres. Je les trouve très justes, on s’immerge bien sans que ça fasse trop.

- On sent que Pa Di s’endurcit et j’apprécie voir l’évolution du personnage. Et yes nous allons découvrir l’envers du décors, ce qui se trouve derrière la Cité Fleurie ! Je suis plus que prête ! ^^

- Je réitère ce que je disais, les descriptions sont vraiment top !

- Pa Di je te comprends tellement, qui a envie de plonger dans une gare bondée de monde ? J’aime beaucoup le fait que le personnage n’a pas envie d’être actrice du monde mais risque de le devenir par la force des choses. Le fait qu’elle ai toujours assisté aux choses de loin, qu’elle ait préféré contempler les événements calfeutrée dans son petit univers intérieur. C’est très intéressant de la voir progressivement devoir sortir de ça pour explorer la réalité du monde.

- Oh yes ce retournement de situation c’est génial ! Cette fois je m’y attendais pas à ce que May Gocy et les autres soient là pour secourir Pa Di et je suis trop satisfaite ! ^^

- Oh oui oui oui cette scène d’action me plaît beaucoup !!

- Oh yes ! Mo Mi est vraiment une guerrière ! J’ai pas encore trop fait part de mon ressenti par rapport à elle mais je l’aime beaucoup surtout dans le côté un peu grande sœur qu’elle pouvait avoir avec Pa Di, souvent là pour la réconforter, la seule qui lui a toujours prêté de l’attention et qui était bienveillante avec elle. Et puis bah elle est clairement super badasse hein x)

Bilan : tu m’avais vendu du rêve avec ce chapitre et clairement tu as eu raison ! Très bonne scène d’action qui nous tiens en haleine ! J’imagine vraiment la scène comme dans un film avec les échanges de tirs et une musique de tension. Je trouve que tu retranscris très bien cela par écrit donc bravo à toi ! ^^ Je suis heureuse, j’ai eu ma grosse scène d’action x)
Cherry
Posté le 31/01/2022
AHHAHAHA t’as vu ? T’as enfin eu de l’action !!!!!
Franchement tes commentaires font trop chaud au coeur alors merci beaucoup à toi petite comète, tu éclaires mes nuits (la meuf trop chelou qui fait des métaphores relou)

Petite Pa Di n’aime pas les endroits remplis de gens, ça l’angoisse et elle-même voudrait disparaître. Mais avec ce qui lui arrive, elle n’aura d’autre choix que de s’ouvrir au monde. J’aimerais vraiment la faire évoluer pour qu’elle ait confiance en elle. Parce que jusque là, sa vie c’était sa chambre avec des pots de peinture. Maintenant, il est temps d’aller explorer le monde !

Eh oui, MAY GOCY A LA RESCOUSSE ! Je voulais tellement qu’elle fasse un truc comme ça xD go girl

Je suis contente que ça te plaise, parce que l’action c’est pas mon fort. Et merci encore beaucoup, beaucoup… INFINIMENT !

Oh la la, vraiment je rougie de plaisir. C’était pas la peine de dire ça ! Et si tu as imaginé la scène comme dans un film, et bien je suis pire heureuse ! PIRE HEUREUSE !
Merci encore (je me trouve ridicule à dire merci à tout bout de champ mais on ne le dira jamais assez)

Merci beaucoup !
Edouard PArle
Posté le 04/09/2021
Hey !
Ce chapitre est super bien écrit, wow ! Aucune phrase ne m'a fait tiqué, à voir si ça se confirme mais c'est très très fort ! Pour moi ce chapitre est clairement éditable, bravo !
Sinon sur le fond c'est toujours très bien mais ça c'est pas nouveau. Intrigué par ce qu'ils vont faire après leur fuite, vont-ils essayer d'ourdir un complot ou simplement d'échapper à l'armée ?
Bref, je te tire mon chapeau.
Bien à toi
Cherry
Posté le 04/09/2021
recoucou !

wow, tant de compliments, tu m'en vois ravie. Franchement, tant mieux parce que je n'ai jamais vu autant d'enthousiasme. Vraiment !!

Je te laisse imaginer la suite, et à plus sur HG !
robruelle
Posté le 22/08/2021
Hello

Alors c'est marrant parce qu'en lisant ce chapitre je me suis fait la réflexion que tu avais nettement progressé dans ton style
Et en lisant les commentaires j'ai constaté qu'il s'agit d'un avis unanime ! Bravo ! Du coup je suis un peu jaloux lol je sais pas comment tu as pu progresser si vite. C'est vrai que le style évolue en écrivant mais la c'est du rapide.
Bon sur le fond, c'est un très bon chapitre
La sortie de la cité, l'action à la gare.. très chouette à lire !

Y a quand même un détail ou deux qui me turlupinent (et ouais, comme bien souvent)
Pa di est genre super importante non ? C'est pas un peu osé de ne mettre qu'un seul militaire pour l'accompagner ?
Et puis bon... un train qui se barre ça peut aussi s'arrêter non, avant de franchir les frontières du pays
Bon, de toute façon tout ça est bizarre et sent le sur-complot à plein nez lol
Les mecs ils s'échappent de la cité qui doit être un sacré nubker comme ca, sans trop donner de détails
C'est louche :-p ou alors ils sont chanceux lol
La suite me dira si j'ai raison ou pas :-)
Cherry
Posté le 23/08/2021
Hey ! Merci beaucoup beaucoup !

Ça me donne encore plus envie de progresser en lisant ton commentaire ! En tout cas je te remercie ^^ et ne sois pas jaloux, chacun progresse à son rythme :)

J’avais d’abord écrit ce chapitre l’année dernière, puis je l’ai réécrit cet été. Je pense que mon style a eu le temps de changer entre temps

Alors Pa Di est certes importante, mais ils doivent aussi rester discret. Emmener tout un régiment pour la protéger serait ridicule, surtout qu’elle n’est qu’une enfant qui n’a que des griffes. Concernant le train, tu le sauras plus tard. C’était très confus alors le conducteur de la locomotive ne savait pas trop quoi faire, à part s’en aller et mettre ses passagers en sécurité

Haha, y a pas trop de complots désolée de te décevoir x) tu comprendras en lisant la suite ^^

A bientôt !
Mathilde Blue
Posté le 14/08/2021
Coucou ^^

Ohlala, il était trop intense ce chapitre ! C’est dingue les progrès que tu as fait depuis le premier chapitre ! Ton écriture était vraiment super fluide, et tes descriptions étaient géniales ! On était vraiment bien immergé entre la voiture, la traversée de la ville, la gare… On voyage vraiment d’un lieu à un autre et c’était pire agréable ^^

J’avoue ça m’a fait rire que Pa Di soit aussi paumée et suive gentiment le soldat pendant que ses cousin.e.s se démènent pour s’enfuir xD Cette espèce de course poursuite dans la gare était top ! J’étais trop contente que Mai Gocy débarque comme ça, et puis ce train et cette cité-état sont très intriguants je trouve ^^ Je me demande bien comment ils se sont enfuis de la Cité Fleurie :x Et j’étais un peu surprise que le soldat se mette à tirer comme ça dans la gare, avec tous les civils (mais Gao-Jer est badass) x)

Enfin voilà, je balance un peu tout pêle-mêle mais c’était vraiment un super chapitre !

Mes notes :

« C’était exactement ce que voulait la République. »
Présenté sous cet angle, ça fait un peu « à bas la République » xD

« En séparant les Zaj de leurs alliés, il espérait les isoler afin de les transformer en citoyens ordinaires. »
Il a l’air fun ce nouveau gouvernement…

« mais les domestiques l’avaient arrangés et nettoyés »
*l’avaient arrangéE et nettoyéE

« qui se contractaient dans les airs tels des tentacules de pieuvres »
DES TENTACULES

« Résignée, elle tourna les talons et la porte se referma sur sa petite silhouette. »
Je suis trop triste pour elle :’(

« Pa Di se demandait bien pourquoi ces véhicules bruyants et sombres possédaient autant de valeur pécuniaire. »
Je suis d’accord avec Pa Di mdr

« Rien que de voir les gens manger lui donna faim. »
Moi aussi ça me donne faim, ça a l’air trop bon

« Ils étaient libres. »
Ouiiiiiiiii, et bam dans leur tête aux vieux militaires !

Bisouille ^^
Cherry
Posté le 17/08/2021
« C’est dingue les progrès que tu as fait depuis le premier chapitre ! » T-T entendre ça de la part de la très grande autrice du Prince Déchu et du Sang des Dieux me rend heureuse

« Pa Di soit aussi paumée et suive gentiment le soldat pendant que ses cousin.e.s se démènent pour s’enfuir » c’était la première fois qu’elle voyageait hors de la Cité Fleurie ^^ et puis dans son cas, elle n’a pas trop le choix. Face à un soldat armé elle n’est pas plus forte qu’un lapin

« ce train et cette cité-état sont très intrigants je trouve » Fun fact : la ville de Balandjar a vraiment existé au Moyen-Âge en Asie centrale, mais je l’ai changée en une cité-état ^^ hâte que tu vois la suite !

« Présenté sous cet angle, ça fait un peu « à bas la République » xD » et dire qu’on vit dans une République nous aussi…

« Il a l’air fun ce nouveau gouvernement… » lol il est pas plus fun que le nôtre !

« DES TENTACULES » t’as un problème ? kesta toi ?

« Je suis trop triste pour elle :’( » mdr ça a pas duré longtemps, jamais les ferai souffrir comme toi avec tes personnages

« Je suis d’accord avec Pa Di mdr » la vraie richesse n’est pas matérielle

« Moi aussi ça me donne faim, ça a l’air trop bon » promis, on ira manger ça ensemble !

« Ouiiiiiiiii, et bam dans leur tête aux vieux militaires ! » katcha !

Contesse
Posté le 11/08/2021
Wow. Mais qu'il est épique ce chapitre, c'était PIRE génial à lire !
D'abord, tu m'as eue aux descriptions (moi les descriptions c'est ma faiblesse) : ces descriptions de la ville en dehors de la cité fleurie m'ont fait voyager, rêver, m'ont donné faim aussi ! C'était coloré, vivant, bruyant ! Ça m'a rappelé mes voyages en Asie et j'ai adoré ! Découvrir toute cette vie à travers les yeux innocents de Pa Di, qui ne connaissait rien de tout ça, était encore plus marquant !

Puis, évidemment la course poursuite et la bagarre avec le soldat étaient épiques ! Je ne m'attendais pas vraiment à ce que ce soit May Gocy qui sauve Pa Di, et en même temps j'étais si heureuse ! Tous mes souhaits exprimés dans mon commentaire précédent ont été exaucés alors oui je suis PIRE heureuse <3

J'ai vraiment hâte de voir ce qui attend nos aventuriers maintenant ! Cette cité où ils vont (et dont j'ai oublié le nom xD) a l'air superbe vu la réaction de Pa Di alors j'ai hâte (je me dis que peut-être l'art y est important, puisqu'elle a l'air ultra heureuse ?) ! Et puis la référence au train de l'orient express (si c'était le cas ?) m'a beaucoup plu :D
Et aussi j'adore la gare, alors ces descriptions m'ont fait kiffer aussi <3

J'aime beaucoup le fait que ton histoire soit de la fantasy qui se situe dans une période moderne ! Ça change de la medieval fantasy qui est bien plus commune !
Mais du coup oui, j'avais vraiment pas réalisé qu'il y avait toutes ces choses contemporaines jusqu'à ce chapitre, parce qu'avant on est coupés du monde comme Pa Di, alors mis à part les mentions de pistolets, j'étais persuadée qu'on se situait bien avant dans le temps (enfin en comparaison avec notre monde bien sûr) !

Mes p'tites remarques :

"mais les domestiques l’avaient arrangés et nettoyés du mieux qu’ils avaient pu avant d’être déportés." --> arrangée* et nettoyée* (on parle de la salle) ;)

"Ces trois mots étaient aussi tranchant qu’un couperet." --> tranchants*

" Mais les dieux et les ancêtres t’ont choisi pour une raison" --> choisie*

"Son père était l’heureux propriétaire d’une collection de voitures rares et qu’un jour, elle l’hériterait" --> elle en* hériterait ;)

"des cymbales de musiciens accompagnaient les danseurs de rue autour duquel des attroupements s’étaient formés" --> autour desquels*

"Tous se fondaient parmi les flots de passagers qui entraient et sortaient sans discontinu de la gare." --> sans discontinuer

Bon bah, hâte de lire la suite maintenant, hein !
Bisous au caramel beurre salé !
Cherry
Posté le 17/08/2021
Wowowow Momo, je suis aux anges là. Franchement, si j’ai réussi à te faire voyager c’est que j’ai progressé T-T bon je suis archi heureuse là, j’ai l’impression que tout le monde a kiffé ce chapitre et il restera gravé dans les archives celui-là.

« Tous mes souhaits exprimés dans mon commentaire précédent ont été exaucés alors oui je suis PIRE heureuse » : C’EST TROP POUR MOI

« Et puis la référence au train de l'orient express » OUIIII ET EN PLUS J’AVAIS ADORÉ LE FILM ISSU DU ROMAN mais je ne l'ai jamais lu.... mais ouais j'adore ce train express et c'est pour ça que j'en ai inclue un dans mon histoire T-T

Pa Di possédait un gramophone dans le chapitre 2, et puis son père tenait une compagnie de chemin de fer transcontinentale. Mais oui évidemment la Cité Fleurie est très vieille et n’accepte pas trop la modernité. Les Zaj sont comme coupés du monde et n’ont que peu accès aux nouvelles technologies. J’aime bien la médiévale fantasy mais j’ai une préfère pour les temps un peu plus modernes ^^

Des bisouilles à la cerise !
Prudence
Posté le 10/08/2021
Oh. ça, c'était décoiffant.
Essoufflant.
Wow, tant d'informations en si peu de temps. J'ai la tête qui tourne. XD (dans le sens positif de l'expression, hein)
Dans un premier temps, je me suis demandée pourquoi les militaires ne tuaient pas la lignée royale tout de suite, parce que dans l'Histoire, c'est ce qu'ils font en général, huhu.

Je m'attendais pas à rencontrer des automobiles ni des trains, je suis complètement larguée, mais larguée toujours dans le bon sens (j'ai vraiment cru que les quatre protagonistes allaient être séparés, ah si si). Je n'ai qu'une hâte : c'est de lire la suite, parce que j'en ai besoin pour rentrer dans l'histoire (parce que ça a l'air trop génial et je sais pas où tu nous embarques et pour quelles aventures - si c'est écrit dans le résumé, j'ai tout oublié - mais voilà je suis à fond ! xD).

Bon, ben, je n'ai pas grand chose à dire pour ce chapitre. Je suis comme Pa Di : je suis dans l'automobile et je suis spectatrice. Et comme Louison-, j'ai adoré le stratagème de la petite bande pour libérer Pa Di et je suis curieuse de savoir comment ils ont fait pour eux-même s'enfuir du palais en si peu de temps !

Rendez-vous pour la suite !! <3

Quelques tortellinis :

*"autres membres encadrées" - encadrés, je crois (didon, petit e)
*il y a un "siflet" qui se balade
*et "Alerte," au lieu de "Alerté,"
Cherry
Posté le 17/08/2021
Coucou Prudence ! excuse-moi de répondre en retard, j’ai eu des vacances tourmentées XD

Comme d’hab, ton commentaire me fait pousser des ailes dans le dos. Je te remercie d’avoir pris le temps de lire et de me montrer les coquilles ^^ t’es un sucre toi

Alors pour répondre à ta question, si la République supprime tous les Zaj, elle salirait son image, surtout que la plupart des survivants sont des filles, et des enfants qui plus est. De plus, une partie du peuple voue toujours un culte aux dragons, alors ce serait fâcher le peuple et se mettre le pays à dos.

« Je m'attendais pas à rencontrer des automobiles ni des trains » haha tu sais que je me suis inspirée de la Légende de Kora ? J’aimais bien cet univers même si je ne suis pas fan des personnages. Mais oui, je trouve intéressant l’Asie du début du XXème siècle, parce qu’on avait encore des monarchies très traditionnelles et strictes comme au Moyen Âge, mais en même temps y’avait déjà des trains, des automobiles, des objets très modernes qui contrastaient

merci encore et à très vite !
Natsunokaze
Posté le 07/08/2021
Re !

C'est déjà le dernier chapitre posté et tu nous abandonnes sur la fuite de nos quatre personnes principaux... je veux la suite U.U

Je suis d'accord avec Louison, on se laisse très facilement emportée par ta plume et tes descriptions. Je n'ai eu aucun mal à m'imaginer l'artère principal, avec les étals et les badauds qui la remontent, de même que la gare, bondé de monde et en effervescence constante. C'était très bien décrit et j'avais vraiment l'image d'une Chine du XIXe siècle en tête (je ne sais pas si tu t'en es inspirée pour créer ton époque et ton monde mais c'est l'effet que ça m'a donné =) qui m'a fait voyagé =)

Je pensais vraiment que tu avais séparé notre petite famille alors ça me fait plaisir de savoir qu'ils se retrouvent, en fin de compte. Ca aurait sans doute été intéressant aussi de voir Pa Di livrée à elle-même, obligée de se débrouiller seule mais ça me rassure de les savoir ensemble, à se serrer les coudes. Toutefois, je me demande comment les trois autres ont réussi à s'échapper de leur escorte. Pa Di, encore, c'était assez simple vu qu'elle n'était accompagnée que d'un soldat (et il s'en est bien mordu les doigts, ah ah !) mais j'imagine qu'il y avait plus de monde pour les trois autres, non ?

Je note aussi que la République s'est vraiment faite en un jour xD La veille encore, ils fêtaient le couronnement de leur nouveau roi et pouf, ils se retrouvent en démocratie mais on a vraiment l'impression que ça leur est tombé dessus d'un coup et que le peuple aussi n'était pas au courant de ce qui se tramait xD Du coup, il y a toujours une ouverture pour que la monarchie revienne vu que le peuple ne s'est pas plus que ça invertie dans ce changement de régime... A voir !

Mai Gocy a vraiment évolué depuis les premiers chapitres x) Je suppose que c'est parce qu'elle est l'aînée des filles, en quelque sorte, donc elle doit s'efforcer d'avoir la tête sur les épaules mais je la trouve de plus en plus badass elle aussi ^^ Et heureusement, parce que la pauvre Pa Di était complètement larguée et qu'elle suivait bien gentiment son geôlier sans se poser plus de question xD

Et Gao-Jern toujours aussi badass ! C'est vraiment elle le guerrier de la bande (même si je salue les efforts de Cheng) et je suis fan de son côté badass ! Je ne vais pas me réjouir de la mort du garde (ça reste une personne) mais j'ai été choquée qu'il sorte son arme pour leur tirer de dessus en voyant qu'ils lui échappent alors qu'il y a des civils tout autour de lui. Genre, il en a rien à faire de blesser des innocents... J'espère que ça fera les gros titre des journaux et que les gens verront que leurs nouveaux dirigeants ne sont pas meilleurs que les précédents, bien au contraire. Pour le reste, je suis soulagée de savoir nos héros en sécurité et j'ai hâte de savoir ce qu'ils vont faire une fois arrivé à destination ^^

Sur ce, je te laisse !

Je te souhaite une bonne inspiration !

Natsunokaze
Cherry
Posté le 09/08/2021
Hey !

Hé oui Natsu, je te laisse déjà xD sorry, mais dis-toi que Pa Di t’attend patiemment dans le prochain chapitre… ou pas. (moi aussi je veux la suite pour Etoile Noire, on fait un échange ? tu me passes la suite et moi je fais pareil)
Alors oui, je me suis beaucoup inspirée de la Chine du XIXème et XXème siècle pour écrire ce passage. C’était le meilleur cadre que j’imaginais dans ma tête et je suis ravie que tu aies apprécié ! C’est le plus beau compliment que tu puisses me faire ^^

Je n’ai jamais voulu séparer notre quatuor, alors ça JAMAIS ! JAMAIS ! mon cœur ne le supporterait pas ! Après, oui, pourquoi pas comme tu le dis, ce serait pas mal de voir notre petite Pa Di se débrouiller toute seule, mais ça aurait été vraiment compliqué.

Cheng, May et Gao-Jer ont réussi à s’évader grâce à… bah, tu verras dans la suite, ne compte pas sur moi pour te le révéler maintenant ^^ un peu de patience

« Je note aussi que la République s'est vraiment faite en un jour » : alors non, elle ne s’est pas faite en un jour. Les rebelles se sont associés aux Serviteurs de l’Aube et le plan a été minutieusement travaillé. Quant au peuple qui ne se rebelle pas trop ou qui ne s’exprime pas, c’est parce que la population est majoritairement paysanne et n’a ni les connaissances ni les moyens de le faire.

Je pense aussi que le peuple ne se sent plus aussi proche de la famille royale qu’avant, déjà que les dragons ont pouvoir de leur pouvoir et de leur prestige

« la pauvre Pa Di était complètement larguée et qu'elle suivait bien gentiment son geôlier sans se poser plus de question xD » : haha, t’as totalement raison là, elle aurait pas eu le courage de désobéir

« j'ai été choquée qu'il sorte son arme pour leur tirer de dessus en voyant qu'ils lui échappent alors qu'il y a des civils tout autour de lui. Genre, il en a rien à faire de blesser des innocents... » je dirais que sur le coup, le soldat n’avait que peu d’options. Capturer les Zaj ou les tuer. Bon, de toute manière, personne n’est mort alors rassure-toi ^^

Ah la la, décidément, Gao-Jer et May Gocy sont vraiment trop badass pour ce monde ^^
Louison-
Posté le 05/08/2021
Cherry.

Genre.

Bravo.

Mais.

Genre.

Bravo.

Haha, non mais sérieusement, je sais pas si tu le vois, mais j'espère sincèrement que oui, parce que moi je vois un net progrès depuis la dernière fois que je t'ai lue. Et je dis pas ça pour te faire plaisir ou quoi, mais j'ai vraiment l'impression que tu as su saisir le coeur des descriptions (wow, ma phrase trop poétique et qui veut surtout rien dire). Là où je veux en venir : tu as su instaurer une certaine ambiance ici, et c'est une chose que je n'ai pas ressenti avec une telle force auparavant. Bien sûr, avant tu décrivais aussi les lieux, mais pas de la même manière, et là, à te focaliser sur les petits détails, sur les senteurs, sur le type de personnes en ville (entre les moines, les mendiants, les marchants, les voyageurs, etc.) j'avais vraiment l'impression d'y être. ET en plus, tu as mêlé à ce voyage, de la Cité à la gare, des souvenirs de Pa Di, si bien que tout était rendu extrêmement fluide, comme un long fil qui se déroule.

Donc oui, merci pour ce chapitre dont j'ai pris grand plaisir à le lire, franchement. Pas n'importe quel auteur arrive à "ambiancer" ses textes (youhou c'est la fiesta), et chez toi j'ai trouvé ça, si bien que oui, j'insiste : pour moi tu as franchi un palier.

Ensuite, je te l'ai déjà dit mais te lire me dépayse à chaque fois beaucoup, et découvrir ta culture me rend super curieuse, si bien qu'avec ce chapitre qui décrivait ton monde avec autant de détails sans que ce soit trop pompeux, ça m'a conquise ^^

Et puis à la fin, on a une petite scène d'action, avec la fuite, Gao-Jer (koeur sur elle) qui est badass, les filles et Cheng qui font toute une magouille pour tromper le militaire... Enfin voilà, j'ai vraiment aimé, et je me réjouis d'autant plus de découvrir la suite ! :D

Simple petite note, mais ça c'est mes goûts personnels, à toi de voir : je ne comprenais pas toujours pourquoi tu coupais certains paragraphes. En avoir toute une série de très petits à la suite enlève de la fluidité, je trouve, et ôte presque de l'unité au passage. Je songe notamment aux phrases uniques. A toi de voir, parce que un paragraphe pour une phrase la met vachement en évidence, et je pense que c'est voulu, mais pour ma part ça me coupait un peu à la lecture. Mais voilà, c'est un détail, et c'est à voir si ça en gêne d'autres, sûrement est-ce juste moi qui pinaille. Parce que je sais aussi que la longueur des paragraphes est très variable en fonction des auteurs, et qu'entre court ou long, dans le fond l'un ne vaut pas mieux que l'autre. Peut-être faut-il trouver un juste équilibre, je sais pas :)

Voilà ! Bravo encore Cherry, je t'encourage dans ton processus d'écriture, et à très vite :D
Cherry
Posté le 06/08/2021
Salut !

Alors tu sais pas à quel point ce commentaire me fait presque pleurer d'émotions, parce que OUI JE NE M'Y ATTENDAIS PAS !

Je ne pensais pas qu'un jour, mon histoire ferait réagir quelqu'un à ce point.

Je ne sais pas trop, j'ai écris un peu en me mettant dans une ambiance différente et j'ai essayé de décrire ce que je voyais dans les rues de Vientiane et Luang Prabang et j'ai écrit, comme ça. Je crois qu'à force d'écrire j'ai développé ma plume et le résultat à l'air pas mal si je me fie à ton avis

Mais faut savoir que j'ai écrit ce chapitre l'année dernière, et que je l'ai réécrit quelques jours avant de le publier. J'y croyais moyen, je me disais : ok, un nouveau chapitre à publier. Et là, BAM ! ta réaction me tombe dessus et moi j'en tombe à la renverse. Je le répète mais ta réaction m'a mis du baume au coeur ^^

Bref bref, je sens que je pars un peu trop loin

Sinon bah encore une fois : MERCI MERCI MERCI MERCI de continuer à me lire et me soutenir parce que oui les compliments ça motivent et donnent du courage et je me déteste de ne pas avoir fini d'écrire HG pour te l'offrir sur un plateau d'argent

Concernant les paragraphes : honnêtement j'y ai pas fait gaffe et j'organise la structure un peu au feeling, mais là encore j'attends d'avoir fini entière ce premier tome d'HG pour la correction et/ou la réécriture, on ne sait jamais. Pour l'instant je note ça dans Scrivener et j'attends, qui sait

Bon eh bah coeur sur toi Loulou chérie et à plus !
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