Chapitre 7 : Prise au piège

Par Lucinda
Notes de l’auteur : Des murmures indistincts percent le silence, annonçant l'arrivée de sorciers en robes sombres. L'un d'eux, avec une voix glaciale, l'interroge sur l'épée d'argent, mais Léora se tait, consciente que chaque mot pourrait sceller son destin.

Qui viendras à sont secours?

     Léora émergea lentement des ténèbres de l’inconscience, un tourbillon de sensations incongrues envahissant son esprit. La première chose qu'elle remarqua fut l’obscurité totale. Ses yeux étaient bandés, tout comme sa bouche. La première chose qu’elle fit fut de se concentrer sur son environnement, malgré la douleur lancinante et l’angoisse croissante. Elle se trouvait visiblement dans une petite pièce, les murs dénudés et rugueux. L'air était froid et sec, et elle pouvait à peine percevoir une odeur légèrement moisie. Les bruits de l'extérieur étaient étouffés, ce qui laissait supposer qu’elle était dans un endroit isolé. Les murs étaient d’une pierre grise et rugueuse, et le sol était dur, froid sous ses jambes nues. Les mains étaient liées derrière son dos, et elle était assise dans un coin de la pièce. Léora avait pris soin de dissimuler le cristal dans sa poche avant d’être enlevée. En se tortillant pour vérifier sa position, elle sentit la présence du cristal, légèrement chaud et réconfortant contre sa peau. C'était leur seule chance de s’échapper ou de trouver une solution à sa situation désespérée. Elle garda espoir que le cristal pourrait les guider ou l'aider à s’échapper. Les murmures à l'extérieur de la pièce étaient incompréhensibles, une langue étrange et gutturale. Les voix se rapprochèrent, et bientôt la porte s’ouvrit avec un grincement inquiétant.  Léora sentit l'odeur distinctive d'un encens âcre qui se mêlait à l'air de la pièce. Les sorciers, enveloppés dans leurs robes sombres, parlaient dans une langue inconnue, leurs voix se mélangeant en un bourdonnement incompréhensible. Leur ton était à la fois autoritaire et impatient, chaque mot chargé d’une intensité menaçante. Les sorciers échangèrent des paroles dans leur langue inconnue, leur ton autoritaire et impatient. Léora sentit leurs regards sur elle, et l’un des sorciers s’avança.  Léora entendit le froissement de sa robe tandis qu'il déliait les bandages qui recouvraient ses yeux, sa bouche et la corde qui liait ses mains. La lumière brutale de la pièce l’éblouit pendant un instant avant qu'elle ne puisse voir clairement. Les bandages tombèrent à ses pieds, révélant un espace austère et dépouillé. Le sorcier observa Léora avec une intensité qui la fit frémir.

— Alors, c’est toi Léora,  commença-t-il, sa voix froide et déterminée,  la prophétie dit que tu es la clé pour briser l’obscurité qui envahit notre monde. Mais, tu dois comprendre que la personne qui réussira à se débarrasser des Ghouls, n’est pas encore née! Il posa ses mains sur ses genoux, se penchant légèrement vers elle, accentuant l'impression d'intimidation.  et il n’est pas question qu'une petite fille puisse avoir un tel pouvoir.

Léora, les jambes tremblantes, sentit un frisson glacial parcourir son échine. Chaque mot du sorcier était une épreuve, chaque silence de sa part un poids supplémentaire. Son cœur battait à tout rompre, ses pulsations résonnant comme des tambours dans ses oreilles. Le désespoir et la peur s'entremêlaient, et elle lutta pour maintenir un calme apparent. Ses mains tremblaient, et elle se crispa sur le banc, essayant de se concentrer sur la détermination qui lui permettrait de ne pas céder. Les autres sorciers, en retrait, observaient la scène avec une attention glaciale. Leur posture était rigide, leur silence une menace constante. Ils étaient prêts à intervenir, leurs regards fixés sur Léora comme des rapaces attendant leur proie. Leurs robes sombres bougeaient légèrement avec chaque mouvement, ajoutant à l'atmosphère tendue de la pièce. Leurs visages étaient masqués par l’ombre, seuls leurs yeux brillants révélant leur vigilance impitoyable.

Le sorcier principal continua, sa voix s’adoucissant mais ne perdant rien de son autorité. 

— Où se trouve l’épée d’argent ? Que sais-tu de sa véritable puissance ? Réponds maintenant, avant que je ne perde patience. 

Léora sentit l’air devenir encore plus lourd, sa poitrine se soulevant avec difficulté alors qu’elle luttait pour contrôler ses émotions. Les questions du sorcier étaient comme des coups de marteau contre une enclume, chaque interrogation frappant plus fort que la précédente. Son esprit était en proie à une tempête, mais elle savait qu'elle devait garder le silence. Sa détermination de ne pas céder était sa seule protection contre les révélations qu'elle devait absolument éviter. Le sorcier se redressa, son regard toujours aussi perçant. 

— Il est inutile de faire durer ce jeu. Nous avons les moyens de te faire parler. Il est encore temps de coopérer avant que les choses ne deviennent plus… inconfortables. 

 Ses paroles étaient empreintes d’une menace à peine voilée, et ses lèvres se tordirent en un sourire sinistre, montrant des dents blanches et nettes. Léora se crispa encore plus, ses mains tremblant à cause de la tension. Ses pensées se bousculaient, essayant de trouver un moyen de sortir de cette situation désespérée. Le silence qui s'ensuivit était oppressant, et chaque minute semblait durer une éternité. Léora se concentra sur sa détermination de ne pas céder, espérant que sa résistance serait suffisante pour préserver les secrets de la prophétie et de l’épée d'argent. Le sorcier principal continua de la fixer avec une intensité inébranlable, le silence pesant dans la pièce. Léora savait que chaque seconde comptait, et elle se préparait à tout pour éviter de trahir les informations cruciales qu'elle détenait.  Soudain, le sorcier fit un geste brusque, sa main se refermant avec une brutalité inattendue sur les longs cheveux noirs de Léora. La douleur éclata comme un éclair dans son crâne, et elle poussa un cri étouffé alors que ses cheveux étaient tirés en arrière, la forçant à se redresser. Ses bras, toujours liés, étaient trop courts pour se saisir du banc, et elle se retrouva presque à moitié inclinée, le corps penché en avant, la tête arrachée vers le plafond. Les racines de ses cheveux semblaient s’étirer et se déchirer, chaque mouvement du sorcier étant un coup supplémentaire d’une douleur intense.

— Réponds !  ordonna le sorcier, sa voix rugissante résonnant dans la pièce comme le tonnerre.

 Sa main était comme une pince de fer, serrant les cheveux de Léora avec une cruauté implacable. Ses traits étaient marqués par une rage froide, ses yeux injectés de colère, cherchant à briser la volonté de la jeune femme. Léora se crispa, fermant les yeux avec force pour ignorer la douleur brûlante qui lui déchirait le cuir chevelu. Elle avait du mal à respirer, la pression de la position inconfortable et la douleur lancinante dans sa tête lui ôtant toute notion de confort. Sa bouche était sèche, et ses lèvres tremblaient, essayant de rester silencieuse malgré les larmes qui menaçaient de couler. Les autres sorciers, toujours en retrait, observaient la scène avec une neutralité glaciale. Leur regard était fixé sur Léora, chaque détail de sa souffrance enregistré avec une froideur calculatrice. Leur silence était une présence invisible mais écrasante, ajoutant une couche supplémentaire de pression à la situation déjà tendue. À ce moment-là, le troisième sorcier, celui qui avait jusque-là gardé une aura mesurée et distante, fit un pas en avant. Ses mouvements étaient calculés et mesurés, et il s’approcha de l’orateur principal avec une dignité tranquille. Il murmura quelque chose dans une langue inconnue, un murmure qui se perdait dans les ombres de la pièce. Les mots étaient à peine audibles, mais leur ton était clair : une suggestion, une intervention délicate. Le sorcier principal, d’abord réticent, sembla écouter attentivement. Ses traits se détendirent légèrement alors qu’il écoutait les paroles du troisième sorcier, le regard vacillant entre Léora et son collègue. Finalement, avec un soupir impatient, il relâcha brusquement son emprise sur les cheveux de Léora. La douleur se dissipa instantanément, mais l’effet de la brutalité était toujours présent, laissant Léora tremblante, les mains maintenant crispées sur ses genoux. Léora retomba au sol avec un bruit sourd, sa tête penchée en avant, son corps recroquevillé comme un animal blessé. Sa respiration était rapide et haletante, chaque souffle lui apportant une légère amélioration par rapport à l'agonie précédente. Elle se sentait affaiblie mais toujours déterminée, se raccrochant à l’espoir qu’elle pourrait encore garder le silence.

Le troisième sorcier, celui qui avait intervenu, se tint à une distance prudente mais proche, observant Léora avec une expression neutre mais attentive. Son aura, bien que mesurée, était empreinte d’une certaine bienveillance dissimulée sous une façade de réserve. Il ne prononça aucun mot, mais son regard semblait transmettre une promesse silencieuse de secours ou de soulagement. Léora, encore recroquevillée sur le sol, se mit à trembler légèrement, le froid de la pierre se mêlant à la faiblesse laissée par l'interrogatoire. Il s'approcha doucement, en évitant de faire du bruit. 

— Je vais t'aider, mais ne fais aucun bruit, tu peux avoir confiance en moi, murmura-t-il. Sa voix, bien que basse, était empreinte de sincérité. 

Il était évident que ses mots étaient un ancrage d’espoir dans la désespérante situation de Léora. Encore tremblante et le cœur battant à tout rompre, leva les yeux vers lui. Son visage était marqué par la douleur et la fatigue, mais ses yeux trahissaient une lueur de méfiance. Elle scrutait le jeune sorcier, essayant de déchiffrer s’il était sincère ou s’il cachait une tromperie sous un masque de douceur. Léora cligna des yeux, et fixait le sorcier avec une attention redoublée.

— Qui êtes-vous ? Et pourquoi devrais-je vous croire ? demanda-t-elle, sa voix rauque et remplie de suspicion.

Le jeune sorcier s’inclina légèrement, un geste de respect et d’humilité. 

— Je suis Elyon, un apprenti du vieux mage Elandor. Il m’a envoyé pour t’aider. Mon Maître avait pressenti l'intrépidité d'Alric et qu’il n’allait pas faire preuve de discrétion en criant partout que vous recherchiez des informations sur l'épée d'argent. Il a donc jugé nécessaire d’envoyer quelqu’un qui pourrait intervenir discrètement. Mais si tu veux être vraiment rassuré, regarde le cristal que mon maître t’a confié!

Léora observa le cristal, sa brillance captant une lumière scintillante des torches.

— Ce cristal… nous a aidé plus tôt avec Alric. dit-elle, ses yeux fixés sur l’objet mystérieux.

Elyon hocha la tête. 

— Oui. Ce cristal a été enchanté par Elandor lui-même. Il est conçu pour guider et protéger ceux qui le portent. Il te montrera le chemin et te protégera des pièges magiques. C’est un outil précieux dans les moments de danger.

 Il leva la main pour lui montrer le cristal sous un autre angle, laissant la lumière se refléter sur ses facettes pour en révéler les détails lumineux. Léora prit le cristal dans ses mains, le sentant chauffer légèrement contre sa peau. L’éclat qu’il dégageait était rassurant, un contraste frappant avec les ténèbres environnantes. 

— Et pourquoi devrais-je croire que ce n’est  pas un autre piège ?  demanda-t-elle, sa méfiance toujours présente mais légèrement adoucie par l’espoir que le cristal représentait.

Elyon la regarda avec des yeux pleins de sincérité.

— Mon Maître Elandor est un des plus grands mages que notre monde ait connu. Sans savoir exactement quand, par qui où comment, il savait que mon aise serait précieuse. Ce cristal est la preuve que je suis bien celui que je prétends être. Elandor m’a appris à utiliser cette magie pour aider ceux qui sont dans le besoin. Tu peux me faire confiance. 

Léora déglutit, ses doutes toujours présents mais diminués par l’apparente sincérité d’Elyon.

— Alors, comment allez-vous m’aider ? demanda-t-elle, tentant de calmer la panique qui bouillonnait en elle.

Elyon se rapprocha, parlant d'une voix plus basse pour éviter d’être entendu par d’éventuelles oreilles indiscrètes. 

—  Nous devons sortir d’ici avant que les autres sorciers ne reviennent. Suis-moi discrètement. Il fit un geste pour qu’elle le suive, en veillant à faire le moins de bruit possible.

Ils avancèrent avec précaution dans les couloirs obscurs du repaire des sorciers. Léora, le cœur encore battant, suivit Elyon, le cristal serré dans sa main. Le passage était sinueux et labyrinthique, mais Elyon semblait connaître le chemin. À chaque coin et recoin, il vérifiait attentivement que personne ne les observait.

— Il y a des enchantements et des pièges ici, et ce cristal vous aidera à les détecter. Il est également capable d’émettre une lumière protectrice en cas de besoin. 

Léora hocha la tête, ses mouvements précautionneux en accord avec ceux d’Elyon. Les murmures des autres sorciers se faisaient de plus en plus lointains, et l’adrénaline qui coulait dans ses veines semblait lui donner une clarté nouvelle. Elle se demandait si cette aide inattendue était vraiment la clé pour sortir de cette situation périlleuse. Leurs pas les menèrent finalement à une sortie secrète que seul Elyon semblait connaître. Alors qu’ils se glissaient à l’extérieur, Léora sentit un souffle de fraîcheur sur son visage, une sensation de liberté retrouvée. Le ciel étoilé et la brise nocturne étaient des rappels que, malgré la terreur de l’instant, la liberté et l’espoir étaient encore possibles.

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Phémie
Posté le 11/10/2024
La pauvre Léora ne se fait pas ménager dans cette scène ! Mais bon, elle était prévenue (et le lecteur aussi). On perçoit bien la tension, sa peur, sa détermination.

Il y a deux fautes de frappe je crois :
- "Les mains étaient liées derrière son dos"
- "il savait que mon aise serait précieuse"

Sinon sur le reste l'écriture est fluide. Elyon est un personnage qui semble avoir du potentiel (apprenti d'un des plus grand mage du monde, c'est pas rien !), et qui a en tout cas l'art de tomber à pic !
Lucinda
Posté le 12/10/2024
héhé tu connais "l'homme sui tombe à pic!" et quand plus il est à l'aise pour aider ^^ (faute de frappe oui )

Elyon c'est la force tranquille, un mélange de Dumbledore et de Gandhlaf en bien plus jeune :)

Et oui pauvre Léora, mais elle s'en sort pas trop mal quand-même.

Merci pour ton retour !
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