Hazel et Grüd avaient pris la poudre d'escampette. Encore.
Heureusement, personne n'était à leur trousse cette fois-ci. L'ours courut autant que possible, et lorsque l'aurore annonça le début de la journée, il s'avachit au pied d'un arbre. Il se nicha en boule sans demander son reste. Grüd, également à bout de force, s'adossa contre lui et les deux compagnons s'endormirent à points fermés.
Ils s'éveillèrent à la mi-journée, l'estomac dans les talons et entreprirent de chercher de quoi se nourrir. Leur camp provisoire installé, ils discutèrent de tout, de rien. Ils évitèrent d'évoquer leur rencontre avec les loups, les naïades et la bataille sanglante de la nuit. Hazel raconta plutôt son enfance heureuse, son histoire.
"Et vous, Grüd, d'où venez-vous ? Avez-vous toujours vécu là ?
- Et bien, pour tout t'avouer, non. J'suis pas du secteur. Il s'trouve que, comme toi, j'me suis réveillé un matin par ici. C'était il y a plusieurs lunes déjà. Je m'étais... Comment dire ? Nom d'un caleçon de troll ! J'aime pas parler de ça !
- Oh, je ne vous oblige pas. Maman dit souvent que l'on ne doit pas se forcer, mais parfois, partager sa peine peut soulager.
- Ouai, bon. J'me ramollis comme une limace en été. C'est que... j'me suis fâché avec mon peuple, voilà, lâcha Grüd très vite. Et paf, le lendemain, j'étais dans l'coin.
- Vous voulez dire qu'après votre dispute, vous vous êtes retrouvé ici ?"
Le lutin acquiesça en hochant la tête. Hazel resta pensif un moment avant de reprendre :
"Cela signifierait que vous seriez puni ? Mais alors... je serais exilé par ma faute ?
- Écoute petit, te monte pas l'bourrichon. Ce que j'sais, c'est qu'y s'trâme des choses pas nettes nettes ici. Ça sent aussi mauvais qu'un écureuil qui se néglige. Mais ça veut pas dire que c'est parce qu'on a fait du mal...
- Attendez une seconde ! le coupa Hazel, quand vous m'avez déclaré que nous étions dans la contrée d'Ul, ce n'est pas vrai ?"
Appartement mal à l'aise, le lutin retira son bonnet et le fit tourner entre ses doigts. Son front, dégarni par une calvitie avancée, affichait des plis soucieux. Hazel attendait.
"Oui, d'accord. Admettons, j'ai comme qui dirait... contourné la vérité. Trois fois rien... En fait, j'sais pas où on est. J'en sais fichtrement rien ! J'suis dans l'même bateau que toi ! J'ai exploré les alentours. On peut pas prétendre que les habitants des parages soient des plus sympathiques... Les Naïades et les loups, j'les avais repérés. J'avais réussi à les éviter. Il y a aussi des faunes, des animaux de toute sorte toutefois peu nombreux, quelques volatiles...a279; J'ai l'impression que tout est détraqué ici ! T'as déjà vu, toi, des naïades vengeresses qui font des sacrifices et se battent avec des loups ? Et bien moi, jamais ! Nom d'un lapin carnivore, rien ne va plus ! "
Hazel ne savait que penser. Les révélations de son camarade lui donnaient le sentiment d'être trahi, néanmoins, il partageait ses inquiétudes et une partie de son histoire. Après tout, lui aussi devait se sentir seul. Ceci expliquait peut-être sa mauvaise humeur et son attitude blessante.
"Si nous cherchions un abri pour les prochains jours ? proposa l'ourson pragmatique. Je doute que nous soyons recherchés maintenant. Nous pourrions en profiter pour inspecter les lieux. Je grimpe très bien aux arbres !
- Toi, bien grimper aux arbres ?! s'esclaffa Grüd. Je demande à voir. J'te parie que j'fais mieux que toi. Nom d'une fée sans aile, c'est d'accord, trouvons-nous un toit."
*
Ils déambulaient dans la forêt presque insouciants. La densité des arbres conférait une protection intéressante, même s'ils ne pouvaient s'empêcher d'être sur le qui-vive.
« Salutations, simple civil de cette station extraordinaire ! » les interpella une voix.
Grüd leva la tête vivement, cependant, sa petite taille ne lui donnait pas assez de marge pour découvrir à qui elle appartenait. Son propriétaire semblait être perché haut dans les branchages.
« Qui êtes-vous ? questionna Hazel en plissant les yeux.
- Salomée, servante subtile des êtres en perditions, siffla la voix.
- Montre-toi, Salopette ! intervint Grüd, mon copain, ici présent, n'hésitera pas à grimper ! Et je n'te parle pas d'ses griffes tranchantes ! »
Hazel jeta un regard noir à Grüd. Tout à coup, il devenait le champion de la grimpette ? Il se nota de lui en toucher deux mots plus tard. Pour l'heure, il tentait de savoir si cette apparition étrange était une amie ou une ennemie.
« Je suis là, sous vos yeux sérieux » ajouta-t-elle.
Et en effet, sous leurs yeux étonnés, une branche, qui était encore une branche pas plus tard que quelques secondes, se mouva comme un serpent. Non, pas comme, c'était un serpent, un serpent-branche ! Des iris blancs surgirent de la peau écaillée pareille à de l'écorce.
« Seuls vous semblez être, seuls et isolés, slalomant entre les arbrisseaux. Ça me fissure de tristesse, cette solitude...
- Ah ? Parce que toi, t'es pas seule ? railla le lutin, nous sommes deux, j'te signale !
- Oh que non ! Lorsque ma maîtresse siffle, je me dessine à ses côtés ! Nos esprits son associés, jamais je ne suis esseulée.
- Un serpent de compagnie. On aura tout vu ! murmura Grüd à Hazel.
- Votre absence de discernement me saisit intensément. Sachez, messieurs, que vous passez sur le juste sentier. La sentinelle que je suis vous a d'ores et déjà annoncé. Ne me remerciez pas tout se suite, nous nous recroiserons incessamment. »
Comme elle avait jailli, Salomé disparut sans un bruit.
« Brrr, frissonna Hazel, je ne sais pas dans quel guêpier nous nous sommes encore fourrés, mais il paraît que nous sommes sur le bon chemin. »
J'me ramollis comme une limace en été. => Xd<br />Ça sent aussi mauvais qu'un écureuil qui se néglige => Re-XD<br /> Oh, tien (s) donc. <br />te voici servis( pas de s) <br />quelques volatiles...a279; => petit beug de formatage<br />« Seuls vous semblez être, seuls et isolés, slalomant entre les arbrisseaux. Ça me fissure de tristesse, cette solitude... => Cette phrase et maladroite et plutôt ambiguë...
Pleins de bisous volants mldlg <3
Maintenant que tu le dis, oui, tout tourne autour de où ils viennent... en fait, je trouvais plutôt la situation cocasse d'une bande de loups qui prendrait son temps pour déguster son repas sous pretexte d'une ''fausse'' symapthie. J'y repenserai parce que je ne voulais pas particulièrement insister là dessus...
Qu'est-ce qui te bloque ici ? -> Je distille des enjeux/des ouvertures et je ne suis pas sûre d'être sur la bonne voie.
« Seuls vous semblez être, seuls et isolés, slalomant entre les arbrisseaux. Ça me fissure de tristesse, cette solitude... => Cette phrase et maladroite et plutôt ambiguë... -> oui, je sais mais je voulais tellement qu'elle sonne en ssssss ;)je verrai ce que je peux y faire ! :)
Un grand merci pour ton passage, je mettrai peut-être la suite en ligne.
Je n'ai pas écrit depuis un moment, j'en suis toujours au dernier chapitre, le 10 et j'envisage de faire un épilogue.
Bisettes et à très vite <3