Chapitre 7 : Si je n'ai pas de rêve, c'est que c'est un cauchemar

   Les coups de feux résonnaient de toutes parts. L'odeur de la poudre à canon obstruait mon odorat à tel point que j'avais l'impression d'être immergée dans une cuve chimique. Le goût ferrique au fond de ma gorge, ma peau visqueuse qui collait et mes phalanges si endolories que je les sentais à peine me donnaient l'impression d'être en plein cauchemar. Comme toujours. Je ne sais plus combien de temps était passé, ni combien d'hommes de Khamm j'avais tués. Certains battaient en retraite tandis que d'autres gardaient leur poste jusqu'au bout. Mais je ne pouvais pas les laisser filer.
       Khamm se retrouva seul. En pleine fuite, il était tombé dans un cul de sac. Typique d'une scène de poursuite de film. Il se retourna vers moi, l'air aussi nonchalant, confiant et innocent qu'à son habitude.
        — Eh ! Ça alors ! Jaïna ! s'exclama-t-il avec une joie feinte. Content de te voir ! J'ai appris que t'avais été libérée. Ça fait tellement longtemps, hein ? Et voilà que c'est toi qu'on envoie ici ! C'est fou, la dernière fois que je t'ai vue, t'étais vachement (il hésita en me dévisageant)... moins effrayante, haha !
       Tout en parlant, il se rapprochait amicalement de moi. Khamm avait la cinquantaine, ses cheveux grisâtres attachés en queue de cheval et sa barbe de bucheron lui donnaient un véritable air de mafieux. Si on faisait fis de son style vestimentaire de pêcheur.
       — J'espère que tu m'en veux pas pour tout ce grabuge ? C'est mon système d'autodéfense. J'ai beaucoup d'ennemis, alors t'imagines si mes gars s'en prenaient pas aux intrus ? Bon, je les renverrai avant de les jeter à la mer, c'est sûr, ricana-t-il. Ils sont quand même payés pour ça ! Ce que j'essaye de dire, c'est que je t'en veux pas ! Vraiment !
        Je me retiens de hausser un sourcil tandis qu'il monologuait nonchalamment.
        — T'es venue sans prévenir, ils t'ont attaquée en premier, tu les as massacrés, mais c'est cool ! Ouais, easy, pas de pression ! On est toujours potes !
        Il leva la main avec un rire pour me donner une tape sur l'épaule. Je la saisis et abattis mon poing sur son nez qui craqua sous le choc. Un flot de sang jaillit et il tituba en arrière avant de s'écrouler contre le mur.
        Il tenait fermement son nez brisé de ses deux mains et ouvrit la bouche. J'envoyai mon pied s'écraser à quelques centimètres à côté de son visage et il la referma.
       — Où est le reste de notre équipement ? demandai-je.
        — Ouais, ouais, l'équipement... En fait, c'est une longue histoire. Si je te la raconte je suis sûre que—Argh !
        J'avais envoyé mon pied droit sur sa tempe et son visage s'écrasa face contre terre.
      — L'équipement, répétai-je en appuyant mon pied sur son visage.
        Il haletait bruyamment en grimaçant. Je le vis serrer le poing et savais ce qu'il allait faire. Je le piétinai sans ménagement avant qu'il n'ait le temps de le rouvrir et de m'envoyer un bourrasque d'air. Il gémit et je soupirai.
       — Très bien, dis-je.
        Je m'accroupis et le maintins au sol avec mon genou avant de poser sa main à plat, dos vers le ciel.
        — Une dernière fois, où est le reste de nos armes ?
        Il pinça les lèvres en fermant les yeux avant de secouer la tête.
        Je saisis ma lame, et voyant qu'il ne réagissais toujours pas, la levai et sciai d'un geste vif ses quatre doigts.
        Il poussa un cri de douleur en tentant de se dégager mais ne bougea pas d'un pouce.
        — Les armes, Khamm. Où est-ce qu'elles sont ?
        Tandis qu'il gémissait et se tortillai en regardant son sang se déverser, je relevai le couteau. Il pâlit immédiatement.
        — Attends, attends, attends, attends, répéta-t-il désespérément. Je... (il referma les yeux en grimaçant de douleur), les Cobras. C'est à eux que je les ai donnés. Je bosse pour ces fumiers...
         Son dernier mot se perdit dans un énième gémissement et je levai les yeux au ciel.
        — Excuse-moi ?
        — C'est la vérité, maugréa-t-il. 
        — Quand sont-ils sortis ?
        Il garda le silence en secouant sa main qui saignait à flot dans tous les sens. Je plantai la lame dans son dos et son gémissement se fit encore plus désespéré.
        — Quand-sont-ils-sortis ? articulai-je.
        — Je sais pas, je sais pas, je sais pas... sanglota-t-il presque. Des gars du gang sont venus... et on a fait affaire...
        Excédée, je me relevai en arrachant brusquement ma lame de sa chair.
        — Affaire avec la mauvaise personne.
        En rageant mon couteau, par dessus les lamentations de Khamm, je vis mes mains ensanglantées emplies de résidus de poudre à canon. Je me baissai et ramassai un pierre.
        — Écoute, écoute... On peut encore rattraper le coup. Je sais à quoi ressemblent ces types, on peut faire équipe et-
        — Pas avec un exploiteur d'enfants.
        J'allumai une flamme et la pierre détonna à la manière d'une arme à feu avant de disparaître, emportant avec elle Khamm et ses plans foireux.
 

J'écarquillai les yeux et repoussai ma couverture. En me redressant, mon regard se posa sur mon équipement encore déballé, éparpillé partout sur mon lit avant de soupirer et de me laisser retomber sur l'oreiller.
Après ma mission avec Ether, j'avais récupéré les armes que Khamm n'avait pas refourguées aux Cobras. Ma mère avait décidé de prendre les devants en se réunissant avec ses bras droits afin de prendre une décision à ce sujet. Les missions avaient donc été mises en suspens et j'avais passé toute la journée dans ma chambre à contempler une tache suspecte au plafond. Après avoir enfin réussi à me rendormir, le réveil m'avait encore une fois fait constater la dure réalité de mon quotidien.
Je fermai les yeux en serrant l'oreiller dans mes bras et l'image de Lyam me passa une énième fois devant les yeux. Je les rouvris brusquement et pressai l'oreiller contre mon visage en essayant de dissiper cette vision.
— Je connais des moyens plus efficaces si tu veux en finir, me lança soudainement Jane qui venait d'entrer.
Je soulevai l'oreiller et posai les yeux sur elle.
— Quoi ?
— Tu vas t'étouffer, dit-elle en désignant l'oreiller, un sourire en coin.
— Ah..., fis-je en relâchant ma prise.
        Le sourire de Jane s'évapora et elle s'approcha de moi, une mine inquiète et compatissante greffée au visage.
        — Eh, ma belle. Tout va bien ? Tu n'es pas descendue manger tout à l'heure, tu n'as pas faim ?
        Je remontai la couverture et lui tournai le dos avant de secouer la tête.
        — Il est arrivé quelque chose pendant ta mission ?
        Je ne répondis rien.
        — Si ce sont les armes qui te tracassent, ce n'est pas bien grave. Tu en as récupéré une bonne partie et—
        — Je vais accepter la requête des Draatinga.
        Elle garda le silence quelques instants avant de soupirer.
        — Tu es sûre de ne pas le regretter ?
        — Je vais le faire.
        — Ce n'est pas ma question.
         Je baissai les yeux sur les planches du parquet.
        — C'est le domaine dans lequel je suis le plus douée. Mes chances d'échouer sont minimes. Je ne pense pas le regretter.
        Elle soupira.
        — Je ne le demandais pas dans ce sens là, fit-elle avant de s'assoir dans un grincement à côté de moi. Et ce n'est sûrement pas la seule chose dans laquelle tu es douée, d'autres voies s'offrent à toi. Il suffit juste que tu les explores.
          Je levai inconsciemment les yeux au ciel.
        — Il est trop tard pour me réorienter comme si j'étais en fac.
        Elle me gratifia d'une tape derrière la tête.
        — Ne me pousse pas à te donner des leçons de morale. Il faut se donner les moyens de réussir, tu pourrais faire n'importe quoi si tu y croyais.
        Je souris ironiquement. "Si j'y croyais", ça sonnait comme les niaiseries faites à base de "croire en ses rêves". Je ne trouvais pas stupide l'idée d'avoir des aspirations et des désirs. Ce qui l'était, était le fait de devoir simplement y croire pour les voir se réaliser , comme s'il suffisait de penser qu'on puisse soulever une montagne pour le faire. La plus part des gens disaient que le mental faisait la plus grande part du boulot, mais lorsqu'on m'envoyait  abattre quelqu'un, je le faisais avec mes mains, pas avec mes pensées. Evidemment, il me fallait des "prédispositions" comme l'avait intelligemment souligné l'intervention bienveillante d'Ether. Mais j'avais choisi cette profession parce que je m'en savais capable. Je ne l'aurais pas fait si mes performances physiques et émotionnelles n'avaient pas été adaptées.
          — Je n'ai jamais eu de rêve particulier, répondis-je. Et je ne vois pas dans quoi d'autre je pourrais être assez douée pour envisager d'en faire mon quotidien.
          — Ah là là, ne sois pas si austère Jinny, me sermonna-t-elle. Est-ce que tu y as réfléchi au moins ? Toujours choisir ce qui était sensé et logique... Tu as suivi cette voie parce que tu faisais partie de Chouettes et que c'était ce que tout le monde spéculait. Mais personne n'a jamais attendu de toi que tu deviennes une tueuse à gage, tu t'es juste pliée à leur hypothétiques attentes. Ils ne faisaient tous que dire que tu étais tellement douée que ferais une bonne tueuse. Et parce que tout le monde disait que tu avais un don dans ce domaine, tu as cru que c'était la seule chose que tu pouvais faire et que c'était la suite logique. Comme un ouvrier qui finirait par gravir les échelons. S'ils avaient colporté que tu était tellement belle que les magazines se seraient battus pour t'avoir en première page, tu te serais affichée au grand public ?
        Je la regardai de travers.
        — Ç'a bien aidé tout le monde que je le fasse, marmonna-je.
        — Mais est-ce que ça t'a aidé, toi ?
          Je gardai le silence et elle se pencha au dessus de moi.
        — Au lieu de te demander ce que tu dois faire, réfléchis plutôt à ce que tu veux.
        Je tournai la tête vers elle.
        — Et si je ne veux rien ?
        — On veut tous quelque chose, Jinny. Tu dois juste réaliser ce que c'est.
        Elle me sourit avant de m'embrasser sur le front puis s'installa sur son fauteuil.
        Elle tapa dans ses mains.
        — Pour fêter ta sortie de prison et te féliciter pour ton travail acharné depuis ton retour malgré les conditions abjectes auxquelles tu as dû faire face, ta grande soeur t'invite à te joindre à une fête en sa compagnie.
         Je la regardai de biais en m'essayant pour lui faire face.
        — Jane, je ne crois pas que...
         — Oh,excuse-moi, me coupa-t-elle. Je t'ordonne de venir à une soirée avec moi. J'avais oublié que tu n'étais réceptive qu'aux exigences. (elle me pointa du doigt) Ne me regarde pas avec cet air là, je ne t'envoie pas à l'échafaud.
         Je ramenai mes genoux à ma poitrine.
        — Je n'aime pas ce genre de choses...me plaignis-je.
        — C'est pour te remonter le moral, fais un effort, insista-t-elle.
        — Raison de plus.
        — Bien, fit-elle en s'éloignant. Alors dis-toi que c'est pour me remonter le moral. Tu te souviens de la femme richissime aux vêtements de danse qui te servait d'avocat ? Mets quelque chose dans ce goût là.
        — Je n'ai rien de tel.
        — Misère. On ira faire les boutiques ensemble. En attendant, dit-elle en ouvrant la porte. Je vais essayer de trouver quelque chose qui ne t'aille pas trop long.
        — Jane ? l'interpellai-je.
        — Mmh ?
        — Comment est-ce que je fais pour savoir ce que je veux ?
        Je la fixai en attendant sa réponse et elle sembla comme surprise de ma question. Mais après quelques instants, avec tout son sérieux, elle répondit :
        — Trouve d'abord ce qui te manque.


 

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        Je n'avais aucune envie de sortir. Aucune envie de faire la fête.
        Alors que je devais y aller avec Jane.
        Encore moins en apprenant que d'autres personnes s'invitaient.
        Et pire encore.
         Au Serenity Club.
        J'y étais finalement allée avec Jane, Juniper, Lynx et d'autres de leurs bruyants amis.
      Ma soeur, qui avait délaissé son fauteuil pour des béquilles -ce que je n'approuvais pas-, s'arrêta devant une grande porte noire avant de la pousser. Deux impressionnants videurs se trouvaient là et nous bloquaient le passage. Je dois bien avouer que je ne m'attendais pas à en trouver. Du moins pas dans cette boite là. Mais on dirait que ç'aurait atténue l'ambiance de l'endroit.
        Les deux gaillards adressèrent un hochement tête à Jane avant de nous laisser passer. L'un des deux videurs s'attarda brièvement sur moi, comme on le ferait lorsqu'on posait rapidement le regard sur quelqu'un mais qu'on réalisait tout à coup qu'il nous était familier. Je l'ignorai cordialement et le dépassai.
        Au bout du sombre couloir uniquement éclairé par de chaudes veilleuses murales, des marches raides conduisaient à un sous-sol duquel provenait une sorte de musique électronique grondante. Lynx, qui était derrière moi n'arrêtait pas de couvrir d'éloges cet endroit qui devait visiblement être pour lui le Saint-Graal de la débauche avant qu'une lumière bleutée nous entoure et que la musique se répercute sur les murs.
        Jane avait ouvert la porte. Et pour être tout à fait honnête, ce n'était pas aussi glauque que je l'avais imaginé. Ça ressemblait peut-être même à n'importe quelle boite ordinaire — même si je n'avais pas vraiment d'éléments de comparaison — un haut plafond auquel étaient suspendus néons et projecteurs éclairaient quelques centaines d'individus qui ondulaient et se trémoussaient au rythme de la musique assourdissante. Bien que ce ne soit absolument pas mon type de distractions, je devais admettre que je n'avais jamais vu de gestes aussi gracieux et d'endroit aussi joyeusement et passionnément animé.
        Un long bar duquel plusieurs verres volaient, occupait l'un des longs murs, agrémenté de diverses boissons, cocktails et verreries. Plusieurs hommes et femmes s'occupaient du service, visiblement avec beaucoup d'entrain, en servant des boissons aux nombreuses personnes occupant les longs tabourets noirs disposés tout au long.
        Je me tournai pour chercher Jane et réalisai qu'à part elle, tout le monde vaqua à ses occupations. Elle me sourit et m'entraina immédiatement vers le bar.
        — Deux Electrik Kiss, demanda Jane à la blonde qui faisait le service après avoir réussi à dénicher une place.
        — OK, pour vous ! répondit-elle avec un sourire.
          Jane se pencha vers moi en criant assez fort pour que je puisse l'entendre.
        — Alors, qu'est-ce que t'en penses ?! demanda-t-elle.
        Je fis le signe "OK" de la main, pas du tout encline à m'époumoner dans de telles circonstances, avant que la femme ne pose son cocktail sur le bar. Elle hocha la tête à l'intention de Jane et se tourna vers moi en me glissant mon verre avec un un drôle de sourire en coin. Je le pris et inspectai le contenu.
        — Cul sec, regarde bien ! cria Jane avant de saisir le verre et de le boire à grosses gorgées d'une seule traite. Ah ! Ça c'est la vie ! Goûte, et dis-moi ce que t'en penses !
        Je reportai le regard sur mon verre, dubitative.
        — Je pense que quelqu'un doit garder la tête sur les épaules ! criai-je.
        Elle leva les yeux au ciel.
        — Je veux bien remplir ce rôle. Alors, bois ! fit-elle en désignant des deux main le verre en question.
        Sous son regard insistant, je le portai à mes lèvres quand je sentis quelqu'un juste derrière nous.
        — Eh ! Aedan ! s'enthousiasma Jane avec un sourire. Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu venais ? On aurait fait la route tous ensemble.
        — Comme quoi tous les chemins mènent à Rome ! répondit-il avant de regarder la piste et de faire un signe de tête à ma soeur.
        Jane me regarda, hésitante, et je hochai la tête en lui signifiant de ne pas s'en faire pour moi. Comme elle ne bougeait toujours pas, je me tournai vers Aedan :
        — Montrez-moi à quel point vous êtes doués.
        Comme attendu, Jane éclata de rire avant de prendre la main d'Aedan, qui, avec un de ses sourires modérés, me remercia d'un hochement de tête.
        — Regarde bien ! Parce que ce sera ton tour ! me défia Jane.
         Bien que je me demandais combien de pilules elle avait pu ingérer pour réussir à tenir sur ses jambes, je décidai de ne pas y penser pour l'instant et de la laisser s'amuser. Malgré ce qui lui était arrivé, elle arrivait toujours à garder le sourire et à se trémousser comme si de rien n'était. Même si pour ce deuxième point, ce n'était que temporaire.
        Je fus interrompue dans mes pensées par un verre qui se posa juste devant moi. Je levai les yeux et rencontrai le regard de jade de la barmaid qui s'était penchée sur le bar pour me faire face.
        — Ça te dérange si on discute un peu ? me demanda-t-elle en faisant passer son doigt au dessus du deuxième verre.
        Je lui signifiai d'un geste que c'était bon. Si j'étais venue jusqu'ici, je pouvais bien faire l'effort de discuter.
        Elle me sourit et se releva en emportant nos deux verres et m'intima d'un geste de la suivre. Je la vis avertir brièvement ses collègues avant de contourner le bar jusqu'à une porte. Nous y entrâmes et la foule disparut, la lumière passa du bleu au rouge et lorsque la porte se referma, les murs étouffèrent le bruit de la musique. La pièce était plus petite, plus silencieuse. Pour y être déjà rentrée dans le cadre de mes missions, je pouvais dire qu'elle ressemblait clairement à un bar de rue, avec évidemment, des boissons, des tables, des canapés et tout ce qui s'en suit. Dans un coin se tenait un petit bar tenu par un homme qui s'attelait à son nettoyage de verre. En fond, une musique bien plus calme que celle de la pièce principale.
        La femme s'installa sur un canapé et posa nos deux verres avant de s'assoir. Je remarquai à ce moment là sa tenue : elle était vêtue d'une robe en cuir rouge si moulante qu'il était étonnant qu'elle arrive à respirer. Jane m'avait également forcée à mettre une de ses robes à bretelles qui, heureusement, m'allait plus long qu'à elle grâce à notre différence de taille. Nos sept centimètres d'écart avaient parfois du bon.
        Elle leva son verre qu'elle trinqua au mien avant d'en prendre une gorgée.
      — Excellent choix de boisson, dit-elle en essuyant la commissure de ses lèvres. Pourtant à te voir, on remarque que tu n'es pas une habituée.
        J'inspirai en tentant de répondre de la façon la plus convenable et appropriée possible.
        — C'est le cas.
        Elle pouffa.
        — C'est dommage, fit-elle. Tu serais vachement populaire. (elle tendit sa main vers moi) Je m'appelle Anaya.
        — Jaïna, répondis-je en saisissant sa main.
        Je m'apprêtai à la retirer, mais au lieu d'une simple poignée de main, elle approcha son visage pour y poser ses lèvres. J'écarquillai les yeux mais me repris rapidement en me dégageant.
        — Je suis ravie de faire ta connaissance, Jaïna, me dit-elle avec un sourire qui me parut sincère. Tu sais j'ai entendu parler de toi.
        Je baissai les yeux vers mon verre.
        — Ah oui ? fis-je ironiquement en pensant qu'elle faisait référence aux chaines d'infos.
        — La fille qui était avec toi, c'est bien ta soeur ?
        Je levai les yeux vers elle et hochai la tête.
        — Elle m'a raconté pas mal de choses sur toi ! annonça-t-elle fièrement avec un sourire dévoilant toutes ses parfaites dents alignées.
       — Quel genre de choses ? ai-je demandé.
         Voyant qu'elle avait réussi à capter mon attention, son sourire s'agrandit.
        — Pas mal de choses ! Par exemple... que tu étais le genre de personne qui préférait regarder des séries policières à la belle étoile plutôt que de venir danser ici.
        Un sourire se dessina inconsciemment sur mon visage et elle continua :
        — Que tu ne savais pas danser parce que tu avais toujours catégoriquement refusé  (elle croisa les jambes et allongea son bras sur le dossier du canapé en posant sa paume sur sa joue), et je te soupçonne de te servir de moi comme excuse pour te défiler.
        Je tournai le cocktail dans ma main avant de ravaler mon hésitation et de répondre.
        — En fait, je sais danser, avouai-je.
        — Oh ? fit-elle en haussant un sourcil, une lueur dans les yeux. Voyez-vous ça ? Et par hasard, est-ce que je suis la première personne à qui tu révèles ce terrible secret ?
        Je détournai le regard et elle ricana. Lorsque je tournai la tête vers elle, elle s'était considérablement rapprochée.
        — Tu sais, murmura-t-elle en penchant son visage vers moi. Moi aussi j'ai quelque chose à t'avouer. Quelque chose que je n'ai jamais dit à personne d'autre.
        J'attendis qu'elle poursuive mais elle se contenta de me dévisager de la même façon que lorsqu'elle m'avait servi mon cocktail. Je reculai instinctivement contre le dossier.
        —Tu ne devrais pas avouer de choses intimes à des inconnus. Garde ça pour les personnes desquelles tu es proche.
        Elle ignora ma remarque et se pencha au dessus de moi en posant sa main sur le dossier à côté de ma tête.
        — J'ai la sensation de pouvoir te faire confiance, répondit-elle en arrêtant son visage à quelques centimètres du mien. Et qu'on deviendra sûrement très proches toutes les deux...
       — Il est interdit pour les employés de quitter leur poste, de retirer leurs uniformes et de harceler les clients, intervint une voix féminine familière. Arrête-moi si je me trompe mais ça fait déjà trois règles de violées.
        Anaya claqua sa langue et se redressa brusquement. Je tournai les yeux et comme je m'y attendais...
        ... C'était Ether.
        Anaya se rapprocha subitement d'elle et planta son visage à quelques centimètres du sien. Mais d'une manière différente d'avec moi.
        — Espèce de sale...
        — Il est interdit de manquer de respect, de menacer ou d'offenser la clientèle d'une quelconque manière qui soit, récita-elle avec autant d'indifférence et de convenance que précédemment.      
        — Ouais, alors attends que je finisse mon service, menaça-t-elle en bombant la poitrine d'une manière qui se voulait intimidante.
        Toujours aussi dignement, Ether répondit :
        — Tu représentes l'établissement. Ça serait considéré comme une faute professionnelle puisque tu auras violé une cinquième règle qui est, cette fois, impardonnable.
        Anaya la dévisagea.
        — Cinquième ? Comment est-ce que tu comptes ? Tu...
        — Je venais te chercher parce que ton patron est au comptoir, en fait, annonça-t-elle en contournant Anaya pour s'assoir à sa place.
        Celle-ci fulmina et ravala une insulte avant de s'éloigner en direction de la porte. Là encore, elle s'arrêta et Ether dit :
        — Il y a des caméras, au cas où tu l'aurais oublié.
        Cette fois, Anaya serra le poing et s'en alla en prenant soin de claquer la porte le plus fort possible. Claquement qui passa quasi inaperçu à cause de la musique vibrante de la pièce principale.
Comme si je n'étais pas là, Ether prit une gorgée de son verre au liquide verdâtre tandis que je me contentais de l'observer du coin de l'oeil en me demandant si je devais sou non en faire de même avec le mien. Avait-elle des antécédents avec cette Anaya ? Elle était soudainement intervenue, sans crier garde. Elle m'avait aussi confiée qu'elle venait souvent à ce club auparavant. Se serait-il donc passé quelque chose entre elle qui justifie une telle animosité ?
Alors que je pensais qu'elle continuerait d'ignorer ma présence, elle lança sans me regarder :
— Jolie robe.
Une remarque banale. Mais qu'on ne m'avait jamais fait. Je n'avais jamais reçu de compliments sur ma façon de m'habiller. Certes, sûrement parce qu'il n'y avait rien à complimenter. Et même si ce n'était qu'une phrase bateau qui avait pour but de briser la glace, je trouvai ça... bienvenu. Je lui jetai un regard pour lui rendre son compliment, par politesse, et me rendis compte que sa robe était splendide. Pour être honnête, je n'avais pas de bons gouts vestimentaires et je n'y accordais pas d'importance. Mais en posant mon regard sur elle, je la trouvai sincèrement belle. Avec du recul, je pense qu'il ne s'agissait pas uniquement de la robe.
— Merci, répondis-je. Toi aussi.
— Je ne m'attendais pas à te voir ici, déclara-t-elle toujours sans me regarder.
— Ma sœur m'a invitée.
— Je m'en doutais.
Un autre silence s'installa. Et je le trouvai étrangement désagréable.
J'appréciais le calme et ne parlais pas beaucoup, je ne comprenais pas non plus pourquoi certaines personnes se forçait à tenir une discussion lorsqu'il n'y avait rien à dire sous prétexte que c'était "gênant", mais à ce moment précis, je ressentis pour la première fois de ma vie un malaise. Sûrement à cause de ce que j'avais fait la veille. Jane avait raison, quelque chose c'était passé pendant la mission, mais je n'étais pas prête à le lui avouer. Le fait était que je me sentais coupable. Pas pour les hommes de Khamm, pas pour Khamm lui-même. Mais pour Lyam. Je tuais toujours les personnes que je devais éliminer, et je ne me trompais jamais de cible. C'était bien la première fois. Et avec une personne que j'étais supposée sauver. Qui était un enfant.
Si j'avais reçu l'ordre de l'éliminer, est-ce que j'aurais eu des scrupules à le faire ?
Je soupirai. Ce n'était pas mon genre de psychoter de cette façon. Mais il semblait bien que depuis mon incarcération, depuis que j'avais cessé d'exercer, les émotions que j'avais dû faire taire pour parvenir à faire face à un tel milieu revenaient de plus en plus.
Mais visiblement pas lorsque j'étais en mission.
— C'est la première fois que je viens ici, me surpris-je à dire.
— Tu n'as pas touché à ton verre, fit-elle remarquer.
La dite boisson toujours entre mes mains, je plissai les yeux.
— Ça... n'a pas l'air bon.
Contre toute attente, Ether pouffa et je tournai la tête vers elle.
— Qu'est-ce que tu as pris ?
— Je crois qu'elle a demandé un... Elektric Kiss.
Elle haussa un sourcil et posa son verre sur la table, à côté de celui d'Anaya, à moitié vide.
— Je peux y goûter ?
Je le lui tendis et nos mains s'effleurèrent. Elle ne me brûlèrent pas cette fois. Elle porta le verre à ses lèvres et je remarquai que sa robe bleue montait jusqu'au sommet de son cou, ses cheveux étaient lâchés et recouvraient sa nuque déjà bien assez cachée. J'avais cru apercevoir une sorte de tatouage avant notre mission. Il avait l'air assez grand, donc assez couteux. Les gens ne préféraient-ils pas exhiber ce genre de choses en général ? Je détournai le regard. Peu importe, ça ne me regardait pas et cela ne se faisait pas de dévisager les gens de cette façon.
— Est-ce que tu tiens l'alcool ? me demanda-t-elle en me rendant mon cocktail.
— Je ne sais pas.
— Ne le bois pas dans ce cas, me conseilla-t-elle. On ne sait jamais.
— Jamais quoi ?
Elle reprit son verre et fit tourner le liquide entre les parois.
— Si tu te mets à danser sur la table sans crier garde.
— Je...
Je m'apprêtais à dire que je ne savais pas danser, mais ça ne m'apportait rien de le cacher. Je l'avais bien dit à la barmaid, et la seule raison pour laquelle je ne le révélais pas à Jane était parce qu'elle ne m'avait jamais posé la question et que... être convaincue du contraire l'empêchait de me forcer vigoureusement à venir à ce genre d'endroits.
— ... Sais danser.
        Elle leva un sourcil.
— Devant des centaines de personnes ?
Je détournai le regard. Elle marquait un point.
— Sinon, commença-t-elle en me rendant mon cocktail. Est-ce que ça va ?
Je la regardai et haussai les les épaules.
— Oui.
Elle redressa ses épaules et fit tourner son verre dans sa main en regardant un couple passer bras dessus bras dessous, devant nous.
— J'ai fait des recherches, annonça-t-elle. Les enfants qui nous ont attaquées avaient subi une réhabilitation de la personnalité. C'est comme un genre de lavage de cerveau, au sens propre. Apparemment c'est une méthode qui consiste à réarranger les neurones pour effacer ou ajouter des souvenirs. Et sans souvenirs, fit-elle en portant le verre à ses lèvres. On n'est pas grand chose. Si ce n'est... un pantin.
— Il y a un moyen de les soigner ? demandai-je.
— Sûrement, répondit-elle. Mais je n'en sais pas plus. À moins de trouver les personnes qui ont fait ça et de leur demander, ils resteront tels quels.
Khamm n'était pas un scientifique. Il- ou les Cobras- a dû engager des personnes qualifiées pour ce travail. S'il était encore en vie, nous aurions pu lui soutirer des informations sans grande peine, mais je l'avais éliminé impulsivement et détruit nos chances d'en apprendre plus sur le sujet.
Je soupirai.
— Qu'est-ce qu'ils vont devenir ?
Ether finit son verre et le posa sur la table en verre avant de croiser les jambes en me regardant.
— Ils seront sous surveillance dans un centre spécialisé le temps de stabiliser leur situation.
Et Henry ? Et Lyam ? Qu'est ce que tu as dit au père du garçon que j'ai tué ? Qu'est-ce que tu as fait du corps ?
Mais je n'arrivais pas à demander ça.
Le regard d'Ether me sonda et son visage parut s'adoucir avant qu'elle ne dise :
— Il est soulagé d'avoir pu revoir son fils, confia-t-elle alors que je détournais le regard. Il n'avait pas beaucoup d'espoir. Au fond de lui il savait que c'était perdu mais en tant que personne je suppose que malgré tout il n'avait pas pu se résoudre à cette idée. Maintenant, il est fixé.
Je ne répondis rien.
— Les enfants qui ont été envoyés au centre doivent y être confinés, les parents ne peuvent pas y entrer. Henry a énormément persévéré pour retrouver son fils, en vain. Il n'aurait pas supporté d'en être séparé une fois encore. Surtout, en ayant aucune certitude qu'il puisse être traité et encore moins de le revoir. Il aurait passé sa vie en sachant qu'il n'était plus rien d'autre qu'un rat de laboratoire, sans jamais pouvoir tourner la page. (Elle se massa la nuque et fit basculer sa tête sur le dossier, en contemplant le plafond comme perdue dans ses pensées) En même temps quel parent le pourrait ? Quand tu sais que ton enfant est enfermé et subit des atrocités, c'est l'instinct même qui fait que tu dois l'aider. Comment tu pourrais passer à autre chose et mener la belle vie en sachant que pendant que tu as le corps moulé dans ton fauteuil en cuir il n'est plus qu'un vulgaire objet de convoitise lorgné . Un mystère qu'il faut à tout prix illucider.
        Son ton qui s'emplissait d'amertume me donna l'impression qu'elle trouvait quelque chose de personnel à la situation. Je ne fis pas la réflexion à voix haute, évidemment. Mais on aurait presque dit qu'elle parlait en connaissance de cause. Ce qui paraissait invraisemblable, mais d'un autre côté, qui étais-je pour me permettre d'avoir de telles présomptions.
         Elle s'était débrouillée pour obtenir toutes ces informations et je dois avouer que je n'en attendais pas autant. Je n'attendais rien, pour être totalement honnête. Je devais aussi admettre qu'elle n'était pas aussi puérile que je l'aurais imaginé et être en sa compagnie, avec du recul, était plus surmontable que face à bien des personnes à qui j'avais dû faire face. J'avais de nombreux préjugés, et j'étais persuadée qu'ils étaient fondés. Seulement dans son cas, il était possible que le Tout Puissant ait accepté de faire une exception. Les chiens  pouvaient bien faire des chats.
        Je n'étais pas sociable alors j'avais du mal à tolérer les personnes entreprenantes et insistantes, même si la sienne était justifiée. Justifiée et pas si insupportable. J'avais des réticences à l'idée d'accepter l'offre de Heesadrul même si je savais que je n'avais pas l'embarras du choix, mais après la mission que j'avais fait en compagnie d'Ether, et à d'autres indices posés ici et là, il fallait se rendre à l'évidence : la situation n'était peut être pas aussi perdue que je le croyais. Du moins si je ne me trompais pas sur son cas.
        — Merci, dit-elle après un moment de silence.
        — Pour quoi ?
        Elle haussa les épaules, comme si c'était évident.
        — Pour m'avoir sauvé la vie. Alors que j'étais épuisante et que je n'arrêtais pas de te gêner.
         C'était moi qui étais épuisante. Comme à chacune de mes missions.
        — C'est normal, lui répondis-je en posant le cocktail rempli que je tenais dans les mains depuis un très long moment. On faisait équipe.
        Elle poussa un petit rire et nos regards se rencontrèrent un instant. Un étrange instant. D'une étrange façon. Je soutins son regard quand sans prévenir, son sourire s'évapora en baissant les yeux sur mes mains.
        Je suivis son regard et vis les traces qui commençaient à s'estomper. Lorsque je levai les yeux vers elle, elle prêtait une particulière attention au carrelage.
        Sorti de nulle part, je m'entendis dire :
        — Commençons la mission d'Heesadrul demain.

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A.W. Zephyrus
Posté le 12/11/2021
Bon, à 23h.54 ce chapitre est plus long que ce que je peux supporter (comme à peu près tout ce qui constitue mon existence) mais je "fend" dessus dès demain à la première heure.
A.W. Zephyrus
Posté le 16/11/2021
"J'espère que tu m'en veux pas pour tout ce grabuge ? C'est mon système d'autodéfense. J'ai beaucoup d'ennemis, alors t'imagines si mes gars s'en prenaient pas aux intrus ? Bon, je les renverrai avant de les jeter à la mer, c'est sûr, ricana-t-il. Ils sont quand même payés pour ça ! Ce que j'essaye de dire, c'est que je t'en veux pas ! Vraiment !"

Offf "scalpel dans la rate" comme dirait l'autre.
A.W. Zephyrus
Posté le 16/11/2021
"Ouais, ouais, l'équipement... En fait, c'est une longue histoire. Si je te la raconte je suis sûre que—Argh !"

Les gens qui ont le nez bouchés (force à nous) on tendance à prononcer "g" au lieu de "q" et "b" au lieu de "p". Je suppose que ceux à qui on l'explose aussi ? 🤔
A.W. Zephyrus
Posté le 16/11/2021
J'avais envoyé mon pied droit sur sa tempe et son visage s'écrasa face contre terre.
— L'équipement, répétai-je en appuyant mon pied sur son visage.

-- Yes Badass Bitch. 🙇🏻‍♂️
A.W. Zephyrus
Posté le 16/11/2021
"Je plantai la lame dans son dos et son gémissement se fit encore plus désespéré."

Je pensais pas qu'elle l'avait vraiment poignardé, mais comme c'est le cas, je me dis que dans ce cas, on ne gémit pas de "désespoir", mais bien parce qu'on est sur le point de mourir non ???
SybelRFox
Posté le 19/11/2021
Oui certes, mais elle a pas touché un point vital (elle a besoin de ses renseignements, elle va pas l'achever. Pas tout de suite).
SybelRFox
Posté le 19/11/2021
Oh my bad j'ai mal lu. Quand je dis "dos" c'est le "dos de sa main"
A.W. Zephyrus
Posté le 19/11/2021
Aaah ok ok. 👌🏻
A.W. Zephyrus
Posté le 19/11/2021
Alors :
1) Lyam ou Niall ( je préfère Nihall).
2 ) Il y a des fautes de frappe : Le --> Les, Le --> La, des fautes de conjugaison aussi. Pour ce qui est de "Toujours choisir ce qui était sensé et logique..." comme elle énonce une sorte de credo, le présent de vérité générale serait plus approprié ici selon moi.
3) "Trouve d'abord ce qui te manque." Version niaise --> "Ecoute ton cœur". C'est éculé mais ça a le mérite de souligner la différence de raisonnement et de priorités entre les deux. Version terre à terre --> "Commence par ignorer ce que les gens veulent/attendent de toi (en précisant qu'elle insiste sur ce mot). Là tu vas souligner la fougue et l'anticonformisme de Jenella (notre amoureuse à tous) et, il est plus vraisemblable que quelqu'un de la trempe de Jaïna percute parce que c'est d'une logique imparable : on ne s'entend jamais mieux penser que quand on se bouche les oreilles.

Les phrases ci-dessous contiennent des fautes ou des oublis d'après moi (encadrés par des * de chaque côté).
"Les deux gaillards adressèrent un hochement tête à Jane *avant d'en faire de nous* laisser passer."
"Au bout du sombre couloir uniquement éclairé par de chaudes veilleuses murales, des marches raides conduisaient à un sous-sol duquel provenait une sorte de *musique électronique gronder*."
"Elle hocha la tête à l'intention de Jane et se tourna vers moi en me glissant mon verre avec *un un* drôle de sourire en coin. *Je le pris et inspectai le contenu*."
"Regarde bien ! *Parce que ça sera ton tour* ! me défia Jane."
"Dans un coin se tenait un petit bar tenu par un *home* qui s'attelait à son nettoyage de verre."
"Garde ça pour les personnes desquelles *tu es proches*."
"Il est interdit pour les *employer* de quitter leur poste, de retirer leurs uniformes et de harceler les clients, intervint une voix féminine familière."
"Je tournai les yeux et comm je m'y attendais..."

Stop being a shame for yourself please, thank you.
~~~~~~~~~

"Ça ressemblait peut-être même à n'importe quelle boite ordinaire - même si je n'avais pas vraiment d'éléments de comparaison- un haut plafond duquel étaient suspendus néons et projecteurs qui éclairaient quelques centaines d'individus qui ondulaient et se trémoussaient au rythme de la musique assourdissante mais pas moins entrainante."

Trooop long comme phrase, Je pense que tu peux couper après "comparaison", je crois pas que tu sois obligée de "refermer" le tiret. Les projos sont suspendus *au* plafond.

"Je me tournai pour chercher Jane et réalisai qu'à part elle, tout le monde vaqua à ses occupations. Elle me sourit et m'entraina immédiatement vers le bar."

"Vaquait déjà" ou "avait déjà vaqué" puisque je suppose que personne n'a attendu qu'elle se retourne pour se carapater loin.

" Je fus interrompue dans mes pensées par un verre qui se posa juste devant moi."
--> "Mes pensées furent interrompues par le bruit d'un verre se posant sur le comptoir juste devant moi."

"Je m'apprêtai à la retirer, mais au lieu d'une simple poignée de main, elle approcha son visage pour y poser ses lèvres."

En effet, c'est plus une manière de cour que de boîte de nuit, cependant ça pourrait passer si tu décides par x ou y moyen et pour x ou y raison que c'est dans la coutume du pays. Sinon : ou bien Anaya (very nice name) fait une poignée à deux mains, une poignée de main standard plus l'autre main qui s'ajoute pour envelopper celle de Jaïna. Surprenant mais pas très déstabilisant. Ou bien elle se présente avant de s'assoir en lui faisant une rapide accolade (genre "câlin"). Déstabilisant/ 20 mais pas assez long pour que Jaïna fasse autre chose que rester pantoise. Ensuite Anaya s'assois et l'invite à le faire également et foilààà.

"Claquement qui passa quasi indiscernable à cause de la musique vibrante de la pièce principale."
--> "Claquement qui passa quasi-inaperçu du fait de la cacophonie vibrante de la pièce principale".

P.S. : Foilà ! Là on aime Ether, là on adore, on adhère, ON ACHèèèTE. Bon j'ai pas fini mais je m'envole vers d'autres cieux pour le moment. ✨✨✨
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