Chapitre 8 : Un compagnon de plus

Par Lucinda
Notes de l’auteur : Dans une clairière, Léora et Elyon se cachent des sorciers, tandis qu'elle réfléchit à son ami Alric, qu'elle refuse d'abandonner. Malgré les dangers, elle persuade Elyon de l'aider à le retrouver.

     Léora et Elyon s'étaient réfugiés dans une petite clairière à l'abri des regards indiscrets. La nuit enveloppait la forêt d’une obscurité presque totale, à peine percée par la lueur douce de la lune. Léora, bien que reconnaissante envers Elyon pour son aide inattendue, ne pouvait chasser de son esprit une pensée qui la hantait depuis leur évasion : Alric.

Le jeune mage, assis à quelques pas de Léora, traçait des symboles dans la terre, réfléchissant aux prochaines étapes. 

— Nous devons nous éloigner d’ici rapidement,  murmura-t-il, brisant le silence oppressant de la nuit. Les autres sorciers ne tarderont pas à découvrir que tu t’es échappée. Ils seront sur nos traces. 

Léora acquiesça d’un signe de tête, mais une détermination farouche brillait dans ses yeux. 

— Je suis d'accord pour partir, Elyon, mais je ne partirai pas sans Alric. Nous devons le retrouver d’abord. Ensuite, il faut absolument que nous trouvions les informations sur l'épée d'argent. Sa voix, habituellement douce et hésitante, était maintenant ferme et résolue.

Elyon la regarda, surpris par cette fermeté inattendue. 

— Je comprends ton inquiétude pour Alric, répondit-il prudemment. Mais retourner en ville est extrêmement risqué. Les sorciers d’Elyndra ont des yeux et des oreilles partout. Nous devons être prudents. 

Léora le fixa, son regard ne fléchissant pas. 

— Alric m’a protégée depuis le début de cette quête. Je ne l’abandonnerai pas maintenant. J'irais avec ou sans toi.  Sa voix tremblait légèrement, non pas de peur, mais d'émotion.

Elyon soupira, conscient de l’inflexibilité de Léora. Il savait qu’il n’arriverait pas à la convaincre de fuir sans son compagnon. 

— Très bien, céda-t-il enfin, en hochant la tête. Je t’aiderai à retrouver Alric. Mais nous devons agir vite. 

Ils se levèrent, se glissant à travers la forêt silencieuse. Chaque bruit était amplifié par le calme de la nuit, chaque craquement de branche sous leurs pieds semblait résonner comme un tonnerre. Elyon menait le chemin avec une assurance silencieuse, tandis que Léora le suivait, le cristal d'Elandor serré dans sa main. Elle pouvait sentir la magie vibrer à travers lui, une lueur douce éclairant leur route. Après une longue marche prudente, ils arrivèrent enfin aux abords de la ville. Elyon les guida vers une ruelle sombre, loin des regards curieux. 

— Nous devons être discrets,  murmura-t-il.  Alric pourrait être n’importe où. Nous allons devoir chercher sans attirer l’attention. 

Léora acquiesça, ses yeux scrutant la pénombre avec anxiété. Ils se séparèrent pour couvrir plus de terrain, mais restèrent à portée de vue l’un de l’autre. Léora avançait avec précaution, son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Les minutes passaient, et chaque seconde sans nouvelle d’Alric accentuait son inquiétude. Soudain, au détour d’une rue, elle aperçut une silhouette familière. Alric se tenait là, près d’une porte, son visage marqué par la fatigue et la tension. Il semblait perdu dans ses pensées, ne remarquant pas immédiatement Léora qui s’avançait vers lui.

Son cœur fit un bond dans sa poitrine.

— Alric !  s’écria-t-elle avant de se précipiter vers lui. 

Elle ne put s’empêcher de courir et de sauter dans ses bras, ses émotions débordant enfin après des heures d'inquiétude et de tension. Alric, pris au dépourvu par l'élan soudain de Léora, la rattrapa juste à temps. 

— Léora ? C’est bien toi ?  dit-il, stupéfait, alors qu'il resserrait ses bras autour d’elle. Un sourire incrédule apparut sur son visage.  Oh, je pourrais presque t’embrasser tellement je suis content de te voir saine et sauve ! 

Léora rougit, ses joues prenant une teinte écarlate sous l'effet de la timidité. Elle se recula légèrement, baissant les yeux pour éviter de croiser le regard d'Alric. 

— Je... je suis tellement contente de te voir,  balbutia-t-elle, sa voix tremblante d'émotion.

Alric hocha la tête, ses yeux brillants de soulagement.

— Moi aussi, Léora. Moi aussi. 

Elyon les rejoignit alors, restant légèrement en retrait, respectant l’émotion du moment. Après quelques instants, il se racla discrètement la gorge pour attirer leur attention. Léora se tourna vers lui, se rappelant qu’elle devait le présenter à Alric.

— Alric, voici Elyon, dit-elle, se redressant et prenant une posture plus assurée malgré sa timidité.  Il m’a aidée à m’échapper des sorciers. C’est un allié envoyé par Elandor, le vieux mage de la forêt. 

Alric fixa Elyon avec suspicion, ses instincts de guerrier le poussant à protéger Léora.

— Un sorcier, hein ?  dit-il d’une voix méfiante. Pourquoi devrais-je te faire confiance ? 

Elyon soutint son regard, sans ciller.
— Je comprends ta méfiance, Alric. Mais sache que je suis ici pour aider. Elandor m’a envoyé pour protéger Léora et l’aider dans sa quête. Je n’ai aucune intention de lui faire du mal. De plus je sui un mage et non un sorcier!

Alric observa Elyon pendant un long moment, jaugeant sa sincérité. Finalement, il hocha lentement la tête. 

— Très bien. Je suppose que si Elandor te fait confiance, je devrais peut-être en faire autant. Mais sache que je te surveille. 

Elyon esquissa un léger sourire. 

— C’est tout ce que je demande. Je ne suis pas là pour causer des ennuis. Mon objectif est le même que le vôtre : aider Léora à accomplir sa mission. 

Léora, bien qu’encore légèrement troublée par la scène, se sentit rassurée par la résolution d’Alric et la sincérité apparente d’Elyon. 

— Merci, Alric,  murmura-t-elle, reconnaissante de la confiance qu’il lui accordait.

Alric lui sourit, tapotant doucement son épaule. 

— Ne t’inquiète pas. Nous trouverons l'épée d'argent, ensemble. Mais d’abord, sortons d’ici et élaborons un plan. Les sorciers ne vont pas abandonner aussi facilement. 

Elyon hocha la tête, regardant autour de lui. 

— Il y a une vieille maison abandonnée pas loin d'ici. Nous pourrons y aller pour discuter sans être dérangés. 

Léora acquiesça, et les trois compagnons se mirent en route, traversant silencieusement les ruelles sombres d'Elyndra. La ville endormie n'était pas tout à fait sûre, mais ils savaient qu'en restant discrets, ils pourraient éviter les regards indiscrets et les oreilles attentives. Une fois à l'intérieur de la maison abandonnée, Elyon commença à expliquer ce qu'il savait sur l’épée d’argent et comment ils pourraient l'utiliser pour contrer les forces sombres qui menaçaient leur monde. Léora et Alric écoutaient attentivement, leurs esprits travaillant déjà sur la manière de déjouer les pièges des sorciers et de réussir leur mission. La nuit avançait, et bien que la fatigue pesait lourd sur eux, une nouvelle détermination naquit au sein du groupe. Ensemble, ils savaient qu'ils avaient une chance de changer le destin de leur monde.

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